• * Le mélange de l’eau avec le vin

    La Commanderie de Saint-Léger poursuit ses travaux.

     Le mélange de l’eau avec le vin 

     * Le mélange de l’eau avec le vin

    Au cours de la messe (ou « Célébration de l’Eucharistie »), pourquoi le prêtre mélange-t-il un peu d’eau avec le vin ?

    Telle est la question à laquelle notre Frère Axel souhaite tenter de répondre grâce au fruit de ses  recherches !

    Mélanger l’eau avec le vin

    Ce geste liturgique n’a rien à voir avec l’expression « mettre de l’eau dans son vin » qui signifie tempérer son comportement ou calmer sa colère !

    Ce geste de mêler l’eau au vin trouve son origine dans l’usage pratique ancien, en Palestine, qui consistait à couper les vins forts avec un peu d’eau, lors des repas de fête. Mais il a été récupéré et couvert de significations symboliques par les Pères de l’Église.

    Dans le cadre de la célébration de l'Eucharistie, le vin liturgique, appelé « Saint Sang » ou encore « vin de messe » par les catholiques, est un vin utilisé dans la liturgie chrétienne et alors mélangé avec un peu d’eau.

     * Le mélange de l’eau avec le vin

    Un peu de symbolisme

    Ainsi, « plusieurs significations symboliques de ce geste ont été données : il rappelle l’union des deux natures – divine et humaine – dans la personne du Verbe incarné ; il évoque l’eau et le sang sortis du côté du Christ après sa mort sur la Croix » (cf. Jn 19,34). Enfin, « il exprime l’association des fidèles au sacrifice et à la vie du Christ rédempteur », relève le Dictionnaire de la Liturgie.

    Pour les orientaux, ce mélange symbolise les deux natures du Christ : l’eau de son humanité étant jointe au vin de sa divinité.

    Chez les latins, elle exprime davantage l’union de l’Église au sacrifice du Christ.

    Chez les Grecs, Dionysos semble être celui qui livra le secret du vin aux hommes. Il leur enseigna aussi la bonne manière de le boire, c'est-à-dire coupé d'eau, pour éviter que le chaos s'installe ici-bas.

    Chez les Romains, l'idée est attribuée à Bacchus lui- même, quoiqu'il fût le dieu du vin.

    Le prêtre catholique contemporain, quant à lui, ajoute un peu d’eau au vin en disant : « Comme cette eau se même au vin pour le sacrement de l’alliance, puissions- nous être unis à la divinité de celui-ci qui a pris notre humanité ».

    Tout d’abord, on se souviendra de l’eau et du sang qui ont coulé du côté du christ.

    L’eau nous rappelle le baptême et le sang nous rappelle l’eucharistie !

    L’eau se mélange au vin, ils ne font plus qu’un.

    L’eau symbolise aussi notre humanité qui est divinisée par le Christ.

    L’eau évoque aussi notre participation pleine et entière au sacrifice du Christ. Toute notre vie est ainsi offerte au seigneur.

    L'eau symbolise la nature humaine de Jésus mélangée avec la nature divine représentée par le vin de messe.

    Comprenons bien que cette larme d’eau représente chacun de nous, avec son humanité imparfaite. Une fois mélangée au vin, elle ne peut plus être individualisée mais nous savons qu’elle est là. Et ce vin, lui, deviendra le Sang du Christ.

    Le Christ n’exige pas de nous la perfection stérile d’une vie « sans faute ».

    Le salut qu’il nous offre tient compte de la faiblesse de notre condition.

     * Le mélange de l’eau avec le vin

    Christian Bobin, dans « L’éloignement du monde », écrit : « La sainteté a si peu à voir avec la perfection qu’elle en est le contraire absolu. La perfection est la petite sœur gâtée de la mort. La sainteté a le goût puissant de cette vie comme elle va – une capacité enfantine à se réjouir de ce qui est, sans rien demander d’autre. »

    « La sainteté est la ressemblance à Dieu que Jésus nous offre par la résurrection ».

    « Désormais, la force de Dieu agit dans ta faiblesse » dit le prêtre dans l’onction des malades.

    Nous participons pleinement et entièrement à ce grand mystère que nous célébrons dans la foi. Comme il est grand ce mystère de la foi !

    On peut donc comprendre que cette goutte d’eau qui se mêle au vin représente chacun de nous, uni au Christ dans son grand sacrifice offert pour le salut du monde.

     * Le mélange de l’eau avec le vin

    Pour conclure :

    Ce mélange a une grande valeur symbolique. Il rappelle le sacrifice du Christ qui, de son côté ouvert, laissa couler du sang et de l’eau (Jn 19,34).

    La messe est en effet le sacrifice de toute l’Église et cette petite goutte d’eau dans le calice : c’est nous !

    Quand on mêle l’eau au vin dans le calice, c’est le peuple qui ne fait plus qu’un avec le Christ, c’est la foule des croyants qui se joint et s’associe à celui en qui elle croit. Ainsi donc, quand on consacre le calice du Seigneur, on ne peut pas plus offrir l’eau toute seule que le vin tout seul !

    Si on n’offre que le vin, le sang du Christ se sépare de nous.

    S’il n’y a que de l’eau, c’est le peuple qui se sépare du Christ.

    Dieu s’est fait homme. Et, ce faisant, Il nous propose librement de nous unir à sa divinité. La relation qu'il nous propose dépasse celle du maître à son disciple.

    Jésus nous appelle maintenant ses « amis ». Alors, quand nous voyons le prêtre verser un peu d'eau dans le calice, ravivons notre désir de l'union au Christ, et disons en nous-même : « Seigneur, prends-moi, absorbe-moi comme l'eau est absorbée par le vin » !

    Synthèse de recherches proposée par Messire Gillion le fondateur (Frère Axel VDH), Chancelier de la Commanderie de Saint-Léger

    Bibliographie :

    Christian Bobin

    L’éloignement du monde

    Editions Lettres vives, 1993

     

    Dom Robert Le Gall

    Dictionnaire de la Liturgie

    Editions CLD, 2005


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