• Depuis le Chapitre du 25 janvier 2017 de notre Commanderie Majeure, nous avions inscrit au programme de nos activités l’étude des Dix Commandements de Dieu. Nous avions demandé que chaque Novice et même quelques Frères Ecuyers viennent exprimer en Chapitre leur ressenti personnel au sujet d’un commandement divin bien précis.

    Les quelques lignes de chaque intervenant ont été insérées sur notre blog en guise d’introduction à une analyse plus approfondie de chaque commandement.

    Voici venu, à présent, l’heure du bilan, le moment de la synthèse.

    Chaque Frère sollicité a correctement accompli son devoir et c’est un réel bonheur tant pour la Commanderie Majeure qui a réalisé cette étude, que pour le Grand Prieuré de Belgique qui en a assumé la publication, d’avoir ainsi favorisé notre rayonnement dans le monde profane et dans d’autres Prieurés réguliers et de stricte observance, en Flandre et en France notamment.

    Que l’ensemble de ce travail puisse convaincre tous nos lecteurs et même nos détracteurs que nous sommes d’authentiques défenseurs des valeurs chrétiennes !

    Synthèse des dix Commandements

     * Synthèse et conclusion

    Les Dix Commandements occupent une place centrale dans l'Ancien Testament. Ils résument la loi de Dieu. Les Dix Commandements se trouvent à deux reprises in extenso dans la Bible : en Exode 20.1-17 et en Deutéronome 5.6-21. Les prophètes ont sans cesse appelé le peuple juif à revenir à ces commandements.

    Jésus a commenté les Dix Commandements à la manière d'un rabbin juif. Le 5ème chapitre de l’Évangile selon Matthieu en témoigne. Les Dix Commandements sont cités à de nombreuses reprises dans le Nouveau Testament, ce qui montre bien qu'ils gardent toute leur actualité pour nous.

    Quels sont les Dix Commandements ?

    Les Dix Commandements sont dix lois bibliques que Dieu a données à la nation d’Israël peu après leur sortie d’Égypte.

     * Synthèse et conclusion

    Les Dix Commandements sont essentiellement un résumé des 613 commandements que contient la Loi de l’Ancien Testament. Les quatre premiers commandements ont trait à notre relation avec Dieu, les six derniers concernent nos relations les uns avec les autres. Les Dix Commandements se trouvent dans la Bible, en Exode 20.1-17 et Deutéronome 5.6-21.

    Beaucoup de personnes se trompent en considérant les Dix Commandements comme un ensemble de règles qui nous garantissent l’entrée au ciel après notre mort si nous les respectons. Au contraire, leur but est de nous faire prendre conscience que nous ne pouvons pas y obéir parfaitement (Romains 7.7-11). Personne ne peut obéir parfaitement aux Dix Commandements : c’est exprimé dans Ecclésiaste 7.20.

    Les Dix Commandements nous montrent que nous avons tous péché (Romains 3.23) et avons donc besoin de la miséricorde et de la grâce de Dieu, qui n’est disponible que par la foi en Jésus-Christ.

    Organisation des Dix Commandements

     * Synthèse et conclusion

    Savons-nous comment nous comporter ?

    Nous pouvons effectivement savoir comment nous comporter car nous disposons de deux sources d’information :

    1) Nous pouvons tout d’abord examiner notre propre nature. Il nous est possible de découvrir ce qui nous convient.

    2) Par ailleurs, le Créateur lui-même nous a montré ce que nous devons faire et éviter. Et l’essentiel se trouve dans les Dix Commandements que Dieu a donnés à Moïse.

    Les commandements constituent-ils une charge lourde que Dieu nous impose ?

    Eh bien non ! Car ces Commandements constituent une aide divine qui illumine notre chemin. Le Créateur sait ce qui nous convient et, comme il veut que nous soyons heureux, il nous avise sur les comportements adéquats. Le fait de voler, de tuer, de mentir nuisent à l’homme et constituent une offense au Seigneur, quand bien même Dieu ne l’aurait pas dit.

    Tentons de bien percevoir l’organisation des Dix Commandements !

    Nous disposons de deux versions « officielles ».

    La version adressée aux catéchumènes actuellement recommandée par le Vatican est la suivante :

    1. Un seul Dieu tu aimeras et adoreras parfaitement.
    2. Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment.
    3. Le jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement.
    4. Tes père et mère honoreras, tes supérieurs pareillement.
    5. Meurtre et scandale éviteras, haine et colère également.
    6. La pureté observeras, en tes actes soigneusement.
    7. Le bien d'autrui tu ne prendras, ni retiendras injustement.
    8. La médisance tu banniras et le mensonge également.
    9. En pensées, désirs veilleras à rester pur entièrement.
    10. Bien d'autrui ne convoiteras pour l'avoir malhonnêtement.

    La tradition juive selon le Vatican est la suivante : mais remarquons que cette version  omet curieusement les idoles :

    1. Je suis le Seigneur ton Dieu Qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte.
    2. Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi.
    3. Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain.
    4. Souviens-toi du jour du sabbat.
    5. Honore ton père et ta mère.
    6. Tu ne tueras point.
    7. Tu ne commettras pas d’adultère.
    8. Tu ne voleras pas.
    9. Tu ne feras pas de faux témoignage.
    10. Tu ne convoiteras ni la femme, ni la maison, ni rien de ce qui appartient à ton prochain.

    Certes, selon les éditions successives de la Bible, selon les éditions du catéchisme romain, selon les versions que possèdent nos Frères Protestants et Orthodoxes, selon les traductions proposées par les Juifs, il existe de nombreuses différences de formulation, mais l’esprit est sauvegardé.

    Quels sont les trois premiers commandements ?

    Les trois premiers commandements concentrent les obligations de l’homme envers Dieu. Ils s’énoncent comme suit :

    1. Un seul Dieu tu aimeras et adoreras parfaitement.
    2. Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment.
    3. Le jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement.

    Nous avons tous déjà rencontré d’autres formulations de ces trois commandements.

    • Ainsi, le premier, « Tu aimeras ton Dieu par-dessus toutes choses» indique le devoir de protéger la foi en veillant sur la formation chrétienne. Et il nous rappelle l’obligation de ne se conformer qu’en l’amour de Dieu.
    • Le deuxième, « Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain», rappelle l’obligation de vénérer le nom de Dieu, et le respect exigé dans l’usage de ce Nom.
    • Quant au troisième, « Tu sanctifieras les jours du Seigneur», il s’agit de notre devoir de rendre culte à Dieu en assistant à l’office dominical (la Messe) les dimanches et les jours des principales fêtes chrétiennes (Noël, Pâques, Ascension, Toussaint, Pentecôte) et quelques fêtes mariales (dont l’Assomption). Il s’agit d’un aspect très important par le fait d’être une obligation par rapport à Dieu et pour les grâces divines que nous y recevons.

    Rappelons aussi les trois premières indications de la « Première table de la loi », relative à Dieu :

    1. Tu n'auras pas d'autre dieu que moi.

    Ne perdons en effet pas de vue que nos passions peuvent devenir des « dieux » qui entrent en concurrence dans nos vies avec Dieu (notre métier, la télévision, nos hobbies, les jeux vidéo...) Ne désigne-t-on pas communément les stars du show-biz ou du sport des « idoles » ? Ce terme est éloquent !

    2. Tu ne te feras pas d'idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival : je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu'à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent. Mais j'agis avec amour jusqu'à la millième génération envers ceux qui m'aiment et qui obéissent à mes commandements.

    3. Tu n'utiliseras pas le nom de l'Éternel ton Dieu pour tromper (ou de manière abusive), car l'Éternel ne laisse pas impuni celui qui utilise son nom pour tromper.

    4. Pense à observer le jour du repos (ou sabbat) et fais-en un jour consacré à l'Éternel. Tu travailleras six jours pour faire tout ce que tu as à faire. Mais le septième jour est le jour du repos consacré à l'Éternel, ton Dieu ; tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui réside chez toi ; car en six jours, l'Éternel a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve, mais le septième jour, il s'est reposé. C'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du sabbat et en a fait un jour qui lui est consacré.

    Rappelons aussi le contenu de la « Seconde table de la loi » qui, elle, est relative au prochain.

    Après les obligations envers Dieu, le Seigneur nous rappelle en effet les devoirs envers les parents et les autorités : « Honore ton père et ta mère ». Sont également inclus ici les devoirs des parents envers leurs enfants ; et sous cet angle, le divorce est considéré comme un péché.

    Le commandement « Tu ne commettras pas de meurtre » que l’on peut aussi trouver sous la forme « Tu ne tueras pas » nous ordonne de respecter la vie. Il interdit l’avortement, l’euthanasie, et en général de mettre fin à sa propre vie et/ou à celle prochain. Le fait de s’enivrer ou se droguer constitue aussi un manque de respect envers soi-même.

    Après avoir conservé la vie, le Seigneur s’intéresse à la capacité de donner la vie, et rappelle la dignité du sexe qui donne à l’homme la possibilité de collaborer avec Dieu dans la procréation.

    Le commandement « Tu ne commettras pas des actes impurs » est relatif à la chasteté et ordonne le bon usage du sexe de chaque homme avec seulement sa propre femme. Il interdit l’usage du sexe en dehors du mariage. Il protège la dignité du corps humain et son intimité.

    Pour maintenir la vie, l’homme a besoin des biens matériels. Le Seigneur rappelle aussi le devoir de respecter les biens d’autrui. Le commandement « Tu ne voleras pas » rappelle l’obligation de restituer les biens volés.

    Le commandement « Tu ne rendras pas de faux témoignage, tu ne mentiras point » invite à la sincérité et au respect de la réputation du prochain. L’homme s’améliore plus facilement avec l’aide des autres. Pour ce faire, il faut la confiance et la loyauté.

    Avant d’agir l’homme décide dans son for intérieur. Les commandements affectent les actes extérieurs et les décisions intérieures, de manière qu’on ne doit pas désirer faire une chose incorrecte. Par exemple, c’est mauvais de tuer et aussi de haïr. Etant donné que les fautes intérieures sont plus difficiles de reconnaître, le Seigneur a voulu nous le rappeler en précisant : « Tu n’entretiendras pas de pensée ni de désirs impurs » et « Tu ne convoiteras pas les biens d’autrui ».

    Comment résumer les Dix Commandements ?

    Il s’agit évidemment de bien agir envers Dieu comme envers les hommes.

    Comme désirer le bien c’est aimer, la synthèse du Décalogue c’est l’amour !

    Rappelons que Jésus, interrogé un jour par un rabbin sur ce qu'il pensait être le plus important commandement de la loi, Jésus lui répondit ceci : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu... Voici le premier et grand commandement ! Et le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même.

    Ce premier et grand commandement, ainsi formulé par le Christ, résume les quatre premiers commandements que l’on trouve sur la première table de la loi relative aux devoirs envers Dieu. Le second grand commandement, quant à lui, résume les six suivants qui se trouvent sur la deuxième table de la loi relative aux devoirs envers le prochain. L'amour ne commet pas de tort et va plus loin que l'interdit.

    Une personne qui refuse d’accomplir l’un de ces Dix Commandements se fait du tort à soi-même et parfois aussi à son prochain. C’est une offense à Dieu qui nous aime, nous et les autres. Les péchés sont des offenses au Seigneur. Ce sont des actes de désobéissance volontaire à la loi de Dieu. Selon leur gravité, l’Eglise catholique distingue les péchés mortels et les péchés véniels. Mais nous n’entrerons pas dans ces détails qui relèvent plus spécifiquement de la religion catholique.

    La vie chrétienne consisterait-elle seulement à éviter les péchés ? Loin de là, la vie chrétienne est beaucoup plus que cela : c’est quelque chose de plus attrayant. Il s’agit de s’identifier au Christ, d’être comme Lui, Lui ressembler davantage, être pleinement des enfants de Dieu, grandir en amour de Dieu, en sainteté. Certes, il est nécessaire d’éviter les péchés mais cela ne constitue pas le but ultime. Ce que nous désirons, c’est plaire et servir mieux Notre Seigneur. C’est pourquoi le premier commandement est le plus important : aimer Dieu de tout notre cœur.

    Puisque notre Grand Prieuré belge est œcuménique, je ne voudrais pas oublier qu’il y a parmi nous des Frères de confession protestante et qui ont une approche à peine différente de celle des catholiques. Mais nous sommes tous des chrétiens, ne perdons pas cela de vue !

    Les protestants accordent eux aussi une grande importance aux Dix Commandements, considérant d'une part qu'ils occupent une place centrale dans l'Ancien Testament et d'autre part que Jésus s'est abondamment appuyé sur eux, les commentant et les actualisant, notamment dans son Sermon sur la Montagne (Évangile selon Matthieu, chapitre 5, Évangile selon Marc, chapitre 10). Les protestants regroupent eux aussi les Dix Commandements en deux sous-ensembles: les quatre premiers étant relatifs à notre relation à Dieu, et les six suivants s'intéressant à notre relation au prochain.

    Logiquement, les catéchismes protestants inspirés par la Réforme protestante commentent et expliquent les Dix Commandements, qu'ils considèrent comme des éléments fondamentaux de la foi chrétienne. C’est le cas des catéchismes rédigés par Luther (notamment « Le Petit Catéchisme » datant de 1529) ou par Calvin (« Le catéchisme de Genève » datant de 1541), ou par d’autres comme le « Catéchisme de Heidelberg » datant de 1563.

    Les protestants s'appuient exclusivement sur les traductions des textes de l'Exode et du Deutéronome et ne propagent pas de version rimée ou arrangée à la manière du catéchisme catholique.

    Il me reste à traiter de trois dernières questions… d’actualité !

    Les Dix Commandements sont-ils applicables aujourd’hui ?

    Les Dix Commandements ont-ils besoin d’être révisés, et même observés ?

    Les lois anciennes contenues dans ces derniers doivent-elles être respectées de nos jours ?

    Peut-être avez-vous appris qu’en 2008, l’archevêque Gianfranco Girotti s’est déclaré partisan de réviser les sept péchés capitaux des catholiques. Rappelons tout d’abord que les sept péchés capitaux identifiés par Thomas d'Aquin sont l’acédie, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère et l’envie.

    Rappelons que l'acédie, c'est un mal de l'âme qui s'exprime par l'ennui, l'éloignement de la prière, de la pénitence et de la lecture spirituelle. Résumons cela par la paresse spirituelle. Et pour saint Thomas d’Aquin l’appellation de « vices » serait plus appropriée que celle de « péchés ».

    Dans la tradition catholique, les péchés capitaux correspondent aux péchés dont découlent tous les autres. D'où leur nombre symbolique de « sept », suggérant la totalité des péchés. Ainsi, le mot capital n'est pas en rapport avec la gravité. Par exemple, le meurtre n’y figure pas ; le blasphème non plus. Le péché capital conduit à d’autres péchés.

    Selon la BBC, à ces sept péchés capitaux, l’archevêque Gianfranco Girotti tenait à ajouter à sa nouvelle liste des péchés comme la pollution de l’environnement, les manipulations génétiques, l’accumulation excessive de richesses et le trafic et la consommation de drogue. Il faut savoir que l’ancienne liste, qui comprenait la gourmandise, l’envie et la paresse, remonte au pape Grégoire 1er, c’est-à-dire à l’an 590 de notre ère !

    Et que dire alors des Dix Commandements ? Ils sont bien plus anciens. Ils furent donnés par Dieu au mont Sinaï, il y a près de 3 500 ans. Et en fait, ils remontent même à bien plus loin, car on sait qu’Abraham les respectait, plusieurs siècles auparavant si l’on en croit la Genèse 26:5.

    Oui, les Dix Commandements étaient connus avant Moïse, et ce sont toujours des lois importantes pour les êtres humains aujourd'hui. Dieu nous a donné Ses lois pour notre bien (Deutéronome 10:13). Elles nous montrent comment exprimer notre amour pour Dieu et pour notre prochain (Romains 13:9-10).  Saint Jean les justifie aussi dans son Évangile : « Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5:3).

    Le Christ les a-t-Il remplacés ou révisés ? Ont-ils besoin d’être modifiés à présent ? Ou bien fournissent-ils des principes éternels de base qui nous aident à savoir ce qui est bien et à bien nous comporter au lieu de choisir le mal et la méchanceté ? Nous montrent-ils comment aimer notre prochain et aimer Dieu comme il le souhaite ?

    Jésus a commenté ce que la Bible déclare à propos des Dix Commandements : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir » (Matthieu 5:17-19). Loin des les annuler, Il a enseigné à les respecter davantage, et dans l’esprit.

    Quand on Lui demanda quel était le plus grand commandement, Il résuma les Dix Commandements et toute la Bible en ces mots : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes » (Matthieu 22:37-40).

    Jésus expliqua l’intention des Dix Commandements. Les quatre premiers montrent comment aimer Dieu comme il le souhaite, et les six derniers nous montrent comment aimer notre prochain. Jésus a également dit : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements » (Matthieu 19:17). Quand on Lui demanda lesquels, Il en cita cinq, et ajouta : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (versets 18-19).

    Comment l’homme, qui est charnel, peut-il apprendre cette loi spirituelle et la respecter ? L’apôtre Paul a indiqué que c’est possible grâce à Jésus-Christ, quand on est guidé par le Saint-Esprit (Romains 7:25 ; 8:7-9, 14).

    Non seulement le Christ a payé l’amende de nos péchés en mourant à notre place (Romains 5:9 ; 6:23 ; 2 Corinthiens 5:21 ; 1 Pierre 1:18-19), mais il a aussi indiqué le chemin et nous aidera à suivre la bonne voie – celle de l’amour. Nous devons vouloir changer, agir comme Lui, et aimer comme Lui (1 Jean 2:6 ; Jean 13:34). Saint Paul nous dit que la loi a pour objet de nous apprendre à aimer (Romains 13:9-10). L’amour est l’objet spirituel – la raison d’être, l’intention – de la loi.

    Ce n’est pas la loi qui est à blâmer, mais notre nature charnelle qui est faible. Mais grâce au Saint-Esprit, Dieu nous aide à surmonter cet obstacle en gravant Sa loi dans nos cœurs et notre esprit à mesure que nous étudions diligemment Sa Parole et nous efforçons de Lui obéir (Hébreux 8:8-10). C’est en cela, essentiellement, que consiste la Nouvelle Alliance.

     * Synthèse et conclusion

    L’apôtre Jacques a aussi développé l’intention spirituelle des Dix Commandements. Il appelle la loi divine « la loi royale » (Jacques 2:8). En quoi s’agit-il d’une loi royale ? C’est la loi du Royaume de Dieu, et Jésus-Christ va revenir en tant que Roi des rois pour gouverner ce Royaume (Apocalypse 19:16).

    L’Apôtre Jacques l’a également qualifiée de « loi parfaite », de « loi de liberté » (Jacques 1:25 ; 2:12). Il la compare à un miroir (Jacques 1:23-25). Se contenter de regarder ce miroir, se contenter de connaître cette loi divine parfaite, ne suffit pas. Nous devons utiliser l’aide que Dieu nous donne pour effectuer les changements nécessaires en nous et éprouver l’amour pour Dieu et pour le prochain dont Dieu parle dans Sa loi.

    La loi spirituelle et éternelle du Tout-Puissant demeure la charpente d’une vie pieuse et morale. Les lois et les principes enseignés dans la Bible sont conséquents et continuent de guider les chrétiens de nos jours.

    Je pense donc que les Dix Commandements sont un merveilleux cadeau que Dieu nous fait, et chacun d’eux mérite qu’on l’étudie et qu’on le médite.

    J’en arrive enfin à tirer une brève conclusion qui ne peut évidemment être que provisoire.

    En guise de conclusion

    Les Dix Commandements sont une recommandation forte, insistante de Dieu permettant aux hommes de construire une relation en les laissant libres de leurs actes. Mais c’est surtout un appel à l’amour et à la liberté qui structurent la relation aux personnes.

     * Synthèse et conclusion

    Le Décalogue – que nous pouvons traduire par « Les Dix Paroles » – se  comprend d’abord dans le contexte de l’Exode qui est le grand événement libérateur de Dieu au centre de l’Ancienne Alliance. Qu’elles soient formulées comme préceptes négatifs, ou comme commandements positifs, ces « Dix Paroles » indiquent les conditions d’une vie libérée de l’esclavage. C’est un chemin de vie qui sépare d’une pratique ambiante non éthique. Dans la foi chrétienne, les « Dix Paroles » s’articulent autour de l’unique et même commandement de l’amour de Dieu et du prochain.

    Eglise catholique de France

     * Synthèse et conclusion

    Une prière pour aujourd'hui

    Père d'amour et de grâce, accorde-moi la grâce de ne plus créer de dysfonctionnement en moi-même en laissant des sentiments contraires à ton amour envahir mon cœur. Je prie que désormais ton amour soit répandu en moi par le Saint-Esprit, et que Christ en moi soit glorifié, au nom de Jésus. Amen !
    Proposée par Yvan Castanou - Top Chrétien - La pensée du jour
     
    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B., Grand Chancelier Prieural
     
    Ne manquez pas de lire aussi : Le Décalogue (dans notre rubrique "Formation au christianisme") 

    Sources :

    https://www.gotquestions.org/Francais/Dix-Commandements.html

    http://www.opalelongecote.fr/wp-content/uploads/2015/01/Les-dix-commandements.pdf

    http://www.ideesrapides.org/commandements.htm

    http://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/vivre-sa-foi-a-tous-les-ages/vivre-en-chretien/372284-les-10-commandements/

    http://www.annuairechretien.com/les-dix-commandements.php

    http://www.atoi2voir.com/spiritualite/bible-et-evangiles/dossier-comprendre-la-bible/1785-les-10-commandements-dans-la-bible/

     https://www.topchretien.com/topmessages/view/3725/pourquoi-aimer-estil-le-premier-commandement.html


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  • Réflexions sur le Dixième des Dix Commandements

     « Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, si son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain » (Exode 20.17) ...

    L'avis d'un de nos Frères Écuyers

    ... et il est bien-sûr dit aussi dans ce commandement ce que compose la maison mais il faut replacer les textes dans la réalité d’aujourd’hui. Mettons de côté l’âne et le bœuf mais aussi la servante ou le serviteur de manière générale.

    Ce qui est important, ce sont les personnes de la maison et les objets qui font partie de la maison. Aujourd’hui, c’est plus souvent la voiture du voisin, du prochain, sa véranda, ses vacances etc.

    Lorsque je lis ce 10ème commandement, je ne le prends pas comme un commandement au sens militaire du terme mais plutôt comme une invitation forte à faire un travail sur moi-même, à faire un travail à l’intérieur de moi-même. Et donc à sortir de moi tout ce qui n’est pas bon pour moi et pour les autres, si je veux entretenir une bonne relation plutôt qu’une relation qui va nuire à autrui et finalement à moi-même.

    Le mot "convoiter", si on prend sa définition à la lettre, c’est désirer ardemment quelque chose ou quelqu’un, et cette convoitise dangereuse peut parfois mener à des tentations, de la jalousie, voire même de la haine.

    Néanmoins, le mot "désirer" en tant que tel n’est pas nécessairement toujours mauvais. Je peux désirer, même ardemment, de rendre service aux autres, de ne pas les juger, de ne pas les blesser, de les aimer. Bref, de donner plus que de recevoir.

    On voit donc a contrario que ce commandement m’invite plutôt à mettre l’accent sur le cœur, sur l’humain, sur mes faiblesses. Et donc de demander à Dieu de m’aider à résister aux tentations qui, à terme, ne m’épanouiraient pas et ne rencontreraient pas la volonté du Créateur.

    Frère Écuyer Philippe H.

    Désir et convoitise

    La convoitise est autre chose que le simple désir.

    En effet, Dieu ne veut pas nous priver du désir et du plaisir d’obtenir quand :
    - ce sont de bonnes choses, légitimes, que nous souhaitons posséder ou vivre
    - nous employons de bons moyens pour y parvenir
    - cette envie n’est pas une obsession (c’est-à-dire une idole prenant la place de Dieu)
    - nos motivations sont pures

    En fait, Dieu a placé les hommes dans un beau jardin - notre monde avec ses paysages magnifiques, ses richesses, ses couleurs, ses parfums, ses musiques, ses aliments variés, la beauté de l’âme et de l’intelligence humaines, de l’amour, de l’amitié ... - pour qu’ils l’admirent et en jouissent (Ecclésiaste 2.24-26 ; 9.9 Jean 2.1-10 ; Matthieu 11.19 ; I Timothée 4.1-5).

    Toute la création chante la louange de Dieu et exprime sa grandeur et son amour (cf. Psaume 104 par exemple). Comme Jésus, nous sommes appelés à apprécier, chacun pour notre part, tout ce que Dieu a créé en ne manquant pas de lui exprimer notre reconnaissance à chaque fois que nous avons conscience d’en bénéficier. La joie du chrétien est d’apprécier ces choses et aussi de les partager avec ceux qui n’ont pas les mêmes privilèges que lui (I Timothée 6.17-19).

    Etre un homme spirituel ne consiste donc pas à étouffer ou nier tous nos désirs (Psaumes 37.4 ; 38.10) mais à les soumettre à Dieu dans la confiance, la joie et le respect de sa volonté.

    La convoitise survient :

    lorsque nous envions ce qui n’est ni à nous ni pour nous : l’homme ou la femme de notre prochain par exemple, mais aussi ses biens, son caractère, sa réputation, sa réussite, sa « chance », sa santé, son intelligence, sa manière de vivre, son argent ...

    Si nous devons désobéir à l’un des autres commandements pour satisfaire notre désir (par exemple voler, mentir, commettre l’adultère, ...) c’est que la simple envie s’est transformée en convoitise.

    Le désir légitime s’est également transformé en convoitise lorsque nous sommes malheureux, insatisfaits ou que nous en voulons à Dieu (Nombres 11.4, 34) même si ce que nous désirons peut paraître tout à fait raisonnable. Celui qui convoite n’est jamais pleinement heureux.

    Ce dixième commandement touche à « l’invisible ». Il va au cœur des choses.

    Les cinq autres commandements de la seconde table ont un aspect concret indéniable. En terminant cette liste par un ordre tout intérieur, Dieu révèle déjà à son peuple qu’il n’est pas attaché aux apparences mais au cœur. Il ne se contente pas des apparences car il veut nous transformer au plus profond de nous-mêmes, dans nos affections les plus intimes.

    La convoitise est un péché. Mais parce qu’elle est souvent invisible, il arrive que les gens ne lui accordent pas d’importance. Pourtant, Jésus nous apprend que la source du mal est d’abord invisible, à l’intérieur de nous-mêmes (Marc 7.14-23 cf. Jacques 1.13,14). Le mal n’est pas dans la matière. Il n’est pas seulement dans nos actes non plus.

    Jésus nous dit avec force qu’on peut paraître juste aux yeux des hommes et être sale aux yeux de Dieu. (Matthieu 23. 25-28).

    Qui échappe à la convoitise ?

    La convoitise est l’un des péchés les plus faciles à cacher mais il est sans doute également celui qui est le plus universellement répandu. L’apôtre Paul est très lucide à son sujet (Romains 7. 7-13 : à méditer !).

    Dieu veut nous montrer qui nous sommes pour que nous soyons sans illusions sur nous-mêmes (I Jean 1.8). En même temps, il veut nous montrer qui Il est : sa sainteté, son amour, sa grâce, son pardon. Jamais l’un sans l’autre !

    C’est quand nous acceptons de marcher dans la lumière que les péchés autrefois cachés se révèlent à nous dans toute leur ampleur et leur horreur . Plus on progresse dans la lumière de Dieu, moins on est fier de soi. Plus on sera capable aussi de saisir la grâce de Dieu qui nous aime comme nous sommes. Son amour et son pardon sont toujours plus grands que nos péchés.

    N.B. L’hypocrisie guette les chrétiens sans doute plus que les autres hommes car ils cherchent à se conformer aux modèles bibliques. S’ils n’y arrivent pas, ils sont tentés de cacher leurs défauts réels pour ne pas offenser Dieu aux yeux des autres et en donnant une mauvaise image du chrétien. (N.B. C’est sans doute aussi parce que nous avons besoin d’être appréciés, mis en valeur, estimés, aimés ... que nous donnons parfois une autre image de nous-mêmes que la réalité). Gare au piège !

    Mais même sans aller jusque là, qui connaît parfaitement son coeur, sa conscience, ses motivations ? Dieu n’est-il pas le seul qui sonde parfaitement « les reins et les coeurs » (Jérémie 11.20 ; I Samuel 16.7) ? Quel bonheur alors de savoir qu’il nous accueille tels que nous sommes et non pas tels que nous aimerions ou devrions être(Psaume 139) !

    Ainsi, le chrétien qui se sent comme Paul « le premier des pécheurs » (I Timothée 1.15) est quand même joyeux et plein d’assurance car il goûte encore plus que les autres la grâce de Dieu et tout ce que son salut nous apporte (cp. Romains 7.14-25 et Romains 8.1-39).

    Pour lutter contre la convoitise

    La convoitise devrait faire partie du passé du chrétien (I Pierre 1.14 ; 4.2). Il sait qu’il vit dans un monde marqué par la convoitise mais il n’y participe plus (II Pierre 33 ; I Jean 2.15-17).

    Cependant, inutile de la nier. Elle est toujours là, tapie, prête à bondir. Inutile de vouloir la chasser à coups de bonnes résolutions ou de chercher de fausses excuses (Jacques 1. 13-15). Il faut la présence de Dieu en nous pour lutter efficacement contre cette partie de nous-mêmes.

    Demandons à Dieu ce que nous souhaitons et examinons nos motivations

    Pour Jacques (4.1-6), ce n’est pas plus compliqué que cela : vous convoitez et vous ne possédez pas parce que vous ne demandez pas. Vous n’obtenez pas ce que vous demandez car vous demandez mal, avec de mauvaises motivations. Le résultat est consternant ! N’oublions pas que Jésus a dit : « Demandez et vous recevrez afin que votre joie soit parfaite » (Jean 16.24).

    Écoutons notre Dieu nous dire :

    « Tu es toujours avec moi. Tout ce que j’ai est à toi » (Luc 15.31).
    « Ma grâce te suffit car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (II Corinthiens 12.9)
    « Vous avez tout pleinement en Jésus » (Colossiens 2.10)
    ... et bien d’autres choses encore.

    En fait, tout est déjà dans la Parole de Dieu. Mais avons-nous pris le temps d’entendre, la peine de comprendre, que ces paroles nous sont adressées à nous aussi ?

    Mettons son commandement d’amour en priorité devant nous

    « Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. En effet, les commandements : « Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne déroberas pas, tu ne convoiteras pas, et ceux qu’il peut encore y avoir, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait pas de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi. » (Romains 13.8-10).

    C’est Saint Augustin qui a dit : « Aime et fais ce que tu voudras ». Il n’avait pas tort dans ce sens.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B., Grand Chancelier Prieural

    Source : http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html


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  • Réflexions sur le Neuvième des Dix Commandements

     « Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain » (Exode 20.16)

    L'avis d'un de nos Frères Écuyers

    Pour chacun d’entre nous qui désire vraiment se préoccuper de son élévation spirituelle et morale, ce neuvième Commandement de Dieu fait partie sans réserve des fondations de son temple intérieur, c’est-à-dire qu’elles doivent former la base de son travail personnel.

    En effet, nous ne pouvons pas nous concentrer sur notre évolution que si nous nous reposons sur des bases solides.

    Ce qui ressort en grande majorité de ce commandement, c’est la notion d’amour fraternel, pierre angulaire de l’apprentissage christique.

    Le neuvième commandement parle de faux témoignage. Ceci est une attaque contre quelqu’un dans un but quelconque, que ce soit égoïste ou même altruiste. Dès lors que nous mentons, nous faisons du tort aux autres, victimes de notre mensonge et l’amour du prochain n’est pas présent, même si nous pensons faire du bien en utilisant le faux témoignage d’une manière altruiste. Par exemple, si nous mentons pour faire condamner un criminel au bénéfice d'une victime, notre attitude envers ce criminel ne fait que renforcer son sentiment d’injustice et ne l’aidera pas à se remettre sur le droit chemin. Notre attitude aurait plutôt dû être un soutien à la victime sans parjure. Mais le mensonge va encore plus loin, il nous fait du tort directement : 

    • soit par le fait que nous finirons par croire à nos propres mensonges et dans ce cas nous ne serons plus à même de distinguer le vrai du faux et agira comme un brouillard sur notre cheminement spirituel ;
    • soit par l’effet boule de neige ou chaque mensonge entraîne automatiquement un autre, de plus en plus compliqué où nous finirons par devoir y consacrer tellement de temps que nous ne nous préoccupions de plus rien d’autre.

    Frère Écuyer Kevin R.

    Sept choses que le Seigneur déteste (Proverbes 6.16-19)

    La loi de Dieu est l’expression de son caractère. Comme il est précieux d’en prendre connaissance pour savoir qui est notre Dieu et pouvoir ainsi chercher à lui être agréable !

    « Il y a six choses pour lesquelles l’Éternel a de la haine, et même sept qu’il a en horreur : les yeux hautains, la langue trompeuse, les mains qui répandent le sang innocent, le cœur qui médite des projets injustes, les pieds qui se hâtent de courir au mal, le faux témoin qui profère des mensonges et celui qui déchaîne des querelles entre frères ».

    Notons que tous les commandements sont imbriqués les uns dans les autres. Est-il possible de désobéir à un seul sans transgresser les autres ? Pour Dieu, le vol, le meurtre, le faux témoignage ... et bien d’autres choses comme l’orgueil sont mis « dans le même sac ». Notons également que Jésus a résumé tous les six derniers des dix commandements par un seul : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22.30).

    Le faux témoignage en Israël

    Le rôle du témoin était capital en Israël car de lui pouvait dépendre la vie d’un homme ! Il en est encore ainsi de nos jours.

    Dans sa loi, Dieu exigeait la déposition de plusieurs témoins (deux au minimum, trois étaient mieux) pour attester la véracité d’un fait (Deutéronome 19.15). Ceci était « encore plus nécessaire » pour tout ce qui pouvait entraîner la peine de mort (Nombres 35.30 ; Deutéronome 17.6).

    La loi de Dieu transmise par Moïse excluait la torture pour provoquer des aveux. Par contre, si un témoignage s’avérait inexact, le faux témoin devait subir la peine qu’il voulait infliger à l’homme injustement accusé (Deutéronome 19.16-19). Le faux témoin risquait la peine capitale.

    Malheureusement, toutes ces excellentes précautions n’ont pas toujours empêché des dérapages et des actes odieux. Certains n’ont pas hésité à soudoyer des gens pour qu’ils apportent un faux témoignage (I Rois 21.10,13). N’oublions pas que notre Seigneur a été condamné sur la déposition de faux témoins (Matthieu 26.59-62).

    Le faux témoignage aujourd’hui

    Il n’y a pas qu’en justice que notre parole est importante. Nous avons certainement dans nos mémoires le souvenir d’hommes ou de femmes injustement accusés par la rumeur. Un article de presse, une déclaration rapide d’un rival qui jette la suspicion, une simple insinuation, des journalistes peu scrupuleux, un juge qui viole le secret de l’instruction ... tout cela peut engendrer des catastrophes dans la vie des gens. Après avoir perdu leur honorabilité et parfois même leur métier à la suite d’une rumeur, nous en connaissons certains qui ont choisi de se donner la mort.

    Sans aller jusque là, que de rancœurs, d’ulcères à l’estomac, de dépressions nerveuses ou de nuits d’insomnies ... en conséquence de propos malveillants et pas toujours honnêtes !

    Jacques a bien raison lorsqu’il écrit : « Voici, comme un feu peut embraser une grande forêt ! la langue est aussi un feu ... elle est un mal qu’on ne peut réprimer ... » (Jacques 3.5-8).

    Combien il est important que le disciple de Jésus surveille sa langue et renonce définitivement à toute forme de mensonge ! (Éphésiens 4.25). N’oublions pas qu’on peut mentir par falsification de la vérité mais aussi par omission, en exagérant ou en laissant entendre des choses qui ne sont pas ...

    Le secret du bonheur

    « Si ... quelqu’un veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu’il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses ; qu’il s’éloigne du mal et fasse le bien, qu’il recherche la paix et la poursuive car le Seigneur a les yeux sur les justes et les oreilles ouvertes à leur prière, mais la face du Seigneur se tourne contre ceux qui font le mal » (I Pierre 3.10-12).

    En fait, s’il veut ressembler à son Seigneur et lui être agréable, le chrétien ne doit pas seulement chercher à ne pas mentir mais aussi à se préserver des propos inutiles ou de ceux qui vont faire du mal, même s’ils sont dits au nom d’une certaine vérité. Pour Dieu, il n’y a de vérité que lorsqu’elle est dite dans l’amour.

    Parce que l’Esprit du Dieu d’amour habite le chrétien, il ne peut plus prendre plaisir à certaines conversations (Éphésiens 4.29). Au contraire, il veille à toujours accompagner sa parole de grâce et à l’assaisonner de sel, selon l’expression de l’apôtre en Colossiens 4.6 (cf. Proverbes 10.20-22).

    C’est avec peine et seulement par nécessité qu’il devra témoigner de ce qui n’est pas à l’avantage de son prochain et non avec joie, par goût du sordide ou désir de vengeance ! (Matthieu 7.12).

    Notons que le refus de la médisance est l’un des critères à mettre en oeuvre pour discerner une femme capable d’exercer un ministère chrétien, à moins que ce ne soit pour permettre à son mari d’exercer lui-même son ministère (I Timothée 3.11).

    Les témoins dans l’Eglise

    Parce que ses disciples restent des hommes toujours enclins à l’incompréhension, à la jalousie et au péché, Jésus a fixé des règles pour solutionner d’éventuels conflits à l’intérieur de son Eglise.

    Plutôt que de faire courir des bruits, Jésus nous a demandé d’aménager un tête à tête avec l’intéressé pour chercher à résoudre le problème (Matthieu 18.15). Si cela n’aboutit pas, il sera fait appel à deux ou trois témoins. Si cette dernière démarche ne devait pas donner de résultat, il faudrait seulement alors en tirer les conclusions et informer l’Eglise (Matthieu 18.16-17).

    Lorsqu’un bruit désagréable court à l’encontre de quelqu’un, il faut donc s’empresser de se taire. Si on pense qu’il est nécessaire d’avoir un avis sur la question (ce qui n’est pas toujours indispensable) il faut tout d’abord chercher à l’entendre lui-même. Paul recommandait de ne pas accepter d’accusation contre un responsable d’église s’il n’y avait pas eu déposition de deux ou trois témoins (I Timothée 5.19).

    Face à la médisance

    Que n’a-t-on pas dit au sujet de Jésus ? Il est fou (Marc 3.21) il est possédé (Marc 3.22). Au moment de sa passion, on a même volontairement cherché à transformer ses propos pour le condamner (Matthieu 26.59-62).

    Jésus avait prévenu ses disciples : ils auraient à faire face aux mêmes réalités s’ils voulaient lui être fidèles. Il leur a même dit : « Heureux serez-vous lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous » (Matthieu 5.11,12).

    Pierre ajoute que le bien fait par le chrétien se sera pas toujours récompensé sur cette terre. Mais ce n’est pas cela qui importe car on ne sait jamais ce qui peut se passer dans la conscience de celui qui vous veut du mal quand vous lui rendez le bien pour le mal (pensons à Saul, le persécuteur devenu l’apôtre). D’autre part, ne vaut-il pas mieux « souffrir si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu’en faisant le mal » ? (I Pierre 3.9-17).

    Pour méditer

    En méditant sur ce neuvième commandement, nous ne pouvons pas ne pas nous souvenir que les dernières paroles terrestres de Jésus ont été un appel au témoignage (Actes 1.8 cp. 4.20) Souvenons-nous que c’est parce que les premiers chrétiens lui ont obéi que nous sommes là.

    N’est-il pas significatif que ‘témoin’ et ‘martyr’ sont issus d’un seul et même mot ?

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B., Grand Chancelier Prieural

    Source : http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html


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  • Réflexions sur le Huitième des Dix Commandements

     « Tu ne commettras pas de vol » (Exode 20.15)

    A part quelques exceptions (elles existent) le vol est universellement considéré comme quelque chose de mal. Par définition, celui qui vole son prochain prend quelque chose qui ne lui appartient pas et il dépossède celui-ci de son bien. Cela va à l’encontre de la morale commune et chacun sent bien au fond de lui-même que cela n’est pas bien.

    Cependant, il y a bien des manières par lesquelles, aujourd’hui comme hier, des gens tentent de justifier ce qui restera toujours du vol : « celui que j’ai volé est lui-même un voleur ; ce n’est que justice - il est très riche et de toute manière, il en aura toujours assez pour vivre - je n’ai fait de mal à personne puisque c’est à la société que j’ai pris - de toute manière, l’état est le premier des voleurs - j’en ferai meilleur usage que lui - c’est pour la bonne cause etc. » Certainement que chacun pourra ajouter d’autres réflexions entendues ici ou là. Il va de soi que le huitième commandement, exprimé avec tant de simplicité et de solennité par Dieu ne supporte pas de telles échappatoires.

    L'avis d'un de nos Frères Novices

    Cela peut paraître fort simple à notre époque de décortiquer le sens de cette phrase « Tu ne commettras pas de vol ». Si on l'interprète au sens premier, cela signifierait que l’on ne peut simplement pas voler : je ne vole pas de GSM, de carte bancaire, de voiture, etc.

    Mais qu’est-ce le vol à l’époque où Dieu ordonne à Moïse d’écrire ce 8ème commandement ?

    Dieu vient de délivrer son peuple de l’esclavage de l’Égypte. Le mot « vol » prend ici pour ma part une définition tout autre : il serait financier en 2017 pour bon nombre d’entre nous, mais à l’époque de Moïse, le vol c’était votre vie en tant qu’esclave. Vous n’étiez donc pas libre. Il se faisait donc voler sa liberté.

    A cette époque, la pauvreté est omniprésente : le vol fait partie de la vie quotidienne, et Dieu, avec ce 8ème commandement, souhaite un peuple qui n’aurait pas besoin de voler et qui partagerait…

    « Quand vous ferez les moissons dans votre pays, tu ne couperas pas les épis jusqu'au bord de ton champ, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. De même, tu ne cueilleras pas les grappes restées dans ta vigne et tu ne ramasseras pas les fruits qui y seront tombés. Tu laisseras tout cela au pauvre et à l'immigré. Je suis l'Éternel, votre Dieu » (Lv 19.9-10).

    Dieu définit l’interprétation du vol avec des différents mots  : tricher, malhonnête, fraude...

    « Si un étranger vient s'installer dans votre pays, ne l'exploitez pas. Traitez-le comme s'il était l'un des vôtres. Tu l'aimeras comme toi-même : car vous avez été vous-mêmes étrangers en Égypte. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous ne commettrez pas de malhonnêteté en fraudant sur les mesures de longueur, de poids ou de capacité. Vous vous servirez de balances justes, de poids justes, de mesures de capacité justes. Je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai fait sortir d'Égypte. Vous obéirez donc à toutes mes ordonnances et à toutes mes lois et vous les appliquerez. Je suis l'Éternel » (Lv 19.33-3).

    Intéressons-nous maintenant à la phrase complète.

    Le verbe de ce commandement est au futur « Tu ne commettras pas de vol ». Que nous enseigne-t-il ?

    Le pardon ? Cela signifie pour ma part, que dès cet instant, tu ne voleras plus. Donc si tu as volé hier tu es pardonné…

    Je cite dans la Bible : Corinthiens 6.9-11

    Mais vous avez été lavés

    Mais vous avez été sanctifiés,

    Mais vous avez été justifiés

    Au Nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu.

    Dieu a-t-il prévu un jugement pour le vol ? Oui. Là aussi dans la Bible on trouve réponse. Je cite : « Quand un homme volera un bœuf ou un mouton et qu’il l’aura abattu ou vendu, il donnera cinq bœufs en compensation du bœuf et quatre moutons en compensation du voleur » (Exode 21.37).

    Conclusion : la première victime du vol, ne serait-ce pas Dieu lui-même ? En effet tout lui appartient puisqu’il est le Créateur de toutes vies sur terre…

     Frère Novice Laurent R.

    Le droit de propriété est reconnu par Dieu.

    Pour pouvoir voler quelqu’un, il faut qu’il possède quelque chose en propre. A cet égard, il serait faux de prétendre que la Bible demande à tous les hommes de tout mettre en commun de telle manière que personne n’ait rien de plus qu’un autre. Nous voyons au contraire que Dieu se plaît à douer certains hommes de talents, de savoir faire, d’intelligence, de capacités artistiques ... qui leur permettront d’acquérir des biens qu’ils posséderont pour leur usage et celui de leur famille.

    Et de fait, nous voyons qu’un certain nombre de personnes de la Bible ont été riches (par exemple Abraham en Genèse 13.2, Salomon en I Rois 10.23). Il ne leur en est pas fait reproche bien que l’on sait que la richesse peut être un piège dans lequel il n’est pas toujours facile de ne pas tomber (Proverbes 30.8). La Bible va jusqu’à dire « C’est la bénédiction de l’Éternel qui enrichit et il ne la fait suivre d’aucun chagrin ». (Proverbes 10.22)

    Cependant, nous voyons bien que les hommes sont vite jaloux de ce que les autres possèdent. C’est là une conséquence du péché dans le coeur de l’homme. Le chrétien devrait être dégagé de cet esclavage (Philippiens 4.12). Et pourtant, qu’il est difficile de se réjouir du bonheur d’autrui !

    Qui est-ce qu’on peut voler ? Comment ?

    1. Son prochain

    1. Lorsqu’on prend son bien en lui faisant violence, à son insu ou contre son gré. Ce n’est pas parce que Rachel n’a pas été dénoncée pour son vol qu’elle n’en a pas été pour autant voleuse aux yeux de Dieu (Genèse 31.19). Quand au roi Achab, il sera traité par Elie « d’assassin et de voleur » dans le fameux épisode de la vigne de Naboth (I Rois 21.19). Est-il besoin de rappeler que Dieu a en horreur les balances truquées ? (Michée 6.9-11) La « délinquance en col blanc » n’est pas moins coupable aux yeux de Dieu. Que ceux qui ont le pouvoir n’en profitent pas pour détourner vers eux ce qui ne leur revient pas ! (Cf. le message des anciens prophètes d’Israël (Michée 2.1-3 Habacuc 2.9 Esaïe 5.8 Amos 5.11-14).

    2. Lorsqu’on ne lui donne pas le salaire que mérite son travail ou qu’on lui donne trop tard L’exploitation de l’homme par l’homme a existé de tout temps. L’apôtre Jacques n’a pas de mots assez durs pour stigmatisé ceux qui agissent ainsi. Leur « récompense » ne tardera pas (Jacques 5.1-6).

    3. Lorsqu’on lui refuse le minimum vital auquel tout être humain a droit En Israël, tout homme possédant un champ était tenu de laisser volontairement quelques gerbes à glaner au moment de la moisson. Idem pour la vigne (Lévitique 19.9,10 Deutéronome 24.19-22). Ainsi, ceux qui étaient très pauvres ne sombraient pas dans la misère. Grâce à leur travail, ils avaient au moins de quoi survivre sans avoir à mendier (ce fut l’expérience de Ruth).

    N.B. Remarquons que Jésus s’est fait un devoir de payer ses impôts (alors qu’on peut imaginer toutes les bonnes raisons qu’il aurait pu mettre en avant pour ne pas « pactiser » de cette manière avec l’occupant). Il en a même fait un principe universel (Matthieu 22.21 : cf. également I Pierre 2.17).

    2. Dieu

    L’expression « voler Dieu » peut paraître audacieuse. C’est pourtant Dieu lui-même qui nous y amène par le prophète Malachie (3.5-15).

    Abraham et Jacob avaient bien compris qu’ils ne pouvaient pas honorer Dieu en gardant pour eux la totalité de leurs biens (Genèse 14. 20 ; 28.20-22). Depuis lors, Dieu avait explicitement demandé à son peuple dans Sa Parole de lui donner la dîme de tous ses revenus (Deutéronome 18.1-8 ; 26.9-13). Ce don devait être destiné aux Lévites qui étaient au service de Dieu et aux pauvres.

    Dès lors, Dieu n’hésite pas à considérer comme du vol ou de la tromperie lorsqu’on lui refuse ce qu’il a demandé et auquel il a droit, lui à qui nous devons tout ! Les chrétiens d’aujourd’hui feraient bien de méditer ce sujet.

    Ce que Dieu avait prévu en cas de vol.

    1. En Israël, à l’époque de l’Ancien Testament

    Si l’adultère devait être puni de mort en Israël, le voleur devait « se contenter de restituer » 4 ou 5 fois le montant de son larcin s’il ne l’avait plus en sa possession (Exode 21.37 N.B. c’est ce qu’a bien compris Zachée lorsqu’il a voulu mettre sa vie en règle devant Jésus : il a décidé de rendre en le multipliant par 4 tout ce qu’il avait volé dans sa vie (Luc 19.1-10)) et deux fois, pour le préjudice occasionné si le « butin » était encore entre ses mains (Exode 22.3). S’il n’avait pas de quoi payer, il devait être vendu lui-même pour son vol, c’est-à-dire qu’il devenait esclave jusqu’à ce qu’il ait gagné la somme à restituer.

    2. Dans l’Eglise de Jésus-Christ

    L’Eglise n’est pas constituée de « petits saints » qui n’auraient aucun reproche à se faire. Bien au contraire, l’apôtre Paul n’hésite pas, dans sa première lettre aux Corinthiens, à décrire ce qu’ils étaient autrefois avant de devenir chrétiens (débauchés, idolâtres, adultères, dépravés, homosexuels, voleurs, cupides, ivrognes ...). Cependant, il ajoute aussitôt : « Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu » (I Corinthiens 6.9-11).

    Ce n’est donc pas sans raison qu’il donne par ailleurs cet ordre : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus mais plutôt qu’il travaille en faisant de ses mains ce qui est bien pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin » (Éphésiens 4.28).

    Pour Dieu, s’abstenir de voler est indispensable mais ce n’est pas suffisant. Avoir le désir de partager et de donner ce qu’on a gagné soi-même est une ambition que tout chrétien, disciple de Jésus, devrait nourrir.

    On pourra penser que Jacques avait cela aussi en tête lorsqu’il a écrit « Si quelqu’un sait faire le bien et ne le fait pas, il commet un péché » (Jacques 5.17).

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Source : http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html


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  • Réflexions sur le Septième des Dix Commandements

     « Tu ne commettras pas d’adultère » (Exode 20.14)

    Avis d'un de nos Frères Novices

    C’est un sujet douloureux qui a des conséquences terribles et dévastatrices pour nos familles, pour notre société mais il est aussi une plaie pour l’église du 21ème siècle.

    Il nous faut avant tout définir ce qu’est un adultère mais cette définition va très vite nous amener à définir le mariage du point de vue de Dieu car selon la bible, l’adultère présuppose qu’il existe un mariage.

    Le cadre du mariage

    La Bible commence par un mariage dans lequel Dieu amène à Adam sa femme Eve (Gn.2.22-23). Elle se termine par un autre mariage, celui de Christ avec l’Eglise (Ap.21.2; 22.17). Le mariage est au centre de la Bible, il est une idée de Dieu et ses racines sont en Dieu et, donc, ce qu’en dit la Bible est primordial. Deux textes principaux le définissent. Un premier :

    • 2.24 C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

    Jésus reprend ce texte en ce qui concerne le divorce et le remariage (Mt.19,1-12) pour rappeler la volonté de Dieu au commencement. Et il ajoute :

    • 19.5-6 Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.

    Une seule chair est une expression analogue au mariage. Il désigne une alliance qui ne peut être brisée. Le mariage n’est pas une évolution culturelle ou une solution de commodité répondant aux besoins des hommes mais il est voulu par Dieu et Il est fait par Dieu. Qu’il s’agisse de croyants ou de non croyants, c’est Dieu qui unit. Si le 7ème commandement condamne l’adultère, c’est parce qu’il brise cette alliance entre un homme et une femme dont Dieu est le témoin et qu’il unit. Que personne ne le sépare nous dit le Seigneur. Elle implique une unité tant au niveau social, qu’économique, émotionnel et physique.

    Un deuxième passage important nous donne la raison d’être du mariage et ce qu’il représente devant Dieu : Ep.5.21-32

    Paul nous fait toucher du doigt un grand mystère, c’est qu’il a plu à Dieu que le mariage fut un reflet de la manière dont Christ a aimé l’Eglise en donnant sa vie pour elle. Nous avons donc ici quelque chose de déterminant qui peut nous aider à mieux comprendre notre mariage, le vivre ou mieux le préparer. Chacun de nous est témoin de Christ. Cette grande responsabilité touche aussi notre mariage. Ce n’est pas aux autres de le faire, c’est à nous qui avons accepté Christ de dire au monde comment Christ a aimé l’Eglise. Je ne vais pas faire l’explication de ce texte. Chacun de nous sait où il en est de la soumission à son conjoint ou de la manière de donner sa vie pour sa femme parce qu’il veut la voir belle. Il n’y a pas de plus belle femme que celle qui se sent aimée. Il n’y a pas de meilleur mari que celui qui trouve une aide complémentaire pour assumer ses responsabilités. Ce très beau texte nous pousse à comprendre que l’Evangile est au centre du mariage. L’Evangile nous aidera à comprendre le mariage et le mariage nous aidera à comprendre l’Evangile. Le mariage est sacré et glorieux dans des termes que nous ne pouvons décrire parce qu’il nous parle de l’amour de Dieu pour son peuple et puisque nous parlons d’adultère nous devons parler de sexualité.

    La sexualité est une expérience glorieuse que Dieu a voulue pour la jubilation et le bienêtre de l’homme. Dieu nous a créés comme des êtres relationnels et la relation sexuelle dans le mariage en est le sommet, la cerise sur le gâteau, le feu d’artifice. En tant que créature en image de lui-même, au travers du mariage, Dieu nous fait toucher du doigt ce qu’Il est en relation dans la trinité, une extase. C’est pour cela que le sexe est tellement puissant pour le meilleur mais aussi pour le pire.

    Dans son sens littéral, l’adultère est une relation sexuelle en dehors de l’alliance entre un homme et une femme. Il désigne naturellement une relation extra conjugale mais pas seulement.

    Un changement de paradigme

    Pourquoi l’adultère semble-t-il aussi banal aujourd’hui ? On assiste, depuis le siècle des lumières, à un changement de paradigme, une sorte de privatisation du mariage. Ce qui donne sens à la vie c’est la liberté pour l’individu de faire des choix qui lui apportent un maximum de satisfaction. Le mariage ne sert plus à forger le caractère, ni à affronter à deux les difficultés de la vie, il n’offre plus le modèle de stabilité sociale dans lequel les enfants peuvent grandir mais il est motivé par : la recherche d’épanouissement émotionnel et sexuel… les notions d’abnégation, de renoncement aux libertés personnelles d’attachement aux obligations du mariage ont perdu de leur saveur.

    Autrement dit, l’épanouissement de l’individu a pris la place de la construction d’une cellule familiale et du bien-être collectif. Un article du New York Times déclarait que le mariage, autrefois institution publique pour le bien commun est aujourd’hui un arrangement privé pour la satisfaction de chaque conjoint. Ce que les gens cherchent aujourd’hui, c’est un partenaire qui n’exige aucun changement et n’a aucune attente. Quelqu’un qui fonctionne bien dans les domaines qui me sont chers, sans problèmes personnels, heureux et en bonne santé, intéressant et satisfait de sa vie et qui ressemble aux standards que nous imposent les médias. Des études sur les difficultés des hommes à prendre un engagement ont montré que selon l'avis de la plupart des hommes divorcés le problème vient du fait que les femmes veulent les changer au lieu de les accepter comme ils sont. Aujourd’hui le mariage heureux est devenu le « mariaJE ». C’est un modèle idéaliste et irréaliste.

    Pourquoi l’adultère semble-t-il plus répandu ? Parce que les bases sur lesquelles la plupart des mariages se fondent à des degrés plus ou moins divers sont bancales. Nous oscillons entre une vue idéaliste du mariage en cherchant dans notre conjoint ce que seul Christ peut accomplir et une vue pessimiste du mariage qui n’arrive pas à croire qu’il est une institution divine.

    La fornication

    Ce changement de vision sur le mariage a un effet direct sur les mœurs d’aujourd’hui. Notre commandement ne concerne pas seulement les personnes mariées mais il concerne en fait toute sexualité qui sort du cadre voulu par Dieu qui est le mariage.

    Une des raisons du mariage de plus en plus tardif tient de cette vision idéaliste. Certains parce qu’ils ont des exigences trop élevées multiplient des sortes d’entretiens d’embauche à l’infini (speed dating, sites de rencontres…). Les autres parce qu’ils n’entrent pas dans les standards se retrouvent seuls.

    S’appuyant sur son expérience dans un Manhattan urbain et à la pointe de la culture, Timothy Keller pense que l’un des plus grands obstacles à la repentance nécessaire au réveil dans l’Église est le simple fait que presque tous les célibataires en dehors de l’Église et une majorité de célibataires dans l’Église couche avant le mariage. En d’autres termes, la bonne vieille fornication. Pour la majorité des jeunes, vivre ensemble avant le mariage est le plus sûr moyen de réussir leur vie conjugale mais les statistiques prouvent en fait le contraire. Ceux qui suivent cette voie ont beaucoup plus de chances de se séparer ensuite.

    Hébreux 13.4 Que chacun respecte le mariage et que les époux restent fidèles l’un à l’autre, car Dieu jugera les débauchés et les adultères.

    L’expression « débauchés et adultères » vise très certainement l’adultère et la fornication et concerne en tout cas toute sexualité vécue en dehors d’une alliance, même à l’essai.

    Pourquoi la fornication est-elle un obstacle au réveil dans l'église? Parce que dès que l’on rappelle les standards bibliques du mariage et le respect de ce que Dieu a voulu pur, cette vision du monde est jugée archaïque. Certains se détournent de la foi, d’autres s’enferment dans leur entêtement parce que le désir est trop fort. C’est pourtant dans l’obéissance que Dieu veut nous bénir et nous faire porter du fruit. Si le mariage était vraiment une institution divine dans notre esprit, nous l’aborderions avec beaucoup plus de respect et nos choix seraient faits dans le but de glorifier le Seigneur.

    Ce chemin est de plus en plus difficile à suivre et va à contre-courant du relativisme ambiant. Mais Dieu bénit et fait porter plus de fruit aux mariages qui choisissent de se vivre avec sa sagesse. Il nous faut donc choisir quels fruits nous voulons porter.

    Evaluation de l’adultère

    L’adultère est un mensonge

    Contre la personne avec qui nous faisons alliance d'une part, mais aussi contre notre propre corps (1 Co.6.18). Que veut donc dire cette expression ? En 1 Co.6, Paul s'adresse très certainement à de jeunes gens dans l'église qui, comme c'était la coutume chez les païens, allaient voir les prostituées. Il leur explique avec beaucoup de pédagogie que la liberté qu'apporte l'Évangile n'est pas de se mettre sous un autre esclavage, celui d'une relation sexuelle illicite. Notre corps est pour le Seigneur et il a de l’importance. On peut le traiter de différentes manières, on peut aussi lui mentir. Il a été fait pour jouir de la relation sexuelle dans le cadre voulu par Dieu. Lorsque ce corps jouit de la relation sexuelle en dehors de l’alliance, nous disons à notre corps qu’il peut jouir mais nous le privons de tous les bienfaits de la relation exclusive et durable. Ceci est source de frustration et pousse à rechercher encore cette jouissance sans jamais pouvoir l'assouvir.

    L’adultère est une trahison  2.13-14

    Dieu est témoin de nos engagements dans le mariage. La fidélité est une caractéristique de Dieu, toute infidélité est donc une plaie puante qui le déshonore. L'adultère a des conséquences spirituelles. Il impacte notre relation avec Dieu et a une conséquence directe sur les réponses à nos prières. Cela confirme l'intuition de Keller citée plus haut.

    L’adultère est avant tout un péché contre Dieu (Ps.51.4).

    Dans l'adultère de David avec Bath Scheba la femme d'Urie, David reconnaît sa faute qui l'a poussé non seulement à l'adultère mais aussi au meurtre. C’est contre toi seul que j’ai péché (Ps.51.4) reconnaît-il. Dieu est le témoin invisible de nos alliances mais aussi de nos trahisons. Ne faisons jamais comme s’il n’était pas là. Ne reconnaissons pas seulement les péchés qui nous font du mal et qui ont des conséquences dans notre vie. Reconnaissons aussi ceux qui déplaisent au Seigneur et pour lesquels, heureusement, nous ne subissons pas encore de conséquences.

    L’adultère est un esclavage

    Le sexe, comme les drogues peut nous asservir, nous contrôler, et se mettre au-dessus de Dieu. Il peut se transformer en idolâtrie. C'est pourquoi Paul disait aux Corinthiens Je ne me laisserais asservir par quoi que ce soit (1 Co.6.12). La meilleure preuve de cela c’est que quand le sexe sort du cadre du mariage, il nous asservit, il est difficile de couper des relations adultères, il est difficile de couper avec la pornographie, il est difficile de lutter contre la fornication et de préférer la pureté. Il y a un rapport mystérieux que la Bible fait entre l’idolâtrie et l’adultère. Il est difficile de démontrer cela en quelques lignes mais regardons de quelle manière puissante, la sexualité nous détache de l’obéissance à Dieu. Tout péché ouvre des portes à l’ennemi dans notre vie et son œuvre est de détruire l’œuvre de Dieu en nous, de la rendre inefficace et de nous empêcher de porter plus de fruit.

    L’adultère a des conséquences

    Si nous regardons l’expérience de David avec Bath Scheba, nous apprenons une chose importante. Lorsqu’il est dénoncé et que l’on prend le chemin de la repentance l’adultère peut embrasser la grâce de Dieu. Ne nous en privons pas en endurcissant notre cœur. Mais la deuxième leçon c’est que tout ce qui touche à l’adultère a des conséquences. Pour David ce fut la mort de son enfant (2 Sa.12.14) mais aussi les conséquences exécrables pour toute sa famille. Il mène à la destruction de la cellule élémentaire de la société : la famille. C’est un traumatisme grave pour les enfants. C’est un suicide à retardement pour toute une société.

    L'adultère a l'effet d'une piqûre de moustique. Au départ, la douleur est anesthésiée et même agréable. Mais à terme elle gratte, brûle et finit par une plaie purulente. Pour David et Bath Scheba cela a même mené au meurtre. Les crimes passionnels dans les rubriques faits divers en sont l'illustration. Le Seigneur veut nous délivrer de cette spirale infernale qui nous empêche de porter du fruit.

    Sortir de l’adultère

    Alors comment en sortir ? Il nous faut tout d’abord rappeler que l’Evangile est pour les pécheurs repentants et que les péchés à caractère sexuels même s’ils semblent plus honteux ne sont pas plus graves que la haine, le vol, la médisance, l’absence de pardon. Tout au plus peuvent-ils parfois avoir des conséquences plus graves.

    La première des choses à faire c’est reconnaître sa maladie, son péché et venir à Jésus Christ pour en être délivré. Si nous minimisons ce que Jésus appelle un adultère dans son cœur et croyons que nous pouvons faire des compromis dans ce domaine, alors nous resterons esclaves. La liberté a dit Augustin, n’est pas une licence sans limite mais l’accès à tout ce qui est nécessaire à une vie épanouie et la protection de tout ce qui peut nous la gâcher…

    Une autre chose à faire, c’est de ne pas s’exposer à des situations dangereuses. Si certaines fréquentations, habitudes, situations ou certains lieux sont susceptibles de nous exposer à la tentation, fuyons-les. C’est une mesure de précaution. Puisqu’il s’agit aujourd’hui du moyen le plus courant de tomber dans l’adultère, il existe des applications pour vos ordinateurs et portables qui vous aideront à vous prémunir de la tentation mais elles ne traiteront que la surface. Le fond, c’est que nous sommes pécheurs et idolâtres et que sans l’aide de Christ nous ne pouvons être libérés dans des domaines ou l’emprise est aussi puissante.

    Le meilleur moyen de ne pas en sortir c’est de s’isoler et de croire que c’est la dernière fois que je tombe ! Nous voulons rappeler que la Bible encourage la confession et la redevabilité. Je ne parle pas de faire des confessions publiques ce qui serait le meilleur moyen d’attirer l’attention sur soi. Je parle de trouver une personne de confiance qui ne nous jugera pas, priera et nous accompagnera sur le chemin de la sortie des pensées adultères. Et c’est possible, la victoire de Christ triomphe aussi de cela !

    Confesser, se faire aider, prier. Ne pas croire après la énième tentative que je ne peux plus arriver à rien et baisser les bras car c’est précisément là qu’est le combat. Même la 7 x 77ème fois je peux revenir à Jésus Christ. Ne nous privons jamais de la grâce et du pardon. La sexualité a un pouvoir d’attraction puissant mais la victoire de Jésus Christ sur la croix est plus puissante que cela. S’il est un domaine où nous apprenons particulièrement comment agit la grâce de Dieu, c’est bien celui-ci. Car la libération ne peut venir que de Lui. Ne cessons jamais de revenir à Christ. Plus nous sentons notre faiblesse et notre échec et plus nous comprenons la grâce de Dieu.

    L’adultère en pensées ou en actes nous rend esclaves parce qu’il nous fait ressembler à ce que nous adorons : des esclaves sexuels. En cultivant ces pensées nous nous enfonçons toujours plus dans l’esclavage de l’ennemi. Je crois qu’il existe un puissant remède à cela, c’est le troisième. L’imitation de Christ, développer un amour pour Christ et pour l’Évangile. Développer un amour pour Christ nous fait ressembler de plus en plus à celui que nous adorons et cela nous libère de bien des choses de manière indolore. Nous l’avons vu, l’échec de beaucoup de mariages tient du fait que les hommes n’acceptent pas d’être changés. Ils veulent être aimés tels quels mais le mariage a pour vocation de nous changer.

    De la même manière, nous pouvons tomber dans le piège de croire que Dieu doit nous accepter et ne rien changer. Mais si Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs, s’il démontre son amour de cette manière, ce n’est pas pour nous laisser à notre esclavage. Nous avons une excellente nouvelles mes amis. Si vous avez des luttes dans le domaine de la sexualité, Christ a aimé l’église et donné sa vie pour elle afin de la rendre pure et sans tâche. C’est une œuvre achevée à la croix mais c’est aussi un processus continu plutôt qu’un produit fini. Si vous venez à Lui vous trouverez le repos pour votre âme car vous connaîtrez de quelle liberté Christ libère. Le secret du mariage, le grand mystère est en Christ. Si l’on veut réussir son mariage, c’est en Christ que nous devrons trouver le modèle parfait. Faisons ce que Christ a fait pour son église. Pour sortir de l’adultère, seule l’imitation de Jésus Christ et la grâce de Dieu peuvent nous aider.

    Il y a là un grand mystère, personne n’a jamais haï sa propre chair ; au contraire, chacun la nourrit et l’entoure de soins, comme le Christ le fait pour l’Eglise, parce que nous sommes les membres de son corps. Glorifiez donc Dieu dans votre corps.

    Frère Novice Arnaud D.

    Dans un certain sens, nous n’avons pas besoin de comprendre les raisons pour lesquelles Dieu nous commande ou nous interdit telle ou telle chose. Trop souvent, nos demandes d’explication cachent en vérité notre refus d’obéir de tout notre cœur à Dieu. Pourtant, ne suffit-il pas que Dieu exprime sa volonté pour que nous obéissions ?

    Cependant, Dieu nous donne des clartés dans sa Parole. Celle-ci nous permet de comprendre le bien fondé de ce qu’il exige de ses enfants. Alors, écoutons-le et obéissons !

    Dieu veut notre bien

    Certains ont pensé que Dieu prenait plaisir à nous interdire le bonheur. Il n’y a rien de plus faux. En fait, la Bible dit clairement que Dieu est l’auteur de notre sexualité. Elle fait partie des choses « très bonnes » dont notre Créateur s’est félicité après son oeuvre de création (Genèse 1.28-31). Nous n’avons d’ailleurs pas à douter que c’est par amour pour nous qu’il nous l’a donnée. Admettons seulement qu’il sait mieux que nous la manière et les moyens par lesquels nous serons vraiment comblés, sans nous faire du tort (à nous-mêmes ou à notre prochain) ou à devoir subir les conséquences désastreuses de nos actes.

    Le mariage monogame, avec engagement de fidélité à son conjoint, est la volonté générale de Dieu pour l’être humain (Genèse 2.24). Nous comprenons que c’est le cadre qui permettra le mieux l’épanouissement personnel des deux époux mais aussi celui des enfants qui seront élevés dans un milieu stable, propre à développer et affermir leur personnalité.

    N.B. Si le mariage est la « règle » générale et si nous pressentons qu’il permet le mieux de satisfaire notre besoin légitime de rompre la solitude et d’assouvir les pulsions normales qui nous habitent, il n’est cependant pas une fin en soi. Le célibat ne doit être ni porté à l’index ni mis sur un piédestal. Le chrétien soucieux de plaire à son Dieu cherchera sa volonté pour sa vie personnelle. Le plan de Dieu pour l’un n’est pas celui qu’il a pour les autres. (Cp. I Corinthiens 7.7 Matthieu 19.12). « Que chacun marche (en ce domaine comme dans tous les autres) selon l’appel qu’il a reçu » !

    L’adultère est un péché

    L’adultère se définit comme la relation sexuelle entre un homme marié et une femme qui n’est pas la sienne ou entre une femme mariée et un homme qui n’est pas son mari. Dans un cas comme dans l’autre, il y a remise en cause de la parole donnée et il y a vol de son prochain.

    En cela même, l’adultère est un mal occasionné à son prochain. Mais il est aussi un outrage à notre Créateur car, en commettant un adultère, nous ne remplissons pas le mandat qu’Il nous a confié et nous n’exprimons plus la beauté de sa créature faite à son image. Comme Dieu doit être déçu lorsqu’il voit comment ses créatures se comportent en méprisant leur propre nature.

    C’est sans doute pour cela que, dans la Bible, le mot adultère en est venu à signifier également l’adoration de faux dieux ou la désobéissance au Seigneur (Jérémie 3.8,9 Ézéchiel 23.37,43 Osée 2.2-13). Dieu exige que notre amour pour lui soit total, comme un époux le demande de la femme qui lui a juré fidélité.

    L’adultère n’est pas une faute mineure aux yeux de Dieu. Dans une société qui tend à généraliser et à banaliser le mal, quel qu’il soit, il est utile de se rappeler que la loi de Dieu transmise par Moïse à Israël prévoyait la peine de mort pour les personnes reconnues coupables d’adultère (Lévitique 20.10).

    L’adultère est un péché parmi d’autres

    Plusieurs positions extrêmes ont pu être observées au cours des siècles. Si nous vivons aujourd’hui un relâchement des mœurs en matière de conduite sexuelle, il est vrai que nous sortons d’une période véritablement obsédée par les « péchés de la chair » comme l’on disait alors. On montrait facilement du doigt ceux qui avaient fauté et il ne semblait pas y avoir de péché plus important que celui-là.

    Comme d’autres déviations à caractère sexuel que la Bible dénonce (par exemple l’homosexualité, l’inceste, la bestialité, la débauche, etc. ... (Lévitique 20. 10-17) l’adultère est un péché mais il est loin d’être la seule manière d’offenser Dieu. Jamais la Bible ne nous permet de dire que l’avarice, l’idolâtrie, les excès de table, les jalousies, les divisions et d’autres péchés ... moins visibles que l’adultère, ne sont pas moins coupables pour autant que lui (Galates 5.19-21).

    Il n’y a pas de péché impardonnable

    Dieu a consacré deux pages importantes de sa Parole pour nous rapporter deux cas d’adultère. Combien il est essentiel de voir comment il voit et traite les choses !

    1. David et Bath-Chéba, femme d’Urie  (II Samuel 11.1-4)

    Il est important de constater que le statut de roi de David ne le dispense pas d’obéir à ce commandement. David a eu de nombreuses femmes et concubines. Bien que cette situation l’a certainement écarté du plan de Dieu, ceci ne lui a pas été reproché comme l’a été son adultère.

    Remarquons ensuite que l’adultère l’a conduit au meurtre (II Samuel 11.5-27).

    Observons également que David ne s’est pas senti spontanément coupable. Il a fallu l’intervention énergique du prophète Nathan envoyé par Dieu pour qu’il comprenne l’énormité de sa faute (II Samuel 12.1-7).

    N.B. Nos sentiments de culpabilité ne reflètent pas toujours notre culpabilité réelle devant Dieu. Certains d’entre nous ont tendance à la nier, d’autres à l’exagérer ou à la déformer. Seule une lecture attentive et respectueuse de la Parole de Dieu peut nous permettre de voir clair.

    Lorsqu’il a pris conscience de son péché, David a pu demander et recevoir le pardon de Dieu (Psaume 51). Celui-ci a été total et pleinement libérateur. Il fut même source de joie profonde et découverte de la grâce de Dieu (cp. Psaume 32). Cependant, les conséquences de cet adultère furent désastreuses dans la vie de David (II Samuel 12. 8-25).

    2. La femme adultère (Jean 8.1-11)

    Remarquons - c’est important - que Jésus n’a, à aucun moment, atténué ou minimiser la faute de cette femme. Cependant, Jésus nous apprend au travers de cet épisode que :

    - il déteste l’hypocrisie des hommes qui veulent lapider cette femme alors qu’ils ont « oublié » :
    1.l’homme avec qui elle avait commis cet acte (et qui était censé recevoir le même châtiment qu’elle (Lévitique 20.10)
    2. qu’ils étaient eux aussi des pécheurs coupables du même châtiment qu’elle
    - l’adultère est un péché (« ne pèche plus »)
    - l’adultère est un péché que Jésus veut lui pardonner (« je ne te condamne pas moi non plus »)
    - l’adultère est un péché dont Jésus veut débarrasser cette femme (« va et ne pèche plus »)

    Nous sommes tous des pécheurs que Dieu veut pardonner

    « Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. » (Jésus en Matthieu 5.28)

    Si nous n’avions pas encore compris que nous étions tous adultères par nature, les paroles de Jésus en Matthieu sont sans équivoque. Il n’y aura pas de propre juste dans le Royaume des cieux, mais seulement des pécheurs sauvés, pardonnés alors qu’ils ne le méritaient pas.

    « Là où le péché a abondé, la grâce de Dieu a surabondé » (Romains 5.20). Ce n’est certainement pas un encouragement à pécher mais une invitation à goûter toujours et toujours la bonté de notre Dieu qui pardonne le coupable.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B. 

    Source : http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html


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  • Réflexions sur le Sixième des Dix Commandements

    « Tu ne commettras pas de meurtre »

    La Bible nous apprend que Dieu est l’auteur de la vie. Au sein de sa création, l’homme occupe une place de choix puisqu’il est le seul être à avoir été créé à l’image de Dieu (Genèse 1.26,27). A cause de ce statut particulier de l’être humain, il ne sera pas possible de « toucher » à un homme sans en même temps « toucher » à Dieu lui-même (Genèse 9.5,6). Dieu demandera des comptes de la mort de tout homme.

    Car si l’homme a le pouvoir (c’est même une partie de sa mission) de procréer et de remplir ainsi la terre (Genèse 1.27,28), il ne faut pas qu’il oublie qu’il agit par mandat. Dieu n’est jamais absent lorsque l’homme transmet la vie (Genèse 4.1). La vie est toujours une grâce (Psaume 127.3).

    L'avis d'un de nos Frères Novices

    « Tu ne commettras point de meurtre » sous-entend, à mon sens : tu ne tueras point ton prochain sous le coup de la colère, par jalousie, pour t’approprier son bien ou pour d’autres raisons toutes aussi abjectes et inhumaines les unes que les autres.

    Ce 6ème commandement, sur le plan humain, va donc de soi. Et pourtant, l’Eternel l’a inscrit sur les Tables de la Loi remises à Moïse. Il y avait donc une bonne raison pour cela et, à mon avis, à l’aube de ce 21ème siècle où la guerre, les meurtres, les assassinats remplissent chaque jour nos journaux parlés et télévisés, il est bon et utile de le rappeler : la vie d’un homme n’a pas de prix et je dirais même plus, la vie en général n’a pas de prix.

    Ne tuons pas d’animaux gratuitement si ce n’est pour nous nourrir ou nous protéger. Ne détruisons pas la nature gratuitement non plus si ce n’est strictement nécessaire.

    Mais l’être humain peut-il passer une vie entière sans tuer ? Dans la majorité des cas et c’est heureux, la réponse est OUI.

    J’évoquerai ici deux cas ou malheureusement, cela est inévitable :

    1) une guerre, civile ou entre deux ou plusieurs états implique un certain nombre de tués inévitables ;

    2) la légitime défense prévue, en substance, par notre Code Pénal  en ses articles 285, 286 et 287 comme suit :

    Art. 285 : Il n’y a pas d’infraction lorsque l’homicide, les blessures et les coups étaient commandés par la nécessité actuelle de la légitime défense de soi-même ou d’autrui.

    Art. 286 : La légitime défense consiste dans l’emploi immédiat et nécessaire de la force pour repousser une agression injuste qui se commet ou qui va se commettre.

    Art. 287 : Les éléments constitutifs de cette légitime défense sont donc les suivants :

    1) une agression violente est commencée ou imminente

    2) cette agression est injustifiée

    3) cette agression est dirigée contre l’intégrité d’une personne : soi-même ou autrui

    4) la défense est nécessaire et proportionnée à l’attaque

    5) la défense est exercée à l’instant même de l’agression.

    Enfin, je terminerai ma réflexion sur ce 6ème commandement en évoquant - et à titre de réflexion uniquement - le « permis de tuer » octroyé aux Templiers, cette révolution morale pour la chrétienté : octroyer à un chrétien, et qui plus est, à un moine, le permis de tuer un être humain et là, également, sous certaines conditions.

    L’Éloge de la Nouvelle Milice (« De laude novae militiae ») est une lettre que saint Bernard de Clairvaux envoya à Hugues de Payns, dont le titre complet était « Liber ad Milites de laude novae militiae » et écrite après la défaite de l’armée franque au siège de Damas en 1129.

    Bernard y souligne l’originalité du nouvel ordre : le même homme se consacre autant au combat spirituel qu’aux combats dans le monde, l’oratores et le bellatores ne font plus qu’un.

    Ce texte contenait un passage important où saint Bernard expliquait pourquoi les Templiers avaient le droit de tuer un être humain : « Le chevalier du Christ donne la mort en toute sécurité et la reçoit dans une sécurité plus grande encore. Lors donc qu’il tue un malfaiteur, il n’est point homicide mais Malicide. La mort qu’il donne est le profit de Jésus-Christ et celle qu’il reçoit, le sien propre ». Mais pour cela, il fallait que la guerre soit « juste ». C’est l’objet du paragraphe 2 de L’Eloge de la Nouvelle Milice. Bernard est conscient de la difficulté d’un tel concept dans la pratique, car si la guerre n’est pas juste, vouloir tuer tue l’âme de l’assassin :

    « Toutes les fois que vous marchez à l’ennemi, vous qui combattez dans les rangs de la milice séculière, vous avez à craindre de tuer votre âme du même coup dont vous donner la mort à votre adversaire, ou de la recevoir de sa main, dans le corps et dans l’âme en même temps. La victoire ne saurait être bonne quand la cause de la guerre ne l’est point et que l’intention de ceux qui la font n’est pas droite »

    Bernard fait donc bien l’éloge de la Nouvelle Milice, mais non sans nuances et précautions.

    Frère Novice "C. Q. F. D." 

    Le premier meurtre de l’histoire

    N’en déplaise aux idées reçues, le premier meurtre n’est pas celui d’Abel par Caïn (Genèse 4) mais celui d’Adam par lui-même. Dieu ne l’avait-il pas prévenu : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras » ? (Genèse 2.17). Ainsi, le premier acte de désobéissance de l’homme a entraîné sa mort spirituelle immédiate (l’homme n’a plus de relation vivante avec Dieu et il est naturellement promis à la condamnation éternelle à cause de son péché) et sa mort physique à petit feu. Il a transmis ces deux espèces de « mort » à ses descendants, avec tout ce que cela entraîne de désordres et de souffrances (voir Romains 3.23 ; 6.23 Ephésiens 2.1-8).

    Le meurtre de Caïn s’inscrit dans le prolongement de l’acte de désobéissance de ses parents. Il n’en est pas moins sévèrement condamné. Tout en respectant sa liberté, Dieu a voulu l’en dissuadé en lui montrant qu’il surveillait de très près son attitude (Genèse 4.6,7). Une fois que Caïn a tué son frère, Dieu revient vers lui pour lui dire sa responsabilité et les conséquences de son acte (Genèse 4.9-12). Cependant, Dieu veille lui-même sur la vie du meurtrier ! (Genèse 4.15).

    Décidément, la vie d’un homme vaut beaucoup aux yeux de Dieu. Le meurtre ne sera jamais un acte banal !

    Meurtre et guerre dans l’Ancien Testament

    Dès le chapitre suivant, Dieu indique comment le meurtre doit être puni. S’il a été commis avec préméditation, il mérite la mort (Exode 21.12).

    N.B. Il ne faut pas oublier que la loi du talion (Lévitique 24.17-22) aujourd’hui facilement décriée, était en fait une mesure de protection du coupable. Sans elle, il arrivait souvent que l’esprit de vengeance qui animait le clan représentant la victime pouvait dégénérer et engendrer des réponses encore plus violentes (« la monnaie de la pièce » comme l’on dit encore aujourd’hui). Dieu a souhaité préserver son peuple de l’esprit de vengeance en demandant aux juges une juste rétribution par rapport à l’acte commis : oeil pour oeil, dent pour dent, vie pour vie ... Remarquons au passage que ce n’était pas à la victime de punir son agresseur, mais aux représentants de la justice.

    Il s’ensuit que punir de mort un meurtrier n’était pas une effraction par rapport au commandement divin. Nos versions modernes font bien de traduire « Tu ne commettras pas de meurtre » au lieu de « tu ne tueras point ».

    Il apparaît également que Dieu fait une distinction entre le meurtre et les morts causées dans le cadre de la guerre. Si la guerre est nécessairement une conséquence du péché humain, il semble que certaines guerres soient nécessaires. A l’époque de l’Ancien Testament, Dieu s’engage du côté de son peuple et intervient personnellement pour sa victoire sur ses ennemis (cp. Exode 17.8-16 ; II Chroniques 20. 20-24 ; Psaume 118.10 ... ). Elle est d’ailleurs parfois considérée comme un jugement de Dieu sur des comportements coupables (Genèse 15.16).

    A propos de David, qui est le roi d’Israël qui a sans doute mené le plus de guerres au nom de l’Eternel, on peut ajouter ceci :

    1. C’est pour le meurtre d’Urie qu’il a été jugé coupable et non pour les nombreuses morts que ses guerres ont engendrées (I Rois 15.5).

    2. Il ne lui fut pas permis de construire le Temple de l’Éternel parce qu’il avait été un homme de guerre avec beaucoup de sang sur les mains (I Chroniques 22.8-10).

    La situation est bien entendu différente aujourd’hui où le peuple du Seigneur n’est plus une nation avec un territoire à défendre mais des hommes et des femmes qui suivent l’exemple de Celui qui a donné volontairement sa vie. Il reste cependant qu’il existe peut-être des guerres « justes » en particulier lorsqu’il s’agit de défendre un territoire contre une invasion et les drames qu’elle entraîne. Les chrétiens n’ont pas toujours été d’accord sur ce point. Il faut dire que le Nouveau Testament n’aborde pas de front le problème.

    L’attitude de Jésus

    Comme toujours, Jésus va au cœur du commandement pour en révéler l’esprit et les exigences profondes. Il vaut la peine de méditer ses paroles : « Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, celui qui commet un meurtre sera passible du jugement. Mais moi, je vous dis : « Quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement. Celui qui dira à son frère : Raca ! sera justiciable du sanhédrin. Celui qui lui dira : Insensé ! sera passible de la géhenne du feu ... » (Matthieu 5.21-22).

    Si nous nous sentions sans reproches en face du sixième commandement, il apparaît désormais difficile de tenir la tête haute quand nous écoutons Jésus le commenter.

    Décidément, nous avons bien besoin et de la grâce de Dieu pour notre pardon et de son Esprit-Saint pour nous aider à vivre saintement.

    Jean, dans sa première épître, (3.11-18) nous indique que le remède contre le meurtre, c’est l’amour qui ne se contente pas de belles paroles mais qui se prolonge dans des actes concrets.

    Le chrétien dans la société d’aujourd’hui

    Avortement, euthanasie, suicide, meurtre des malades mentaux ou des vieillards séniles ... sont des réalités quasi quotidiennes, soit dans notre pays, soit dans d’autres qui nous sont proches.

    Le lecteur attentif de la Bible réagira toujours avec amour mais aussi avec lucidité devant des actes qui témoignent souvent du désespoir (et parfois de l’égoïsme aussi, il faut bien le dire) mais n’en sont pas moins une atteinte à la vie que Dieu nous a donnée et que l’homme se doit de protéger et d’accompagner, quel que soit le stade de son développement.

    Le chrétien ne peut pas - il n’en a pas le droit - légiférer pour imposer aux autres en leur imposant ce qu’il a compris de la révélation de son Dieu. Il doit cependant faire entendre sa voix pour témoigner de la volonté de Dieu pour tout homme.

    Avant tout, c’est par son exemple qu’il témoignera, en étant une lumière dans un monde de ténèbres (Philippiens 2.14,15), en apportant également la chaleur de son amour à celui qui est tenté par un acte de désespoir.

    Il témoignera en particulier que la qualité de la vie (comme l’on aime dire aujourd’hui pour justifier des actes coupables) ne dépend pas ni de notre santé ni des conditions matérielles d’existence. Notre vie a de la valeur à partir du moment où elle nous a été donnée par Dieu.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Source : http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html


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  • Réflexions sur le Cinquième des Dix Commandements

    L'avis d'un de nos Frères Novices

    Il convient en effet d'honorer ses parents ! Ma vie vient d'eux et par eux ! Cela apporte une félicité qu’il n’est pas possible de trouver dans une autre circonstance !

    La vie que l’Éternel m’a donnée doit se prolonger de cette façon dans le pays que ce même Éternel m’a donné.

    Bien sûr, il y a des écueils dans la vie, et parfois il n’est pas possible de suivre le chemin qui nous a été tracé !

    Ce qui ne doit pas nous inciter à dévier de la voie de l’Éternel ! Il faut avoir le courage de « se remettre en question ». 

    C’est cette « remise en question » qui nous permettra d’aller de l’avant et de prolonger les jours dans cette vie et être heureux dans ce pays.

    C’est évidemment une épreuve de tous les jours, à remettre 100 x sur son ouvrage personnel de la vie.

    Cet ouvrage, devrait être suivi par tous afin d’apporter bonheur et félicité au terme de cette mission.

    Je cite Bob Deffinbaugh :

    « Il y a deux grandes tâches dans nos vies auxquelles la plupart d’entre nous sommes appelés. La première est d’avoir et d’élever des enfants, pour les amener de la dépendance absolue de nos entrailles, à l’indépendance de l’adolescence, à la maturité quand ils deviennent adultes. La deuxième est de prendre soin de nos propres parents dans leurs dernières années. Souvent cela implique la détérioration physique de leurs corps, et fréquemment de leur esprit. Elever les enfants a ses douleurs, mais c’est généralement accompagné par la joie de voir nos enfants grandir, devenir matures, responsables, et indépendants. Prendre soin de nos parents est rarement aussi gratifiant. L’apogée de ce processus est la tombe ».

     Frère Novice Y. D W.

    L'avis d'un autre Frère Novice

    Honorer son père et sa mère, pour leur rôle de parents, c’est les respecter en paroles, en actes et éprouver pour eux une sincère  appréciation.

    Le verbe grec traduit par « honorer » signifie « avoir de la référence, estimer, attacher de la valeur à ». Honorer, c’est respecter non seulement leur mérite, mais aussi leur fonction.

    Le cinquième commandement s’adresse expressément aux enfants dans leurs relations avec leurs père et mère, parce que cette relation est la plus universelle. Il concerne également les rapports de parenté avec les membres du groupe familial. Il demande de rendre honneur, affection et reconnaissance aux aïeux et aux ancêtres. Il s’étend enfin aux devoirs des élèves à l’égard du maître, des employés à l’égard des employeurs, des subordonnés à l’égard de leurs chefs, des citoyens à l’égard de leur patrie, de ceux qui l’administrent ou la gouvernent.

    Ce commandement implique et sous-entend les devoirs des parents, tuteurs, maîtres, chefs, magistrats, gouvernants, de tous ceux qui exercent une autorité sur autrui ou sur une communauté de personnes.

    L’observation du quatrième commandement comporte sa récompense : « Deutéronome 5:16 : Honore ton père et ta mère afin d’avoir longue vie sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne » (Ex 20, 12 ; Dt 5, 16).

    Le respect de ce commandement procure avec les fruits spirituels, des fruits temporels de paix et de prospérité. Au contraire, l’inobservance de ce commandement entraîne de grands dommages pour les communautés et pour les personnes humaines…

    Pour un jeune enfant, obéir à ses parents revient à les honorer.

    Cela implique de les écouter, de leur obéir et de se soumettre à leur autorité. Une fois que les enfants auront grandi, l’obéissance qu’ils auront apprise étant enfants leur sera très utile pour honorer d’autres autorités telles que le gouvernement, la police et leur employeur. 

    (...)

    Le mot hébreu traduit par « honorer » exprime une notion de « poids ». Il invite à considérer ses parents comme « valant leur pesant d'or » ! Les estimer dignes d'amour, de respect, d'affection, d'estime, de soins. A l'image d'un général alourdi par la gloire de ses médailles, dont on admire la stature. C'est une attitude, qui devient vertu, par l'exercice de la volonté.

    (...)

    Frère Novice J.-Fr. L.

    Au cours de notre débat

    Un Frère Novice s'est demandé si, dans ce cinquième commandement, et pour autant que les mots "Père" et "Mère" soient écrits avec une majuscule, il n'y aurait pas une allusion à l'obligation d'honorer DIEU, notre Père à tous, et la Vierge MARIE, notre Mère à tous.

    Deux versions (Exode / Deutéronome)

    « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel ton Dieu te donne » (Exode 20.12)

    « Honore ton père et ta mère, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu dois heureux dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne » (Deut. 5.16).

    Après les quatre premières paroles du décalogue qui concernent nos relations avec Dieu, voici la première de celles qui révèlent sa volonté pour nos relations avec nos semblables. Il est important de remarquer que Dieu commence par notre famille, le premier noyau de toute vie sociale. Dieu n’est-il pas le créateur de la cellule familiale et, en particulier, du couple (Genèse 2.24) qui trouve une partie importante de sa vocation à transmettre la vie à des enfants (Genèse 1.28) ?

    Remarquons au passage qu’en Lévitique 19.3, Dieu fait le lien entre l’observance du 4ème et du 5ème commandement. Pour lui, respecter le sabbat est tout aussi important que d’honorer son père et sa mère ! (cf. la manière dont Jésus a uni les deux tables de la loi en Matthieu 22. 34-40) On pourra ajouter que ne pas respecter un commandement, c’est nécessairement se mettre en porte à faux par rapport aux autres. Pas étonnant dans ce cas que notre société, dont on a chassé Dieu, soit en difficulté avec elle-même et plus particulièrement avec la famille. On ne se prive pas de Dieu sans en supporter de dures conséquences !

    En fait, le déchirement de la cellule familiale est l’un des faits marquants de notre époque. Le nombre de « familles monoparentales » ne cesse de s’accroître. Les enfants qui ont le privilège d’être élevés par leurs deux parents unis dans un même foyer va en diminuant d’année en année. Les grands-parents sont de plus en plus lointains (dans tous les sens du terme). C’est toute une génération de gens déracinés, en perte d’identité, qui grandit sous nos yeux. Les psychologues et les psychiatres ont décidément de bons jours devant eux car le travail de réparation, de restructuration des enfants, des jeunes et des adultes est immense lorsque les bases d’une vraie cellule familiale ont manqué au départ. Celles et ceux qui revendiquent le droit à leur liberté feraient bien de mesurer si celle-ci ne nuit pas à autrui, et en particulier, aux enfants.

    Un commandement

    « Honore »

    Tout le monde n’a pas le privilège d’être né, désiré, attendu et choyé dans une famille aimante et équilibrée. Il y a des millions de gens dans ce monde qui ont gardé pendant pour toute leur vie des traumatismes importants liés à de gros problèmes dans la famille. Il n’est pas facile de guérir du manque d’affection ou des vexations que l’on a endurés dans sa petite enfance.

    Pourtant, le commandement de Dieu demeure pour tous, sans condition, quelles que soient les difficultés que chacun de nous rencontre à honorer ceux qui nous ont donné la vie. On remarque que ceux qui ont été les plus choyés par leurs parents ont quand même des reproches à leur faire. Rares sont ceux qui sont spontanément heureux et reconnaissants de la façon dont ils ont été élevés !

    N.B. Trop souvent, le lecteur moyen de la Bible oublie que Dieu ne fixe pas de clause suspensive à ses commandements. Ainsi, il est prêt à obéir si « l’autre » est prêt à faire de même. Dieu ne s’exprime pas comme cela : son commandement ne souffre pas ni d’exception ni d’attente.

    « Ton père et ta mère »

    Les deux parents sont ici mis sur le même plan. Tous deux ont droit au même respect, au même « honneur » (cp. Proverbes 1.8,9). Pas de différence !

    Il va de soi qu’il revient d’abord aux parents de se faire respecter eux-mêmes de leurs enfants (cf. Éphésiens 6.4) - ce qui est loin d’être toujours le cas même lorsqu’il s’agit de tout petits enfants - et de faire en sorte que leur conjoint le soit aussi. La solidarité parentale est indispensable.

    Une promesse : « afin que tu sois heureux ... »

    L’apôtre Paul fait remarquer en Éphésiens 6.1-3 que c’est le premier commandement accompagné d’une promesse : « afin que tu sois heureux et que tes jours se prolongent sur la terre » (la citation s’inspire davantage de la version du Deutéronome). Oui, en nous révélant sa volonté à notre égard, c’est notre bien, notre bonheur même, que Dieu poursuit.

    Il y a un bienfait psychologique indéniable à accepter ses parents tels qu’ils sont et à les honorer comme le Seigneur nous le demande, malgré leurs défauts. On se sent beaucoup plus équilibré et bien dans sa peau soi-même. Il semble que ce soit comme un principe inscrit dans nos gènes. Comment se sentir bien quand on se coupe du tronc qui vous a portés ? Comment savoir qui on est quand on ne veut pas savoir d’où l’on vient ? Dieu sait ce qu’il nous demande.

    Une grâce à recevoir et à vivre

    Comme tous les commandements du Seigneur, celui-ci est bon, agréable et parfait (Romains 12.1,2). Mais il est aussi au dessus de nos forces (Romains 7.14-25).

    On comprend aisément qu’il apparaît impossible à certains enfants d’honorer leurs parents quand on voit les sévices qu’ils leur ont fait endurer ! Mais l’on constate aussi vite les ravages que cela entraîne dans leur propre vie personnelle (et, à leur insu, dans celle de leurs enfants). Pour beaucoup d’entre nous, il y a, de façon plus ou moins avouée, une rancœur à l’égard de ceux qui nous ont élevés : nous aurions aimé qu’ils s’y prennent autrement, nous pensons qu’ils ne nous ont pas bien compris, ils ne nous ont pas fait confiance, ils ont marqué leur préférence pour un autre de leurs enfants etc., ... Il arrive également que certains aient honte de leurs parents !

    Le même principe demeure toujours : Dieu donne ce qu’il ordonne, à condition que nous souhaitions de tout notre cœur respecter sa volonté. Si nous faisons appel à lui, et surtout si son commandement nous paraît impossible à vivre, alors, il agira, miraculeusement, par pure grâce. (Philippiens 2.13,14 et la juxtaposition de deux vérités presque contradictoires).

    Pourquoi se le cacher ? Cela passe parfois forcément par un pardon à accorder et à recevoir.

    Sens et limites du commandement

    S’il y a des enfants qui ne respectent pas leurs parents, il y en a d’autres qui les idolâtrent. Parce que le cordon ombilical n’a pas encore été coupé ou pour d’autres raisons, il arrive que des parents prennent une place démesurée dans la vie de leur enfant (même lorsque celui-ci est devenu adulte). D’autre part, il est vrai que des parents arrivent à idolâtrer leur(s) enfant(s). Dans un cas comme dans l’autre, ce n’est pas respecter le commandement de Dieu. C’est de plus un bien mauvais service rendu aux parents et aux enfants. Seul, Dieu ne déçoit pas. Seul, il est éternel. Seul, il a droit au meilleur de nous-mêmes. Ni nos parents ni nos enfants ne doivent pas prendre la place de Dieu (c’est aussi le sens de Marc 10.28-31).

    Remarquons aussi que Jésus s’est élevé contre ceux qui prenaient prétexte de Dieu et de la religion pour ne pas honorer leurs parents (Matthieu 15.3-9). Ici encore, c’est une insulte à Dieu. Ce que Paul en dit va dans le même sens (I Timothée 5.4, 8). C’est que, d’une certaine manière, nos parents sont une image (et même davantage) de notre Père Céleste (Genèse 4.1 ; 5.1-3).

    Toutefois, il y a parfois des décisions très douloureuses à prendre. Honorer ses parents ne consiste pas toujours à faire exactement ce qu’ils demandent. Il arrive que nous les honorons davantage en cherchant à obéir à Dieu plutôt qu’à eux-mêmes s’ils veulent nous interdire de faire sa volonté (Ex. lorsqu’un enfant se convertit au sein d’une famille non chrétienne, ou lorsque Dieu appelle l’un de ses enfants à être missionnaire ... autant de situations où des parents peuvent ne pas être d’accord !). L’attitude de Jésus à douze ans (en Luc 2.41-52) mérite d’être méditée à cet égard. Cf. Ézéchiel 18.14-18.

    Le commandement ne perd pas sa raison lorsque l’enfant a atteint l’âge de la maturité, lorsqu’il s’est marié ou qu’il a quitté ses parents (Genèse 2.24) ou même lorsque ses parents sont décédés. Les façons d’honorer ses parents changent avec les phases de la vie mais l’ordre demeure.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Source : http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html

    A méditer

    Si nous n’avons pas tous eu le père que nous aurions aimé avoir, notre Dieu veut être notre Père et nous apprendre ainsi le sens du mot « Père », si difficile parfois à pouvoir vivre.

    A ce sujet : relire la nouvelle façon de réciter le "Notre Père"Lien


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  • Réflexions sur le Quatrième des Dix Commandements

    Deux versions (Exode / Deutéronome)

     « Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Tu travailleras six jours et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. » (Exode 20. 8-11)

    « Observe le jour du repos, pour le sanctifier, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné. Tu travailleras six jours et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’étranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Egypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu : c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a ordonné d’observer le jour du repos. » (Deutéronome 5.12-15)

    Réflexions d'un Frère Chevalier

    Dieu nous demande de mettre des moments à part afin de nous réunir avec nos Frères et Sœurs pour Lui apporter la louange qui Lui revient et nous mettre à l’écoute de sa Parole.

    Si nous considérons l’exemple des premiers chrétiens et l’ensemble du témoignage de la Bible, un jour sur sept, ce n’est certainement pas de trop. Ce serait plutôt le minimum !

    Voici comment je tente de mettre ce commandement en pratique !

    Le catholique pratiquant que je ne suis sans doute pas suffisamment, se devrait :

    • de ne pas oublier de se rendre chaque dimanche dans une église de son choix et d’y honorer le Seigneur, notre Dieu, Créateur de l’Univers ;
    • de participer à l’office dominical en écoutant les lectures de la liturgie, de tenter de comprendre le sens de ces textes ;
    • d’écouter attentivement l’homélie qui suit la lecture de l’Evangile ;
    • de réciter avec tous les fidèles le « Credo » ainsi que le « Notre Père » comme saint Luc et saint Matthieu nous l’ont appris dans leurs Evangiles respectifs,
    • puis de participer à l’Eucharistie, à la communion…

    Par contre, si je ne me définis pas comme un bon catholique pratiquant, mais plutôt comme ce bon chrétien que j’essaie d’être, ne devrais-je pas penser à Dieu chaque jour ?

    S’il s’agit bien - au cours de cette septième journée - de méditer sur la grandeur de Dieu, de réfléchir sur la beauté de toute sa création, mais aussi de prendre conscience du fait que cette création est incomplète et que notre mission sur cette Terre est sans aucun doute de poursuivre cette oeuvre fabuleuse de création de notre Seigneur, il s’agit aussi de prier. Et vous vous souvenez certainement de ce séminaire que nous avons tenu ensemble il y a déjà quelques mois, ce séminaire relatif à la prière.

    Dieu nous ayant donné la possibilité d’avoir de la volonté, j’avais défendu l’idée qu’une prière de remerciements a bien plus de sens qu’une prière de demande, sauf s’il s’agit d’intercéder pour l’amélioration de la santé des êtres qui nous sont chers, ou de diminuer les souffrances de tous nos frères et sœurs qui sont victimes des horreurs des guerres et de la bêtise d’orgueilleux marchands d’armes et de profiteurs en tous genres.

    Voilà, mes bien-aimés Frères et Sœurs, les quelques réflexions que m’a inspirés ce quatrième Commandement. J’ajouterai pour conclure, que si je ne me rends pas systématiquement à l’office dominical tous les dimanches, je m’efforce d’y participer lors des fêtes importantes qui jalonnent l’année liturgique : la Toussaint, la Noël, la fête de Pâques et la Résurrection du Christ, l’Ascension, la Pentecôte… mais aussi lors de nombreuses journées consacrées à honorer la Vierge Marie, Mère de Dieu, sans oublier d’honorer l’un ou l’autre saint qui protègent notre Ordre : à commencer par les deux saints Jean, saint Georges, saint Michel, saint Bernard de Clairvaux…

    Sans chercher à me justifier devant Dieu, si je fais souvent le choix de rester à la maison le dimanche matin auprès de mon épouse qui ne partage ni ma croyance ni mes choix d’ordre spirituel mais les tolère tout simplement, oserais-je penser que notre Créateur apprécie le temps que je consacre à mes Frères et Sœurs en mettant à leur disposition chaque dimanche une analyse des textes liturgiques qui doit faciliter la compréhension de la Parole divine, des prophéties de l’Ancien Testament, de la vie de Jésus, des actes de notre Seigneur Jésus-Christ, analyse qui, finalement, met en évidence tout l’Amour et la Miséricorde de Dieu ?

    Frère A. B.

    Le Sabbat

    Ce commandement est celui du sabbat (le mot hébreu traduit par « repos » car c’est bien son sens dans la version Segond). Il semble que la date de son institution soit antérieure au décalogue. En tout cas, il tire son principe de l’exemple même de Dieu dans son oeuvre de création (Genèse 2.1-3). Dès l’origine, Dieu l’a « sanctifié », c’est-à-dire, « mis à part » pour toute l’humanité. En ce sens, il appartient à tous les hommes. Il a été observé avant le décalogue (Exode 16.22-30). Celui-ci le confirme pour Israël.

    Significations et buts

    Nous avons besoin de travailler

    N’oublions pas que le commentaire du commandement inclut en premier « tu travailleras six jours ». Cela sous entend que le travail fait partie normale et nécessaire de notre vie. Jamais notre Seigneur n’a encouragé la paresse ou l’oisiveté (II Thessaloniciens 2. 6-10). Le travail faisait partie du mandat confié à Adam avant son péché (Genèse 2.15). Ce qui a changé depuis la chute, c’est que le travail a désormais un caractère pénible qu’il n’avait pas au début (Genèse 3.17-19).

    Notre corps a besoin de repos

    Si Dieu (dont il nous est dit qu’« il ne sommeille ni ne dort » Psaume 121) montre l’exemple du repos après sa création, à combien plus forte raison l’homme en a-t-il besoin. Gare à ceux qui l’oublient ! Car tôt ou tard la « nature » reprend ses droits et nous rappelle (parfois cruellement) nos limites si nous les avons oubliées.

    Dans sa sagesse et son amour pour son peuple, Dieu lui interdisait de faire aucun ouvrage important ce jour-là : le repas devait être préparé la veille (Exode 35.2,3), on ne devait pas commercer (Néhémie 10.30,31) ni transporter des choses lourdes (Jérémie 17.21-22) ... La peine de mort était applicable à celui qui allait à l’encontre consciemment de ce commandement divin (Nombres 15.32-36).

    N.B. La Sécurité Sociale ferait bien des économies si chacun voulait observer cette Parole de Dieu !

    Le travail n’est pas tout dans la vie

    « Le travail fut sa vie » est parfois une épitaphe sur les tombes et il est vrai que beaucoup sacrifient leur famille, leur santé et leur équilibre au travail. Vue du côté de Dieu, cette citation n’est pas un compliment car le travail ne doit pas être un but ni prendre toute la place dans notre existence. Si nous ne pouvons pas nous arrêter de travailler, c’est que le travail est devenu une idole ; il a pris la place de Dieu.

    Un jour pour Dieu

    Certes, le sabbat était un jour de repos pour le corps. Mais dans l’intention de Dieu, c’était aussi un jour qui lui était consacré (Exode 35.2), un moment de la semaine où l’homme pouvait prendre davantage le temps de s’approcher mieux de lui. Il y avait des sacrifices qui étaient propres à ce jour (Nombres 28.9,10, Lévitique 24.5-8) et le croyant était invité à faire du sabbat ses délices en glorifiant son Dieu (Esaïe 58.13,14). Notez que le Psaume 92, magnifique louange à Dieu, a été composé exprès pour le jour du sabbat (verset 1).

    Aussi, celui qui ne profiterait de ce jour que pour dormir davantage, se divertir, se consacrer à sa famille ou pour se détendre ... (qui sont chacune des choses bonnes et nécessaires) manquerait une grande partie de l’intention de Dieu. Ce jour doit lui être consacré en priorité.

    Un jour qui rappelle ce que Dieu a fait pour son peuple

    C’est l’accent particulier que donne le Deutéronome à ce commandement. Pour Israël, ce jour va rappeler la délivrance et la liberté que Dieu lui a donnée le jour où il l’a fait sortir d’Egypte où il n’avait aucun repos puisqu’il y était esclave. Il est signe de liberté pour le peuple de Dieu. Même les étrangers et les esclaves doivent en profiter (Deutéronome 23.16 ; 10.19). Cela va même jusqu’aux animaux domestiques (Deutéronome 25.4). Ce sens est bien celui du culte chrétien que rappelle la Sainte-Cène en particulier.

    Jésus et le sabbat

    Jésus s’est caractérisé par un grand respect de la loi de Dieu et de ses ordonnances. On connaît pourtant les controverses qu’il a eues avec les Pharisiens qui lui reprochaient de faire ses guérisons le jour du sabbat. C’est que les hommes n’ont pas à changer le sens de ce commandement en le légalisant et en le codifiant de façon excessive (ce qui est encore le cas aujourd’hui dans le judaïsme rabbinique). Jésus a dû s’élever contre ces abus en rappelant que Dieu a fait le sabbat pour (le bien de) l’homme et non le contraire (Marc 2.23-28).

    Le sabbat aujourd’hui

    L’attitude libre et respectueuse de Jésus par rapport au sabbat doit nous guider.

    Si certains chrétiens du premier siècle (sans doute surtout ceux qui venaient du judaïsme) faisaient encore des différences entre les jours, les apôtres plaident plutôt pour le contraire tout en invitant à ne pas en faire un sujet de dispute (Romains 14.5 ; Colossiens 2.16,17). N’est-ce pas chacune de nos journées qui appartiennent à Dieu ? La vraie obéissance à ce commandement consiste à vivre dans l’obéissance et le repos de Dieu (qui est celui de la foi) chaque jour de notre semaine (Hébreux 4. 3,9,10).

    Le sabbat est ainsi l’image du repos éternel qui ne sera plus contesté (Apocalypse 14.13).

    D’autre part, on constate que les premiers chrétiens ont très tôt fait du lendemain du sabbat le jour du Seigneur. Ils y ont célébré leur culte (Actes 20.7 ; I Corinthiens 16.2). Est-ce parce qu’il était le premier jour de la semaine et qu’il permettait de marquer la priorité de Dieu dans notre emploi du temps ? Ou parce qu’il était le jour de la résurrection de Jésus ? Sans doute les deux à la fois !

    Pour toutes ces raisons, il nous semble difficile d’entrer trop longtemps dans le débat avec nos amis, les « Adventistes du septième jour ». Par contre, nous devons savoir que nous avons besoin (et Dieu nous le demande) de mettre des moments à part afin de nous réunir avec nos Frères et Sœurs pour apporter à Dieu la louange qui lui revient et nous mettre à l’écoute de sa Parole. Si nous considérons l’exemple des premiers chrétiens et l’ensemble du témoignage de la Bible, un jour sur sept n’est certainement pas de trop. Il serait plutôt le minimum (sans toutefois tomber dans le piège du légalisme).

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Conclusion de notre Frère Chapelain Jean-Paul V.S.

    La substitution officielle du dimanche au sabbat fut orchestrée par l’empereur Constantin.

    Le 4ème commandement conclut la section des 10 commandements spécifiquement consacrée à définir une bonne relation avec Dieu.

    Le 7ème jour est mis à part par Dieu comme jour de repos et de régénération spirituelle. Jésus utilisa le sabbat (dimanche) pour le but prévu : aider les gens à développer une relation personnelle avec Dieu.

    Il est vital à notre relation avec Dieu parce qu’il façonne notre manière de le percevoir et de l’adorer. Le dimanche est un jour spécial, où nous changeons entièrement le centre de notre activité. Dieu voulait que ce soit une période agréable pour nous rapprocher activement de lui.

    Sources 

    http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html

    http://www.revuebn.org/brochures/dixcommandements.pdf


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  • Réflexions sur le Troisième des Dix Commandements

     « Tu ne prendras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain. » Exode 20.7

    Pour bien comprendre tout le sens de ce commandement, il vaut la peine de voir comment il a été traduit par plusieurs versions de la Bible :

    T.O.B. « Tu ne prononceras pas à tort le nom du Seigneur ton Dieu, car le Seigneur n’acquitte pas celui qui prononce son nom à tort ».

    Français courant : « Tu ne prononceras pas mon nom de manière abusive, car moi, le Seigneur ton Dieu, je tiens pour coupable celui qui agit ainsi. »

    Rabbinat français : « Tu n’invoqueras point le nom de l’Éternel ton Dieu à l’appui du mensonge ; car l’Éternel ne laisse pas impuni celui qui invoque son nom pour le mensonge. » 

    Les réflexions d'un Frère Novice

    Me semblent visés ici, les serments trompeurs, les jurons et blasphèmes, la simonie (commerce des choses saintes). Les juifs appliquent ce commandement de façon stricte et évitent complètement de prononcer le nom propre de Dieu YHWH (Yahweh = Jéhovah = l’Éternel) et lui substituent le terme Adonaï (Seigneur).

    Dans le Catéchisme de l'Eglise Catholique et pour ces extraits, largement inspirés de la catéchumène de la jeune Afrique, l’exégèse reste assez traditionnelle.

    Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux (Ex 20, 7 ; Dt 5, 11).

    Il a été dit aux anciens : " Tu ne parjureras pas " ... Eh bien moi,  je vous dis de ne pas jurer du tout (Mt 5, 33-34).

    Dieu confie son nom à ceux qui croient en Lui ; Il se révèle à eux dans son mystère personnel. Le don du Nom appartient à l’ordre de la confidence et de l’intimité. " Le nom du Seigneur est saint ". C’est pourquoi l’homme ne peut en abuser.

    2160 " O Seigneur notre Dieu qu’il est grand ton nom par tout l’univers " (Ps 8, 11).

    2161 Le deuxième commandement prescrit de respecter le nom du Seigneur. Le nom du Seigneur est saint.

    2162 Le second commandement interdit tout usage inconvenant du Nom de Dieu. Le blasphème consiste à user du Nom de Dieu, de Jésus Christ, de la Vierge Marie et des saints d’une façon injurieuse.

    2163 Le faux serment appelle Dieu à témoigner d’un mensonge. Le parjure est un manquement grave envers le Seigneur, toujours fidèle à ses promesses.

    2164 " Ne jurer ni par le Créateur, ni par la créature, si ce n’est avec vérité, nécessité et révérence " (S. Ignace, ex. spir. 38).

    2165 Dans le Baptême, le chrétien reçoit son nom dans l’Église. Les parents, les parrains et le curé veilleront à ce que lui soit donné un prénom chrétien. Le patronage d’un saint offre un modèle de charité et assure sa prière.

    2166 Le chrétien commence ses prières et ses actions par le signe de la croix " au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen ".

    2167 Dieu appelle chacun par son nom (cf. Is 43, 1).

    « Les sentiments de crainte et de sacré sont-ils des sentiments chrétiens ou non ? Personne ne peut raisonnablement en douter. Ce sont les sentiments que nous aurions, et à un degré intense, si nous avions la vision du Dieu souverain. » (Extrait de Newman, Parochial and Plain Sermons, v. 5, Sermon 2 [Westminster 1967] : pp. 21-22)

    Mon humble sentiment est effectivement celui de la crainte à la lecture des dix commandements. Tu ne feras pas ceci, tu ne feras pas cela ou à l’inverse. Obligation, punition, colère.

    Fort heureusement, le Nouveau Testament nous a apporté un message d’amour, de mansuétude et surtout de pardon. Quand je lis ces règles, elles me semblent évidentes d’autant que les différentes lois, et principalement le code napoléonien, se sont largement inspirés de ces dogmes et ce afin de mettre des limites dans le quotidien des hommes. D’autre part, ces règles sont assorties de peines, principalement de privation de liberté. Pour certains pays, la peine de mort est toujours d’actualité.
    Qui sommes-nous pour juger et punir avant de comparaître devant le Créateur ?

    Au final, nous nous substituons au divin qui lui sera seul juge. Malgré cela devons-nous tout laisser faire ? …

    Qui suis-je même pour les interpréter, d’autant que j’ai déjà enfreint nombre de ces règles de vie ?

    Frère Novice Alain G.

    Approche de la signification de ce Commandement

    1. Prêter serment en mentant.

    En Israël, quand quelqu’un avait un différend avec son prochain, (par exemple, quand une personne était soupçonnée d’avoir volé cf. Exode 20. 7-11), on demandait à la partie accusée de prêter serment au nom de l’Éternel. Ce serment devait mettre en principe un terme à la discussion car on ne pouvait pas imaginer que quelqu’un puisse mentir en prenant le Seigneur son Dieu à témoin. C’est un principe comparable qui amène nos tribunaux à demander à prêter serment à toute personne qui s’apprête à déposer dans un procès.

    C’est bien ainsi que le texte du Lévitique 19.12, que l’on peut considérer comme parallèle au troisième commandement, précise : « Vous ne jurerez pas faussement par mon nom, car tu profanerais le nom de l’Éternel ton Dieu. Je suis l’Éternel. »

    Si les hommes condamnent le mensonge, encore bien plus notre Dieu qui est jaloux de son honneur. C’est pourquoi on peut difficilement trouver une offense plus grande que celle de mentir en le prenant à témoin.

    2. Parler au nom de Dieu sans être envoyé par lui.

    Il ne faut pas croire que les faux prophètes ont toujours invité les gens à croire en d’autres dieux. Le plus souvent, ils ont été faux prophète parce qu’ils ont parlé au nom de Dieu alors qu’Il ne leur avait rien demandé. Et c’est bien ce qui les condamnera.

    Pour des raisons de convenance personnelle (il est toujours plus agréable de parler de paix que de jugement de Dieu (cp. Ezéchiel 31.1-12) ou pour des raisons politiques (Jérémie 6.13,14 ; 14.13-15), des hommes et des femmes ont dit : « Ainsi parle le Seigneur » alors que le Seigneur ne leur avait rien demandé. N’est-ce pas profaner le Nom du Seigneur et se rendre ainsi coupable d’un sacrilège ?

    N.B. : Affirmer « le Seigneur m’a dit » peut être vrai et légitime. Mais attention, derrière cette parole se cachent souvent les gourous ou tous ceux qui veulent usurper la place de Dieu et prendre de l’autorité sur leurs frères.

    3. Parler de Dieu avec légèreté.

    Il est difficile d’imaginer que l’on pouvait dire des jurons en Israël comme on le fait communément aujourd’hui dans nos pays christianisés. Cela paraissait inconcevable (et devrait l’être absolument pour tout chrétien digne de ce nom aujourd’hui encore) car Israël, peuple du Seigneur, devait au contraire exalter le Nom de son Dieu.

    C’est avec force en tout cas que la Bible tout entière, et les Psaumes en particulier, rappellent la gloire de Dieu et célèbrent son Nom : Il est grand, saint et redoutable. (Lire des textes comme Esaïe 42.8 Psaume 96.8,9). Malheur à celui qui l’oublie !

    Mais sans aller jusqu’à prononcer des jurons, il était possible de parler de Dieu (ou de parler à Dieu) avec légèreté et de prendre ainsi son nom en vain. Le Seigneur avait prévu qu’on puisse faire des vœux et s’engager ainsi en le prenant pour témoin. Cependant, Dieu n’obligeait pas à cela et il mettait plutôt en garde quiconque le ferait sans tenir parole. Mieux vaut ne rien promettre que de dire et de ne pas faire (Deutéronome 23.21-23).

    Le conseil de l’Ecclésiaste (4.17 ; 5.1) trouve sans doute son origine dans cette légèreté constatée chez les gens. Ne reste-t-il pas à méditer lui aussi lorsqu’il dit : « Prends garde à ton pied, lorsque tu entres dans la maison de Dieu, et approche-toi pour écouter ... Ne te presse pas d’ouvrir la bouche, et que ton cœur ne se hâte pas d’exprimer une parole devant Dieu ; car Dieu est au ciel, et toi sur la terre : que tes paroles soient donc peu nombreuses. »

    L’attitude de Jésus

    Il vaut la peine de s’arrêter sur la prière que Jésus inspire à ses disciples, et en particulier ce par quoi elle commence : « Notre Père qui es aux cieux. Que ton nom soit sanctifié ! » Voilà ce troisième commandement exprimé de façon positive. Cela veut donc dire aussi que « sanctifier » le nom de Dieu Notre Père, devient la préoccupation majeure du disciple de Jésus.

    Il n’est donc plus seulement question de ne pas mal parler en utilisant le nom de Dieu mais de bien vivre, dans tous les aspects de notre existence (Cf. le constat terrible que Paul fait lorsqu’il parle des conséquences de ceux qui se réclament de Dieu sans vivre en conformité avec le message dont ils se réclament (Romains 2.17-24)).

    Il est important aussi de remarquer que Jésus a demandé à ses disciples de ne pas prêter serment (Matthieu 5.33-37). Pourquoi ? Tout simplement parce que cela laisserait entendre qu’il y aurait dans la bouche de ses disciples des paroles fiables et d’autres qui le seraient moins. Ceci est inadmissible. Toute parole du chrétien doit être une parole absolument certaine, vraie, sans détour car toute sa vie est vécue devant Dieu. Toute parole qu’il prononce est donc nécessairement une parole devant Dieu (C’est pourquoi un mariage civil est aussi un mariage devant Dieu).

    Devant le « simple » mensonge d’Ananias, Pierre déclare : « Ce n’est pas à des hommes mais à Dieu que tu as menti » (Actes 5.4). Il en est toujours ainsi, même si, dans sa grâce et sa patience, Dieu ne nous traite pas toujours comme il l’a fait pour Annanias !

    « Dieu ne laissera pas impuni »

    Comme dans toute l’Ecriture, il faut distinguer entre ce qui est péché d’un instant et ce qui est une habitude de péché dans laquelle on s’installe (cp. I Jean 1.8 et 3.9). La Bible dit qu’il y a toujours un pardon pour celui qui se repent (y compris dans l’Ancien Testament où un sacrifice était réclamé à quiconque se repentait d’avoir prêté serment en mentant (cf. Lévitique 5.21-16). Encore aujourd’hui, le désir de Dieu est de pardonner au coupable.

    En nous donnant les dix commandements, Dieu nous révèle sa volonté immuable. Il ne souhaite toutefois pas nous condamner mais nous amener à susciter en nous le désir de lui être agréable et à nous réfugier à l’ombre de son amour et de son pardon parce que nous en aurons toujours besoin face à nos péchés et nos insuffisances.

    Oui, le sang de Jésus nous purifie de tout péché. (I Jean 1.7)

    Conclusion proposée par notre Frère Chapelain  Jean-Paul V.S.

    Comment devons-nous honorer Dieu ?

    Dieu désire plus que des paroles. Il veut avoir avec nous une relation qui vienne du cœur. Jésus dit : « L’homme bon tire de bonne choses de bon trésor de son cœur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor ; car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (Luc 6 : 45). En fin de compte, il ne suffit pas simplement d’éviter de mal utiliser le nom de Dieu.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B., Grand Chancelier Prieural

    Sources

    http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html

    http://www.revuebn.org/brochures/dixcommandements.pdf  (Version Louis Segond - 1975)


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  • Réflexions sur le Deuxième des Dix Commandements

    « Tu ne te feras pas d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.. Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fait miséricorde jusqu’en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements. » (Exode 20.4,5)

    Parchemin d'un Frère Novice

    Notre Frère Joffroy B. nous a exposé son analyse personnelle de ce deuxième Commandement au cours de notre Chapitre du 22 février 2017. En voici une petite synthèse :  (...) 3 mots m’ont interpellé : les cieux, la terre et les eaux.

    Outre l’aspect terrestre, je me suis demandé ce que ces mots voulaient symboliser car nous voyons clairement qu’ils définissent les différents niveaux terrestres. En cherchant, j’ai trouvé que : le ciel symbolise l’âme ; la terre représente le conscient ; et l’eau, l’inconscient. En partant de cette base, un nom m’est venu tout de suite en tête, c’est le Père fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud. Je vais m’écarter un peu du sujet pour mettre en place mon étude.

    Qu’est-ce que le conscient ?

    Le conscient est à la fois lieu de nos sensations et de nos perceptions ainsi que la réalité subjective de celles-ci. Il constitue la matière même de notre vie psychique. Il organise les données de nos sens et de notre mémoire. Il nous situe dans le temps et dans l’espace. Le conscient communique avec l’inconscient à travers le préconscient grâce au langage. Il est aidé par le subconscient pour les mécanismes automatiques.

    Qu’est-ce que l’inconscient ?

    L’inconscient contient le pôle pulsionnel de la personnalité dirigée par le principe de plaisir. Il comporte aussi les processus qui, par les mécanismes de refoulement, sont maintenus hors de la conscience. On parle de refoulement quand une représentation inconsciente est incompatible avec les exigences du « Surmoi ». Le «moi», pour défendre cette représentation, va utiliser divers procédés que l’on réunit sous le terme de « mécanismes de défense du moi ». Il se manifeste lorsque le désir et les pulsions ne peuvent être acceptés et doivent être dérivés de leur objet. (L’objet pulsionnel est une relation objectale qu’entretien un individu avec l’objet vers lequel se tourne ses pulsions. Cela peut-être également une personne.)

    Revenons à notre sujet de départ. Pour ce 2ème commandement, j’ai divisé le texte en 3 parties tels les versets dans la bible.

    La 1ère partie qui est le verset  4 du chapitre 20 de l’Exode, dit : 

     « Tu ne feras pas d’idole représentant quoi que ce soit de ce qui se trouve en haut dans le ciel, en bas sur la terre ou dans les eaux plus bas que la terre ». 

    On peut reprendre cette phrase en y incluant les 3 niveaux psychiques. Cela donnerait :

     « Tu ne feras pas d’idole représentant quoi que ce soit de ce qui se trouve en haut dans l’âme, en bas dans le conscient et dans inconscient plus bas que le conscient ».

    Il devient alors évident que toute représentation de ces 3 éléments psychiques deviennent une projection extérieure, qui empêche l’homme de travailler sur lui-même, qui le pousse à adorer cette projection, et lui interdit du coup de se comprendre et de se référer à lui-même pour se faire confiance. Ce qui revient à dire que, si l’homme projette dehors ce qui est en lui, il va adorer la projection et s’oublier lui-même. C’est cela qui va le couper de son Dieu intérieur, sa propre âme. Il est donc important de s’accepter tel que l’on est et être demandeur de connaissance de soi.

    Pour mener à bien cette recherche spirituelle, il est nécessaire de se libérer du pouvoir « parent » et devenir pleinement « adulte ».  « Parent » et « adulte » en analyse transactionnelle, bien sûr.

     La 2ème partie, qui est le verset 5 du chapitre 20 de l’Exode, dit :

    « Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l’Eternel, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival ».

    Nous avons vu que l’objet pulsionnel est une relation objectale ou peut-être une personne. Se prosterner devant cette illusion, c’est se soumettre à leur autorité et donc se couper de son véritable maître, son âme. C’est évidemment se soumettre à l’autorité de l’ego, qui nous fait croire que ces représentions extérieurs suffisent à notre bonheur. L’ego est donc une infime partie de nous-même profondément insuffisant pour atteindre l’épanouissement. Les personnes heureuses en ont consciences et travaillent sur les 4 plans de conscience de la nature humaine qui se trouvent être : LE MENTAL, LE CORPS, L'ÉMOTIONNEL ET LE SPIRITUEL. L’ego se consolide par des couches successives d’expériences « jugées » et non remises en cause.

    La 3ème et dernière partie est le verset 5 et 6 du chapitre 20 de l’Exode dit :

     « Je punis les fils pour la faute de leur père jusqu’à la 3ème et la 4ème  génération, de ceux qui me haïssent, mais j’agis avec amour, jusqu’à la millième génération, envers ceux qui m’aiment et obéissent à mes commandements. »

    Pour ce verset, j’énoncerais juste la théorie de Françoise Dolto concernant « le stade du miroir ». Françoise Dolto est une pédiatre et psychanalyste française spécialisée dans la psychanalyse des enfants. Le miroir est une surface réfléchissante de toute forme sensible, visible, comme psychique. Ce qui importe alors, c’est la fonction relationnelle réfléchie par l’image du miroir. La surface plane du miroir est relativisée, ce n’est qu’un instrument parmi d’autres pour individualiser le corps, l’image et découvrir la différence. L’enfant n’est pas dans le réel dispersé et morcelé mais déjà cohésif et continu. L’opposition n’est plus dans un face à face mais bien plutôt entre 2 images inconscientes qu’il a de son être.

    Le stade du miroir ne marque plus un commencement mais confirme une « individuation narcissique primaire. » L’impact produit chez l’enfant fait constat qu’il existe un grand écart entre son image et lui. Il n’est pas l’image que lui renvoie le miroir et devant laquelle s’extasie sa mère. Il ne se réduit pas à cela et c’est une véritable épreuve qu’il doit franchir.

    Tout cela pour dire que l’iniquité, le comportement contraire à ce que l’on est peut entraîner dans nos générations futures un grand écart entre ce qu’il est et ce qu’il doit être. Les enfants sont le reflet des parents et un bon équilibre parental permettra à l’enfant d’être ce qu’il est.

    Frère Novice Joffroy Br.

    Analyse et commentaire du deuxième commandement

    Ce commandement est différent du premier. Dans le premier commandement, Dieu s’affirme comme le seul Dieu. Il n’acceptera pas de partage. Lui seul a sauvé son peuple, lui seul est Dieu. Il n’admettra pas qu’une divinité quelconque soit adorée en même temps que lui.

    Dans le deuxième commandement, il demande solennellement à Israël son peuple - et à tous ceux qui veulent l’honorer aujourd’hui - de ne pas faire de représentation de Lui. Même s’il ne donne pas ici la raison, nous comprenons que toute image faite de Dieu n’est jamais qu’une caricature qui le déshonore.

    Ces deux commandements répondent à la tentation toujours présente chez les hommes de se faire des idoles, soit pour remplacer le Dieu vivant et vrai, soit pour se le représenter, lui qui est invisible.

    C’est contre ce commandement que le peuple d’Israël a péché une première fois lorsqu’il a dit à Aaron, le Souverain Sacrificateur : « Allons ! fais-nous un dieu qui marche devant nous, car ce Moïse qui nous a fait sortir d’Egypte, nous ne savons pas ce qu’il est devenu. » Lorsque ce « dieu » (un veau recouvert d’or) est fait, tout le peuple s’écrie : « Israël ! voici ton dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Egypte. » Aaron s’est laissé complètement dupé puisqu’il s’écrie ensuite : « Demain, il y aura une fête en l’honneur de l’Éternel ! » (Exode 32.1-5)

    Et pourtant, lorsque le Seigneur se révéla au Sinaï, on ne vit aucune matérialisation, aucune forme visible de Dieu. On entendit seulement une voix. Dieu avait pris ses précautions !

    Beaucoup plus tard, Jéroboam, à la tête du Royaume schismatique des 10 tribus, a fait édifier deux veaux en or, l’un à Dan (l’extrémité nord de son pays) et l’autre à Bétel (à l’extrémité sud). Il voulait ainsi dissuader ses sujets d’aller à Jérusalem pour y adorer Dieu dans son temple, craignant que ce pèlerinage à Jérusalem donne des idées de retour à l’unité nationale, à son détriment personnel (I Rois 12). Si l’idée politique était astucieuse, elle a conduit à un péché abominable aux yeux de Dieu. Ce péché fut jugé très sévèrement et fut cause d’un jugement sévère de Dieu sur la famille de ce roi impie (cf. I Rois 13.1-10).

    En demandant à son peuple un culte sobre, beaucoup plus dépouillé que celui de ses voisins, le Seigneur va directement à l’encontre de la tendance naturelle de l’homme en matière de religion. On comprend alors assez facilement la tentation pour Israël de vouloir une religion qui ressemble à celle de ses voisins, avec des statues devant lesquelles on peut se prosterner, des images que l’on voit, des objets que l’on peut toucher ... C’est tellement plus facile, plus attrayant !

    N.B.: L’idole est souvent une oeuvre d’art, agréable à regarder. Elle flatte l’orgueil humain mais elle est une insulte à Dieu. Car Dieu n’est pas une idole, un objet qui le rendrait en quelque sorte visible et saisissable. Une idole est bien commode car elle permet une religion à bon marché : Dieu n’y est plus qu’un petit dieu que l’on déplace comme on veut, dont on dispose à son gré tout en prétendant le suivre.

    Nous en conclurons pour l’instant que Dieu ne veut pas un peuple religieux mais un peuple croyant et obéissant. Ce n’est pas la même chose. C’est parfois même l’opposé, malgré les apparences.

    L’attitude de Jésus et des premiers chrétiens

    L’entretien de Jésus avec la Samaritaine (Jean 4) nous montre que notre Seigneur a été encore plus loin : le culte qui doit être rendu à Dieu n’a pas besoin d’un temple (le lieu que l’on dit « sacré » parce que Dieu y est présent et pour lequel on est même prêt à mener des « guerres de religion ») pour être adoré car il est esprit (Jean 4.24). Les premiers l’ont bien compris, eux qui n’avaient ni églises ni temples mais qui se réunissaient dans les maisons pour adorer Dieu.

    La première tâche de la prédication des apôtres en milieu païen sera de dire que le Dieu Créateur, Unique, ne ressemble pas à des divinités faites par les mains des hommes. Il ne peut être servi de cette manière. Ils auront bien des difficultés à convaincre leurs interlocuteurs (Actes 17.22-31 ; 20.23-27 ; 14.8-18 cf. Romains 1.18-32).

    Aujourd’hui

    Les Juifs et les Musulmans ont conservé respectueusement ce commandement divin. Il n’y a pas d’image à vocation religieuse dans leur culte. On ne peut malheureusement pas en dire autant dans le christianisme d’aujourd’hui !

    Bien entendu, les responsables religieux qui encouragent ou tolèrent l’utilisation de statues ou d’images connaissent le commandement divin. Ils ont donc conçu un certain nombre de distinctions subtiles pour penser ne pas tomber sous le coup du commandement divin. A supposer que ces celles-ci soient justes, il est malheureusement évident que les « fidèles » ne font pas les mêmes nuances savantes lorsqu’ils embrassent l’icône ou qu’ils caressent la statue ou se prosternent devant elle.

    Vouloir être plus nuancé que notre Dieu qui nous interdit formellement toute représentation religieuse, c’est nécessairement s’écarter de sa volonté expresse et prendre un chemin déviant qui nous amène loin de lui dans une religiosité dont notre Seigneur ne veut pas. Elle est un blasphème contre lui !

    Nos images et nos statues ne sont pas toujours visibles

    Attention : il n’est pas besoin de se prosterner devant une statue pour enfreindre le deuxième commandement. Nos « images » de Dieu sont parfois invisibles mais quand même bien réelles !

    N’avons-nous pas tous et toujours la tentation de faire Dieu à notre image, d’imaginer Dieu d’une façon qui nous convienne mieux ?

    Quelques exemples

    Certains n’hésitent pas à dire (parfois souvent) ! « Le Seigneur m’a dit » ou « le Seigneur m’a montré ». Peut-être ont-ils raison car Dieu est vivant et se révèle encore. Mais il nous faut constater aussi que nous arrivons souvent à prendre notre propre désir pour la Parole de Dieu. Dieu devient ainsi notre alibi.

    Dans les années 60, on présentait Jésus comme le premier des hippies. Plus tôt, on avait fait de lui le premier communiste, ou le premier révolutionnaire. Encore aujourd’hui, certains ne retiennent de l’Évangile que les implications politiques ou sociales qui leur conviennent. Pour d’autres, le seul aspect qu’ils mettent en avant de Jésus est son pouvoir de guérison. Le message de certains prédicateurs de l’Évangile est parfois celui-ci : « Si vous êtes bénis par Dieu, il vous le montrera en vous donnant la richesse, la santé, la prospérité. Si vous êtes pauvre ou malade, c’est qu’il manque quelque chose à votre foi » ...

    Tous ces discours, toutes ces manières d’être s’inspirent, de près ou de loin, de l’Évangile. Mais ils ne sont pas l’Évangile. N’est-ce pas à chaque fois une manière de se servir de Dieu plutôt que de le servir ? N’est-ce pas présenter une caricature de Dieu qui l’offense ?

    Seule une lecture régulière de la Bible dans un esprit de prière et de soumission peut nous éviter de tomber dans le piège de faire Dieu à notre image.

    Dieu est un Dieu jaloux

    Cette déclaration de Dieu est un bon test pour savoir si nous acceptons ce que Dieu dit de lui-même ou si nous préférons ce que nous pensons de lui, l’image que nous nous en faisons.

    Bien entendu, cette « jalousie » de Dieu se démarque de nos jalousies qui sont nécessairement égocentriques et parfois hypocrites. Dans la Bible, la jalousie de Dieu est liée au fait que Dieu étant unique, il est exclusif. Nous n’avons pas le droit de le mélanger à un autre ou de le confondre avec un autre. Notons que c’est une caractéristique normale, même indispensable, de l’amour conjugal.

    Qui punit l’iniquité ... qui fait miséricorde

    Dieu ne punit pas les enfants à cause du péché de leurs parents (cf. Ézéchiel 18), sauf quand ils le reprennent à leur compte (ce qui malheureusement arrive fréquemment) et que ces péchés perpétrés produisent certaines conséquences sociales et physiques (nous ne le voyons hélas que trop souvent).

    La chose importante à souligner ici est que Dieu se caractérise davantage par sa miséricorde pour ceux qui l’aiment que par sa colère à l’encontre de ceux qui pèchent. Sa bonté surpasse infiniment en longueur de temps son courroux.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B., Grand Chancelier Prieural

    Source

    http://eglisecourbevoie.free.fr/v2/html/etudes/10cmdts.html


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