• * La méditation (1)

    Avant la présentation de ce sujet à la Commanderie Majeure ND du Temple dans la cryte de l'Abbaye de Brogne le 26 février 2020, un membre de la Commanderie de Saint-Léger, en visiteur, avait rassemblé quelques idées sur la méditation. Il vous les livre bien volontiers ci-dessous. 

    La méditation

    1. DEFINITION ET CATACTERISTIQUES

    Le terme méditation désigne une pratique mentale ou spirituelle. Elle consiste souvent en une attention portée sur un certain objet de pensée ou sur soi. Dans une approche spirituelle, elle peut être un exercice, voire une voie de réalisation du Soi et d’éveil. La méditation est au cœur de nombreuses pratiques spirituelles ou religieuses comme celles du bouddhisme, de l’hindouisme, du yoga, du christianisme, ainsi que d'autres formes plus récentes de spiritualité. Cette pratique peut chercher à produire une paix intérieure, des états de conscience modifiés, l’apaisement progressif du mental ou encore une simple relaxation.

    A partir du XVIIème siècle, les « méditations » deviennent un genre littéraire, titrant de nombreuses œuvres autant philosophiques que poétiques : les Méditations métaphysiques de Descartes (1641), les Méditations cartésiennes d’Edmund Husserl (1929), les Méditations poétiques de Lamartine (1820), les Méditations pascaliennes de Pierre Bourdieu (Sociologue, 1997).   

    La méditation musicale se focalise sur des pièces musicales soigneusement choisies en fonction de leur beauté, de leur profondeur, de leur résonance émotionnelle et de leur potentiel spirituel. Prises dans les répertoires des musiques liturgiques et rituelles, de la musique classique, des musiques du monde, du jazz ou de la musique contemporaine, elles vont y devenir des objets de contemplations.

    Dans un sens religieux, la méditation est un exercice spirituel préparant à la contemplation. La méditation désigne alors un fervent recueillement, synonyme de prière

    La contemplation est une application de l’esprit à voir et observer certaines réalités. Le terme a un sens particulier dans la religion et dans l’art. L'état contemplatif offrant dans le premier cas à l’âme une proximité avec Dieu et dans le second une proximité avec la nature.

    2. MEDITATION ET NEUROSCIENCES

    Depuis les années 1970, le monde scientifique a commencé à se pencher sérieusement sur le sujet et à étudier les techniques méditatives et leurs effets sur le corps et l’esprit.

    • La méditation et la structure neuronale

    Depuis quelques années déjà, les scientifiques ont mis en lumière des effets physiques notables sur la matière grise lorsque l’individu se prête à la méditation. On pensait auparavant qu’elle ne modifiait que le fonctionnement du cerveau. Il semblerait au contraire qu’il y ait un impact important sur la structure même de celui-ci.

    En effet, la méditation aurait un rôle stimulant sur la neuroplasticité. La capacité du cerveau à s’agencer et à se modifier en fonction des événements et de nos expériences de vie est stimulée.

    • Les recherches et l’imagerie cérébrale

    Grâce à l’imagerie cérébrale, il est désormais possible de connaître les zones du cerveau en activité lors d’une session de méditation. Elle permet également d’observer la réorganisation neuronale de ces zones. Par exemple, des chercheurs ont pu constater par IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), des différences chez les pratiquants. Le cortex pré frontal gauche était davantage développé chez les pratiquants réguliers. Cette dernière est une zone qui contrôle principalement la perception, l’attention et les sensations corporelles internes.

    Lors d’une expérimentation visant à comparer l’activité cérébrale d’experts de la méditation et de novices, le Docteur Antoine Lutz (chercheur français) a déclaré : “Nous avons été les premiers à montrer que la méditation provoque des changements fonctionnels dans le cerveauElle induit une réorganisation de l’activité neuronale.”

    Puis par la suite : “On peut entraîner certaines régions de notre cerveau comme on fait des exercices pour développer sa musculatureLa pratique régulière de la méditation a ainsi un effet physiologique sur le cerveau : cela se traduit par l’activation de certaines zones qui commandent notre attention, nos émotions, notre présence au monde et aux autres.”

    Une étude californienne effectuée sur 100 personnes de 24 à 77 ans a démontré, grâce à des IRM, que la perte de matière grise due à l’âge serait bien moins importante chez les pratiquants de méditation. En effet, le groupe n’ayant pas adopté cette habitude avait une matière grise qui était davantage altérée par le temps.

    • Les effets bénéfiques de la méditation

    Différentes parties du cerveau sont stimulées lors d’une session de méditation. Ce sont les zones responsables de la perception, de l’attention et des sensations corporelles internes. En plus, les zones de la gestion de la mémoire, du stress et de l’empathie sont aussi stimulées. Même le rapport à soi et aux autres ou encore l’intégration émotionnelle en font partie.

    • La méditation pour prévenir certaines pathologies

    Les vertus de la méditation ne seraient pas exclusives à la structure du cerveau ainsi qu’à son fonctionnement. Cela serait bénéfique pour l’ensemble de l’organisme. Sans parler de son impact positif sur le sommeil, sur le niveau d’énergie ou encore sur les  performances physiques, certains bienfaits sont un petit peu moins connus.

    • Santé cardio-vasculaire : il semblerait que la pratique régulière de la méditation ait un effet préventif sur certaines maladies cardio-vasculaires. Ces maladies sont l’athérosclérose (une maladie entraînant l’obstruction des vaisseaux), les infarctus et les morts par accident coronarien. La méditation diminue la présence de la protéine C réactive dans le sang. Cette protéine étant un facteur de risque pour ces maladies.
    • Pression artérielle : une étude du « Benson-Henry Institute » a fait l’expérience de prescrire une méditation particulière. Celle-ci a été développée par le cardiologue Herbert Benson et prescrite à des patients atteints d’hypertension artérielle. Au bout de trois mois de pratique, 40 des 60 patients ont pu diminuer leur traitement médicamenteux. Leur pression artérielle avait fortement diminué.
    • Dépression: la méditation permettrait de diminuer de 40% les chances de rechute pour une personne ayant eu un passage de sévère dépression d’après une étude canadienne d’une durée de 6 mois.
    • Douleurs chroniques : la méditation permet une réduction de l’intensité et de la durée des douleurs chroniques. De plus, elle augmente le laps de temps entre ces douleurs si elles reviennent régulièrement.
    • Système immunitaire : la méditation réduirait les réactions inflammatoires et ceci en diminuant l’expression d’un groupe de gène faisant partie du système immunitaire.

    3. LES TECHNIQUES DE MEDITATION

    Sur Internet, il est possible de trouver des centaines de techniques de méditation en fonction des buts et des objectifs poursuivis. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méditation, c’est l’objectif visé qui est important quand on entame une démarche de méditation. A chacun de trouver le type qui lui convient.

    Certaines techniques sont plus largement utilisées que d’autres : le yoga, la pleine conscience, la méditation Vipassana, la méditation Zen, la méditation thibétaine, la méditation sonore, la méditation transcendantale, etc.

    Elles peuvent être associées à d’autres techniques douces comme la sophrologie, le reiki ou la visualisation créatrice.

    Mais il faut savoir que rien ne remplace l’expérience que l’on fait soi-même.

    4. LA MEDITATION, PORTE D’ENTREE DANS LA PRIERE 

    • Qu’est-ce qu’on entend par « méditation » dans la tradition chrétienne ?

    La méditation est présente dans la tradition chrétienne depuis toujours, car dès lors qu’il s’agit de prier, se pose la question : comment accéder à la prière ? La méditation est la porte d’entrée dans la prière. Après l’écoute de la parole de Dieu, c’est le premier pas vers la profondeur. On se recueille, on rassemble ses facultés, tout son être, pour se mettre à l’écoute de la présence de Dieu.

    • La méditation est-elle une étape indispensable ?

    Elle aide à passer de l’extériorité à l’intériorité, de l’état d’agitation à ­l’attention. Car la présence de Dieu ne se laisse pas découvrir facilement ! Il faut apprendre à faire silence.

    Cela dit, celui qui a l’habitude de prier n’en a peut-être pas besoin. Pour certains, cet état d’attention et de présence est naturel. Entrer dans la prière leur est plus facile.

    • Comment la méditation chrétienne a-t-elle été élaborée ?

    Dès les IIIème et IVème siècles, cette question est au cœur de la quête des Pères du désert. Jean Cassien, au Vème siècle, donne un début de méthode issue des visites dans de nombreux monastères. Il constate que «notre pensée s’évade», que «notre attention s’évanouit» parce que nous n’avons rien à quoi « ramener notre esprit vagabond ». Il propose une manière de prier, devenue la « prière de Jésus » : « Ô Dieu, viens à mon aide, hâte-toi de nous secourir » (Ps 70).

    • Les chrétiens auraient-ils perdu de vue la méditation ?

    D’une certaine façon, oui. Dans l’Église d’Occident, on a eu tendance à circonscrire la prière silencieuse à la pratique monastique. Même si certaines figures spirituelles, comme François de Sales et Vincent de Paul, ont continué à la proposer aux laïcs. Depuis le Concile s’est fait jour une quête spirituelle nouvelle, un besoin et un goût de Dieu qui appellent à le rencontrer dans la prière personnelle, hors de la liturgie. On voit combien les monastères et les lieux comme Taizé accueillent de personnes qui désirent apprendre à prier.

    • Quelle est la différence entre la méditation européenne et la méditation bouddhiste ?

    Dans le christianisme, il n’y a pas d’autre voie que le Christ pour aller à Dieu. Méditer, pour un chrétien, c’est donc entrer en soi pour chercher Dieu. Méditer n’est pas faire le vide, mais « ruminer » la parole de Dieu et la vie du Christ. Cela dit, entre chrétiens et ­bouddhistes, le besoin de quitter l’agitation et la dispersion est le même. On recherche le calme en stabilisant le corps dans une position assise, en apaisant sa respiration. L’entraînement à l’intériorité est universel. Ce qui change, c’est la finalité. À savoir, pour les chrétiens : l’union avec Dieu.

    Frère Ecuyer Freddy D., membre de la Commanderie de St-Léger

    Principales sources consultées :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9ditation

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Contemplation

    https://www.tetra.be/Meditation-musicale-1.html

    https://www.techniquesdemeditation.com/mediter-nous-fait-du-bien-les-neurosciences-le-prouvent/

    https://www.la-croix.com/Religion/Spiritualite/La-meditation-porte-d-entree-de-la-priere-2014-12-26-1259112


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