• * Qu'est-ce qu'un devoir ?

    Qu'est-ce qu'un devoir en chevalerie templière ?

    Introduction

    La première idée assez simple qui m’est venue à l’esprit à propos du mot « devoir », c’est cette tâche à effectuer à domicile imposée par un enseignant à ses élèves, principalement dans l’enseignement primaire.

    Cette introduction en forme de clin d’œil ou d’autodérision me rappelle que pendant plus de quinze ans j’ai exercé le métier d’instituteur puis celui de directeur d’école primaire.

    Mais le mot « devoir » évoque aussi pour moi mon service militaire et la défense de ma patrie où il apparaît dans la relation « officier / soldats » ou dans celle entre un supérieur hiérarchique et ses subalternes.

    Le mot « devoir » se comprend généralement comme une obligation particulière imposée par la morale, la loi, un règlement, les conventions sociales, une tâche à accomplir, une responsabilité, une charge : ainsi, chacun d’entre nous remplit son devoir de citoyen, ses devoirs religieux, ses devoirs moraux.

    Abordons à présent la notion de « devoir » en Chevalerie templière.

    Nos trois devoirs principaux

    Dans la philosophie générale de notre Ordre, je relève tout d’abord nos trois devoirs de base :

    Faut-il vous rappeler que l’Ordre du Temple, conformément à sa tradition, proclame formellement l’existence de Dieu, Grand Architecte de l’Univers, et reconnaît l’immortalité de l’âme, parcelle divine de l’homme ? Notre premier devoir consiste donc en la croyance en l’Etre suprême, à avoir une foi sans faille en Dieu Créateur, sans quoi notre place n’est pas ici.

    Notre Ordre proclame également l’obligation pour le Templier de s’insérer dans le plan divin, conçu pour l’homme par le Créateur, en suivant la loi morale des dix commandements et surtout la Loi d’Amour révélée par le Christ, tout premier Grand Maître du Temple. C’est pourquoi notre deuxième devoir consiste donc à réfléchir sur ce qu’est le plan divin, à tenter de nous y insérer chaque jour davantage et à contribuer au parachèvement de l’œuvre créatrice de Dieu.

    Enfin l’Ordre du Temple invite ses Chevaliers à avoir une sincère dévotion envers la Vierge Marie, mère du Christ. Notre troisième devoir est donc d’avoir régulièrement une pensée pour Marie, mère de Jésus, de prier régulièrement celle que saint Bernard de Clairvaux, père spirituel de l’Ordre, a nommée « Notre Dame ».

    Pour bien mener sa vie selon un certain style, le Chevalier a besoin d’une sorte de code, d’un canevas qui l’aidera en route. Les Templiers y ont pensé et l’ont intitulée « Règle de Vie ». La voici dans toute sa simplicité.

    Règle de vie du Chevalier

    • Tu n’auras de cesse dans la quête de la lumière.
    • Tu auras le sens du sacré dans le plus grand esprit de tolérance.
    • Tu auras le culte de l’honneur mais tu mépriseras les honneurs.
    • Tu tiendras la dame en grand respect.
    • Ta charité sera plus en actes qu’en paroles.
    • Tu seras instrument de paix, toujours et en tout lieu.
    • Ta maison et ta table seront celles de tes frères.
    • Ta vie de tous les jours sera service, jusqu’au moindre de tes actes.
    • Tu considéreras le bien de l’homme, ensuite l’affaire, jamais le seul lucre ne te guidera.
    • Tu respecteras la vie sous toutes ses formes, nul n’a le droit d’en disposer à sa guise.

    Dans la règle de vie du Chevalier, j’associe chaque point à un devoir. Je relève ainsi une dizaine de devoirs non moins importants que les trois de base :

    Tu n’auras de cesse dans la quête de la Lumière. 

    Si le but suprême de notre parcours spirituel au sein de l’Ordre du Temple est la recherche de la Lumière, encore faut-il donner un sens plus personnel à cette expression.

    La Lumière, n’est-ce pas avant tout la connaissance de soi ? Je pense que c'est en nous-même qu'elle se trouve et qu'elle apparaîtra une fois que nous serons sortis des Ténèbres. Ce qui importe donc, finalement, c'est de chercher.

    Pour pouvoir participer à l'amélioration du Monde et des Hommes en particulier, il nous faut en premier lieu songer à notre perfectionnement personnel, à devenir chacun une Pierre bien taillée, adaptable dans l'édification du Temple idéal dont nous devrions devenir les pierres parfaites.

    Nous  avons donc le devoir de poursuivre sans relâche notre quête de la Lumière.

    Tu auras le sens du sacré dans le plus grand esprit de tolérance.

    Le sacré semble s'identifier ou se confondre avec le divin : c'est le cas des religions archaïques. Tantôt c'est le sacré qui s'estompe au profit du divin ou de la transcendance : c'est le cas des formes religieuses qui relativisent mythes et rites ou préconisent l'accès au divin.

    Toute salle capitulaire est un espace sacré, sacralisé durant les Travaux du Chapitre, car elle résume le cosmos. La circulation autour du Sanctuaire trace un autre espace sacré, plus réduit, élévation de Lumière.

    La salle capitulaire est un espace sacré séparé du monde profane ; elle est un microcosme à l’image du monde externe. Tout membre de l’Ordre du Temple, indépendamment de son rôle, doit se mettre au service de ses Frères, être un bon exemple, provoquer une juste et constante émulation. Il doit avoir ce même comportement dans la cité.

    Toute liberté ou tout droit implique nécessairement, pour s'exercer complètement, un devoir de tolérance.

    Au sens moral, la tolérance est la vertu qui porte à respecter ce que l'on n'accepterait pas spontanément, par exemple lorsque cela va à l'encontre de ses propres convictions. C'est aussi la vertu qui porte à se montrer vigilant tant envers l'intolérance qu'envers l'intolérable.

    Tu auras le culte de l’honneur, mais tu mépriseras les honneurs. 

    Au Moyen Age, placé sous les ordres de son seigneur, le chevalier se devait de respecter un code d'honneur. Ainsi, le chevalier était obligé d'aider son maître sur les champs de bataille, de ne jamais le trahir, de ne pas l'abandonner, que ce soit à la guerre ou dans la vie quotidienne.

    Il était aussi interdit au chevalier d'achever un adversaire blessé, désarmé ou qui s'est rendu. L'honneur était la chose la plus importante à respecter.

    Si le chevalier ne faisait pas ce qu'il avait à faire, il était traité de couard ou de félon. Cela voulait dire qu'il n'était pas courageux ou qu'il n'honorait pas son rôle de chevalier.

    De nos jours, tout chevalier se doit aussi de venir en aide à ses frères dans la vie profane, de ne pas les abandonner dans la souffrance et la misère. L'honneur reste la chose la plus importante à respecter.

    De même qu’il n’est ni convenable ni habituel de flatter un frère qui accomplit bien sa charge, remplit ses devoirs avec zèle et dévouement, de même il ne convient pas d’agir pour conquérir des titres ronflants, des sautoirs cousus de fil d’or et des récompenses juteuses.

    Tu tiendras la dame en grand respect.

    Même si notre Commanderie est de stricte observance et se refuse d’initier les dames, il est du devoir de tous ses membres d’accueillir fraternellement les Dames du Temple qui viennent nous rendre visite et participer à nos travaux.

    Ta charité sera plus en actes qu’en paroles.

    Aimer en acte, c’est mettre en œuvre la charité dont le Christ est la source. Notre Ordre manifeste un amour préférentiel pour les plus pauvres, dans l’ordre économique et social, mais aussi dans l’ordre physiologique ou encore psychologique. La charité consiste à mettre à disposition de ceux qui en ont besoin nos talents : argent, temps, affection. Il n’y a pas de limite dans ces dons. Chacun selon ses possibilités, sans nuire au strict minimum de sa propre famille.

    Tu seras instrument de paix, toujours et en tout lieu. 

    Le Seigneur nous invite à être des artisans de la paix.

    Tels ses artisans, nous devons créer la paix, la favoriser et la répandre tout autour de nous. Pour autant que cela dépende de nous, soyons d’abord en paix avec tous les hommes !

    Ta maison et ta table seront celles de tes Frères.

    Il ne nous est pas toujours facile d’ajouter une chaise à la table familiale pour permettre même à un inconnu d’y prendre place ; pour accueillir des idées qui diffèrent des nôtres, pour partager un repas avec des personnes qui ont faim de nourriture et d’amour.

    Demandons au Seigneur de pardonner nos manques d’ouverture et de nous montrer  comment agrandir la table de notre quotidien.

    Ta vie de tous les jours sera service, jusqu’au moindre de tes actes.

    Lorsque nous servons Dieu, nous devons aussi nous rappeler que nous sommes au service des autres. Efforçons-nous de le servir avec notre temps, nos talents et nos ressources.

    A chacun d'entre nous a été donnée l'opportunité de servir les autres au nom de Jésus. Que ce soit dans des actes aussi nécessaires que la préparation de notre salle capitulaire ou son rangement, l’accueil des nouveaux Frères, la participation à nos activités philanthropiques et caritatives, ou encore dans d’autres domaines, nous pouvons devenir les plus grands représentants de l’amour du Christ sans devoir faire tout un sermon ! 

    Tu considéreras le bien de l’homme, ensuite l’affaire, jamais le seul lucre ne te guidera.

    Les conceptions courantes du bien sont nombreuses et contradictoires.

    Le bien peut être synonyme d'objet de valeur sur lequel on exerce un titre de propriété.

    Le bien peut être aussi ce qui est agréable, ce qui «  fait du bien ». Ce n'est plus un objet matériel, mais une sensation, un sentiment.

    Enfin, le bien peut être considéré comme contrepoint de l'intérêt matériel ou psychologique. L'intérêt est une notion proche de celle de justice. C'est le résultat que l'homme attend comme un droit découlant de son travail et de ses responsabilités : la rémunération de son activité professionnelle, le niveau d'éducation scolaire de ses enfants, la reconnaissance de son rôle social ou politique, et tous bénéfices en rapport avec les efforts qu'il déploie. Face à cela, l’homme « fait le bien » lorsqu’il agit au contraire de façon gratuite et désintéressée. Cette conception du bien englobe le dévouement, le bénévolat, la charité et les actions sans esprit de retour.

    Tu respecteras la vie sous toutes ses formes, nul n’a le droit d’en disposer à sa guise.

    L’homme a été créé à l’image de Dieu. Le respect de la vie humaine est donc sacré d’un point de vue chrétien : « Tu ne tueras pas » affirme d’ailleurs la Bible dans le Décalogue.

    Notre vie appartient à Dieu et nul n’a le droit d’en disposer à sa guise.

    Mais nous devons aussi respecter toutes les formes de vie : non seulement la vie humaine mais aussi la vie animale et la vie végétale. Elles font partie intégrante de l’œuvre créatrice de Dieu.

    A cette Règle de vie, d’autres ordres chevaleresques ont ajouté quelques éléments non négligeables que nous devrions considérer comme des devoirs :

    • Tu t’efforceras de mettre en pratique les vertus chevaleresques initiales : le respect de la personnalité humaine, la bonté, la générosité, la compréhension, la tolérance, la charité et la fraternité, la conviction et la prise de conscience, de même que la loyauté, le désintéressement et la courtoisie.
    • Tu ne mentiras point et seras fidèle à la parole donnée, de même tu t’acquitteras de tes devoirs s’ils ne sont pas contraires aux lois et aux bonnes-mœurs.
    • Tu défendras le faible contre le fort.
    • Tu seras, partout et toujours, le champion du droit et du bien contre l’injustice et le mal.
    • Tu feras à l’iniquité une guerre sans trêve et sans merci.
    • Tu seras un citoyen responsable de ton pays.

    Peut-être, pourrions-nous y ajouter nous aussi quelques corollaires, des conseils bien utiles à méditer chemin faisant :

    • Parle peu, agis davantage.
    • Achève ce que tu as entrepris, sans vouloir tout commencer en même temps.
    • Fais ce que tu as promis, mais réfléchis avant de promettre.
    • Essaie de faire bien ta besogne avant de critiquer celle des autres.
    • Efforce-toi d’enrichir les autres avant de te lamenter sur l’égoïsme et la dureté des temps.
    • Pense à donner au lieu de recevoir.
    • Remercie au lieu de demander.
    • Comprends avant de réclamer compréhension.
    • Console au lieu de réclamer consolation.
    • Et, sache reconnaître tes erreurs… et les réparer…

    La notion de « devoir » en chevalerie

    Dans quelques-uns des parchemins que j’ai eu le bonheur de tracer pour servir cette noble Commanderie, je me suis plu à affirmer sans regrets qu’à côté de nos droits et de ces devoirs essentiels que nous avons tous en chevalerie, il existe une multitude de devoirs auxquels nous ne pouvons pas échapper pour autant que nous ayons réellement bien pris conscience de ce que nous sommes venus faire dans cette salle capitulaire, dans cette Commanderie, au sein de notre Prieuré, au sein de notre Ordre.

    Je ne vais pas établir ici une énumération plus ou moins exhaustive des devoirs de tout Frère Novice, de tout Frère Écuyer, de tout Chevalier, ni ceux du Frère Commandeur et de chacun des Officiers Dignitaires de notre Commanderie ou de notre Prieuré. Non, mes Frères (et Sœurs), mon propos de ce Midi, c’est de vous livrer le fruit de mes réflexions nocturnes à propos de ce petit mot « devoir », un mot abstrait qui mérite que nous nous y attardions quelque peu.

    Au cours d’une récente conversation avec un de nos Frères Écuyers, mon filleul en chevalerie, est apparue cette question difficile mais o combien importante : « Qu’est-ce qu’un devoir ? ».

    « Qu’est-ce qu’un devoir ? »

    Le devoir pris au sens abstrait pourrait être considéré comme une obligation morale, non pas à travers telle ou telle règle ou action particulière mais prise pour elle-même.

    Le devoir me semble être la grande loi de la chevalerie templière.

    L'approfondissement de la notion de devoir, à chaque stade de la vie templière, est l'essence même de la recherche de la vérité. La récompense ne se trouve pas dans un quelconque résultat espéré mais dans la démarche, c'est-à-dire la découverte d'un sens à l'existence. Pour moi, l'accomplissement du devoir fait partie intégrante du travail initiatique et chevaleresque.

    La Tradition chevaleresque a transmis parmi les Templiers un grand nombre de préceptes relatifs aux devoirs, et dont l’ensemble forme un admirable code de morale pratique.

    C’est, en effet, un trésor conservé dans le patrimoine de l’institution. Mais ce n’est pas un corps de doctrine. En donnant la Lumière, la chevalerie templière n’impose pas ce qu’elle permet de voir. En nous prescrivant d’observer le plus strictement possible les devoirs, la chevalerie templière s’adresse à notre probité, à notre honneur, à nos sentiments, certaine de ne pas contrarier nos croyances religieuses ou philosophiques. Il s'agit ainsi de promouvoir des valeurs morales et spirituelles, qui conduisent à un perfectionnement individuel sans limite, et à un idéal social.

    Pour illustrer mon propos, pour tenter de bien me faire comprendre et d’arriver à dégager le dénominateur commun de tous nos devoirs, le plus simple n’est-il pas de prendre appui sur quelques exemples ?

    Le devoir du Grand Prieur

    Je commencerai par le devoir du Frère qui nous sert de guide spirituel à chacune de nos réunions en salle capitulaire, que ce soit en Prieuré ou en Commanderie. Un des devoirs de notre Frère Grand Prieur n’est-il pas de soutenir l’action du Frère Commandeur et de ses Officiers ? Qu’est-ce à dire ? Encourager, féliciter sans flatter, rappeler fraternellement tel ou tel détail du rituel qui pourrait être amélioré ; redéfinir ou apporter des précisions…

    Ce devoir essentiel n’est pourtant pas inscrit dans un règlement. Ce serait plutôt une attitude volontaire, librement consentie, de la part d’un Chevalier qui, par son mérite, s’est vu confier quelques missions importantes, dont celle de représenter le Grand Maître dans notre Prieuré et celle d’apporter un message de soutien et d’encouragement à tous les Frères à progresser dans notre Ordre chevaleresque.

    Les devoirs du Frère Commandeur

    Un des premiers devoirs de tout Frère Commandeur, c’est de bien préparer les chapitres, afin que chacun de ses Frères présents puisse en retirer le meilleur profit spirituel puisque un des principaux droits de tout Templier, quel que soit son grade, est de bénéficier des meilleures Tenues possibles.

    Ramener le rôle du Noble Commandeur à celui d’un simple gestionnaire élu pour un mandat d’un ou deux ans, ce serait considérer la Commanderie uniquement comme une association profane, dépourvue de tout esprit initiatique et traditionnel ! Par contre, lui conférer la charge de faire vivre et de transmettre l’Initiation chevaleresque, c’est, dans le contexte actuel où ces valeurs sont en perdition, lui donner certainement la tâche immense, la plus difficile qui soit, celle de maintenir et de faire évoluer la Commanderie dans le courant traditionnel des chevaliers.

    Le Frère Commandeur n’est pas un modèle car nous ne sommes pas dans une relation de maître à disciple. Par contre, le Frère Commandeur est un éveilleur. Il est un exemple pour ses Frères, un être aimable, « noble » à cause de ce qu’il fait et de ce qu’il est. C’est là la seule source de légitimité et, pour cela, il est reconnu par tous. Le devoir essentiel du Frère Commandeur est d’initier des profanes, de créer, de constituer et de recevoir des Novices au sein de notre Ordre et de transmettre l’Initiation chevaleresque.

    Ce devoir non plus ne figure pas dans un règlement. Il est implicite dans la cérémonie de son Installation et dans les traditions de toute Commanderie.

    Certes, le Noble Frère Commandeur n’est pas seul. Avec ses Officiers Dignitaires, le Chevalier Gardien, le Chevalier Prévôt et le Frère Chancelier notamment, il peut beaucoup plus ! A lui d’animer cette équipe de Frères au service de la Commanderie et de tous les autres Frères en leurs grades et qualités.

    Certes, ce n’est là qu’un exemple car le Frère Commandeur a bien d’autres devoirs.

    Je ne passerai pas en revue les devoirs de tous les Officiers Dignitaires. Mais parmi ceux-ci, j’en choisirai un dont la mission est particulièrement difficile.

    Les multiples devoirs du Frère Hospitalier

    Les devoirs du Frère Hospitalier sont multiples mais eux non plus ne sont pas listés dans un règlement. Ils me semblent tout aussi implicites : être à l’écoute de ses Frères qui peuvent lui confier leurs difficultés, leurs problèmes de santé ; être à l’écoute des nombreux Frères absents parfois excusés ; rendre visite aux Frères malades ou accidentés ; faire rapport de ses démarches auprès du Frère Commandeur…

    Nous avons malheureusement tous connu des Frères Hospitaliers qui n’ont généralement rien fait de ce strict minimum, à part faire circuler le tronc de la Dîme ! Peut-être justement parce que cette énumération de devoirs est implicite et n’est pas écrite dans un règlement particulier.

    Les devoirs du Frère Novice

    Pendant un an au moins, tout Frère Novice aura été contraint au service de sa Commanderie, aux tâches opératives telles que la préparation et le rangement de la Salle capitulaire et le service au bar.

    Pourquoi ces tâches opératives ? N’est-ce pas pour permettre au Frère Novice de mieux observer, de méditer, de réfléchir, de formuler mentalement des hypothèses, d’apprendre l’humilité indispensable à toute progression dans notre Ordre ?

    Ce n’est qu’à la faveur de ce long travail opératif que nous pouvons arriver un jour à faire cet indispensable retour sur nous-mêmes, retour qui nous affranchira définitivement de l’influence pernicieuse de notre existence antérieure et nous fera découvrir, en même temps, que la Lumière que nous sommes venus chercher dans l’Ordre du Temple et dans cette Commanderie en particulier, se trouve déjà en nous.

    Pendant toute la période d’observation que nous traversons en tant que Novice, nous sommes donc contraints aux tâches matérielles, mais ce devoir fait partie de nos traditions.

    Les devoirs de l’Écuyer

    De nos jours, notre Ordre du Temple restauré prévoit d’attribuer le grade d’Écuyer aux Novices qui « ont fait leur temps », montré leur assiduité au sein de notre Commanderie et présenté un ou plusieurs travaux de qualité.

    Devenus Écuyers, nous avons le droit de prendre la parole en Chapitre, mais nous ne pouvons rien révéler aux Profanes de ce que nous avons appris dans la Salle capitulaire.

    Dans la Commanderie, désormais, le Frère Écuyer a le droit de parler pour s’exercer à l’expression juste et à l’échange courtois, tout en poursuivant le silence intérieur. Mais la parole est si précieuse qu’il vaut mieux ne pas la gaspiller ! Le silence de l’Écuyer est une nécessité pour assurer la confiance que l’on peut avoir en lui.

    Nos Frères Écuyers n’ont évidemment plus aucun rôle militaire, pas plus que nos Frères Chevaliers d’ailleurs ! Ils n’ont pas non plus de rôle de serviteurs, si ce n’est à l’égard de notre Chapitre en général.

    1. Le premier des devoirs de tout Frère Écuyer est sans doute de continuer à servir sa Commanderie et ses Frères. Le deuxième, c’est sans aucun doute celui d’être assidu à nos Chapitres afin de poursuivre sa formation spirituelle, culturelle et cognitive au sein de notre Ordre chevaleresque.
    2. Des charges (ou fonctions) peuvent leur être attribuées en début d’année ou même occasionnellement si notre Chapitre ne dispose pas d’un nombre suffisant de Chevaliers pour les remplir toutes.
    3. Chaque Écuyer dispose du temps nécessaire pour se préparer à devenir Chevalier. Il doit se choisir un nom, une devise, des armes et réaliser son blason. Tel me semble son troisième devoir essentiel. Un séminaire au moins est consacré à cette préparation. L'Écuyer est tenu d’y participer.

    Nos Frères Écuyers doivent aussi faire preuve d’assiduité, participer activement aux moments de réflexion et d’échanges d’idées proposés pendant les Tenues, réaliser quelques travaux de qualité dans lesquels ils synthétisent leurs recherches, leur point de vue sur des symboles ou tout sujet en rapport avec notre Ordre, son histoire ou la philosophie qu’il véhicule.

    Mais il importe aussi, à l’instar de leurs illustres prédécesseurs, de montrer toute la noblesse de leur cœur envers tous les hommes, le désir de se rendre dignes de la chevalerie, préférant mener des actions de valeur et de bonne conduite et pratiquer toujours et partout les vertus que l’Ordre leur inculque : la fidélité à notre Ordre, la compassion, la fraternité, la solidarité, le courage et l’humilité.

    Les devoirs du Chevalier, Parrain d’un jeune Novice

    Ne sommes-nous pas tous ici pour travailler, sur nous-mêmes en priorité, pour le bien de la Commanderie et le développement de l’Ordre des Chevaliers Templiers ? Plus que quiconque, ne devrions-nous pas être assidus ? Mais notre assiduité devrait, me semble-t-il, être désirée, être une assiduité de conviction. Outre les devoirs antérieurs du Novice et de l’Écuyer que nous faisons nôtres, n’avons-nous pas aussi, de surcroît, le devoir d’être vigilant au recrutement et celui de transmettre aux plus jeunes les éléments de la Tradition chevaleresque ?

    Les Parrains et les Frères enquêteurs doivent s’enquérir de la disponibilité des candidats et tout jeune Initié devrait avoir compris depuis ce moment-là qu’il lui faudra effectivement faire preuve de disponibilité en permanence. Mais ce devoir des Frères enquêteurs, lui non plus n’est pas explicité dans un règlement. Il fait partie de nos habitudes en matière d’enquêtes. Cet état d’ouverture d’esprit et d’accueil, cette assiduité aux Chapitres et aux séminaires supposent que nous prenions du temps sur celui de notre vie profane, un temps librement consenti, un temps désiré.

    Mais le rôle du Parrain ne se limite évidemment pas à la présentation de son candidat futur filleul. Il doit l’accompagner dans tout son parcours, traditionnellement jusqu’à son adoubement en tant que Chevalier. Remarquons une nouvelle fois que ce devoir général n’est écrit dans aucun règlement.

    Les devoirs des Frères Gardien et Prévôt

    Tout membre de notre Commanderie ou de notre Prieuré peut prétendre à bénéficier des meilleurs chapitres. Pour cela, il convient qu’avec les indications du Frère Grand Prieur, du Frère Grand Chancelier et du Frère Commandeur, les Frères Prévôt et Gardien soient particulièrement soucieux de la rigueur avec laquelle ils mettront nos rituels en œuvre.

    Le deuxième devoir d’un Frère Gardien ou d’un Frère Prévôt ne serait-il pas de se souvenir que les Novices et Écuyers ont un autre droit élémentaire, celui de pouvoir participer à des séminaires de qualité, et dès lors de mettre tout en œuvre pour organiser ces réunions fraternelles de réflexion et de production autour d’une agape frugale ?

    L’organisation de séminaires, dont la nécessité peut être rappelée occasionnellement par le Frère Commandeur, relève en effet de la mission des Frères Gardien et Prévôt. Seule leur conscience doit les guider en ce domaine. La logique et le bon sens prédominent. Il s’agit donc ici aussi d’une attitude volontaire dans le cadre de la transmission de la Tradition et des traditions de la Commanderie, plutôt que d’une obéissance à un règlement.

    Je voudrais encore évoquer notre devoir de silence et vous faire part également de quelques réflexions à propos de son contraire : le droit à l’exercice de la prise de parole pendant nos Chapitres.

    Le devoir de silence

    Tout Chevalier, tout Écuyer, tout Novice doit s’abstenir de toute divulgation susceptible de porter préjudice à notre Ordre chevaleresque ou à ses membres. L’ésotérisme de nos Travaux n’est pas susceptible de divulgation !

    Le silence qui nous est demandé est chargé d’une signification ésotérique qui a sa juste place dans notre contexte initiatique. Il s’agit d’une règle, d’un devoir de réserve « vocal ».

    Tout Novice, tout Écuyer, tout Chevalier devrait donc, d’une manière générale, se montrer réservé. En effet, tout prosélytisme intempestif nous est vivement déconseillé. Il n’est pire erreur que la vérité mal comprise. Parler pour se faire mal comprendre est à la fois dangereux et nuisible.

    En conséquence, écoutons chacun avec bienveillance mais sans faire parade de notre manière de voir. Nous avons à former notre opinion et, dans ce but, nous avons tout avantage à entendre les avocats des causes les plus contradictoires. Apprenons à juger sans le moindre parti pris. C’est sans doute ainsi que nous deviendrons des penseurs indépendants ou des libres penseurs, dans le vrai sens du mot.

    Les raisons du silence

    Pourquoi ce silence ? Tout simplement pour nous apprendre à contrôler nos pulsions naturelles ou instinctives, à développer en nous le germe d’une future maîtrise du comportement physique, intellectuel et moral, pour que nous nous astreignions à voir, écouter, observer ce qui se passe autour de nous.

    Essayons de comprendre, efforçons-nous de discerner, c’est ainsi que nous commencerons à nous ouvrir sur les hommes, sur le monde, au lieu de concentrer sur soi égoïsme et égocentrisme.

    Durant toute la période de notre noviciat, nous devons apprendre à nous taire, à nous contrôler, à dominer nos élans naturels. C’est en observant ce qui se passe autour de nous, que nous découvrirons peu à peu les particularités des rituels comme la spécificité et la gestuelle inhérentes au travail en Chapitre.

    Se concrétisant de fait par une mise en retrait du monde, le silence doit nous rendre plus disponible. Il favorise l’observation et mobilise les énergies subtiles. Celui qui veut comprendre le monde doit passer par l’univers du silence pour méditer objectivement, parvenir à l’entendement des choses secrètes et faire s’exprimer la simplicité naturelle et l’élan du cœur.

    Grâce à l’observation, nous pouvons découvrir les bases du Travail en Chapitre et l’importance de nos rituels, en particulier ceux de l’Ouverture des Travaux et de leur Clôture. Les Chevaliers, soumis à une rigueur identique à celle des Écuyers et des Novices, doivent indiquer à tous la route que nous devons suivre.

    Eviter de parler pour s’astreindre à écouter est une excellente discipline intellectuelle lorsqu'on veut apprendre à penser. Les idées mûrissent par la méditation silencieuse qui est une conversation avec soi-même. Les opinions raisonnées résultent de débats intimes qui s’engagent dans le secret de la pensée. Le sage pense beaucoup mais parle peu.

    Sans le recours à cette pratique volontaire du silence, il est vain de prétendre se connaitre et donc d’être en mesure de connaitre autrui et de tendre à l’approche de l’Absolu. Le silence ne favoriserait-il pas l’ascension pour parvenir à la contemplation de Dieu ?

    Le silence des Novices, des Écuyers et des Chevaliers

    Il est vrai que pendant nos réunions en Chapitre, nous avons tous le droit de prendre la parole à bon escient. Il est tout aussi vrai qu’à l’issue de nos Travaux, nous échangeons encore volontiers nos impressions, nos idées entre nous, le plus souvent devant un bon verre.

    Chevaliers et Écuyers devraient redoubler de discrétion et se garder, en particulier, de chercher à expliquer aux Novices ce qu’ils ne sauraient comprendre. Il faut en effet laisser évoluer chaque esprit, sans prétendre faire brûler aux intelligences les étapes de compréhension qui leur sont nécessaires. N’imposons donc jamais notre manière de voir et sachons nous mettre à la portée de ceux qui sont moins avancés que nous.

    Des séminaires de formation doivent être organisés pour répondre aux questions particulières à chaque grade et instruire Novices, Écuyers et Chevaliers des devoirs de leur grade et des tâches qui leur incombent.

    La discipline du silence devrait surtout nous engager tous à ne point gaspiller nos forces mentales en bavardages prématurés. On ne devient un penseur qu’en rentrant en soi-même et en s’exerçant à concentrer son énergie intellectuelle. Par le fait que l’on garde scrupuleusement un secret, on s’assure, en outre, les avantages de la fidélité envers ceux qui vous l’ont confié.

    Le Chevalier, l’Écuyer ou le Novice qui manquerait à la discrétion promise, se détacherait de notre Ordre par le fait même et renoncerait à tous les bénéfices intellectuels et moraux de la fraternité.

    Toute notre force réside en notre participation à l’âme de la Chevalerie templière. Le silence prend donc pour chacun d’entre nous une importance capitale.

    Si la nécessité de la pratique du silence me semble ainsi suffisamment démontrée pour la progression de chacun, nous disposons tous de la faculté de prendre la parole mais nous devons être conscients qu’il y a un temps pour parler et un temps pour se taire.

    A nous d’intégrer en nous que le Bien est le principe vers lequel convergent toutes les notions évoquées, perçues et étudiées en Chapitre.

    Le Chevalier n’a pas à faire preuve d’une intelligence supérieure, géniale, transcendante. Par sa manière de vivre, et pas seulement par ses discours, il doit prouver qu’il est animé d’une intelligence bien équilibrée, que son entendement est complet dans le cadre de ses possibilités et que, pour lui, la tolérance et la fraternité ne sont pas que de vaines formules, de vains mots.

    L’observation du silence est le seul moyen efficace que nous ayons pour nous livrer avec fruits à ce travail d’introspection qui doit mener chacun d’entre nous à la connaissance de soi.

    Celui qui ne se connait pas ne peut être un vrai Chevalier car, non éclairé sur la nature, les causes et le mécanisme de ses propres faiblesses, erreurs et pensées, il doit inéluctablement être inapte à comprendre, supporter et excuser celles des autres. La sagesse qui, en somme, ne consiste qu’en cette faculté supérieure de ramener les choses disparates à l’unité et les choses contradictoires à l’équilibre, ne lui est donc pas accessible. Comment celui qui ne se connait pas, pourrait-il, dans ces conditions, pratiquer la tolérance ?

    Mes Frères (et Sœurs), le sage est avare de discours et insensible aux acclamations. Sachons respecter le silence et gardons-nous de l’avilir en le ramenant aux limites de la discrétion qui s’impose quant aux pratiques de notre Ordre chevaleresque.

    Le droit à la prise de parole en Chapitre

    Le droit de parler n’est pas contradictoire avec le devoir de se taire.

    Mais parler pour dire quoi et comment ?

    A chacun de nos chapitres, il y a des moments pour prendre la parole.

    Prenons tout d’abord le cas que nous allons vivre aujourd’hui : le droit de réagir par rapport à la présentation d’un parchemin, fruit du travail de l’un d’entre nous.

    Chacun a bien entendu le droit de donner un avis, d’exprimer le fruit de ses réflexions, de partager son opinion avec tous les Frères de notre Commanderie.

    Il suffit généralement de demander la parole et le Frère Commandeur vous l’accorde bien volontiers !

    Il y a cependant, me semble-t-il, quelques règles élémentaires de savoir-vivre à respecter. J’en vois au moins cinq :

    1. Communiquer le fond de sa pensée, ce n’est certainement pas s’écouter parler. Il convient donc de s’exprimer brièvement pour faciliter la compréhension et surtout ne pas lasser son auditoire. Trop parler semble nuire à la méditation des autres. J’espère bien que ce n’est pas ce que je fais en ce moment.
    2. Communiquer le fond de sa pensée, ce n’est pas non plus faire une démonstration d’un savoir supérieur ou d’une connaissance bien plus approfondie que l’orateur du jour. Dans ce cas, prendre la parole utilement reviendrait à suggérer des pistes d’approfondissement de certains points de l’exposé.
    3. Evitons de prendre la parole si nous ne sommes pas certains de l’exactitude de nos propos. Dans ce cas, ne conviendrait-il pas mieux de formuler des questions prouvant ainsi que nous sommes en recherche permanente ?
    4. Poser des questions… oui, mais ne pas les poser pour mettre un orateur en difficulté. Ce ne serait pas fraternel !
    5. Formuler des questions, une demande d’informations supplémentaire pour comprendre…  oui, mais sans pour autant attendre nécessairement une réponse immédiate. N’est-ce pas tout simplement montrer un réel intérêt, un doute, voire une réelle incertitude? Laissons à l’orateur du jour le temps d’effectuer d’éventuelles nouvelles recherches pour nous éclairer lors d’un Chapitre ultérieur.

    En toutes circonstances, mes Frères et Sœurs, et notamment lors de la Clôture de nos Travaux, ne livrons pas des informations que nous ne sommes pas habilités à donner : elles risquent d’être fausses, incomplètes, inappropriées. Laissons cela aux Frères habilités à les communiquer officiellement. Ne nous substituons pas au Grand Maître de l’Ordre du Temple ni à notre Frère Grand Prieur Magistral !

    Ainsi, lorsque nous recevons des visiteurs, sachons rester à notre place en toute humilité et laissons à notre Frère Commandeur ou à notre Frère Grand Prieur, le plus haut « gradé » parmi nous, le plus expérimenté aussi, le soin de remercier nos Frères et Sœurs sans les flatter.

    Ces quelques réflexions que je viens de vous exposer, mes Frères et Sœurs, puissions-nous tous les appliquer, afin de témoigner de notre fraternité mais aussi et surtout de notre humilité !

    Car qui sommes-nous, que sommes-nous, pour nous permettre de rompre ce silence que nous a donné le Grand Architecte de l’Univers pour favoriser en nous la création de notre propre temple intérieur ?

    Synthèse

    Dans notre vie profane comme dans notre vie chevaleresque, il me semble que nous pouvons rencontrer trois types de devoirs.

    Nos premiers devoirs nous invitent à nous soumettre sans réserve à des dispositions réglementaires. Ils se réfèrent à une réglementation d’ordre général comme la Constitution et les lois de notre pays.

    1. Certains devoirs font référence à des aspects de l’ancienne règle templière (N.B. : Dès la création de notre Ordre, l'établissement d'une règle s’était avéré nécessaire pour officialiser et légaliser l'arrivée des Templiers, ordre de moines-soldats au milieu de la société médiévale de ce début de 12ème siècle. En janvier 1128, un concile, réuni à Troyes en Champagne, et sur base des travaux de Saint Bernard, octroya une règle primitive à notre Ordre. Cette règle initiale, dite « Règle Latine » a été traduite, adaptée, réformée et complétée au fil des ans.) ou à une règle particulière de notre Ordre contemporain…
    2. Certains devoirs s’appuient aussi sur nos serments, dont le tout premier que nous avons prêté : celui d’aimer nos Frères. Et à propos d’aimer nos Frères, il me semble que rien qu’en me posant la question « comment les aimer ? », je suis amené à penser à une multitude d’autres devoirs mais sur lesquels je ne me suis pas étendu ce Midi.
    3. Enfin, il y a les devoirs que nous impose notre seule conscience. Mais ne faut-il pas, pour les remplir, avoir atteint un certain niveau de conscience, donc bénéficier d’une solide expérience, faire preuve d’autodiscipline, savoir gérer, anticiper, s’organiser, s’imposer des tâches librement, volontairement ?

    Finir par accepter cette autodiscipline, voire la rechercher en toutes circonstances, n’est-ce pas faire la preuve que la chevalerie est une méthode ?

    Mais n’est-ce pas précisément une méthode initiatique qui peut contribuer à faire des Chevaliers Templiers, l’élite choisie par le Grand Architecte de l’Univers, des hommes venus sur Terre pour poursuivre l’œuvre du Créateur de l’Univers ?

    La chevalerie est un idéal, mais un idéal vécu et appliqué !
    Le chevalier montre l’exemple, dès le départ, par son serment et l’armement, par ses gestes et ses paroles d’engagement.

    Il se lie, il participe. Et cette participation, il a le devoir de la continuer.

    Il a le devoir d’assumer l’esprit chevaleresque par-delà les frontières, par-delà les peuples, les particularismes et les politiques parfois contre les autres et contre lui-même !

    C’est à ce titre, et à ce titre seulement, que pourra se créer entre les Hommes une solide fraternité et une profonde communion!

    Issue de la plus pure tradition templière, notre chevalerie contemporaine apporte la joie, le réconfort, l’aide là où ils sont nécessaires. Elle est gardienne du dévouement et du service à rendre. Elle combat le mensonge et défend l’honnêteté ; elle défend la vérité intellectuelle si bafouée à notre époque, époque qui voit les valeurs consciemment et inconsciemment confondues.

    Conclusion en forme de nouveau questionnement

    Pour répondre à la question qui forme le titre de ce parchemin – « Qu’est-ce qu’un devoir ? » – il me semble qu’un devoir est une tâche que tout Chevalier devrait parvenir à s’imposer de manière spontanée, à réaliser du mieux qu’il peut pour rendre ses Frères heureux et, par l’exemple qu’il donne ainsi, leur faciliter la progression dans l’Ordre chevaleresque.

    Accomplir son devoir, ses multiples devoirs en tant que membre de l’Ordre du Temple, ses devoirs de Chevalier, n’est-ce pas avoir pris conscience des obligations imposées à la fois d’une manière générale et particulière, mais acceptées librement et volontairement afin de dépasser le stade de l’indifférence, de l’égoïsme, de l’égocentrisme… pour atteindre celui de l’écoute, de la compréhension, de l’empathie, de la compassion, du véritable Amour fraternel ?

    Accomplir ses multiples devoirs, n’est-ce pas aussi faire le Bien uniquement pour l’amour du Bien ?

    Pour un Chevalier, remplir son devoir, ses devoirs, n’est-ce pas se montrer capable de dépasser le stade de la simple obéissance pour réaliser les sublimes préceptes et les nobles objectifs de notre Ordre telle l’élévation de notre propre conscience ?

    Frère André B.

    Lien avec le sujet suivant : L'humilité en chevalerie 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter