• * Veillez sur vos Frères

    230910 – Liturgie du dimanche 10 septembre 2023

     Veillez sur vos Frères ! 

    23ème dimanche du Temps ordinaire

     * Veillez sur vos Frères

    Introduction :

    En ce temps de rentrée, la Parole de Dieu nous invite à nous sentir responsables les uns des autres. Fidèle à sa promesse, le Christ est présent au milieu de nous puisque nous sommes réunis en son nom.

    Dieu de miséricorde, sans te lasser tu offres ton pardon à l'homme pécheur et tu accueilles ceux qui reviennent vers toi.

    Donne-nous d'avoir les mêmes dispositions envers nos frères, et de pardonner comme tu pardonnes.

    Nous serons ainsi de vivants témoins de ton règne d'amour, dès aujourd'hui et pour les siècles des siècles. Amen

    Jésus nous invite à nous investir pour maintenir vivant le lien entre les membres de notre communauté.

    Extraits du site « Dominicains.be – L’Ordre des Prêcheurs de Belgique »

    Lier et délier.

    Voici, aujourd’hui le quatrième des cinq discours de Matthieu. Le Discours sur la vie en communauté, sur l’être-ensemble des disciples des frères en devenir…

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Veillez sur vos Frères

    1ère lecture : Le prophète est responsable de ses frères.

    Lecture du livre d'Ezéchiel (Ez 33,7-9)

    Et toi, fils d'homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d'Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. Si je dis au méchant : « Tu vas mourir », et que tu ne l'avertis pas, si tu ne lui dis pas d'abandonner sa conduite mauvaise, lui, le méchant, mourra de son péché, mais à toi, je demanderai compte de son sang. Au contraire, si tu avertis le méchant d'abandonner sa conduite, et qu'il ne s'en détourne pas, lui mourra de son péché, mais toi, tu auras sauvé ta vie.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Veillez sur vos Frères

    Commentaire 1 a :

    Les prophètes, et à leur suite les pasteurs des Églises, ont été établis par Dieu comme guetteurs, chargés de découvrir les signes des temps, pour avertir, guider et parfois mettre en garde leurs frères.

    Pour la protection des zones sensibles, notre société a réinventé ou réintroduit des guetteurs. Ainsi, par exemple, chaque été, dans les régions menacées par les feux de forêt, des guetteurs veillent sans relâche, pour détecter le moindre départ de feu et avertir aussitôt les équipes de pompiers. Le prophète exerce un métier du même genre. Il est chargé de surveiller la maison d’Israël et de l’avertir, pour lui éviter le désastre.

    Dans la mission décrite ici, il s’agit surtout de mises en garde pour redresser les pécheurs. Mais les prophètes d’aujourd’hui sont aussi chargés de lire les signes des temps de façon positive, comme le demandait le concile Vatican II (Gaudium et spes, 4 et 11) dont les propos ont été repris dans la prière eucharistique pour des circonstances particulières.

    Commentaire extrait de « Croire – La Croix »

     * Veillez sur vos Frères

    Commentaire 1 b :

    Ézéchiel était prêtre à Jérusalem au sixième siècle. Il fut amené à Babylone, par les armées de Nabuchodonosor, dès la première vague de déportations en 597 av. J.-C. C’est là-bas, au bord des rives du fleuve Kebar, dans un village appelé Tel-Aviv, qu’il apprend les malheurs qui s’abattent sur la ville sainte. En 587, tout est fini, la ville est rasée, le temple s’est écroulé.

    Mais devant ces récits de catastrophes successives, il ne baisse pas les bras. Dès son arrivée là-bas, et pendant les vingt premières années de l’exil (dix ans avant et environ dix ans après la destruction de Jérusalem et du temple), il consacre toutes ses forces à maintenir l’espérance de son peuple. Pour cela il lui fallait se battre sur deux fronts.

    Premièrement, il fallait bien survivre. Deuxièmement, il fallait maintenir intacte l’espérance du retour. Ces deux objectifs sont ceux d’Ézéchiel tout au long de son livre, et ce sont les deux axes de sa prédication. Dieu a fixé l’objectif de sa nouvelle mission de prophète : « Je t’ai établi guetteur pour la maison d’Israël ».

    Guetteur, Ézéchiel l’est doublement : guetteur à l’écoute de la parole de son Dieu et aussi guetteur de l’aube qui ne manquera pas de se lever pour son peuple. Poète, visionnaire, courageux, il affronte toutes les résistances de ses contemporains découragés pour annoncer dans une langue superbe et combien imagée, le seul message qu’ils doivent entendre pour trouver la force de survivre en attendant le retour : « Je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple, je vous ramènerai sur le sol d’Israël » (Ez 37, 12). Un guetteur – belle définition pour un prophète – chargé de lire dans l’histoire les signes de l’espérance. Car Dieu espère encore en son peuple : « Par ma vie – oracle du Seigneur Dieu – est-ce que je prends plaisir à la mort du méchant ? Bien plutôt à ce que le méchant change de conduite et qu’il vive ! Revenez, revenez de votre méchante conduite ; pourquoi faudrait-il que vous mourriez, maison d’Israël ? » (Ez 33, 11).

    Lourde responsabilité que celle de prophète : ses avertissements relèvent de l’assistance à personne en danger. Mais au fait, ne nous a-t-il pas été dit au baptême que nous étions devenus un « peuple de prophètes » ? Le livre du Lévitique confie bien à tous les membres du peuple une vocation similaire : « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint… Tu n’auras aucune pensée de haine contre ton frère. Mais tu n’hésiteras pas à réprimander ton compagnon, et ainsi tu ne partageras pas son péché » (Lv 19, 2.7). Il a fallu des siècles pour que le peuple comprenne que les concepts sainteté et amour sont synonymes. Saint, vous vous en souvenez, c’est le mot d’Isaïe. Au chapitre 6, il nous raconte sa vocation, comment, alors qu’il était dans le temple de Jérusalem, il eut une vision et comment, ébloui, il ne sut que répéter : « Saint, Saint, Saint est le Seigneur, le tout-puissant ». Ce mot saint signifie que Dieu est le Tout Autre, qu’un abîme nous sépare de lui. En même temps, Isaïe a eu une révélation : cet abîme, c’est Dieu qui le franchit et donc, quand il nous invite à lui ressembler, c’est que nous en sommes capablesgrâce à lui, bien sûr – ou dans sa grâce, si vous préférez.

    La suite n’est qu’application de cette phrase : « Soyez saints comme je suis saint, moi le Seigneur votre Dieu ». Concrètement, cela veut dire : « Tu n’auras aucune pensée de haine »… autrement dit « tu aimeras ». C’est cela être à la ressemblance de Dieu : Lui ne connaît pas la haine. C’est justement parce qu’il n’est qu’amour qu’il est le Tout Autre. Et c’est seulement petit à petit que les prophètes feront comprendre au peuple que ressembler au Dieu saint, c’est tout simplement développer ses capacités d’amour.

    Cela ne veut pas dire qu’on perde toute capacité de jugement sur ce qui est bon ou mauvais : « Tu n’auras aucune pensée de haine, mais tu n’hésiteras pas à faire des réprimandes… » : réprimander à bon escient, voilà un art difficile ! Et pourtant cela aussi, c’est de l’amour. C’est vouloir le bien de l’autre, c’est, le cas échéant, savoir l’arrêter au bord du gouffre. La critique positive par amour fait grandir. La rude tâche d’Ézéchiel était de cet ordre : quand on place une sentinelle au poste de garde, c’est bien pour sauver la ville.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Veillez sur vos Frères

    Psaume : 94, 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9 - Ne fermez pas votre cœur

    R/ Aujourd'hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur !

    Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut !

    Allons jusqu’à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le !

    R/ Aujourd'hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur !

    Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits.

    Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit.

    R/ Aujourd'hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur !

    Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? « Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
    où vos pères m’ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit. »

    R/ Aujourd'hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur !

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Veillez sur vos Frères

    Commentaire 2 :

    Je vais m'attacher à la dernière strophe : en fait, si vous allez vérifier dans votre Bible le texte que nous venons d'entendre (ou de lire), voilà ce que vous lirez : « Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? Ne fermez pas votre cœur comme à Meriba, comme au jour de Massa dans le désert, où vos pères m'ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit »*.

    * Notre traduction liturgique provient du texte grec qui ne donne pas les noms de Massa et Meriba. En revanche, on peut les lire dans nos bibles, car elles sont traduites à partir de l'hébreu.

    C'est dire que ce psaume est tout imprégné de l'expérience de Massa et Meriba. (Ex 17, 1- 7). Là-bas, dans le désert, au temps de l'Exode avec Moïse, on a gravement douté des intentions de Dieu. Vous vous rappelez, il faisait une chaleur torride, et il n'y avait pas d'eau au campement. On était arrivés là, assoiffés, bien décidés à se jeter sur les points d'eau. Mais tout était à sec. Alors, cela a très mal tourné. On s'en est pris à Moïse qui se débrouillait bien mal, puis à Dieu lui-même : après tout, c'était peut-être ce qu'il cherchait, qu'on meure de soif.

    La suite de l'histoire a rempli tout le monde de honte : Dieu égal à lui-même, a ignoré la révolte et donné de l'eau à profusion, qui s'est mise à ruisseler du rocher. Et Moïse, bien sûr, a fait la leçon à son peuple : on avait pourtant bien vu l'exploit de Dieu nous faisant échapper à la mer et aux cavaliers égyptiens. Comment avait-on pu douter des intentions de Dieu ? Désormais, quand on parle de Massa et Meriba, la honte revient à la mémoire.

    Dans cette simple strophe, donc, « Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? Ne fermez pas votre cœur comme à Meriba, comme au jour de Massa » est résumée toute l'aventure de notre vie de foi, personnelle et communautaire. C'est ce que l'on pourrait appeler, au vrai sens du terme, la « question de confiance ». Pour le peuple d'Israël, la question de confiance s'est posée à chaque difficulté de la vie au désert : « Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n'y est-il pas ? » ce qui revient à dire « Peut-on lui faire confiance ? S'appuyer sur lui ? Être sûr qu'il nous donnera à chaque instant les moyens de nous en sortir... ? » Être sûr que quand il nous invite à la conversion, par la bouche d'un Ézéchiel, par exemple, (que nous entendons dans la première lecture de ce dimanche), il n'a en vue que notre bonheur ?

    La Bible dit que la foi, justement, c'est tout simplement la confiance. Cette question de confiance, telle qu'elle s'est posée à Massa et Meriba, est l'un des piliers de la réflexion d'Israël. La preuve, c'est qu'elle affleure sous des quantités de textes bibliques. Et, par exemple, le mot qui dit la foi en Israël signifie « s'appuyer sur Dieu ». C'est de lui que vient le mot « Amen » qui dit l'adhésion de la foi : il signifie « solide », « stable ». On pourrait le traduire : « J'y crois dur comme pierre » (en français on dit plutôt « dur comme fer »). Et Isaïe, par exemple, faisant un jeu de mots, disait au roi Achaz « Si vous ne croyez pas, (si vous ne vous appuyez pas sur Dieu), vous ne tiendrez pas debout » (Is 7).

    Dans la même strophe, la phrase « Aujourd'hui écouterez-vous sa Parole ? » est une invitation à la confiance parce que quand on fait confiance à quelqu'un, on l'écoute. D'où la fameuse prière juive, le « Shema Israël » : « Écoute Israël, le Seigneur ton Dieu est le Seigneur UN. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton esprit, de toutes tes forces »... Tu aimeras, c'est-à-dire tu lui feras confiance.

    Pour écouter, encore faut-il avoir l'oreille ouverte : encore une expression que l'on rencontre à plusieurs reprises dans la Bible, dans le sens de mettre sa confiance en Dieu. Vous connaissez le psaume 39/40 : « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu m'as ouvert l'oreille ». Ou encore ce chant du serviteur d'Isaïe : « Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille... » (Is 50, 4-5). Et les mots « obéir, obéissance » sont de la même veine : en hébreu comme en grec, quand il s'agit de l'obéissance à Dieu, ils sont de la même racine que le verbe écouter, au sens de faire confiance. (En français aussi, d'ailleurs, puisque notre verbe « obéir » vient du verbe latin « audire » : obéir, « ob-audire », c'est mettre son oreille devant la parole).

    Cette confiance de la foi est appuyée sur l'expérience... Pour le peuple d'Israël, tout a commencé avec la libération d'Égypte. C'est ce que notre psaume appelle « l'exploit de Dieu » : « et pourtant ils avaient vu mon exploit ». Cette expérience, et de siècle en siècle pour les générations suivantes, la mémoire de cette expérience vient soutenir la foi : si Dieu a pris la peine de libérer son peuple de l'esclavage, ce n'est pas pour le laisser mourir de faim ou de soif dans le désert.

    Et donc, on peut s'appuyer sur lui comme sur un rocher... Le début du psaume, « Acclamons notre rocher, notre salut », n'est pas seulement de la poésie, c'est une véritable profession de foi. Une foi qui s'appuie sur l'expérience du désert : à Massa et Meriba, le peuple a douté que Dieu lui donne les moyens de survivre... Mais Dieu a quand même fait couler l'eau du rocher. Et, désormais, on rappellera souvent cet épisode en disant de Dieu qu'il est le rocher d'Israël.

    Ce choix résolu de la confiance est à refaire chaque jour : « Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? » Cette phrase est très libérante : elle signifie que chaque jour est un jour neuf. Aujourd'hui, tout est de nouveau possible. Chaque jour nous pouvons réapprendre à « écouter », à « faire confiance » : c'est bien cela qu'Ézéchiel prêchait à son peuple en exil, découragé.

    Dernière remarque, le psaume parle au pluriel : « Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? »... Cette conscience de faire partie d'un peuple était très forte en Israël. Quand le psaume 94 dit « Nous sommes le peuple que Dieu conduit », là non plus, ce n'est pas de la poésie, c'est l'expérience d'Israël qui parle. Dans toute son histoire, on pourrait dire qu'Israël parle au pluriel. «Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous» sous-entendu sans vous demander où vous en êtes chacun dans votre sensibilité croyante. Nous touchons peut-être là un des problèmes de l'Église actuelle : dans la Bible, c'est un peuple qui vient à la rencontre de son Dieu... « Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre rocher, notre salut ! »

    Compléments :

    Pour certains d'entre nous la question de confiance se pose chaque fois que nous ne trouvons pas de réponse à nos interrogations : accepter de ne pas tout savoir, de ne pas tout comprendre, accepter que les voies de Dieu nous soient impénétrables exige parfois de nous une confiance qui ressemble à un chèque en blanc... Il ne nous reste plus qu'à dire comme Pierre à Césarée, « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».

    Quand saint Paul dit dans la lettre aux Corinthiens « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » on peut traduire « Cessez de lui faire des procès d'intention, comme à Massa et Meriba » ou quand Marc dit dans son Évangile « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle », on peut traduire « croyez que la Nouvelle est bonne », c'est-à-dire croyez que Dieu vous aime, qu'il n'est que bienveillant à votre égard.

    Le récit du paradis terrestre, lui-même, peut se lire à la lumière de cette réflexion d'Israël sur la foi, à partir de l'épisode de Massa et Meriba : pour Adam, c'est-à-dire chacun d'entre nous, la question de confiance peut se poser sous la forme d'un obstacle, une limitation de nos désirs (par exemple la maladie, le handicap, la perspective de la mort)... Ce peut être aussi un commandement à respecter, qui limite apparemment notre liberté, parce qu'il limite nos désirs d'avoir, de pouvoir... La foi, alors, c'est la confiance que, toujours, même si les apparences sont contraires, Dieu nous veut libres, vivants, heureux et que de nos situations d'échec, de frustration, de mort, il fera jaillir la liberté, la plénitude, la résurrection.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Veillez sur vos Frères

    Épître : « Celui qui aime les autres accomplit la Loi ».

    Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 13, 8-10)

    N'ayez de dette envers personne, sauf celle de l'amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi. La Loi dit : Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras pas. Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, le plein accomplissement de la Loi, c'est l'amour.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Veillez sur vos Frères

    Commentaire 3 a :

    Comment vivre en paix avec ses frères et comment s’y retrouver dans la masse des commandements, des lois et des préceptes ? L’apôtre nous livre le principe unificateur : l’amour venu de Dieu.

    Dans son exposé sur la réponse des chrétiens aux offres de Dieu, saint Paul traite successivement des bonnes relations à l’intérieur et à l’extérieur des communautés chrétiennes (chapitres 12 et 13). Il conclut en montrant comment toutes ses recommandations sont résumées par le commandement de l’amour du prochain, qui est le condensé de toute la Loi. Nous entendrons le même enseignement de la bouche de Jésus le 30ème dimanche de cette année.

    Commentaires extraits de « Croire – La Croix »

     * Veillez sur vos Frères

    Commentaire 3 b :

    Pour comprendre cette lecture d'aujourd'hui sans la réduire, il faut la replacer dans son contexte. Depuis le chapitre 12 de sa lettre aux Romains, saint Paul donne des conseils aux chrétiens sur la question la plus difficile peut-être à toutes les époques : comment vivre concrètement en chrétiens dans un monde qui ne l'est pas ? Vivre en chrétien, c'est, comme il l'a dit plus haut, faire de toute notre vie quotidienne un véritable hommage à Dieu, un « sacrifice saint », une chose sacrée. C'était notre lecture de dimanche dernier, et il avait ajouté : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu ». C'était logique : un chrétien cherche en permanence à « reconnaître quelle est la volonté de Dieu ».

    Aujourd'hui, nous sommes au chapitre 13 de cette même lettre. Saint Paul entre dans le concret de la vie sociale, le rapport avec les autorités. Quand on lit l'ensemble du chapitre, on constate presque avec étonnement les précisions qu'il donne sur les obligations des citoyens : le respect des tribunaux, le paiement de l'impôt et des taxes, la soumission à toutes les autorités. Pour résumer, on pourrait dire : un bon chrétien se doit d'être un bon citoyen. D'entrée de jeu, il affirme : « Que tout homme soit soumis aux autorités qui exercent le pouvoir ». Soyons francs, cette consigne a dû en surprendre plus d'un.

    Dans le monde juif de l'Ancien Testament, de tels propos n'auraient surpris personne, car le pouvoir politique était entre les mains des autorités religieuses. La loi civile ne se distinguait pas de la Loi de Dieu. C'est dans cette optique-là que Jésus avait pu dire à la foule et à ses disciples : « Les scribes et les Pharisiens siègent dans la chaire de Moïse ; faites donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire... » (Mt 23, 1).

    Mais on ne pouvait pas en dire autant du monde romain. Les autorités en question étaient les empereurs romains et toute la hiérarchie de leurs gouverneurs, magistrats et soldats dont la volonté de Dieu était évidemment le moindre souci ! Et si saint Paul avait pu écrire : « Ne vous conformez pas au monde présent », c'est bien parce que l'idéal païen romain était aux antipodes de l'idéal chrétien. Alors, obéir à une autorité baignant dans le paganisme était-il possible ? C'est la question qui a été posée à saint Paul certainement, et qui est à l'origine de l’extrait lu aujourd’hui.

    Saint Paul répond en deux points :

    • Premièrement, ne prenez pas prétexte de votre appartenance chrétienne pour fuir vos responsabilités de citoyens. Son argument est le suivant : « Il n'y a d'autorité que par Dieu et celles qui existent sont établies par Lui ». (On trouve cela au début de ce chapitre). On entend résonner ici la phrase de Jésus à Pilate : « Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir s'il ne t'avait été donné d'en haut » (Jn 19, 11). Autre argument, les lois civiles poursuivent le bien elles aussi. Dans tous les pays du monde, la loi est normalement au service de la justice et de la défense des faibles. Saint Paul dit : « L'autorité civile est au service de Dieu pour t'inciter au bien... et elle poursuit les malfaiteurs ». Visiblement, saint Paul ne traite pas ici du problème des lois iniques. D'autre part, il faut se souvenir que les Juifs (et avec eux les premiers chrétiens puisque les Romains ne faisaient pas encore la différence) étaient dispensés des lois romaines qui choquaient leur conscience : par exemple brûler de l'encens devant la statue de l'empereur, ou bien faire le service militaire. Donc premier point, obéissez aux lois romaines qui vous sont imposées.
    • Deuxième point, il ne suffit pas d'être un bon citoyen et d'être parfaitement en règle avec l'autorité civile pour être un bon juif ou un bon chrétien. Quand vous êtes en règle avec la loi civile, nous dit saint Paul, vous n'êtes pas allés jusqu'au bout de la charité. C'est le sens de la première phrase de notre lecture d'aujourd'hui : « Ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l'amour mutuel » : « ne gardez aucune dette envers personne », c'est-à-dire soyez en règle avec tous. « Sauf la dette de l'amour mutuel », c'est-à-dire « quand vous serez en règle avec tous » il faudra aller encore plus loin. Car, déjà dans l'Ancien Testament, on avait compris que le fin mot de la Loi donnée par Dieu, c'est d'aimer nos frères. Pour le dire autrement, on avait compris qu'il ne suffit pas de dire : je n'ai pas tué, pas volé, pas commis l'adultère... on savait bien qu'il faut encore aller plus loin. Je cite saint Paul : « Ce que dit la Loi de Moïse : Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras rien, ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Cela veut bien dire que pour être en règle avec la loi de Moïse, il ne suffisait pas de ne pas faire de mal, il fallait surtout aimer. Cela exige une conversion profonde, on le sait bien. C'est pourquoi saint Paul a dit un peu plus haut : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait ». Et là, nous aurons peut-être des surprises : c'est l'histoire de celui que Matthieu appelle le jeune homme riche. Il avait demandé à Jésus : « Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Et Jésus avait répondu « si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements ». Là-dessus, le jeune homme était parfaitement en règle. Alors Jésus l'avait appelé à aller plus loin et à le suivre au service des hommes : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres... puis viens, suis-moi ».

    Une chose est sûre, la décision de suivre le Christ peut nous mener très loin !

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Alléluia. Alléluia.
    Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
    il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
    Alléluia.

     * Veillez sur vos Frères

    Évangile : Instructions pour la vie de l'Église. Le pardon en Église.

    Tout chrétien est responsable de ses frères.

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 18,15-20)

    Jésus disait à ses disciples :

     « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. S'il ne t'écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'assemblée de l'Église ; s'il refuse encore d'écouter l'Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d'entre vous sur la terre se mettent d'accord pour demander quoi que ce soit, ils l'obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Veillez sur vos Frères

    Commentaire 4 a :

    Jésus forme son peuple à partir de la multitude des familles et des communautés. Il les appelle toutes à vivre dans la justice, la paix et la concorde.

    Dans l’Évangile selon saint Matthieu, le chapitre 18 réunit les enseignements de Jésus concernant les relations entre frères dans nos communautés. Dans l’extrait proposé pour ce dimanche, il s’agit successivement de l’attitude à adopter devant les égarements d’autrui et de la prière commune.

    • Sur le premier point Jésus donne des orientations très précises en demandant à ses disciples, dont nous sommes, de se comporter en guetteurs (voir 1ère lecture) et en prévoyant une gradation dans l’avertissement, par recours successif à d’autres frères et, en dernier lieu, à la communauté. Cette tradition semble s’être perdue. Se serait-elle maintenue uniquement dans des communautés religieuses ? Pourtant, elle permettrait de renouveler la pastorale de la réconciliation et la recherche communautaire d’une plus grande fidélité à l’Évangile.
    • Sur le second sujet, la prière des communautés, Jésus nous rassure : il nous apprend qu’il s’investit autant dans les petits groupes, comme pour les deux disciples à Emmaüs (Évangile du 3ème dimanche de Pâques), que dans les grands rassemblements, comme sur la montagne, quand il a rompu le pain pour la foule. Il nous assure de sa présence même là où nous ne sommes que deux ou trois.

    Commentaires extraits de « Croire – La Croix »

     * Veillez sur vos Frères

    Commentaire 4 b :

    Dans la deuxième lecture de ce dimanche, saint Paul nous disait : « Ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l’amour mutuel… l’accomplissement parfait de la loi, c’est l’amour ». Tout le chapitre 18 de l’Évangile de Matthieu, dont nous lisons un extrait ici, traite, sous différents angles, de l’accomplissement de cet amour. Il aborde en particulier deux thèmes : la priorité donné aux petits et aux faibles, et le pardon mutuel. Juste avant ce passage, Jésus a raconté la parabole de la brebis perdue, et il a conclu : « Votre Père qui est aux cieux veut qu’aucun de ces petits ne se perde » (18, 14). Cette vigilance est désormais confiée aux disciples les uns vis-à-vis les autres : ne laissez pas vos frères s’égarer.

    On trouve ici un écho de la grande leçon donnée aux pasteurs d’Israël et aux membres du peuple considérés comme les brebis du troupeau : « Malheur aux bergers d’Israël… Vous n’avez pas fortifiés les bêtes débiles, vous n’avez pas guéri la malade, vous n’avez pas fait de bandage à celle qui avait une patte cassée, vous n’avez pas ramené celle qui s’écartait… les bêtes se sont dispersées, faute de berger, et elles ont servies de proie à toutes les bêtes sauvages… mon troupeau s’est dispersé sur toute la surface du pays… sans personne qui aille à sa recherche » (Ez 34, 2…6). Mais ce ne sont pas seulement les bergers qui ont la responsabilité de la bonne santé et de la bonne marche du troupeau : les brebis sont responsables les unes des autres et méritent, elles aussi, une bonne leçon qui se termine par une merveilleuse promesse : « Ainsi parle le Seigneur Dieu : je viens juger moi-même entre la brebis grasse et la brebis maigre. Parce que vous avez bousculé du flanc et de l’épaule, et parce que vous avez donné des coups de cornes à toutes celles qui étaient malades jusqu’à ce que vous les ayez dispersées hors du pâturage, je viendrai au secours de mes bêtes et elles ne seront plus au pillage… Je susciterai à la tête de mon troupeau un berger unique ; lui le fera paître : ce sera mon serviteur David. Lui le fera paître, lui sera leur berger » (Ez 34, 20-23).

    Jésus, qui s’est présenté comme ce berger annoncé par le Seigneur, ce bon berger qui connaît ses brebis et que ses brebis connaissent (Jn 10), donne ici ses consignes pour la vie du troupeau, en particulier en ce qui concerne le soutien fraternel et l’aide de la communauté pour qu’aucun des frères « ne se perde ». « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l'Église ; s'il refuse encore d'écouter l'Église, considère-le comme un païen et un publicain ».

    Pour avoir le courage de reprendre celui qui file un mauvais coton, il faut beaucoup d’amour, un amour dont normalement, une communauté chrétienne doit pouvoir faire preuve. Là aussi, comme dans le texte d’Ézéchiel (Cf. première lecture), il y va de l’assistance à personne en danger. Jésus dit sa règle d’or : d’abord chercher personnellement le dialogue avant d’en parler à d’autres, pour éviter, sans doute, d’aggraver les blessures de la brebis. Et tout faire pour qu’elle puisse rejoindre le troupeau.

    Mais comment interpréter la phrase : « Si ton frère refuse d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain » ? À la lumière de tout ce que l’on sait par ailleurs et de l’accueil que Jésus a toujours fait aux publicains et aux pécheurs, il ne peut pas s’agir d’un refus définitif, mais du respect de la liberté de chacun… en attendant que les Zachée (ou les publicains, d’après Matthieu) se convertissent. Ce qui ressort de la progression que recommande le Christ, c’est la nécessité absolue du respect que l’on doit à quiconque, et en particulier, à celui que l’on dit pécheur. Toutes les démarches pour renouer avec le frère – que ce soit la rencontre individuelle, l’appel à témoins ou le recours à la communauté – doivent être marquées de cette délicatesse et de cette discrétion. On rejoint là beaucoup des insistances de Jésus dans le Sermon sur la montagne : « Ne vous posez pas en juge… (7, 1) Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? » (7, 3)

    Telles sont les règles d’or de la vie de l’Église. Leur respect est semence de vie éternelle : « Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel ».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Veillez sur vos Frères

    Homélie : Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux.

    1. Habituellement nous n’en sommes pas là ! Nous pensons plutôt : « Il m’a fait cela ! Je ne vais rien dire, je n’en parlerai pas ». J’ai peur, il m’a fait mal, comme je le connais, il ne va pas m’écouter ! Et nous ruminons à l’intérieur. Ce n’est pas la solution, car nous allons ajouter au mal ! Un volcan va se déclencher dans notre vie, nous sommes empoisonnés. Que faire alors ? Il m’a fait cela ! Alors : « Œil pour œil, dent pour dent ». Nous savons qu’il va s’établir un fossé, une séparation dans une agressivité, et celui qui m’a blessé va devenir inatteignable ! En fait, avec grande humilité, il nous faut considérer l’autre comme un frère. Jésus nous propose d’aller voir un ami, et de lui en parler. C’est un frère à honorer, créé par Dieu, sauvé par Jésus. J’ai mal, j’ai été blessé, mais je vais demeurer au niveau de la grâce, dire que je souffre, que je viens d’être blessé, tout simplement. Dans cette situation, c’est moi qui suis misérable. Jésus dit : « S’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes ». Il me faut être ingénieux, trouver son ami, parler à son ami et lui dire la situation dans laquelle je me trouve.

    2. C’est Jésus lui-même qui nous a sauvés, il vient nous rassembler dans un corps mystérieux, son Corps mystique. Si cette parole est difficile à vivre, elle est nécessaire pour que la communauté chrétienne puisse prendre corps. Nous sommes en situation de « salut » : il s’agit de sauver un frère ! Ce salut que Jésus nous a obtenu par sa passion et par sa croix, doit être pour nous Résurrection. Dans le feu du quotidien, au milieu des douleurs, nous nous blessons. Il nous faut alors mettre en œuvre notre espérance. Le courage et la confiance sont nécessaires ! Nous voulons sauver les liens qui sont entre nous parce que ces liens sont dans l’Esprit-Saint qui les tisse. Nous entrons dans la communauté en artisan de Paix pour faire jaillir la vie de la communauté. Nous désirons voir le Christ au milieu de nous. Il ne demeure pas en nous quand nous sommes en lutte les uns contre les autres. Or nous sommes rassemblés en son nom, attentifs à sa voix.

    3. Nous sommes toujours redevable les uns vis à vis des autres. Notre dette est la charité, elle est le lieu de notre vigilance. Ce que Jésus nous propose, c’est une attitude de douceur et d’humilité. Pour que la communauté chrétienne prenne corps, il nous faut revêtir les sentiments qui sont dans le cœur de Jésus. Créés par Dieu, sauvés par Jésus, frères et sœurs en humanité, nous savons que l’Évangile nous donne la Paix. Nous sommes les brebis du bon Pasteur. Nous voulons demeurer dans le calme et la tranquillité. Eloignons de nous la critique, l’injure, l’envie, la jalousie ou l’avarice. Dans le respect de Jésus et le Don de sa Vie, nous honorons ensemble la table sainte à laquelle nous communions à sa Vie. Nous voulons joindre tous nos différents dans le sacrifice de l’autel pour l’offrir avec sa Passion. Avoir l’amour qui animait Jésus, est bien supérieur à toutes les œuvres. Jésus nous l’a dit : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ».

    Père Gilbert Adam

     * Veillez sur vos Frères

    Prières :

    1. Demandons au Saint-Esprit la grâce d’accomplir cette parole de Dieu.

    Père Gilbert Adam

    2. Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle.

    Père Jean-Luc Fabre

    3. Dieu promet une réponse à nos requêtes lorsque nous nous mettons d’accord sur ce que nous voulons demander. Forts de cette promesse, osons lui présenter nos intentions au sujet des besoins universels de nos frères et sœurs.

    Seigneur, réponds à notre requête :

    Dieu notre Père, toi qui as manifesté ton amour universel

    en nous donnant le Christ et son Esprit,

    écoute nos prières et daigne les exaucer,

    par le Christ, notre Seigneur. Amen.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

     * Veillez sur vos Frères

    Conclusion : « Responsables de nos Sœurs et Frères ? »

    Chers Sœurs et Frères dans la foi,

    En quel sens ? Pour leur imposer nos chemins comme une impératrice autoritaire à la voix rude ? Nous avons tous eu de ces expériences de correction fraternelle qui nous ont laissé un goût amer. L'évolution des mentalités, le respect des autres et de leur liberté, semblent s'accorder assez mal avec cet enseignement de Jésus.

    Comment en ferons-nous l'application aujourd'hui ?

    Qui sommes-nous pour juger du péché des autres ? Même l'approche quelque peu judiciaire, avec “témoins” et recours à la communauté, ne nous convient guère plus. Pourtant, nul ne veut refuser la Parole du Seigneur ! Faisons donc la lecture d'Ézéchiel et de saint Paul. Peut-être comprendrons-nous mieux.

    Dieu désigne Ézéchiel comme « sentinelle » pour le peuple : « Je fais de toi un guetteur ». Le prophète sera chargé d'être à l'écoute de ce que Dieu dit, puis de transmettre cette Parole. Il n'a pas le choix : son salut personnel en dépend.

    De son côté, saint Paul n'apporte aucun élément nouveau.

    Mais il rappelle que toute la loi se résume à un seul commandement : « L'accomplissement parfait de la loi, c'est l'amour ». Ce rappel fondamental nous met dans l'ambiance nécessaire pour lire l'enseignement de Jésus aux disciples. Ses conseils ne peuvent se comprendre que dans cette perspective.

    Jésus explique que la prière des disciples réunis en son nom devient efficace : « Si deux d'entre vous sur la terre se mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront... ». Dans la mesure où nous comprenons que la communauté n'est pas un simple rassemblement d'individus, mais la présence active et vivifiante du Christ, alors tout devient évident. C'est lui qui donne au groupe sa cohérence qui dépasse largement l'apport de chacun.

    Une telle communauté peut maintenant agir au nom du Seigneur, prendre une décision en son nom, pardonner et même exclure en son nom, aussi longtemps qu'elle s'ajustera à celui qui l'anime. D'ailleurs, le Seigneur vient de le dire, un verset avant la lecture d'aujourd'hui : « Votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu » (18, 14). C'est le mandat qui sous-tend la correction fraternelle. Elle doit donc s'exercer au sein d'une communauté harmonieuse, fondée sur l'amour et centrée sur le Christ qui vit en elle.

    Bernard Lafrenière – Congrégation de la Sainte-Croix

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Veillez sur vos Frères

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Seigneur Dieu, par toi nous vient la rédemption, par toi nous est donnée l’adoption filiale ; dans ta bonté, regarde avec amour tes enfants ; à ceux qui croient au Christ, accorde la vraie liberté et la vie éternelle en héritage.

    Références :

    https://www.dominicains.be/fr/celebrer/eucharistie/1719-23e-dimanche-ordinaire-673

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/23e-dimanche-ordinaire-annee-a

    https://www.portstnicolas.org/chantier-naval/les-temps-liturgiques/calendrier-liturgique-et-textes-des-lectures-d-aujourd-hui-a-2060.html

    http://www.homelie.biz/article-lectures-23e-dimanche-du-temps-ordinaire-a-83206284.html

    https://www.aelf.org/2023-09-10/romain/messe

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/23e-dimanche-ordinaire-annee-a

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/4-09-2011.pdf

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Vingt-troisieme-dimanche-annee-A.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-accorde-nous-la-vrai-liberte-104667888.html

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=52

    http://pages.videotron.com/homelie7/vingttroisordA+.htm

    Magnificat du 10 septembre 2023 page 117


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