• Travail en séminaire à la Commanderie de Saint-Léger

     Le rosaire et le chapelet  

     * Le rosaire et le chapelet

    Souvent l’on se demande quelle est l’origine du Rosaire, sa différence avec le Chapelet et son utilité. Je vais tenter, ci-après, de vous apporter quelques précisions.

    L’origine du terme « chapelet » provient du fait qu’au Moyen Age, les communautés et les familles possédaient une statuette de la Vierge sur la tête de laquelle on déposait une couronne de roses. Cette coiffure florale a induit le mot chapeau, chapel en vieux français. Le soir, une prière était dite à partir de chaque rose, ce qui donnera également le nom de rosaire.

    On imagina alors de disposer sur un fil des grains de buis, d’olivier ou d’argent pour remplacer la série de fleurs plus fragile. Sainte Brigitte d’Irlande (6ème siècle) organisa autour de ces grains les prières du « Notre Père » et du « Je vous salue Marie » (à partir du texte biblique). Le sens du chapelet prit une tournure beaucoup plus mariale dès le 11ème siècle.

    En 1571, l’importance du rosaire va connaître une popularisation extraordinaire. Lorsque les Turcs menacent et que leur flotte, supérieure en nombre, se tient aux portes de l’Europe chrétienne, le pape Pie V engage toute la chrétienté à prier le chapelet pour repousser l’assaut musulman imminent. Confiant, il reçoit la vision de la victoire avant même qu’elle soit reconnue et annoncée. Tout l’Occident célèbre avec action de grâces le miracle de Lépante et le rosaire devient la prière du peuple chrétien.

    La prière du rosaire comporte quatre chapelets, composés chacun de cinq dizaines de grains. C’est un ensemble de prières successives dédiées à Marie, mère de Jésus, interrompues à intervalles réguliers par une prière à Dieu, Notre Père. Chaque série de grains est consacrée à la méditation d’un passage d’Évangile impliquant la Vierge Marie, en présence de son Fils.

    La dévotion du rosaire était déjà en usage chez les Cisterciens depuis le XIIème siècle et s’est développée au XIIIème siècle sous l’influence des Dominicains.

    Il n’existe sous sa forme actuelle qu’à partir du XIVème siècle.

    C’est pourquoi de nombreux tableaux de la Vierge du Rosaire présentent celle-ci offrant une rose ou un chapelet à saint Dominique, le fondateur de l’ordre des Dominicains.

     * Le rosaire et le chapelet

    Cette prière vise à nous faire entrer dans la vie de Marie, modèle du chrétien.

    Les prières récitées tout au long d’un chapelet sont les suivantes :

    - 1 - Le Signe de la Croix :

    Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

    Au début de chaque dizaine peuvent également être annoncées les mystères du Rosaire.

     * Le rosaire et le chapelet

    - 2 - Sur la croix : « le Credo » (ou « Je crois en Dieu »), appelé également « Le Symbole des Apôtres » (que l’on récite en fixant des yeux un crucifix) :

    Je crois en Dieu, le Père tout puissant, Créateur du ciel et de la terre, et en Jésus Christ son Fils unique Notre Seigneur, qui a été conçu en l’Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour, est ressuscité, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père Tout-Puissant d’où Il viendra juger les vivants et les morts. Je crois en l’Esprit-Saint Esprit, à la Sainte Église Catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair et à la vie éternelle. Amen.

    - 3 - Sur les gros grains isolés, le « Pater Noster » (ou « Notre Père ») :

    Notre Père, qui es au cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui, notre pain de ce jour et pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal. Amen.

    - 4 - Sur les petits grains en série de dix, l’Ave Maria (ou « Je vous salue Marie ») :

    Je vous salue Marie, pleine de grâce ! Le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

     * Le rosaire et le chapelet

    - 5 - À la fin d’une dizaine : le « Gloria » (ou « Gloire au Père ») :

    Gloire soit au Père (qu’on dit sur le gros grain qui suit)
    Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit.
    Au Dieu qui est, qui était et qui vient pour les siècles des siècles. Amen.

    ou

    Comme il était au commencement, maintenant et toujours, pour les siècles des siècles. Amen.

    Commentaire :

    Pour Jean-Paul II, l’objectif du Rosaire est avant tout de « contempler avec Marie le visage du Christ ». Cette contemplation fait appel à l’imagination, ce qu’Ignace de Loyola appelle une « composition de lieu » : il s’agit de reconstituer dans son imagination et de voir en esprit tel ou tel événement de la vie de Jésus. On recommande aux fidèles de prier chaque jour une fois le chapelet : soit un quart du rosaire. À chaque catégorie de mystère sont associés deux jours de la semaine, le dimanche faisant exception. En six jours on prierait deux fois le rosaire, et le dimanche, on prierait encore une catégorie de mystère, suivant le calendrier. Les autres jours de méditation peuvent aussi être modifiés en fonction du calendrier (par exemple, méditer les mystères glorieux les jours de fête et les mystère joyeux la veille).

    Pour conclure :

    Le chapelet ou le rosaire constituent ainsi une méditation de l'Évangile, l'accueil pour le croyant de la vie du Seigneur.

    Dans la récitation du chapelet, chaque mystère est annoncé ou médité, et suivi d'une dizaine de « Je vous salue Marie ».

    Le rosaire nous conduit sur les chemins de l’histoire. Il nous permet d’abord de rejoindre nos ancêtres dans la foi, de nous unir, dans la communion des saints, à leur confiance en Dieu, de porter les peines et les espoirs de nos compagnons de route sur cette terre.

    Pour reprendre ce que disait St Jean Paul II, je citerai : « Le rosaire m’a accompagné dans les temps de joie et dans les temps d’épreuves... Avec lui, j’ai toujours trouvé le réconfort ».

    Synthèse de recherches effectuées par Messire Gillion le fondateur,

    Frère Axel, Chancelier de la Commanderie de Saint-Léger,

    et mise en page par le Frère André, Grand Chancelier Prieural

     


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     L’Acte de contrition 

     * L'Acte de contrition

    L'Acte de contrition est une prière catholique exprimant le repentir, la contrition. Il s’agit d’une prière de dévotion catholique permettant d’exprimer le regret de sa faute et le désir de pénitence devant Dieu. Fortement associé au sacrement de réconciliation, il peut toutefois être récité en privé ou collectivement en reconnaissance de nos péchés. « Heureux l'homme dont la faute est enlevée, et le péché remis ! » (Psaumes 32).

    Nous sommes pécheurs mais nous ne sommes pas condamnés à rester prisonniers de nos péchés. Jésus est mort pour les racheter. L’Acte de contrition permet de les déposer au pied de sa croix. Il est ainsi intimement lié à l’acte de foi, l’acte de charité et à l’acte d’espérance car en demandant la grâce du pardon, nous demandons également à Dieu – avec foi et espérancela force et le courage de faire pénitence et de ne plus commettre cette faute.

    «C'est ainsi, je vous le dis, qu'il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n'ont pas besoin de repentir» (Luc 15, 7).

    Sans arrêt, Dieu remet les péchés, relève l’homme pécheur et invite à la conversion des cœurs pour construire une humanité réconciliée.

    Il n’est pas venu pour juger le monde mais le sauver.

    Nous recevons ce cadeau lors du baptême et nous le renouvelons à chaque confession auprès d’un prêtre envoyé pour pardonner les péchés. Le sacrement du pardon est un nouveau baptême. Le pécheur y est ressuscité, le prêtre (qui se confesse aussi par ailleurs) le rétablit dans la communion de l’Église.

     * L'Acte de contrition

    Dans la religion catholique, selon la théologie thomiste, la contrition est « une douleur voulue de nos péchés jointe à la résolution de nous confesser et de donner satisfaction ». Celle-ci implique « une double douleur, une douleur de raison qui est la détestation du péché qu’on a commis, et une douleur de sensibilité qui est la conséquence de la première. »

    Dieu dit en évoquant les qualités des serviteurs du Tout Miséricordieux : « Qui n’invoquent pas d’autre dieu avec Dieu et ne tuent pas la vie que Dieu a rendu sacrée, sauf à bon droit ; qui ne commettent pas de fornication, car quiconque fait cela encourra une punition. Et le châtiment lui sera doublé, au Jour de la Résurrection, et il y demeurera éternellement couvert d’ignominie ».

    Ainsi, il est demandé aux serviteurs du Tout Miséricordieux de se repentir si jamais ils commettaient un péché parmi les péchés majeurs tels que les péchés évoqués dans ce verset. En effet, les péchés mineurs sont absouts par la prière, le jeûne, l’aumône, l’éloignement des péchés majeurs. « Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte » (4 :31).

    Par contre, les péchés majeurs, seul le repentir sincère peut les absoudre. Dieu dit : « Sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne œuvre ; ceux-là, Dieu changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Dieu est Pardonneur et Miséricordieux, et quiconque se repent et accomplit une bonne œuvre, c’est vers Dieu qu’aboutira son retour » (25 :70).

     * L'Acte de contrition

    Saint Thomas précise : « Le pénitent ne peut jamais être certain que sa contrition soit suffisante pour la rémission de la faute et de la peine et, par conséquent, il est tenu de se confesser et de satisfaire. Il y est d’autant plus tenu que la contrition n’est pas vraie si elle n’inclut pas la résolution de se confesser, résolution qui doit aboutir à une confession effective, à raison aussi du précepte obligeant à la confession. »

     * L'Acte de contrition

    Confession publique ou confession privée ?

    La confession est un acte de pénitence consistant à reconnaître ses péchés devant les autres fidèles (confession publique) ou devant un prêtre (confession privée).

    Dans ce sens, la confession est un sacrement pour les Églises catholique, orthodoxes et vieilles orientales. Elle est individuelle et privée. A son issue, le prêtre accorde ou non l'absolution, c'est-à-dire le pardon et la rémission des péchés du fidèle. Ce pouvoir lui est conféré en vertu de la succession apostolique. Le prêtre est tenu au secret pour tout ce qui lui a été révélé au cours de la confession. L’épikie (mot d'origine grecque, qui fait référence à la vertu de justice, et qui renvoie à l'idée d'être juste au-delà de la loi) qui consiste à suivre l’esprit contre la lettre de la loi, ne s'applique pas à la loi du secret de la confession.

    La confession sacramentelle n'est obligatoire au pardon des péchés post-baptismaux que dans l'Église romaine.

    La confession n'a de sens qu'accompagnée de repentir.

    Plus précisément, la confession des péchés est l'une des quatre étapes du sacrement de pénitence et de réconciliation

    • Examen de conscience, accompagné de repentir
    • Confession des péchés
    • Absolution par le prêtre
    • Satisfaction (ou pénitence)

    « Le soir de Pâques, le Seigneur Jésus se montra à ses Apôtres et leur dit : ’’Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus’’ »  (Jean 20, 22-23).

     * L'Acte de contrition

    Le pardon des péchés commis après le Baptême est accordé par un sacrement propre appelé sacrement de la conversion, de la confession, de la pénitence ou de la réconciliation.

    Qui pèche blesse l’honneur de Dieu et son amour, sa propre dignité d’homme appelé à être fils de Dieu et le bien-être spirituel de l’Église dont chaque chrétien doit être une pierre vivante.       

    Aux yeux de la foi, aucun mal n’est plus grave que le péché et rien n’a de pires conséquences pour les pécheurs eux-mêmes, pour l’Église et pour le monde entier.       

    Revenir à la communion avec Dieu après l’avoir perdue par le péché, est un mouvement né de la grâce du Dieu plein de miséricorde et soucieux du salut des hommes. Il faut demander ce don précieux pour soi-même comme pour autrui.

    Le mouvement de retour à Dieu, appelé conversion et repentir, implique une douleur et une aversion vis-à-vis des péchés commis, et le propos ferme de ne plus pécher à l’avenir. La conversion touche donc le passé et l’avenir ; elle se nourrit de l’espérance en la miséricorde divine.

     * L'Acte de contrition

    Le sacrement de la Pénitence est constitué par l’ensemble des trois actes posés par le pénitent, et par l’absolution du prêtre. Les actes du pénitent sont : le repentir, la confession ou manifestation des péchés au prêtre et le propos d’accomplir la réparation et les œuvres de réparation.

    Le repentir (appelé aussi contrition) doit être inspiré par des motifs qui relèvent de la foi. Si le repentir est conçu par amour de charité envers Dieu, on le dit "parfait" ; s’il est fondé sur d’autres motifs, on le qualifie d’ "imparfait".

    Celui qui veut obtenir la réconciliation avec Dieu et avec l’Église, doit confesser au prêtre tous les péchés graves qu’il n’a pas encore confessés et dont il se souvient après avoir examiné soigneusement sa conscience.

    Sans être en soi nécessaire, la confession des fautes vénielles est néanmoins vivement recommandée par l’Église.

    Le confesseur propose au pénitent l’accomplissement de certains actes de "satisfaction" ou de "pénitence", en vue de réparer le dommage causé par le péché et de rétablir les habitudes propres au disciple du Christ. 

    Seuls les prêtres qui ont reçu de l’autorité de l’Église la faculté d’absoudre peuvent pardonner les péchés au nom du Christ.

    Les effets spirituels du sacrement de Pénitence sont :         

    • la réconciliation avec Dieu par laquelle le pénitent recouvre la grâce ;
    • la réconciliation avec l’Église ;
    • la remise de la peine éternelle encourue par les péchés mortels ;
    • la remise, au moins en partie, des peines temporelles, suites du péché ;
    • la paix et la sérénité de la conscience, et la consolation spirituelle ;
    • l’accroissement des forces spirituelles pour le combat chrétien.

    La confession individuelle et intégrale des péchés graves suivie de l’absolution demeure le seul moyen ordinaire pour la réconciliation avec Dieu et avec l’Église.

    Par les indulgences les fidèles peuvent obtenir pour eux-mêmes et aussi pour les âmes du Purgatoire, la rémission des peines temporelles, suites des péchés.

    La contrition parfaite compte plusieurs degrés : du premier degré, où l’on ne regrette de cette façon que les péchés mortels ; jusqu’au degré où l’on regrette même nos imperfections. Mais peu importe le degré, si le motif est l’amour de Dieu, il s’agit de contrition parfaite et, par conséquent, ses effets essentiels sont produits dans l’âme.

    Il n’est pas nécessaire de "ressentir" cette contrition de façon sensible. Quelqu’un peut être remué à en pleurer, et être rempli de haine contre son péché en considérant que celui-ci lui a mérité l’enfer. Et pourtant cette contrition ne sera qu’imparfaite, parce qu’elle n’a comme motif que la crainte des châtiments.

    Par contre si, dans notre cœur et notre volonté, nous considérons avec horreur et haine notre péché qui outrage Dieu, précisément parce qu’il offense Dieu, alors notre contrition est parfaite, à cause de la perfection du motif, bien que notre sensibilité ne soit nullement émue.

    En somme, il suffit d’avoir "du cœur" pour être capable de produire un acte de contrition parfaite.

    Bien sûr, nous ne pouvons pas avoir la certitude absolue d’avoir vraiment eu cette contrition parfaite. Dans le doute, au moment de faire la communion spirituelle, demandons à Dieu, en toute simplicité, de venir en nous par sa grâce ‟si nous sommes en état de le recevoir, et si ce n’est pas le cas, de nous aider à avoir la contrition parfaite”. Dieu est sensible à notre bonne volonté.

    Celui qui ne se repend pas va, avec le temps, commettre des péchés de manière tout à fait normale et inconsciente. Cette situation peut même aller jusqu’à mettre en péril la croyance de l’individu. La solution face à ce danger réside dans le repentir sincère. Le repentir sincère consiste à regretter ses péchés apparents et cachés et à demander pardon pour toutes les erreurs commises avec le cœur ou le corps. Mais il faut tout d’abord avoir le courage et l’envie sincère de se repentir. Ensuite, il faut s’en donner les moyens et essayer de racheter ses erreurs. Le repentir doit en plus avoir lieu avant la confrontation avec la mort.

    Verset à mémoriser : « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils ont à se repentir » (Actes 17:30).

    Pour nous aider dans notre examen de conscience, nous avons ceux préparés dans nos missels qui sont en général assez bien faits ; ou nous avons encore la possibilité de parcourir un peu les dix commandements ; ou encore de regarder les péchés que nous avons commis contre Dieu, contre nous-mêmes ou contre notre prochain.

     * L'Acte de contrition

    Que sainte Marie Madeleine, que l'Église range dans la catégorie des pénitentes, soit pour nous un exemple ; qu'elle nous aide à verser des larmes, c'est-à-dire à prendre conscience de la laideur du péché, de nos péchés, afin que nous puissions entendre, nous aussi un jour, Notre Seigneur dire de nous : « ses péchés lui sont remis car il a beaucoup aimé. »

     * L'Acte de contrition

    Pour conclure, je rappellerai, simplement, l’acte de contrition tel qu’il est rédigé dans la dernière version du Catéchisme (Référence : Catéchisme de l’Église catholique, collection « Documents d’Église », Coédition Bayard – Cerf – Fleurus-Mame, 2012 / 848 pages) :

    « Mon Dieu, j'ai un très grand regret de Vous avoir offensé, parce que Vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que le péché Vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de Votre sainte grâce, de ne plus Vous offenser et de faire pénitence. »

    Synthèse de recherches proposée par Messire Gillion le fondateur (Frère Axel VDH), Chancelier de la Commanderie de Saint-Léger


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     Le Saint Sacrement 

     * Le Saint Sacrement

    Un petit rappel en guise d’introduction :

    Les sept sacrements

     * Le Saint Sacrement                                     * Le Saint Sacrement

    Dans l’Évangile, Jésus nous a dévoilé deux sacrements : le Baptême et l’Eucharistie.

    Tout d’abord, Jésus a été baptisé par Jean le Baptiste dans le Jourdain puis, il a baptisé à son tour ses disciples. Ensuite, Jésus a institué l’Eucharistie lors de la Cène. La Cène est le dernier repas pris avec ses disciples la veille de sa mort. Il prit alors du vin et du pain, les bénit, et les donna à ses disciples en disant « Ceci est mon corps livré pour vous. Ceci est mon sang versé pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. »

     * Le Saint Sacrement

    Plus tard, l’Église catholique en a progressivement reconnu cinq autres (soit sept au total) : le Baptême, où le chrétien devient enfant de Dieu ; la Confirmation, où le baptisé devient témoin de l’Évangile ; l’Eucharistie, qui est la communion la plus intime avec le mystère pascal ; le Mariage et l’Ordination, qui sanctifient la croissance de l’être humain ; l’Onction des malades, qui représente un soutien dans la maladie ; et la Réconciliation, permettant en tout temps de se tourner vers Dieu et de renouer l’alliance avec Lui.

    Il existe trois niveaux de sacrements : les sacrements de l’initiation, par lesquels nous devenons chrétiens, les sacrements de l’engagement et les sacrements de la guérison.

    Ce sujet - « Les sacrements » - a été largement développé et mis en page par notre Frère André B. :  Lien vers cette page

     * Le Saint Sacrement

    Mais le mot « sacrement » revêt un autre sens lorsqu’il est précédé du qualificatif « saint ».

    Le Saint Sacrement

     * Le Saint Sacrement

    Il représente l'eucharistie dans la religion catholique. Il s'agit d'un acte rituel, réalisé pendant une messe le plus souvent, lors duquel les croyants reçoivent la sanctification par le sang et le corps du Christ (représentés de façon symbolique avec l'Ostie).

    La fête du Saint-Sacrement également appelée « Fête-Dieu », est une fête qui affirme et honore la présence réelle de Jésus-Christ dans le pain et le vin consacrés pendant la messe. La Fête du Saint-Sacrement est célébrée le 2ème dimanche après la Pentecôte et a été instituée au Moyen-Âge pour commémorer la présence de Jésus-Christ dans le sacrement de l’Eucharistie.

    Le pape Urbain IV en 1264 rendit la fête du Saint-Sacrement obligatoire pour l’Église universelle, mais cette fête a eu de la peine à s’imposer chez les évêques et les théologiens. Puis elle est devenue une fête très populaire, très célèbre en Espagne.

    Elle a été supprimée dans les pays protestants, mais cependant gardée par l’Église anglicane. Cette fête était appelée « Fête  du Corpus Christi » ou « Fête du Saint-Sacrement ». Le nom de Fête-Dieu n’existe qu’en français.

    Le pape Jean XXII en 1318 a ordonné de porter l’Eucharistie, le jour de la Fête du Saint-Sacrement (Fête-Dieu), en cortège solennel dans les rues et sur les chemins pour les sanctifier et les bénir. C’est à ce moment qu’apparaît l’ostensoir. Elle se répand dans tout l’occident aux XIVème et XVème siècles.

     * Le Saint Sacrement

    Le Concile de Trente (1515-1563) approuve cette procession de la Fête-Dieu qui constitue une profession publique de foi en la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Le défilé du Saint-Sacrement est encore très populaire en Italie et en Espagne. Mais en France, la procession de la Fête-Dieu se fait plus rarement, sauf dans de nombreux villages du Pays Basque.

    Un prêtre portait l’Eucharistie dans l’ostensoir sous un dais (baldaquin) souvent tenu par quatre personnes. Au reposoir, l’officiant encensait l’eucharistie et bénissait le peuple avec l’ostensoir.

     * Le Saint Sacrement

    L’ostensoir est un objet liturgique destiné à contenir l’hostie consacrée, à l’exposer à l’adoration des fidèles et à les bénir.

    Le reposoir de la procession de la Fête-Dieu est un temps fort de l’adoration du Saint-Sacrement. Le cortège de la Fête Dieu fait une station à un reposoir, sorte d’autel décoré ou couvert de fleurs.

     * Le Saint Sacrement

    La date de la Fête du Corps et du Sang du Christ (fête de Corpus Christi), comme la date de la Fête du Saint-Sacrement ou la date de la Fête-Dieu, est en principe le jeudi qui suit la fête de la Sainte-Trinité c’est-à-dire soixante jours après Pâques.

    Mais en France, depuis le concordat de 1801 et dans plusieurs pays, la Fête du Corps et du Sang du Christ a été repoussée au dimanche qui suit la Sainte-Trinité en vertu d’un indult papal pour permettre la participation de tous les fidèles.   

    En effet ce jeudi n’est pas un jour férié en France alors qu’il l’est dans certains pays comme la Belgique, la Suisse, certaines parties de l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, l’Espagne.

    Les chrétiens croient en la présence réelle de Dieu dans l’hostie consacrée.    

     * Le Saint Sacrement

    A la messe, lorsque les paroles du Christ ont transformé le pain et le vin en son Corps et son Sang, Dieu est là.

     * Le Saint Sacrement

    Depuis le Moyen Âge, les chrétiens adorent le Saint-Sacrement en dehors de la messe. Il s’agit d’adorer Dieu qui est là devant nous, de se laisser enseigner par cette présence et, si l’Esprit Saint nous l’inspire, de lui dire notre amour en lui révélant le fond de notre cœur.

    Le Saint-Sacrement, c'est tout simplement le Christ présent dans l'hostie consacrée pendant la messe et non consommée. Cette présence n'est pas symbolique mais véritable. Elle est présence active, offerte, c'est le visage de Dieu. Catholiques et orthodoxes s'accordent pour reconnaître dans le pain et le vin de la messe le Corps et le Sang du Christ.

    Le Concile Vatican II a voulu revenir à une conception différente de l'Eucharistie. C'est un mémorial, un repas, un sacrifice. Il a voulu signifier que Jésus n'est pas « prisonnier du tabernacle » et qu'il est aussi présent dans sa Parole (Bible) et à l'intérieur de chacun.

    Le but des sacrements est identique à celui de la Parole.

    La Parole a pour but de fortifier notre foi. Elle passe par nos oreilles et entre dans notre cœur. Les sacrements annoncent visiblement le même message qui passe par nos yeux ou par notre bouche. Le but des deux outils est identique, celui de nous faire regarder au sacrifice de Jésus-Christ et de diriger notre foi vers lui seul.

    Les sacrements ne représentent pas ma foi, mais ils sont là pour conduire ma foi au sacrifice de Jésus-Christ. Ils ne se limitent pas à représenter extérieurement ce qui s’est déjà produit intérieurement en moi au moment de ma conversion.

    Ils représentent et attestent ce que Dieu a promis de faire en moi tout au long de ma vie, jusqu’à la fin. La signification de notre baptême et de la cène s’étend à notre vie entière. Ils nous sont donc utiles et profitables tous les jours de notre vie. Le baptême et la cène sont des appels de Dieu qui nous sont adressés personnellement pour que nous mettions constamment notre foi en Jésus-Christ, dans ses promesses de purification et de vie nouvelle. Voilà pourquoi l’apôtre Paul fait mention de notre baptême dans le contexte de notre sanctification progressive.

    Si nous n’avons pas la foi, les sacrements ne nous seront d’aucune utilité. Si le message proclamé visiblement par les sacrements n’est pas reçu dans une humble foi, leur effet positif sera nul. Nos yeux verront. L’eau coulera sur notre corps. Nous mangerons le pain et boirons le vin, mais sans la foi, tout cela ne nous servira à rien. Pourtant, même alors, les sacrements eux-mêmes demeurent vrais. Leur validité ne repose pas sur nous, mais sur la fidélité de Dieu.

    Quelle que soit notre attitude, cela ne change rien à ce que le Seigneur signifie et scelle dans les sacrements. Dieu est sérieux lorsqu’il nous fait ses promesses !

    Il ne nous trompe pas et il ne nous décevra jamais ! Sauf que si nous prenons part aux sacrements en refusant de croire en lui, nous nous moquons de lui et nous employons les sacrements pour notre condamnation. « Celui qui mangera le pain et boira la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur » (1 Co 11.27).

    Souvent, notre attention se porte sur nous-mêmes ou sur les autres. Nous oscillons entre deux attitudes. Dans un cas, nous sommes portés à regarder à nous-mêmes et à nos mauvaises actions. Nous nous sentons alors facilement coupables. Dans l’autre cas, c’est l’inverse, nous nous pensons corrects et justes. Il nous est alors facile de nous estimer supérieurs à nos frères et sœurs, de voir leurs péchés et de les critiquer.

    Détournons donc notre regard de nous-mêmes, ou des autres, et portons plutôt notre attention sur ce que nous annonce oralement la Parole de Dieu et sur ce que nous confirment visiblement les deux outils dont se sert le Saint-Esprit, car les deux sacrements nous font tourner nos regards vers Jésus-Christ et son sacrifice parfait, afin que nous mettions notre foi en lui. Jésus-Christ est l’Auteur de notre foi et celui qui la mène à la perfection.

    Laissons le Saint-Esprit agir dans nos vies. Servons-nous humblement de la Parole et des sacrements. Le Seigneur fait passer son message par nos oreilles, par nos yeux et par notre bouche pour produire et fortifier la foi dans notre cœur. Ne soyons pas remplis de nous-mêmes et de notre propre justice.

    Regardons Jésus-Christ avec humilité et reconnaissance pour le don de sa parfaite justice. Ne soyons pas non plus abattus par la crainte ou le découragement. Regardons à lui avec joie et espérance. Il nous a donné les outils de la Parole, du Baptême et de la Cène. Quelle richesse nous avons !

    Petite évocation

     * Le Saint Sacrement

    Dans les années 1673 - 1675, le Christ révéla la profondeur de son amour pour les hommes à une jeune religieuse visitandine de Paray-le-Monial, Marguerite-Marie Alacoque. Il lui montra son cœur et la chargea d’obtenir l’institution d’une fête en son honneur. Ce sera à la chapelle de la Visitation à Paray-le-Monial que Marguerite-Marie Alacoque adorera le Saint-Sacrement.

    Marguerite-Marie Alacoque, en religion sœur Marguerite-Marie, née le 22 juillet 1647 à Verosvres, petit village de Bourgogne et morte le 17 octobre 1690 à Paray-le-Monial, était une religieuse de l’ordre de la Visitation, mystique et inspiratrice du culte du Sacré-Cœur de Jésus et reconnue sainte par l'Église catholique. Elle a été béatifiée en 1864, puis canonisée en 1920, et sa fête a été fixée au 16 octobre ».

    Le Christ avait chargé Marie-Marguerite de propager la dévotion à son Sacré-Cœur et pour récompenser celles et ceux qui l’adoreraient régulièrement. Il fit don de ces douze promesses, qui sont comme les douze fruits du Saint-Sacrement :

    1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état.
    2. Je mettrai la paix dans leur famille.
    3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.
    4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.
    5. Je répandrai d'abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.
    6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l'océan infini de la miséricorde.
    7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.
    8. Les âmes ferventes s'élèveront à une grande perfection.
    9. Je bénirai même les maisons où l'image de mon Cœur sera exposée et honorée.
    10. Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.
    11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, et il n'en sera jamais effacé.
    12. Je te promets, dans l'excès de la miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu'ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, et que mon Cœur rendra leur asile assuré à cette heure dernière.

     * Le Saint Sacrement

    En conclusion

    La finalité des sacrements est l'union avec Dieu, autrement dit le fait de pouvoir vivre à la suite du Christ le mystère pascal.

    Chaque sacrement comporte 3 dimensions : un symbole et ce que le signe et la parole expriment. Les sacrements se vivent à la maison et se célèbrent à l'église. Nous croyons fermement que Dieu est présent dans nos vies et que l'on fait sa rencontre tous les jours.

    L'adoration eucharistique en dehors de la messe prolonge et intensifie ce qui est réalisé durant la célébration liturgique elle-même. Elle vise plus particulièrement à entretenir une relation d'intime amitié avec le Christ.

    Le père de Foucauld a beaucoup prié auprès du tabernacle.

    Les Petits Frères et les Petites Sœurs de Jésus ont gardé cette habitude et leurs oratoires sont des lieux d'intense prière.

    C'est vrai qu'aujourd'hui de nombreuses paroisses remettent en vigueur l'adoration du Saint-Sacrement et que beaucoup y trouvent de vraies joies spirituelles. Il serait toutefois dommage que cette adoration soit déconnectée d'une célébration eucharistique. Elle devrait en être le prolongement et non un but en soi.

    La puissance du Saint Sacrement est difficilement compréhensible par de petits mortels comme nous. Nul en ce bas monde ne peut l’expliquer. Le cerveau des humains ne peut imaginer la grandeur de Dieu. Intoxiqués par l’argent, le pouvoir, le matériel, et aveuglés par l’orgueil, nos élites marchent dans le noir total, mais un jour, peut-être, verront-ils la Lumière et la Vérité !

    Synthèse de recherches proposée par Messire Gillion le fondateur (Frère Axel VDH),

    Chancelier de la Commanderie de Saint-Léger


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  • La Commanderie de Saint-Léger poursuit ses travaux.

     Le mélange de l’eau avec le vin 

     * Le mélange de l’eau avec le vin

    Au cours de la messe (ou « Célébration de l’Eucharistie »), pourquoi le prêtre mélange-t-il un peu d’eau avec le vin ?

    Telle est la question à laquelle notre Frère Axel souhaite tenter de répondre grâce au fruit de ses  recherches !

    Mélanger l’eau avec le vin

    Ce geste liturgique n’a rien à voir avec l’expression « mettre de l’eau dans son vin » qui signifie tempérer son comportement ou calmer sa colère !

    Ce geste de mêler l’eau au vin trouve son origine dans l’usage pratique ancien, en Palestine, qui consistait à couper les vins forts avec un peu d’eau, lors des repas de fête. Mais il a été récupéré et couvert de significations symboliques par les Pères de l’Église.

    Dans le cadre de la célébration de l'Eucharistie, le vin liturgique, appelé « Saint Sang » ou encore « vin de messe » par les catholiques, est un vin utilisé dans la liturgie chrétienne et alors mélangé avec un peu d’eau.

     * Le mélange de l’eau avec le vin

    Un peu de symbolisme

    Ainsi, « plusieurs significations symboliques de ce geste ont été données : il rappelle l’union des deux natures – divine et humaine – dans la personne du Verbe incarné ; il évoque l’eau et le sang sortis du côté du Christ après sa mort sur la Croix » (cf. Jn 19,34). Enfin, « il exprime l’association des fidèles au sacrifice et à la vie du Christ rédempteur », relève le Dictionnaire de la Liturgie.

    Pour les orientaux, ce mélange symbolise les deux natures du Christ : l’eau de son humanité étant jointe au vin de sa divinité.

    Chez les latins, elle exprime davantage l’union de l’Église au sacrifice du Christ.

    Chez les Grecs, Dionysos semble être celui qui livra le secret du vin aux hommes. Il leur enseigna aussi la bonne manière de le boire, c'est-à-dire coupé d'eau, pour éviter que le chaos s'installe ici-bas.

    Chez les Romains, l'idée est attribuée à Bacchus lui- même, quoiqu'il fût le dieu du vin.

    Le prêtre catholique contemporain, quant à lui, ajoute un peu d’eau au vin en disant : « Comme cette eau se même au vin pour le sacrement de l’alliance, puissions- nous être unis à la divinité de celui-ci qui a pris notre humanité ».

    Tout d’abord, on se souviendra de l’eau et du sang qui ont coulé du côté du christ.

    L’eau nous rappelle le baptême et le sang nous rappelle l’eucharistie !

    L’eau se mélange au vin, ils ne font plus qu’un.

    L’eau symbolise aussi notre humanité qui est divinisée par le Christ.

    L’eau évoque aussi notre participation pleine et entière au sacrifice du Christ. Toute notre vie est ainsi offerte au seigneur.

    L'eau symbolise la nature humaine de Jésus mélangée avec la nature divine représentée par le vin de messe.

    Comprenons bien que cette larme d’eau représente chacun de nous, avec son humanité imparfaite. Une fois mélangée au vin, elle ne peut plus être individualisée mais nous savons qu’elle est là. Et ce vin, lui, deviendra le Sang du Christ.

    Le Christ n’exige pas de nous la perfection stérile d’une vie « sans faute ».

    Le salut qu’il nous offre tient compte de la faiblesse de notre condition.

     * Le mélange de l’eau avec le vin

    Christian Bobin, dans « L’éloignement du monde », écrit : « La sainteté a si peu à voir avec la perfection qu’elle en est le contraire absolu. La perfection est la petite sœur gâtée de la mort. La sainteté a le goût puissant de cette vie comme elle va – une capacité enfantine à se réjouir de ce qui est, sans rien demander d’autre. »

    « La sainteté est la ressemblance à Dieu que Jésus nous offre par la résurrection ».

    « Désormais, la force de Dieu agit dans ta faiblesse » dit le prêtre dans l’onction des malades.

    Nous participons pleinement et entièrement à ce grand mystère que nous célébrons dans la foi. Comme il est grand ce mystère de la foi !

    On peut donc comprendre que cette goutte d’eau qui se mêle au vin représente chacun de nous, uni au Christ dans son grand sacrifice offert pour le salut du monde.

     * Le mélange de l’eau avec le vin

    Pour conclure :

    Ce mélange a une grande valeur symbolique. Il rappelle le sacrifice du Christ qui, de son côté ouvert, laissa couler du sang et de l’eau (Jn 19,34).

    La messe est en effet le sacrifice de toute l’Église et cette petite goutte d’eau dans le calice : c’est nous !

    Quand on mêle l’eau au vin dans le calice, c’est le peuple qui ne fait plus qu’un avec le Christ, c’est la foule des croyants qui se joint et s’associe à celui en qui elle croit. Ainsi donc, quand on consacre le calice du Seigneur, on ne peut pas plus offrir l’eau toute seule que le vin tout seul !

    Si on n’offre que le vin, le sang du Christ se sépare de nous.

    S’il n’y a que de l’eau, c’est le peuple qui se sépare du Christ.

    Dieu s’est fait homme. Et, ce faisant, Il nous propose librement de nous unir à sa divinité. La relation qu'il nous propose dépasse celle du maître à son disciple.

    Jésus nous appelle maintenant ses « amis ». Alors, quand nous voyons le prêtre verser un peu d'eau dans le calice, ravivons notre désir de l'union au Christ, et disons en nous-même : « Seigneur, prends-moi, absorbe-moi comme l'eau est absorbée par le vin » !

    Synthèse de recherches proposée par Messire Gillion le fondateur (Frère Axel VDH), Chancelier de la Commanderie de Saint-Léger

    Bibliographie :

    Christian Bobin

    L’éloignement du monde

    Editions Lettres vives, 1993

     

    Dom Robert Le Gall

    Dictionnaire de la Liturgie

    Editions CLD, 2005


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  • La Commanderie de Saint-Léger poursuit ses travaux.

        Le Signe de Croix  

    Que signifie ce geste quand nous faisons le « Signe de la Croix » ?

    Telle est la question principale à laquelle va tenter de répondre notre bien-aimé Frère Axel.

     * Le Signe de Croix

    Signification

    Le Signe de Croix est un beau signe à effectuer lentement et avec un grand respect.

    Pourquoi ?

    Jésus a mis son corps sur la croix. A ton tour, tu peux mettre la croix sur ton corps !

     

    En faisant le Signe de la Croix, je commence par dire « Au nom du père et du fils ».

    C’est la partie verticale du signe.

    On représente souvent la vie chrétienne par la croix.

    Le plan vertical, c’est le baptême qui fait de nous des fils, des filles de Dieu.

    Le jour de notre baptême, nous avons reçu en nous, tout l’amour de Dieu et notre Père du ciel a dit : « Voici mon fils ou ma fille bien-aimée en qui j’ai mis tout mon amour »

    Ensuite je dis : « Et du Saint-Esprit, Amen ».

    Le plan horizontal avec le Christ crucifié, les bras grands ouverts, c’est l’évocation du sacrement de la Confirmation.

    Avec la force du Saint-Esprit, nous sommes appelés à ouvrir nos bras pour être au service de nos frères et sœurs, là où le Seigneur nous envoie !

    Le Signe de la Croix marque l'adhésion à la foi et au mystère de la sainte Trinité, c'est-à-dire l'unité de trois personnes en un seul Dieu : Père, Fils (Jésus-Christ) et Saint-Esprit rappelée par l'énoncé. Mais la symbolique des doigts utilisés l'évoque aussi : les trois doigts évoquent la Trinité et les deux doigts les deux natures du Christ : divine et humaine.

     * Le Signe de Croix

     

    Comment bien faire le Signe de Croix ?

    Bien qu’il existe plusieurs manières de faire le Signe de Croix, voici la plus fréquente dans le rite romain. Avec sa main droite, on commence par se toucher le front en disant « Au nom du Père », puis on descend jusqu’au milieu de la poitrine en disant «et du Fils», et de l’épaule gauche à la droite en disant « et du Saint-Esprit, Amen. ».

    Du front à la poitrine, à l’épaule gauche à l’épaule droite, le Signe de Croix n’est pas un geste de piété automatique, encore moins un réflexe de superstition. Il exprime un message symbolique et existentiel venant tout droit de la Tradition biblique.

    Ce geste d’appartenance à la foi chrétienne se pratique dans le monde catholique, orthodoxe et protestant (anglicans et luthériens).

     * Le Signe de Croix

    Origine du Signe de Croix

    À l’origine, bien des siècles avant Jésus, on avait l’habitude en terre d’Israël de tracer sur le front un signe de bénédiction divine en forme de +, ancienne graphie du tav, la dernière lettre de l’alphabet hébraïque désignant le T de Torah.

    La Torah est bienfaisante dans la vie des hommes. Elle est chemin vers Dieu. Or, que dit la prophétie messianique d’Ezéchiel ? (Ez 9.4-6) : « Passe par le milieu de la ville et marque d’un tav le front des hommes ! ».

    Jésus lui-même a sans doute fait ce geste de bénédiction. Nous l’aurions spontanément interprété comme « signe de croix », alors qu’il s’agissait de l’onction traditionnelle en forme de tav (vingt-deuxième et dernière lettre de l’alphabet hébreu), signifiant l’importance vitale de la Torah pour devenir juste devant Dieu.

    N’oublions pas l’affirmation initiale de Jésus lui-même : « Je ne suis pas venu abolir la Torah, mais l’accomplir » (Mt 5.17).

    Les premiers disciples de Jésus superposent donc le sens de la mort-résurrection de leur rabbi au signe de bénédiction qu’ils pratiquent déjà. Ils considèrent en effet Jésus comme une Torah vivante, le Verbe de Dieu incarné, pleinement manifesté dans le don de lui-même au Golgotha, suite à la condamnation romaine.

    Tertullien (160-220) a écrit : « Au début et à la fin de toutes nos activités, nous nous marquons le front avec le Signe de la Croix… ».

    À l’époque des persécutions romaines, des juifs et des chrétiens étaient mis à mort pour leur refus de diviniser le pouvoir impérial. Une épitaphe du 2ème siècle évoque cette résistance de « tout un peuple qui a le sceau brillant au front » (Abercius).

     * Le Signe de Croix

    La logique spirituelle derrière le Signe de Croix

    On comprend ainsi la logique spirituelle qui anime les croyants dans le geste du signe de croix déployé avec la main droite :

    • Le front, siège de la pensée,
    • La poitrine, lieu de la santé physique et du cœur,
    • Et les épaules de la gauche à la droite, représentant la force de vivre et l’activité quotidienne.

    Verticalité et horizontalité manifestent également la destination cosmique aux quatre horizons de la Parole de Dieu ainsi que son application intégrale à tous les aspects de notre humanité.

    Le geste du signe de la croix de haut en bas reprend exactement ce mouvement de l’irruption du divin dans notre condition humaine. Il visualise aussi le trajet de la pensée vers le cœur, c’est-à-dire le recentrage de l’être. Au cœur de l’être se trouve la fine pointe de l’âme, là où le Royaume de Dieu est déjà présent en nous. « Je dors, mais mon cœur veille » (Cantiques des cantiques).

     * Le Signe de Croix

    Tradition juive

    On peut dire aussi que le Signe de Croix manifeste le réflexe des premiers membres du mouvement messianique de Jésus qui est de relayer la tradition mère du judaïsme dans laquelle ils puisent toutes leurs expressions de foi et de piété. Voici donc comment ils transposent gestuellement dans l’espace la signification des tefillins, (appelés phylactères dans l’évangile grec).

    Les tefillins sont ces petits boîtiers recelant la Parole de Dieu, attachés à des lanières de cuir pour relier le front du croyant à ses bras. C’est le mental qui conditionne l’activité.

    Pour montrer concrètement l’attachement personnel à la Parole de Dieu, qui doit inspirer toute pensée et permettre d’agir humainement selon les volontés de Celui qu’on invoque.

    Nous lisons au Livre de Deutéronome : « Que les commandements que je te prescris soient inscrits dans ton cœur… Attache-les sur ta main et porte-les sur le front » (Dt 6.4-9).

    Signe de Croix et Amour de Dieu

    Le Signe de la Croix est une manière humble et concrète de tracer sur soi-même l’itinéraire dynamique de l’amour bienveillant de Dieu qui veut que nous soyons des vivants !

    N’est-ce pas la même démarche spirituelle qui relie et harmonise – exactement comme les tefillins – le front, le cœur et les bras, c’est-à-dire la pensée, la chair et l’action, et cela, comme réponse de confiance et d’amour aux commandements de Dieu ?

    C’est aussi le rappel de l’engagement de Jésus qui a vécu dans sa chair l’attachement indissociable aux commandements de l’amour de Dieu et du prochain.

    Abbé Alain-René Arbez

     * Le Signe de Croix

    Le Signe de la Croix, une coutume déjà ancienne

    « C’est la Croix qui féconde l’Église, illumine les peuples, garde le désert, ouvre le paradis », disait saint Proclus de Constantinople. La première chose que les parents apprennent à faire à leurs enfants, c’est le Signe de Croix. Le geste qui commence et termine les prières, particulières ou collectives. Un signe extérieur qui « nous tourne vers Dieu ».

    Sa référence est biblique. Dans le Livre d’Ezéchiel (9, 3-4), il en est fait mention :

    « Passe à travers la ville, à travers Jérusalem, et marque d’une croix au front ceux qui gémissent et qui se lamentent sur toutes les abominations qu’on y commet ».

    Cette croix dessine un Tav (le tau grec, notre T), dernière lettre de l’alphabet hébreu, en forme de croix. Ceux qui en sont marqués appartiennent au Seigneur, une partie sacrée et intouchable. Dans l’Apocalypse (7,3) il est dit : « Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. » Dans les deux textes, la marque sur le front signifiait le Salut sans lequel l’homme ne serait pas sauvé.

    En l’an 211, Tertullien (†220) écrivait : « S’agit-il de nous mettre en voyage et de changer de lieu, d’entrer ou de sortir, de nous habiller, de nous chausser, de descendre au bain, de nous mettre à table, de prendre de la lumière, de nous asseoir, ou d’entrer au lit, quelque chose que nous fassions, nous marquons nos fronts du signe de la croix » (De corona militis 3). Quand Tertullien écrivit ce passage, faire le Signe de la Croix était donc une coutume déjà ancienne.

    De nombreux textes bibliques louent et exaltent la Croix du Christ :

    « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. » (Mc 8, 34 ; Lc 9, 23 ; 14, 27)

    « Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16, 24)

    « Par la Loi, je suis mort à la Loi afin de vivre pour Dieu ; avec le Christ, je suis crucifié » (Gal 2, 19)

    « Mais pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. » (Gal 6, 14) 

     * Le Signe de Croix

    Le signe de croix, puissance de Dieu

    Saint Hippolyte de Rome (†235) dit encore, décrivant les pratiques des chrétiens du IIème siècle : « Efforce-toi en tout temps de te signer dignement le front, car c’est le signe connu et éprouvé de la passion contre le diable, si tu le fais avec foi et non pour te faire voir des hommes, mais en l’opposant avec science comme un bouclier. En nous signant le front et les yeux avec la main, écartons celui qui essaie de nous exterminer. » (La Tradition apostolique 42).

    Saint Paul exalte aussi la sainte Croix : « Le langage de la Croix est folie pour ceux qui vont à leur perte, mais pour ceux qui vont vers leur Salut, pour nous, il est puissance de Dieu ». (1 Cor 1, 18).

    Nous pouvons et devons toujours faire le Signe de Croix quand nous allons prier, parler avec Dieu, demander sa protection. En passant dans une église, ou un autre lieu sacré, nous pouvons faire le Signe de Croix, et bien fait, pour demander à Dieu sa protection. L’important est l’intention de prier, « se tourner vers Dieu ». Le Signe de Croix est par lui-même une prière. L’important est de le faire avec dévotion, et pas comme une superstition.

     * Le Signe de Croix

    Le Saint Sacrement

    Trois remarques finales

    • Devant le Saint Sacrement, on peut faire le Signe de Croix, mais ce n’est pas obligatoire. En revanche, une génuflexion, oui.
    • Il n’est pas non plus nécessaire de faire un Signe de Croix pour recevoir la sainte communion, car nous l’avons fait au début de la célébration eucharistique.
    • Enfin, il convient de se rappeler que, chaque 14 septembre, l’Église célèbre la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix. «Depuis ce jour jusqu’à maintenant, la Croix est glorifiée ; c’est la Croix, en effet, qui maintenant encore consacre les rois, pare les prêtres, garde les vierges, affermit les ascètes, resserre les liens des époux, fortifie les veuves. C’est la Croix qui féconde l’Église, illumine les peuples, garde le désert, ouvre le paradis…» (Proclus de Constantinople, évêque (c. 390-446) – Sermon pour le Dimanche des Rameaux).

    Synthèse de recherches proposée par Messire Gillion le fondateur (Frère Axel VDH),

    Chancelier de la Commanderie de Saint-Léger

    Conclusion provisoire :

    Merci à notre bien-aimé Frère Axel pour cette belle synthèse de recherches.

    Nos lecteurs ne manqueront pas de relire le parchemin 09 consacré au même sujet et développé dans la rubrique « Regards sur la liturgie ».

    La Commanderie de Saint-Léger, n’est nullement inactive malgré son effectif temporairement très réduit. Au contraire, elle poursuit ses travaux sous forme de parchemins éducatifs mis à la disposition de tous les membres du Grand Prieuré de Belgique et des fidèles lecteurs de ce « site templier, traditionnel et régulier ». Des séminaires de formation ont également lieu selon les nécessités et conformément à nos dispositions réglementaires !

    Frère André, Grand Chancelier Prieural


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  • 220617 – En Chapitre de la Commanderie de Saint-Léger

     La Sainte-Trinité 

     Parchemin collectif 

    Le12 juin dernier, l’Église catholique célébrait la fête, la Solennité de la « Sainte Trinité » !

     * La Sainte-Trinité

    S’il est bien une question qui mérite réflexion, c’est ce concept difficile de « sainte Trinité ». Elle peut donner lieu au traitement de différents sujets que nous allons développer ici ensemble, et au bénéfice de nos lecteurs de notre blog, ainsi que celui de nos Frères et Sœurs du Grand Prieuré de Belgique.

    Mon Frère Écuyer F., vous avez effectué quelques recherches en vue de dégager une définition d’un terme très peu usité : l’ousia. Qu’est-ce à dire ?

    Frère Commandeur

    Oui, Frère Commandeur, l’ousia est un terme qui nous vient du grec ancien. Il s’agit d’un concept philosophique, métaphysique et théologique qui désigne la substance ou l’essence d'une chose.

    Ce terme a connu plusieurs acceptions, et ce, dès Platon.

    C’est aussi un concept fondamental que l’on retrouve dans la métaphysique d’Aristote.

    Et dans la théologie chrétienne, l’ousia intervient précisément dans la définition du dogme de la Trinité.

    J’ai effectué quelques recherches plus avant afin d’obtenir d’intéressantes explications sur ce concept philosophique et théologique considéré par la théologie chrétienne comme l’un des concepts doctrinaux les plus importants au cœur du développement de la doctrine trinitaire.

    Notre Sœur M-P. va tenter de nous synthétiser cela.

    Frère Freddy

    Le concept d’ « ousia », c’est-à-dire d’ « essence divine » est l'un des concepts les plus importants de la théologie chrétienne. Il a été développé progressivement par les Pères de l'Église primitive au cours des premiers siècles de l'histoire chrétienne.

    Des débats centraux sur l'utilisation doctrinale et la signification d’ « ousia » ont déjà eu lieu au 4ème siècle, et se sont également poursuivis plus tard, certains d'entre eux durant jusqu'à nos jours.

    Soeur M-P.

    Ne nous attardons pas trop sur les définitions données par Platon, Aristote voire même Théophraste, mais abordons au plus vite le concept d’essence divine dans la théologie chrétienne.

    Frère Commandeur

    La notion d’ « ousia » a été fondamentale dans la définition du dogme de la Trinité chrétienne. Les pères du concile de Nicée en 325 ont utilisé le terme « consubstantialité » pour qualifier la relation entre le Père et le Fils.

    Frère Freddy

     * La Sainte-Trinité

    Ces premières recherches vous ont permis de dégager une première explication, mes Frères et Sœur : la Trinité est le plus déroutant des mystères d’un seul Dieu en trois personnes – le Père, le Fils et le Saint-Esprit – reconnues comme distinctes dans l’unité d’une seule nature, ou essence, ou substance.

     * La Sainte-Trinité

    Tentons d’affiner quelque peu ces premières explications, mes Frères et Sœur !

    En adoptant le dogme de la Trinité, les chrétiens des premiers siècles n'ont pas choisi la voie de la facilité !

    Que signifie donc croire en la Trinité ?

    Frère Commandeur

    Le dimanche qui suit la Pentecôte, les chrétiens célèbrent la Sainte-Trinité, c'est-à-dire le huitième dimanche après Pâques. Elle a pour but de rendre un culte solennel à Dieu en exaltant sa nature divine unique mais distincte en ses trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

    Frère Axel

    « Le mystère de la Très Sainte-Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne. Il est le mystère de Dieu en Lui-même », nous dit le Catéchisme de l'Église catholique.

    Il constitue l'un des premiers et des plus anciens dogmes de la foi chrétienne, établi dès les premiers siècles de l'Église.

    Frère Vincent

    « La Trinité est Une : nous ne croyons pas en trois dieux, mais en un seul Dieu. Un Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. Chacune des trois personnes est Dieu tout entier.

    Chacune des trois personnes n’existe qu’en union avec les deux autres dans une parfaite relation d’amour », explique le site de la Conférence des évêques de France.

    « Ainsi toute l’œuvre de Dieu est l’œuvre commune des trois personnes et toute notre vie de chrétiens est une communion avec chacune des trois personnes ».

    Soeur M.-P.

    Les lectures de l’office dominical annuel de célébration de la Sainte-Trinité montrent comment ce mystère s'est peu à peu révélé au fil des Écritures.

    Dans l'Ancien Testament, Dieu a révélé son existence et son unicité ainsi que la venue du Verbe incarné.

    Dans le Nouveau Testament ont été affirmés la divinité de Jésus-Christ et le caractère personnel de l'Esprit-Saint.

    Frère Axel

     * La Sainte-Trinité

    La Trinité est biblique. Elle n'a pas été inventée !

    La doctrine de la Sainte Trinité affirme que Dieu est UN en essence, c’est-à-dire un seul Être, et trois en personnes : le Père, le Fils, et le Saint-Esprit.

    Les trois personnes de la Trinité sont distinctes, égales, coéternelles (le Fils n’a pas été créé par le Père, Il est éternel), et consubstantielles (du même Être, le Fils a la même nature divine que le Père et l’Esprit).

    Frère Commandeur

    « La doctrine de la Trinité est essentielle à la foi biblique car il s’agit de la nature même de Dieu ».

    Cette doctrine repose sur les trois enseignements bibliques suivants :

    • il n'y a qu'un seul Dieu, pourtant …
    • il y a trois personnes distinctes,

    et

    • chacune de ces personnes est divine.

     * La Sainte-Trinité

     

    Frère Freddy

    Il y a effectivement de multiples textes, à la fois dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament, qui affirment explicitement le monothéisme. Il n’y a donc qu’un seul Dieu.

    Bien que Dieu soit UN en essence, qu'il n'y ait qu'un seul être divin, il y a mystérieusement trois personnes unies mais distinctes au sein de la Trinité : Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu l'Esprit. Cette pluralité dans la Trinité est typiquement exprimée dans plusieurs passages du Nouveau Testament.

    La diversité des personnes de la Trinité a été bien mise en évidence lors du baptême du Christ dans le troisième chapitre de l’Évangile selon saint Matthieu.

    La doctrine de la Trinité n’a pas été inventée par les catholiques ! Elle a été reconnue par les catholiques. Les catholiques ont compris la base de la Trinité grâce à l’enseignement biblique.

     * La Sainte-Trinité

    Soeur M.-P.

    Le mystère de la Trinité est au cœur du mystère de la Sainte Famille, parce que le mystère de l’Incarnation est au cœur du mystère de la Sainte Famille.

    Le mystère de l’Incarnation et le mystère de la Trinité sont les deux mystères qui fondent la foi chrétienne.

    Si vous retirez ces deux mystères, il ne reste plus rien de notre foi chrétienne !

    Et ce mystère de la Trinité et ce mystère de l’Incarnation se révèlent, se manifestent dans la Sainte Famille. Avant l’Incarnation, bien sûr la Trinité existe. Effectivement, de toute éternité, depuis que Dieu est Dieu. Mais elle ne s’est pas manifestée clairement comme Trinité.

    C’est par le mystère de l’Incarnation que Dieu va déployer son autre mystère : ce qu’il est lui-même, qu’il est Père, Fils et Esprit. C’est dans le mystère de la Sainte Famille de Nazareth que se révèle le mystère de l’Incarnation et que se révèle cet extraordinaire mystère de la très Sainte Trinité. Mystère de Dieu lui-même qui est Père, Fils et Esprit.

    Frère Vincent

    Frères et Sœurs, pouvons-nous tenter un effort supplémentaire pour tenter d’expliquer encore mieux la Sainte-Trinité ?

    Frère Commandeur

     * La Sainte-Trinité

    Les chrétiens sont baptisés « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Et lorsqu’ils commencent leur prière, ils se marquent du Signe de la Croix, sur le front, le cœur et les épaules en invoquant Dieu « Au Nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit » : c’est cela, la Trinité.

    L’affirmation que Dieu est unique en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, égaux, participant d’une même essence divine et pourtant fondamentalement distincts, comme le Christ l’enseigne à ses apôtres lorsqu’il leur dit « Allez et baptisez au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ».

    Il n’y a pas trois dieux, mais un seul Dieu en trois personnes.

    Et ce mystère de la Trinité et ce mystère de l’Incarnation se révèlent, se manifestent, dans la Sainte Famille.

    Avant l’Incarnation, bien sûr, la Trinité existe déjà !

    Effectivement, de toute éternité, depuis que Dieu est Dieu. Mais elle ne s’est pas manifestée clairement comme Trinité.

    Frère Axel

    C’est par le mystère de l’Incarnation que Dieu va déployer son autre mystère : ce qu’il est lui-même, qu’il est Père, Fils et Esprit.

    C’est dans le mystère de la Sainte Famille de Nazareth que se révèlent le mystère de l’Incarnation et cet extraordinaire mystère de la très Sainte Trinité. Mystère de Dieu lui-même qui est Père, Fils et Esprit.

    Frère Vincent

     * La Sainte-Trinité

    Si la Trinité reste pour nous un mystère, Frère Commandeur, elle éclaire notre vie, donne un sens à ce qui nous arrive, nourrit notre espérance et remplit notre solitude.

    Pendant toute l’année liturgique, nous avons célébré les grands événements de la vie de Jésus : l’Incarnation, la Passion, la Mort et la Résurrection, le don de l’Esprit-Saint.

    La liturgie nous invite aujourd’hui à célébrer la Trinité, le point de départ et le point d’arrivée de l’histoire de notre salut : l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. Cette grande fête nous propose de réfléchir sur le Dieu que Jésus-Christ nous a révélé.

    Jésus nous parle souvent de son Père et de l’Esprit-Saint.

    Il mentionne les trois personnes de la Trinité lorsqu’il envoie ses disciples annoncer la bonne nouvelle de l’amour de Dieu pour nous.

    Frère Freddy

    Il nous présente un Père tendre, miséricordieux, respectueux de la liberté de ses enfants, toujours prêt à accueillir l’enfant prodigue, toujours disposé à pardonner.

    En Jésus, le Fils du Père, Dieu prend un visage humain, fraternel, proche de nous, un Dieu « frère ». Il est le bâtisseur de ponts, celui qui fait le lien entre l’humain et le divin. L’amour de Dieu devient tangible, compréhensible et en mesure d’être imité. Il est l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous.

    L’Esprit-Saint rejoint notre dimension intérieure, la dimension la plus profonde de notre être. C’est Dieu en nous, qui nous guide, nous enseigne, nous invite à l’action, nous réconforte et nous fortifie. Il nous recrée constamment et fait toutes choses nouvelles.

    Frère Commandeur

    Le mystère de la Trinité est un peu comme le secret du soleil. Nous ne réussissons pas à le regarder en face et à comprendre sa composition car cela nous aveuglerait. Mais le soleil illumine tout ce qui existe.

    C’est cette présence merveilleuse de Dieu dans nos vies que nous célébrons en cette grande fête de la Trinité.

    Soeur M.-P.

    L’homme n’est pas capable d’imaginer un Dieu unique qui existe en trois personnes. C’est Dieu qui nous a révélé ce mystère de son amour par l’envoi de son Fils et du Saint-Esprit. Jésus nous a révélé que Dieu est « Père », en nous montrant d’une façon unique et originale, que Lui-même n’existe que par son Père. Jésus est un seul Dieu avec le Père. Jésus a promis à ses apôtres – les douze hommes qu’Il a choisis et envoyés – le don de l’Esprit-Saint. Il sera avec eux et en eux pour les instruire et les conduire « vers la vérité tout entière ».

    Frère Commandeur

     * La Sainte-Trinité

    Je crains fort, Frère Commandeur, que le plus gros problème que pose le concept chrétien de « Trinité » est qu'il n'y a aucun moyen de l'expliquer clairement !

    L'entendement humain ne peut comprendre pleinement la Trinité, encore moins l'expliquer !

    Dieu est infiniment plus grand que nous ; il est donc normal que nous ne puissions le comprendre pleinement !

    Frère Axel

    Cependant, mon Frère Axel, il me semble que les Saintes Écritures peuvent nous aider à le comprendre !

    N’avez-vous rien trouvé dans la Bible qui nous apprenne le sens de la Trinité ?

    Frère Commandeur

     * La Sainte-Trinité

    La Bible affirme que le Père est Dieu, que Jésus est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu, mais aussi qu'il n'y a qu'un seul Dieu. Bien que nous puissions comprendre certains éléments des relations entre les différentes personnes de la Trinité, celle-ci est en fin de compte incompréhensible à l'esprit humain. Mais cela ne signifie pas que la Trinité ne soit pas vraie ou qu'elle n'est pas basée sur les enseignements de la Bible !

    Frère Axel

    La Trinité, c'est Dieu en trois personnes. Comprenons bien que ça ne veut pas du tout dire qu'il y ait trois dieux. Souvenons-nous aussi que le mot « Trinité » ne se trouve pas dans la Bible !

    Ce terme est employé pour tenter de décrire le Dieu trinitaire : un Dieu en trois personnes qui coexistent et sont coéternelles. Le plus important est que le concept exprimé par ce mot est présent dans les Écritures.

    Frère Vincent

    Pendant tout l'Ancien Testament, il s'est agi tout d'abord de libérer le peuple du polythéisme.

    Parce que, tout au début de l'histoire d'Israël, quand Dieu a choisi le peuple élu pour se révéler aux hommes, les peuples du Moyen Orient étaient polythéistes !

    Dans ce contexte-là, il était impossible pour l'homme d'entendre le double message : Dieu est UN et il est en Trois Personnes.

    C’est pourquoi la première étape de la pédagogie de Dieu a été de se révéler d'abord comme le Dieu Unique. C'est l'objet de l'Ancien Testament ! La deuxième étape sera l'objet du Nouveau Testament : ce Dieu UN n'est pas solitaire, il est une communion d'amour entre trois Personnes.

    Frère Freddy

    Dieu seul peut parler valablement de Dieu.

    Et Dieu s'est révélé non comme l'Elohim, le Dieu de la puissance mais comme le Seigneurle Dieu de la Présence.

    Le fameux nom de Dieu, révélé à Moïse, ce nom en quatre lettres - « Yod Hé Vav Hé » qu'on ne prononce jamais - dit justement la Présence permanente de Dieu auprès de son peuple, hier, aujourd'hui et demain.

     * La Sainte-Trinité

     

    Frère Vincent

    Cette présence permanente de Dieu auprès de son peuple, il restera à découvrir qu'elle n'est pas réservée à Israël.

    Dieu est le Dieu de tous les hommes.

    Peu à peu, le peuple élu découvrira qu'il a été élu, non au détriment des autres, mais au service de tous les autres.

    Dieu est le Dieu de tous les peuples, puisqu'il est le seul Dieu.

    Frère Axel

     * La Sainte-Trinité

    Dieu est notre Père. Il l'est depuis toujours, et donc, dès le début de la création, il veut nouer avec l'humanité un rapport de père à fils.

    Mais l'homme a bien du mal à se comporter en fils.

    Ne croyant pas que Dieu est Père, l'homme se comporte non pas en fils mais en esclave : il a peur de son maître et il lui prête toute sorte de mauvaises intentions.

    Chacun de nous est esclave de la fausse idée qu'il se fait de Dieu.

    Frère Freddy

    Saint Paul savait que la face du monde allait changer par la venue, la vie, la mort et la Résurrection du Christ.

     * La Sainte-Trinité

    Saint Paul nous a fait découvrir le rôle de l’Esprit-Saint dans le mystère de la Sainte Trinité

    Esprit de sainteté et de véritél’Esprit-Saint est la troisième personne de la Sainte TrinitéIl est le lien d’amour et de communion entre le Père et le Fils.

    Le symbole de Nicée Constantinople nous enseigne que « l’Esprit-Saint est Seigneur, il procède du Père et du Fils, avec le Père et le Fils ils reçoivent même adoration et même gloire. Il a parlé par les prophètes ».

    Frère Commandeur

    Promis par Jésus pendant les jours de sa vie mortelle, l’Esprit-Saint nous est donné pour nous aider à comprendre ses enseignementsà être témoins de sa résurrection et de la Bonne Nouvelle en nous conduisant vers la Vérité toute entière.

    Il continue encore aujourd’hui à œuvrer dans l’Église et dans l’Histoire des hommes. C’est lui qui nous met en communion avec le Père et le Fils. C’est lui qui nous permet d’appeler Dieu le Père « Abba » car il prie en nous et nous ouvre au mystère de Dieu.

    Le secret de Jésus, c'est qu'il est rempli de l'Esprit de Dieu, habité, conduit par cet Esprit.

    Il n'y a pas de souffrance exigée par Dieu, mais il y a une attitude à adopter : dans nos épreuves, être avec le Christ, c’est nous comporter comme lui, nous laisser conduire, comme lui, par l'Esprit.

    Frère Axel

    Toute l'histoire de l'humanité est celle d'un long apprentissage pour passer de l'attitude de l'esclave, celle d'Adam, à l'attitude de fils, celle de Jésus-Christ.

    Les heures « selon le Christ », ce sont celles où nous nous laissons mener par l'Esprit qui nous habite depuis notre Baptême.

    Si nous reprenons le même chemin que Jésus, si nous acceptons de faire confiance à Dieu au jour le jour, nous nous conduisons comme Jésus en fils de Dieu et nous vivons de la vie de Dieu. C'est ce que Paul appelle « être avec lui dans la gloire ».

    Frère Vincent

    Comment ne pas apprécier la richesse du mystère d’un Dieu qui est Père, Fils et Esprit ?

    Pour les humbles chrétiens que nous sommes, il n’est sans doute pas nécessaire d’en comprendre toutes les subtilités théologiques.

    Dieu est toujours pour nous l’inconnaissable, l’inépuisable.

    Il s’appelle Père, Fils, Esprit. L’important est d’en vivre !

    Tous les trois demeurent en chacun de nous, dans un éternel mouvement d’amour.

    Soeur M.-P.

     * La Sainte-Trinité

    Tentons à présent de conclure cette longue réflexion à propos de la Sainte Trinité !

    Depuis des milliers d'années, le souffle de Dieu nous révèle peu à peu qui Il est. La Trinité : l'aboutissement de la trajectoire !

    Frère Commandeur

    Il a fallu toute la durée de l'Ancien Testament pour se libérer du polythéisme et croire en un Dieu unique

    C'est pendant l'Exil à Babylone, semble-t-il, que l'on découvrit que Dieu est le Dieu unique de tout l'univers. La profession de foi « Écoute Israël, notre Dieu est le Seigneur UN » prenait alors toute sa valeur. Mais cette unicité de Dieu aurait alors paru totalement incompatible avec la reconnaissance de l'Esprit comme une personne. Il a fallu pour cela la Pentecôte et l'expérience des premières communautés chrétiennes. Quant au Fils de Dieu, c'est Jésus lui-même qui a révélé ce titre, mais ses paroles n'ont été comprises, elles aussi, qu'à la lumière de la Pentecôte.

    Frère Commandeur

    Le baptême que nous avons reçu nous a plongés dans cet océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit.

    La bonne nouvelle de l’Évangile est une histoire d’amour qui n’est jamais achevée, une histoire d’amour toujours nouvelle et toujours ouverte.

    Il nous appartient d’être les témoins passionnés de cette histoire d’amour.

    Le Seigneur nous nourrit de sa Parole et de son Corps.

    Il est toujours là pour nous donner force et courage en vue de la mission.

    Et Notre-Dame, Marie, notre maman du ciel, ne cesse de nous le redire : « Faites tout ce qu’il vous dira ! ».

    Frère Axel

     * La Sainte-Trinité

    La Trinité est un mystère vivant que la foi permet d’appréhender. Ce mystère est lié à une histoire qui culmine dans celle de Jésus.

    Célébrer la Sainte-Trinité, c’est célébrer la relation d’amour qui existe entre le Père, le Fils et l’Esprit-Saint.

    Le Père est l’Aimant, le Fils est l’Aimé et l’Esprit-Saint est l’Amour.

    Ils vivent en communion parfaite de telle sorte que le Fils fait ce que veut le Père et l’Esprit-Saint réalise ce qui vient du Père et du Fils. Tous sont associés à l’œuvre de la Création, de la Rédemption et de la Sanctification des hommes.

     * La Sainte-Trinité

    Comme Communion d’amour, ils sont un modèle d’Amour et d’Unité dans la diversité qui s’offre à nos familles et à nos relations interpersonnelles. 

    Frère Commandeur

     

    Parchemin suggéré par notre Frère Écuyer Freddy D.

    Recherches et mise en page effectuées par le Frère Commandeur  André B.

    Sitographie :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ousia

    https://www.ktotv.com/page/la-sainte-trinite

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Dieu_le_P%C3%A8re

    https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/connaitre-et-aimer-dieu/la-trinite/372764-quest-ce-que-la-trinite/

    https://www.lepelerin.com/foi-et-spiritualite/questions-de-religions/qu-est-ce-que-la-sainte-trinite/


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