• * Savoir pardonner

    230917 – Liturgie du dimanche 17 septembre 2023

     Savoir pardonner 

    24ème dimanche du Temps ordinaire

     * Savoir pardonner

    Introduction :

    Trahisons, humiliations, violences... Certaines situations font souffrir et semblent impardonnables, même venant de personnes appréciées. Il faut savoir pardonner, pour notre paix intérieure et notre épanouissement personnel.

    Qu’est-ce que le pardon ?

    Le pardon a deux sens bibliques : lorsque Dieu pardonne à un homme, il écarte le châtiment prévu pour le péché. Et lorsqu’un homme pardonne à un autre, il annule ses mauvais sentiments à l’égard de celui qui l’a offensé.

    Pourtant, une déception, une grande vexation, une trahison sont, à première vue difficilement pardonnables. Acte de courage pour certains ou de faiblesse pour d’autres, le pardon reviendrait à rompre un lien entre nous et la personne que l’on a tant appréciée. Un lien fait de ressentiment, d’amertume et de haine qui semblait nous stimuler...

    Savoir pardonner, c’est donc tourner une page douloureuse, sans amertume.

    Enfin, le pardon revient aussi à accepter l’erreur de l’autre. Il n’est alors plus possible de détester cette personne en rejetant la faute uniquement sur lui, et en se disant que l’on a sa conscience pour soi. Cela revient dans certains cas à admettre une certaine part de responsabilité.

    Savoir pardonner demande donc de faire preuve d’une grande tolérance, d’une ouverture d’esprit qui vise à admettre l’erreur de l’autre et accepter qu’il ou elle ait pu nous faire souffrir.

    Forum « Au féminin » - Accueil – Savoir pardonner – 25 mars 2008

    Ne pas compter les fois

    Notre manière de pardonner doit s’inspirer de celle de Dieu. Lui, il pardonne soixante-dix fois sept fois, c’est-à-dire infiniment, du fond du cœur et sans compter. Nous devons nous efforcer de l’imiter, n’oubliant pas qu’il nous pardonnera comme nous le lui aurons demandé en récitant le « Notre Père ».

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

    Le pardon aux autres et à soi-même est chose difficile.

    Le geste libérateur du pardon est pourtant vital au sein de la communauté : il s’avère la seule réponse adéquate aux innombrables pardons reçus de Dieu.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Savoir pardonner

    1ère lecture : Pardonne à ton prochain !

    Lecture du Livre de Ben Sira le Sage (Si 27, 30-28, 7)

    Rancune et colère, voilà des choses abominables où le pécheur est passé maître. Celui qui se venge éprouvera la vengeance du Seigneur ; celui-ci tiendra un compte rigoureux de ses péchés. Pardonne à ton prochain le tort qu'il t'a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis. Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme, comment peut-il demander à Dieu la guérison ? S'il n'a pas de pitié pour un homme, son semblable, comment peut-il supplier pour ses péchés à lui ? Lui qui est un pauvre mortel, il garde rancune ; qui donc lui pardonnera ses péchés ? Pense à ton sort final et renonce à toute haine, pense à ton déclin et à ta mort, et demeure fidèle aux commandements. Pense aux commandements et ne garde pas de rancune envers le prochain, pense à l'Alliance du Très-Haut et sois indulgent pour qui ne sait pas.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Savoir pardonner

    Commentaire 1 a :

    Les conflits interminables et les règlements de compte montrent combien le pardon est difficile. Il est pourtant la seule solution d’avenir.

    L’engrenage infernal du crime et de la vengeance est dénoncé dès les premières pages de la Bible, dans le récit de Caïn (Genèse 4). Et dans toutes les civilisations, les antiques légendes racontent les malheurs provoqués par le cycle des représailles. Mais les législations bibliques ont progressivement canalisé ces flots de haine. D’abord par des principes encore cruellement sanglants, comme la loi du talion, qui devait contenir la vengeance en la limitant à des représailles équivalentes au tort subi. Cependant, les prophètes et les sages ont conduit le peuple vers un comportement moins brutal, en prêchant le pardon. Les conseils du sage proposés dans cette lecture invitent à se référer à Dieu et à son alliance.

    Jésus développe cet enseignement dans la parabole proposée ce dimanche.

    Commentaire extrait de « Croire – La Croix »

     * Savoir pardonner

    Commentaire 1 b :

    « Sois indulgent pour qui ne sait pas » : cette invitation à l’indulgence ne nous étonne pas lorsqu’on sait que Ben Sira est un auteur très tardif. Quelques mots sur lui d’abord : Ben Sira le Sage (que nous appelons aussi le Siracide ou l’Ecclésiastique) vivait au deuxième siècle av. J.- C., (vers 180), c’est-à-dire très peu de temps avant la venue de Jésus au monde. Il avait donc profité de toute la découverte progressive de l’Ancien Testament.

    Car la Bible tout entière peut se lire comme une patiente tentative de Dieu par ses prophètes pour extirper la vengeance de notre cœur. Depuis Caïn qui était vengé sept fois, la spirale de la violence avait sévi au point que son lointain petit-fils, Lamek, se vantait de se venger soixante-dix-sept fois. Patiemment, les auteurs bibliques ont inversé la tendance : par le biais des lois ou celui des prédications des prophètes, on a fini par entrevoir un autre idéal, le seul digne des fils de Dieu que nous sommes. Ben Sira, lui, est tout au bout de la chaîne et transcrit le fin mot de la découverte d’Israël.

    Pour prêcher l’indulgence, il développe un premier argument : « Pense à l’Alliance du Très-Haut et sois indulgent pour qui ne sait pas », c’est-à-dire pense à la fidélité de Dieu tout au long de l’histoire envers son peuple si souvent infidèle, individuellement et collectivement. Deuxième argument : « Pense aux commandements et ne garde pas de rancune envers le prochain ». Or que disaient les commandements ? Ils disaient : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Aimer son prochain comme soi-même, cela implique évidemment, en certaines circonstances, de savoir pardonner.

    Le troisième argument est plus étonnant : « Pense à ton sort final et renonce à toute haine, pense à ton déclin et à ta mort ». Est-ce la pensée de notre mort qui doit nous incliner à l’indulgence envers les autres ? C’est, je crois, un appel à la lucidité sur notre petitesse : nous sommes poussière, qui sommes-nous pour juger les autres ? C’est peut-être également une manière de nous rappeler que nous allons nous aussi comparaître devant le juste juge et alors notre petitesse s’étalera au grand jour. D’après Ben Sira, c’est précisément à cause de notre petitesse, de notre fragilité que Dieu nous traite avec indulgence. Quelques chapitres avant celui-ci, Ben Sira affirmait : « Le Seigneur est patient à l’égard des hommes et déverse sur eux sa pitié. Il voit et il sait combien leur fin est misérable, c’est pourquoi il multiplie son pardon. L’homme a pitié de son prochain, mais le Seigneur a pitié de toute créature » (Si 18,11-13).

    Je reviens encore au dernier verset : « Sois indulgent pour qui ne sait pas ». On ne peut pas s’empêcher de penser à la phrase de Jésus sur la croix : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Ceux qui font le mal, à commencer par nous-mêmes, n’en ont pas évalué les conséquences. L’indulgence de Dieu, en somme, va jusqu’à dire que si nous commettons le mal, c’est par ignorance.

    Toujours sur ce dernier verset, la Traduction Œcuménique de la Bible propose une autre traduction très imagée : « Souviens-toi de l’Alliance du Très-Haut et passe par-dessus l’offense ». Il me semble que c’est une très belle définition du pardon. Elle dit bien la réalité : on ne peut pas effacer une offense... les coups d’éponge n’existent pas... mais on peut passer par-dessus. Après une blessure physique, on garde une cicatrice, la peau ne sera plus jamais neuve, et aucun coup d’éponge n’effacera la blessure. Pour une blessure morale, c’est la même chose : rien ne pourra faire qu’elle n’ait pas eu lieu. Et dans les cas graves, on peut être marqué pour la vie... Dans nos vies familiales, amicales, professionnelles, paroissiales… les exemples ne manquent pas. Rien ne pourra effacer la calomnie, le geste de mépris, la « peau de banane » comme on dit, l’infidélité grave, les coups et tous les gestes de violence. Nos paroles et nos actes produisent des fruits vénéneux, parfois même des ravages. On rêverait, quand on est le fautif, d’un retour en arrière, un retour à la case-départ, en quelque sorte… Mais cela n’est pas possible, ni pour le coupable, ni pour la victime.

    En revanche, on peut, comme dit Ben Sira, passer par-dessus. Le pardon consiste, non pas à oublier ou ignorer un passé qu’on ne peut ni oublier ni ignorer, de toute manière, mais à passer par-dessus, et à essayer de survivre et de renouer la relation qui a été coupée par l’offense, de reproposer son amitié, sa confiance. Cela consiste à accepter qu’il y ait encore un avenir possible. Le mot « Par - don », étymologiquement, veut bien dire cela. Il s’écrit en deux parties « par - don » : c’est-à-dire le don parfait, parachevé, le don par-delà l’offense. Parce qu’il est parfait, il ne peut être en nous que l’œuvre de l’Esprit-Saint.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Savoir pardonner

    Il pardonne toutes tes offenses.

    Psaume : 102 (103), 1-2, 3-4, 9-10, 11-12

    R/ Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour.

    Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être !
    Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits !

    R/ Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour.

    Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ;
    il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse.

    R/ Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour.

    Il n’est pas pour toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches ;
    il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses.

    R/ Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour.

    Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint ;
    aussi loin qu’est l’orient de l’occident, il met loin de nous nos péchés.

    R/ Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Savoir pardonner

    Commentaire 2 :

    La liturgie de ce dimanche ne nous propose que huit versets du psaume 102/103, mais en réalité il en comporte vingt-deux ! Or vous savez bien, l’alphabet hébreu comporte vingt-deux lettres. Donc on dit de ce psaume qu’il est « alphabétisant ». Et quand un psaume est alphabétisant, on sait d’avance qu’il s’agit d’un psaume d’action de grâce pour l’Alliance. Et effectivement, André Chouraqui dit que ce psaume est le « Te Deum » de la Bible, un chant de reconnaissance pour toutes les bénédictions dont le compositeur (entendez le peuple d’Israël) a été comblé par Dieu.

    Deuxième caractéristique de ce psaume, le « parallélisme » : chaque verset  se compose de deux lignes qui se répondent comme en écho : l’idéal pour le chanter serait l’alternance ligne par ligne. Il a peut-être, d’ailleurs, été composé pour être chanté par deux chœurs alternés. Ce parallélisme, ce « balancement », nous l’avons rencontré très fréquemment dans la Bible, dans les textes poétiques, mais aussi dans de nombreux passages en prose. Procédé de répétition utile à la mémoire, bien sûr, dans une civilisation orale, mais surtout très suggestif. Si on soigne la lecture en faisant ressortir le face à face des deux lignes à l’intérieur de chaque verset, la poésie prend un relief extraordinaire.

    D’autre part, cette répétition d’une même idée, successivement sous deux formes différentes, permet évidemment de préciser la pensée, et donc pour nous de mieux comprendre certains termes bibliques. Par  exemple, le premier verset nous propose deux parallèles intéressants : « Bénis le Seigneur, ô mon âme, Bénis son Nom très saint, tout mon être » :

    Premier parallèle : « Bénis le Seigneur »... « Bénis son Nom très saint » : la deuxième fois, au lieu de dire « le Seigneur », on dit « le NOM » : une fois de plus, nous voyons que le NOM, dans la Bible, c’est la personne. Deuxième parallèle, toujours dans ce premier verset : « Bénis le Seigneur, ô mon âme, Bénis son Nom très saint, tout mon être » : on voit bien que le mot âme n’a pas ici le sens que nous lui donnons spontanément. À la suite des penseurs grecs, nous avons tendance à nous représenter l’homme comme l’addition de deux composants différents, étrangers l’un à l’autre, l’ÂME et le CORPS. Mais les progrès des sciences humaines, au vingtième siècle, ont confirmé que ce dualisme ne rendait pas compte de la réalité. Dans la mentalité biblique, justement, on a une conception beaucoup plus unifiée et quand on dit « l’âme », il s’agit de l’être tout entier. « Bénis le Seigneur, ô mon âme, Bénis son Nom très saint, tout mon être ».

    La deuxième strophe fait écho aux paroles de Ben Sira, dans la première lecture : « Il pardonne toutes tes offenses ». Et le psaume développe « Il n’est pas toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches ; il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses... Aussi loin qu’est l’Orient de l’Occident, il met loin de nous nos péchés ».

    Une phrase comme celle-ci « Dieu n’agit pas envers nous selon nos fautes, Il ne nous rend pas selon nos offenses ... » prouve, s’il en était besoin, que le peuple d’Israël avait découvert bien avant nous que la logique de Dieu n’est pas celle du « donnant-donnant », mais celle de la gratuité. Cette découverte ne s’est faite que lentement, au long de l’histoire biblique. La pédagogie de Dieu à l’égard de son peuple s’est déployée progressivement, patiemment, pour lui révéler qu’Il est le Tout-Autre : tout-autre que nous, mais aussi tout-autre que ce que nous imaginons. Nous avons beaucoup de mal à abandonner nos représentations d’un Dieu calqué sur nous, d’un Dieu qui nous ferait des comptes et des procès... La Bonne Nouvelle qui court à travers toute la Bible, c’est justement le « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère et plein d’amour ». C’est, au livre de l’Exode (Ex 34, 6) la révélation, la confidence que Dieu a faite sur lui-même à Moïse.

    Voilà qui nous permet de mieux comprendre le verset suivant : « Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint ». Nous rencontrons assez souvent ce mot de « crainte » dans la Bible et il ne nous est pas forcément très sympathique a priori. Mais, une fois qu’on a découvert Dieu comme le Seigneur de tendresse et de pitié qui n’est pas en procès contre nous, on n’a plus de raison d’avoir peur de lui. Le mot « crainte » a changé de sens. Au fur et à mesure que le peuple d’Israël découvrait le vrai visage de son Dieu, peu à peu sa crainte spontanée s’est convertie en esprit filial. Le problème, c’est que ce chemin de conversion, chacun de nous doit le refaire pour lui-même...

    Mis en présence de Dieu, du sacré, l’homme éprouve spontanément de la peur. Et il faut toute une conversion des croyants pour que, sans rien perdre de notre respect pour Celui qui est le Tout-Autre, nous apprenions à son égard une attitude filiale. La crainte de Dieu, au sens biblique, c’est vraiment la peur convertie en esprit filial : une conversion qui est sans cesse encore à faire. C’est peut-être cela « redevenir comme des petits enfants »... des petits enfants qui savent que leur père n’est que tendresse. Cette « crainte » comporte donc à la fois tendresse en retour, reconnaissance et souci d’obéir au père parce que le fils sait bien que les commandements du père ne sont guidés que par l’amour : comme un petit s’éloigne du feu parce que son père le prévient qu’il risque de se brûler...

    C’est d’ailleurs dans ce même psaume 102/103 que nous rencontrons (dans un verset qui ne fait pas partie de la liturgie de ce dimanche) la phrase qui dit le mieux ce qu’est la « crainte de Dieu » au sens biblique : « Comme la tendresse du père pour ses fils, ainsi est la tendresse du Seigneur pour qui le craint » (verset 13). Ce parallèle nous dit bien que la crainte de Dieu est tout sauf de la peur, elle est une attitude filiale. Et pourtant, cela ne nous pousse pas au laxisme, bien au contraire : car une véritable fidélité à l’amour est pleine d’exigences. Mais nous avons toujours besoin pour repartir de cette tendresse qui « passe par-dessus » nos péchés, nos abandons. Celle que Jésus mettra en images dans la parabole du père et de l’enfant prodigue.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Savoir pardonner

    Épître : Vivre et mourir pour le Christ

    Lecture de l’Epitre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 14,7-9)

    En effet, aucun d'entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. Car, si le Christ a connu la mort, puis la vie, c'est pour devenir le Seigneur et des morts et des vivants.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Savoir pardonner

    Commentaire 3 a :

    Pour nous, chrétiens, membres du Corps du Christ, notre vie est communion totale au Christ, en toute situation.

    Notre civilisation de consommation fait du « moi » individuel le centre du monde. Chacun est un client potentiel de quantité de marchands qui tentent de lui suggérer de nouveaux besoins pour ensuite lui offrir de les satisfaire, car le client est roi ! C’est tout le contraire de l’enseignement biblique, dont l’apôtre tire ici les conclusions, quant à la relation des chrétiens avec leur Seigneur : c’est lui le centre de tout. Il s’agit des conséquences du baptême : puisque nous avons été incorporés au Christ, nous ne sommes plus des individus égarés et isolés, Jésus nous a ouvert des horizons infinis, car tous ensemble, chrétiens, nous formons un seul corps dont Jésus est la tête. Toute notre existence est transformée par cette appartenance.

    Commentaire extrait de « Croire – La Croix »

     * Savoir pardonner

    Commentaire 3 b :

    La phrase centrale de ce passage, c’est « Nous appartenons au Seigneur. Aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même » : autrement dit, nous ne sommes pas des individus isolés, des espèces d’électrons libres lancés sur la planète-terre pour quelques années, avec des trajectoires indépendantes ! La grande conviction de Paul, et il ne l’a pas inventée (car elle traverse toute la Bible), c’est la solidarité très étroite qui nous unit les uns aux autres, à travers le temps et l’espace. Il l’appelle le « dessein bienveillant de Dieu » : ce projet c’est une humanité tellement unie qu’elle ne fera plus qu’un en Jésus-Christ. Une humanité tellement unie qu’on pourra dire un jour qu’elle est « comme un seul homme » et cet homme, nous connaissons déjà son nom, il s’appelle Jésus-Christ.

    La première étape du projet est accomplie dans la mort et la résurrection du Christ : c’est le sens de cette dernière phrase « Si le Christ a connu la mort puis la vie, c’est pour devenir le Seigneur et des morts et des vivants ». Mais la poursuite du projet dépend de nous : cette solidarité ne supporte pas les divisions, les déchirures. Or c’est toujours avec les plus proches qu’il y a le plus de risques de brouilles et sur les sujets auxquels on tient le plus, évidemment !

    Il faut croire que ce risque n’était pas seulement hypothétique car Paul y consacre tout ce chapitre 14 : son thème principal, c’est « vous risquez de vous disputer entre vous pour des choses secondaires : des manières différentes de pratiquer votre religion, mais finalement, chacun de vous croit bien faire et c’est cela qui compte ».

    Un peu plus haut, Paul a employé une phrase-choc : « Qui es-tu pour juger un serviteur qui ne t’appartient pas ? » (Rm  14, 4) Il veut dire par là : par votre baptême, qui que vous soyez, quelle que soit votre origine, anciens juifs, anciens païens, quelle que soit votre sensibilité, vous êtes désormais unis au Christ... tout le reste est secondaire. Tous, vous  appartenez au Christ, vous êtes serviteurs du Christ. Alors ne vous surveillez pas mutuellement : c’est au maître de surveiller ses serviteurs. « Qui es-tu pour juger un serviteur qui ne t’appartient pas ? ».

    Du temps de Paul ces divergences se manifestaient surtout autour des pratiques alimentaires. Les chrétiens d’origine juive, habitués à une grande rigueur sur le plan de l’alimentation, ne comprenaient pas bien les libertés alimentaires des chrétiens qui venaient du paganisme et ils parlaient de laxisme. À l’inverse, ceux qui avaient des habitudes plus souples étaient tentés de ridiculiser la rigueur des autres et d’y voir un scrupule de gens faibles. Paul leur dit : « Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange, car Dieu l’a accueilli »...  « La foi de l’un lui permet de manger de tout, tandis que l’autre, par faiblesse, ne mange que des légumes... »... « Accueillez celui qui est faible dans la foi, sans critiquer ses scrupules ». (Rm 14, 1-3).

    Aujourd’hui, les divergences ont changé de nature : mais elles ne manquent pas ! Que ce soit au sujet de la messe en latin, des prières eucharistiques, de la messe anticipée du dimanche, célébrée le samedi soir... de la participation de la chorale ou de l’orgue... ou de la guitare... c’est au sujet de la pratique de notre foi que nous risquons d’être les plus féroces entre nous, au mépris de la seule réalité qui compte, notre unique baptême ! Et il n’y a pas que le domaine de la liturgie.

    Nos engagements peuvent être diamétralement opposés, au nom d’une même foi ! Enseignement public, ou enseignement libre, adhésion à tel ou tel parti politique, à tel ou tel syndicat... bon nombre de nos choix sont directement dictés par notre désir de nous comporter en chrétiens. Or au sein d’une même famille, d’une même paroisse, de l’entreprise ou du quartier, nous pouvons, au nom du même Baptême, prendre des décisions complètement opposées. D’après Paul la règle d’or dans ces cas-là est celle-ci : « Qui es-tu pour juger un serviteur qui ne t’appartient pas ? ».

    Nous savons très bien dire que « c’est l’intention qui compte », mais curieusement, c’est dans le domaine religieux que nous avons le plus de mal à l’admettre ! Paul nous invite à élever le débat : « Celui qui mange de tout le fait pour le Seigneur, et en effet, il rend grâce à Dieu. Et celui qui ne mange pas de tout le fait pour le Seigneur et (lui aussi) il rend grâce à Dieu » (verset 6). Il n’y a  donc pas qu’une seule manière de rendre grâce à Dieu.

    On a là finalement une superbe illustration de ce que Paul appelle le « sacrifice spirituel » : un peu plus haut, il avait dit « Je vous exhorte, frères, au nom de la miséricorde de Dieu, à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu : ce sera là votre culte spirituel »  (Rm 12, 1). Or chacun de nous, quand il veut de tout son cœur, s’offrir à Dieu, le fait avec ce qu’il est et il fait ce qu’il croit devoir faire. Cela peut prendre des formes différentes, peut-être même opposées : mais c’est la sincérité du désir de servir Dieu qui fait la qualité du sacrifice spirituel qu’il attend de chacun de nous.

    Paul continue : « Le Règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson ; il est justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint... Recherchons donc ce qui convient à la paix et à l’édification mutuelle » (Rm 14, 17...19). Il aime bien le mot « édification » au sens de « construction ». L’objectif, c’est de bâtir la communauté, et le meilleur ciment d’une communauté, quelle qu’elle soit, c’est le respect mutuel, la tolérance... Paul dit encore : « N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la Loi ». (Rm 13, 8) (C’était notre lecture de dimanche dernier) et aussi : « Rivalisez d’estime réciproque » (Rm 12, 10).

    Il semble que vingt siècles plus tard, le conseil de Paul reste tout-à-fait d’actualité !

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Alléluia. Alléluia.
    Je vous donne un commandement nouveau, dit le Seigneur :
    « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. »
    Alléluia.

     * Savoir pardonner

    Évangile : Soixante-dix fois sept fois

    Lecture de l’Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 18, 21-35)

    Alors Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu'à sept fois ? ». Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu'un qui lui devait dix mille talents (c'est-à-dire soixante millions de pièces d'argent). Comme cet homme n'avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : "Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout’’ ». Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d'argent. Il se jeta sur lui pour l'étrangler, en disant : « Rembourse ta dette ! » Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : « Prends patience envers moi, et je te rembourserai ». Mais l'autre refusa et le fit jeter en prison jusqu'à ce qu'il ait remboursé ce qu'il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s'était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : « Serviteur mauvais ! Je t'avais remis toute cette dette parce que tu m'avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi ? Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il eût remboursé tout ce qu'il devait. C'est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Savoir pardonner

    Commentaire 4 a :

    En toute situation, Dieu est pour nous la référence et le modèle. C’est surtout le cas pour cet acte si difficile, le pardon.

    Le langage des paraboles est toujours excessif dans l’un ou l’autre détail du récit. Mais c’est pour mettre tout le poids sur la leçon enseignée.

    – Dans l’enseignement sur le pardon, l’excès apparaît d’abord dans le nombre de pardons à accorder par jour : 70 x 7, soit 490 fois. Il faut vraiment être entouré d’une foule de gens malveillants pour pouvoir atteindre ce nombre !

    – Le second chiffre excessif, c’est la dette du premier serviteur. Cette énormité vise à faire saisir à quel point l’humanité est endettée devant Dieu, mais surtout jusqu’à quel point Dieu lui a fait miséricorde.

    La sévérité des propos de Jésus indique combien le pardon est important pour le bonheur de chacun et pour l’avenir de nos sociétés, et d’abord à l’intérieur des communautés chrétiennes.

    Commentaire extrait de « Croire – La Croix »

     * Savoir pardonner

    Commentaire 4 b :

    Cette parabole se présente comme une histoire en trois actes : acte 1, le roi règle ses comptes avec ses serviteurs, et on lui amène cet homme qui lui doit une somme énorme. Logiquement, légalement, c’est la prison pour dettes pour lui et pour toute sa famille jusqu’à ce qu’ils aient tous assez travaillé pour tout rembourser... Et encore, la somme est telle que plusieurs vies n’y suffiraient pas. Le débiteur implore un délai et le roi, pris de pitié, le laisse aller en lui disant « tu ne me dois plus rien ».

    Acte 2, ce même serviteur fait l’inverse avec son propre débiteur : pour une dette dérisoire, il n’écoute pas la pitié, il ne parle même pas de délai, et le fait jeter en prison. Acte 3, le roi lui reproche sa dureté de cœur : « Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? ».

    C’est donc d’abord une parabole sur la pitié de Dieu : une pitié qui ne demande qu’à nous remettre toutes nos dettes. Une pitié qui devrait « déteindre » sur nous, en quelque sorte, puisque nous sommes à l’image et à la ressemblance de Dieu.

    Cette pitié ne nous est pas naturelle et la question de Pierre le prouve bien. Même quand nous sommes bien intentionnés, disposés à pardonner, nous voudrions quand même bien ne pas nous laisser entraîner trop loin ! « Seigneur, quand mon frère commettra une faute à mon égard, combien de fois lui pardonnerai-je ? Jusqu’à sept fois ? » On est encore loin de la remise d’une dette incalculable, comme celle de la parabole ! Et c’est certainement l’un des accents de cette petite histoire : le calcul n’est pas de mise. Il ne s’agit pas de savoir à partir de quel moment nous sommes en règle avec la pitié.

    La pitié, par définition, c’est l’émotion qui nous prend aux entrailles, c’est plus fort que nous, cela déborde nos calculs mesquins.

    C’est à cela que Jésus invite Pierre : dépasser tout calcul, toute raison raisonnante. Sept fois, pourtant, ce n’était déjà pas mal... et saint Pierre, en proposant le chiffre sept, très symbolique, avait déjà fait un grand pas ! Mais Jésus l’invite à tout autre chose : il faut aller jusqu’à soixante-dix fois sept fois (ou soixante-dix-sept fois sept fois selon d’autres traductions) autrement dit indéfiniment. Jésus ne reprend pas ces chiffres par hasard. Rappelez-vous  l’histoire de Caïn et celle de Lamek. Après le meurtre de son frère Abel, Caïn vivait dans la crainte de la vengeance tribale : « Quiconque me trouvera me tuera ». Et il ne devait sa survie qu’à la menace d’une vengeance encore plus terrible pour celui qui l’attaquerait : « Si quelqu’un tue Caïn, il sera vengé sept fois ». (Gn 4, 15). C’est ce qu’on peut appeler l’engrenage de la violence. Cinq générations plus tard, son arrière-arrière-petit-fils,  Lamek se glorifiait de se venger soixante-dix-sept fois. Et il chantait à ses femmes, Ada et Cilla, cette horrible chanson : « J’ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure ; oui Caïn sera vengé sept fois mais Lamek soixante-dix-sept fois ». En d’autres termes « Pour une simple blessure, je tue un homme ; pour une simple meurtrissure, je tue un enfant, mais si quelqu’un me tue, je serai vengé soixante-dix-sept fois ». (Gn 4, 23-24).

    Tout au long de l’histoire biblique, Dieu va inviter l’humanité à se libérer de cette spirale de la violence. Cela commence par la loi du talion qui limite déjà la vengeance (un seul œil pour un œil, une seule dent pour une dent, une seule vie pour une vie). Puis, au long des siècles et des progrès de la découverte du vrai Dieu, les textes de la Loi aussi bien que des prophètes invitent au pardon en annonçant le pardon de Dieu. Ainsi le peuple d’Israël apprend peu à peu à passer de la vengeance au pardon.

    En prenant le contrepied de la chanson de Lamek (pardonner soixante-dix fois sept fois), Jésus invite Pierre, c’est-à-dire ses disciples, à franchir l’étape définitive, celle du pardon sans limites, tel que lui-même le vivra sur la Croix. Parce que le pardon du Christ est comme le pardon de Dieu, il ne connaît pas de limites.

    Reste que la fin de la parabole paraît contredire ce pardon illimité de Dieu. Le serviteur qui n’a pas pardonné à son frère perd le bénéfice du pardon du roi. Il y a là certainement une très grande vérité de nos vies. Prenons un exemple : après une période sèche, la terre du jardin est devenue imperméable. Inutile d’ouvrir le jet d’eau, l’eau glissera sans pénétrer. Même une pluie torrentielle ne peut plus l’abreuver. Il faudra labourer d’abord. Dieu sait combien il nous est parfois difficile de pardonner, de « passer par-dessus l’offense » comme dit Ben Sira. Mais justement, peut-être le pardon  accordé à nos frères  « de tout notre cœur » est-il ce labour préalable, indispensable pour accueillir la pitié de Dieu. Le cœur dur, le cœur sec ne peut pas recevoir l’ondée du pardon de Dieu.

    Ce n’est pas Dieu qui cesse de pardonner, c’est nous qui sommes devenus imperméables. Mais au fait, c’est peut-être tout simplement parce que nous ne sommes pas assez lucides sur tous les pardons dont nous bénéficions : le serviteur de la parabole, grevé d’une dette monstrueuse, et qui s’en voyait libéré tout d’un coup, par pure bonté, aurait dû normalement être tellement envahi de reconnaissance qu’il en aurait oublié tout le reste ! 

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Savoir pardonner

    Homélie :

    1. Pierre réfléchit au pardon, pardonner « jusqu’à sept fois, » n’était pas si mal ! Il se montre généreux. Jésus, en multipliant le chiffre de Pierre par 10 et par 7, rend ce chiffre illimité. Ainsi le pardon ne peut être restreint par aucune limite. Nous savons que le premier mouvement de celui qui a subi un tort est le plus souvent de se venger. Jésus reprend la fidélité de Dieu : « Un bref instant je t’avais abandonnée mais sans relâche, avec tendresse, je vais te rassembler » (Isaïe). C’est avec une amitié sans fin que Dieu manifeste sa tendresse, qu’il nous rachète. Pour Jésus, l’amitié de Dieu est sans fin et sans limite. Notre malheur est de nous considérer comme les maîtres du monde et de faire tout tourner autour de nous comme si en nous étions le centre. Or le centre du monde c’est Dieu. Il nous faut, avec Pierre, opérer un décentrement pour nous mettre dans une attitude d’adoration fondamentale. Nous recevons tout de Dieu, et nous sommes heureux de nous recevoir nous-même de Dieu. Cet amour de Dieu est transformant, guérissant pour notre vie, il nous apprend le pardon.

    2. Jésus illustre la miséricorde de Dieu par une parabole. Il a dû prendre cette histoire dans les coutumes d’alors. Il s’agit d’un chef oriental ou d’un romain qui gouverne un pays colonisé. Ce ministre avait une dette énorme : 10 000 talents. C’était ce qu’il fallait pour faire vivre une famille pendant 30 millions de jours. Devant le Créateur nous sommes devant le don de la vie et de l’amour, nous sommes toujours en dette. Mais l’amour est un don gratuit que rien ne peut acheter, il n’appelle que la reconnaissance. L’attitude de Dieu envers nous ne se base pas sur la justice, l’amour ne peut être que miséricordieux. Dans le cœur de Dieu, le pardon ne connaît pas d’attente ni de demi-mesure, il est immédiat et total.

    3. Devant la supplication de son compagnon qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” Le pardon est un geste d’amour qui nous transforme, il ne s’achète pas. Jésus nous dit que le temps de l’histoire qui nous est donnée est une grande remise des dettes. Ce n’est pas le temps du jugement et du châtiment. Nos dettes sont limitées et elles sont pardonnables. Jésus nous fait dire dans le Notre Père : « Pardonne-nous nos torts envers Toi comme nous-mêmes avons pardonné à ceux qui avaient des torts envers nous ». La pitié nous situe à notre juste place devant notre frère qui demande pardon pour pouvoir vivre. Un horizon de reconnaissance s’ouvre devant nous pour savourer les bonnes choses qui nous sont données. Cette parole est infiniment précieuse car celui qui l’a dit ne peut la dire sans se l’appliquer à lui-même. Pierre prend au sérieux le rôle qu’il va jouer dans la communauté. Dieu nous a disposés pour recevoir la grâce d’un tel don ! Il nous transforme à son image afin que nous devenions ce que nous sommes. Nous pouvons le rejoindre dans l’amour et nous répandre en amour en le laissant passer devant, établis dans l’amour.

    Père Gilbert Adam

     * Savoir pardonner

    Prières :

    1. Demandons la grâce d’entendre pour que notre cœur soit rempli de bienveillance, de douceur, d’humilité, de tendresse, les uns vis-à-vis des autres.

    Père Gilbert Adam

    2. Dieu créateur et maître de toutes choses, regarde-nous, et pour que nous ressentions l'effet de ton amour, accorde-nous de te servir avec un cœur sans partage.

    Père Jean-Luc Fabre

    3. Comme le Seigneur a été bon pour nous, il nous demande aussi de faire miséricorde à ceux et celles qui sont en dette envers nous. Avec un regard de compassion, présentons-lui notre prière pour nos sœurs et frères dans le besoin.

    Dieu très bon, écoute-nous.

    Père très bon, tu nous as réunis ici sous ton regard bienveillant.

    Prends soin des personnes que nous te présentons dans cette prière ;

    qu’elles obtiennent ce dont elles ont le plus besoin.

    Nous te le demandons par Jésus, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

     * Savoir pardonner

    Conclusion : « Le pouvoir du pardon »

    Chers Sœurs et Frères dans la foi,

    D'instinct, notre nature réagit face à l'énormité d'une offense : « Il y a toujours bien des limites ! Il y a une stratégie à prendre pour que cela ne se reproduise plus ! » Faut-il donc contrôler les autres, les dominer, ou du moins les exclure de nos vies et de nos rayons d'action?

    Dans ce contexte, la parabole d'aujourd'hui est fascinante, car l'approche de Jésus est radicalement opposée à nos instincts, et le moins qu'on puisse dire aujourd'hui est que le Maître ne lésine pas sur les chiffres !

    Un peu avant notre texte, il a parlé de l'unité de son Église, qui doit être pour toujours le signe de sa présence. Aujourd'hui il poursuit son enseignement sur cette unité et sur les moyens de la sauvegarder. Il a parlé de la brebis égarée. Il disait dimanche dernier : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul... S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère ».

    Mais comment amener un frère, une sœur, une épouse, un fils au regret ? La question de Pierre semble fondée sur une longue expérience de la vie : le pardon gratuit est vu comme un signe de démission et de faiblesse, alors que la ligne dure est celle des vainqueurs et des conquérants. Si la domination est la mesure de nos succès, alors il est possible que des représailles « justes » et qu'une force de frappe musclée soient nos meilleurs alliés... Du moins à courte vue... Mais Jésus regarde plus loin.

    Par exemple, si Joseph s'était vengé de ses frères (Genèse 45), les blessures qu'il avait subies et celles que ses frères s'étaient infligées à eux-mêmes seraient-elles disparues ? Auraient-ils passé le reste de leur vie dans l'amertume ? Il est clair que le pardon était de loin, pour tous, la meilleure voie de guérison.

    La Loi nouvelle qui exige le pardon est enracinée dans le projet initial du Créateur. Il ne nous demande rien de moins que d'être parfaits comme lui. Et de ce point de vue, nous sommes dans la position du serviteur incapable de rembourser sa dette. Il faut en être conscient au moment de régler nos comptes avec les autres. Car Dieu est partie prenante au-delà des personnes que nous côtoyons. Il faut nous pardonner entre nous puisque c'est vers lui que nous marchons ensemble, jour après jour.

    Bernard Lafrenière – Congrégation de la Sainte-Croix

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Savoir pardonner

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Dieu créateur et maître de tout, pose sur nous ton regard et, pour que nous ressentions l’effet de ton pardon, accorde-nous de te servir avec un cœur sans partage.

    Références :

    https://www.aufeminin.com/relations-aux-autres/savoir-pardonner-s641244.html#:~:text=Savoir%20pardonner%2C%20c'est%20donc,a%20sa%20conscience%20pour%20soi.

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=80

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/24e-dimanche-ordinaire-annee-a

    https://www.portstnicolas.org/chantier-naval/les-temps-liturgiques/calendrier-liturgique-et-textes-des-lectures-d-aujourd-hui-a-2060.html

    https://www.aelf.org/2023-09-17/romain/messe

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/24e-dimanche-ordinaire-dimanche-17-septembre-2017/Aide-a-l-homelie/Evangile-Mt-18-21-35

    http://thierry.jallas.over-blog.com/2017/09/commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-a-23e-dimanche-du-temps-ordinaire-10-septembre-2017-2.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/24e-dimanche-du-temps-ordinaire-annee-A.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-priere-d-ouverture-du-23ieme-dimanche-du-temps-ordinaire-110136247.html

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=52

    http://pages.videotron.com/homelie7/vingtquatordA+.htm

    Magnificat du dimanche 17 septembre 2023 page 222


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