• 240301 En Chapitre de Commanderie

      Connais-toi toi-même  

    Lors du Chapitre du 28 février dernier, Son Excellence le Grand Prieur Magistral de Belgique a proposé à la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple quelques éléments de réflexion à partir de la maxime « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux ».

    Voici la synthèse de quelques petites recherches pour compléter cet exposé particulièrement dense.

    1. SOCRATE et sa devise « Connais-toi, toi-même ».

    La philosophie de Socrate rayonne encore aujourd’hui. Même les philosophes les plus lointains de ses principes l’ont discuté et débattus, tels Nietzsche ou Kierkegaard.

    La phrase de Socrate « Connais-toi toi-même » n’est pas exactement de lui, c’est une devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes que Socrate reprend à son compte. Elle figure au panthéon des grandes phrases philosophiques.

    Cette assertion, sous sa forme impérative, indique que l’exigence de l’homme doit se porter sur sa nature. C’est en se connaissant, en cherchant en lui-même, que l’homme peut trouver la sagesse. Mais deux questions essentielles sont posées par Socrate :

    – Pour y trouver quoi ?

    – Par quel moyen ?

    * Connais-toi toi-même !

    Qui a dit « Connais-toi Toi-même et tu connaîtras l'Univers ? »

    « Connais-toi toi-même » est l'un des préceptes gravés sur le fronton du temple de Delphes, et souvent rapporté dans les écrits de Platon et dans les mots de Socrate.

    Cette phrase de Socrate « Connais-toi toi-même » constitue l'un des piliers de la philosophie car elle invite à comprendre comment nous fonctionnons en faisant de notre pensée, de notre être et de notre réflexion un sujet d'interrogation. La démarche de compréhension de soi mène à la compréhension du monde.

    C'était une invitation à connaître sa condition, sa place dans le monde, entre les bêtes et les dieux, donc à déterminer ce à quoi le destin nous porte sans chercher à en dépasser les limites.

    Pour Socrate, se connaître soi-même, c’est savoir donner le meilleur de nous-même. Ça veut dire faire gagner la raison et l’intelligence en toute situation !

    Comment Socrate a-t-il défini la connaissance ?

    Connaître, c'est être capable de définir ce qu'est dans sa nature spécifique la chose dont on parle, ce qui distingue vraiment cette chose de toutes les autres choses. La méthode utilisée par Platon pour arriver à la définition est la méthode socratique du dialogue.

    Quelle est l'idée de Socrate ?

    Pour Socrate, on ne peut avoir une vertu sans les avoir toutes à la fois. En effet, toutes les vertus ont une même origine : la connaissance du bien et du mal. Un homme ne peut pas être à la fois bon sous l'angle d'une certaine vertu et mauvais sous l'angle d'une autre.

    La conclusion de Socrate, c’est qu'effectivement, il n'y a personne de plus intelligent que lui, et, en cherchant à réfuter l'oracle, il n'a fait que confirmer sa parole.

    Pourquoi Socrate dit-il « tout ce que je sais c'est que je ne sais rien » ?

    « Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien » : cette célèbre déclaration de Socrate serait le signe d'une forme suprême de sa sagesse. L'ignorant croit savoir, alors que le vrai sage connaît l'étendue de son ignorance.

    Qu'est-ce qu'il y a de pire que l'ignorance pour Socrate ?

    Pour Socrate, la pire ignorance est celle qui s'ignore elle-même. Il est moins grave de se savoir ignorant que de se croire savant.

    Qu'est-ce qui d'après Socrate peut rendre l'âme meilleure ?

    La méthode de Socrate s'appuie sur la croyance d'une âme immortelle à l'instar des rites mystériques (c'est-à-dire liés aux cultes à mystères). Pour le philosophe, l'idéal moral consiste à avoir un mode de vie centré sur la connaissance de soi-même et le soin de l'âme, au lieu de se concentrer sur les biens matériels.

    Socrate était connu pour être un philosophe de rue. Il passait son temps à haranguer les passants pour leur demander ce qu’est le bonheur et comment ils prennent leurs décisions dans la vie !

    Il posait des questions ! Pour Socrate, le simple fait de s’interroger sur ce qui est bon pour nous commence à nous rendre meilleur !

    Est-ce vrai ? Est-ce bien ? Est-ce utile ?

    On ne se connaît pas ! Nous sommes limités par nos cinq sens !

    Notre être intrinsèque : matériel / spirituel / parcelle divine

    Et pour nous, Frères et Sœurs, qu’est-ce qui nous guide et donne du sens à notre vie ?

    2. PLATON et le mythe de la caverne

    Platon, élève de Socrate, a tout défini.

    * Connais-toi toi-même !

    L’allégorie de la caverne est une allégorie exposée par Platon dans La République. Elle expose en termes imagés les conditions d'accession de l'humain à la connaissance du Bien, au sens métaphysique du terme, ainsi que la transmission de cette connaissance.

    L'allégorie met en scène des humains enchaînés et immobilisés dans une caverne. Ils tournent le dos à l'entrée et voient non pas les objets, mais les ombres des objets qui passent devant cette entrée et sont projetées contre le mur. Ils croient voir la réalité, alors qu'ils n'en voient qu'une projection.

    * Connais-toi toi-même !

    L’allégorie de la caverne est une image, une métaphore, une idée abstraite !

    Platon n'a fait que démontrer que l'âme est immortelle, donc qu'elle existe, mais pas du tout qu'elle continue à exister, lorsque le corps n'est plus, rien ne l'empêche d'être détruite par la mort ; elle n'est immortelle qu'en tant qu'elle apporte la vie.

    La première thèse de l'allégorie de la caverne est d'ordre métaphysique, car elle concerne la valeur de vérité que l'homme peut accorder à ce qu'il perçoit par ses sens. Platon dévalorise l'accès sensible à la connaissance, car le sensible ne permet de toucher que l'apparence phénoménale et non la chose en soi. Le message le plus fort de Platon est donc de ne pas prendre pour vrai les données de nos sens.

    Platon met en évidence la difficulté des hommes à changer leurs conceptions des choses, leurs résistances au changement. Il s'attaque donc à l'emprise des idées reçues, à la force des préjugés formés par l'habitude, qui obscurcissent la vision. C'est le seul moyen pour passer de l'opinion (fournie par les sens et les préjugés), c'est-à-dire la doxa, au savoir (épistémè).

    À l’image des prisonniers de la caverne, nous sommes prisonniers de notre perception sensorielle (notre monde sensible).

    Seul l’initié peut se libérer de la matière, du monde de l’illusion.

    Nous jouons un rôle et notre égo fait déraper ce rôle.

    Nous pouvons sortir du monde de l’illusion par la connaissance.

    Le monde de l’unité est « en devenir ».

    L’infiniment complexe, le chaos total, est une ordonnance qui ne peut pas s’expliquer par le hasard mais par Dieu.

    3. Les moyens de se connaître

    Apprendre à mieux se connaître : comment s'y prendre ?

    La connaissance de soi est une quête perpétuelle. Tout au long de notre existence, au rythme de nos joies, de nos déconvenues, de nos réussites et de nos échecs, nous nous posons les mêmes questions.

    Qui suis-je vraiment ? De quoi ai-je besoin pour me sentir moi-même, pour me sentir bien ? Quelles sont mes aptitudes et mes capacités ?

    Se connaître soi-même, c’est en réalité se donner la priorité : c’est prendre le pouvoir sur sa vie et évoluer avec plus de sérénité.

    Aussi, comment apprendre à mieux se connaître pour réussir sa vie professionnelle et s’accomplir sur le plan personnel ?

    Être à l'écoute de soi.

    Il faut être capable de prendre du recul sur soi et être à l'écoute de ses instincts et de ses intuitions. ...

    Se remettre en question. ...

    Accepter sa différence. ...

    Méditer. ...

    Besoin d'accompagner, d'apprendre à mieux vous connaître ?

    Apprendre à mieux se connaître : oui, mais pourquoi ?

    • Apprendre à mieux se connaître, c’est avant tout prendre conscience de soi. C’est savoir quelles sont nos valeurs, nos besoins, nos qualités, nos défauts, ainsi que notre structure émotionnelle.
    • C’est aussi comprendre ce qui est bon ou mauvais pour nous et ce qui nous permet d’avancer et de progresser sur nos objectifs malgré les obstacles.
    • Apprendre à mieux se connaître soi-même présente de nombreux avantages au niveau de vos compétences relationnelles :
    • Plus de confiance en soi et d’assertivité ;
    • Une tendance moindre à se faire influencer par autrui ;
    • Plus de sérénité face aux déconvenues ;
    • Plus de facilité à régler les conflits internes mais aussi avec autrui;
    • Plus de liberté et d’épanouissement dans ses actions et ses décisions.
    • En outre, se connaître soi-même permet de mieux appréhender sa place dans le monde et de donner du sens à ses pensées, ses actions.

    Apprendre à mieux se connaître : comment s’y prendre ?

    Savoir qui l’on est vraiment, c’est un travail quotidien, un travail de longue haleine au cours duquel il s’agit d’accepter le changement.

    Mais comment faire pour apprendre à mieux se connaître ? Voici quelques pistes.

    • Être à l’écoute de soi

    Il faut être capable de prendre du recul sur soi et être à l’écoute de ses instincts et de ses intuitions. Aussi, il s’agit de faire preuve d’observation quant à vos réactions, vos pensées ou vos comportements.

    Cet exercice permet d’identifier vos défauts et vos qualités mais aussi les sources premières de bonheur, de colère ou de peine.

    • Se remettre en question

    Il s’agit ici de remettre en question des mécanismes qui vous paraissent naturels, voire automatiques, mais qui ne font pas forcément sens.

    À la clé : une meilleure gestion de ses émotions, des actions réfléchies et une meilleure connaissance de vos comportements.

    • Accepter sa différence

    Chacun et chacune est unique en son genre. Vos défauts, vos carences font partie de vous et il se peut qu’ils ne plaisent pas. Tant pis !

    Accepter de ne pas être apprécié ou adulé de tous est une des clés pour progresser et devenir la version de vous-mêmes qui vous plaît à vous et seulement à vous.

    • Méditer

    La méditation est une pratique apaisante et idéale pour prendre conscience de soi.

    Faire le vide dans son esprit est nécessaire pour se débarrasser de toutes les pensées parasites et de tous les préjugés que l’on a envers soi-même.

    Cette méthode vous aide aussi à mieux gérer votre stress et à comprendre vos comportements instinctifs. Lâchez enfin prise !

    En conclusion, ces exercices de développement personnel sont à pratiquer chaque jour pour vous détacher et vous reconnecter à vous-mêmes, pour améliorer vos relations avec vos sœurs et frères...

    4. La pyramide d’Abraham Maslow

    Créée par Abraham Maslow, la pyramide de Maslow (pyramide des besoins) a pour rôle de hiérarchiser les besoins des individus.

    Cinq besoins y sont recensés : les besoins physiologiques, le besoin de sécurité, le besoin d'appartenance, le besoin d'estime et le besoin d'accomplissement, de spiritualité, d’éternité.

    * Connais-toi toi-même !

    Abraham Maslow explique que l'individu doit satisfaire le besoin de niveau 1 avant d'acquérir la motivation nécessaire à l'accomplissement du besoin de second niveau. Ceci est valable pour l'ensemble des étages de la pyramide de Maslow.

    Les besoins physiologiques

    Les besoins physiologiques constituant le socle de la pyramide. Ils ont pour particularité d'être liés à la survie de l'être humain en tant qu'individu ou à la survie de l'espèce.

    Les besoins physiologiques sont assouvis pour la plupart des individus. Cependant, selon la personne, l'effet ressenti par l'accomplissement ou non d'un de ces besoins diffère. C'est ainsi qu'une personne appréciant les vêtements, ne pourra se satisfaire du simple fait d'être juste habillé.

    Exemples de besoins physiologiques : manger, boire, dormir, éliminer, se vêtir…

    Le besoin de sécurité

    L'individu ressent le besoin de se protéger lui et ses proches. Le besoin de sécurité est complexe, car le sentiment d'insécurité se manifeste différemment selon les individus.

    Il dépendra aussi de facteurs tels que la santé mentale, la stabilité du cercle familial ou encore le niveau des revenus.

    Exemples de besoins de sécurité : avoir un logement, gagner suffisamment d'argent pour vivre, avoir un cercle affectif stable.

    Le besoin d'appartenance

    Le besoin d'appartenance représente le troisième niveau de la pyramide de Maslow. Il s'articule autour du besoin d'affection, d'amour et de socialisation. L'individu ressent alors le besoin d'aimer et d'être aimé.

    Il ressent aussi le besoin d'intégrer un groupe, une communauté ou encore de développer son cercle d'amis et de relations.

    Exemples de besoins d'appartenance : avoir des amis, être dans une relation romantique, construire une famille.

    Le besoin d'estime

    Le besoin d'estime se définit par un besoin d'accomplissement personnel et de confiance en soi.

    L'individu souhaite accomplir des choses suscitant le respect de ses proches, de ses connaissances, mais aussi d'inconnus. Ces actions peuvent être d'ordre professionnel, sportif ou encore financier.

    Exemples de besoin d'estime : estime de soi, confiance de ses amis, respect de ses collègues, de ses frères et sœurs…

    Le besoin d'accomplissement de soi, de spiritualité, d’éternité (notre quête !)

    Le niveau cinq (et dernier) de la pyramide de Maslow est le besoin d'accomplissement. Ce besoin consiste à se réaliser en tant qu'individu en exploitant son potentiel au maximum. Il ne peut être envisagé que si les quatre besoins précédents sont satisfaits.

    Quelques exemples d'actions qui conseillent au besoin d'auto-accomplissement : savoir s'écouter, apprendre de nouvelles choses, créer.

    5. La communication non verbale

    C'est une manière de communiquer avec autrui autrement que par l'expression des mots. La communication non verbale désigne ainsi l'ensemble du langage corporel. Il peut s'agir de la gestuelle, des expressions du corps ou du visage ou encore des manifestations physiologiques. Elle peut être consciente ou inconsciente en étant le reflet d'une émotion face à une situation précise.

    La communication non verbale a parfois plus d’importance que la communication verbale !

    Quels sont les 4 types de communication non verbale ?

    La communication non verbale englobe 4 types différents de communication :

    La kinésique :

    Elle s’articule autour des signes liés aux comportements. Les branches principales de la kinésique sont les gestes, la posture, l’expression du visage et le regard.

    La proxémique :

    Une science qui étudie le rôle de l’espace entre les interlocuteurs lors d’un échange communicatif. Il convient de pouvoir déterminer l’espace le plus approprié à tout genre de relation et de communication.

    L’iconologie :

    Iconologie comme icône, soit image. Cette science étudie les signes émis par une personne pour déterminer l’image que la personne renvoie.

    La non-communication :

    Cette dernière partie étudie tous les signes où la communication aurait pu être mais n’a pas eu lieu. Certains actes peuvent aussi signifier quelque chose, comme par exemple, le fait d’arriver en retard. Ici, c’est un signe que la personne ne souhaitait pas se trouver en ce lieu.

    Quel est le rôle de la communication non verbale ?

    La communication non verbale est utile pour comprendre le message de l'interlocuteur dans sa globalité. Elle peut appuyer ou altérer le message verbal, mais également transmettre une information émotionnelle sur la personne qui communique. Ce langage corporel influence la relation entre les individus en la précisant et en la renforçant. Il permet d'identifier les réactions de son interlocuteur, de commencer et de terminer une conversation.

    Les fonctions de la communication non verbale sont informatives, voire parfois quasi-linguistiques il s'agit d'un rôle d'étayage. En effet, les gestes sont souvent l'équivalent de mots qui ne sont pas prononcés, mais que l'interlocuteur perçoit dans l'attitude de l'autre. Il existe deux types de linguistique non verbale : les gestes naturels et les langages construits, comme la langue des signes.

    La communication non verbale joue donc différents rôles. Elle peut venir étayer le message par la répétition ou l'accentuation des mots prononcés. De plus, les gestes peuvent compléter la communication verbale en fournissant une information supplémentaire. Le rôle du non verbal peut également être de substitution, voire de contradiction. Il vient, alors, apporter une information sans communication verbale ou contredire celle-ci.

    6. La fenêtre de la connaissance de soi (de Johari)

    Créée par Joseph Luft et Harry Ingham, psychologues américains, en 1955 - d'où son nom (Jo pour Joseph Luft, hari pour Harry Ingham) - et inspirée de la Programmation neurolinguistique (P.N.L.), la fenêtre de Johari est une matrice qui permet d'analyser la façon dont nous donnons et recevons l'information ou comment nous communiquons dans le cadre de nos relations interpersonnelles.

    La fenêtre de Johari est un outil intéressant pour nous renseigner sur notre façon de communiquer avec autrui et l'image que nous renvoyons ce faisant. Un feedback constructif et simple à recueillir. C'est un outil d'introspection simple à utiliser et efficace ! Apprenez à mieux vous connaître au travers de votre perception des choses, mais également de celle des personnes que vous côtoyez.

    En matière de connaissance de soi, il est un élément souvent négligé : la vision des autres quant à nous-mêmes. Or cette perception extérieure peut s'avérer être un élément important pour une analyse éclairée de soi dans l'optique d'une amélioration continue de nos compétences, savoir-faire, etc.

    Cette analyse constructive constitue une alliée de taille lorsqu'il s'agit de communication interpersonnelle. Plus les informations entre un individu et son entourage sont échangées de manière fluide et transparente, plus la relation est solide. Confiance, efficacité, motivation, cohésion seront alors au rendez-vous.

    * Connais-toi toi-même !

    Comment est constitué cet outil ?

    Les émotions, expériences, visions, compétences, envies, motivation, etc. chez ou quant à un individu par rapport à un autre ou par rapport à un groupe sont analysées selon 2 angles majeurs :

    • ce dont la personne a connaissance quant à elle-même (zones publique et cachée),
    • ce qu'elle ignore (zones aveugle et inconnue).

    Ces 2 angles sont croisés avec une dimension externe incarnée par autrui : ce que les autres savent de la personne (zones publique et aveugle) et ce qu'ils ignorent (zones cachée et inconnue). Le tout est ainsi représenté au travers des 4 cadrans/zones de la fenêtre et s'articule ainsi :

    • Zone publique : elle représente ce dont la personne a connaissance sur elle-même et partage avec autrui (identité, poste occupé, apparence, parcours professionnel, etc.).
    • Zone cachée : elle désigne l'ensemble des informations connues de l'individu, mais cachées à autrui (ambitions, secrets quelconques, situation familiale, salaire, maladie, etc.). On l'appelle également communément « façade ».
    • Zone aveugle : elle matérialise ce que la personne ignore, mais que les autres connaissent quant à elle (rancœurs, admiration, perception qu'ont les autres de la personne, vos manies, tics de langage, etc.).
    • Zone inconnue : elle regroupe ce dont l'individu n'a pas connaissance quant à lui-même et que les autres ignorent également (talents cachés, limites inconscientes, projections futures, etc.).

    Quels sont les objectifs de cet outil ?

    Cette matrice peut très aisément s'appliquer en développement personnel ou en management avec les objectifs suivants :

    • Acquérir une meilleure connaissance de soi : interroger les autres quant à leur perception de nos forces et faiblesses peut nous aider à avancer et/ou faire les bons choix. Le but est de réduire au maximum la zone aveugle de la fenêtre comme on cherche à éviter les angles morts.
    • Gagner en authenticité : décaler sa vision de soi en prenant un certain recul quant à ses émotions permet d'y voir plus clair et de rectifier sa trajectoire personnelle. Adapter son mode de management : corriger un comportement, une attitude, améliorer sa communication, etc.
    • Recueillir le feedback de ses collaborateurs : quant à son mode de management, notamment, mais également pour responsabiliser son équipe, avancer de manière constructive vers les objectifs fixés.
    • Encourager les échanges constructifs en équipe qui favorisent la cohésion et la dynamique de groupe, boostent l' intelligence collective, etc.

    L'objectif ultime étant de réduire les trois fenêtres cachée-aveugle-inconnue au profit de la zone publique. Tout en sachant que tout changement dans l'une des zones entraîne des répercussions dans les trois autres.

    Connais-toi toi-même !

    Que contient la fenêtre de Johari ?

    Une telle remise en question ouvre la fenêtre des possibles et réserve parfois des surprises... Un risque à prendre lorsque l'on ne se sent plus à sa place dans son métier et que l'on désire changer de voie, ou bien lorsque l'on veut se lancer, mais que l'on a besoin d'un œil extérieur pour se rassurer quant à certaines compétences, qualités ou encore lorsque, manager courageux et humble, on souhaite le meilleur pour soi et ses collaborateurs.

    Rappelons que l'objectif est de développer sa zone publique tout en diminuant les 3 autres au maximum.

    Zone publique

    Elle incarne toutes les informations - tangibles ou non - que vous partagez pleinement avec autrui.

    Il s'agit de votre identité, votre parcours professionnel, votre apparence physique telle que vous la présentez officiellement, vos compétences (via un CV, un profil sur les réseaux sociaux, par exemple), mais également ce que vous partagez de manière moins formelle avec vos différents interlocuteurs…

    Une zone publique étendue dénote une personnalité ouverte, fiable, émotionnellement intelligente, capable de communiquer de manière fluide et intelligente.

    Zone cachée

    Elle représente tout ce que vous ne montrez pas aux autres de vous, mais dont vous êtes pleinement conscient. On pourrait l'appeler votre façade. Elle incarne ce que vous cachez à vos interlocuteurs de vous (petits travers, peurs, fragilités, secrets, vos ressentis, etc.) afin de contrôler votre image et offrir une attitude, un comportement, etc. que vous pensez conforme aux attentes d'autrui.

    Cette zone peut être relativement étendue par crainte des jugements, timidité, manque de confiance en vous, etc.

    Les individus ayant une zone cachée relativement imposante paraissent faux, méfiants et induisent ainsi une sensation de malaise au sein d'une équipe. Il peut être difficile de travailler avec eux, car ils participent peu aux échanges et osent rarement exposer leur avis et/ou montrer leurs compétences ouvertement.

    Zone aveugle

    Elle matérialise tout ce que les personnes que vous côtoyez connaissent de vous, mais que vous ignorez : ce que les autres pensent ou disent de vous (rumeurs, sentiments/impressions diverses, etc.).

    Les personnes ayant une zone aveugle dominante sont perçues comme fières, très critiques envers leurs collègues, donneuses de leçons, parfois agressives, ne se remettant que très rarement en question. Ces individus étant essentiellement tournés vers eux-mêmes, il est difficile de travailler avec eux dans un climat sain et bienveillant.

    Zone inconnue

    Cette zone concentre tout ce que vous ignorez sur vous-même et que les autres ignorent également. Il peut s'agir de la carrière que vous allez faire, de votre capacité - ou non - à gérer une équipe pour la toute première fois, parfois vos capacités, vos talents, vos forces/faiblesses, etc.

    Les collaborateurs ayant un profil avec une zone inconnue prédominante apparaissent comme complexes, énigmatiques aux yeux des autres et ont du mal à communiquer. Ils peuvent se révéler être des leaders inspirants ou bien au contraire des saboteurs de premier ordre une fois leur carapace brisée.

    L’auteure de ce paragraphe concernant « la fenêtre de Johari » est Raphaële Granger

    7. Les filtres de la communication 

    (Une étude de psychologues américains concernant la communication)

    Les problèmes de communication, d’incompréhension, de distorsion de l’information sont sources d’énormément de perte de temps en entreprise. Selon Vocoli, une mauvaise communication interne au-delà de l’aspect financier générerait une perte de temps considérable. Pour une entreprise de 100 personnes, cela représenterait environ 884 heures par an pour clarifier sa communication. Des chercheurs américains ont montré que le taux de déperdition d’une communication verbale peut atteindre 90 %, le récepteur ne percevant alors plus que 10 % du message initial.

    Cette déperdition s’explique par l’existence de six filtres différents entre l’émetteur et le récepteur. Ces six filtres sont :

    • le filtre du langage,
    • le filtre de la perturbation,
    • le filtre de l’interprétation,
    • le filtre de la compréhension,
    • le filtre de la mémorisation
    • et le filtre de la décision.

    Pour illustrer ces filtres et leur impact, imaginons une personne que l’on va appeler l’émetteur qui adresse un message à une autre personne que l’on nomme le récepteur. L’émetteur choisit des mots pour faire passer son message. Le vocabulaire utilisé ne sera peut-être pas connu, compris en totalité par le récepteur. Il s’agit ici de ce qu’on appelle le filtre du langage. Ce filtre diminue le message initial de 20 %.

    Ensuite, il y a le filtre de la perturbation qui concerne tout ce qui va venir amoindrir la concentration du récepteur. Il s’agit ici des bruits extérieurs et de tout ce qui va détourner l’attention du récepteur du message. Ce filtre diminue encore de 10 % le message initial.

    Puis vient le filtre de l’interprétation. Il s’agit ici de la manière particulière dont le récepteur va interpréter ce qu’il entend. Ce filtre diminue encore de 10 % le message initial.

    En quatrième place vient le filtre de la compréhension. Il s’agit ici de ce que l’on va comprendre ou non, ce qui diminue de 10 % supplémentaire le message initial.

    Et enfin, les filtres de la mémorisation, ce que l’on retient et de la décision, ce que l’on décide de répercuter du message qui font qu’il ne reste plus que 10 % du message initialement adressé par l’émetteur.

    Les effets négatifs de ces filtres sur la communication sont à l’origine de beaucoup de pertes de temps. En entreprise par exemple, la mauvaise compréhension des objectifs génère de nombreuses erreurs ou de nombreuses non-conformités. Et qui dit erreur dit nécessité de recommencer le travail, de refaire ce qui a déjà été fait, ce qui est source de perte de temps inutile.

    Les problèmes de perception et de représentation sont également à l’origine de nombreux problèmes de communication. En effet, nos différences en termes de champ émotionnel, d’environnement socioculturel, d’histoire personnelle vécue, de capacité intellectuelle et de personnalité peuvent créer des incompréhensions.

    Une communication fondée sur des bases communes de langage, faite au bon moment avec un vocabulaire et des références partagées, par le biais des canaux et des outils les plus appropriés permet de limiter les temps morts, la perte de temps et participe à la performance de l’entreprise.

    8.  Conclusion du Frère Grand Prieur magistral

    Pour une meilleure communication entre nous :

    Savoir appréhender le cadre de référence : le mien, le sien

     Bon codage,

     bon décodage,

        faire reformuler

    Structuration et synthèse de l’exposé, recherches complémentaires et mise en page

    par le Frère André, Grand Chancelier prieural

    Sitographie :

    https://la-philosophie.com/socrate-connais-toi-toi-meme

    https://fr.wikipedia.org/wiki/All%C3%A9gorie_de_la_caverne

    https://www.skillsforyou.fr/blog/2021/02/10/apprendre-a-mieux-se-connaitre-pour-reussir-sereinement/

    https://blog.hubspot.fr/marketing/pyramide-de-maslow#:~:text=Cr%C3%A9%C3%A9e%20par%20Abraham%20Maslow,et%20le%20besoin%20d'accomplissement.

    https://blog.hubspot.fr/service/communication-non-verbale#:~:text=Elle%20peut%20venir%20%C3%A9tayer%20le,de%20substitution%2C%20voire%20de%20contradiction.

    https://www.riseup.ai/fr/blog/communication-verbale-et-non-verbale

    https://www.manager-go.com/efficacite-professionnelle/dossiers-methodes/la-fenetre-de-johari

    https://fr.linkedin.com/learning/les-fondements-de-la-gestion-du-temps/comprendre-le-processus-de-communication#:~:text=Ces%20six%20filtres%20sont%20%3A%20le,le%20filtre%20de%20la%20d%C3%A9cision.


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  • La Commanderie de Saint-Léger poursuit ses travaux.

     Le chapelet 

     * Le chapelet

    Que représente pour nous le chapelet ?

    Quelle différence y a-t-il entre « Chapelet » et « Rosaire » ?

    Telles sont les questions essentielles auxquelles va tenter de répondre notre bien-aimé Frère Axel.

    Origines

    Comme la cloche, le chapelet est originaire d’Asie. C’est au départ une création indienne qui remonte à des millénaires, et dont le but est de canaliser les pensées de l’homme autour d’une prière. Le chapelet a donc existé dans l’hindouisme et dans le bouddhisme bien avant d’apparaître comme support de la foi dans le christianisme d’Orient et d’Occident.

    Le chapelet originel indien est dénommé « mala », ce qui signifie en sanscrit : collier de méditation, car il est souvent porté autour du cou. Dans le bouddhisme, il comporte 108 graines ou perles, correspondant aux 108 noms du bouddha. Sa récitation se veut être un apaisement spirituel pour guérir les blessures de l’âme. Les grains successifs servent à concentrer la pensée autour d’un thème méditatif ou d’un mantra.

    Très tôt dès la période apostolique, des anachorètes ou ermites d’Orient enchaînent des prières vocales dans le but d’orienter leur être vers la contemplation du Dieu de la Bible. La plupart récitent les 150 psaumes de David, et Palladius évoque un religieux qui emmagasine sur lui des petits cailloux qu’il jette au fur et à mesure qu’il a exprimé ses prières.

    Les ermites d’Égypte ont enfilé des cailloux sur un cordon pour faciliter leur démarche spirituelle, et guider le rythme de leur récitation de passages bibliques et d’oraisons. Un peu plus tard, les chapelets ainsi constitués se sont focalisés sur la prière du Notre Père, d’où le premier nom connu du chapelet en Occident : le « paternostre ».

    C’est donc plus tardivement que le chapelet dédié au Notre Père s’est mué en support de dévotion à la Vierge Marie, dès la moitié du Moyen Age. A signaler qu’il s’agissait bien de guider une prière au Père par le Christ, puisque la distribution des grains se répartirait en mystères de la vie de Jésus.

    Dès le IIIème siècle, les chrétiens se tournent vers la Mère du Christ en reprenant les paroles de l’Ange à l’Annonciation : « Je te salue Marie, pleine de grâce ». C’est au IXème siècle qu’une antienne du temps de l’avent est ajoutée en reprenant l’exclamation d’Elisabeth lors de la Visitation.

    Au XIIème siècle, la dévotion à Marie se développe en Occident, et l’antienne de l’Avent touche la sensibilité du peuple qui se plaît à la reprendre en boucle, de même qu’à la même période les Orientaux chrétiens pratiquent la répétitive prière du cœur, la philocalie. Dans les deux cas, c’est une prière qui canalise les pensées et unit l’invocation au rythme de la respiration.

     * Le chapelet

    Au XVème siècle, en Prusse, le prieur de la chartreuse de Trèves conseille à ses novices de réciter ces prières d’invocation en méditant la vie de Jésus. A partir de là, le frère dominicain Alain de la Roche qui prêche en Flandres et en Artois, diffuse la pratique du chapelet. Il s’inspire des méditations évangéliques composées par le prieur germanique pour les associer à toute récitation. Au XVIème siècle, l’imprimerie permet de diffuser diverses versions de ces méditations associées au chapelet.

    En 1571, l’importance du rosaire va connaître une popularisation extraordinaire. Lorsque les Turcs menacent et que leur flotte, supérieure en nombre, se tient aux portes de l’Europe chrétienne, le pape Pie V engage toute la chrétienté à prier le chapelet pour repousser l’assaut musulman imminent. Confiant, il reçoit la vision de la victoire avant même qu’elle soit reconnue et annoncée. Tout l’Occident célèbre avec action de grâces le miracle de Lépante et le rosaire devient la prière du peuple chrétien.

    Le rosaire nous conduit sur les chemins de l’histoire. Il nous permet d’abord de rejoindre nos ancêtres dans la foi, de nous unir, dans la communion des saints, à leur confiance en Dieu, de porter les peines et les espoirs de nos compagnons de route sur cette terre.

    Mais le rosaire nous laisse aussi découvrir d’autres pratiques religieuses, avec des spiritualités différentes, à l’image du monde où nous vivons, et où la prière chrétienne enracinée dans l’héritage biblique a un message particulier à transmettre pacifiquement à nos contemporains.

    L’être humain n’est pas un pion anonyme jeté par le hasard dans la jungle de l’existence. Aimé de Dieu, il est appelé à un accomplissement de son être qui dépasse toutes perspectives matérielles, car il lui laisse entrevoir le monde nouveau à venir.

     * Le chapelet

    Le chapelet est une méditation de la vie du Christ. Tous les papes ont recommandé cette prière.

    On dit que le chapelet permet une prière répétitive qui a été communiquée par la Vierge elle-même à saint Dominique, donc vers le XIIème siècle. Elle se met en place petit à petit et se fixe au XVIème siècle.

    Le « Je vous salue Marie », est autre chose que le chapelet. Le chapelet tel qu'on le récite encore aujourd'hui est fixé avec saint Pie V, au XVIème siècle.

    C'est aussi très recommandé par le magistère. C'est presque une obsession pontificale depuis le XVIème siècle. Il n'y a pas un pape qui n'ait recommandé, et avec force, la prière du rosaire, comme un moyen très bénéfique pour les chrétiens de s'associer aux mystères du Christ.

     * Le chapelet

    Chapelet ou rosaire ?

    Il y a une différence entre chapelet et rosaire : Le chapelet est une partie du Rosaire, le Rosaire étant la totalité des mystères à méditer, mystères joyeux, lumineux, douloureux, glorieux. Le chapelet ne médite qu'une série plus réduite de mystères.

    Les papes se sont bien pris d'affection pour cette prière. Léon XIII, le grand pape de la doctrine sociale de l’Église, a écrit pas moins de onze encycliques sur le Rosaire. Sans compter les lettres et les décrets où il insiste pour que le peuple de Dieu reprenne le chapelet en main. Pie XII faisait un usage très courant du chapelet : il recommandait cette prière qu'il appelait « le bréviaire de l’Évangile ». Jean XXIII a consacré sa première encyclique au chapelet. La première audience générale de Paul VI, le lendemain de son élection, fut consacrée au chapelet. Ne parlons même pas de Jean-Paul II !

    Le pape François en parle aussi beaucoup. Il dit que la prière est un combat, et que ce qui peut nous aider dans ce combat, c'est l'arme du rosaire. Il y a dans la prière du rosaire un exercice d'endurance et de persévérance qui nous rend forts, contre notre ennemi à tous qui est le diable lui-même. Car le combat dont il est question, c'est le combat spirituel.

    C'est une prière répétitive, sur laquelle nous pourrions nous s'endormir. Justement, c'est en cela qu'elle porte du fruit. Jean-Paul II, dans son document « Rosarium Virginis Mariae », une lettre apostolique qui date de 2002, souligne que c'est une prière très adaptée à la nature humaine, parce que nous avons besoin de répétition. Il dit très justement que de nos jours on va chercher dans des techniques de méditation orientales, dans le bouddhisme, dans l'hindouisme, des techniques très avancées qui jouent toujours elles aussi sur le modèle de la répétition, de la mémoire, de l'invocation, qui est très adapté à la nature humaine.

    Recommandations

    Que pourrions- nous recommander à ceux qui n'ont jamais pu réciter un chapelet ou un rosaire ?

    Nous pourrions leur conseiller d'abord de lire cette lettre de Jean-Paul II, qui explique très bien ce que c'est. Il commence par dire que la prière du chapelet est une prière christologique, c'est-à-dire qu'elle a pour but de nous faire méditer les mystères du Christ et de nous faire entrer en communion avec ces mystère.                                                                                               

    Pie XII disait ces mots magnifiques : « Le chapelet, c'est le sacrifice du soir », la messe étant le sacrifice du matin, car à l'époque on disait la messe le matin. Certes, le rosaire n'est pas à mettre sur le même plan que l'eucharistie.

    Nous récitons un chapelet en vingt minutes environ, il faut donc compter une heure et demi environ pour un rosaire.

    Thérèse de Lisieux a confessé qu'elle a toujours eu beaucoup de mal, tout au long de sa vie de religieuse, avec le chapelet. Et elle disait que durant son oraison, deux heures par jour au Carmel, elle dormait la plupart du temps. Et elle en plaisantait, en disant : « Je ne m'en soucie pas, car je pense que les parents aiment autant leurs petits-enfants quand ils dorment dans leurs bras que quand ils bredouillent à leurs côtés. » Il faut la simplicité et l'humilité d'une petite Thérèse pour pouvoir dire des choses comme ça ! Cela dit, le chapelet n'est pas un anesthésiant, je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est recommandé de dormir au milieu. Le chapelet est fait pour porter sur le Christ le regard plein d'amour et de tendresse de la Vierge Marie.                            C'est à l'école de Marie que l'on entre le mieux dans le mystère du Christ.

    Le chapelet est une forme de prière très approuvée par l’Église, et qui a fait ses preuves.

    Le bienheureux Bartolo Longo (1841-1926), un grand apôtre du rosaire, a bâti la ville nouvelle de Pompéi à la force du chapelet. Le chapelet était la prière préférée de Jean-Paul II, et il est devenu le symbole de son pontificat. Nous connaissons les fruits qu'il a portés dans sa vie. Nous pourrions multiplier les exemples des apôtres du rosaire, comme Maximilien Kolbe également.

    Le rosaire leur a permis d'avoir constamment à l'esprit les mystères du Christ.

    En conclusion :                                                      

    Avoir son chapelet, sur soi, permet parfois de ne pas s'énerver. Il vaut mieux prendre son chapelet, penser à Jésus présenté au Temple, contempler Marie, Joseph, les colombes, en répétant à Marie les mots qui sont pour l'essentiel issus de l’Écriture.

    Il est bénéfique et agréable de se référer à Jean-Paul II qui invite à la sobriété.

    Le Notre Père ouvre la récitation des dix « Je vous salue Marie », pendant lesquels on médite un mystère de la foi, et l'on termine par un Gloria. Beaucoup rajoutent de petites prières personnelles, et je n'y vois aucun inconvénient dans la prière privée, mais je crois que dans la prière publique il faut s'en tenir à beaucoup de simplicité, même si le pape dit qu'on peut ajouter ce qu'il appelle des « clausules », pour mieux entrer dans le mystère, comme par exemple quand on médite la résurrection du Christ, on peut dire « Et Jésus, le fruit de tes entrailles, qui est ressuscité d'entre les morts, est béni ».

    La prière du chapelet plaît à Marie, Notre-Dame. Partout où la Vierge apparaît, elle demande de prier le chapelet (Lourdes, Fatima,…). La raison profonde nous échappe. Mais n’oublions pas que c’est en se plongeant sept fois dans le Jourdain que Naaman le lépreux, sceptique devant la simplicité de la prescription, ressortit guéri… C’est cela aussi le chapelet !

    Synthèse de recherches proposée par Messire Gillion le fondateur (Frère Axel VDH), Chancelier de la Commanderie de Saint-Léger

    Nos fidèles lecteurs peuvent prolonger la découverte de cette synthèse en consultant :

    le parchemin n° 24 « Le Rosaire et le Chapelet » de la rubrique « Formation au christianisme »

    et le parchemin n° 14 « Notre-Dame du Rosaire » dans la rubrique « Notre dévotion à Notre-Dame ».

    Frère André, Grand Chancelier Prieural


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  • 230524 - Rubrique « En Chapitre de Commanderie »

    Parchemin présenté le 24 mai 2023 lors d’un Chapitre à la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple :

     Se tourner vers Dieu 

    I. Les faits que je vais vous présenter en premier lieu ressemblent à un récit biblique. Dans quel contexte se passent-ils ?

    Josaphat, roi de Juda, est assiégé par l'armée des Moabites et des Ammonites et n'a humainement aucune chance de s'en sortir. Dans son désespoir, il se tourne vers Dieu et proclame un jeûne dans tout le pays de Juda. Le peuple implore Dieu de les délivrer et finalement, la délivrance leur est accordée.

     

    20 Après cela, les fils de Moab et les fils d'Ammon, et avec eux des Maonites, marchèrent contre Josaphat pour lui faire la guerre. (2 Chroniques 20:1-30).

    Notes :

    Les Ammonites formaient une tribu araméenne proche des Israélites, mais néanmoins régulièrement en conflit avec eux.

    D'après Jug 10:12, ils opprimèrent les Israélites au temps des Juges. Sous Ézéchias, roi de Juda, ils furent chassés de leurs pâturages par les descendants de Siméon, dont le patrimoine était devenu trop exigu (1Ch 4:38,42).

    Josaphat et Ozias avaient auparavant eu à repousser leurs attaques, avec celles des Moabites, des Ammonites, des Philistins, etc (2Ch 20:1 26:7).

    Les Maonites formaient une tribu arabe résidant dans la montagne de Séir, territoire édomite, au Sud de la mer Morte (2 Ch 20 :1,10, 22).

    2 On vint en informer Josaphat, en disant : Une multitude nombreuse s'avance contre toi depuis l'autre côté de la mer, depuis la Syrie, et ils sont à Hatsatson Thamar, qui est En-Guédi.

    Note :

    Hatsatson Thamar est une localité identifiée, soit avec En-Guédi (2Ch 20:2), qui, sur la côte occidentale de la Mer Morte, était célèbre pour ses palmiers, et qui a dans son voisinage un plateau et un ouâdi de ce nom (Hasâsé), soit avec la ville de Thamar (Eze 47:19), aujourd'hui Kournoub, à 40 km.

    3 Dans sa frayeur, Josaphat se disposa à chercher l'Éternel, et il publia un jeûne pour tout Juda.

    4 Juda s'assembla pour invoquer l'Éternel, et l'on vint de toutes les villes de Juda pour chercher l'Éternel.

    5 Josaphat se présenta au milieu de l'assemblée de Juda et de Jérusalem, dans la maison de l'Éternel, devant le nouveau parvis.

    6 Et il dit : « Éternel, Dieu de nos pères, n'es-tu pas Dieu dans les cieux, et n'est-ce pas toi qui domines sur tous les royaumes des nations ? N'est-ce pas toi qui as en main la force et la puissance, et à qui nul ne peut résister ? »

    7 « N'est-ce pas toi, ô notre Dieu, qui as chassé les habitants de ce pays devant ton peuple d'Israël, et qui l'as donné pour toujours à la postérité d'Abraham qui t'aimait ? »

    8 Ils l'ont habité, et ils t'y ont bâti un sanctuaire pour ton nom, en disant :

    9 « S'il nous survient quelque calamité, l'épée, le jugement, la peste ou la famine, nous nous présenterons devant cette maison et devant toi, car ton nom est dans cette maison, nous crierons à toi du sein de notre détresse, et tu exauceras et tu sauveras ! »

    10 Maintenant voici, les fils d'Ammon et de Moab et ceux de la montagne de Séir, chez lesquels tu n'as pas permis à Israël d'entrer quand il venait du pays d'Égypte, -car il s'est détourné d'eux et ne les a pas détruits, -

    11 les voici qui nous récompensent en venant nous chasser de ton héritage, dont tu nous as mis en possession.

    12 O notre Dieu, n'exerceras-tu pas tes jugements sur eux ? Car nous sommes sans force devant cette multitude nombreuse qui s'avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi.

    13 Tout Juda se tenait debout devant l'Éternel, avec leurs petits-enfants, leurs femmes et leurs fils.

    14 Alors l'esprit de l'Éternel saisit au milieu de l'assemblée Jachaziel, fils de Zacharie, fils de Benaja, fils de Jeïel, fils de Matthania, Lévite, d'entre les fils d'Asaph.

    15 Et Jachaziel dit : « Soyez attentifs, tout Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat! Ainsi vous parle l'Éternel: Ne craignez point et ne vous effrayez point devant cette multitude nombreuse, car ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu. »

    16 Demain, descendez contre eux ; ils vont monter par la colline de Tsits, et vous les trouverez à l'extrémité de la vallée, en face du désert de Jeruel.

    17 Vous n'aurez point à combattre en cette affaire : présentez-vous, tenez-vous là, et vous verrez la délivrance que l'Éternel vous accordera. Juda et Jérusalem, ne craignez point et ne vous effrayez point, demain, sortez à leur rencontre, et l'Éternel sera avec vous ! »

    18 Josaphat s'inclina le visage contre terre, et tout Juda et les habitants de Jérusalem tombèrent devant l'Éternel pour se prosterner en sa présence.

    19 Les Lévites d'entre les fils des Kehathites et d'entre les fils des Koréites se levèrent pour célébrer d'une voix forte et haute l'Éternel, le Dieu d'Israël.

    20 Le lendemain, ils se mirent en marche de grand matin pour le désert de Tekoa. A leur départ, Josaphat se présenta et dit : « Écoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem ! Confiez-vous en l'Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez. »

    21 Puis, d'accord avec le peuple, il nomma des chantres qui, revêtus d'ornements sacrés, et marchant devant l'armée, célébraient l'Éternel et disaient : « Louez l'Éternel, car sa miséricorde dure à toujours ! »

    22 Au moment où l'on commençait les chants et les louanges, l'Éternel plaça une embuscade contre les fils d'Ammon et de Moab et ceux de la montagne de Séir, qui étaient venus contre Juda. Et ils furent battus.

    23 Les fils d'Ammon et de Moab se jetèrent sur les habitants de la montagne de Séir pour les dévouer par interdit et les exterminer ; et quand ils en eurent fini avec les habitants de Séir, ils s'aidèrent les uns les autres à se détruire.

    24 Lorsque Juda fut arrivé sur la hauteur d'où l'on aperçoit le désert, ils regardèrent du côté de la multitude, et voici, c'étaient des cadavres étendus à terre, et personne n'avait échappé.

    25 Josaphat et son peuple allèrent prendre leurs dépouilles ; ils trouvèrent parmi les cadavres d'abondantes richesses et des objets précieux, et ils en enlevèrent tant qu'ils ne purent tout emporter. Ils mirent trois jours au pillage du butin, car il était considérable.

    26 Le quatrième jour, ils s'assemblèrent dans la vallée de Beraca, où ils bénirent l'Éternel ; c'est pourquoi ils appelèrent ce lieu vallée de Beraca, nom qui lui est resté jusqu'à ce jour.

    27 Tous les hommes de Juda et de Jérusalem, ayant à leur tête Josaphat, partirent joyeux pour retourner à Jérusalem, car l'Éternel les avait remplis de joie en les délivrant de leurs ennemis.

    28 Ils entrèrent à Jérusalem et dans la maison de l'Éternel, au son des luths, des harpes et des trompettes.

    29 La terreur de l'Éternel s'empara de tous les royaumes des autres pays, lorsqu'ils apprirent que l'Éternel avait combattu contre les ennemis d'Israël.

    30 Et le royaume de Josaphat fut tranquille, et son Dieu lui donna du repos de tous côtés.

     

     * Se tourner vers Dieu

    Dunkerque – L’opération Dynamo

    II. Nous ne sommes plus dans le pays de Juda, mais à Dunkerque, lors de la 2ème Guerre Mondiale.

    Note :

    La bataille de Dunkerque commence le 20 mai 1940. Pendant cette bataille l'opération Dynamo permettra l'évacuation de Dunkerque de l'armée britannique (incluant les forces canadiennes) effectuée du 27 mai au 4 juin 1940 avec l'appui de l'armée française contre l'armée allemande.

    Les troupes alliées sont encerclées par les Nazis et leur seul espoir serait une évacuation par le port de Dunkerque pour le Royaume Uni, où elles pourront se réorganiser. L'opération s'avère complexe, 1800 Panzers (blindés allemands) marchent vers Dunkerque et dans les airs, la Luftwaffe, composée de 300 Stuka s'apprête à pilonner les alliés pendant l'évacuation. Pour Churchill, Premier ministre anglais du moment, c'est une mission suicide. Selon lui, par chance, 20 000 pourraient être évacués, mais 300 000 serait miraculeux. Malheureusement, c'est la seule option et Churchill cède.

    Le 23 mai 1940, Churchill rencontre le Roi George VI et lui explique la situation. La guerre, à peine a-t-elle commencé qu'elle serait sur le point de s'achever par une victoire écrasante de l'Allemagne à moins qu'un miracle ne se produise. Churchill ne croit pas aux miracles, mais le Roi si. C'est alors qu'il propose à son ministre une solution inédite, presque naïve qui prend Churchill de court. « We must Pray ! This next Sunday, I'm calling for a national Day of prayer » dit le Roi.

    A l'instar de Josaphat, le Roi propose comme solution appropriée la prière et proclame un jour national de prière durant lequel tout le peuple va se tourner vers Dieu afin qu'un miracle se produise. Churchill pantois, ne trouve pas une telle solution pragmatique. Il ne s'attendait pas à cela. Mais il ne peut contredire le Roi.

    Le 24 mai, le Roi s'adresse à la nation en ces termes : « Avec un seul cœur et une seule âme, humblement mais confiant, amenons notre cause devant Dieu et demandons son aide afin de pouvoir défendre vaillamment le droit tel qu'il nous est donné ».

    Le 26 mai, à Westminster Abbey, l'Archevêque de Canterbury invoque la protection divine sur les troupes. Des milliers de personnes répondent à l'appel du Roi, unis comme jamais. À la Cathédrale, de longues queues se suivent jusqu'à l'extérieur. Un journal anglais écrit : « Rien de pareil ne s'est jamais produit avant ». Le peuple anglais suivant celui de Juda, invoque Dieu depuis le 24 comme pour mettre cette promesse biblique à l'épreuve : « si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies, je l'exaucerai des cieux... » (2 Chroniques 7:14). Les évènements qui suivent, laissent à penser à un récit biblique.

    Le 24 mai, jour où le Roi invite le peuple à prier, le haut commandement allemand communique : « L'armée anglaise est encerclée, et nos troupes vont procéder à son annihilation ». La guerre est certainement terminée et rien ne semble prédire le contraire. Sauf que, des choses étranges commencent à se passer par la suite.

    Contre toute attente, Adolf Hitler ordonne aux Panzers, alors à quelques kilomètres de Dunkerque de stopper l'offensive. Cette décision jusqu'à ce jour laisse les historiens perplexes car personne ne sait exactement ce qui s'est passé dans la tête d'Hitler. Durant 3 jours, l'unité des Panzers ne bouge pas et ce, sans raison concrète. Ces 3 jours sont justement la fenêtre dont avait besoin les alliés pour organiser une défense autour de Dunkerque pendant l'évacuation. Cette décision incompréhensible d’Hitler, lui fit perdre une occasion facile de gagner la guerre. Mais là ne s'arrêtèrent pas les choses étranges.

    Si les Panzers ont manqué une belle occasion, il reste la Luftwaffe dans les airs qui représente une monstrueuse menace pour les troupes alliées évacuées à ciel ouvert sur la plage. Sauf qu'un orage soudain éclate et cloue l'aviation allemande au sol. Pas un seul avion ne peut décoller. En outre, une brise semble rassembler la fumée des bombardements allemands au loin pour la transporter juste au-dessus du point d'évacuation. Pendant des jours, l'évacuation se poursuit incognito et merveille au grand soulagement des alliés.

    L'aide des civils fut demandée. On avait besoin de tout type de navires pour aider à l'évacuation rapide. Chaloupes, chalutiers de pêche, remorqueurs, bateaux à moteur etc... Sauf que la Manche est connue pour être rude et agitée, pas une place pour les marins novices. Mais là encore, quelque chose de singulier se passe. La Manche est d'un calme incroyable permettant à n'importe quel novice de s'y aventurer. Cela ne s'était jamais vu depuis des générations. Conséquence, 850 navires civils de tout genre se ruent vers Dunkerque pour aider à l'évacuation. Malgré la réaction par la suite de la Luftwaffe, faisant quelques dégâts, les dernières évacuations purent se dérouler.

    Pour Churchill, avec beaucoup de chance, 20 000 soldats seulement pouvaient être évacués. Finalement, c'est 338 000 soldats qui le furent. De sa propre bouche de sceptique, ce fut un miracle. N'eut été cette série d'évènements extraordinaires, l'opération aurait été un fiasco. L'incrédule parlerait de coïncidence. D'abord, Hitler prend une décision incompréhensible, puis l'orage et les nuages épais, le calme étonnant de la Manche, et les 850 petits bateaux sortis comme de nulle part. S'il faut de la foi pour croire en Dieu, il en faut une plus grande pour croire à une coïncidence.

    Hélas, les livres d'histoires ont une façon bien spéciale de raconter les évènements. Presqu'aucun ne fait mention de l'appel à la prière du Roi encore moins de ces 4 évènements qui sont pourtant la raison pour laquelle la victoire allemande qui semblait se dessiner, n'eut lieu. Néanmoins, l'évacuation jusqu'à aujourd’hui est connue sous le nom du « miracle de Dunkerque ». Il fut évident, même pour le plus grand des athées, qu'il s'agissait tout simplement d'un miracle.

    Trois questions en guise de conclusion provisoire :

    Est-il vain de penser qu'une main divine influence les affaires des nations bien au-delà de notre compréhension?

    Serait-il naïf, que les leaders des nations, comme Josaphat et le Roi George VI se tournent vers Dieu pour trouver en lui la solution aux défis auxquels fait face leur nation ?

    Ne serait-il pas parce que les leaders des nations l'excluent de l'équation que le monde périclite davantage?

    Parchemin présenté par le Frère Jean-François L., Écuyer

    Mise en page par le Frère André, Grand Chancelier Prieural

    Sitographie :

    https://www.biblegateway.com/passage/?search=2+Chroniques+20%3A1-30&version=LSG

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Dunkerque#:~:text=La%20bataille%20de%20Dunkerque%20commence,fran%C3%A7aise%20contre%20l'arm%C3%A9e%20allemande.


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  • 230524 – Rubrique « En Chapitre de Commanderie »

    Parchemin présenté le 24 mai 2023 à la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple

     JACQUES de MOLAY 

    Une présentation du dernier Grand Maître historique de notre Ordre

    Jacques de Molay est né entre 1245 et 1250, probablement en 1248 au nord-ouest de la comté de Bourgogne (actuelle Franche Comté).

    Il s’agissait d’une terre d’Empire (Saint-Empire Germanique) proche de la terre de France et du duché de Champagne.

    Sa famille est de petite noblesse depuis 1138. 

    Son père Girard 1er est seigneur de Molay. Sa mère, sans aucune certitude, pourrait être Lucie de Dommarien.

    Deux membres de sa famille de la génération précédente seraient partis en croisades. Le premier, un clerc, aurait collecté des décimes dans la Grèce Franque et le second, un chevalier, aurait combattu.

    Dans sa jeunesse Jacques de Molay rentre « au Temple » à Beaune. Il y est reçu par deux dignitaires : Humbert de Peyraux et Amory de la Roche.

    1265 : une première date importante

    Il devient Chevalier du Temple en 1265 en la chapelle de la maison de Beaune. Il est âgé de 16 à 18 ans, ce qui correspond bien à l’âge requis pour un chevalier de son rang.

    L’année 1265 correspond, pour les chrétiens d’Orient, à un grand recul face aux armées musulmanes (Mamelouk). Les forteresses de Terre-Sainte nécessitent un besoin urgent d’hommes, de chevaux et d’armes. C’est sans doute à ce moment que le jeune chevalier templier est envoyé en Terre Sainte. C’est aussi à partir de ce moment que l’on perd sa trace. On ne sait dire s’il est resté en Terre Sainte ou s’il est revenu en Occident.

    En 1273, le Grand Maître Guillaume de Beaujeu (21ème Grand Maître) et dernier Grand Maître d’Orient est élu.

    En 1291, le Grand Maître Guillaume de Beaujeu est tué entre le 15 et 25 mai à Saint-Jean d’Acre. La défaite des chrétiens en Terre Sainte est inévitable.

    On ne sait dire si Jacques de Molay se trouvait à Saint-Jean d'Acre.

    L’Ordre se replie à Chypre et y établit son quartier général.

    Thibault de Gaudin assume l'intérim de la charge de Grand Maître.

    A l’automne 1291 se tient le chapitre général de l’Ordre en vue de l’élection du nouveau Grand-Maître.

    A ce moment, on ne sait dire si Jacques de Molay occupait une fonction importante au sein de l’ordre.

    Toutefois, lors de ce chapitre général, il intervient fermement et est écouté, puisque élu ! Il a un certain charisme et il est supposé qu’il « murmurait » avec d’autres contre le Grand-Maître Guillaume de Beaujeu. Ce qui va un peu à l’encontre de son vœu d'obéissance.

    Il est probable qu’il ait été écarté de fonctions importantes au sein de l’ordre par son attitude. 

    1292

    Thibault de Gaudin décède en 1292 et l’élection de Jacques de Molay en qualité de Grand Maître est confirmée le 20 avril de la même année.

    Il se trouve donc Grand Maître de l’Ordre et sous l’autorité unique du pape.

    D’illustre inconnu, il devient un personnage de premier rang !

    Ce n’est pas un politicien et il n’est pas préparé aux manigances de la politique.

    Il n’est cependant pas un inculte. Il correspond en latin et en français. Il comprend le catalan. Il est ouvert à d’autres cultures. C’est aussi un homme de guerre possédant la géographie du terrain. Il va être confronté à une situation qu’aucun Grand Maître avant lui n’avait eu à vivre.

    Il veut relancer la croisade par une réforme opérative et matérielle avec l’appui du pape Boniface VIII. Les provinces du Temple doivent être solidaires entre elles. Le monde d’occident, du Portugal à l'Irlande, se doit d’être impliqué avec l’Orient latin.

    Le Grand Maître espérait pouvoir reconquérir la Terre Sainte en une décennie. Il l’avait promis au pape et en était convaincu.

    Il est resté trois ans en occident et il a pris le temps de rencontrer les souverains concernés.

    Il n’était pas possible de se passer des Ordres militaires pour reconquérir la Terre Sainte. Soit fallait-il les unir, soit les réformer…

    Le Grand Maître et ses conseillers, à la demande du pape Boniface VIII, ont étudié la question. L’association des Templiers, des Hospitaliers et des Teutoniques dans une moindre mesure était nécessaire. C'étaient eux les forces armées sur le terrain avec qui il fallait composer.

    Après la chute d’Acre, le rapport de forces entre les chrétiens et les Mamelouks était nettement en faveur de ces derniers.

    Une alliance avec les Mongols de Perse est envisagée. Le khan mongol Ghazan envoie un ambassadeur à Nicosie, capitale du royaume de Chypre, pour nouer cette alliance. Jacques de Molay décide de le faire escorter jusqu’au pape pour appuyer cette initiative diplomatique qui n’aboutira pas.

    Néanmoins, sans attendre l’accord du pape, une alliance entre Ghazan, les Templiers de Jacques de Molay, les Hospitaliers de Guillaume de Villaret et le royaume de Chypre est nouée. Une flotte est levée en vue d’un raid sur l’Égypte. Rosette et Alexandrie sont pillées avant de regagner Chypre.

    Cette alliance ne se poursuivra pas. Cela prouve également que le Grand Maître dispose d’une liberté de décision militaire approuvée par le pape.

    Le projet pour reprendre pied en Terre Sainte suppose de créer une tête de pont pour que la marine puisse amener les ressources nécessaires pour les armées chrétiennes.

    Arouade, une île située dans la mer de Méditerranée, à trois kilomètres au large des côtes syriennes, en face de la ville de Tartous, avait été prise par les Templiers et une forteresse y avait été construite. Une force permanente placée sous le commandement du maréchal de l’ordre Barthélemy de Quincy y était stationnée.

    Faute de renforcer cette garnison, les Musulmans délogent les frères du Temple en août-septembre 1302, massacrent les sergents syriens et emmènent en captivité les Templiers survivants au Caire.

    La reconquête devra venir d’occident et ce n’est plus d’actualité pour les hommes de pouvoir en Europe.

    L’année 1303

    L’autorité pontificale est de soumettre toute autorité temporelle.

    Le pape est le seul chef, à l’ordre duquel tout le monde est tenu d’obéir et qui est le seigneur de tout le temporel et de tout le spirituel, celui qui a la plénitude du pouvoir.

    C’est le pontife suprême, successeur de Saint-Pierre.

    Celui qui n’entend pas cela est voué à l'excommunication.

    Philippe IV le Bel était en conflit avec l’autorité pontificale. Il considérait ne pas avoir, en son royaume, de supérieur au temporel.

    Il était le petit-fils de Saint-Louis (Louis IX) et voulait être affranchi du pouvoir pontifical depuis la moitié du siècle.

    Son but était d’usurper le vicariat christique à l’encontre du droit et de toute légitimité.

    Son conseiller et chancelier, Guillaume de Nogaret, mettra tout en œuvre pour qu’il puisse arriver à ses fins. 

    Le pape Boniface VIII n’est pas celui qui fléchira devant le monarque.

    Il accepte quelques compromis d’ordre financier mais avec des conditions bien strictes.

    Le 30 avril 1303, le pape tient à Latran un consistoire solennel pour confirmer l’élection d’Albert de Habsbourg. Il est élu et promu empereur et monarque de tous les rois et princes. (Soumission au Roi des Romains et à l’Empereur) sous peine d'excommunication. Le pape envisageait peut-être une croisade contre le Roi de France.

    En réaction, à Paris le 14 juin 1303, Guillaume de Plaisians lit un acte d’accusation à l’encontre du Pape, en présence du roi, de Prélats, Barons et Docteurs de l’Université. C’était un projet de Nogaret.

    Il est dit du pape qu’il est un faux pasteur, hérétique et criminel.

    Guillaume de Nogaret est chargé par son roi de capturer le pape en Italie et de le citer devant un concile général.

    L’attentat d’Anagni

    Le 07 septembre 1303, Guillaume de Nogaret, à la tête de quelques centaines de chevaliers et d’hommes d’armes, entre dans la ville d’Anagni où le pape prend ses quartiers d’été. Ils assiègent et prennent d'assaut le palais du pape et le retiennent prisonnier jusqu’à ce qu’il soit libéré par la population le 9 septembre.

    Le pape, rentré à Rome sous bonne escorte, ne survit que quelques semaines à ce coup de main et s’éteint au Vatican le 11 octobre 1303.

    En 1304, son successeur, Benoît XI annule toutes les condamnations envers Philippe le Bel et décède le 7 juillet.

    En 1305, Bertrand de Got, connu par la suite sous le nom de Clément V devient pape le 14 novembre. C’est un Français et il est à penser qu’il a été mis en place avec l’aide de Philippe IV le Bel.

    Il installe la papauté à Avignon en 1309 et se trouve donc sous la protection du Roi de France. Était-il en position pour s’opposer à ce roi ?

    En 1306, Clément V a le projet de faire des Templiers une milice pontificale et le quartier général du Temple est transféré à Paris.

    C’en est fini de la gloire de l’Ordre, de l’épopée templière et des exploits des chevaliers à la croix pattée dans les déserts de la Terre-Sainte.

    Le 13 octobre 1307, sous les ordres de Philippe IV le Bel, tous les Templiers de France sont arrêtés. C’est la dernière ligne droite de la machination.

    L’Ordre du Temple étant un état dans l’Etat, il doit disparaître.

    Suite à l’arrestation du Grand Maître, la marge de manœuvre des Templiers est très faible. C’est au pape que revient la défense de l’Ordre et les décisions à prendre à son encontre.

    Le 16 octobre 1311 s’ouvre le Concile de Vienne en Isère, chargé de juger l’Ordre du Temple. Philippe IV le Bel va utiliser tous les moyens pour influencer l’intégrité du procès. C’est un procès à charge, sans preuves avérées, seule l’accusation est privilégiée. Les accusations les plus graves pour l’époque sont avancées (idolâtrie, démonologie, sodomie et hérésie). De plus, étant soumis à la question, les aveux peuvent être obtenus par le torture. L’Ordre du Temple ne peut en sortir vainqueur.

    Il est dissout le 22 mars 1312 au Concile de Vienne (Isère). 

    L’ensemble des biens est attribué à l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (Bulle « Vox in excelso »).

    Le Grand Maître Jacques de Molay connaît très bien les conséquences de la relapse et pourtant il reviendra sur ses aveux.

    L’abbé Bernard de Clairvaux avait écrit : « Le chevalier templier est vraiment un chevalier intrépide et sûr de tous les côtés, car son âme est protégée par la foi tout comme son corps est protégé par une armure d’acier. Il est donc doublement armé et n’a à craindre ni les démons ni les hommes. Non pas qu’il ait peur de la mort, non, il la désire. Pourquoi devrait-il craindre de vivre ou de craindre de mourir alors que vivre est Christ, et mourir est un gain ? »

    Il sera condamné à mort et exécuté le 11 mars 1314, brûlé vif sur l’île aux juifs à Paris. C’est un vieil homme ayant passé de nombreuses années en prison et à l’isolement. Que pouvait-il encore attendre ?

    Pour sauver la mémoire du Temple, le Grand Maître n’aura plus eu d’autre alternative que de soumettre cette injustice au jugement de Dieu. 

    En 1319, Le Roi du Portugal, Denis 1er a obtenu du pape Jean XXII que l’Ordre du Temple, avec ses hommes et ses biens, devienne l’Ordre du Christ qu’il avait créé et placé sous sa protection. En 1357, Tomar deviendra le siège de cet ordre.

     

    JACQUES DE MOLAY DERNIER GRAND MAITRE DE L’ORDRE DU TEMPLE

    Aujourd’hui encore Jacques de Molay fascine.

    Parmi les vingt-trois Grands Maîtres qui se sont succédé à la tête de l’Ordre du Temple, il est sans doute le seul dont le public intéressé par l’histoire garde la mémoire.

    Les Rois Maudits, publiés entre 1955 et 1960 par Maurice Druon, l’ont immortalisé et des films ont répandu son nom dans le monde entier.

    Pourtant, s’il est ancré dans le mythe, Jacques de Molay n’a pas beaucoup capté l’attention des historiens.

    Malgré sa célébrité, le dernier supérieur de l’Ordre du Temple reste un personnage méconnu au sujet duquel bien des incertitudes persistent.

    Si des pans entiers de sa vie échappent, notamment pour ses jeunes années, des archives inédites jettent un nouvel éclairage après une analyse plus serrée de toutes les sources disponibles.

    Jacques de Molay n’a pas toujours été un héros.

    Pendant plus de quatre siècles, entre sa mort, en mars 1314, et le milieu du 18ème siècle, le dernier grand-maître de l’ordre du Temple a même été largement oublié.

    Son retour s’est opéré, à Paris, au tournant du Consulat et de l’Empire.

    En mai 1805, le dignitaire sera mis sur scène grâce à la tragédie de Raynouard, Les Templiers, qui triomphe à la Comédie Française. 

    L’année suivante, au Salon de Paris, il sera représenté par l’artiste peintre Richard, à l’instant d’aller au supplice, dans un tableau acquis par l’impératrice Joséphine de Beauarnet et exposé à la Malmaison.

    A l’époque, les courants maçonniques reconstitués après la Révolution française ont pignon sur rue et sont sous la bienveillance de Napoléon Bonaparte lui-même.

    Jacques de Molay devient une incarnation de la vertu malheureuse, le prototype du héros tragique.

    A Paris, l’anniversaire du martyr de Jacques de Molay est célébré, avec faste, en l’église Saint-Paul. 

    Cette cérémonie se fait chaque année en présence des Maréchaux d’Empire et des régiments de la Garde Impériale.

    Un catafalque avec des supposées reliques, en l'occurrence des bouts d’os calcinés sont présentés.

    Bien sûr, cette mise en lumière du personnage ne s’est pas produite à partir de rien. 

    Plusieurs périodes avaient vu la mémoire du dignitaire refleurir, la Renaissance au premier chef, à la faveur de l’humanisme et du protestantisme, mais nul n’en parla jusqu’à ce que, dans les années 1740, tout un courant de la Franc-maçonnerie, alors en pleine expansion, développant les hauts grades, reprenant la terminologie hiérarchique du Temple, recourut pour la première fois au templarisme.

    La Franc-maçonnerie soutenant que l’ordre conduit par Jacques de Molay, malgré le procès et le verdict de suppression qui s’en est suivi, n’avait pas disparu.

    Un personnage est ainsi né, aux traits héroïques, sublimé par la peinture d’histoire, comme par l’estampe, la musique ou le feuilleton. Il a touché des catégories sociales très larges gagnant cette « immortalité populaire ».

    Cela fait partie d’une masse de déchets traditionnels, dans lesquels il y a beaucoup de mensonges avec très peu de vérité. 

    L’histoire nourrit les légendes et les légendes trahissent l’histoire.


    Conclusion

    Le Grand Maître Jacques de Molay, durant les 15 ans de son gouvernement, s’est attaqué à donner à son Ordre sa plus grande efficacité pour son profit et son indépendance. C’était un homme de son temps, c’était un homme des croisades. Son objectif était, comme il l’avait promis au pape, de reconquérir Jérusalem.

    Ainsi sur la foi de l’ensemble des sources disponibles, quelques fois inédites et en tout cas lues à nouveau frais, le parcours de Jacques de Molay, malgré certaines lacunes irrémédiables, a pu être reconstruit avec plus de continuité et de cohérence.

    Parchemin présenté par le Frère Écuyer Jean-Pierre T. 

    Bibliographie :

    Le présent parchemin est réalisé sur base de recherches et de la lecture du livre suivant :

    Philippe Josserand

    Jacques de Molay dernier Grand Maître des Templiers

    Editions Trajectoire, 2019

     * Jacques de Molay

    Philippe Josserand est titulaire d’un doctorat en histoire et maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Nantes. 

    Mise en page par le Frère André, Grand Chancelier Prieural


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  • 220617 – En Chapitre de la Commanderie de Saint-Léger

    220622 – En Chapitre de la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple

     Jean « le Baptiste et la « Solsticiale d’été » 

    Mes bien-aimés Frères et très chères Sœurs,

    Qui dit « solsticiale », évoque pour moi nécessairement les deux saints Jean que notre Ordre du Temple s’efforce d’honorer chaque année, en juin et en décembre.

    En ce 17 juin 2022, j’aimerais évoquer pour vous Jean dit « le Baptiste ». La tradition le fête le 21 juin de chaque année, c’est-à-dire au début de l’été.

    Jean « le Baptiste » est issu du troisième courant religieux de l’époque où il a vécu. Pour moi, c’est le courant le plus religieux et le plus authentique qui soit. J’ai nommé « Les Esséniens » dont on a retrouvé certains rouleaux en 1949, plus connus de tous sous l’appellation de « rouleaux de QUMRAN ».

    Nous savons qu’à l’époque où vivait Jean « le Baptiste », cohabitaient trois grands courants religieux. Ce n’est pas pour autant qu’ils étaient appréciés de tous. En premier, nous avons les Pharisiens. Ceux-ci croyaient à la prédestination, à l’immortalité des âmes et pratiquaient de façon excessive le sabbat. Faut-il rappeler que leur intransigeance arrogante n’était pas bien perçue ?

    Jean « le Baptiste » leur asséna ces paroles véhémentes : « Race de vipères, vous qui complotez contre tous. Vous qui prétendez nous enseigner, vous ne pratiquez pas ce que vous nous enseignez ». Tout un programme !  

    Ensuite, il avait les Sadducéens. Ceux-ci ne partageaient pas la même philosophie que les précédents. Mais aux yeux des juifs, ces derniers n’étaient pas mieux appréciés car ils péchaient aussi. Pourquoi ? Parce qu’Ils étaient au service de Rome, Rome qui occupait la Palestine. Et parce qu’ils étaient accusés de pactiser avec l’ennemi.  Ils occupaient d’ailleurs toutes les hautes fonctions administratives.

    De plus, ils percevaient les impôts pour le compte des Romains. Ils avaient tout pour déplaire. Ils étaient toujours en désaccord avec la théologie des Pharisiens. Ils  n’avaient pas la même approche de la Loi. Pour les Pharisiens, c’était la loi juive, sous-entendu, la loi divine qui devait régir le peuple. Pour les Saducéens, c’était la Loi de Rome qui devait prévaloir. Ces deux points de vue opposés étaient inconciliables.

    Par contre, il existait un autre courant de pensée plus discret, plus profond, plus religieux. Il s’agit bien évidement de la pensée et philosophie dite   « essénienne ».

    Sans vouloir m’étendre ou prendre parti, il faut savoir que ces derniers, les Esséniens, vivaient pour la gloire du Dieu de leur pères. Retirés du monde, sans faire de politique partisane, ils vivaient en communauté mixte.

    Ils pratiquaient l’ascétisme, et dans l’espoir d’échapper à la souillure de l’âme, ils pratiquaient des ablutions  journalières. C’est de ce courant que notre Jean, dit « le Baptiste », est issu.

    J’en veux pour preuve que c’est lui qui administrera le baptême d’eau à Jésus. Avec le secret espoir de le convertir à sa doctrine. En ce temps-là, le baptême n’était pas un acte sacramentaire comme il est compris de nos jours. Mais il était le signe extérieur de son engagement personnel de vouloir vivre selon les desseins du Dieu vivant.  

    Dois-je rappeler que le baptême à cette époque symbolisait ainsi, par cet acte public,  son appartenance à la mouvance essénienne. Donc rien avoir, je le répète, avec le baptême pratiqué de nos jours dans les diverses institutions religieuses. A l’époque on présentait l’enfant à l’Éternel et on purifiait la mère qui, elle, était devenue impure, intouchable par le fait-même qu’elle avait accouché. Ceci est encore d’actualité dans les pays musulmans !

    Pour poursuivre, apprenons à mieux cerner le personnage de Jean dit « le Baptiste ».

    Outre le fait d’être reconnu comme un grand guérisseur à l’époque, il était aussi un faiseur de miracle. Le Baptiste, par la force des choses, est devenu le saint patron de très nombreuses corporations de divers métiers. Il était, et il est resté le patron des tonneliers, alors qu’il ne buvait pas de vin ! Nous savons qu’il vivait de façon frugale et qu’Il mangeait des sauterelles – sauterelles grillées, riches en protéine – comme en témoignent les évangiles.

    Par contre, pour avoir dénoncé les excès de certains grands et par jalousie, il fut décapité après lui avoir percé la langue. Le Baptiste, un précurseur de la foi nouvelle, a le démérite dans la très grande tourmente qu’il a vécue, d’avoir fléchi un instant dans sa foi. Il a douté de la mission de Jésus. Ce qui lui fera dire du fond de sa geôle : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? ». Pour certains initiés, le Baptiste symboliserait le solstice du printemps, c'est-à-dire, la fin de l’ancienne Alliance et qui annonce la nouvelle, cette nouvelle alliance qui fait de nous des hommes affranchis, mais toujours au service de notre divin. Forts de cet éclairage nouveau, nous célébrons allègrement la solsticiale d’été avec un autre regard et dans un autre esprit.

    L’histoire nous apprendra qu’il aurait été marié à Marie-Madeleine et qu’Il deviendra, par la suite des temps, le promoteur, le père du baptême ancien, du baptême que d’aucuns conciles s’empresseront de récupérer, de s’approprier en en modifiant la signification initiale, mais en y ajoutant très intelligemment l’élément du sel, le sel qui, de tout temps en théurgie, a symbolisé l’idée de purification spirituelle.

    C’est toujours avec du sel que l’Église baptise les enfants et opère ses exorcismes de nos jours. On emploie toujours du sel en cérémonie théurgique. Le sel est efficace, très efficace pour éloigner les mauvais esprits.

    A l’époque, le sel servait aussi de monnaie d’échange. C’était aussi dans le sel que l’on conservait  les aliments.  

    Mes bien-aimés Frères, mes très chères Sœurs, par cette brève évocation de Jean le Baptiste, nous lui offrons un vivant témoignage de notre profond respect au divin qui nous habite.

    Avant de prendre un peu de repos bien mérité, réjouissons-nous, mes Frères et Sœurs, du travail loyalement accompli ; restons unis et toujours dans un esprit  de tolérance et dans le respect de nos croyances qui nous habitent.

    Ces informations que je viens de vous livrer sont extraites d’un ancien parchemin que feu notre Frère André Delhez avait tracé en 2011. Bien plus long que ce que vous avez entendu, son parchemin évoquait les deux saints Jean. Je reprendrai peut-être la deuxième partie de ce travail au mois de décembre.

    Je vous remercie pour votre écoute bienveillante.

    Frère Jean-Paul VS – Visiteur Prieural, Chapelain de la Commanderie Majeure, & Commandeur de la Commanderie Saint-Georges


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  • 220617 - En  Chapitre de Commanderie de St-Léger

    220622 - En Chapitre de la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple

     Introduction à la réflexion sur la Saint-Jean d’été 

    Mes bien aimés Frères et Sœurs,

    Selon les bonnes vieilles traditions de notre ordre, vers le 21 juin, l’ordre du jour des Travaux en Chapitre prévoit au minimum une évocation du Solstice d’été, fête de Jean dit « le Précurseur » ou « le Baptiste », antique tradition qui, par son symbolisme, doit inciter les Chevaliers de l’Ordre du Temple à la réflexion. Le jour du solstice d’été, nous, Chevaliers de l’Ordre du Temple, participons à la joie universelle.

    Au moment où le Soleil atteint son apogée, la lumière spirituelle trouve la perfection de sa forme concrète et porte en elle toutes les potentialités d’une moisson abondante. Cette concrétisation de la lumière spirituelle est symbolisée par Jean le Baptiste, Précurseur de la lumière rédemptrice ou du Christ solaire et qui témoigne de la Lumière qui est.

    L’importance de la lumière est bien connue pour les bâtisseurs. C’est elle qui décidait autrefois de la percée des ouvertures dans les murs des cathédrales et de l’emplacement de leurs vitraux.

    En ce qui concerne la lumière solaire, deux jours de l’année présentent une particularité intéressante : le solstice d’hiver, le jour le plus court de l’année qui correspond à la fête de Jean l’Évangéliste, et le solstice d’été, le jour le plus long, qui correspond à celle de Jean le Baptiste. C’est avec le solstice d’hiver que commence la phase ascendante du cycle annuel tandis que le Soleil entame son déclin avec le solstice d’été.

    Les fêtes respectives des deux Jean coupent l’année en deux parties égales et figurent dans le calendrier à une date très proche des deux solstices.

    Le rituel que nous utilisons au mois de décembre rappelle que les Chevaliers de l’Ordre du Temple sont devenus les disciples de Jean l’Évangéliste car ils sont Enfants de la Lumière. Et c’est en recevant la Lumière que tout Chevalier peut trouver le chemin de la Vérité.

    Le but de cette réflexion n’est, au fond, que de nous aider à retrouver tous, en nous, les échos de ce moment-clé de l’année. Si la gageure est réussie, chacun aura pu, à partir de son propre vécu, de son expérience individuelle, faire un petit pas de conscience dans la direction de ce qui nous est commun, quels que soient les modes d’approche que chacun en a. Engageons-nous donc, tout simplement tels que nous sommes, dans un voyage, dont chacun sait ce qu’ils ont de formateur et peut-être bien d’initiatique !

    Depuis que l’humanité a accédé à la conscience, elle s’est rendu compte de la régularité des cycles qui rythment sa vie. Parmi une multitude, le premier et le plus immédiat est sans doute celui de l’alternance régulière des jours et des nuits.

    Nos ancêtres ont vu et compris que la nuit et le jour étaient complémentaires, donc semblables et comparables. A l’instar de tout ce qui vit, la nuit, comme le jour, naît, croît et atteint un apogée pour ensuite diminuer et mourir. Et de même que le milieu du jour inaugure la marche vers la nuit, le milieu de la nuit annonce l’arrivée de la lumière. De jours en jours et de nuits en nuits, l’observation s’est affinée. Une activité interprétative a suivi ; elle a donné naissance à l’astrologie.

    Les quatre temps forts du cycle journalier – aurore, midi, crépuscule et minuit – marquent la structure de tous les cycles et permettent de s’orienter sur la Terre qui nous porte. Ils sont en somme le témoin de lois universelles.

    Nos salles capitulaires, comme les cathédrales et tous les temples dignes de ce nom, sont orientés, au moins symboliquement : selon l’Orient d’abord, d’où vient la Lumière, puis le Midi, où brille le Soleil, et le Septentrion, domaine de la Lune, enfin l’Occident où se trouve la porte qui conduit à l’extérieur de l’espace sacré. Une vraie Salle capitulaire est donc un condensé symbolique de l’univers et de son harmonie.

    Un ancien texte dit d’ailleurs qu’il y a trois temples : l’être humain, que nous sommes, le temple terrestre, où nous avons pris place, et le temple parfait de l’univers.

    Au solstice d’été, la lumière est manifeste, c’est l’apothéose de la clarté. Nous avons conscience de ce que, malgré la canicule et l’éclat des jours, la marche inexorable vers les longues nuits d’hiver est amorcée.

    Si le solstice d’été est le moment de la lumière manifestée, extérieure en somme, celui d’hiver est la fête d’une lumière plus subtile, que seule peut révéler une connaissance intérieure.

    Lumière des yeux ou lumière du cœur, clarté visible ou invisible, deux modes de relation au monde sont ainsi illustrés et, à l’image du cycle qui les rend explicites, révélés comme complémentaires. C’est ce que l’on appelle la connaissance ésotérique, qui se définit par rapport à la connaissance exotérique, oppose le monde des sens à celui de l’intériorité et les révèle comme complémentaires. Aussi, s’il peut être indiqué par les sens, c’est intérieurement que le grand mystère du cosmos parle véritablement à l’homme en quête d’éveil.

    Notre Frère Visiteur Prieural va à présent vous donner quelques précisions au sujet de Jean le Baptiste que nous fêtons officiellement ce 21 juin.

    Le Frère André B., Grand Chancelier Prieural de Belgique


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  • 220927

    Rubrique « En Chapitre de Commanderie »

    Lors du Chapitre du 27 avril 2022, le parchemin ci-dessous a été présenté sous forme de dialogue par cinq Chevaliers, membres de la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple.

     L’Amour 

    Mes bien chers Frères et Sœurs,

    Il y a de nombreuses semaines, en nous penchant sur les écrits de Jean l’Évangéliste, nous avons pris conscience qu’au sein du collège apostolique, saint Jean occupe une place de choix, représentant l'Amour.

    C’est pourquoi j’ai proposé au Conseil prieural de prévoir l’Amour comme nouveau sujet de réflexion lors d’un de nos Chapitres. Et nous y voici !

    Pourtant, noble Frère Commandeur, nous avons coutume de nous appeler « Frères » et « Sœurs ». Ne devrions-nous pas prioritairement réfléchir sur la fraternité qui nous unit ?

    Certes, Frère Gardien, la notion de fraternité a aussi une grande importance au sein de notre Ordre, et, je vous le concède bien volontiers, nous pourrions peut-être commencer nos réflexions en rappelant la distinction que nous pouvons opérer entre Amour fraternel et amitié fraternelle.

    Mes bien chers Frères et Sœurs, on peut parler de fraternité à l’échelon d'un groupe telle la fraternité au sein d'une association qui unit ceux qui luttent pour une même cause : la fraternité d’armes qui unit des combattants, ou encore la fraternité scoute, la fraternité qui unit les Francs-maçons, la fraternité monacale, la fraternité sportive…

    Au sens le plus large, mes bien chers Frères et Sœurs, la fraternité universelle s'exprime notamment dans des idéaux comme le christianisme, l'œcuménisme, dans le dialogue interreligieux, dans l'universalisme, le cosmopolitisme, l'internationalisme ...

    Le concept de fraternité fait résonner l'idée que tous les hommes sont frères et devraient se comporter comme tels, les uns vis-à-vis des autres. C'est le sens de la devise de la République française « Liberté, Égalité, Fraternité ».

    La fraternité est un état d'unité, entre plusieurs personnes. C'est un sentiment qui dépasse l'égo, qui rassemble plusieurs «moi» pour faire un «nous».

    Cet ensemble porte à son fondement le respect de la personne humaine, le « moi ». C'est donc un ensemble de personnes assemblées, de volontés personnelles combinées en un mouvement.

    Il était sans doute utile de nous rappeler comment nous pouvons comprendre le sens de la fraternité qui nous unit, de par le serment que nous avons tous prononcé dès notre Réception au grade de Novice.

    En effet, Frère Gardien, rappelons-nous tous cette question essentielle qui nous a amené à notre prestation de serment : « Promettez-vous d’aimer et de venir en aide à vos Frères ? ». Question à laquelle nous avons évidemment tous répondu de manière affirmative, sans quoi nous ne serions pas ici !

    Vous venez donc de prononcer le verbe « aimer », noble Frère Commandeur.

    Cette heureuse transition va nous permettre d’entrer dans le vif du sujet de ce jour !

    Vous nous avez donc proposé de réfléchir sur le concept de l’ « Amour », noble Frère Commandeur.

    C’est là un bien vaste sujet pour un mot de cinq lettres !

    Frère Prévôt, l’Amour peut en effet revêtir plusieurs sens que nous allons tenter de développer ce soir.

    Mais la diversité d'emplois et de significations du mot Amour le rend difficile à définir de façon unie et universelle, même en le comparant à d'autres états émotionnels.

    Nous connaissons tous l'amour désir, qui fonde souvent le couple...

    Nous connaissons également l'amour affectif, qui nous fait aimer nos proches...

    En tant que concept général, l'amour renvoie la plupart du temps à un profond sentiment de tendresse et d'empathie envers une personne.

    Toutefois, même cette conception spécifique de l'amour comprend un large éventail de sentiments différents, allant de la passion amoureuse et de l'amour romantique, à la tendre proximité sans sexualité, de l'amour familial ou de l'amour platonique et à la dévotion spirituelle de l'amour religieux.

    Pour tenter d’y voir un peu plus clair, noble Frère Commandeur, peut-être pourrions-nous commencer par quelques instants de méditation agrémentés par des accents musicaux appropriés.

    Oui, Frère Prévôt, laissons nos Frères et Sœurs méditer quelques instants sur ce qu’évoque pour eux l’Amour avec un A majuscule puis laissons-les s’exprimer librement !

    Mes Frères et Sœurs, qu’évoque pour vous le mot « Amour » ?

    N.D.L.R. : Le Frère Commandeur a accordé successivement la parole à chacun de celles et ceux qui ont manifesté le désir de s’exprimer.

    .................

    Mes Frères et Sœurs, je vous remercie pour ces premières interventions de votre part.

    Frère Grand Prieur, si vous souhaitez déjà intervenir très brièvement en guise de conclusion à ces premiers propos, vous avez la parole.

    N.D.L.R. Le Frère Grand Prieur Magistral a conclu brièvement les propos entendus et a apporté quelques précisions supplémentaires.

    Cette brève conclusion nous a rappelé que…

    … l’Amour rejoint la physique, en citant les quatre forces que sont : la gravitation, l’électro magnétisation et les deux forces nucléaires.

    Le Frère Grand Prieur Magistral a également cité une phrase de Bernard de Clervaux : « Seul l’Amour conduit à Dieu. » ainsi qu’une phrase de saint Augustin : « La mesure de l’Amour est d’aimer sans mesure. ».

    Comme nous venons de l’entendre, Frère Commandeur, le verbe français « aimer » peut effectivement renvoyer à une grande variété de sentiments, d'états et de comportements, allant d'un plaisir général, lié à un objet ou à une activité, à une attirance profonde ou intense pour une ou plusieurs personnes.

    L'amour désigne un sentiment intense d'affection et d'attachement envers un être vivant ou une chose qui pousse ceux qui le ressentent à rechercher une proximité physique, intellectuelle ou même imaginaire avec l'objet de cet amour.

    Dans le cas d'une autre personne, l'amour peut conduire à adopter un comportement particulier et aboutir à une relation amoureuse si cet amour est partagé.

    Peut-être pourrions-nous à présent survoler quelques pistes historiques, noble Frère Commandeur, afin de savoir quand le mot « Amour » est apparu et quels sens il a pu prendre, par exemple, dans la Grèce antique…

    Oui, Frère Prévôt, l’étymologie du mot « Amour » et ses premières traces dans la Grèce antique pourraient en effet nous intéresser et venir conforter l’une ou l’autre des interprétations personnelles de nos Frères et Sœurs.

    Le terme est employé au 13ème siècle en langue française sous la forme « amor », une forme provenant du latin.

    On le note dès les « Serments de Strasbourg » en 842 dans une forme romane dans la locution « Pro deo amur », c’est-à-dire « pour l'amour de Dieu ».

    Le terme « amour » recouvre quatre sentiments distincts de la Grèce antique : l'éros, la philia, l'agapè et la storgê.

    La storgê est l’amour entre parent et enfant, particulièrement l'amour mère-enfant.

    La philia se rapproche de l'amitié telle qu'on l'entend aujourd'hui : c'est une forte estime réciproque entre deux personnes de statuts sociaux proches, qui mène aussi à l'entraide. Elle ne pouvait exister à l'époque qu'entre deux personnes du même sexe, du fait de l'inégalité entre hommes et femmes.

    L’agapè est l'amour du prochain proche de l'altruisme. Aujourd'hui, nous parlerions de « don désintéressé ». Il se caractérise par sa spontanéité. Ce n'est pas un acte réfléchi ou une forme de politesse mais une réelle empathie pour les autres qu'ils soient inconnus ou intimes.

    Dans la tradition chrétienne des Pères de l'Église, le mot « amour » est assimilé au concept de charité, bien que celui-ci soit plus proche d'une relation matérielle établie avec des personnes en souffrance.

    L’agapè originel ne revêt pas cette connotation morale de responsabilité devant une autorité divine.

    L’éros, lui, c’est l'amour au sens d’être amoureux ; l'amour des poètes, pour ainsi dire. Cet amour est parfois romantique ou passionné, et s'accompagne presque toujours du désir sexuel.

    Noble Frère Commandeur, peut-être pourrions-nous aussi survoler brièvement quelques approches philosophiques ?

    Oui, Frère Prévôt.

    Depuis l’Antiquité, en effet, l’Amour occupe aussi les philosophes.

    L’amour a longtemps été tenu à l’écart de la tradition philosophique occidentale.

    Aujourd’hui pourtant, des philosophes le voient comme un questionnement central dans leur réflexion.

    S’il a inspiré et inspirera sans doute encore les plus belles pages de la littérature, l’amour n’a pas fait bon ménage avec la tradition philosophique occidentale.

    Il serait faux d’affirmer que les grands philosophes ne se sont pas exprimés sur leur conception de l’amour : de Platon à Jean-Paul Sartre en passant par Montaigne et Jean-Jacques Rousseau, notamment, nombreux sont ceux qui en ont offert leur propre vision.

    L’amour, au sens général, est un élan du cœur qui nous porte vers un être. On peut même parler d’une philosophie de l’amour, comme on parle de la philosophie du vivant ou de la connaissance.

    La Philosophie de l’amour est le domaine de la philosophie sociale et l’éthique qui tente d’expliquer la nature de l’amour.

    L’enquête philosophique de l’amour cherche à distinguer les différentes sortes d’amour. Elle se demande si et comment l’amour est ou peut être justifié.

    Elle interroge la valeur de l’amour ainsi que les rapports entre aimés.

    C’est grâce à Platon, grâce à son Banquet, que la question a acquis ses lettres de noblesse.

    Pour Platon : « Toute aspiration en général vers les choses bonnes et vers le bonheur, voilà l’Amour ».

    Pour Tolstoï : « L’amour a toujours pour base le renoncement au bien individuel ».

    Pour Descartes : « L’amour est une passion qui peut naître en nous sans que nous apercevions en aucune manière si l’objet qui en est la cause est bon ou mauvais ».

    Pour Spinoza : « L’amour n’est autre chose qu’une joie accompagnée d’une cause extérieure ».

    Finalement, noble Frère Commandeur, ces points de vue nous laissent plutôt penser que l’amour est un objet insaisissable, une alchimie d’émotions et de pulsions imbriquées, qui échappe à notre compréhension !

    Mes Frères et Sœurs, nous ne pouvons pas passer sous silence l’Amour fraternel tel qu’il est vivement recommandé dans l’Ordre du Temple.

    L'amour fraternel, Frère Commandeur ? Et s'il s'agissait de quelque chose qu'on apprend, et non de quelque chose qui nous arrive ?

    L'amour fraternel que le Seigneur demande à ses « amis » trouve sa source dans l'amour paternel de Dieu.

    L’amour fraternel, enrichi par l’amour de Dieu, invite à reconnaître la dignité de chacun des membres de notre famille, même si les épreuves de la vie l’ont affaibli ou isolé.

    L'amour fraternel, c’est celui qui se rapporte à des frères et à des sœurs, au lien qui les unit.

    Et le lien qui nous unit, c’est notre serment d’appartenance à l’Ordre des Chevaliers du Temple de Jérusalem !

    Mais pourquoi est-il si important de témoigner de l’amour à ceux qui partagent notre foi, Frère Grand Prieur ?

    Tout simplement parce que l’amour est l’essence du vrai christianisme, Frère Prévôt !

    Sans amour, nous ne pouvons être proches de nos Frères, et surtout nous ne sommes rien aux yeux de l’Être Suprême que la plupart d’entre nous appellent « Dieu ».

    Pourquoi l’amour est-il primordial, Frère Commandeur ?

    Pourquoi est-il important que les chrétiens se manifestent un amour empreint d’abnégation ?

    Nous pouvons lire dans les « Actes des Apôtres » : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20:35).

    Cette formule de Jésus énonce une grande vérité : l’amour désintéressé porte en lui sa récompense.

    S’il y a beaucoup de bonheur à recevoir de l’amour, il y en a plus encore à en donner !

    Le principal sens donné au mot « amour » dans les Écritures est celui d'un engagement résolu au sacrifice en faveur d'un autre. Nous démontrons que nous aimons Dieu lorsque nous obéissons à sa Parole.

    De puissants sentiments peuvent accompagner l'amour biblique, mais c'est l'engagement de la volonté qui rend cet amour constant et invariable. Les sentiments peuvent changer, tandis que l'engagement à aimer selon le modèle biblique est durable. Cette caractéristique marque l'authenticité du disciple de Jésus-Christ.

    Jean l’Évangéliste, disciple de notre Maître spirituel, est celui qui a rendu témoignage de la Vérité et qui a été choisi pour transmettre aux hommes l’Évangile de l’Amour.

    Lors de la célébration de la Saint-Jean d’hiver, nous avons placé notre temple sous l’égide de la Connaissance et de l’Amour.

    Quel message particulier nous a été transmis dans le cadre de cette célébration ?

    L’Amour, c’est la connaissance intime des êtres.

    Nous savons que nous sommes passés des Ténèbres à la Lumière parce que nous aimons nos Frères et que nous cherchons la Vérité.

    Celui qui dit être dans la Lumière et qui a son Frère en haine n’est-il donc pas encore dans les Ténèbres, Frère Commandeur ?

    L’Amour n’est pas pour l’homme un sentiment qu’il conçoit seulement par sa  sensibilité.

    L’Amour, comme le feu divin, est chaleur pour le cœur de l’homme et Lumière pour son intelligence.

    L’Amour, comme la Lumière est l’essence de la Vie.

    L’Amour, c’est l’espoir de la vie nouvelle.

    Toute création porte en elle une étincelle de cet Amour.

    Le véritable Frère Templier est celui qui arrive à découvrir en lui cette étincelle et qui se donne pour tâche qu’elle devienne en lui une flamme brillante pour que, consumé par son feu, il renaisse purifié, tel le Phénix !

    L’Amour est le principe éternel des êtres et leur éternelle fin.

    L’Amour, c’est le lien profond qui relie la sagesse d’aujourd’hui à celle d’hier.

    L’Amour est l’idéal absolu de l’Homme.

    Lors de toute célébration de la Saint-Jean l’Évangéliste, notre Frère Grand Prieur, assisté de nos Frères Gardien et Prévôt dédient le temple au feu de l’Amour fraternel.

    A la prison des jugements de valeur, l’Initié préfère la Vérité qui affranchit et l’Amour qui unit.

    Car, qui prend conscience de la solidarité de la Vie, en aime toutes les manifestations.

    Comme le Soleil, symbole de lumière, anime le monde de sa chaleur et l’éclaire de ses rayons, de même, la Sagesse éclaire l’intelligence de l’homme et l’Amour anime son cœur.

    Lors de la célébration de la Saint-Jean l’Évangéliste, nos Frères et Sœurs Novices peuvent découvrir que l’Amour brille en l’homme lui-même, mais que l’homme ne saurait répandre la Lumière que s’il devient Lumière lui-même.

    Quant à nos Frères et Sœurs Écuyers, ils ont pu découvrir que, bien que la Lumière de l’Amour brille en l’homme lui-même, elle n’est pas une flamme immobile.

    Rappelons-nous, mes Frères et Sœurs, cette image forte de cette cérémonie : le feu sacré de la Saint-Jean.

    Qu’il brûle en nos cœurs, nous purifie et nous donne la force et l’amour véritable !

    Je vous remercie, mes Frères et Sœurs, pour votre participation à cette réflexion.

    Puissiez-vous tous et toutes en retirer le meilleur profit, pour votre édification personnelle et pour l’édification de notre temple, car tel est notre but.

    Ce parchemin a été tracé et mis en page par le Frère Grand Chancelier Prieural


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  • 220427

    Rubrique « En Chapitre de Commanderie »

    Le parchemin ci-dessous a été présenté à la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple le 27 avril 2022 au cours d'un Chapitre consacré au thème général de l'Amour. La parole a été accordée à notre Frère Jean-Marie D., descendu de charge de Commandeur le 23 février dernier.

    Son Excellence, Noble Frère Commandeur, mes biens aimés Frères et Sœurs,

    Face la situation géopolitique, insoutenable, que nous vivons actuellement, nous devons, hélas, déplorer que certains hommes politiques n’aient rien retenu du passé.

    En effet, la mort, le crime, la désolation, les souffrances, la misère, le déchirement des familles, la dévastation, le gaspillage des ressources naturelles, la pollution, bref le désastre total et tout cela dans le seul but de conquête pour assouvir leurs pouvoirs et gonfler leurs égos.

    De plus, ces dirigeants, sans scrupule, souillent les pages de l’Histoire et s’affichent, de manière ostentatoire, soit comme chrétiens ou musulmans bien qu’ils ne respectent aucunement les commandements de Dieu.

    Ce moment est plus qu’opportun pour nous rappeler le message d’Amour et de Fraternité porté par Jésus de Nazareth et Saint Jean l’Evangéliste, tous deux patrons de notre Ordre.

    C’est pour cela que je soumets, une fois de plus, à votre plus grande attention et à votre sagacité le présent parchemin intitulé :

    « Amour et Vertu »

    L’Amour et la Vertu sont, selon ma conception, les deux piliers fondamentaux et indispensables pour générer la spiritualité, sans lesquels celle-ci serait impossible.

    Par conséquent, ces deux vocables seront au cœur de mon propos.

    Par vertu, j’entends une disposition constante qui porte à faire le bien et à éviter de faire le mal.

    Nous, Templiers et Dames du Temple, en tant que Johannites, nous devons nous efforcer à pratiquer, avec zèle et constance l’Amour et la Vertu.

    Ce moment est joie car, par la volonté de Dieu, nous avons le privilège et le bonheur d’être réunis pour travailler à sa gloire, pour communiquer et partager ensemble cet Amour.

    Mes biens chers Frères et Sœurs, ouvrons tout grand nos cœurs, alors nos âmes seront plus aptes à recevoir, d’en Haut, sa lumière divine.

    Ce moment est une grâce, car à chaque Chapitre, le Templier et la Dame du Temple évoluent, se construisent et s’améliorent.

    Ouvrons nos consciences, ici-bas nous apprenons.

    Mais comme tout Apprenant, nous avons le choix entre de nombreux chemins d’apprentissage.

    L’Ordre du Temple est l’une de ces voies privilégiées, où l’on côtoie des Frères et Sœurs qui sont nantis d’un bagage spirituel fort diversifié à divers degrés.

    La Vie est au service de tous les spiritualistes, car cette Vie nous permet d’évoluer et de nous perfectionner.

    Il est de notre devoir de nous ouvrir à la Conscience car, la compréhension de la vie et de ses expériences anoblira notre cœur et notre âme.

    Pour ce faire, il est impératif d’éliminer la haine, la vengeance, la violence, les préjugés ainsi que toutes les attitudes négatives et destructrices.

    Nous devons préférer l’Amour, la Compassion, le Pardon et toutes les vertus qui nous inspirent.

    Celui et celle qui aiment la vie, aiment les autres et doivent partager ce trésor.

    Puisque nous nous réunissons pour créer une chaîne d’union créatrice d’une force d’Amour, d’une énergie positive puissante, travaillons à cet acte d’Amour.

    A cet égard, éloignons-nous de tout bruit extérieur.

    Chassons de nous le bruit intérieur, soucis, jalousie, rancune, vanité, tout ce qui encombre, futilement, l’esprit, que celui-ci s’y perd.

    Chassons tout simplement toutes les pensées qui ne sont pas Amour et Vertu.

    *****************

    La Terre, notre milieu cosmique, est un lieu de travail.

    La Terre, notre milieu énergétique, est un laboratoire d’expériences.

    La Terre, notre milieu de vie, est matière.

    Nous, enfants de cette Terre, nous sommes matière dans la matière pour devenir esprit dans l’esprit pur.

    C’est là, mes biens chers Frères et Sœurs, notre mission à accomplir sur cette Terre.

    Je fais, à présent, référence au spirite Alan KARDEC, auteur du "Livre des Esprits" qui s’exprimait ainsi :

    « Naître, Mourir et Renaître ».

    Ne reconnaissons-nous pas là, un des points fondamentaux de notre cheminement templier ?

    Mais hélas, tout, sur cette Terre, qui touche de loin où de près à la spiritualité est victime des forces maléfiques ou d’entités négatives qui tendent à détruire ou, à tout le moins, à ralentir, à perturber ou à décourager les Adeptes de la Spiritualité et les Cherchants de la Lumière.

    Même les Commanderies ne sont pas épargnées par ce phénomène dévastateur qui trouble l’harmonie et l’égrégore positif qui règnent dans nos Temples.

    Ce phénomène nous coupe de l’énergie du soleil et du ciel.

    Le ciel au-dessus de nos têtes, n’est pas seulement un élément de la nature, mais il correspond à un état de conscience collectif et d’être.

    Il est, Dieu sait, un immense puits d’énergie infinie.

    Il nous suggère que ce qui nous unit à la vie et à notre prochain sont d’abord des valeurs spirituelles d’entraide, de respect mutuel, de tolérance, de partage, d’aide, de fraternité, soit en un seul mot : « d’Amour ».

    Le Ciel nous parle également : de paix, d’harmonie, de grandeur, de force, de beauté et de sagesse.

    Alors, mes bien aimés Frères et Sœurs, prenez conscience qu’en développant et en cultivant des pensées négatives on se coupe de tout ce qui est beau dans la vie.

    On peut le faire pour soi-même mais aussi pour son entourage et pour le l’humanité toute entière.

    La spiritualité est un remède puissant et efficace à cette atmosphère négative qui tend à nous harceler constamment.

    Il appartient à chacun de générer, de maintenir une ambiance positive et constructive et ce, où que nous soyons.

    Soyons et restons vigilants.

    Dans son essence, la Vie est positive, et il nous appartient qu’elle demeure ainsi.

    La spiritualité, au travers de ses adaptes et l’application de sa philosophie constitueront une force pour apporter la belle Lumière dans l’œil et le cœur de nous tous.

    Nous pouvons ramener l’Amour à la loi naturelle, dictée par DIEU.

    C’est la seule vraie loi pour le bonheur de l’homme : elle lui indique ce qu’il doit faire et ne pas faire.

    Si nous nous en écartons, nous tombons dans l’erreur et notre bonheur et fortement compromis.

    La loi naturelle est gravée dans la conscience de tous les hommes, mais tous ne la comprennent pas également, cela dépend de leur état de spiritualité et d’épuration.

    Mais tous la comprendrons un jour, car nous devons arriver au même but.

    Telle est la théorie spirite d’Alan KARDEC.

    C’est pourquoi, le Templier et la Dame du Temple, depuis leur initiation, sont condamnés au travail : ils se doivent d’épurer pour arriver à une spiritualité en constante évolution.

    Certes, cette démarche est lente et laborieuse. Il nous faut nous appuyer sur l’Amour et la Vertu pour y parvenir.

    Mais en tout état de cause, nous savons qu’il ne faut jamais déchoir du niveau de spiritualité que nous avons atteint par notre labeur.

    L’essentiel est d’agir avec Conscience, Constance et Persévérance.

    Car si l’on peut comprendre la portée philosophique et admirer la morale qui en découle, pour ces Frères et Sœurs, l’Amour est et reste une belle maxime.

    Pour les Frères et Sœurs qui sont convaincus que l’existence terrestre est une épreuve passagère, je dirais un purgatoire, ils doivent mettre à profit ces très courts instants pour marcher dans la voie de la spiritualité en s’efforçant de faire le bien et de réprimer leurs mauvais instincts.

    Pour ces Frères et Sœurs, l’Amour et la Vertu restent leur règle de conduite, ce sont là les vrais spiritualistes, tout en nous rappelant que le but de l’Ordre du Temple est de rendre meilleur ceux et celles qui le comprennent et qui l’appliquent.

    C’est par l’Amour et la Vertu que l’Homme peut le plus s’améliorer et progresser, c’est le chemin obligé pour s’approcher de Dieu, source de toute espérance, consolation, lumière et amour, qui est le but final de toute créature humaine et spirituelle.

    L’Amour, encensé dans toutes les langues, par tous les peuples, les femmes, les hommes le chantent toujours.

    C’est dire quel immense présage de bonheur et de vertu que renferme ce mot magnifique et je dirai même magique.

    Ce mot n’est pas que magnifique, s’il est besoin de le rappeler, il est également et essentiellement source d’énergie positive.

    Hélas, il est regrettable de constater que la vie, l’éducation que nous avons reçue nous éloigne du concept sacré « Amour et Vertu ».

    En effet, on nous a appris à penser d’une manière qui n’est pas naturelle ; on nous a appris une très mauvaise philosophie, une vision du monde contraire à qui nous sommes.

    On nous a inculqué des idées de compétitions, de combat, de restriction, de culpabilité, bref, le concept du parfait matérialiste.

    On nous a appris à mettre l’accent ailleurs qui nous dévie de notre divine mission.

    Nous sommes nés avec l’Amour et nous avons appris la peur et tout le contraire de l’Amour.

    Le voyage spirituel consiste à répudier, à désapprendre la peur et à accepter le retour de l’Amour dans nos cœurs.

    L’Amour est un fait essentiel de l’existence ; il est notre ultime réalité, notre ultime but sur terre et le moyen de tendre à nous rapprocher de notre Créateur.

    Participer à un Chapitre est non seulement un privilège inestimable, mais c’est pour nous l’occasion de partager activement et fructueusement une symbiose favorable à notre amélioration.

    Mes biens chers Frères et Sœurs, ce parchemin est vôtre, il vous appartient pleinement, car sans l’apport de vos Lumières et de votre exemple elle n’aurait jamais vu le jour.

    A tous mes biens aimés Frères et Sœurs, présents et absents, permettez-moi de vous rendre hommage, de vous exprimer toute ma reconnaissance et tout mon Amour pour m’avoir, un jour, permis d’accéder à cette parcelle de Lumière Divine. 

    Admettre, un ou une profane, dans notre Ordre est le plus beau cadeau que vous puissiez proposer à une dame ou à un homme probe, car c’est lui donner l’occasion de s’améliorer afin que celle-ci ou celui-ci puisse progresser dans la voie de l’Amour et de la Vertu qui sont les deux piliers de la spiritualité.

    NO NOBIS DOMINE, NON NOBIS, SED NOMINI TUO DA GLORIAM.

     Frère J.-M. D.

    Ex-Commandeur de la Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple


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  • 220430

    Rubrique « En Chapitre de Commanderie »

    Lors de son Chapitre du 4 septembre 2021, la Commanderie St-Georges a invité notre Frère Philippe H., Chancelier de la Commanderie Majeure, et lui a proposé de présenter le parchemin suivant, relatif à son « chemin » vers Compostelle.

     Mon chemin de Compostelle 

    Une petite introduction

    C’est bien d’avoir intitulé cette conférence « Chemin de Compostelle » et non pas « Pèlerinage de Compostelle ».

    En toute simplicité, je n’ai pas fait un pèlerinage mais un chemin, un chemin personnel car chaque personne qui va à Compostelle fait son propre chemin et pour certain(es), bien-sûr son pélerinage mais ce n’est pas mon cas.

    Il faut aussi être clair : le Chemin de Compostelle n’est pas une occasion de se faire mal (sous-entendu, ça me fait mal mais ainsi j’expie mes péchés, mes défauts, mes manques…) mais cela ne veut pas dire non plus que l’on ne ressent aucun maux, ce serait mentir.

    Aussi, la meilleure façon pour ne pas trop souffrir est de soigner son corps et de s’équiper en conséquence.

    Je veux dire par là que les pieds doivent être bien soignés, que ce soit avant la marche qu’après la marche et même et surtout quelques temps avant d’entreprendre son chemin.

    Ce qui est tout aussi important, c’est de bien s’équiper : de bonnes bottines de marche, de bonnes chaussettes sans couture pour éviter les frottements, un bon sac à dos qui vous maintient bien le dos et vous aère le corps, une gourde bien remplie à laquelle on boit si possible toutes les demi-heures afin de s’hydrater et ainsi éviter entre autres les crampes musculaires.

    Car malgré toutes ces précautions, j’en suis témoin, le corps souffre mais raisonnablement. Ceci dit, après quelques jours de marche, vous ne pouvez pas vous en passer : la marche devient un besoin.

    Je voulais vous faire cette petite introduction avant de rentrer dans le vif du sujet.

    Pourquoi j’ai fait le Chemin de Compostelle

    J’avais entendu par certaines connaissances qu’elles avaient « fait Compostelle » et qu’elles ne le regrettaient pas. Elles m’expliquaient l’importance des rencontres de personnes, qu’ils soient pèlerins ou pas. Elles me disaient que l’on était ébahi devant la beauté des paysages et enfin que l’Esprit du « Chemin de Compostelle » était spécial comme si on vibrait tous au même diapason.

    Je me suis dit que j’allais tenter cette expérience et une occasion s’est présentée à la Province de Namur, peu de temps après la fin de mon activité professionnelle.

    La province de Namur organisait « Compostelle autrement ».

    C’est-à-dire que la Province organisait des groupes de personnes et chaque groupe faisait une étape du « Chemin de Compostelle », soit à pied, soit à vélo, et lorsque tous les groupes avaient réalisé leur étape, la province estimait que le Chemin de Compostelle avait été réalisé en commun. D’où la dénomination particulière de « Compostelle autrement ».

    Ça me semblait un peu « tiré par les cheveux » cette interprétation et l’avenir allait me donner raison car l’année suivante, il n’y avait plus d’organisation pour les cyclistes (J’avais réalisé avec deux collègues une étape en vélo : depuis Le Châtelet, en France, jusque près de Limoge) et l’année d’après, il n’y avait même plus rien d’organisé pour les marcheurs.

    En fait, la Province avait eu satisfaction d’être reconnue au niveau touristique pour le « Chemin de Compostelle ». Ce n’était donc qu’une initiative politique sur le plan touristique et culturel, même si je dois reconnaître que c’était bien organisé, que l’ambiance était bonne et que j’ai pu apprécier de beaux paysages. Tout n’était donc pas négatif.

    Ayant cependant compris que les participants – et j’en étais un – à ce « Compostelle autrement » avaient néanmoins été «utilisés» comme relais touristique de la Province de Namur, j’ai décidé de faire alors mon propre « Chemin de Compostelle » et j’ai considéré cette étape comme une étape préparatoire de mon « Chemin de Compostelle ».

    Étapes de mon « Chemin de Compostelle »

    Celui-ci s’est réalisé en parcourant 6 étapes, sans compter « Compostelle autrement » ; trois étapes à vélo et trois étapes à pied.

    Les trois étapes que j’ai réalisées en vélo seul sont :

    -           Jambes – Epernay : 135 km

    -           Limoge – Mont de Marsan : 322 km

    -           Mont de Marsan – Puente la Reina : 250 km

    Celles que j’ai réalisées à pied avec mon collègue Jean sont :

    -           Puente la reina – Burgos : 180 km

    -           Burgos – León : 174 km

    -           León – Compostelle : 298 km

    Que ce soit à vélo ou à pied, je n’ai pas fait le « Chemin de Compostelle » pour un motif religieux, même si j’ai visité certaines églises et monuments religieux, encore moins par intérêt touristique mais un peu pour une raison spirituelle et surtout comme une occasion de me donner un défi, celui d’aller à Compostelle, celui de recevoir la « Compostella », ce document qui indique le nombre de kilomètres parcourus en référence à toutes les étapes mentionnées dans la « Crédenciale », carnet du Pèlerin.

    Je ne me suis pas posé trop de questions existentielles telles que : d’où je viens, pourquoi suis-je sur terre, que vais-je devenir. Non pas tout cela mais j’ai quand même réfléchi sur ma vie actuelle. Et chaque jour, le matin, sauf si j’oubliais, j’offrais ma journée à Dieu en lui disant « je t’offre ma journée quoi qu’il arrive ».

    Mais ce que j’ai le plus apprécié, c’est quand même les bienfaits de Notre Créateur, cet Architecte du monde.

    Quelle joie de sortir le matin vers 6 heures quand l’obscurité est toujours présente et de voir progressivement, en marchant, le jour se lever, ce jour passer des Ténèbres à la Lumière.

    Quelle joie aussi d’admirer tous ces beaux paysages et ces beaux monuments, que ce soit en vélo ou à pied mais quand c’était possible car parfois en Espagne et souvent en France, les églises sont fermées au public, sauf les monuments plus importants et touristiques. Quelle satisfaction d’avoir fait de belles rencontres avec ceux et celles qui vibraient au même diapason pour parcourir ce « Chemin de Compostelle » ou quelques étapes de celui-ci.

    Mais quelle chance aussi j’avais de pouvoir me déplacer ainsi chaque jour sans que je ne rencontre de grosses difficultés. C’est quand même à cette occasion que l’on apprécie d’avoir deux jambes, deux pieds, deux yeux car j’ai vu aussi au cours de mon « Chemin de Compostelle », des personnes courageuses avec certains handicaps et notamment celui de devoir parcourir ce Chemin de Compostelle en voiturette.

    Et c’est là que l’on se rend compte de la chance que l’on a mais qui peut aussi virer du jour au lendemain.

    Avec mon collègue Jean, nous avons marché très rarement côte à côte car nous avions notre propre rythme. Lui, il démarrait lentement et accélérait après, et moi je faisais le contraire. J’ai donc été souvent seul avec moi-même pendant les parcours d’étapes et c’est là que l’on pense à tout ce que je viens de dire. Et puis, à la fin de chaque étape, Jean et moi, nous partagions ce que nous avions vu et entendu.

    A propos de mon collègue Jean, il faut savoir qu’il avait subi il y a quelques années l’opération du grand carrefour et il ne s’est jamais plaint, il marchait avec l’aide de deux bâtons de marche.

    De plus, étant marié à une femme espagnole, il parlait aisément l’espagnol et nous n’avons jamais rencontré de grosses difficultés pour pouvoir nous loger et prendre les repas. C’était une aubaine pour moi qui ne suis pas un expert en langues étrangères… 

    Voilà en quelques pages ce que je voulais vous faire découvrir, ce que j’ai vécu pendant mon « Chemin de Compostelle ».

    Je vous passe ma « Crédenciale » et ma « Compostella », ainsi que les documents préparatoires de mon « Chemin de Compostelle ». Et je vous invite à visionner les photos que j’ai prises au cours de mon « Chemin de Compostelle ».

    Je vous remercie tous et toutes de votre attention.

    Frère Philippe H.

    Invité à la Commanderie St Georges le samedi 4 septembre 2021


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    Rubrique « En Chapitre de Commanderie »

    Lors de son Chapitre du 26 février 2022, la Commanderie St-Georges a proposé à notre Sœur Catherine D. de présenter le parchemin suivant.

     La place de la femme dans la société 

    Introduction

    Le but de ce parchemin ne sera pas un plaidoyer pour ou contre l’égalité des sexes ni une entrée en matière pour un débat pour ou contre parce que la nature même de l’individu appelé Humain avec un grand H ne peut être réduit à la simple expression d’un genre.

    Ici, vous me permettrez de reprendre les mots de l’auteure féminine ".......".

    « Je verrais cela plutôt comme une enquête sur le masculin-féminin et ses nombreuses ramifications explorant les fondements de notre identité sexuée que je vais partager avec vous au fil de ces pages.

    La question qui m'a accompagnée tout au long de mes « recherches », et ce qui en constitue la colonne vertébrale, c’est la question suivante : mis à part ce qui relève de la procréation, les différences entre les hommes et les femmes sont-elles d'origine biologique ou culturelle ?

    L'enjeu est loin d'être anodin si nos dissemblances sont construites, nous pouvons essayer de nous en libérer et éviter d'y enfermer nos enfants, alors que si elles relèvent de la nature même de nos corps, cela réduit d'autant l'espoir d'une société plus égalitaire.

    C’est le paradoxe que j’observe depuis quelques temps, on ne cesse de vouloir une société plus égalitaire, mais on ne cesse de réalimenter les différences des sexes. D'une main on déconstruit, de l'autre on resserre les boulons.

    La crainte de voir émerger une société unisexe est une chimère sans danger.

    Les hommes et les femmes ont de tout temps entretenu des attitudes et des comportements spécifiques, typiquement masculins et féminins, qui participent à l'attrait que les uns exercent sur les autres. Une culture de liberté ne court pas vers l'uniformité, bien au contraire, elle s'ouvre à la variété. »

     

    Je ne peux ensuite que tracer une ligne du temps succinctement car sinon la femme y prendrait déjà beaucoup de place comme dans l’Histoire de l’humanité, néanmoins je crois que si l’on veut savoir où l’on va il faut aussi savoir d’où l’on vient. Permettez dès lors que je vous retrace en quelques faits l’histoire de la vie féminine avant que le féminisme et l’égalité de la femme ne soient au cœur des préoccupations d’aujourd’hui.

    Dressons un bilan des siècles pour nous intéresser à celui bien actuel des évolutions des dernières 100 années.

    J’ajoute que si je passe sous silence certaines choses écrites ici, vous pourrez évidemment en prendre connaissance à votre convenance plus tard.

    Il prendrait peut-être trop de temps de tout détailler au vu du sujet vaste et infiniment intéressant que celui-ci.

    Au commencement était Adam et Ève, la première femme fut d’après la Bible la cause de tous les malheurs de l’homme et par là même le malheur de toute l’humanité… et le restera pour les siècles des siècles suivants !

    Est-ce un peu réducteur ?

    Je vous pose la question et moi je vous répondrai que c’est certainement un peu réducteur que de dire à perpétuité que la femme de par sa nature de genre est et restera à jamais le maillon faible de notre société.

    Au fond, Adam n’est-il pas aussi coupable qu’elle ?

    Mais c’est d’Ève que l’on a fait une figure diabolique par excellence et une personnalité dotée des instincts les plus bas voire les plus vils.

    Certes nous ne répondrons pas à cette question aujourd’hui et sans doute même jamais mais j’avais envie de la mettre quelques minutes en avant parce que l’église en a fait un leitmotiv depuis 2000 ans et que cela a conditionné l’état féminin d’asservissement à l’homme durant 2000 dans la société.

    Fin de la parenthèse, je gage que cette dernière phrase ne vous inspire un peu de réflexion dont vous pourrez nous faire part tout à l’heure.

     

    Continuons, mes frères et sœurs, avec notre fameuse ligne du temps qui s’ouvre donc avec Ève et sa faute. Voici la suite de l’histoire.

    Plaçons ici, un petit historique de la place de femme dans nos sociétés judéo-chrétiennes dont la part féminine est peut-être absente.

    La place de Marie dans la religion et de la femme en général

    • Pendant trois siècles, les ordres mendiants, franciscains et surtout Thomas d’Aquin présentent la femme médiévale qui, à l’image de la Vierge Marie, allie pureté et maternité : codification du rôle de la femme, soumise à l’homme, incapable de se gouverner, a fortiori d’avoir une fonction dans la société, donc cantonnée aux soins familiaux et à une activité perpétuelle qui l’éloigne de la dangereuse oisiveté.

     * La place de la femme dans la société

    Référence : pasteurweb.org/fc/VieChretienne/FemmeDansLEglise.htm

    Ainsi parle-t-on de la femme dans la religion catholique :

    « Ceci bien sûr dans une soumission toute naturelle : le chef de tout homme, c’est le Christ, le chef de la femme, c’est l’homme » (Paul, I Cor. 11,2).

    • Évolution fondamentale fin du 12ème siècle : l‘image positive de la femme cède progressivement le pas à la méfiance.

    Ce sentiment repose sur une constante : la femme est du côté du péché, c’est elle qui tend à Adam le fruit défendu.

    Il pourrait nous sembler contradictoire que la femme soit semblable à l'homme et en même temps différente. Car nous savons que physiquement, biologiquement, psychologiquement, l'homme et la femme sont différents !  Pas supérieur ou inférieur l'un à l'autre, mais différents.

    • Au moyen de ces différentes traductions, nous voyons parfaitement qu'au commencement, dans la pensée de Dieu, l'homme et la femme étaient égaux, partenaires, semblables, tout en ayant chacun sa spécificité, la femme ayant en particulier, la tâche de mère, de femme qui enfante, mais aussi de partenaire, de collaboratrice de son mari.

    Et continue ainsi, égale dignité de la femme et de l’homme :

    « Pour l’Église catholique, les femmes ont une dignité égale à celle des hommes. Elles ne sont ni inférieures, ni impures. »

    Néanmoins, il faudra attendre Jean-Paul II pour que la place de la femme au sein de l’église s’en trouve un peu modifiée…

    D’après lui, il existe un déséquilibre inscrit « dans les rapports originels entre l'homme et la femme » tandis que Benoît XVI lui appelle dans une déclaration de 2008, les chrétiens à « être partout les promoteurs d’une culture qui reconnaisse à la femme, dans le droit et dans la réalité des faits, la dignité qui lui revient ».

    Je vous laisse juge sur l’argument avancé ci-après pour justifier le refus de l’accès des femmes aux trois fonctions de l'Église (tria munera : gouverner, enseigner, sanctifier) exercées en plénitude par la hiérarchie ecclésiastique est double :

    Jésus était un être masculin et ses apôtres aussi. L’Église catholique ne se sent donc pas la capacité de contrevenir à ce modèle. Le ministère, étant la représentation de l’activité christique, réclame une capacité de la représenter ; le Christ étant masculin, seul l’être masculin peut assurer cette représentation.

    Néanmoins, suite à la baisse des ordinations masculines bientôt l’église devra compter avec les femmes pour remplir ses missions. D’ailleurs dans bien des fonctions qui ne peuvent plus être entièrement comblées par les hommes on voit réapparaître des fonctions occupées par des femmes telles que les visiteuses de prison ou des hôpitaux apportant réconfort et espoir.

     

    Place de la femme dans le mariage

    D’abord plaçons la femme dans la société :

    Il existe 3 catégories de femmes dont deux qui ont une place à part :

    • les religieuses, qui échappent au statut ordinaire de leur sexe ;
    • les grandes dames, reines et princesses, qui n’incarnent pas un modèle particulier, se devant d’être l’exemple des vertus communes.
    • Les autres doivent se plier au diktat de la société où elles évoluent où elles ne sont destinées qu’à enfanter et tenir le ménage donc à être épouse, mère exclusivement.

    (A voir : une très belle illustration de ceci sur Netflix « La chronique des bridgertons »).

    Néanmoins si elles sont sous la domination masculine depuis le Moyen Age, elles ont une certaine latitude de fonctionnement comme par exemple si elles ne sont pas capables de se gouverner elles-mêmes … elles ont le droit de faire du commerce et leur époux est même dans l’obligation de respecter les contrats passés en son nom mais elle a aussi le droit d´aller en prison pour dettes !

    La femme est considérée comme incapable lorsque qu’elle est mariée alors que jeune fille ou veuve elle a des biens propres et la possibilité de les administrer. Néanmoins elle passe de l’autorité de son père celle de son mari voilà qui pose question. Capable pour le commerce mais incapable d’administrer ses biens ou sa vie encore deux poids deux mesures !

    Par exemple il faudra attendre 1973 pour que les femmes aient le droit d’ouvrir un compte dans une banque sans demander l’autorisation à son mari et aujourd’hui encore le nom de mon père décédé apparaissait sur le compte que ma mère avait à son nom propre …

    Et si la femme était une grande malade même quand elle est saine d’esprit ?

    Laissez-moi vous parler de la femme hystérique.

    Qu’est-ce que l’hystérie ?

    L'hystérie est un état psychique situé dans le champ des troubles anxieux névrotiques. L'hystérie est sans origine organique mais en dehors du contrôle volontaire de la personne, caractérisé par une hyper-expressivité des émotions, des troubles sexuels, et une angoisse extériorisée dans le discours.

    Ça c’est la version scientifique ! Mais voici la définition de l’hystérie selon Aristote :

    Il est une méconnaissance fondamentale de la physiologie, où l’utérus alimente une véritable obsession.

    Suivant toujours Aristote, l’idée commune est que la femme n’a aucune fonction procréatrice, portant seulement l’enfant engendré par l’homme.

    Selon Ambroise Paré qui voit dans cet organe utérin le siège de certains sentiments, la source de comportements autonomes, ce n’est pas mieux : l’hystérie, ou fureur utérine, passe pour sortir d’une vapeur vénéneuse fomentée par la matrice et qui contamine le corps entier.

    Et donc de tout temps, la femme qui s’énerve ou qui a un comportement qui sort des standards admis par la société est taxée d’être hystérique mettant ce terme à une place importante dans l’imaginaire de tous mais qui a de graves conséquences pour certaines femmes comme par exemple terminer sa vie dans un asile de fous ou enfermées purement et simplement dans une prison qu’on appelle le couvent mettant ainsi un terme à sa vie de femme sans chercher à soigner ce qui n’est qu’un trouble psychique au final !

    Je rappelle que Camille Claudel est allée régulièrement en asile d’hystériques à cause de son « comportement inadmissible et incontrôlable », un comble quand on sait qu’elle fut une artiste de renommée internationale.

     * La place de la femme dans la société

    Camille Claudel

    Et les suffragettes dans tout cela ?

     * La place de la femme dans la société

    A l’orée des années 1900 (en réalité quelques années avant) des femmes courageuses de toutes les couches de la société civile se retrouvent dans un combat qui nous occupe encore aujourd’hui. Elles démarreront un mouvement qui, s’il est lent à trouver son apogée, est néanmoins toujours en cours.

    Qui sont-elles ? Et pourquoi se battent-elles à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème ?

    Au début du 20ème siècle, une organisation de femmes britanniques souhaite obtenir le droit de vote pour les femmes. Elles appartiennent à des classes sociales différentes, mais ensemble, elles se livrent au même combat :

    –     ne plus être considérées comme le sexe faible

    –     obtenir les mêmes droits que les hommes.

    Elles multiplient les manifestations pacifiques. Mais le gouvernement se montre de plus en plus violent. Contraintes à la clandestinité, ces femmes optent pour la violence afin de faire entendre leurs revendications. Elles sont conscientes des enjeux : elles risquent de perdre leur emploi, leur famille, leur vie mais rien ne les arrêtera ni les emprisonnements, ni les violences politiques ou policières …

    En 1918, les femmes britanniques obtinrent le droit de vote des femmes à partir de 30 ans (Les hommes pouvaient, eux, voter dès l'âge de 21 ans). L'égalité fut établie dix ans plus tard, lorsque les femmes furent autorisées à voter dès 21 ans en 1928. D’ailleurs rien que le terme « suffragettes » était utilisé par la presse pour minorer l’engagement des femmes dans leurs luttes.

    Quelques dates pour se rendre compte des avancées dans le monde de l’octroi du droit de vote aux femmes : la Nouvelle-Zélande depuis 1893, l'Australie depuis 1901, la Finlande depuis 1906, la Norvège depuis 1913 et quelques États américains et 1918 pour les britanniques et en Belgique 1919 pour une partie des femmes et 1920 pour toutes aux élections communales. Les femmes belges voteront au suffrage universel seulement en 1948. C’est, me semble-t-il, parlant quant au combat qui a dû être mené.

    Je ne vais pas développer le combat pour le droit de vote en Belgique mais je vous joints une petite information sur le sujet ci-après :

    En 1831, la jeune Belgique indépendante se dote d’une Constitution. Son article 6 prévoit l’égalité des Belges. Cependant, seuls les citoyens payant le cens peuvent voter. Le suffrage censitaire prive la majorité de la population du droit de vote. Les femmes sont, quant à elles, totalement exclues de la vie politique. Cependant, certaines d’entre elles expriment la volonté d’un suffrage universel. Tel est par exemple le cas de Zoé Gatti de Gamond et de sa fille Isabelle Gatti de Gamond.

     * La place de la femme dans la société

    Isabelle Gatti de Gamond

    C’est ainsi que le Conseil national des femmes belges est créé en 1905, suivi en 1912, de la Ligue Catholique du Suffrage Féminin et en 1913 de la Fédération Belge pour le Suffrage Féminin. Les femmes continuent d’exiger le suffrage universel. Un congrès sur le sujet a lieu à Bruxelles en 1912 et un autre à Budapest un an plus tard.

    Le combat des femmes en Belgique est moins violent que celui des « Suffragettes » au Royaume-Uni. Je relève les tensions liées au suffrage des femmes écartées en 1914 lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Les femmes et les hommes se lient alors pour défendre le pays. Les femmes travaillent pendant que les hommes sont au front et organisent la résistance.

    Aujourd’hui, en tant que femme, je leur dois d‘avoir une place à part entière dans la société et ce n’est pas rien !

    Si on ne devait en citer qu’une ?  Emmeline Pankhurst (1858-1928).

     * La place de la femme dans la société

    Cette femme politique britannique est pionnière dans la lutte des droits des femmes puisqu’elle a créé le « Women’s Social and Political Union » (WSPU), l’union sociale et politique des femmes. Son combat acharné avec les « Suffragettes » a contribué au droit de vote des femmes, en Angleterre, à partir de 21 ans en 1928.

    Nous arrivons au 20ème siècle ! Parlons de la place de la femme du point de vue de sa vie au quotidien, dans les arts, l’armée, la politique et de celles qu’on a oubliées. Encore une fois, je ne dresse qu’un tableau de la société dans laquelle je vis aujourd’hui, loin de moi de stigmatiser l’un ou l’autre des deux sexes d’ailleurs aujourd’hui on parlera plus volontiers de genres que de sexe !

    Et même, il existe plusieurs genres « nouveaux » comme les transsexuels, les homosexuels ou bisexuels et même des genres insoupçonnés mais ça c’est une autre histoire.

    Commençons notre exploration de la société dans laquelle nous vivons :

    Femmes oubliées de l’histoire

    On n’a pas retenu leurs noms avant des décennies et pourtant elles ont changé le monde :

     * La place de la femme dans la société

    – Katherine Johnson, la scientifique noire de la première fois sur la Lune : en 1960, ce sont ses calculs qui envoient les astronautes dans l’espace.

     * La place de la femme dans la société

    – Margaret Hamilton (née en 1938) : cette informaticienne et mathématicienne américaine était chargée du logiciel de guidage qui a permis de se rendre sur la Lune lors de la mission Apollo 11. On la voit ici poser en 1969 à côté du code qu’elle a écrit pour donner naissance à cette célèbre mission historique.

     * La place de la femme dans la société

    – Simone Veil (1927-2017) : Ministre de la santé en 1974, elle a notamment défendu le célèbre projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). La « loi Veil » est votée le 17 janvier 1975, moment clé dans l’histoire des droits des femmes.

     

    Et le féminisme dans tout ça ?

    D’abord qu’est-ce que c’est que le féminisme ?

    Doctrine qui préconise l'égalité entre l'homme et la femme, et l'extension du rôle de la femme dans la société.

    Le combat du point de vue d‘une association :

    « VIE FÉMININE, AVEC LES FEMMES, POUR LEURS DROITS ! »

     * La place de la femme dans la société

    Ce sont des milliers de femmes à travers la Belgique qui luttent et travaillent ensemble à un meilleur quotidien.

    « Vie Féminine » est un mouvement d’éducation permanente féministe.

    Mais qu’est-ce que ça veut dire, concrètement ?

    Simplement qu’au sein et à travers notre réseau, présent à Bruxelles et dans toute la Wallonie, des femmes d’âges, d’histoires et d’horizons se retrouvent, travaillent, militent, s’informent, se renforcent ensemble. Et trouvent des lieux, des soutiens. En participant à des ateliers ou à des activités, en suivant des formations ou en devenant bénévoles, en manifestant, en s’outillant et en agissant pour leurs droits, toutes ces femmes font avancer leurs droits quotidiens, individuels et collectifs.

    Car, malgré les avancées de ces dernières décennies, les femmes subissent toujours de nombreuses inégalités. Emploi, logement, santé, mobilité, ou justice : le compte n’y est pas. Et le contexte socio-économique qui perdure depuis des années fragilise des droits durement acquis.

    C’est pourquoi, depuis 100 ans, « Vie Féminine » se bat aux côtés des femmes et avec elles. En faisant du lien, en se soutenant, les femmes trouvent des lieux, échangent et se nourrissent de ressources pour penser le monde et la société, pour peser sur leur évolution.

    « Vie Féminine » se bat également au niveau politique. C’est ce travail au quotidien et sur le terrain, ce sont ces milliers de paroles, d’histoires et de vécus, de galères, de solutions trouvées ou encore à inventer que nous portons politiquement. Ce sont ces avancées que nous réclamons, et pour lesquelles nous agissons.

    Forte de ses participantes, de ses bénévoles, de ses militantes, de ses travailleuses, de ses sympathisantes, forte de son réseau, « Vie Féminine » agit pour l’émancipation de toutes les femmes, pour faire entendre leurs voix dans l’espace public, créer des espaces de solidarité, combattre les injustices et modifier les lois.

     

    La femme dans les années 2000

    La place de la femme dans les arts :

    1. La peintre belge redécouverte : Michaeline Wautier  (1604)

    Originaire de Mons, actuellement en Belgique, Michaelina Wautier est née dans une famille de onze enfants, dont huit garçons. Elle passe sa vie aux côtés de son frère, le peintre Charles Wautier. En 1668, ils s'installent dans une Maison de maître à proximité de l'Église Notre-Dame de la Chapelle (Bruxelles), à Bruxelles. 

     * La place de la femme dans la société

    Elle est une des rares peintres féminins à être reconnue de son vivant mais sera longtemps oubliée au profit d’artistes masculins auxquels on attribuera ses œuvres néanmoins ces dites œuvres seront-elles attribuées a d’illustres maîtres tels que Thomas Willeboirts Bosschaert, Jacob van Oost le Vieux ou encore son frère Charles Wautier.

    Pourtant son œuvre est forte, variée et elle vendra 4 de celles-ci à Léopold de Habsburg.

    2. Dans le cinéma : Alison Bechdel, auteure de bande dessinée où apparaît « le test Bechdel ».

     * La place de la femme dans la société

    C’est en 1980 que cette auteure de bande dessinée a fait apparaître pour la première fois un modèle, une échelle permettant de voir si un film était « sexiste » ou « progressiste ».

    Comment ça fonctionne ?

    3 questions permettent de se faire une idée de la teneur du film :

    • y a-t-il au moins deux personnages féminins parlant, non des figurantes ?
    • ces deux femmes parlent-elles entre elles durant au moins une scène dans le film ?
    • Parlent-elles d’un autre sujet que d’un homme ?

    Si c’est le cas alors on peut dire que le film est plus progressif que d’autres.  D’après les chiffres des films sortis entre 2010 et 2014 on remarque que sur un échantillon de 25 films produits en 2011 seulement 5 passent ce test positivement. Ce test a été réalisé par un média appelé « Culture d’oser le féminisme ! ».

    En voici la teneur et le résultat :

    Il s’agit d’évaluer la présence (ou l’absence) de personnages féminins dans les films d’aujourd’hui et de questionner les représentations faites des femmes dans le cinéma.

    A savoir qu’il suffit qu’une seule des conditions du test soit remplie pour que le film soit un film progressif ! On a pris en compte les films aux meilleures entrées de l’année 2011 en France. 

    Seuls deux de ces vingt-cinq films ont été réalisés par des femmes : "Polisse" de Maïwenn et "Kung Fu Panda 2" de Jennifer Yuh.

    Quatre seulement ont été écrits ou co-écrits par des femmes :

    • Polisse, coécrit par deux femmes ;
    • Twilight chapitre IV : Révélation, première partie, écrit par une femme. Ce film n’est absolument pas féministe, bien au contraire ;
    • La planète des singes : Les origines, co-écrit par une femme et un homme ;
    • X-men : Le commencement, quatre coscénaristes, dont une seule femme.

    Vingt de ces vingt-cinq films ont donc été écrits et réalisés uniquement par des hommes et un seul a été écrit et réalisé uniquement par des femmes ("Polisse" de Maïwenn, dix-huitième au box-office, prix du jury du festival de Cannes 2011).

    Le résultat est sans appel :

    • 84% d’échecs au test Bechdel.
    • Pour 40% des films soumis au test, les deux femmes nommées ne font qu’échanger quelques mots (parfois simplement «bonjour, ça va ?», ou un bref échange entre une mère et sa fille, ou entre une femme et une schtroumpfette…) !
    • Pour 16% des films seulement où il y a une vraie conversation entre les personnages féminins.
    • 44% échouent catégoriquement, avec des personnages féminins qui ne parlent que d’hommes, ou qui ne s’adressent jamais la parole, ou encore avec un seul personnage féminin nommé.
    • Échouent catégoriquement au test : 44%.

    A préciser que :

    Les vingt-cinq films soumis au test ne visent pas forcément à refléter la réalité, toutefois il ne faut pas négliger leur impact sur l’imaginaire collectif, sur la représentation que nous nous faisons des genres.

    Est-ce que avec quelques années de plus on a évolué ?

    J’aurais envie de dire que oui : ces dernières années, il me semble qu’il y a plus de films dans lesquels deux femmes ou plus ont des échanges entre elles ou me semblait-il en tout cas, j’ai donc fait un petit test pour vous :

    Pensez au dernier film ou feuilleton que vous avez regardé, vous l’avez ?

    Alors appliquez le filtre de Bechdel :

    • y a-t-il deux femmes parlantes ?
    • Y a-t-il deux femmes dans une scène au moins qui parlent d’autre chose que d’homme ?
    • Et le résultat est :…

    Et les hommes dans tout cela ?

    Même si les hommes apprécient en général d’avoir des compagnes indépendantes et émancipées néanmoins certains se posent diverses questions :

    • Que veulent-elles exactement ?
    • Ont-elles encore besoin de nous ?
    • Quel est notre rôle d’homme ?
    • Pseudo prise de pouvoir au sein des bastions masculins.
    • Sa place au travail à cette femme des années 2000.

    3. Et dans ces 5 dernières années ?

    • Un peu d’humour avec Virginie Hocq avec un sketch à visionner pour illustrer la charge mentale féminine au quotidien : Virginie Hocq - Le chien ;
    • et aux gouvernements … la parité imposée !

    Nous avons connu pour la première fois de notre histoire une première ministre en 2020 mais avant Sophie Wilmes, la parité a été imposée aux divers gouvernements du pays.

    Pourquoi la parité ?

    Dans le cadre de la défense des droits des femmes, la notion de parité a été avancée pour défendre l'égalité organisée en nombre de sièges ou de postes occupés par les hommes et les femmes dans des institutions (publiques ou privées) qui faisaient apparaître une discrimination de fait. L’idée n’est pas de débattre sur le fait que ce soit juste ou pas, discriminatoire même si cela se veut égalitaire, cela ne le sera jamais selon le côté de la barrière on se trouvera !

    Mais y a-t-il parité ou pas ?

    Sur les 20 membres du gouvernement Vivaldi (socialistes, libéraux, écologistes et CD&V), dix sont des femmes, une parité jamais atteinte à ce niveau en Belgique.

    Le chef du gouvernement, Alexander De Croo (Open Vld), s'est aussi illustré ces deux dernières années dans les cercles diplomatiques internationaux en défendant, à travers son ouvrage « Le siècle de la femme » (2018), l'égalité des genres, un thème cher aussi à d'autres formations de sa coalition.

    Dont une ministre de La Défense, une ministre des affaires étrangères et de l’intérieur mais un conseil des ministres restreint avec 8 hommes pour 2 femmes.

    Est-ce logique ?

    4. Le phénomène « Me too » - Balance ton porc

    Le mouvement (ou mouvement Me Too) est un mouvement social encourageant la prise de parole des femmes, afin de faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courants que ce qui est souvent supposé, et afin de permettre aux victimes de s'exprimer sur le sujet. Il a débuté en 2007 et est particulièrement connu depuis octobre 2017 à la suite de l'Affaire Harvey Weinstein.

    Bien que le mouvement soit mondial, il existe des variantes locales du Hashtag, selon les langues et la culture. Ce mouvement est parfois désigné par d'autres noms suivant les pays, généralement en traduisant l'expression dans la langue nationale, comme au Québec, et parfois en créant une nouvelle expression comme en France. Je ne m’étendrais pas sur ce sujet mais il est grandement d’actualité malheureusement la société n’a pas encore évolué pour devenir un lieu paisible et serein, sécurisé pour les femmes en particulier.

    La loi du silence règne depuis 2000 ans sur cette part de la vie quotidienne des femmes. Cela s’est toujours passé au sein des familles, des entreprises ou dans des contextes de guerres où aujourd’hui encore on viole et mutile des femmes parce que toucher à une femme reste un moyen sûr de s’en prendre à toute une société pour la détruire. Cela se passe tous les jours malheureusement !

    5. Ses relations avec les hommes aujourd’hui

    Au travail :

    Aujourd’hui encore des postes sont attribués ou dévolus aux femmes et aux hommes en rapport avec leurs genres et les salaires ne sont pas égalitaires non plus. A travail égal, salaire égal n’est qu’un mantra pour la plupart d’entre nous, à savoir qu’il y aujourd’hui encore une différence de 26% entre un salaire masculin et féminin…

    Violences conjugales :

    La violence conjugale, fléau social longtemps occulté, est aujourd’hui reconnue, et de récentes enquêtes française.

    Enveff 2000 (une enquête nationale) en atteste l’ampleur. Une femme sur dix déclare avoir été victime de violences conjugales au cours de l’année en France.

    Ces violences peuvent être verbales (insultes), psychologiques (mépris, ignorance de l’autre), financières (privation de toute ressource, etc.), mais aussi physiques avec blessures et sévices sexuels pouvant aller jusqu’au viol et au meurtre, ou même conduire les victimes au suicide ou à l’homicide.

    Le recensement des décès liés aux violences conjugales a confirmé le risque mortel :

    • une femme en meurt tous les trois jours en France ;
    • un homme en meurt tous les seize jours (dans un cas sur deux, la femme, auteur de l’acte, subissait des violences de sa part) ;
    • 31 % des crimes conjugaux sont liés à la séparation.

    Quelle peine pour un homme qui bat sa femme en Belgique ?

    Si les violences conjugales sont fréquentes, elles peuvent être qualifiées de violences habituelles. La peine maximale est alors de : 5 ans de prison et 75 000 € d'amende, en cas d'ITT inférieure ou égale à 8 jours, 10 ans de prison et 150 000 d'amende en cas d'ITT supérieur à 8 jours.

    Aujourd’hui, des femmes sont condamnées pour avoir tué leur mari violent au terme de décennies de calvaires. Sans dire qu’elles ne sont pas coupables d’avoir ôté une vie, reconnaissons au moins la légitimité du geste de défense néanmoins les femmes sont encore condamnées pour ce geste. L’une d’entre elles reconnue coupable de meurtre sera graciée par le président français peu après son procès lequel l’aura condamnée à 20 ans de réclusion.

    En images si le sujet de la violence conjugale vous interpelle : un téléfilm sur RTL play « Au nom de toutes les autres ».

    Le mécanisme menant à la violence conjugale ou domestique est compliqué et complexe. Le comprendre passe par une vision large du problème.

     

    Comment se sent la femme dans sa vie au quotidien aujourd’hui ?

    Voici leurs témoignages :

    1. Pour Dominique (animatrice chez Vie Féminine), c’est encore un combat à mener sur pas mal de fronts y compris dans le sport où les femmes sont reléguées bien souvent à l’arrière-plan malgré des performances aussi impressionnantes que celles des hommes.

    Étant arbitre de basket, elle voit que dans le sport ce n’est pas encore égalitaire, les salaires et récompenses sont 10 fois moins élevées que pour des athlètes masculins, les équipes ou athlètes féminines ne sont pas mises en valeur de la même manière. Souvent l’information est tronquée ou donnée à des heures d’audiences restreintes et ce de manière arrogante ou méprisante !

    Par exemple, Il y a un tour de France féminin mais il passe souvent inaperçu pourtant les performances demandées sont les mêmes…

    2. Teresa

    « Je suis arrivée à l’association en août 2019, car je voulais de l’aide pour un avortement, mais j’ai eu une fausse couche, et cela a été le déclic. Après 5 années dans la prostitution en Belgique, je n’en pouvais plus, je voulais changer de vie. Et cet accident de santé m’a beaucoup choqué. J’ai eu de la chance de rencontrer l’association au moment où une place s’ouvrait dans une maison de transit, et j’ai pu y entrer. Cela fait maintenant 7 mois que j’y suis, et ma vie a changé. Je ne veux plus rien avoir à voir avec ma vie d’avant, qui était mauvaise. J’ai eu recours à la prostitution car je n’avais pas d’alternative, je devais aider ma maman à payer ses soins de santé et pendant 2 ans je suis venue à Bruxelles dans cet objectif. Mais la prostitution attaque la tête, c’est dangereux. J’ai aussi vécu de la violence conjugale, du père de mon fils. Je suis allée à la police plusieurs fois dans mon pays, mais là-bas, rien n’est fait, les hommes ne sont pas poursuivis, c’était terrible. Aujourd’hui, je veux trouver un travail et faire venir ma fille, pour avoir une vie de famille normale ici en Belgique.

    A mon arrivée dans la maison, j’ai dormi, beaucoup dormi, comme si mon corps reprenait sa place. Avec l’association, nous avons fait toutes les démarches nécessaires pour mon titre de séjour et ma recherche d’emploi. J’ai eu des expériences professionnelles avant cette période noire en Belgique, je voudrais les valoriser. J’ai réussi à avoir un contrat d’un mois en janvier, mais le confinement a stoppé toutes les opportunités. Je prenais des cours de français dans une association de femmes, mais cela a aussi dû s’arrêter. Je n’arrive pas bien à me motiver pour suivre des cours toute seule, je pense que je manque de concentration, peut-être à cause de mon vécu. Ce n’est pas facile non plus pour moi de faire des démarches sur internet et email, car je n’ai pas l’habitude.

    Les membres de l’association sont très présentes : malgré le confinement, nous nous appelons pour faire des exercices de français, pour m’entraîner à des entretiens d’embauche, pour continuer les démarches, pour discuter. Nous sommes allées au parc. Le soir, avec mes colocataires, nous applaudissons le personnel de santé. Nous continuons d’avoir des réunions collectives, toutes les locataires ensemble avec les 2 associations, par « Whatsapp ». Cela rythme nos semaines. Nous avons eu des sessions virtuelles de yoga, de dessin, de routine énergétique. J’ai même donné un petit cours de bachata ! S’il y a eu des petites tensions au début du confinement, maintenant nous nous entendons bien, nous cuisinons ensemble, nous avons du temps pour mieux nous connaître. Il faut avouer aussi que parfois, nous nous ennuyons.

    Au milieu du confinement, j’ai eu envie de partir de la maison, peut-être à cause du virus, mais je me suis rendue compte qu’il me faut d’abord mon indépendance économique. Je ne veux dépendre d’aucun homme ! Le confinement a été un stress pour moi, parce qu’il a bloqué les possibilités de trouver du travail, et du coup je me suis trouvée un peu perdue, loin de ma famille. Mais aujourd’hui je redouble de motivation. Je n’ai pas peur du virus, je suis prête à travailler dans les hôpitaux, les magasins, les bureaux, pour le nettoyage.

    J’ai des nouvelles de ma famille qui me manque. Cela me rend triste quand je pense que ma fille est si loin. J’ai eu peur pour mon fils, qui avait fugué de la maison de son père en Espagne, mais maintenant nous nous parlons tous les jours, il est chez un ami.

    Depuis que je suis dans la maison, je prends mieux soin de moi. J’ai fait des tests de santé, j’ai aussi décidé d’aller enfin voir un ophtalmologue, car je sais bien que je suis myope, mais je n’avais pas priorisé ma santé jusqu’à présent. Quand la salle de fitness sera ouverte, je veux y aller ! »

    (Témoignage pris sur internet sur le site « Témoignages »)

    Le sujet est vaste et infiniment complexe, quelques minutes ne seront pas assez pour en faire une cause réglée mais on avance tous les jours un peu plus. Je suis persuadée que les droits des femmes vont continuer d’évoluer parce que les femmes vont continuer de revendiquer leurs justes places dans la société qui devra évoluer en même temps qu’elle.

    Merci pour votre écoute, j’ai dit.

    Sœur Catherine D., Novice à la Commanderie St-Georges


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