• * Réflexions Neuvième Commandement

    Réflexions sur le Neuvième des Dix Commandements

     « Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain » (Exode 20.16)

    L'avis d'un de nos Frères Écuyers

    Pour chacun d’entre nous qui désire vraiment se préoccuper de son élévation spirituelle et morale, ce neuvième Commandement de Dieu fait partie sans réserve des fondations de son temple intérieur, c’est-à-dire qu’elles doivent former la base de son travail personnel.

    En effet, nous ne pouvons pas nous concentrer sur notre évolution que si nous nous reposons sur des bases solides.

    Ce qui ressort en grande majorité de ce commandement, c’est la notion d’amour fraternel, pierre angulaire de l’apprentissage christique.

    Le neuvième commandement parle de faux témoignage. Ceci est une attaque contre quelqu’un dans un but quelconque, que ce soit égoïste ou même altruiste. Dès lors que nous mentons, nous faisons du tort aux autres, victimes de notre mensonge et l’amour du prochain n’est pas présent, même si nous pensons faire du bien en utilisant le faux témoignage d’une manière altruiste. Par exemple, si nous mentons pour faire condamner un criminel au bénéfice d'une victime, notre attitude envers ce criminel ne fait que renforcer son sentiment d’injustice et ne l’aidera pas à se remettre sur le droit chemin. Notre attitude aurait plutôt dû être un soutien à la victime sans parjure. Mais le mensonge va encore plus loin, il nous fait du tort directement : 

    • soit par le fait que nous finirons par croire à nos propres mensonges et dans ce cas nous ne serons plus à même de distinguer le vrai du faux et agira comme un brouillard sur notre cheminement spirituel ;
    • soit par l’effet boule de neige ou chaque mensonge entraîne automatiquement un autre, de plus en plus compliqué où nous finirons par devoir y consacrer tellement de temps que nous ne nous préoccupions de plus rien d’autre.

    Frère Écuyer Kevin R.

    Sept choses que le Seigneur déteste (Proverbes 6.16-19)

    La loi de Dieu est l’expression de son caractère. Comme il est précieux d’en prendre connaissance pour savoir qui est notre Dieu et pouvoir ainsi chercher à lui être agréable !

    « Il y a six choses pour lesquelles l’Éternel a de la haine, et même sept qu’il a en horreur : les yeux hautains, la langue trompeuse, les mains qui répandent le sang innocent, le cœur qui médite des projets injustes, les pieds qui se hâtent de courir au mal, le faux témoin qui profère des mensonges et celui qui déchaîne des querelles entre frères ».

    Notons que tous les commandements sont imbriqués les uns dans les autres. Est-il possible de désobéir à un seul sans transgresser les autres ? Pour Dieu, le vol, le meurtre, le faux témoignage ... et bien d’autres choses comme l’orgueil sont mis « dans le même sac ». Notons également que Jésus a résumé tous les six derniers des dix commandements par un seul : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22.30).

    Le faux témoignage en Israël

    Le rôle du témoin était capital en Israël car de lui pouvait dépendre la vie d’un homme ! Il en est encore ainsi de nos jours.

    Dans sa loi, Dieu exigeait la déposition de plusieurs témoins (deux au minimum, trois étaient mieux) pour attester la véracité d’un fait (Deutéronome 19.15). Ceci était « encore plus nécessaire » pour tout ce qui pouvait entraîner la peine de mort (Nombres 35.30 ; Deutéronome 17.6).

    La loi de Dieu transmise par Moïse excluait la torture pour provoquer des aveux. Par contre, si un témoignage s’avérait inexact, le faux témoin devait subir la peine qu’il voulait infliger à l’homme injustement accusé (Deutéronome 19.16-19). Le faux témoin risquait la peine capitale.

    Malheureusement, toutes ces excellentes précautions n’ont pas toujours empêché des dérapages et des actes odieux. Certains n’ont pas hésité à soudoyer des gens pour qu’ils apportent un faux témoignage (I Rois 21.10,13). N’oublions pas que notre Seigneur a été condamné sur la déposition de faux témoins (Matthieu 26.59-62).

    Le faux témoignage aujourd’hui

    Il n’y a pas qu’en justice que notre parole est importante. Nous avons certainement dans nos mémoires le souvenir d’hommes ou de femmes injustement accusés par la rumeur. Un article de presse, une déclaration rapide d’un rival qui jette la suspicion, une simple insinuation, des journalistes peu scrupuleux, un juge qui viole le secret de l’instruction ... tout cela peut engendrer des catastrophes dans la vie des gens. Après avoir perdu leur honorabilité et parfois même leur métier à la suite d’une rumeur, nous en connaissons certains qui ont choisi de se donner la mort.

    Sans aller jusque là, que de rancœurs, d’ulcères à l’estomac, de dépressions nerveuses ou de nuits d’insomnies ... en conséquence de propos malveillants et pas toujours honnêtes !

    Jacques a bien raison lorsqu’il écrit : « Voici, comme un feu peut embraser une grande forêt ! la langue est aussi un feu ... elle est un mal qu’on ne peut réprimer ... » (Jacques 3.5-8).

    Combien il est important que le disciple de Jésus surveille sa langue et renonce définitivement à toute forme de mensonge ! (Éphésiens 4.25). N’oublions pas qu’on peut mentir par falsification de la vérité mais aussi par omission, en exagérant ou en laissant entendre des choses qui ne sont pas ...

    Le secret du bonheur

    « Si ... quelqu’un veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu’il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses ; qu’il s’éloigne du mal et fasse le bien, qu’il recherche la paix et la poursuive car le Seigneur a les yeux sur les justes et les oreilles ouvertes à leur prière, mais la face du Seigneur se tourne contre ceux qui font le mal » (I Pierre 3.10-12).

    En fait, s’il veut ressembler à son Seigneur et lui être agréable, le chrétien ne doit pas seulement chercher à ne pas mentir mais aussi à se préserver des propos inutiles ou de ceux qui vont faire du mal, même s’ils sont dits au nom d’une certaine vérité. Pour Dieu, il n’y a de vérité que lorsqu’elle est dite dans l’amour.

    Parce que l’Esprit du Dieu d’amour habite le chrétien, il ne peut plus prendre plaisir à certaines conversations (Éphésiens 4.29). Au contraire, il veille à toujours accompagner sa parole de grâce et à l’assaisonner de sel, selon l’expression de l’apôtre en Colossiens 4.6 (cf. Proverbes 10.20-22).

    C’est avec peine et seulement par nécessité qu’il devra témoigner de ce qui n’est pas à l’avantage de son prochain et non avec joie, par goût du sordide ou désir de vengeance ! (Matthieu 7.12).

    Notons que le refus de la médisance est l’un des critères à mettre en oeuvre pour discerner une femme capable d’exercer un ministère chrétien, à moins que ce ne soit pour permettre à son mari d’exercer lui-même son ministère (I Timothée 3.11).

    Les témoins dans l’Eglise

    Parce que ses disciples restent des hommes toujours enclins à l’incompréhension, à la jalousie et au péché, Jésus a fixé des règles pour solutionner d’éventuels conflits à l’intérieur de son Eglise.

    Plutôt que de faire courir des bruits, Jésus nous a demandé d’aménager un tête à tête avec l’intéressé pour chercher à résoudre le problème (Matthieu 18.15). Si cela n’aboutit pas, il sera fait appel à deux ou trois témoins. Si cette dernière démarche ne devait pas donner de résultat, il faudrait seulement alors en tirer les conclusions et informer l’Eglise (Matthieu 18.16-17).

    Lorsqu’un bruit désagréable court à l’encontre de quelqu’un, il faut donc s’empresser de se taire. Si on pense qu’il est nécessaire d’avoir un avis sur la question (ce qui n’est pas toujours indispensable) il faut tout d’abord chercher à l’entendre lui-même. Paul recommandait de ne pas accepter d’accusation contre un responsable d’église s’il n’y avait pas eu déposition de deux ou trois témoins (I Timothée 5.19).

    Face à la médisance

    Que n’a-t-on pas dit au sujet de Jésus ? Il est fou (Marc 3.21) il est possédé (Marc 3.22). Au moment de sa passion, on a même volontairement cherché à transformer ses propos pour le condamner (Matthieu 26.59-62).

    Jésus avait prévenu ses disciples : ils auraient à faire face aux mêmes réalités s’ils voulaient lui être fidèles. Il leur a même dit : « Heureux serez-vous lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous » (Matthieu 5.11,12).

    Pierre ajoute que le bien fait par le chrétien se sera pas toujours récompensé sur cette terre. Mais ce n’est pas cela qui importe car on ne sait jamais ce qui peut se passer dans la conscience de celui qui vous veut du mal quand vous lui rendez le bien pour le mal (pensons à Saul, le persécuteur devenu l’apôtre). D’autre part, ne vaut-il pas mieux « souffrir si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu’en faisant le mal » ? (I Pierre 3.9-17).

    Pour méditer

    En méditant sur ce neuvième commandement, nous ne pouvons pas ne pas nous souvenir que les dernières paroles terrestres de Jésus ont été un appel au témoignage (Actes 1.8 cp. 4.20) Souvenons-nous que c’est parce que les premiers chrétiens lui ont obéi que nous sommes là.

    N’est-il pas significatif que ‘témoin’ et ‘martyr’ sont issus d’un seul et même mot ?

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B., Grand Chancelier Prieural

    Source : http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html


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