• 220820 – Saint-Bernard de Clairvaux

    Rubrique « Bibliographie » - La Grande Bible de Clairvaux

    A l’occasion de la fête de Saint-Bernard de Clairvaux, notre protecteur spirituel, ce sujet vous est proposé par notre Frère Jean-Paul, Visiteur prieural de Belgique.

     La Grande Bible de Clairvaux 

    Introduction

     * La grande Bible de Clairvaux

    En ce 20 août 2022, jour de la fête de saint Bernard de Clairvaux, plutôt que d’évoquer comme les années précédentes, la vie, la pensée et l’action religieuse de notre illustre protecteur spirituel, nous vous proposons de découvrir la Grande Bible qu’il a fait réaliser à l'abbaye de Clairvaux.

    C'est au Val d'Absinthe que ce jeune père abbé, le futur Bernard de Clairvaux, et quelques moines venus de Cîteaux, vinrent défricher, il y a neuf siècles, une clairière de terre aride au cœur de la vieille forêt gauloise qui couvre les collines et les vallées des confins de la Champagne et de la Bourgogne. Cette terre de silence et de pauvreté va devenir pour la postérité la grande abbaye de la « claire vallée », Clara vallis.

    L’Abbaye de Clairvaux

    L’abbaye cistercienne de Clairvaux fut fondée en 1115 par Bernard de Fontaines, le futur Bernard de Clairvaux, qui la dirigea jusqu’à sa mort en 1153. Elle fut la troisième fille de Cîteaux, l’un des grands centres monastiques de la chrétienté dont dépendaient, à la fin du Moyen Âge 530 autres abbayes, fondées dans toute l’Europe.

    L'abbaye fut bientôt à la tête d'un riche patrimoine foncier planté de vignes et animée de granges, forges, moulins, champs, mines de sel et forêts. Loin de fonctionner en autarcie, son emplacement le long de la route des foires de Champagne la mettait au cœur des circuits commerciaux de son temps.

    Mais tous les moines de Clairvaux ne coupent pas des arbres en forêt et ne se rendent pas tous aux champs faire la moisson. D’autres travaillent au sein de l’abbaye, dans le « scriptorium », non loin de l’abbatiale où ils doivent se rendre sept fois par jour pour chanter les psaumes. Ils y copient et recopient inlassablement les livres saints et les grandes œuvres de la littérature grecque et latine.

    Si la tradition bénédictine veut que la calligraphie soit riche d’or, de dessins et de couleurs, Bernard de Clairvaux va intervenir pour proposer un nouveau style, en demandant que les manuscrits traduisent l’ascèse de la condition monastique.

    Numérisée depuis 2015, cette Bible est à plus d'un titre exceptionnelle, car elle représente l'exemple même d'un style « monochrome » et décoratif unique en son genre.

     * La grande Bible de Clairvaux

    En parcourant les fines pages de la Grande Bible de Clairvaux ornées de ses élégantes lettrines, comment ne pas songer, le temps d’un instant, aux moines s’attelant de longues heures durant à la copie des Écritures saintes ? Comment ne pas se plonger dans la formidable aventure que fut celle des abbayes cisterciennes ?

    Une Bible en six volumes, soit 2400 pages

    C’est dans ce contexte qu’a été réalisé vers 1160 le livre le plus beau et le plus monumental de Clairvaux : la Grande Bible. Composée de six volumes et de 2400 pages, il a fallu pour la réaliser près de 600 peaux de moutons. Mais son originalité ne s’arrête pas à sa taille, car conformément aux prescriptions de saint Bernard et en rupture avec l’enluminure romane traditionnelle, elle est un pur exemple du style monochrome.

     * La grande Bible de Clairvaux

    Réalisée selon le « style monochrome » cistercien, cette bible au format monumental présente la particularité de ne présenter aucune figuration humaine, et de présenter le texte à nu, seulement agrémenté de lettrines aux motifs géométriques et végétaux, chacune étant peinte en camaïeu unicolore.

     * La grande Bible de Clairvaux

    En effet, saint Bernard proscrivait toute figuration d’animal, d’être humain ou de monstre, et interdisait de peindre les initiales en plus d’une couleur ou d’utiliser la dorure. Ces proscriptions incitaient les moines, véritables artistes, à inventer une grande variété de décors géométriques et floraux et à créer des dégradés très étudiés et subtilement appliqués. Ces lettres peintes constituent de véritables œuvres d’art.

     * La grande Bible de Clairvaux

    Point d’or donc dans ces pages, ni de représentation figurative (humaine, animale ou monstrueuse). Ici sont privilégiés les motifs géométriques, végétaux et surtout monochromes. Ainsi, les 160 grandes lettres qui introduisent les textes sont peintes d’une seule couleur : en rouge, en vert ou en bleu principalement.  

     * La grande Bible de Clairvaux

    Après la mort de saint Bernard, en 1153, ses successeurs vont continuer son œuvre en faisant de la bibliothèque de Clairvaux, en moins d’un siècle, une des plus grandes d’Occident. Mais ils reviendront peu à peu à une décoration plus riche de leurs manuscrits.

    Le scriptorium de Clairvaux était organisé de telle sorte que l’abbaye dispose toujours d’un fonds de 1800 ouvrages. Après le 16ème siècle, l’abbaye développa sa bibliothèque par achats de fonds de bibliophiles. À la Révolution, elle comportait plus de 40 000 ouvrages. Par mesure de sécurité, les autorités locales les firent transporter à Troyes.

    Confisqués à l’abbaye lors de la Révolution française, cinq des six volumes originels de la Grande Bible ont depuis subsisté et les archives et la bibliothèque de Clairvaux ont pu les numériser en 2015 dans le cadre des 900 ans de la fondation de l’abbaye. Ils peuvent ainsi être découverts de tous sur le site de la bibliothèque virtuelle. Une belle occasion de découvrir ce chef-d’œuvre, et l’incroyable créativité des moines copistes.

     * La grande Bible de Clairvaux

    À la tête de plus de 330 abbayes en Europe, l’Abbaye de Clairvaux fut supprimée lors de la Révolution française.

    Haut-lieu de l'histoire religieuse, forte de centaines de filiations à travers l'Europe, définitivement imprégnée de la spiritualité cistercienne, Clairvaux restera une abbaye puissante jusqu'à la Révolution qui la confisqua.

    En 1789, l’abbaye fut vendue comme bien national à la suite du décret du 2 novembre 1789 qui mettait les biens de l’Église à la disposition de la Nation. En 1792, des industriels achetèrent le site pour y installer leurs ateliers. Une verrerie fut ainsi installée dans l'abbatiale. Ces industriels firent banqueroute et le site fut finalement racheté par l'État pour en faire une prison en 1808.

    Depuis 1808, les bâtiments de l'abbaye, rachetés par l'État, ont été occupés par une institution pénitentiaire française, la maison centrale de Clairvaux qui deviendra le plus grand bâtiment carcéral de France.

    La transformation d'abbayes en prisons au 19ème siècle était courante (Cf. l’abbaye du Mont-Saint-Michel, celle de Fontevraud, etc.) et était liée à la réforme du système pénal qui instituait une nouvelle peine, la privation de liberté instituée par Napoléon 1er en 1808. Les abbayes, avec leurs murs d'enceinte et leurs cellules, semblaient alors idéales. De plus, les populations locales trouvaient ainsi un substitut à la communauté religieuse qui leur avait procuré jusque-là une certaine aisance économique.

    Cet établissement qui fut autrefois un haut lieu de spiritualité a fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1981. Différentes parties de l'abbaye ont aussi bénéficié de protections supplémentaires aux monuments historiques : inscription en 1994 et 1997, classement en 1999. Le bâtiment des convers appartient au Ministère de la Culture depuis 2003. À ce titre, il est l'objet de restaurations depuis les années 1970, mais surtout entre 2003 et 2013.

    L’abbaye de Clairvaux a fêté ses 900 ans en 2015.

    Pour les admirateurs de beaux livres

    On peut toujours aller admirer la cathédrale de livres reconstituée à la Médiathèque du Grand Troyes. Ce fonds Clairvaux est la plus importante collection médiévale française. On peut notamment y admirer la Grande Bible de saint Bernard, en six tomes, terminée en 1151.

    La bibliothèque médiévale de Clairvaux est connue en particulier par un catalogue réalisé en 1472. Il en subsiste 1121 volumes manuscrits, dont 1021 sont conservés à la Médiathèque du Grand Troyes.

    Les archives et la Bibliothèque de Clairvaux ont mené une campagne de numérisation de l'ensemble des manuscrits.

    Le projet « Bibliothèque virtuelle de Clairvaux — 1472 » donne accès à l'ensemble des manuscrits subsistants de la bibliothèque médiévale de Clairvaux telle qu'elle était en 1472, via une bibliothèque numérique performante, destinée principalement aux chercheurs, et un site grand public. Ce dernier a été mis en ligne en juin 2015, lors de la commémoration des 900 ans de Clairvaux.

    La « Bibliothèque virtuelle de Clairvaux » permet la consultation des manuscrits intégralement numérisés en couleur, et propose des articles et dossiers d’auto-formation qui s’adressent principalement à un public d’étudiants et de chercheurs.


    Synthèse de recherches effectuées par les Frères Jean-Paul VS et André B.

    Chevaliers & Grands Officiers de l’Ordre de la Sainte-Croix de Jérusalem


    Sitographie :

    https://fr.aleteia.org/2020/08/19/la-surprenante-histoire-de-la-grande-bible-de-clairvaux/

    https://fr.aleteia.org/2016/05/11/labbaye-de-clairvaux-renait-en-3d/

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Bible_de_Clairvaux

    https://www.abbayedeclairvaux.com/presentation-de-clairvaux/histoire-de-clairvaux/

    https://projet.biblissima.fr/fr/appels-a-projets/projets-retenus/bibliotheque-virtuelle-clairvaux-1472

     

    Bibliographie :

    Jacques Verger & Jean Jolivet

    Le siècle de saint Bernard et Abélard

    Fayard-Mame, Paris, 1982

    Perrin, coll. « Tempus », 2006, pages 178 – 179

     

    Jean Leclercq

    Recueil d'études sur saint Bernard et ses écrits

    Editions di Storia e Letteratura, 1962, page 310

     


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  • L’abbaye de Clairvaux

    Quelques repères historiques

    • 1115 : fondation de l’abbaye par saint Bernard.
    • Fin du 12ème siècle : la bibliothèque de Clairvaux compte plus de 350 volumes et devient une des grandes bibliothèques d’Occident.
    • 1472 : sous l’abbatiat de Pierre de Virey, un catalogue recensant 1745 volumes est réalisé.
    • 1790-1795 : - nationalisation de la bibliothèque de Clairvaux, qui comprend 2 000 à 2 500 volumes manuscrits et 31 000 imprimés ; - transfert des collections à Troyes.
    • 1940 : début des travaux d’André Vernet, de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes sur la bibliothèque de Clairvaux.
    • 1979 : début d’une opération de catalogage scientifique de la bibliothèque de Clairvaux.
    • 2009 : inscription des 1150 manuscrits subsistants au registre Mémoire du Monde de l’Unesco.

    Naissance d’une abbaye

    L’abbaye de Clairvaux fut fondée en 1115 par Bernard de Fontaines qui la dirigea jusqu’à sa mort le 20 août 1153.

    Etienne Harding, abbé de Cîteaux, a confié à Bernard, alors âgé de vingt-cinq ans, la mission de créer une nouvelle abbaye. Bernard partit avec douze moines et s’installa dans le val d’Absinthe sur la rive gauche de l’Aube ; l’abbé Harding a porté son choix sur ce lieu car il appartenait à un cousin de la mère de Bernard.

    La « claire vallée » est un vallon isolé parcouru par une rivière ; les Cisterciens recherchaient les fonds de vallée pour des raisons d’ascèse et de travail.

    Vingt ans plus tard, pour accueillir des novices de plus en plus nombreux, il fallut édifier de nouveaux bâtiments.

    Bien vite, la troisième fille de Cîteaux devint un grand centre monastique de la Chrétienté, dont dépendaient à la fin du Moyen Âge quelques 530 autres abbayes fondées dans toute l’Europe.

    Dès la fondation de l’abbaye, le livre est omniprésent car aucune vie monastique n’est possible sans livres. Le minimum requis pour une fondation était de posséder les livres liturgiques ainsi que la Règle de saint Benoît.

    Il est permis de penser que Bernard et ses premiers compagnons apportèrent quelques autres volumes. Dans tous les cas, c’est l’activité du scriptorium de l’abbaye à partir des années 1140 qui fit rapidement de la bibliothèque de Clairvaux un lieu suffisamment riche pour retenir l’attention des lettrés en quête de textes difficiles à trouver.

    A la fin du 12ème siècle, la bibliothèque possédait un nombre de volumes se situant dans une fourchette comprise entre 300 et 350. Ce nombre plaçait Clairvaux largement en tête des autres bibliothèques cisterciennes, devant Pontigny (270 volumes), avant même Cîteaux (un peu plus de 200) : ainsi la fille avait dépassé la mère.

    La Bibliothèque de Clairvaux en 1472

    Avec 1450 manuscrits subsistants auxquels s’ajoutent quelques 400 incunables et imprimés du début du 16ème siècle, le fonds de Clairvaux est le premier fonds médiéval français ; la majeure partie est conservée au sein des collections de la Médiathèque de l’agglomération troyenne.

    Ce fonds a fait l’objet d’un travail d’inventaire poussé en 1472, à la demande du principal abbé de Clairvaux au 15ème siècle, Pierre de Virey.

    Le fonds de manuscrits de la bibliothèque est décrit dans un catalogue rédigé en 1472 par Pierre de Virey, abbé de Clairvaux, dont on conserve deux exemplaires (le ms. 2299 et le ms. 521). Ce catalogue recense 1790 volumes, dont 1115 sont précisément identifiés et localisés dans plusieurs bibliothèques européennes.

    La Médiathèque de l’Agglomération Troyenne est dépositaire de 1018 des volumes décrits dans le catalogue. 97 manuscrits sont par ailleurs conservés hors de Troyes.

    Comme c’était partout l’usage, les livres de la bibliothèque étaient dispersés dans plusieurs lieux à l’intérieur du monastère. Les livres liturgiques étaient à l’église ; au réfectoire on conservait ceux qui servaient aux lectures publiques pendant les repas ; le gros de la collection se trouvait dans le cloître, soit dans l’armarium (grande niche creusée dans un mur éventuellement doublée d’un coffrage en bois), soit dans la bibliothèque proprement dite (libraria).

    Le catalogue de 1472 précise qu’il y avait deux armoires à Clairvaux. La bibliothèque du cloître était une petite pièce contiguë à la sacristie comme le montre un plan datant de 1708.

    L’inventaire de 1472, un catalogue modèle

    C’est une chance de posséder pour la bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux un inventaire complet à la veille de l’entrée des imprimés dans les collections.
    Ce document, achevé en mai 1472, est à la fois un titre de propriété, un instrument pour la gestion de la bibliothèque et un catalogue méthodique, où les livres sont répartis en fonction de toutes les branches du savoir.

    Ce manuscrit de 140 feuillets couvert d’une écriture menue et abrégée décrit chaque manuscrit dans sa matérialité comme le serait un objet du trésor ; ce signalement devait permettre de l’identifier s’il était volé.

    L’élément essentiel de la description est le relevé des premiers mots du second feuillet et des derniers mots de l’avant-dernier. Ce procédé inauguré à la bibliothèque de Sorbonne au 13ème siècle était devenu courant au 15ème siècle, pour le grand bonheur des historiens. En effet, les cotes anciennes ayant souvent disparu, ces relevés sont le principal indice pour identifier les ouvrages décrits. Le rédacteur de l’inventaire signale également le format du volume, son aspect, voire l’écriture.

    Ce catalogue est aussi un outil de gestion pour la bibliothèque puisque tous les manuscrits y sont enregistrés sous leur cote (une lettre de A à Z, puis un chiffre de 1 à 90). Des cotes d’attente étaient même réservées en prévision des futures acquisitions.

    Construction intellectuelle réfléchie, l’ensemble des manuscrits sont répartis dans toutes les branches du savoir : de la Bible et ses commentaires jusqu’aux livres liturgiques en passant par l’énumération des disciplines universitaires. Le catalogue est hiérarchisé : chacune des sections comporte des subdivisions ; il comporte également un système de renvois et constitue en cela une véritable aide au lecteur. Il apporte à la fois des informations sur la répartition des livres (entre les deux armoires et la bibliothèque) dans le monastère et sur leur provenance.

    Cet instrument extrêmement précieux représente également un témoignage inégalé de l’effort d’inventaire qu’entreprirent les cisterciens dans leur ensemble. Clairvaux participe d’un mouvement ; ainsi en 1480, un inventaire des livres de l’abbaye de Cîteaux est réalisé ; la bibliothèque de l’abbaye comprenait alors 1200 manuscrits (volumes liturgiques inclus).

    Un fonds universel, unique par sa cohérence et son ampleur

    Le développement de la bibliothèque de l’abbaye connut plusieurs phases tout au long du Moyen Age :

    1. Jusqu’au milieu du 13ème siècle, le scriptorium fournit la majeure partie des manuscrits ; la bibliothèque s’enrichit à un rythme très élevé conformément aux ambitions des abbés. Elle bénéficia également de l’attractivité de l’abbaye à travers de nombreuses donations.

    2. Jusqu’au milieu du 14ème siècle, alors que les bibliothèques d’abbaye entraient en sommeil, Clairvaux continua d’enrichir sa collection grâce à ses liens avec l’université de Paris, notamment par l’activité d’enseignement du collège Saint-Bernard, remarquable outil de formation des cisterciens. Ce dernier permit d’accroître notablement la bibliothèque par de nombreux opuscules universitaires. Les fonds furent complétés par de nouvelles donations.

    3. Au 15ème siècle, les abbés profondément marqués par les débuts de l’Humanisme, redonnèrent à la bibliothèque une place centrale dans la vie de l’abbaye. Pierre de Virey consacra son abbatiat à revisiter la bibliothèque et à lui donner un nouvel essor.

    Un fonds encyclopédique et universel

    La bibliothèque abritait un fonds très vaste recouvrant tous les champs du savoir médiéval. Malgré une prédilection pour la Bible, et la théologie, les autres disciplines étaient largement présentes. Il s’y trouve de nombreux textes d’histoire, de philosophie, de droit civil et canon, de littérature, mais également des ouvrages de sciences, de mathématique et de médecine.

    Un fonds cohérent et unique

    La cohérence remarquable de la bibliothèque de Clairvaux s’explique par la durée très courte qui suffit aux moines pour produire un grand nombre de ses manuscrits. En effet, le fonds de manuscrits de cette bibliothèque ne fut pas formé d’ouvrages de provenances hétérogènes, comme c’est le plus souvent le cas au Moyen Âge. Sur l’ensemble des manuscrits mentionnés dans le catalogue de Pierre de Virey, seule une dizaine remonte à une époque antérieure à la fondation de l’abbaye. C’est l’activité du scriptorium de Clairvaux qui fournit les manuscrits jusqu’au milieu du 13ème siècle. Elle se poursuit de manière plus limitée jusqu’à la fin du 15ème siècle, sous l’abbatiat de Pierre de Virey ; ainsi, Jean de Voivre copie en 1474 le De eruditione liberorum d’Eneas Silvius Piccolomini ou encore le De consolatione Theologie de Jean Gerson en 1476.

    Un fonds d’une ampleur exceptionnelle

    Le fonds de manuscrits de Clairvaux constitue aussi l’une des bibliothèques médiévales monastiques les plus volumineuses de l’Occident chrétien. Au sein de l’ordre cistercien, la bibliothèque de Clairvaux dépassait largement celle de l’abbaye mère, Cîteaux, à la fin du Moyen Age.

    Divers indices, notamment le nombre de manuscrits subsistants, laissent penser que le seuil des 1000 volumes était franchi au milieu du 14ème siècle. Seules à cette époque quelques bibliothèques exceptionnelles, comme celle du collège de Sorbonne à Paris ou celle des papes à Avignon, dépassaient ce chiffre. La bibliothèque de Clairvaux occupait ainsi une place toute particulière en cette fin du 15ème siècle.

    Une bibliothèque exemplaire, reflet du développement du monachisme et des premiers temps de l’Université

    Les textes qui furent rassemblés dans la bibliothèque de Clairvaux sont le reflet de l’évolution des savoirs tout au long du Moyen Âge. Ils illustrent le rôle que jouèrent les grands monastères dans la transmission des textes de l’Antiquité gréco-latine et dans la spiritualité et la pensée religieuse. Les textes rassemblés à Clairvaux font revivre la quête et les débats intenses qui animèrent la vie intellectuelle du début du 12ème au milieu du 14ème siècle.

    La bibliothèque de Clairvaux fut d’abord conçue pour accompagner le cheminement spirituel des moines. Les abbés s’évertuèrent à rassembler les textes patristiques et exégétiques. Clairvaux fut ainsi un centre monastique exemplaire qui servit de modèle aux autres établissements cisterciens ; il influença et renouvela profondément le monachisme médiéval. La bibliothèque, qui comptait déjà à la fin du 12ème siècle 350 volumes, fut l’un des instruments les plus importants du rayonnement de l’abbaye.

    Dans la première moitié du 13ème siècle, Clairvaux éprouva un fort intérêt pour les débats intellectuels de l’Université. En fondant à Paris le collège Saint-Bernard en 1245, qui fut reconnu comme studium par l’Université en 1256, l’abbé Étienne de Lexington permit à Clairvaux de devenir un membre à part entière de l’Université de Paris. Le collège Saint-Bernard fit bénéficier l’ensemble de l’ordre de Cîteaux des progrès et des innovations intellectuelles de l’Université (le catalogue de Pierre de Virey comprend 144 manuscrits relevant des « libri speculativae theologiae », reflets des études universitaires des années 1230 – 1330).

    À l’origine, Bernard de Clairvaux, une personnalité qui rayonna sur l’Occident chrétien médiéval

    « Mais plus il devient faible et languissant par les infirmités de son corps, plus il devient fort et vigoureux par la grâce qui anime son esprit, ne cessant jamais de faire des choses dignes de mémoire, et couronnant toujours ses actions qui sont très grandes par d’autres encore plus grandes, qui méritent d’autant plus qu’on les rende publiques et connues en les écrivant, que lui les tient secrètes et cachées en les taisant. »

    C’est ainsi que Guillaume de Saint Thierry fait ses adieux à Bernard de Clairvaux dans la Première Vie de Saint Bernard qu’il rédigea dans la seconde moitié du 12ème siècle.

    Bernard de Clairvaux (1090 – 1153) est bien le personnage le plus célèbre de l’ordre de Cîteaux, auquel il donna toute son ampleur ; issu de l’aristocratie bourguignonne, il fut l’un des hommes les plus importants du 12ème siècle. Premier abbé du monastère de Clairvaux, Bernard était un écrivain fécond. Il laisse une œuvre riche de plusieurs traités, recueils de sermons et d’une correspondance très étoffée.

    Saint Bernard joua un double rôle ; son impulsion fondatrice permit à Clairvaux d’essaimer rapidement ; à la fin du 12ème siècle, l’abbaye ne comptait pas moins de 170 abbayes filles – des abbayes fondées par des moines issus de Clairvaux et des abbayes indépendantes qui s’étaient mise dans la dépendance de Clairvaux.

    La Communauté de l’Agglomération Troyenne a déposé une demande de labellisation pour cet ensemble documentaire comprenant 1118 volumes auprès de l’Unesco en 2008.

    Il fut également mêlé à toutes les grandes affaires ecclésiastiques de son temps, entre règlement d’élections papales, sauvegarde de l’orthodoxie, prédication de la deuxième croisade, interventions politiques et missions diplomatiques. Au-delà du monachisme, saint Bernard voulait contribuer à la réforme de la chrétienté toute entière.

    Sa théologie mystique, élaborée dans le creuset du monachisme, influença profondément toute la pensée chrétienne. La bibliothèque de l’abbaye est donc à l’image de son fondateur, personnalité la plus influente du 12ème siècle.

    Il fut canonisé en 1174.

    Le style monochrome, représentatif de la pensée et de l’art cisterciens

    Les conceptions esthétiques de Bernard de Clairvaux, emblématiques de l’idéal cistercien, furent décisives dans la définition de l’identité artistique de l’ordre. Il fut l’auteur de règles concernant l’ornementation des manuscrits et fit de Clairvaux un foyer de rayonnement artistique.

    Ainsi, le style monochrome, né à Clairvaux, apparut dans les années 1140 ; il se caractérise par l’usage exclusif de lettres peintes d’une seule couleur en camaïeu, ornées seulement de motifs géométriques ou végétaux.

    Ce style décoratif fut ensuite adopté par l’ensemble de l’ordre cistercien et normalisé par le Chapitre général lors de la « seconde » codification cistercienne, approuvée par le pape Eugène III en 1152. L’article LXXX de ces Statuts est ainsi formulé : « Litterae unius coloris fiant et non depictae » ; la traduction la plus plausible de cet article est la suivante : « les lettres seront d’une seule couleur et ne seront pas historiées. » L’usage de l’or était également proscrit.

    Le style monochrome, ainsi établi, régna dans les manuscrits cisterciens pendant deux générations.

    Au-delà de ces règles ornementales, Bernard de Clairvaux transmit à l’ordre de Cîteaux des conceptions artistiques et architecturales qui marquent encore aujourd’hui le paysage. Georges Duby – le grand historien du Moyen Âge – en comprit toute l’importance : « Ce que saint Bernard avait bâti était une épure, le modèle de la cathédrale, le modèle de l’atelier, d’un territoire domestiqué. »

    Conclusion

    La bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux en 1472 représente à n’en pas douter un ensemble remarquable et d’une richesse inégalée.

    Le catalogue de 1472 fut rédigé à un moment crucial dans son histoire. La fin du Moyen Age a vu se développer les bibliothèques liées à l’Université et, également, se constituer un marché du livre manuscrit, avec des grands libraires employant copistes et enlumineurs ; les bibliothèques de monastères, si importantes au 12ème siècle, se sont progressivement sclérosées et ont dépéri. La bibliothèque de Clairvaux, elle, a évité cet écueil grâce à ses liens avec le monde universitaire et les débuts de l’Humanisme.

    L’apparition de l’imprimerie augmenta prodigieusement la production de livres et permit à des collections très importantes de se constituer en peu d’années.

    Si le catalogue de 1472 ne cite aucun livre imprimé, ceux-ci sont entrés dans la bibliothèque au moment où est rédigé le répertoire de Mathurin Cangey en 1520. Celui-ci signale 2550 volumes (manuscrits et imprimés) – et il ne couvre pas la totalité des collections. Il montre surtout que la bibliothèque a passé le cap de la nouvelle technologie.

    On peut admirer cette capacité à évoluer ; n’oublions pas enfin que le noyau de la collection – les manuscrits copiés au scriptorium de l’abbaye au 12ème siècle – témoigne directement de l’importance qu’eurent la pensée et l’action de saint Bernard.

    La Bibliothèque de Clairvaux

    • Création •

    L’abbaye de Clairvaux a été fondée par saint Bernard en 1115. En moins d’un siècle elle a constitué une bibliothèque très riche, composée principalement de manuscrits copiés et enluminés par les moines de Clairvaux.

    • Expansion •

    La fin du Moyen Âge est marquée par le développement des universités. Clairvaux est étroitement liée à l’Université de Paris, la plus importante de toutes. Les nombreux manuscrits parisiens de théologie, de droit, de philosophie qui arrivent à Clairvaux font de sa bibliothèque une des plus riches d’Occident à la fin du Moyen Âge.

    • Continuités •

    Préservée pendant la Révolution française, la bibliothèque de Clairvaux est transportée à Troyes où elle est encore conservée aujourd’hui. Les opérations de numérisation la rendent désormais accessible à tous.

     

    La Bibliothèque virtuelle de Clairvaux

    La bibliothèque médiévale de Clairvaux a été inscrite au registre « Mémoire du monde » le 31 juillet 2009 puis a été reconstituée sur une plateforme numérique unique, sous le nom de Bibliothèque Virtuelle de Clairvaux (BVC). 

    Le site www.bibliotheque-virtuelle-clairvaux.com a été inauguré le 13 octobre 2015, à la Bibliothèque nationale de France (BnF).

    Pour la Médiathèque du Grand Troyes, ce projet remarquable s’est aussi révélé l’opportunité d’établir de nouveaux partenariats avec les différentes bibliothèques conservant une partie de la collection à travers l’Europe.

    Cette bibliothèque virtuelle donne un accès en ligne gratuit à la totalité du fonds médiéval de l’ancienne abbaye cistercienne, soit 1 150 manuscrits dont près d’un millier est conservé au sein de la Médiathèque du Grand Troyes.

    Le reste est préservé dans plusieurs bibliothèques prestigieuses européennes :

    la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier (70),

    à la Bibliothèque nationale de France (17),

    à la Biblioteca Medicea Laurenziana à Florence (4),

    à la British Library à Londres (2),

    à la Bibliothèque nationale de Hongrie à Budapest (1),

    à la Bibliothèque municipale de Mons (1),

    à la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris (1)

    ainsi qu’à la Bibliothèque municipale de Laon (1).

    Lancée à l’occasion des 900 ans de l’abbaye de Clairvaux, la BVC permet de consulter cette collection exceptionnelle, qui contient notamment la Grande Bible de Clairvaux, chef d’œuvre de l’art du livre cistercien (12ème siècle) et les Lettres d’Héloïse et Abélard (copiées vers 1500 par le bibliothécaire de Clairvaux). La Bibliothèque virtuelle de Clairvaux intègre également des feuilletoires, lesquels donnent l’opportunité de tourner les pages des manuscrits et de zoomer.

    N.d.l.r. : Le feuilletoire interactif est une interface permettant le visionnage de documents numériques, tout en conservant une expérience intuitive proche du feuilletage d’un document papier. Il permet d’envisager la réalisation de recueils de divers documents dématérialisés, d’en tourner les pages, de se laisser surprendre, de zoomer sur des détails.

    Ce dispositif technique s’appuie sur une sorte de tablette XXL permettant la manipulation d’un feuilletoire numérique. Les pages de l’album sont feuilletées de façon digitale, avec l’index, procurant une sensation familière tout en s’appuyant sur un procédé numérique.

    Ce site est le fruit de 6 ans de travail minutieux mené par la Médiathèque du Grand Troyes, avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, l’Equipex Biblissima et l’Agence nationale de la Recherche. La Bibliothèque nationale de France a, quant à elle, apporté son expertise et son concours en matière de numérisation. La création de la BVC s’inscrit en outre dans un partenariat avec l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, qui travaille depuis plusieurs décennies sur la bibliothèque de Clairvaux.

    Le classement par l’Unesco reconnaît l’intérêt international et le caractère universel exceptionnel du fonds conservé.

    Un site ludique

    Plusieurs contenus pédagogiques et ludiques portant sur le manuscrit, de son origine à nos jours, sont proposés sur la plateforme BVC. Accessibles aux enfants et adultes, ces « ateliers thématiques » permettent, par exemple, de s’informer grâce à des questionnaires à choix multiples très graphiques sur la manière dont travaillaient copistes et enlumineurs. Un jeu sur l’univers des manuscrits (jeu d’enquête avec des objets à retrouver dans une scène donnée) est également disponible sur la page Facebook de la BVC.

    Sujet proposé par notre Frère Jean-Paul V.S.

    Mise en page et recherches complémentaires par le Frère André B.

    Grand Chancelier Prieural


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  • Présentation d’ouvrages à propos de Bernard de Clairvaux

    Mort il y a un peu plus de 850 ans, Bernard de Clairvaux (1091 – 1153) est de ces personnages à ce point complexes qu'ils en deviennent paralysants. Y compris pour les historiens. Issu d'une famille de l'aristocratie, premier abbé de Clairvaux, il est, d'abord, la figure de proue du prodigieux essor des cisterciens, ces « moines blancs » qui ont rénové en profondeur – et durablement – la vie religieuse de l'Occident médiéval.

    Encore fallait-il jauger le poids réel d'un génie aux facettes innombrables en le replaçant au cœur d'un siècle lui aussi complexe qui aura connu un schisme dévastateur et des mutations qui touchent à tous les aspects de la vie de l'Orient et de l'Occident. Celui qui s'est dit « la chimère de son siècle » a initié une croisade et théorisé la « guerre sainte », a mis la main à tout ce qui a pu agiter la vie religieuse, politique, intellectuelle ou artistique d'un moment de l'Histoire entre tous fécond.

    Moine engagé aux foucades redoutées des papes comme des princes, brutal dès lors qu'il s'engage – pas toujours à bon escient, l' « affaire Abélard » en est une illustration caricaturale – Bernard de Clairvaux est aussi un prêcheur formidable, un écrivain de haute volée, un ascète exigeant et un mystique parmi les plus inspirés.

    Un demi-siècle et plus de savantes recherches bernardines intenses permettent d'évaluer à nouveaux frais la personnalité la plus charismatique et la plus controversée du premier 12ème siècle, tout comme l'exacte nature des impulsions d'un homme tout entier féodal qui, souvent hors du cloître, a pesé sur son temps davantage que quiconque.

    1. Connaisseur sans pareil du 12ème siècle et écrivain de grande race, Pierre Aubé relève avec panache un défi difficile et comble brillamment une lacune dans la galerie des portraits du Moyen Age européen.

    Pierre Aubé

    Bernard de Clairvaux 

    Editions Fayard, 2003

    Pierre Aubé nous livre ici, une biographie passionnante sur le premier abbé de Clairvaux.

    L'impact de saint Bernard dans cette première moitié du douzième siècle en occident fut si considérable qu'il paraît inconcevable, pour ce siècle, de ne pas étudier cette grande figure au même titre, par exemple, que les souverains qui lui furent contemporains. La personnalité de Bernard de Fontaine devenu abbé, séduit peu : son intransigeance, son absence de doute en toutes choses, les perfidies dont il usa sans honte et sans mesure pour faire triompher ses convictions qu'il croyait justes sans doute, ternissent l'image de l'abbé de Clairvaux et le rendent, au final, avec notre regard contemporain, bien peu sympathique.

    L'importance du personnage avec l'influence prépondérante qu'il eut sur son temps en bien des domaines, l'autorité morale sur l'occident dont il jouit, supérieure bien souvent à celle du souverain pontife lui-même, sont merveilleusement bien restituées dans cet ouvrage.

    Rien n'y manque. Le schisme du moment, celui d'Anaclet, sur lequel Pierre Aubé nous donne des éclaircissements précieux avec, bien sûr, le rôle déterminant et peut être malheureux qu'eût saint Bernard en cette affaire; Les rôles « politiques » que St Bernard joua ponctuellement aussi bien vis à vis du St Empire, du royaume de France que du royaume de Jérusalem en promouvant la deuxième croisade; son influence, variable, en cour de Rome ; les tensions qu'il créa entre les deux très grands ordres que furent Cluny et Cîteaux...

    L'Ordre de Cîteaux qui perdra bien vite son âme originelle, et, ironie, tombera dans les mêmes travers, peu ou prou, que ceux tant décriés par le grand abbé à l'encontre de Cluny, dès que Bernard s'éteindra. En fait, à sa mort, Cîteaux changea tout simplement de nature, en devenant un autre ordre, en abandonnant une partie des idéaux et principes qui le régissaient à ses débuts, transformation que St Bernard empêcha de toutes ses forces durant sa vie.

    Pierre Aubé, médiéviste, professeur à Rouen pendant trente ans, a publié des ouvrages constamment réédités et traduits en plusieurs langues Baudouin IV de Jérusalem, Les Empires normands d'Orient, Jérusalem 1099, Roger II de Sicile, un surprenant Eloge du mouton et, chez Fayard, des biographies de Godefroy de Bouillon et de Thomas Becket.

     

    2. Georges Duby (1919-1996), historien français, est notamment l'auteur, dans la collection « Champs », de L'Economie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval (1977), L'Europe au Moyen Age. Art roman, art gothique (1985), Hommes et structures du Moyen Age (1888) et Mâle Moyen Age. De l'amour et autres essais (1990).

    Georges Duby

    Saint Bernard : L'art cistercien 

    Saint Bernard n'a pas fondé l'ordre cistercien, mais il a fait son succès. Pendant les deux derniers tiers du 12ème siècle, à travers l'Europe entière, va s'édifier le grand bâtiment, le vaste chantier issu de Cîteaux. Et saint Bernard en est bien le patron, le maître d'ouvrage dont la parole a gouverné, comme le reste, l'art. Parce que cet art est inséparable d'une morale, qu'il incarnait.

    Mais si la parole de saint Bernard eut cette force de persuasion, si la congrégation qu'il animait put édifier ce qui voulait être la représentation visible d'une éthique et si cet édifice exerça tant d'influence sur la culture européenne, c'est que le siècle attendait cette parole, cette exigence morale, de rigueur, de renoncement et de dépassement. Car si la manière cistercienne de construire fut suscitée par l'enseignement de saint Bernard, elle le fut aussi par tout l'élan du 12ème siècle.

    Il ne s'agit pas précisément de l'histoire de saint Bernard, mais de l'état d'esprit de l'époque. Comment les catégories de la population ressentaient la vie sociale, mais surtout la conscience spirituelle.

    On y découvre les droits mais surtout les devoirs de chacun et particulièrement les devoirs des seigneurs envers l'église. On comprend comment le clergé et particulièrement les monastères se sont trouvés richement pourvus en biens immobiliers. La profonde culture de Duby y apparait comme d'ailleurs dans ses autres livres.

     

    3. Marie-Madeleine Davy, l'une des figures les plus originales de la pensée française au 20ème siècle, a été l'initiatrice de toute une génération à qui elle a fait découvrir, entre autres, la spiritualité cistercienne.

    Marie-Madeleine Davy

    Bernard de Clairvaux

    Collection : Spiritualités vivantes - Livre de Poche

    Editions Albin Michel, 2001

    Il s'agit d'un ouvrage ardu qui fera découvrir les rapports de Bernard de Clairvaux d'une part avec les religieux, les nobles, et les papes et qui nous éclairera d'autre part sur sa démarche intellectuelle et ses rapports avec Dieu. Bernard de Clairvaux, n'est pas seulement un mystique mais aussi un homme engagé: un chevalier de Dieu.

    Ouvrage intéressant si l'on sait qu'à l'époque (13ème siècle), les grands pays européens étaient soumis à une crise identitaire. Bernard de Clairvaux, au-delà du mysticisme et de sa rigueur, repositionne l'église en affirmant la papauté de Rome et non d'Avignon. Ces différents aspects sont abordés dans cet ouvrage fort intéressant qui nécessite un peu de connaissances pour être apprécié.

    Informations glanées par le Frère André B.

    Grand Chancelier Prieural


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  • Baigent Michaël & Leigh Richard

    Des Templiers aux Francs-maçons : la transmission du mystère

    Editions du Rocher, 2005 ou Editions  J’ai lu, Paris, 2009

    En 1978, Michel Baigent et Richard Leigh découvrent dans les Highlands, en Écosse, un grand nombre de - tombes de Templiers. Une conclusion s'impose à leur esprit, à rebours des hypothèses historiques : certains membres de l'ordre auraient survécu aux persécutions décidées par Philippe le Bel et l'Inquisition. Commence alors une enquête aussi captivante qu'un roman policier qui conduit Michael Baigent et Richard Leigh jusqu'aux origines de la Franc-maçonnerie.

    Au 13ème siècle, les chevaliers du Temple cherchèrent protection auprès du roi d'Écosse, Robert Bruce, excommunié par l'Eglise. Dans ce pays du Nord de l'Europe, gardien de la civilisation celtique, ils perpétuèrent en secret les traditions templières transmises au fil des générations par la noblesse. De cet héritage est issue la franc-maçonnerie. Dépositaire des rites et des mystères de l'ordre, nourrie par les courants de pensée européens, la franc-maçonnerie contribuera à forger au 17ème siècle et au 18ème siècle les valeurs progressistes et tolérantes de la philosophie des Lumières. Elle affermira la cohésion de la société anglaise, lui permettant d'éviter un conflit aussi sanglant que la Révolution française. Elle influera de manière décisive sur la formation des États-Unis d'Amérique, en lesquels elle voyait la concrétisation de son idéal : « la république maçonnique ». Riches d'enseignements sur les étonnantes réalisations des chevaliers, voici un livre remarquablement documenté qui éclaire sous un jour différent la genèse et l'évolution de la franc-maçonnerie. Faisant la part du mythe et de la réalité, il situe dans une plus vaste perspective la maçonnerie contemporaine.

     

    Bordonove, Georges
    Les Templiers au 13ème siècle

    Paris, Editions Fayard, 1964 ou Editions Marabout, Collection Université, Mu N° 292, 1992

    Au-delà des légendes, de l'hagiographie ou de la calomnie, Georges Bordonove trace un portrait en profondeur des Templiers au 13e siècle, qui vit la fin du royaume latin de Jérusalem et des Croisades.   

    Analysant la Règle du Temple en ses différentes versions successives, puisant dans l'histoire de l'Ordre les exemples les plus significatifs, il décrit, à travers la carrière d'un templier type, la vie quotidienne dans les commanderies d'Occident et d'Orient.

    L'auteur montre quelles étaient les attributions des dignitaires et leur mode d'élection. Il donne ainsi un schéma complet de l'organisation et des activités templières : agricoles, bancaires, maritimes, religieuses et militaires. Ce livre offre un tableau vivant de ce que furent réellement ces dons Quichottes de la foi, acharnés à défendre l'honneur du Christ.

     

    Bordonove, Georges
    La tragédie des Templiers

    Editions Pygmalion, 2002

    Lorsque Philippe le Bel fit arrêter les Templiers en 1307, l’Histoire tournait une page : les temps modernes, illustrant le triomphe du temporel sur le spirituel, commençaient.

    L’ordre militaire le plus prestigieux de la chrétienté, qui avait défendu le royaume de Jérusalem pendant près de deux siècles au prix de très lourds sacrifices, était sur le point d’être définitivement abattu par le roi de France. Leur arrestation massive, minutieusement préparée, fut une gigantesque opération policière : elle stupéfia l’opinion, pris de court le pape Clément V, accabla l’honnête grand Maître de l’Ordre, Jacques de Molay.

    S’ensuivit une parodie de justice orchestrée par l’inquisition : accusations mensongères, lavages de cerveaux, séances de tortures savamment graduées. Lâchetés et actes d’héroïsme, trahisons et coups de théâtre se succédèrent jusqu’à la suppression du Temple et la mort sur le bûcher de Jacques de Molay en 1314. C’est ce mécanisme diabolique que Georges Bordonove a mis à plat avec son talent de narrateur.

    Démontrant l’indigne falsification des charges pesant sur les inculpés, il laisse la vérité s’imposer d’elle-même qui plaide en faveur des victimes de la tragédie.

     

    Charpentier John

    Les Grands Templiers

    Chronique de la Cathédrale de Chartres au 13ème siècle

    Editions Fasquelles, Paris, 1935

    Plan de l’ouvrage :

    La fondation de l'Ordre ; La règle ; Réception et discipline ; L'épopée.

    Puissance de l'Ordre ; La machination de l'Ordre ; Le procès.

    L'influence de l'Islam ; Hérésie ; L'enseignement intérieur du Temple ; Les continuateurs des Templiers. Pièces justificatives.

    Annexe : Carte : La Terre Sainte au temps des Croisades ; Résumé de la Règle française de l'Ordre du Temple de 1140 ; Principales sources.

      

    Charpentier John

    Les mystères templiers

    Robert Laffont, Paris, 1967 ou France Loisirs, Paris, 1993

    Il existe, entre Seine et Aube, un massif forestier au nom inattendu de « Forêt d'Orient », qu'entoure une ceinture de fermes portant les marques des mêmes constructeurs. C'est là que naquit, au début du 12ème siècle, le mystérieux, puissant, orgueilleux Ordre du Temple, dont Michelet a dit que la chute fut le plus grand cataclysme de l'Occident. Héritier de la révélation christique, du savoir égyptien et grec, de la tradition celtique, cet Ordre allait, pendant deux siècles, déposer les germes de ce qui aurait pu être la plus extraordinaire civilisation du monde moderne.
    Par quels moyens techniques, avec quelles ressources financières est-il parvenu en quelques années à faire se dresser, à travers toute l'Europe chrétienne, les flèches de centaines de cathédrales ? À cette question, comme à tant d'autres tout aussi intrigantes, répond dans ce nouveau livre de John Charpentier.

    Avec lui, nous accompagnons en Terre Sainte les neuf Chevaliers qui avaient mission de retrouver l'Arche d'Alliance et les Tables de la Loi ; nous assistons à la création de ces premiers établissements agricoles, de ces premières hôtelleries, de ces premières banques que furent les Commanderies ; nous voyons partir de La Rochelle les vaisseaux qui, bien avant Christophe Colomb, allaient aborder en Amérique... Secrètes et surprenantes missions auxquelles les bûchers de l'Inquisition devaient mettre fin. Pour toujours ?

      

    Charpentier John

    L’ordre des Templiers

    Paris, La Colombe, 1944 ou Editions Tallandier, 1983 ou 1987 ou 1997

    Bien malgré eux, les Templiers ont nourri depuis sept siècles les fantasmes des auteurs de tout genre. Rares sont les écrivains qui ont abordé l'ordre du Temple en véritables historiens. John Charpentier est de ceux-là. Loin des élucubrations habituelles, il rend intelligible l'histoire de la Milice des pauvres chevaliers du Christ, de sa création à Jérusalem en 1119 à sa dissolution en 1312. Il nous fait bien sûr revivre le quotidien de ces soldats de Dieu, engagés dans la guerre sainte, des sables de l'Orient aux marches ibériques. Il suit pas à pas le procès des moines soldats, concluant, au terme d'un réexamen complet des textes, en faveur des moines soldats. Hérésie ? Aucune trace, sinon une vision du monde plus large et plus haute que celle du temps. Débauche ? Calomnie pure et simple. Alors apparaît la vérité crue : l'ambition d'un roi voulant asseoir son autorité et humilier la papauté... Quant au trésor du Temple...

      

    Chopitel Jean & Gobry Christiane

    Les deux saint Jean et la chevalerie templière

    Editions Le Mercure dauphinois, Grenoble, 2000

    Les deux Saint-Jean sont descendants de David, premier chevalier du monde judéo-chrétien et vainqueur de Goliath. Ils sont, à ce titre, chevaliers.

    Dans son Apocalypse, l’Évangéliste apparaît d’ailleurs comme le chevalier parfait, voué à la défense de la Vérité et de la Justice.

    L'idéal des fondateurs de la chevalerie templière au Moyen Âge reposait sur le principe de la chevalerie immémoriale. Aussi se considéraient-ils comme responsables de leur temple intérieur bien plus que gardiens du Temple et de la Terre Sainte.

    Leur consécration aux deux saint Jean témoigne de la qualité de leur aspiration, qu’une filiation de chevaliers d’origines et de noms divers continue à transmettre et à défendre sans relâche.

      

    Cousin Antoine

    Ombres et Lumières templières

    Editions Bussière, Paris, 2007

    Des centaines de livres ont été écrits sur l’Ordre sans jamais éteindre le sujet tant il est vaste, fascinant et infini… des livres allant de l’irritante, et pourtant fascinante, réalité des faits jusqu’aux hypothèses les plus grotesques. Tout n’a pourtant pas été dit, loin s’en faut, puisque nous avons le plaisir de découvrir un ouvrage qui nous semble innovant en matière templière.

    Cet auteur nous propose, au fil de son exposé, tout d’abord un rappel de la naissance de l’Ordre, de ses circonstances dans un contexte social des plus mouvants et incertains au moment de l’aventure des grandes croisades. C’est ensuite la mise en place de leur règle à l’issu de neuf ans passés obscurément dans des missions… dont ils ne laissèrent rien filtrer. Antoine Cousin nous explique les plus hautes autorités religieuses qui président à la naissance, et la règle, de l’ordre qui prend son essor pour une odyssée de plus d’un siècle et qu’aucun autre ordre n’entreprit ou n’entreprendra jamais après lui.

    Puis, l’ouvrage nous entraîne en Palestine où l’ordre inscrit son nom en lettres d’abnégation, de sacrifices guerriers comme nul autre pareil, buvant la coupe jusqu’à la lie, aux moments désastreux de l’issue de la dernière croisade, en combattant jusqu’à la mort sur les derniers chicots des remparts de St Jean d’Acre.
    Nous suivons, ensuite l’épineux problème de savoir si les templiers possédaient la boussole et s’ils financèrent, ou non, les gigantesques chantiers consacrés aux grandes cathédrales de l’époque…

    A la cinquième partie de ce livre l’auteur nous invite à ce voyage dans les superbes méandres de l’architecture sacrée que l’ordre ne manque pas d’utiliser dans ses constructions, tout autant que les arcanes de la dualité, la trinité (éléments ésotériques si chers à l’ordre) et d’autres symbolismes incontournables, mais peu approchés habituellement sur ce thème.

    Cet ouvrage autant historique qu’initiatique expose les raisons profondes qui ont présidé à la création de cette singulière milice templière et propose de nouvelles pistes de réflexions quant à son aventure.

    Grand voyageur, attentif, au-delà des différences, à l’aspect syncrétique des cultures, l’auteur signale combien l’expansion géographique de cet ésotérisme, au carrefour de diverses civilisations, a renouvelé les symboles occultes. En effet nous entrons, avec Antoine Cousin, dans des domaines difficiles - tels le sens ésotérique du chiffre huit, de la croix de l’ordre - allant jusqu’à l’approche de l’Art Royal, les diverses facettes de la quête du Graal, les cathédrales, l’alchimie, les Mérelles de Compostelle, les croix templières, Equerre et Compas des Francs-maçons, autant de jalons de l'énigme templière que cet ouvrage éclaire d'un jour nouveau en prêtant une dimension scientifique et mystique à cette mystérieuse confrérie.

    Ce magistral ouvrage se termine sur des annexes présentant à la fois, la table d’émeraude d’Hermès le Trismégiste, les « systèmes en boucles » comme la lumière artificielle et les tracés euclidiens de la quadrature du cercle.

     

    Daillez Laurent

    Les Templiers, ces inconnus

    Editions France Loisirs, 1976

    Librairie académique Perrin, coll. « Présences de l'histoire », Paris, 1977 ou 1998

    Parmi les multiples ouvrages consacrés aux Templiers, celui de Laurent Dailliez est devenu un « classique ». L'histoire de l'ordre des Templiers a souvent été déformée ou obscurcie, depuis bientôt sept siècles, par le tissu de secrets, de mystères et de légendes dont tant d'auteurs l'ont enrobée, et au premier chef par les prétextes (hérésie, idolâtrie, sodomie) dont usa Philippe le Bel, avec la complicité du pape Clément V et des inquisiteurs, pour obtenir, au terme de sept ans de procès (1307-1314), la dissolution de la congrégation et la mort de tous ceux qui avaient refusé d'avouer leur appartenance à cet l'ordre.

    Laurent Dailliez a examiné et confronté quelque 14 500 documents d'origine pour restituer avec précision, clarté, rectitude, sans aucun parti pris, la véritable histoire de deux siècles de vie de ce prestigieux ordre religieux de chevalerie.

     

    Delclos Marie & Caradeau Jean-Luc

    Histoire de l’Ordre du Temple

    Editions Trajectoire, Paris, 2011

    C'est un travail historique considérable, inédit et original que les auteurs ont effectué sur l'énigmatique Ordre du Temple. Si l'on connaît généralement les Templiers comme moines soldats et bâtisseurs de forteresses, peu savent qu'ils furent les inventeurs de la lettre de change, les détenteurs de la première Marine de l'époque, les possesseurs de biens immobiliers considérables…

    « L'histoire de l'Ordre du Temple » est un texte haletant, qui comporte des analyses réellement novatrices, appuyées sur des documents incontestables. Pas à pas, l'élaboration de l'Ordre du Temple est décortiquée, depuis la victoire de Charles Martel à Poitiers, en passant par la querelle des deux pouvoirs rivaux, celui du pape et de l'empereur. Fort bien décrite, la première croisade débouche sur la fondation du royaume de Jérusalem et la création de la Milice des pauvres Chevaliers du Christ en 1119.

    Des documents essentiels viennent compléter cette étude : la liste des grands maîtres de l'Ordre, les implantations du Temple à Paris et ailleurs, ainsi qu'une chronologie des croisades.

    Extrait de la table des matières :

    PREMIÈRE PARTIE : une vision de l'histoire : Les racines carolingiennes - La chevalerie et la paix de Dieu - La première croisade et le Royaume Franc de Jérusalem - Neuf chevaliers...

    SECONDE PARTIE : Esotérisme, mystères et légendes : Le contexte - La question de l'Arche de YHVH - La malédiction du 18 mars - Les mystères des graffitis - Les templiers en Amérique - Le Trésor du Temple...

    TROISIÈME PARTIE : Le Temple est mort, vive le Temple - Le Temple et la Franc-maçonnerie...

     

    Delclos Marie & Caradeau Jean-Luc

    L’Ordre du Temple

    Collection « Les mystères de l’histoire »

    Editions Trajectoire, Paris, 2005

    C’est un travail considérable et original que les auteurs ont effectué, en véritables historiens, sur l’énigmatique Ordre du Temple. Plusieurs aspects très rarement abordés sont ici développés. Si l’on connaît généralement les Templiers comme moines soldats et bâtisseurs de forteresses, peu savent qu’ils furent les inventeurs de la lettre de change, les détenteurs de la première Marine de l’époque, les possesseurs de biens immobiliers considérables ou encore les propriétaires de vastes haras…

    Pas à pas, l’élaboration de l’Ordre du Temple est décortiquée, depuis la victoire de Charles Martel à Poitiers, en passant par la querelle des deux pouvoirs rivaux, celui du pape et de l’empereur. Sans omettre l’opportunisme formidable d’Urbain II qui a été tenté de réunifier un monde chrétien séparé depuis le Grand Schisme. Fort bien décrite, la première croisade débouche sur la fondation du royaume de Jérusalem et la création de la Milice des pauvres Chevaliers du Christ en 1119.

    Les incertitudes quant aux fondateurs et à la fondation même de l’Ordre, le voyage en France d’Hugues de Payns, le concile de Troyes, la règle de saint Bernard sont largement détaillés.

    Des aspects très peu abordés sont ici développés : moines soldats, bâtisseurs de forteresses, inventeurs de la lettre de change, détenteurs de la première Marine de l'époque, possesseurs de biens immobiliers considérables, propriétaires de vastes haras... Bien sûr, le procès des Templiers, l'examen de leur présumée culpabilité, l'ambition et le cynisme de Philippe le Bel, la veulerie du pape Clément V sont amplement développés. Mais également la signification symbolique de leur sceau (deux sur un même cheval) et de tous leurs emblèmes, le Baphomet, la règle secrète...

    Le livre s'achève sur des chapitres consacrés à la réalité des malédictions prononcées par Jacques de Molay, à celle du Trésor, à la transmission au compagnonnage et à la franc-maçonnerie, aux résurgences templières. Un texte de 700 pages, haletant, qui se lit sans trêve, et qui comporte des analyses réellement novatrices, appuyées sur des documents incontestables. Tout est mystère dans l'incomparable aventure du Temple, dès le départ. Ne dit-on pas, et les auteurs apportent des témoignages d'époque très recoupés, que les Templiers furent envoyés en éclaireurs au Proche-Orient pour, sinon retrouver, du moins pénétrer, les secrets de l'Arche d'Alliance !

     

    Delclos Marie & Caradeau Jean-Luc

    Les mystères de l’Ordre du Temple

    Editions Trajectoire, Paris, 2011

    Jean-Luc Caradeau est l'un des auteurs les plus renommés dans le domaine de l'ésotérisme et des sciences occultes. Auteur d'une trentaine d'ouvrages, il aborde presque tous les sujets en rapport avec le monde occulte et la vie spirituelle, de la radiesthésie aux anges en passant par le magnétisme, la magie, les moyens occultes de maintenir ou rétablir la santé, l'histoire, celle des sociétés initiatiques, de la Franc-maçonnerie ou de l'ordre du Temple, car la pensée des hommes d'aujourd'hui prend sa source dans celle de ceux qui l'ont précédé. Il est également féru de symbolisme, dont la compréhension est essentielle pour ceux qui suivent les enseignements d'une société initiatique tout comme pour ceux qui désirent pratiquer la magie, l'alchimie ou les arts divinatoires.

    Il a coécrit également de nombreux autres ouvrages en collaboration avec Marie Delclos, spécialiste de l'astrologie, du tarot et de la voyance, mais aussi de tout ce qui constitue la Tradition initiatique depuis l'Egypte jusqu'aux Templiers, en passant par l'ésotérisme chrétien.

    Dans leur précédent ouvrage : « Histoire de l’Ordre du Temple », Marie Delclos et Jean-Luc Caradeau avaient effectué un rigoureux travail d’historien sur cet ordre, de ses racines carolingiennes jusqu’à sa fin tragique et l’exécution de Jacques de Molay. Mais comment en rester là ? Aussi, les auteurs ont tenu à s’appuyer sur les éléments les plus sérieux pour étayer leur étude. Il sera question de l’Arche de YHVH, du sceau des Templiers, de la règle secrète, des liens avec la Rose-Croix, du linceul de Turin, de la malédiction du 18 mars 1314, du voyage des Templiers en Amérique et de la carte de Piri Reis, et bien évidemment, de leur fameux trésor.

    Le présent ouvrage décrit le contexte entre 1118 et 1312 et évoque tout d’abord la question de l’Arche de YHVH. Les auteurs procèdent à une analyse du sceau des Templiers (à deux sur un même cheval) et des autres emblèmes ; l’arithmosophie templière, le Baphomet ; l’existence d’une règle secrète, le Prêtre Jean, les relations entre les Templiers et les Rose-Croix. Ils évoquent aussi Jacques de Molay et le linceul de Turin, la malédiction du 18 mars 1314, les mystères des graffitis. D’autres sujets peuvent également nous intéresser : les Templiers en Amérique, le trésor du Temple, la transmission légendaire du Temple au compagnonnage et les tours inachevées ; le Temple et la Franc-maçonnerie ; la Stricte Observance templière ; le Prieuré de Sion ; le Saint Graal et enfin les résurgences templières.

    En dernière partie, les auteurs se sont interrogés sur ce qu'il restait de l'Ordre du Temple après sa mort car est-il vraiment mort ? Comment passer sous silence l'immense héritage qu'il nous a légué ? Le compagnonnage et la Franc-maçonnerie seraient-ils les mêmes aujourd'hui si l'Ordre n'avait pas existé ? Sans oublier les résurgences de l'Ordre : l'O.S.M.T.H. (Ordo Supremus Militaris Templi Hierosolymitani), les filiations Aumont ou Beaujeu, l'Ordre souverain du Temple initiatique, l'Ordre souverain du Temple du Christ….

    Voilà un ouvrage majeur, rigoureux et très documenté qui passionnera tous les lecteurs, qu’ils soient néophytes ou historiens avertis.

     

    Demurger Alain

    Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge

    Paris, Editions du Seuil, 2005

    L'ordre du Temple est le premier exemple d'une création originale de la chrétienté médiévale occidentale : l'ordre religieux et militaire. Au 12ème siècle, dans le vaste mouvement de la réforme grégorienne et de la croisade, le nouveau chevalier du Christ, tel que saint Bernard l'a magnifié, prononce les vœux du moine, vit selon une règle, mais agit dans le siècle. Et, de quelle manière ! Puisque, pour sa foi, il combat, il tue et il meurt. Créé pour protéger les pèlerins de Jérusalem reconquise par les croisés, il étend sa mission à la défense des Etats latins d'Orient, puis à l'Espagne de la Reconquista. Sa mise en accusation brutale, en 1307, par le roi de France Philippe le Bel, fut suivie d'un procès inique et de sa suppression en 1312. L'ordre du Temple est devenu le bouc émissaire d'un conflit qui le dépasse et qui fut exacerbé en France par la personnalité du roi et de ses conseillers : le conflit entre un pouvoir spirituel sur la défensive et l'Etat moderne qui s'affirme en Occident depuis le milieu du 13ème siècle.

     

    Demurger Alain

    La persécution des Templiers : Journal (1307-1314) 

    Collection Bibliothèque historique Payot

    Editions Payot, Lausanne, 2015

    « L'Affaire du Temple » est l'un des plus intrigants procès de l'Histoire. C'est celui qu'un roi de France, Philippe le Bel, fit à un ordre religieux militaire, international et puissant, né pour défendre la Terre sainte et, à travers lui, à un pape sur lequel il voulait asseoir son autorité. Accusés d'hérésie, les Templiers de France furent arrêtés et emprisonnés le 13 octobre 1307, et leurs biens saisis. Interrogés et torturés, ils firent des aveux stupéfiants qui contribuèrent à leur chute. Ce journal relate le quotidien d'une affaire qui s'étend sur cinq ans, jusqu'à la suppression de l'Ordre en 1312 au concile de Vienne, et se prolonge encore deux ans avec la mise à mort de Jacques de Molay et de Geoffroy de Charnay en 1314. Il fait sortir de l'ombre plusieurs centaines de templiers, certains ayant avoué, mais beaucoup d'autres ayant nié ou s'étant rétractés.

    Par une plongée en abîme au cœur des nombreux procès-verbaux des interrogatoires et dépositions de 231 Templiers qui, parfois, résistèrent et défendirent leur Ordre mis en accusation par le roi de France Philippe le Bel à partir de 1307, Alain Demurger, spécialiste des ordres religieux militaires et auteur de nombreux ouvrages sur les Templiers, donne de cette persécution au jour le jour qui ne laissa rien au hasard, jusqu'à l'exécution du dernier grand-maître, Jacques de Molay en 1314, une vision saisissante de cette persécution implacable et de la résistance, trop sous-estimée, qu'ont opposée les Templiers.

    Alain Demurger, né en 1939, est un historien médiéviste français contemporain, spécialiste de l'histoire des croisades, des ordres religieux militaires au Moyen Âge. Agrégé d'histoire, il est professeur au lycée de Pontoise, puis maître de conférences et maître de conférences honoraire à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne, où il a enseigné pendant de longues années. Aujourd'hui, il consacre son temps à poursuivre ses recherches, à écrire et à faire des conférences.

    Maître de conférences honoraire en histoire médiévale à l'université de Paris I, Alain Demurger a choisi pour terrain de prédilection l'histoire de la croisade et des ordres religieux militaires ainsi que celle de l'Etat en France à la fin du Moyen Age. Son ouvrage « Vie et mort de l'ordre du Temple » récemment refondu (Les Templiers, 2005) et sa contribution à la « Nouvelle Histoire de la France médiévale » (t. V, 1990) sont devenus incontournables, tout comme risque de le devenir « Croisades et croisés au Moyen Age » (2006).

    Alain Demurger est en France le spécialiste incontesté des templiers et des ordres religieux militaires. Ce maître de conférences honoraire en histoire médiévale nous livre une étude approfondie de l’Affaire du Temple qui ne cesse d’intriguer.

    L’ordre du Temple (1120-1307) est un ordre religieux à vocation militaire, ordre international et puissant placé sous la tutelle directe de la papauté. Il fut accusé d’hérésie par le roi de France Philippe IV le Bel. Le 13 octobre 1307, les templiers du royaume de France furent arrêtés et emprisonnés, leurs biens furent saisis et placés sous séquestre royal.

    Alain Demurger tente dans ce livre de relater ce qu’a pu être concrètement la vie des templiers du royaume de France dans le quotidien d’une affaire qui s’étend sur cinq ans, de l’arrestation en 1307 à la suppression de l’ordre en 1312 au concile de Vienne, et qui se prolonge encore de deux ans pour les dignitaires de l’ordre avec la mise à mort de Jacques de Molay et de Geoffroy de Charnay en mars 1314.

    Le procès de l’ordre du Temple est aussi l’histoire de la confrontation entre Philippe le Bel et la papauté. Au bout du compte, la commission pontificale instaurée par le pape Clément V a conclu, contrairement aux accusations du roi de France, que l’ordre du Temple ne peut être condamné pour hérésie car il n’est pas hérétique; mais que les fautes de ses membres portent atteinte à sa réputation et le rendent inutile.

    L’auteur parcourt toute la documentation d’époque et nous aide à comprendre les faits en toute objectivité.

     

    Doumergue Christian

    L’ombre des Templiers

    Voyage au cœur d’une histoire de France secrète et mystérieuse

    Les Editions de l’Opportun – Paru le 12 janvier 2017 Essai (Poche)

    Immersion au cœur d’un mystère !

    « La mort ne gagne jamais contre les bâtisseurs ! Quand on étouffe l'Histoire, celle-ci enfante des fantômes. Ces spectres transmutent alors une partie de la vérité en une multitude de légendes qui traverseront les siècles pour briser nos certitudes. Christian Doumergue parvient à nous envoûter et fait entrer ces chevaliers du Graal dans l'immortalité. » Didier Convard (qui signe la préface).

    Quand Philippe le Bel décide de faire conduire leur chef Jacques de Molay sur le bûcher le 18 mars 1314, il est loin d’imaginer que les Templiers ne mourront pas !

    Aujourd’hui encore, cet ordre mystérieux hante les esprits, nourrit les fantasmes et exerce une emprise réelle sur notre imaginaire. Mieux, les Templiers – à l’instar des illuminati – nourrissent une « histoire mystérieuse » des plus passionnantes avec ses rites, ses codes, ses sociétés secrètes et ses légendes, plus passionnante que l'Histoire officielle ! « Il y a deux Histoires : L'Histoire officielle, menteuse, qu'on enseigne, et l'Histoire secrète, où sont les véritables causes des événements...» Honoré de Balzac.

    Quels mystérieux secrets détenaient donc les Templiers pour que le pouvoir royal, avec l’assentiment du Vatican, les anéantisse avec autant de rage ? Ainsi, les Templiers sont devenus les acteurs incontournables de toute énigme... Rites, codes, sociétés secrètes et légendes : les spectres blancs des Templiers n'ont cessé de s'incarner dans l'encre noire.

    Christian Doumergue révèle cette autre histoire où se loge le magnétisme des Templiers. Une histoire où il est parfois impossible de distinguer le vrai du faux…

     

    Ducluzeau Francis

    L’Initiateur

    Une lecture initiatique de l’Evangile de Jean

    Collection La Pierre philosophale

    Editions du Rocher, Monaco, 1994

    Ce texte – l’Évangile de Jean – est sacré parce qu’il est un hymne à la Vérité et à l’Amour qui nous fait prendre conscience avec une grande émotion de toutes nos responsabilités.

    Comment accéder à ce niveau de connaissance autrement que par le langage symbolique ?

    Jean nous rend conscients que la Lumière est en nous, cachée par nos Ténèbres, et qu’il nous appartient, dès que nous en prendrons la décision, de chasser ces ténèbres comme on chasse une fumée épaisse ou un air pollué par l’apport d’un courant d’air neuf. Il nous dit aussi que plus vite nous ouvrirons nos fenêtres sur l’essentiel et plus vite nous y verrons clair, plus vite nous ferons l’effort de marcher par nous-mêmes et plus vite nous trouverons la direction de la Lumière.

    L’Initiateur dépouille l’Evangile de Jean du voile de son expression symbolique pour en révéler le message essentiel. Un message d’amour et de lumière qui pourrait être le fondement d’une spiritualité nouvelle, d’une gnose actuelle qui ouvrira sur la Connaissance de la Vérité.

      

    Lamy Michel

    Les Templiers

    Leurs mœurs, leurs rites, leurs secrets

    Editions Aubéron, Bordeaux, 1997

    L'ordre du Temple fut fondé en 1128. Deux siècles durant, les Templiers présidèrent aux destins d'un Occident tourmenté par les guerres et les hérésies. Leur confrérie établit son autorité au-delà des mers, jusqu'en Palestine, avant de connaître une fin aussi funeste que brutale.

    Le 13 octobre 1307, Philippe le Bel, roi de France, édicta l'arrêt qui devait abattre l'une des plus puissantes sociétés secrètes qu'ait connue l'Europe.

    Les agissements de cet ordre nous sont aussi mal connus que les motifs véritables qui provoquèrent sa chute. Entre mythe et réalité, Michel Lamy retrace au travers de ses pratiques et de ses errances le véritable visage d'un ordre chrétien qui subsiste comme l'un des plus grands mystères de notre histoire.

    Ce livre très riche est passionnant. Il évoque tout aussi bien les origines et l'histoire de l'Ordre des Templiers mais aussi et surtout tous les à-côtés, notamment ésotériques. Véritable mine d'or d'hypothèses et de certitudes, ce livre nous plonge au cœur même des mystères des pauvres chevaliers du Christ. Avec un parfum d'ésotérisme de bon aloi, cet ouvrage s'emploie à corriger maintes erreurs et à déchiffrer quelques énigmes. A découvrir absolument à qui veut en savoir plus sur le sujet.

    Très aisé à la lecture, ce livre apporte un éclairage intéressant sur les réelles pratiques des Templiers, leur engagement vis-à-vis de l'ordre et leur vie quotidienne,  loin des clichés ésotériques pourtant évoqués mais avec prudence laissant à chacun la possibilité d'affiner ses recherches. Il explique les raisons de l'essor qu'à connu l'Ordre par sa gestion minutieuse des ressources et des hommes ainsi que son engagement au sein d'un groupe animé d'une véritable quête. A noter aussi que la géographie des sites templiers est très bien détaillée.

     

    Le Cour Paul

    L’évangile ésotérique de saint Jean

    Editions Dervy, Paris, 2008

    Depuis le début du christianisme, l'Évangile de saint Jean est considéré comme un Évangile « à part », vis-à-vis des « synoptiques » et des autres évangiles non « canoniques ». Il est en fait l'Évangiles des Initiés, et, à ce titre, a fait l'objet de nombreux commentaires. Mais la plupart de ces exégèses sont introuvables.

    Par ailleurs, placé entre l'Université agnostique et matérialiste et l'Église aux dogmes discutés, l'Homme est parvenu à un moment de son histoire où, faute d'accord entre science et aspiration religieuse, toute harmonie disparaît.

    Or, le christianisme authentique des premiers siècles, résurgence de la Révélation primitive occultée, constitue la véritable tradition de l'Occident. L'Évangile « ésotérique » de saint Jean, disciple du Baptiste essénien, dévoile l'enseignement secret du Maître : Amour et Connaissance révèlent la véritable nature du Verbe-Logos, clé de la compréhension des grandes lois métaphysiques du monde.

    Depuis la première édition de ce livre, de nombreuses découvertes et de nouvelles traductions sont intervenues qui ont modifié l'optique des théologiens et des critiques. Par ailleurs, Paul Le Cour avait accumulé avant sa mort des notes en vue d'une réédition de son livre.

    Cette nouvelle édition - très attendue - ne pouvait donc être que revue, augmentée et « critique », afin de répondre à l'aspiration profonde des « chercheurs de vérité ». Il appartenait à Jacques d'Arès, successeur de Paul Le Cour à la tête de l'Association et de la revue Atlantis pendant quarante ans, d'effectuer un tel travail puisque le cours d'Histoire comparée des religions qu'il a professé pendant douze ans à l'Institut des Hautes Études d'Anthropobiologie lui conférait la compétence nécessaire.

    L'Évangile ésotérique de saint Jean apparaît ainsi comme un ouvrage de référence pour toute personne cherchant à retrouver le fil d'Ariane de l'authentique tradition chrétienne.

     

    Leroy Thierry

    Les Templiers

    Légendes et histoire

    Editions Imago, Diffusion P.U.F., Paris, 2008

    Cet ouvrage n'est pas un livre de plus sur les mystères templiers. Aujourd'hui, sept cents ans après leur procès, les Templiers, prestigieux moines-soldats, continuent d'étonner par leur aventure et suscitent toujours nombre d'affabulations et de légendes. Car il existe bien une mythologie templière où se retrouvent pèle-mêle adoration du saint Graal, secrète dévotion à l'énigmatique Baphomet, pratique d'une homosexualité initiatique, fascination pour l'islam, l'hérésie cathare et le paganisme, possession d'un fabuleux trésor à jamais enfoui et survivance occulte, jusqu'à la récente récupération occultiste par certaines sectes...

    Faisant le point entre les faits historiquement établis et l'imagination débordante d'auteurs peu soucieux d'exactitude, Thierry Leroy revient sur les rumeurs et les croyances entourant cet ordre maudit, en dresse l'inventaire, décèle leur origine et estime leur portée. Avec rigueur et clarté, il retrace ainsi la véritable épopée de ces célèbres chevaliers du Christ.

    Un livre très bien fait qui lève le voile sur bien des énigmes templières et qui fait le point sur ce que l'on sait et ce que l'on ignore sur l'ordre du Temple. Une écriture claire et concise. Un livre indispensable qui se lit d'une seule traite.

     

    Leroy Thierry

    Guide secret des Templiers

    Editions Ouest-France, Rennes, 2015

    Historien, doctorant en histoire médiévale à l'université de Reims, Thierry Leroy consacre son travail aux Templiers depuis 30 ans. Il est l’auteur de plusieurs livres et articles sur le sujet, notamment la première biographie consacrée à Hugues de Payns, fondateur de l'ordre des Templiers, ainsi que les deux romans : Les croix sanglantes, une enquête de Gondemar le Templier (Pygmalion, 2011) et le Templier et le grand secret (Pygmalion, 2014).

    En novembre 1095, à Clermont en Auvergne, le pape Urbain II avait exhorté chaque chrétien à courir vers Jérusalem pour arracher le tombeau du Christ aux infidèles. Son message avait été accueilli avec ferveur et, aussitôt, les petites gens avaient fait coudre des croix rouges sur leurs cottes et avaient pris la route pour la Terre sainte. Beaucoup étaient morts en route sans jamais voir le Saint-Sépulcre. Les chevaliers s'étaient mieux préparés et les avaient suivis moins d'un an plus tard, la rage au cœur, éperonnant leurs montures au cri de «Dieu le veut !» L'épopée avait été harassante, meurtrière mais, au terme de trois années de traversées de déserts, de sièges de villes et de châteaux, de massacres aussi, on était enfin parvenu en vue de Jérusalem et on l'avait prise en s'engouffrant dans une brèche ouverte dans sa muraille. Les Francs avaient alors fait couler un bain de sang dans les rues de la Ville sainte avant de courir se recueillir dans la basilique du Saint-Sépulcre et de demander à Dieu de pardonner leurs atrocités. Avaient-ils vraiment accompli la volonté divine ?

    Beaucoup étaient ensuite repartis vers leurs terres d'origine, mais quelques-uns s'étaient installés sur place, s'efforçant de reproduire en Orient le modèle de la société féodale qu'ils avaient laissée en Occident. On avait construit des châteaux et organisé des seigneuries, faisant cultiver les terres à une main-d’œuvre locale. Les pèlerinages chrétiens avaient repris.

    Vingt ans plus tard, la fragilité des États latins d'Orient alarmait la chrétienté. Leur cohésion était remise en cause par les raids et les pillages. Les pèlerins de Terre sainte se faisaient agresser, rançonner. Les routes, ouvertes par la croisade, étaient devenues le théâtre d'attaques de plus en plus fréquentes. Les vallées encaissées des abords de Jérusalem se transformaient en véritables coupe-gorge. C'est dans ce contexte que naquit la confrérie des Pauvres Chevaliers du Christ. Voici ce qu'écrit Jacques de Vitry, l'évêque d'Acre, à ce propos, quelques décennies plus tard : «À la suite de ces événements (la prise de Jérusalem) et tandis que de toutes les parties du monde, riches et pauvres, jeunes gens et jeunes filles, vieillards et enfants accouraient à Jérusalem pour visiter les Lieux saints, des brigands et des ravisseurs infestaient les routes publiques, tendaient des embûches aux pèlerins qui s'avançaient sans méfiance, en dépouillaient un grand nombre, et en massacraient aussi quelques-uns. Des chevaliers agréables et dévoués à Dieu, brûlant de charité, renonçant au monde, et se consacrant au service du Christ, s'astreignirent par une profession de foi et des vœux solennels, prêtés entre les mains du Patriarche de Jérusalem, à défendre les pèlerins contre ces brigands et ces hommes de sang, à protéger les routes publiques, à combattre pour le Souverain roi, en vivant, comme des chanoines réguliers, dans l'obéissance, dans la chasteté et sans propriété.»

    A l'aube du vendredi 13 octobre 1307, le roi Philippe le Bel fait arrêter les Templiers de France et leur intente un procès aussi retentissant qu'illégal. Malédiction, secrets, adoration d'idole, trésor enfoui, hérésie, reliques sacrées, alchimie, vierges noires, symboles, souterrains et occultisme, malgré leur disparition, il y a sept siècles, les Templiers continuent de fasciner. Du Moyen Age à nos jours, du Moyen-Orient à l'ancien royaume de France, mais aussi de Rennes-le-Château à Gisors en passant par la Champagne et la forêt d'Orient, ce guide nous entraîne au cœur de l'épopée fascinante et mystérieuse de l'ordre des Templiers.

     

    Rivière Patrick

    Les Templiers et leurs mystères

    Editions De Vecchi, Paris, 2002

    De tous les ordres de Chevalerie, aucun n'eut une destinée aussi extraordinaire et tragique que celui des Templiers. L'ordre du Temple se distingua lors des croisades en Terre sainte par ses faits d'armes et la protection des pèlerins. En deux siècles d'existence, il établit en Europe de nombreuses commanderies, jusqu'à constituer un véritable « État dans l'État », ce qui lui attira la convoitise voire la haine du roi Philippe le Bel qui, par un procès inique, finit par parvenir à la condamnation et à l'extinction de l'Ordre. Quelle était la provenance des trésors templiers ? Qu'auraient-ils découvert à Jérusalem ? Y eut-il une hiérarchie parallèle ou « cercle intérieur » au sein de l'ordre du Temple ? Y avait-il un enseignement secret fondé sur des doctrines ésotériques dont le symbolisme templier se fit l'écho ? Les Templiers eurent-ils des successeurs et que sont-ils devenus ? Dans cette réédition abondamment complétée, l'auteur tente de répondre à ces questions fondamentales. Il lève ainsi le voile de l'énigmatique « Baphomet », au cœur des accusations portées par l'Inquisition contre les Templiers lors du procès qui leur fut ignominieusement intenté.

    Patrick Rivière est historien des religions, des traditions mystiques et gnostiques diverses.

     

    Roland Jacques

    Les Templiers

    Editions Trajectoire, 2008

    Il s’agit du cinquième ouvrage de cet auteur sur le mystère des Templiers. Il utilise, ici, des archives inédites du Vatican, traduites par des Chartistes, qui exposent en détail les accusations terribles portées par la justice de Philippe IV le Bel contre les malheureux chevaliers. Des accusations assurément fausses et montées de toutes pièces. Mais les révélations les plus intéressantes concernent la naissance de l'ordre, dont l'expansion soudaine et brutale après la prise de Jérusalem, sonne comme une revanche : celle de Justes qui rejettent les fleuves de sang versés par les croisés. Mais également la révolution sociale prônée par l'ordre qui bouleverse les relations entre les hommes au sein des commanderies, chacun portant la croix qui en fait un protégé du Temple. Les barrières sociales sont alors brisées et c'est un véritable Etat dans l'Etat qui se dresse dans le royaume de France. Quant aux relations entre Templiers et chevaliers arabes, elles aussi font l'objet d'une révision déchirante...

    On comprend mieux, allant de découvertes en découvertes, ce qui a conduit Philippe IV le Bel, au-delà de ses problèmes d'argent, à abattre le Temple. Et le lecteur prend alors conscience que rien ne s'est passé comme il est écrit jusqu'à présent. Car ce sont moins de 700 Templiers qui seront arrêtés dans les 2000 commanderies que compte le pays. Où sont donc passés les autres ?

      

    Rolland Jacques

    Le véritable trésor des Templiers

    Editions Trajectoire, 2010

    Jacques Rolland est formel : il existe effectivement un Trésor des Templiers. Ni les historiens classiques ni les auteurs d’affabulations ne songent à le contester. Par contre, nul n’en administre la preuve et bien des chercheurs égarent le lecteur sur des sentiers trop banalisés. Dans cet ouvrage, un examen minutieux de ce courant révolutionnaire que fut l’Ordre du Temple a permis à Jacques Rolland d’échafauder de très sérieuses hypothèses, fruits d’une étude approfondie de ce courant révolutionnaire que fut l’Ordre du Temple.

    L’Ordre du Temple n’aurait pu être fondé sans un exceptionnel concours de circonstances, un inattendu faisceau d’évènements venant converger sur ces terres de France et d’Orient. De ce fait, pour réunir à nouveau ces circonstances et ces évènements, encore fallait-il découvrir pourquoi ce phénomène templier avait pu voir le jour dans le royaume de France, et pourquoi il a tenté, par tous les moyens, de rester en terre d’Orient.

    Jacques Rolland prend en considération le contexte politico-religieux du 10ème et 11ème siècles pour y découvrir l’existence virtuelle, encore subliminale en quelque sorte, des éléments constitutifs de ce Trésor.

    Au sujet du Trésor des Templiers, bien des chercheurs égarent le lecteur sur des sentiers trop banalisés. Mais Jacques Rolland a mené ici une étude approfondie.

    Cet essai s’articule en cinq parties bien distinctes, mais qui révèlent une singulière identité au niveau de leur unité : La symbolique du Trésor - Les cathédrales - Où retrouve-t-on aujourd’hui ce Trésor ? - Les fausses pistes - La quête du Graal.

    Jacques Rolland est reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes français de l’Ordre du Temple. Il est l’auteur d’ouvrages de référence sur ce sujet.

     

    Rollat Christian

    L’ombre du Temple   Les dessous de l’histoire d’un procès inique

    Editions Rollat, 2011

    Voici un ouvrage historique qui remet les pendules à l’heure, qui utilise les archives secrètes du Vatican, toutes transférées à Paris par Napoléon 1er en 1810 et qui dévoilera la face cachée du procès de l’Ordre du Temple.

    Les Templiers, tout le monde en parle, chacun dit la sienne. Pourquoi cet engouement qui survit encore 700 ans après le Concile œcuménique de Vienne et qui tenta de les condamner jusqu’au-boutisme sans preuve tangible ? Bibliophile invétéré, Christian Rollat soulève le rideau sur ce déni de justice, sur le double-jeu de Clément V. La messe était-elle déjà dite ? « Nous sommes innocents Clément, tu l’as reconnu à Chinon en août 1308 et tu nous trahis encore en 1311 ! » Le pape Bertrand de Got, frappé de népotisme, se bouche les tympans.

    Les pères réunis au sein de la cathédrale St-Maurice s’insurgent. L’auteur tire le fil de la pelote, secoue les tabous de l’Historiquement correct. Qu’on le grave en 2012 dans la primatiale Saint-Maurice : « l’Ordre du Temple a été dissous ici, jamais condamné » ; Ses dignitaires sont coupables d’avoir enduré la torture, sans aucune autre forme de procès. Le Concile marque le début des fantasmes ésotériques inutiles.

     

    Roy J.J.

    Histoire des Templiers

    Editions Pardès, 1999

    L'an 1118, neuf gentilshommes français fondèrent une sorte de confrérie militaire spécialement consacrée à protéger les pèlerins dans leur voyage de Jérusalem. Ils prononcèrent entre les mains du patriarche de Jérusalem les trois vœux : pauvreté, chasteté, obéissance. L'Ordre des Chevaliers de la milice du Temple, ou Templiers, était constitué... C'est le début de la plus mystérieuse aventure spirituelle et guerrière de la chrétienté. Aucune n'aura fait couler autant d'encre, aucune n'aura suscité plus de passions, aucune n'aura davantage fait vibrer les cœurs et les esprits, aucune aventure ne peut lui être comparée... Tentative de restauration des principes primordiaux dans les temps des Fins dernières, l'œuvre templière semble ne s'être consacrée à aucune autre chose... Et pourtant, rien de l'existence quotidienne des hommes ne lui fut indifférent; parce qu'il s agissait de réintégrer la totalité humaine dans le plan inouï qui avait été tracé. Nul ne peut prétendre aujourd'hui être habilité à dévoiler les secrets très impénétrables de cette vaste entreprise, nul n'est en mesure de savoir si, oui ou non, les Templiers, avec tout ce que cela implique, ont réellement été anéantis. Loin des pseudo-révélations qui ne font que long feu, plus loin encore des rationalisations historiques qui ont réduit la prodigieuse épopée à des conventions politiques, le livre de J.-J.-E. Roy, devenu d'une extrême rareté, retrace, dans le beau style de l'honnête homme, la succession d'événements qui donna naissance, splendeur, mort et, peut-être un jour, résurrection au Saint Ordre du Temple. « Cet ouvrage retrace la succession d'événements qui donna naissance, splendeur, mort et, peut-être un jour, résurrection au Saint Ordre du Temple » (Le Journal de l'insolite).

     

    Bibliothèque du Frère André B. Grand Chancelier Prieural


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