• * Suivre le Christ

    230903 – Liturgie du dimanche 3 septembre 2023

     Suivre le Christ 

     22ème dimanche du Temps Ordinaire 

     * Suivre le Christ

    Introduction :

    Suivre le Christ, c'est le plus souvent marcher à l'aveugle, c'est être dans la confiance. Suivre, pour le disciple, c'est le plus souvent marcher à l'aveugle. C'est ne pas toujours voir clairement la route dans les combats humains. C'est parfois s'éloigner du chemin par mégarde ou par trahison, s'attarder à cause de la fatigue, du découragement, de la nuit qui vient. Ceux qui «suivent» Jésus savent bien qu'ils marchent à petits pas.

    Marie-Amélie Le Bourgeois, religieuse de la Compagnie Sainte-Ursule

    Perdre ou gagner ?

    Suivre le Christ, c’est le suivre dans ses choix. Des choix qui passent par la croix. Mais le chemin du renoncement mène à la vie éternelle.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

    La « Nouvelle Alliance» annoncée par Jérémie a été réalisée par Jésus. Ces deux grands prophètes sont animés d’une même passion pour l’annonce de la Parole. Ils partagent aussi une même fidélité à Dieu, malgré le rejet dont ils sont l’objet.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

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    1ère lecture : « La parole du Seigneur attire sur moi l’insulte ».

    Lecture du Livre du prophète Jérémie (Jr 20, 7-9)

    Seigneur, tu m'as séduit, et j'ai été séduit ; tu m'as saisi, et tu as réussi. À longueur de journée je suis exposé à la raillerie, tout le monde se moque de moi. Chaque fois que j'ai à dire la parole, je dois crier, je dois proclamer : « Violence et dévastation ! » À longueur de journée, la parole du Seigneur attire sur moi l'insulte et la moquerie. Je me disais : « Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son nom ». Mais elle était comme un feu brûlant dans mon cœur, elle était enfermée dans mes os. Je m'épuisais à la maîtriser, sans y réussir.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

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    Commentaire 1 a :

    Jérémie exprime les difficultés de sa mission particulièrement ingrate dans une prière où se mêlent supplication et confiance, jusqu’à l’abandon à Dieu. En effet, comme il l’explique dans cette prière, Jérémie a dû se comporter en prophète de malheur. Il mettait le peuple et ses chefs en garde contre les conséquences de leur mauvais comportement. Autrement dit, il leur prophétisait les conséquences désastreuses de leurs égarements, ce qui attirait sur lui la colère de ses compatriotes. L’intérêt tout particulier de cette lecture, c’est la confidence du prophète, qui qualifie sa relation avec Dieu par les mots de l’amitié et de la fidélité, c’est une passion, un zèle comparable à un feu dévorant.

    Croire – La Croix – 31 mars 2020

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    Commentaire 1 b :

    Jérémie nous décrit ici l'expérience spirituelle de persécution et de déchirement intérieur qu'il a vécue toute sa vie. Et il n'est pas le seul. De nombreux autres prophètes et, plus tard, Jésus lui-même, ont affronté de telles situations 1.

    1 On lit un texte tout à fait semblable de Jérémie dans la liturgie du douzième dimanche ordinaire de l'année A : Jr 20, 10-13.

    Rappelons le contexte de la prédication de Jérémie : il a exercé son ministère pendant les quarante années qui ont précédé le désastre de Jérusalem en 587 av. J.C. et la déportation à Babylone. Quarante années de décadence spirituelle, et son ministère, précisément, consistait à prédire la catastrophe : pas pour le plaisir de jouer les oiseaux de mauvais augure, évidemment, mais au contraire dans l'espoir d'obtenir in extremis la conversion du roi et du peuple.

    Il ne néglige rien pour alerter ses contemporains, s'il est encore temps. Mais eux-mêmes ne négligent rien non plus pour faire taire cet empêcheur de danser en rond. C'est dans ce contexte très polémique et donc très angoissant pour lui que sont nées ces confidences dont nous venons de lire un extrait, ce que nous appelons ses « confessions ». Malheureusement, le mot «jérémiades», qui vient de là, bien sûr, est devenu péjoratif, ce qui est tout à fait injuste. Car les confessions de Jérémie sont magnifiques, pleines de douleur, c'est vrai, mais plus encore pleines de foi et de passion pour la cause de son Dieu.

    Dans le texte d'aujourd'hui, par exemple, il nous livre le débat intérieur qui se joue au plus profond de lui : écartelé entre l'appel de Dieu qui le pousse à parler, et la sagesse humaine qui le pousse à se taire : « Je me disais : Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son nom. Mais il y avait en moi comme un feu dévorant, au plus profond de mon être. Je m'épuisais à le maîtriser, sans y réussir ». Mais abandonner la partie serait abandonner ses concitoyens à leur triste sort et tromper la confiance de Dieu.

    On voit bien pourquoi ce texte nous est proposé ce dimanche où nous entendons (et relisons) l'Évangile de la confession de Pierre à Césarée. Quand Jésus avait demandé à ses disciples « Pour vous, qui suis-je ? » Pierre avait su répondre que Jésus était bien le Messie attendu. Mais aussitôt, Jésus avait dévoilé à ses disciples le sort qui l'attendait : la Passion, la croix, la mort, la résurrection. Je vous rappelle ce passage de l'Évangile de saint Matthieu : « Pierre avait dit à Jésus : Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. A partir de ce moment, Jésus le Christ commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des chefs des prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter ». Pierre, évidemment, s'était récrié : « Dieu t'en garde, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas ». Mais Jésus l'avait traité de Satan et avait prévenu ses disciples qu'ils ne seraient pas mieux traités que leur maître : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la gardera ».

    Et il avait expliqué pourquoi : les pensées de Dieu ne sont pas celles des hommes, comme disait Isaïe. Un véritable prophète est donc inévitablement dérangeant pour les idées à la mode. Le feu dévorant de la parole de Dieu invitant à la conversion n'est pas fait pour plaire : « A longueur de journée je suis en butte à la raillerie, tout le monde se moque de moi » avoue Jérémie, et il ne cache pas qu'il lui arrive d'avoir peur. Il lui arrive d'entendre les gens parler dans son dos et comploter pour l'éliminer : « J'entends les propos menaçants de la foule » (Jr 20, 10).

    Le prophète est d'autant plus dérangeant qu'on n'arrive pas à s'en débarrasser : car s'il est vraiment l'envoyé du Seigneur, celui-ci lui donne la force de continuer malgré toutes les persécutions. Si bien qu'il n'y a pas moyen de le faire taire. On comprend bien pourquoi la persécution est inévitable.

    Par exemple, les versets qui précèdent la lecture d'aujourd'hui nous décrivent un épisode particulièrement difficile de la vie du prophète : Jérémie avait tellement cassé les oreilles de tout le monde dans le Temple avec tous ses reproches que le prêtre Pashehour l'avait fait attacher au pilori la tête en bas, sur la place publique ! Le lendemain, quand Pashehour en personne est venu le détacher, pensant que cette rude punition l'avait enfin calmé, Jérémie avait repris de plus belle et s'en était pris carrément à Pashehour lui-même.

    Et pourtant, ces confessions de Jérémie, empreintes de douleur, sont en même temps un aveu de la passion dévorante qui le brûle et, finalement, illumine sa vie : « Seigneur, tu as voulu me séduire, et je me suis laissé séduire ; tu m'as fait subir ta puissance, et tu l'as emporté ». Il se plaint, oui, mais il ne donnerait pas sa place à un autre. « Il y avait en moi comme un feu dévorant, au plus profond de mon être ».

    Ce feu dévorant fait évidemment penser à la phrase du psaume 68 : « Le zèle de ta maison me dévorera », qui exprime bien la persécution endurée par tous les prophètes. Pour commencer, ce fut le cas du peuple d'Israël lui-même, investi d'une mission prophétique au service des nations. Tout au long de son histoire, il a cherché à rester fidèle à sa mission et cela lui valut par moments de terribles persécutions.

    Puis ce fut le cas de tous les prophètes, les uns après les autres, parmi lesquels Jérémie. Et, bien sûr, les premiers chrétiens ont relu la vie de Jésus de la même manière. Comme Jérémie, Jésus a finalement été réduit au silence. Mais rien ne peut faire taire la Parole de Dieu : le Christ est ressuscité. Et désormais nous savons qu'un jour viendra où les hommes écouteront la Parole et y trouveront enfin leur lumière. Qui accepte de perdre sa vie la sauvera, la sienne et celle des autres.

    Compléments

    « Le zèle de ta maison me dévorera » : saint Jean, lui, a appliqué cette phrase à Jésus. Comme Jérémie, il a prêché à Jérusalem, et comme lui, il a été amené à déplaire. Et comme lui encore, il a risqué sa vie pour continuer à annoncer à temps et à contretemps la parole qui aurait pu sauver ses contemporains, si seulement ils avaient bien voulu l'écouter. L'épisode que Jean a choisi pour évoquer la parole de ce psaume, c'est ce que l'on appelle la « purification du temple », c'est-à-dire le jour où Jésus a chassé les vendeurs du Temple de Jérusalem. Ce jour-là, d'ailleurs, Jésus citait une phrase de Jérémie : « Cette Maison sur laquelle mon nom a été proclamé, (dit Dieu, traduisez le temple), la prenez-vous pour une caverne de bandits ? » (Jr 7, 11).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

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    Psaume : (Ps 62 (63), 2, 3-4, 5-6, 8-9)

    R/ Mon âme a soif de toi, Seigneur, mon Dieu !

    Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ;

    après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau.

    R/ Mon âme a soif de toi, Seigneur, mon Dieu !

    Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire.

    Ton amour vaut mieux que la vie : tu seras la louange de mes lèvres !

    R/ Mon âme a soif de toi, Seigneur, mon Dieu ! (cf. Ps 62, 2b)

    Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom.

    Comme par un festin je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

    R/ Mon âme a soif de toi, Seigneur, mon Dieu ! (cf. Ps 62, 2b)

    Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l’ombre de tes ailes.

    Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient.

    R/ Mon âme a soif de toi, Seigneur, mon Dieu ! (cf. Ps 62, 2b)

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

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    Commentaire 2 :

    Tel que nous l'avons entendu, ce psaume n'est pas tout à fait complet. Il lui manque le premier verset qui s'intitule « Psaume de David, quand il était dans le désert de Juda » et les trois derniers versets dans lesquels celui qui prie exprime le désir d'être enfin débarrassé de ses ennemis une fois pour toutes.

    En tout cas, tel que nous venons de l'entendre (et de le relire), ce psaume fait parfaitement écho à l'expérience spirituelle de Jérémie qui était l'objet de notre première lecture : il disait son déchirement intérieur, les agressions perpétuelles dont il était l'objet, mais sa passion pour Dieu était la plus forte. C'est bien parce que, pour lui, « l'amour de Dieu valait mieux que la vie » qu'il trouvait la force de résister à toutes les menaces et à toutes les humiliations. Mais c'est pour cela aussi qu'on s'acharnait sur lui de plus belle.

    Mais ce n'est pas pour parler de Jérémie que ce psaume a été composé. Serait-ce une prière du roi David ? Il était un homme de prière, un assoiffé de Dieu, c'est certain. Or c'est ce que pourrait laisser entendre le sous-titre que je vous ai dit en commençant : « Psaume de David quand il était dans le désert de Juda », sous-entendu « quand il s'était réfugié dans le désert de Juda pour échapper à ses ennemis ».

    L'Ancien Testament rapporte au moins trois épisodes au cours desquels David a dû se réfugier dans le désert de Juda. Je vous les rappelle : les deux premières fois, c'était pour échapper à la folie meurtrière du roi Saül, son prédécesseur. Saül était devenu tellement jaloux du petit David à qui tout réussissait trop bien, qu'il a essayé à plusieurs reprises de se débarrasser de lui. Et David a dû s'enfuir dans le désert pour échapper au roi. On trouve ces deux récits au premier livre de Samuel (22, 5 ; 23, 14).

    La troisième fois fut encore plus dramatique : il ne s'agissait plus d'échapper à un rival, le roi Saül, qui, après tout, avait de bonnes raisons d'être jaloux. Celui qui pourchassait David et voulait le tuer c'était son propre fils Absalom, un peu trop pressé de récupérer le trône et donc de hâter la mort de son père. Le dit Absalom avait déjà prouvé que rien ne l'arrêterait puisque, quelques années plus tôt, il avait réglé le sort de son frère aîné. David n'a pas tout de suite compris le danger : il était un cœur pur, lui, et avait jusqu'au bout respecté la vie de son prédécesseur. Il ne pouvait pas imaginer une âme aussi noire que celle d'Absalom. Quand il a enfin compris, il était trop tard : Absalom était sur le point de conquérir Jérusalem. Il ne restait qu'une seule solution, la fuite. Et tout Jérusalem a vu son roi, humilié, fuir à pied la ville sainte, témoin jadis de sa splendeur, et monter en pleurant le mont des Oliviers (2 S 15, 23-28). Sa cause était perdue, tout le monde le savait : David était à pied, Absalom le poursuivait à cheval... c'est tout dire. Et on prête à David les paroles de ce psaume : « Ton amour vaut mieux que la vie ».

    En revanche, les versets concernant les ennemis ne lui correspondent absolument pas : que ce soit dans sa relation avec le roi Saül lancé à sa poursuite, et plus encore dans sa fuite devant Absalom, David n'a pas eu une parole de haine. En ce qui concerne Saül, les auteurs bibliques notent volontiers que David le respecta jusqu'au dernier jour, alors qu'il aurait eu à plusieurs reprises l'occasion de s'en débarrasser, pour la simple raison que Saül était le roi consacré par Dieu. Quant à son fils Absalom, loin de lui vouloir du mal, David qui était père avant tout, ne cessa de demander qu'il soit épargné. Et l'on sait combien il pleura sa mort.

    Mais nous avons déjà vu que les indications en tête des psaumes (ce que l'on appelle la suscription) ne désignent pas l'auteur du psaume, mais indiquent un état d'esprit du priant qui s'exprime dans le psaume. « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube : mon âme a soif de toi ». Cette prière-là, elle est celle de toutes les générations du peuple élu, à toutes les époques de son histoire : depuis l'aube des temps (traduisez depuis Abraham) et jusqu'à la fin, jusqu'à la venue du JOUR.

    Et, là-bas, dans ce pays qui sait être torride, l'expérience de la sécheresse, souvent, de la famine parfois donne tout son poids aux images employées : « Après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau ».

    Dans les périodes les plus dramatiques, (et Dieu sait s'il y en a eu) la prière ne prenait que plus de force : pendant l'Exil à Babylone, par exemple, on a connu cette soif de l'âme : « Mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair ». Et on se remémorait les joies passées des célébrations au Temple de Jérusalem : « Je t'ai contemplé au sanctuaire, j'ai vu ta force et ta gloire ». Seul ce souvenir pouvait fortifier la foi et la volonté de rester fidèle dans le milieu idolâtre où on était plongés.

    De retour d'Exil, le peuple rend grâce : « Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l'ombre de tes ailes ». Ce sont les ailes des chérubins qui recouvrent l'Arche d'Alliance dans le Saint des Saints, d'abord. Mais elles rappellent aussi les ailes du grand aigle du désert qui protège sa nichée quand il lui apprend à voler. Et Moïse avait repris l'image au compte de Dieu pour exprimer de quelle sollicitude il avait entouré son peuple : « Je vous ai portés sur des ailes d'aigle », avait dit Dieu (Ex 19, 4 ; Dt 32, 10-11).

    Dans ces conditions, bien sûr, les paroles de louange viennent d'elles-mêmes : « Tu seras la louange de mes lèvres ! Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom. Comme par un festin je serai rassasié : la joie sur les lèvres, je dirai ta louange ». (Le mot « festin » fait référence aux repas de communion qui suivait certains sacrifices au Temple de Jérusalem).

    Et puis, il y a eu des périodes plus terribles encore, celles des persécutions : au deuxième siècle av. J.C., par exemple, il a fallu affronter la terrible persécution du roi grec, Antiochus Epiphane. Et nombre de Juifs sont morts, au nom de leur foi, en disant : «Ton amour, Seigneur, vaut mieux que la vie ».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

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    Épître : « Présentez votre corps en sacrifice vivant ».

    Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 12, 1-2)

    Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière – en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c'est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

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    Commentaire 3 a : Le culte véritable

    • Après avoir consacré onze chapitres à de la théologie solide, Paul passe, au chapitre 12, de la doctrine au devoir et de la croyance à la conduite. En d’autres termes, l’apôtre nous encourage à vivre ce que nous professons. Paul utilise l’impératif 13 fois dans les onze premiers chapitres de Romains et 11 fois dans le seul chapitre 12 qui mentionne plus de commandements que tout autre chapitre du Nouveau Testament. C’est un chapitre d’action ! Dans les deux premiers versets, il montre comment notre foi devrait changer notre comportement.

    D’après Keith R. Krell, pasteur principal de l’Église Fourth Memorial à Spokane, USA

    • Dans Romains 12:1,2 Paul présente la consécration comme une offrande vivante et sainte de nos corps et comme l'expression de notre service religieux délibéré du cœur et de l'esprit. L'utilisation de nos membres et de tout notre être manifeste notre culte à Dieu, notre sacrifice vivant plutôt que des rites extérieurs.

    Diffusé avec la permission de René Labbé

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    Commentaire 3 b : La tendresse de Dieu

    « Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu » : quelle magnifique entrée en matière ! Jusqu'ici, en fin de compte, Paul n'a parlé que de cela, « la tendresse de Dieu ». Les onze premiers chapitres de la lettre aux Romains ont traité apparemment de questions doctrinales. Les grands thèmes de la théologie de Paul ont été longuement et profondément exposés : la puissance de la grâce, l'universalité du péché, la justification par la foi, le mystère pascal, l'action de l'Esprit, le salut promis et donné à tous. Mais tout ceci revient toujours à cet unique sujet, la tendresse de Dieu.

    Maintenant, comme dans toutes ses lettres, Paul tire pour ses lecteurs les conséquences de son enseignement : car la découverte de cette immense tendresse de Dieu ne peut que bouleverser, ou plutôt irriguer désormais toute notre vie. « Je vous exhorte, donc, mes frères, par la tendresse de Dieu... ». Ce qu'il va dire maintenant est en lien étroit avec tout ce qu'il a écrit jusqu'ici, notamment dans les dernières lignes du chapitre précédent. Je vous en rappelle quelques mots : « Dieu veut faire à tous miséricorde... » suivi immédiatement de l'hymne d'action de grâce que nous avons lue dimanche dernier : « Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables ! ».

    Donc, dit saint Paul, il n'y a pas à hésiter : à ce Dieu si étonnant par sa tendresse et sa volonté de sauver toute l'humanité sans exception, sa puissance inouïe de pardon, une seule réponse est possible : celle de l'abandon et de la confiance ; accorder toute notre vie, toute notre personne à cette réalité bouleversante, nous offrir à Dieu pour qu'il accomplisse en nous son œuvre. « Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c'est là pour vous l'adoration véritable ». On sait que le verbe « sacrifier - sacrum facere » veut dire « rendre sacré ». On pourrait donc traduire ainsi : « Je vous exhorte à faire de vos personnes, de votre vie, une chose sacrée, une chose divine ».

    Pierre le dira autrement en affirmant avec force que cela est possible : « La puissance divine nous a fait don de tout ce qui est nécessaire à la vie et à la piété en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa puissance agissante. Par elles, les biens du plus haut prix qui nous avaient été promis nous ont été accordés, pour que par ceux-ci vous entriez en communion avec la nature divine » (2 P 1, 3-4). Nous sommes donc invités à la démarche qu'exprimait déjà le psaume 40 (39) : « Tu ne voulais ni offrande, ni sacrifice, tu m'as façonné un corps ; tu ne voulais ni holocauste ni victime, alors j'ai dit voici, je viens » (Ps 40, 7-8). On est en droite ligne de l'enseignement du prophète Michée : « On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien, ce que le Seigneur exige de toi : rien d'autre que de respecter le droit, aimer la fidélité, et marcher humblement avec ton Dieu » (Mi 6, 8).

    Je reprends le texte : « Offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c'est là pour vous l'adoration véritable », nous dit saint Paul, d'après notre traduction. Mais si on scrute un peu les mots qu'il emploie, on s'aperçoit que le mot « véritable » de notre texte traduit le mot grec « logikos », au sens de conforme à la raison, à la logique : il est « logique » de vous comporter ainsi, dit Paul, cela est conforme à ce que Dieu a fait pour vous : pour le dire autrement, c'est la conséquence tout simplement de notre découverte de la tendresse de Dieu.

    Cette attitude est la réponse logique à l'œuvre de Dieu pour nous. Il ne s'agit pas de gestes extérieurs, mais d'un culte qui nous engage vraiment, totalement, qui nous transforme en profondeur (le mot « logikos » en grec a également ce sens-là). Paul consacrera la suite de la lettre aux Romains à présenter la nature de l'engagement chrétien : chacun, en fonction de ses dons et qualités, est invité à tenir sa place dans la mission de l'Église qui est le service de tous les hommes. Cet engagement est une participation active à la « volonté de Dieu » : cette volonté « que tous les hommes soient sauvés, c'est-à-dire parviennent à la connaissance de la vérité » (comme dit Paul ailleurs, dans la première lettre à Timothée (1 Tm 2, 4).

    Cela exige sans doute que nous acceptions chaque jour de « nous transformer en renouvelant notre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait ». Accepter de « renouveler notre façon de penser » est pour nous, parfois, une véritable conversion. Car, trop souvent, « nos pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes », comme l'a reproché Jésus à Pierre, à Césarée de Philippe (Mt 16, 23 : voir l’Évangile de ce dimanche). Mais l'Esprit nous a été donné pour susciter en nous ce renouvellement : « Il nous mènera vers la vérité tout entière », nous a promis Jésus le dernier soir (Jn 16, 13).

    Cela exige également que nous acceptions de ne pas « prendre pour modèle le monde présent », ce qui est peut-être la chose la plus difficile à faire, pour les Romains du temps de Paul, comme pour nous. La véritable liberté consiste à frayer notre chemin, quelles que soient les sirènes de la mode. Et Paul s'est assez plaint dans les premiers chapitres que ses interlocuteurs se soient égarés.

    Aimer le monde sans être esclaves des comportements du monde exige une vigilance de tous les instants : c'est logique pourtant, comme dit saint Paul, quand on baigne dans la tendresse de Dieu. Mais nous savons tous que ce n'est pas facile ! Jésus le savait mieux que nous. Et ce n'est pas un hasard si ce fut justement l'objet de sa prière pour ses disciples, le dernier soir : « Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais » (Jn 17, 15).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Alléluia. Alléluia.
    Que le Père de notre Seigneur Jésus Christ
    ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur,
    pour que nous percevions l’espérance que donne son appel.
    Alléluia.

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    Évangile : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 16, 21-27)

    À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t'en garde, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas ». Mais lui, se retournant, dit à Pierre : «Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes». Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c'est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l'homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

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    Commentaire 4 a : Prendre sa croix.

    Pierre n’a rien compris à la parole de Jésus. Il en est encore à sa pensée humaine qui ne veut pas perdre son maitre, celui qu’il respecte et qu’il aime. Et Jésus est obligé de se montrer très ferme car d’une part il a un combat à livrer (combat où il aurait besoin du soutien des siens) et d’autre part il veut préparer son apôtre à la réalité de ce qui arrive.

    Nous croyons en Dieu et en Jésus. Nous disons, nous aussi, aimer et respecter Jésus et son œuvre de salut…. Mais à condition que cela ne nous coute rien ou presque rien !

    Combien de fois ne nions-nous pas, dans notre vie, le message de la croix ? Combien de fois ne nous révoltons-nous pas devant la maladie, la souffrance ? Pourtant Jésus est clair :

    « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ». Il n’a jamais dit que croire en lui nous éviterait tout problème ou toute souffrance !

    La vie chrétienne ne se vit pas dans du coton ! Elle se heurte à toutes les intempéries de notre monde car c’est bien au cœur du monde que nous sommes appelés à vivre en vrais disciples du Christ, en acceptant ce qui ne peut être évité et en ayant le courage de notre foi dans un contexte ou tout pourrait nous attirer loin de Dieu …

    La vie chrétienne demande effort et dépassement de soi, pour l’amour de Dieu et des autres. C’est la grande leçon de cet Évangile …. Allons-nous l’entendre ?

    Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Août 2014

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    Commentaire 4 b : Emprunter le chemin de l’amour.

    Ce récit fait suite à la mémorable profession de foi de Pierre que nous avons entendue dimanche dernier : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Cette affirmation lui a valu cette réponse de Jésus : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela (sous-entendu tu ne l'as pas deviné tout seul), mais mon Père qui est aux cieux ». Comme toute béatitude, celle-ci, « Heureux es-tu » sonne comme un compliment (et quel compliment !) mais aussi comme un encouragement. Et effectivement, il faudra beaucoup de courage à Pierre pour rester fidèle à cette première profession de foi. Car il n'en connaît pas encore toute la portée, Jésus n'a pas fini de le surprendre.

    En effet, celui-ci vient d'accepter au moins implicitement la reconnaissance par Pierre de son titre de Messie (« C'est mon Père qui t'a révélé cela ») et aussitôt après il présente son programme qui ne cadre nullement avec l'idée qu'on se faisait communément du Messie : « A partir de ce moment, Jésus le Christ commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup... » C'était le monde à l'envers : un roi sans armes ni privilèges... Pire, un roi maltraité et apparemment consentant... Il parle de souffrir beaucoup et d'être même mis à mort !

    Quelle idée ! Pierre a quelque raison de s'insurger. Comme beaucoup de ses contemporains, il attendait un Messie-roi, triomphant, glorieux, puissant, et chassant une bonne fois de Jérusalem l'occupant romain. Alors ce qu'annonce Jésus est inacceptable, le Dieu tout-puissant ne peut pas laisser faire des choses pareilles ! On pourrait presque intituler ce texte : « Le premier reniement de Pierre », premier refus de suivre le Messie dans la souffrance.

    Jésus affronte ce refus spontané de Pierre comme une véritable tentation pour lui-même et il le lui dit avec véhémence : «Retire-toi derrière moi, Satan ! Tu es pour moi occasion de chute 1, car tes vues ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes».

    1 « occasion de chute » : le mot employé par Jésus signifie « pierre d'achoppement », la pierre qui fait trébucher. Voici encore l'une des facettes de la vie des disciples, dont Pierre est un exemple-type (Cf. l'épisode de la marche sur les eaux) : nos fragilités, nos doutes peuvent devenir pierres d'achoppement pour nous ou pour les autres.

    Que nos vues soient spontanément « humaines », quoi de plus naturel ! Mais il nous faut laisser l'Esprit les transformer, parfois les bouleverser complètement, si nous voulons rester fidèles au plan de Dieu. Au passage, nous voyons que Jésus n'a pas affronté des tentations seulement une fois pour toutes au début de son ministère (Mt 4, 1-11), mais plusieurs fois au cours de sa mission, il a rencontré des « occasions de chute ».

    Comme dit Paul dans la deuxième lecture de ce dimanche, il nous faut accepter de laisser l'Esprit de Dieu transformer complètement nos façons de voir : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait ».

    Et là nous risquons d'avoir des surprises. Car les manières de Dieu sont toutes différentes de nos propres manières de voir. Il ne faut jamais perdre de vue la fameuse phrase d'Isaïe (c'est Dieu qui parle) : « Vos pensées ne sont pas mes pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins, oracle du Seigneur. C'est que les cieux sont hauts par rapport à la terre : ainsi mes chemins sont hauts par rapport à vos chemins, et mes pensées par rapport à vos pensées » (Is 55, 6-8). « Si je comprenais Dieu, ce ne serait pas Dieu » disait saint Augustin. Il nous faut donc accepter d'être surpris : les apôtres et tous les Juifs de leur temps l'ont été, Pierre le premier. A de rares exceptions près, ils avaient prévu un Messie puissant, triomphant. Or Jésus est aux antipodes de ces belles prévisions.

    Le dessein de Dieu, nous le savons, ce n'est rien d'autre que le salut du monde, c'est-à-dire la naissance de l'humanité nouvelle, celle qui ne vivra que de tendresse et de pitié, à l'image de Dieu lui-même. Or, le salut des hommes, c'est-à-dire notre conversion totale et définitive à l'amour et au pardon, à la fraternité et à la paix, au partage et à la justice, ne peut pas se faire par un coup de baguette magique : où serait notre liberté ?

    Le salut des hommes passe donc inévitablement par une lente transformation des hommes. Et comment transformer les hommes sans leur en montrer le chemin ? Alors, il fallait bien que Jésus emprunte jusqu'au bout le chemin de douceur, de bonté, de pardon, si l'on veut avoir quelques chances que nous l'empruntions à notre tour. C'est pour cela que Jésus, expliquant sa passion et sa mort aux disciples d'Emmaüs, leur dit « il fallait », au sens de « il fallait malheureusement ».

    Le plan de salut de Dieu ne s'accommode donc pas d'un Messie triomphant : pour que les hommes « parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2, 4), il faut qu'ils découvrent le Dieu de tendresse et de pardon, de miséricorde et de pitié : cela ne se pourra pas dans des actes de puissance mais dans le don suprême de la vie du Fils : on comprend mieux alors cette phrase de Jésus : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). Seule cette suprême preuve d'amour peut nous amener à emprunter à notre tour le chemin de l'amour.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Suivre le Christ

    Homélie :

    1. Nous voulons suivre Jésus avec un amour sincère. Il nous faut faire l’expérience de l’adversaire qui se sert de la souffrance et de la peur de la mort pour nous éloigner de l’Amour infini de Dieu notre Père. Jésus va tracer chemin de Pierre qui est au-delà de la raison humaine ! Il ne suffit pas de « reconnaître » Jésus « idéalement » dans notre pélerinage terrestre ! La vie chrétienne est faite de renoncements continuels qu’il nous faut traverser avec lui. Nous croyions avoir compris la Parole de Dieu, avoir suivi Jésus, et au détour du chemin se trouve l’obstacle qui nous fait trébucher ! L’imitation de Jésus Christ dit : « Il n’est pas dans la nature de l’homme de porter la croix, d’aimer la croix… ; si tu ne comptes que sur toi-même, tu ne pourras rien faire de tel. Mais si tu mets ta confiance dans le Seigneur, la force te sera donnée d’en haut, et tu auras pouvoir sur la chair et le monde. Et tu ne craindras pas même le démon, notre ennemi, si tu es armé par la foi et marqué par la croix de Jésus Christ ». Il nous faut marcher derrière Jésus qui nous sauve par un chemin de grande humilité, et faire l’expérience de l’humiliation sur notre chemin, pour entrer dans le « Chemin » qui est Jésus lui-même.

    2. Jésus entend la réponse que Pierre vient de proclamer devant les autres disciples : Il est le « Fils du Dieu Vivant », c’est-à-dire qu’il est Dieu lui-même ! Mais Pierre n’a pas encore compris le chemin d’humilité de Jésus. Le premier des apôtres empêche son Seigneur et son Maitre de révéler son amour pour tous les hommes par sa mort sur la Croix et sa Résurrection ! Il le comprendra plus tard ! Suivre Jésus nous donne d’expérimenter l’amour infini qu’il a pour son Père et pour nous. C’est l’Amour même qui nous sauve qui nous fait découvrir en même temps l’étroitesse de notre pauvre cœur. Jésus est vraiment venu nous sauver de toutes compromissions avec le menteur, avec le prince de ce monde.

    3. Vivre en Dieu signifie lui donner définitivement la première place dans notre vie. Que Dieu soit au début et à la fin de toutes nos pensées, nos paroles et de toutes les actions de notre vie. Cela implique une mort à notre « moi » qui s’oppose toujours à Dieu et aux autres pour vivre dans l’Esprit-Saint. C’est l’annonce de la croix par Jésus, le Fils de Dieu, qui montrera l’amour infini du Père dans sa miséricordieuse bonté pour chacun de nous. Pierre apprendra le sens du véritable amour : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. » L’ardeur qui tenaille le cœur de Jésus était déjà préfigurée par le prophète Jérémie, cette ardeur doit habiter notre cœur : « Il y avait en moi un feu dévorant, au plus profond de mon être ». Jésus propose un chemin de vraie vie pour qui veut le suivre, c’est ainsi qu’il accomplit notre salut. Il ne s’agit pas de nier la beauté de la nature humaine et de la vie terrestre, il s’agit de mettre Dieu à la première place dans notre vie.

    Père Gilbert Adam

     * Suivre le Christ

    Prières :

    1. Demandons à Jésus la grâce de mettre Dieu à la première place dans notre vie.

    Père Gilbert Adam

    2. Seigneur Dieu, réponds aux demandes de ceux qui marchent à la suite de ton Fils en ce jour, que la joie d’être sauvés nous accompagne sur les chemins de l’annonce du Christ Ressuscité au monde. Amen.

    Père Jean-Luc Fabre

    3. Nous avons tous et toutes des croix à porter, mais le Seigneur ne nous laisse pas seuls. Il marche au-devant de nous et nous conduit jusqu’en son royaume, avec tous ceux et celles qui souffrent dans le monde. Adressons-lui notre prière pour tous nos frères et sœurs. En toi notre cœur espère, Seigneur.

    Seigneur Dieu, toi qui nous as envoyé ton Fils

    pour nous révéler ta bonté, donne-nous de ressusciter, comme lui,

    dans une vie nouvelle, afin que nous chantions tes louanges.

    Nous te le demandons par Jésus, le Christ,

    vivant pour les siècles des siècles. Amen.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

     * Suivre le Christ

    Conclusion :

    Nous avons beaucoup vu l’apôtre Pierre ces derniers dimanches. Lorsque Jésus marchait sur l’eau et qu’il a voulu le rejoindre mais qu’il s’enfonçait, Jésus lui a demandé : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Dimanche dernier, Jésus a félicité Pierre sur sa foi et lui a annoncé : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Et aujourd’hui au contraire, Jésus le fait passer derrière lui en l’appelant ‘’Satan’’ parce qu’il ne voulait pas entendre l’annonce de sa Passion. Pierre est le leader naturel des apôtres, leur porte-parole. Ils ont beaucoup à apprendre de la part de Jésus, beaucoup à déconstruire dans leur tête pour reconstruire leur foi. Ils ont reconnu le Messie, mais pour eux, le Messie serait intouchable, tout-puissant, comme un roi à qui il ne peut rien arriver. Jésus, son seul registre, c’est l’amour. Il est roi du Royaume de l’amour et il ira jusqu’au bout de l’amour en donnant sa vie. Jésus annonce sa Passion mais il annonce aussi sa Résurrection. Il est un roi vulnérable mais il sera vainqueur parce que son amour dépasse la haine et la mort.

    C’est un Messie qui demande qu’on le suive. Qu’on le suive avec nos croix, c’est-à-dire avec ce qui nous pèse, ce qui nous fait souffrir. Jésus porte les croix avec nous. Aujourd’hui, il nous parle du sens de la vie. C’est lui qui donne sens à nos vies. Si on veut se passer de lui, on se perdra, nous dit-il. On aura beau avoir gagné le monde, on perdra son âme, son identité. Suivre Jésus, c’est renoncer à la gloire humaine, à une gloire égoïste, pour participer à la gloire de Dieu. C’est perdre sa vie pour la trouver, nous dit Jésus. Ce choix, Jésus nous demande de le faire : Si nous voulons être ses disciples, si nous voulons être nous-mêmes, nous devons renoncer à tout ce qui est de l’ordre de l’orgueil personnel ou de l’égoïsme. Nous devons engager toute notre vie dans le sens de l’amour en acceptant d’être déplacés par Jésus. Nous sommes tous comme Pierre, nos pensées sont celles des hommes, elles sont limitées et elles limitent nos actions. Les pensées de Dieu sont illimitées car son amour est sans limite.

    Saint Paul aussi nous dit de transformer notre façon de penser en discernant la volonté de Dieu. C’est notre prière quotidienne lorsque nous récitons le « Notre Père », nous disons : « Que ta volonté soit faite ! ». Que ce soient bien les pensées de Dieu qui guident nos vies.

    Suivre Jésus, c’est aussi annoncer sa Parole. Le prophète Jérémie a été choisi pour annoncer et dénoncer au nom du Seigneur. Et il a souffert pour cela, il a souvent été mal accueilli, raillé, maltraité. Mais la Parole était plus forte, elle était comme un feu brûlant dans son cœur nous dit-il. Et Jérémie a été au service de son peuple en un temps de turbulence puisque c’était au moment de l’Exil. Jérémie a accepté cette vie de prophète, loin d’être confortable mais qui remplit son cœur.

    Aujourd’hui, nous sommes appelés par Jésus pour marcher à sa suite et être au service de son Royaume, au service de l’amour. Notre monde a aussi besoin de prophètes pour dénoncer ce qui est indigne de l’homme, ce qui l’avilit, ce qui ternit son image de Dieu. Et de prophètes qui annoncent que l’amour et le pardon sont plus forts que la violence et l’égoïsme, que notre monde est déjà sauvé. Aidons-nous à porter nos croix les uns les autres, à ne pas prendre modèle sur un monde replié sur lui-même mais à faire le choix de l’amour qui passe par le don de soi.

    En ce temps de rentrée, demandons-nous comment nous pouvons nous donner toujours plus, dans nos familles, au travail ou dans nos différentes activités, en Église aussi, sans oublier de nous ressourcer, de suivre Jésus en écoutant sa Parole, de dire comme le psalmiste : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube, mon âme a soif de toi ».

    Père Jean-Christophe Cabanis – Paroisse Colomiers

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Suivre le Christ

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Dieu puissant, de qui vient tout don parfait, enracine en nos cœurs l’amour de Ton Nom. Augmente notre foi, pour développer ce qui est bon en nous. Veille sur nous avec sollicitude, pour protéger ce que tu as fait grandir.

    Références :

    https://croire.la-croix.com/Les-formations-Croire.com/Vie-spirituelle/Une-pause-spirituelle-avec-Marie-Amelie-Le-Bourgeois/La-force-de-l-appel/Que-veut-dire-suivre-le-Christ

    Marie-Amélie Le Bourgeois, religieuse de la Compagnie Sainte-Ursule

    Saisis par Dieu

    Editions Bayard, pp. 85-86

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=80

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/22e-dimanche-ordinaire-annee-a

    https://www.portstnicolas.org/chantier-naval/les-temps-liturgiques/calendrier-liturgique-et-textes-des-lectures-d-aujourd-hui-a-2060.html

    https://www.aelf.org/2020-08-30/romain/messe

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/22e-dimanche-ordinaire-dimanche-03-septembre-2017/Aide-a-l-homelie/1e-lecture-Jr-20-7-9

    https://www.promesses.org/transformes-de-linterieur-romains-12-1-2/

    https://www.evangile.ca/ebeb/etudes/romains/rom12v1-2.htm

    https://www.aelf.org/2023-09-03/romain/messe

    http://thierry.jallas.over-blog.com/article-commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-a-22e-dimanche-du-temps-ordinaire-28-aout-20-82228871.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Vingt-deuxieme-dimanche-annee-A.html

    http://jardinierdedieu.fr/priere-universelle-22e-dimanche-temps-ordinaire-a.html

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=52

    http://paroissecolomiers.com/22e-dim-a.html

    Magnificat du 3 septembre 2023 page 36


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