• * 50 - Le temps de l'Eglise

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    Rubrique « Regards sur la liturgie » – 50

      Le Temps de l’Église  

     * 50 - Le temps de l'Eglise

    Introduction : année liturgique et temps liturgiques

    Nous entendons souvent parler d’année liturgique et de temps liturgiques de l’Église catholique. Mais sommes-nous sûrs de savoir vraiment de quoi il s’agit ? En particulier, combien et lesquels sont les temps liturgiques ? Comment sont-ils distingués ?

    Les temps liturgiques de l’église catholique sont les saisons dans lesquelles est subdivisée l’année liturgique.

    Chaque temps liturgique prévoit non seulement différents contenus théologiques dans le contexte des cérémonies et dans la liturgie, dans les couleurs à utiliser dans les célébrations, dans les extraits des Saintes Écritures qui sont lus pendant la messe.

    Chaque temps liturgique demande une attitude de l’âme différente de la part du croyant, une prédisposition de foi et de cœur qui change selon les fêtes prévues pour cette période, du moment de la vie de Jésus ou des saints qui y sont célébrés. Il y a un temps pour l’attente et un temps pour l’accomplissement, et cette affirmation est plus vraie que jamais dans les cycles et les recycles de l’année liturgique, qui se répètent depuis des siècles en impliquant tous les chrétiens.

    Lannée liturgique célèbre et renouvelle la vie de Jésus redistribuée au cours d’une année entière. Le cœur de l’année liturgique est le Triduum Pascal, puisqu’il rappelle la passion, la mort et la résurrection de Jésus.

    L’année liturgique commence avec l’Avent et se termine avec la solennité de Christ Roi, fêtée dans le trente-quatrième dimanche du Temps Ordinaire, fin novembre.

    L’année liturgique se mesure en semaines et est composée du Temporal, qui comprend le cycle de l’Avent et de Noël, le cycle pascal avec Carême et Pâques, et les 34 dimanches du Temps Ordinaire, et le Sanctoral qui comprend, par contre, les jours dédiés à la mémoire des saints.

    L’année liturgique représente pour chaque chrétien un chemin de salut, durant lequel chaque fidèle est invité à s’imprégner de l’expérience terrestre et spirituelle de Jésus afin de transformer sa propre vie et la rendre plus digne et sainte selon Son modèle.

    D’après l’introduction du site « Holyblog »

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    Les temps forts de la liturgie catholique

    La liturgie invite chaque année les chrétiens à privilégier des temps forts : le Carême, le Temps pascal, l’Avent. Ces temps privilégiés permettent de mettre en relief toute la richesse du temps de l’Église, du temps dans lequel l’Église vit d’ordinaire.

    Un carême ? Mais c’est tout le temps que l’Église est appelée à la prière et au partage ! Un temps pascal ? Mais c’est toute l’année que l’Église annonce la joie de Résurrection du Christ ! Un temps de l’Avent ? Mais c’est chaque jour que nous attendons l’avènement de ­Jésus-Christ !

    Et en même temps, ces temps forts de la liturgie invitent les chrétiens à progresser ensemble, même si le calendrier personnel de chacun n’est pas toujours en harmonie avec celui de l’Église : ils sont ensemble le peuple de Dieu.

    Plusieurs chrétiens pourraient reconnaître que, sans le Carême de chaque année, il n’y aurait peut-être pas beaucoup d’efforts dans leur vie.

    Aujourd’hui

    Sur la toile de fond des temps de la liturgie, nous célébrons les événements de la vie du Christ. Les fêtes chrétiennes ne célèbrent pas des idées, elles se rattachent à des actes du Christ. La liturgie chrétienne est enracinée dans l’histoire concrète.

    Mais le christianisme n’est pas une religion de l’histoire. Aujourd’hui, le Christ habite l’éternité, au-delà du temps et de l’histoire.

    La célébration des actes du Christ n’est pas un simple anniversaire, un  « après-Christ » qui nous collerait au passé. Elle est un « mémorial », c’est-à-dire qu’elle va plus loin que la mémoire. Elle est un « avec-Christ », qui nous rend présents aux événements célébrés, comme si le Christ faisait de nous ses contemporains.

    Elle nous rend présents à tout le passé et tout l’avenir du peuple de Dieu. Le peuple de Dieu est à la fois un peuple historique et un peuple au-delà de l’histoire. Nous sommes aujourd’hui le même peuple que celui qui a traversé la mer Rouge avec Moïse, le même rassemblement que celui qui accueillera le Christ venant à la fin des temps sur les nuées du Ciel.

    Demain

    Le retour des mêmes fêtes chaque année ne doit pas nous faire illusion. Au regard de la foi, le temps n’est pas un cercle fermé, il est une marche continue vers le futur. Le peuple de Dieu est un peuple de l’avenir.

    Toute la liturgie est marquée par ce dynamisme, appuyée sur la conviction que toute la création est tendue vers ce jour où le Christ reviendra. Chaque messe le lui demande : « Viens, Seigneur Jésus ! ».

    Quand l’Église célèbre les saints du passé, elle choisit le jour de leur arrivée dans la vie future.

    Quand l’Église réunit les chrétiens aujourd’hui, elle donne déjà un signe du Royaume à venir : c’est dans nos églises que se retrouvent des personnes de diverses générations, de divers milieux sociaux, de diverses ethnies, et que tous peuvent chanter ensemble.

    Dimanche

    Un autre signe de cette tension du temps de l’Église vers le futur, c’est le choix du dimanche comme jour de l’assemblée. Les premiers chrétiens l’ont observé bien avant que le dimanche ne soit un jour chômé.

    Le dimanche est le premier jour de la création du monde. Il est le jour d’une nouvelle création dans la Résurrection du Christ. L’assemblée du dimanche est déjà une assemblée de ressuscités.

    Une des premières lois de l’Église fut d’interdire de prier à genoux le dimanche : les ressuscités sont des hommes debout.

    Le temps de l’Église se déroule dans le présent, dont les chrétiens partagent les joies et les angoisses, mais il nous emporte vers un après-temps éternel qui est notre avenir.

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    Qu'est-ce que le temps liturgique ?

    Le cycle de l'année liturgique

    De même qu'il existe une année légale ou civile commençant le 1er janvier, il y a pour l'Église une année appelée « liturgique » qui commence le 1er dimanche du temps de l'Avent.

    Dès l'Ancien Testament, le temps liturgique est en relation avec l'action de Dieu dans l'histoire humaine.

    La Bible énonce que Dieu est à l'origine du temps et de ses rythmes (Genèse 1 à 3). Mais la Bible est aussi le récit de l'intervention de Dieu dans l'histoire d'un peuple particulier, le peuple hébreu. Au Livre de l'Exode apparaît la célébration de la Pâque, mémoire de la fin de la servitude du peuple de Dieu en Égypte (Exode 12, 14 et 42). Cette célébration, annuelle, rend présente à chaque génération la libération des Hébreux.

    La liturgie actualise ainsi et rend présente l'action de Dieu dans l'histoire pour sauver son peuple.

    De même, l’Église, par la liturgie, actualise le mystère du Christ.

    Dans la lettre apostolique « Tertio millennio adveniente » (1994), Jean-Paul II écrit ceci :

    « Dans le christianisme, le temps a une importance fondamentale. C'est dans sa dimension que le monde a été créé, c'est en lui que se déroule l'histoire du Salut qui a son apogée dans la « plénitude du temps » de l'Incarnation, et atteint sa fin dans le Retour glorieux du Fils de Dieu, à la fin des temps.

    En Jésus-Christ, Verbe incarné, le temps devient une dimension de Dieu qui est en lui-même éternel.

    Avec la venue du Christ, commencent les « derniers jours » (cf. Hébreux 1, 2), la « dernière heure » (1 Jean 2, 18), avec elle commence le temps de l'Église qui durera jusqu'à la Parousie...

    Chaque année, chaque jour, chaque moment est inclus dans l'Incarnation et la Résurrection du Christ pour se retrouver ainsi dans la Plénitude du temps.

    C'est pourquoi l'Église, elle aussi, vit et célèbre la liturgie dans l'espace d'une année. L'année solaire est ainsi imprégnée par l'année liturgique qui reproduit en un sens tout le mystère de l'Incarnation et de la Rédemption en commençant par le premier dimanche de l'Avent pour se terminer par la solennité du Christ-Roi, Seigneur de l'univers et de l'histoire.

    Chaque dimanche rappelle le jour de la Résurrection du Seigneur ».

    En d’autres termes, qu’est-ce que « le temps de l’Église » ?

    La vie humaine a besoin de rythme.

    En musique, l’harmonie vient de l’alternance des temps forts et des temps faibles ainsi que des pauses. Il en est de même dans la vie chrétienne, comme dans toute célébration.

    Nous retrouvons cette notion dans l’année liturgique où l’on célèbre l’histoire du salut : histoire qui part de la promesse faite à Abraham, traverse l’Ancien Testament, arrive à Noël et aboutit à la Parousie (retour du Christ à la fin des temps, appelé aussi eschatologie). Il y a donc un dynamisme de l’histoire du salut, une idée de progression, un chrétien est toujours en devenir.

    Dans le nouveau Testament, la Pâque chrétienne célèbre, non plus la sortie d’Égypte, comme dans l’ancien Testament  mais le passage de la mort à la résurrection du Christ.

    On peut observer une même évolution pour les autres fêtes : La Pentecôte juive célébrait le don de la loi, la Pentecôte chrétienne le don de l’esprit, etc.

    Ainsi, le rythme cosmique est devenu mémorial historique. L’année de l’Église, au lieu d’être un éternel retour est un perpétuel devenir : la ligne a ouvert le cercle, pour former une spirale.

    Le cycle liturgique chrétien est fondé sur la venue du Christ :

    • en un temps précis de l’histoire : engendré avant le temps, il entre dans le cours du temps.
    • en un lieu précis : à la naissance du Christ, commencent les derniers temps. C’est le temps de l’Église sous la mouvance de l’Esprit, qui durera jusqu’à la Parousie : second avènement du Christ glorieux. Ce sera la fin du temps de la foi, car l’homme verra son Sauveur face à face. Nous serons alors à la fin des temps, à la parousie, qui signifie « présence » du Christ glorieux.

    Marie-Jeanne Ribier – Fleurs qui chantent – 24 mars 2019

    Note :

    Dieu viendra à la fin des temps ! Telle est la grande espérance qui traverse toute la Bible !

    On l’appelle la Parousie, le jour du Seigneur Jésus. Ce mot veut dire présence et venue.

    La Parousie est cette notion chrétienne qui désigne la « seconde venue » du Christ sur la Terre dans sa gloire, la première étant sa naissance.

    Comment s'organise l'année liturgique?

    La constitution Sacrosanctum concilium de Vatican II sur la liturgie dit ceci :

    « L'Église, chaque semaine, au jour qu'elle a appelé le Jour du Seigneur, fait mémoire de la Résurrection du Seigneur qu'elle célèbre encore une fois par an, en même temps que sa bienheureuse Passion, par la grande Solennité de Pâques. Elle déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l'année, de l'Incarnation et la Nativité jusqu'à l'Ascension, jusqu'à la Pentecôte et jusqu'à l'attente de la bienheureuse espérance et de l'avènement du Seigneur ».

    En d’autres termes, l'année liturgique est le déploiement sur une année de la phrase prononcée lors de chaque messe : «Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta Résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire».

    L'année liturgique est ainsi structurée par les grandes fêtes qui reprennent l'ensemble du mystère du Christ.

    Elle commence le premier dimanche de l'Avent et finit chaque année avec la fête du Christ-Roi (un des derniers dimanches de novembre). Mais le centre de l'année liturgique est la célébration de la Résurrection.

    Comment a été établi le calendrier liturgique?

    Le calendrier liturgique catholique aide la communauté chrétienne à vivre les grands événements de la vie et de l'enseignement du Christ. Ce calendrier a beaucoup évolué au fil des siècles. Il s'était progressivement alourdi avec l'augmentation des célébrations de saints, avant d'être simplifié, notamment par le Concile Vatican II (1962-1965).

    Ce cycle est rythmé par les grandes fêtes (Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte, Assomption, Toussaint) et les temps de préparation : l'Avent qui prépare à Noël, et le Carême qui prépare à Pâques. Le temps ordinaire est, lui, réparti sur deux périodes : du lendemain de la fête du Baptême du Seigneur au mercredi des Cendres, puis du lendemain de la Pentecôte à l'Avent.

    Le calendrier prend leur exemple et de leur intercession tout au long de l'année.

    Pourquoi les fêtes ne sont-elles pas toutes célébrées à dates fixes ?

    Certaines fêtes sont célébrées à dates fixes : Noël, l'Assomption, la Toussaint.

    D'autres connaissent des dates mobiles : Pâques, l'Ascension, la Pentecôte.

    Le calendrier prend aussi en compte les fêtes de la Vierge et des saints, pour aider les chrétiens à vivre de leur exemple et de leur intercession tout au long de l’année.

    La difficulté du calendrier liturgique tient en effet à ce qu'il conjugue deux cycles superposés : le temporal et le sanctoral.

    Le cycle du temporal détermine la succession des temps liturgiques. Il est essentiellement mobile, dans la mesure où il prend appui sur les dimanches.

    Le cycle du sanctoral, lui, comprend les dates auxquelles l'Église fête les grands événements de la vie du Christ, mais aussi de la Vierge et des saints, en premier lieu les Apôtres et les martyrs. Les fêtes mariales sont apparues dans le calendrier liturgique à partir du IVème siècle, surtout après le Vème siècle et le Concile d'Éphèse (431) qui a défini Marie comme Mère de Dieu.

    Parmi les principales, la solennité de la Mère de Dieu est célébrée actuellement le 1er janvier, huitième jour après Noël. La fête de l'Assomption, le 15 août, est ancienne, même si le dogme en a été défini en 1950. L'Immaculée Conception (8 décembre), a été définie de façon précise en 1854. Neuf mois plus tard, la Nativité de Marie (8 septembre) revêt une grande importance dans les traditions orientales. Enfin, la Visitation de Marie à Élisabeth est célébrée le 31 mai.

    Au sein du calendrier liturgique, l'Église distingue encore les fêtes universelles, célébrées par l'ensemble du monde catholique, et les fêtes particulières à une ville, un diocèse, un pays, une région du monde ou une famille religieuse.

    Les jours de l'année sont classés par ordre d'importance décroissante : solennité, fête, mémoire obligatoire, mémoire facultative, férie.                                                                                                                                 

    Martine de Sauto – Journal « La Croix » du samedi 02/12/2006

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    Organisation du temps liturgique

    Le temps liturgique s'organise de la manière suivante :

    • Du 1er dimanche de l'Avent à la veille de Noël : temps de l'Avent, de l'attente et du désir, qui conduit à Noël, célébration de la naissance de Jésus, Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme.
    • De Noël au Baptême du Seigneur : temps de Noël, pour célébrer la manifestation (« épiphanie ») de Dieu parmi les hommes, qui s'achève par la célébration du Baptême du Christ.
    • Entre le Baptême du Seigneur et le mercredi des Cendres : la première période du temps ordinaire.
    • Du mercredi des Cendres à la veille de Pâques : temps du Carême (40 jours), période de pénitence et de conversion, moment fort de préparation des catéchumènes que l'Église accompagne sur le chemin du baptême à Pâques. Le Carême s'achève avec la Semaine sainte, du dimanche des Rameaux et de la Passion au dimanche de Pâques.
    • De Pâques à la Pentecôte : temps pascal (50 jours) jusqu'à la Pentecôte, où les chrétiens célèbrent le don de l'Esprit-Saint qui, promis par Jésus (Jn, 14-16), continue à œuvrer dans l'Église et en chacun des croyants
    • Entre la Pentecôte et l'Avent : la deuxième période du temps ordinaire. De dimanche en dimanche est célébré le mystère de la Pâque... jusqu'au nouveau cycle liturgique qui commence le premier dimanche de l'Avent.

    Deux fêtes essentielles : l’Ascension et la Pentecôte

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    La fête de Pâques se déploie en joie et en action de grâce tout au long du temps pascal. Celui-ci s’achève par les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte.

    Ces trois fêtes forment un tout, un unique mystère : celui du Christ ressuscité.

    A la Pentecôte, les chrétiens célèbrent la naissance de l’Église. Ce nouveau peuple de Dieu aux dimensions universelles, a pris forme lorsque Jésus ressuscité qui « a reçu du Père l’Esprit-Saint promis, l’a répandu » (Ac 2,33) sur le groupe de ses apôtres et disciples qui ont cru en lui et ont reçu la mission d’être ses témoins partout dans le monde.

    La Pentecôte inaugure le Temps de l'Église. Elle constitue sa « date » de naissance. Pour les chrétiens, c'est la découverte incroyable d'une force nouvelle, celle de l'Esprit de Dieu, donnée en surabondance au baptême. L'Esprit fortifie, console, inspire, vivifie ! Il nous conforte dans une foi vivante et joyeuse. C'est le meilleur des guides spirituels !

    La Croix – Croire – Le 10 mai 2005

    L’Ascension

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    L'Ascension de Jésus est fêtée 40 jours après la fête de Pâques. C'est le dernier jour de la présence physique du Christ ressuscité parmi ses disciples. Ils savent qu'ils ne le verront plus mais qu'il sera toujours avec eux.

    L'Ascension couronne la mission terrestre de Jésus-Christ. Depuis, les chrétiens sont sûrs qu'il est possible pour les hommes de vivre dans l'éternité de Dieu. Jésus y est déjà. Depuis, les chrétiens savent aussi que le paradis n'est pas sur la Terre. La terre est du domaine de la foi, de l'amour pour construire un monde meilleur et de l'espérance avec cette certitude que Dieu sauve le monde, et chacun en particulier.

    La fête de l’Ascension peut nous aider à répondre aux questions suivantes :

    Que faisons-nous ici ? Quel est le sens de notre pratique chrétienne ? Et, plus largement, pourquoi l’Église elle-même ?

    Quand Marie-Madeleine voit Jésus ressuscité, elle veut le saisir, mais Jésus lui répond : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17).

    Jésus avait vécu quelque chose qu’aucun être humain n’avait encore vécu : se relever d’entre les morts. Ce n’était pas une œuvre humaine. C’est parce qu’il est venu de Dieu comme son Fils bien-aimé qu’il a pu remporter ce pouvoir sur la mort. Mais jusqu’à l’Ascension sa divinité est restée cachée, au point que Marie-Madeleine a cru pouvoir le retenir.

    L’Ascension c’est le dévoilement du monde auquel appartient Jésus, qui englobe le nôtre et le dépasse incroyablement. Ce monde de Dieu, on peut donc le considérer,  non pas comme un monde à côté, mais autour du nôtre. Ainsi, Jésus, en partant dans ce monde de Dieu, se rend présent à tous et à chaque instant.

    Le temps que nous vivons est donc le temps de la présence du Christ à tous ceux qui le cherchent. Quand nous prions, quand nous nous battons un peu contre notre rythme de vie pour prendre un temps de silence et d’écoute du Seigneur, en méditant sa Parole, en priant le chapelet ou encore autrement quand nous prenons ce temps avec Dieu nous finissons par ressentir une présence, une joie, une paix, une détermination à faire le bien, qui sont la réponse de Dieu.

    Jésus est monté aux cieux, est entré dans la nuée de la gloire de son Père, pour que, dans ce monde qui nous entoure, il soit présent à notre prière, à notre âme, car il nous aime tant, nous avons tant de prix pour lui, qui que nous soyons, quel que soit ce que nous avons fait. Il nous cherche sans cesse.

    Ce temps inauguré par l’Ascension est le temps du témoignage, le temps de « proclamer l’Évangile à toute la création » (Mc 16,15).

    Nous sommes ici pour nous rendre capables d’accueillir la présence du Christ, mais aussi capables de la dire, d’y conduire les cœurs, de favoriser cette rencontre entre l’âme de beaucoup dans nos villages avec le cœur de Dieu. Nous pourrions nous dire : comment pouvons-nous faire cela ? Comment organiser cette rencontre entre nos contemporains et le Dieu invisible ? Deux choses nous aident. L’une est l’expérience de ceux qui nous précèdent, qui est condensée dans la sagesse de l’Église. Nous pouvons grandir intérieurement en faisant confiance à l’Église qui a concentré toute cette sagesse de vie, en lisant la vie des saints et leurs écrits, en écoutant le pape et les évêques — et pas seulement par ce que les médias veulent bien nous en dire.

    Écouter l’Église, donc, et écouter l’Esprit-Saint. C’est la deuxième aide pour vivre de Dieu et être témoin, et à vrai dire c’est la première car sans l’Esprit, pas d’Église ! Jésus avait dit à ses apôtres : « vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous » (Ac 1,8).

    Aujourd’hui encore, désirons cette force, cette lumière, cette joie qu’apporte l’Esprit-Saint. Quand nous prions, prions pour recevoir l’Esprit-Saint. Et comme saint Paul nous dit que c’est l’Esprit qui nous fait prier comme il faut, vous comprenez que c’est progressivement que l’on entre dans l’intimité de l’Esprit. Il ne faut pas s’étonner si, quand on reçoit un sacrement, il n’y a pas un changement soudain. C’est rare, car la démarche habituelle est de devenir progressivement habité par l’Esprit, comme un apprivoisement mutuel.

    En résumé : nous sommes ici parce que Jésus le Christ est entré dans la gloire de Dieu pour être proche de chaque homme, de chaque femme de chaque époque. Aujourd’hui nous accueillons sa présence et nous la faisons connaître autour de nous, car c’est un tel bonheur d’être ami de Dieu. Nous pouvons le faire grâce à l’Esprit-Saint, qui cherche à habiter en nous. Et nous tenons le cap grâce à l’Église, à son enseignement et à l’exemple de nombreux saints.

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    La Pentecôte

    La Pentecôte vient du grec ancien et signifie cinquantième jour après Pâques. Cette fête chrétienne a des origines juives que le Christ va venir accomplir. A l’origine elle porte le nom de Shavou’ot ou fête des semaines car elle a lieu 7 semaines après Pâques qui est la fête des semences. Dans un second temps, elle prendra un sens religieux pour rappeler l’événement du don de la Torah au Sinaï. Le Livre des Actes des Apôtres rapporte un événement qui s’est passé le jour de cette fête juive après la résurrection du Christ. La Pentecôte chrétienne est la fête du don de l’Esprit-Saint.

    Les textes liturgiques de Pentecôte sont clairs : le temps de l’Esprit coïncide avec le temps de l’Église.

    Jésus semble s’effacer après avoir pleinement accompli son œuvre pascale. Un autre prend le relai. Il n’y a aucune concurrence entre eux puisqu’ils sont de la même famille trinitaire. Et c’est même Jésus qui envoie l’Esprit en personne d’auprès de son Père.

    A qui donc ? A l’Église, en formation embryonnaire certes, mais assurée d’une fécondité extraordinaire. Avec les bienfaits de l’intériorité et les promesses de l’extériorité.

    Intériorité. Celle qui régnait au Cénacle quand les apôtres, avec Marie, quelques femmes et les frères de Jésus, priaient dans l’attente d’un Esprit déjà à l’œuvre dans les profondeurs de leur cœur. Ce même Esprit qui, selon l’apôtre Paul, habite en nous, nous fait vivre du dedans et nous permet de marcher en toutes circonstances sous sa conduite douce et forte. C’est l’Esprit des inspirations recueillies dans le silence et mûries dans la méditation.

    Extériorité. Cet Esprit n’aime pas les longues siestes. Il faut aussi sortir des cénacles trop commodes pour oser affronter la foule sur la place publique. Du vent et du feu, de quoi allumer un incendie d’évangile dans notre monde. L’Esprit de Jésus pousse toujours l’Église sur les routes de l’évangélisation. Il envoie les chrétiens jusqu’aux périphéries de l’homme et de l’humanité. Il accompagne ses témoins, s’il le faut, jusqu’au martyre.

    Tel est cet Esprit qui anime en nous l’intimité des plus savoureuses communions et suscite les énergies des plus audacieuses missions. Telle est donc l’Église pentecostale, toujours en quête d’intériorité, toujours disponible pour de nouveaux envois au large du monde.

    Savoir allier les moments intérieurs de prière et les efforts de témoignages en plein air, c’est la sagesse supérieure que fait jaillir l’Esprit en nous, afin que le temps de ce même Esprit devienne toujours plus le temps de son Église en sa dynamique compagnie.

    Claude Ducarroz, prêtre

    La présence de Marie dans la vie de l'Église

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    Comme l'exprime le père René Laurentin, « Marie appartient aux trois phases de l’histoire du salut : au temps qui précède le Christ, à la période de sa vie terrestre, au temps après le Christ ».

    Présente à l'aube de l'Église naissante

    Fille de Sion devenue Mère du Messie Rédempteur de l'homme, Marie est présente dès les premiers pas de l'Église naissante autour des Douze apôtres à Jérusalem où elle vécut avec eux les évènements de la Passion de son Fils, de sa Résurrection, de son Ascension, puis de la Première Pentecôte. Les Douze et les premiers disciples commencèrent à se réunir au Cénacle, puis chez l'un ou l'autre à Jérusalem, et Marie priait avec eux et soutenait leur foi, leur espérance et leur charité, comme une mère soutient ses enfants.

    Présente dans le cours de l'histoire humaine temporelle

    Mère de Dieu devenue Mère universelle, mère donnée au monde par son Fils sur le Calvaire (« Voici ton fils », Jn 19, 26), Marie est à la fois Celle qui intercède, qui se fait médiatrice pour ses enfants, à toutes les époques de l'Église et sous toutes les latitudes du globe... Parfois même Marie intervient directement dans l'histoire des hommes pour en transformer l'issue (par exemple, lors de la bataille victorieuse de Vienne en 1683), ou pour prévenir ses enfants face à un danger menaçant, ou encore pour faire passer un message au monde entier (cf. les apparitions de Lourdes ou de Fatima...).

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    Présente de plus en plus comme modèle constant de la vie de l'Eglise qu'elle enfante, jusqu'à la Parousie

    Marie façonne ses enfants et n'a de cesse de les enfanter spirituellement, jusqu'au Dernier Avènement où sera arrivé à maturité le Corps mystique du Christ qu'est l'Église. Elle est pour nous modèle de foi, d'espérance et de charité.

    « Comme elle est l'aurore qui précède et découvre le Soleil de justice, qui est Jésus-Christ, elle doit être connue et aperçue, afin que Jésus-Christ le soit », affirme même saint Louis Marie Grignion de Montfort qui exprime ainsi pourquoi, plus on approche de la fin des temps, plus la présence de Marie se fait visible dans l'Église. C'est ainsi que l'on explique la multiplication des apparitions mariales depuis deux siècles...

    Marie présente au cours de l'histoire humaine

    La présence de Marie est une présence vivante, attentive, parlante.

    Il s'agit parfois d'une sollicitude pour quelques-uns (un jeune cherchant sa vocation, un malade, un esclave, un étranger) pour une famille, pour un groupe social ou une nation entière, pour tout un continent. Marie a l'ampleur de l'histoire mondiale.

    Il s'agit parfois d'un éclairage décisif, parfois d'un miracle. Ce sont parfois des évènements à travers lesquels Dieu parle, et ce sont parfois des paroles, paroles d'Église dans des sanctuaires mariaux, paroles dans des « apparitions », etc.

    Nous pourrions rassembler tout cela en parlant des « appels d'une mère ».

    Synthèse de recherches proposée par le Frère André, Chevalier de la Sainte-Croix de Jérusalem

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    Références – Sitographie :

    https://www.holyart.fr/blog/accessoires-pour-la-liturgie/lannee-liturgique-eclaircissons-les-choses/

    https://www.portstnicolas.org/chantier-naval/les-temps-liturgiques/le-temps-de-l-eglise

    https://www.paroissetresses.fr/tous-au-service-de-tous/etudes-bibliques/les-temps-liturgiques/quest-ce-que-le-temps-liturgique

    https://fleursquichantent.com/2019/03/24/les-temps-liturgiques/

    http://www.steinbach68.org/an-liturg.htm

    https://www.ec56.org/sites/ec56.org/files/2021-03/Les%20essentiels%20l%27Ascension%20la%20pentecote.pdf

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Pentecote/Qu-est-ce-que-la-Pentecote

    https://donchristophe.be/index.php/homelie/23-messes-de-semaine/481-le-temps-de-l-eglise

    https://www.cath.ch/blogsf/levangile-de-dimanche-temps-de-lesprittemps-de-leglise/

    https://www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/panorama-de-la-vie-de-la-vierge/vie-de-la-vierge-marie/marie-dans-le-temps-de-leglise/


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