• Message du Frère Prieur aux Écuyers prêts pour leur Armement

    Très chers Frères et Sœurs,

    Le moment de votre Armement approche…

    Peut-être est-il utile que je vous signale quelques directives importantes à respecter avant de vous engager définitivement.

    D’abord, vous aurez à vous préparer intérieurement, à recevoir la grâce chevaleresque, par un travail et un entretien que vous devrez obligatoirement défendre. Cela permettra d’apprécier votre niveau de connaissance sur le plan de la spiritualité, de la philosophie, de la morale et de l’esprit chevaleresque.

    Ensuite, il vous sera demandé une période de silence au cours de laquelle vous vous abstiendrez de toute conversation inutile. Vous en profiterez pour faire le « vide intérieur » et vous rapprocher de votre « conscience » qui est l’ouverture de la voie de la Sagesse.

    Vous rechercherez l’humilité et ses bienfaits en vous tenant, le plus souvent, en retrait, silencieux et attentifs…

    Vous ne porterez aucun jugement sur autrui sans avoir la réelle assurance d’être dans la ligne de la vérité… Sans quoi, ce serait contraire à l’esprit de la Chevalerie.

    Vous aurez à cœur de respecter tous vos engagements ; surtout, si vous avez avancé votre parole…

    Vous serez ponctuels lors de toute réunion… Ce sera la marque de respect que vous témoignerez aux autres.

    Enfin, vous vous efforcerez de vous « contraindre » à la Règle en obéissant à ce qui y est décrété ; compte tenu, qu’il ne sera rien exigé d’immoral ou d’illégal.

    Voici, chers Frères et Sœurs, les principes fondamentaux qui seront développés lors de l’entretien que nous aurons avant votre Armement.

    La veille ou l’avant-veille, il sera organisé une veillée d’armes pour remémorer tout ce qui précède.

    J’espère que vous pourrez vous y conformer.

    Frère Jacques B.

    Prieur de Belgique


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  • L'épée, élément essentiel de l'équipement du Chevalier Templier

    Voici déjà plusieurs mois que mon épée de Chevalier Templier m’a été remise au cours d'une cérémonie d’adoubement.

    Je me propose d’aborder dans le présent parchemin le symbolisme de l’épée du Chevalier Templier. Comme d’habitude, ce sont les quelques questions que je me pose à ce sujet qui me serviront de fil conducteur. Et la première : en quoi consistait autrefois l’équipement du Chevalier Templier ?

    L'épée, élément essentiel de l'équipement du Chevalier Templier

    L’équipement du Chevalier Templier

    Selon Georges Bordonove, lors de sa réception dans l’ordre, le Chevalier Templier recevait autrefois une épée, une lance, une masse et un couteau. Aujourd’hui, le Chevalier Templier ne reçoit plus qu’une épée, toute symbolique puisque l’époque où il était question d’aller défendre le Tombeau du Christ à Jérusalem est bien révolue !

    Comment l’épée devait-elle être maniée autrefois ?

    L’épée a un double tranchant et un bout arrondi. Elle devait autrefois être maniée à deux mains, de façon à frapper de « taille », c’est-à-dire avec le tranchant. Elle était pratiquement employée comme une masse d’arme dans la mesure où elle ne permettait pas de transpercer une cotte de mailles. Toutefois, contre un ennemi qui n’avait pas cette protection, l’épée se révélait plus efficace et plus élégante que la masse.

    La masse d’arme templière était principalement une masse dite turque aux pointes saillantes. L’épée et les masses servaient à frapper l’ennemi de manière à lui briser les os. Les blessés mourraient alors d’hémorragie interne. La lance était une perche en bois terminée par une pointe en fer forgé appelée tête de fer. Chaque frère détenait trois couteaux dont un couteau d’arme, un autre « de pain taillé » qui servait à manger et un canif à lame étroite.

    Au-delà de son existence matérielle, c’est avant tout en tant que pur symbole que je vais appréhender l’épée dans la présente planche, bien que ce sujet important mériterait aussi de s’attarder à de nombreux termes très pertinents, comme « droiture », « noblesse », « honneur », « fidélité », « foi », « lumière », « courage », « humilité », « constance », « charité », « abnégation »,… c’est-à-dire à l’ensemble des qualités que doit posséder ou acquérir le porteur de l’arme, pour autant qu’il entre ou veuille entrer dans la voie chevaleresque.

    Parmi toutes les caractéristiques que l’épée peut incarner symboliquement, il en est sans doute deux qui méritent d’être explicitées, parce que peut-être moins évidentes, pureté et innocence. En un temps où les lames des épées sont en fer forgé, l’entretien de l’arme doit lui éviter la moindre tache de rouille, signe d’impureté. La lame de l’épée représente, de ce point de vue, l’âme du chevalier, qui doit rester pure.

    L’épée du Chevalier Templier

    Qu’est-ce qu’une épée ? Qu’est-ce qui la distingue d’autres armes blanches ?

    L’épée est à ranger dans la famille des armes blanches, aux côtés des dagues, sabres, couteaux et autres fleurets. Une arme blanche est une arme dont l'action résulte d'une partie en métal ; elle est perforante et/ou tranchante et n'emploie pas la force d'une explosion mais celle d'un homme ou d'un mécanisme quelconque.

    L'épée est une arme blanche à double tranchant (C’est en cela qu’elle se distingue du sabre) composée d'une lame droite en métal pourvue le cas échéant d'une gouttière (dépression longitudinale), d'une poignée et, dans certaines époques, d'une garde protégeant la main et d'un pommeau.

    L'épée est l'arme par excellence du chevalier en général, de l'homme d'arme du moyen âge. Instrument de vie et de mort, d'injustice et d'équité, illustre symbole de bravoure et de puissance, l'épée est le fier emblème du Chevalier à la croix pattée rouge. Elle représente comme un fragment de la croix de lumière.

    Pourquoi le Chevalier Templier porte-t-il une épée ?

    A ses origines, ce n'était pas en vain que le Chevalier Templier portait l'épée : il était le ministre de Dieu, et il l'avait reçue pour exécuter ses vengeances, en punissant ceux qui faisaient de mauvaises actions et en récompensant ceux qui en faisaient de bonnes.

    Mais depuis que notre Ordre a été démilitarisé et que des Commanderies se sont reconstituées, seul le travail spirituel doit persister et l’épée du Chevalier est à ranger parmi les nombreux objets symboliques qui doivent susciter notre réflexion.

    Comment le Chevalier Templier porte-t-il son épée ?

    L’épée est généralement portée au fourreau. Cependant, certains Chevaliers, chargés d’un office particulier, tel le Frère Prévôt et le Gardien du Seuil sont souvent appelés à manier leur épée d’une manière particulière sur laquelle je ne m’étendrai pas ici.

    Que représente l’épée du Chevalier Templier contemporain ?

    L’épée symbolise l’âme, l’esprit du chevalier. Elle est d’ailleurs intimement personnelle ; elle devient une partie de son possesseur. L'épée représente la force, la Parole de Dieu, la bravoure et la puissance. Symbole de l'état noble et militaire, l'épée ordonne la Création, détruit l'Ignorance et le Mal, la main tenant la justice et la paix et permettant au Chevalier de capter les connaissances et de se libérer de ses passions.

    Pourquoi mon épée a-t-elle été bénie ?

    Autrefois, l'épée était pour le Chevalier l'outil qui lui servait à œuvrer pour la défense de la chrétienté, il fallait donc la bénir. La bénédiction n'était pas en soi une nouveauté à l’époque où la peur du Démon, engendrée par une foi intense, incitait tout naturellement les hommes à faire bénir tout ce qu'ils possédaient. De nos jours, la bénédiction de l'épée du Chevalier reste un geste exceptionnel, une grande consécration qui fait d'un simple soldat un défenseur de la chrétienté.

    Approche du symbolisme de l’épée du Chevalier

    Signe de l'état guerrier et de ses vertus, la force, la puissance et le sacrifice, l'épée est duelle : destructrice du Mal, de l'injustice et de l'ignorance, et constructrice lorsqu'elle maintient la paix de Dieu et rétablit la justice. Elle sépare le bon du mauvais, établissant un équilibre, et frappe sans faiblesse le coupable. Aussi, l'épée est-elle le symbole du Logos, du Verbe, possédant un double tranchant, donc le double pouvoir. Symbole polaire et axial, elle est le lien entre le Ciel et la Terre, par lequel « descend » la puissance céleste pour féconder la terre. Surtout, l'épée est un symbole igné et lumineux, image de l'éclair et du feu.

    S'adressant aux Templiers, saint Bernard écrivait : « L'épée est tout pour vous et ce donc plus que la croix. Elle est forte image brûlante du Verbe qui s'est incarné parmi nous pour nous sauver. N'oubliez que vous portez sur votre flanc la Lumière de notre Seigneur qui devra être prestement tirée du fourreau de l'obscurité, autant de fois qu'il vous semblera juste, non pour des raisons du monde ou la colère, mais pour détruire la nuit de la mécréance, de la malignité des infidèles et que triomphe la Vérité apportée par le Christ. Répandre le sang de l'impie est faire œuvre justement de Dieu et vouer son âme au feu éternel. Chérissez votre épée comme une compagne fidèle et obéissante, et n'hésitez à vous lancer dans le trépas avec elle car elle vous permettra d'accéder à la vie éternelle ».

    De la forge d'où est issu le lingot de métal en fusion qui donnera la lame jusqu'à sa remise au futur chevalier, l'épée reçoit, inflige et transmet la matière ignée. Lors de l'adoubement a lieu la remise de l'épée.

    Lors de l'adoubement ou de la simple remise de l'épée à la suite d'un rite de passage, comme au Temple, l'initiateur ne transmet pas seulement à l'initié, futur membre de la confrérie, une série de connaissances et ne l'ordonne pas uniquement dans son futur état, mais lui donne le feu sacré et divin qu'il devra manier avec justesse et sagesse.

    L’épée comme symbole ésotérique

    Les plus célèbres épées de l’histoire ou de la mythologie portent un nom : « Balmung », « Nagelring », « Excalibur », etc. Ces noms expriment la valeur symbolique et magique qu’elles reflètent. Leur nom et les actes qu’elles ont accomplis leur procurent simultanément une particularité. Souvent, ces épées uniques en leur genre ont une origine divine. Elles ont été données à l’homme par des dieux et reviennent souvent à ceux-ci en bout de course. Si un héros possède l’une de ces épées, il possède en même temps et puissance et salut.

    Symbole alchimique de la pureté absolue du foyer, l'épée est idéalisée. Ainsi, Roland s'adresse-t-il à Durandal comme à un Etre cher. Cette idéalisation prend toute sa dimension dans la légende des chevaliers de la table ronde, où l'épée devient un élément indispensable dans la quête du saint Graal.

    Pour cette raison, l’épée, tenue en main, exprime la force et les capacités masculines et phalliques, ce qui, par extrapolation, symbolise la puissance dominante. Ainsi, les héros solaires et les vainqueurs des forces telluriques ont pour attribut l’épée.

    Sur le plan de l’histoire évolutive de l’humanité, l’épée n’est forcément pas un symbole très ancien, car ce n’est qu’à l’Age du Bronze que les hommes ont disposé des capacités de fabriquer des épées. Les premières d’entre elles sont fort décorées, ce qui indique leur usage principalement sacré. Et si l’épée est l’attribut de la classe guerrière dominante, le fabricant d’épées, acquiert, lui aussi, une dimension plus importante : il s’agit du forgeron.

    Dans la mythologie scandinave, le dieu du tonnerre, Thor, entretient un rapport médiat avec l’épée. Si son attribut majeur est le marteau, celui reste tout de même aussi l’œuvre du forgeron, dont le travail consiste à manier le feu et d’autres marteaux, que l’on associe ensuite à l’éclair et au tonnerre.

    Dans l’hindouisme védique et dans le bouddhisme, l’épée et le « varya » revêtent le même symbolisme ; le terme sanskrit de « varya » désigne tout ce qui est masculin/viril, dont le phallus et la semence. Il signifie aussi la « foudre » et symbolise tout ce qui relève symboliquement de l’éclair. La massue à lancer, attribut d’Indra, se nomme également « varya ». Comme le marteau de Thor, cette massue d’Indra peut ôter comme donner la vie ; elle est ainsi un symbole herculéen. Dieu qui décide de l’orage, Indra est représenté en couleur rouge, ce qui indique une appartenance à la caste des guerriers, ou « kshatriya », caste qui le vénère en Inde.

    Le rapport à l’épée a une dimension encore plus philosophique en Asie. Au Japon, la noblesse chevalière, c’est-à-dire les samourais, cultive une conception spirituelle à l’égard des deux épées que possède le samourai, soit le katana et le wakizashi. (N.B. : Symbole de la caste des samouraïs, le katana , katanaest un sabre (arme blanche courbe à un seul tranchant) de plus de 60 cm. Il est porté glissé dans la ceinture, tranchant dirigé vers le haut (vers le bas si le porteur est un cavalier). Le wakizashi , wakizashiest un sabre japonais courbe similaire au katana mais en plus petit, dont la taille se situe entre 30 et 60cm. Il peut être porté avec un katana, glissé dans la ceinture, auquel cas on appelle l'ensemble daisho. Les riches marchands, ne pouvant pas porter le katana, sont en revanche autorisés à porter le wakizashi. Certaines périodes de l'histoire japonaise étant plus calmes, le katana avait plus un rôle d'apparat que d'arme réelle. Le katana est une arme de taille (dont on utilise le tranchant) et d'estoc (dont on utilise la pointe). Par extension, le terme katana sert souvent à désigner l'ensemble des sabres japonais).

    L'épée, élément essentiel de l'équipement du Chevalier Templier

    Lames de katana et de wakizashi

    L’épée, pour eux, n’est pas seulement un objet de vénération, mais est aussi un symbole de l’âme. Par voie de conséquence, les samourais maintenaient leurs épées dans un état de pureté absolue et ne les maniaient qu’avec le plus grand respect.

    Les ninjas, en revanche, considéraient les épées d’une manière bien plus prosaïque. Leurs épées, contrairement à celles des samourais, n’étaient pas courbées, mais droites, ce qui avait pour avantage de pouvoir les utiliser comme outils, d’en faire éventuellement une arme de jet, de donner des coups d’estoc, de s’en servir comme levier ou comme échelle, etc. Pour le samourai, un usage aussi vil de l’épée était totalement inconcevable. En Orient, l’épée a une dimension féminine.

    En Occident, elle a généralement une lame droite, tandis qu’en Orient elle est courbée, à la façon des sabres ultérieurs. Au Japon, comme dans l’espace indo-européen, l’épée est l’attribut des divinités masculines du tonnerre et de la tempête, telles Susano au Japon, Indra en Inde, Mars dans le monde romain…

    Les Chinois anciens croyaient que l'épée était la seule arme à ne pas entraîner de mauvais présages.

    Cette arme a également eu des applications au sein du taoïsme. Une épée en bois de pêcher était censée écarter les démons et les esprits maléfiques, et on la suspendait souvent à un mur pour protéger et orner une demeure.

    L'épée, idéalisée et personnifiée, servait également aux enchanteurs pour tracer le cercle magique, mais aussi pour se livrer à la divination étrangement nommée dans ce cas « spathomancie ».  La spathomancie, c’est donc la divination par la lame d’une épée.

    L’épée est également mise en équation avec l’intellect et possède de ce fait une vertu séparante, scindante : Alexandre le Grand a résolu une tâche autrement impossible, défaire le nœud gordien, tout simplement en le tranchant. 

    L’épée symbolise la force de sa capacité de juger ; elle l’aide à séparer culpabilité et innocence. Au moyen âge, lorsque le chevalier passait la nuit avec la Dame qu’il admirait, il plaçait son épée entre lui et elle, posant de la sorte une barrière insurmontable qui symbolisait leur chasteté à tous deux.

    Dans de nombreuses cultures, l’apprentissage  du maniement de l’épée tient du parcours initiatique.

    Lorsque le chevalier reçoit la collée (N.B. : Lors de l’adoubement d’un chevalier, coup donné sur la nuque de celui-ci par son parrain.) lors de son adoubement, ce geste symbolise la séparation en deux de sa vie : celle d’avant l’adoubement, et donc l’entrée en chevalerie, et celle d’après. C’est clairement un rituel d’initiation.

    L'épée, élément essentiel de l'équipement du Chevalier Templier

    De la forge d'où est issu le lingot de métal en fusion qui donnera la lame jusqu'à sa remise au futur chevalier, l'épée reçoit, inflige et transmet la matière ignée.

    Tacite évoquait déjà la danse de l’épée chez les Germains. L’histoire de ce rituel et de cette chorégraphie s’est poursuivie jusqu’au 20ème siècle. Bon nombre d’indices nous signalent qu’il s’agit pour l’essentiel d’une cérémonie d’initiation.

    Comme l’épée est un objet récent dans l’histoire du développement général de l’humanité, les mythes, où l’épée joue un rôle, ne datent pas d’un passé fort lointain, comme l’indique notamment le mythe judéo-chrétien où Adam et Eve sont chassés du paradis terrestre. Dans ce mythe biblique, l’épée a aussi une fonction « séparatrice » ; elle est en l’occurrence l’épée de feu de l’Archange Michel, qui sépare l’homme du Jardin d’Eden. Vu que Michel a des origines iraniennes et qu’après la christianisation de la Germanie, il a remplacé le dieu Odin (Wotan) dans tous les symboles religieux, avec une interprétation chrétienne nouvelle, où son épée de feu sépare l’homme chrétien nouveau de son passé païen organique. L’épée de Michel est pour l’humanité germanique une sorte d’épée de Damoclès…

    L’épée, c'est l'arme des rois ; elle symbolise la justice. Cette symbolique est commune à tout l'Occident ainsi qu'à nombre d'autres cultures (Japon, Chine, Inde, etc.). La tradition chrétienne en a fait l'arme noble des chevaliers.

    L’épée comme symbole de justice

    L'épée est duelle : d’une part, elle est destructrice du Mal, de l'injustice et de l'ignorance ; d’autre part, elle est constructrice lorsqu'elle maintient la paix de Dieu et rétablit la justice. Elle sépare le bon du mauvais, établissant un équilibre, et frappe sans faiblesse le coupable.

    L'épée, élément essentiel de l'équipement du Chevalier Templier

    La déesse romaine Justitia tient en une main une balance, en l’autre une épée. Ces deux objets ne représentent pas seulement les aspects législatif et exécutif.

    Symbole de guerre mais aussi de paix, d'injustice mais surtout d'équité, les deux tranchants semblent représenter l'Etre humain dans toute sa contradiction.

    Instrument de vie et de mort, d'injustice et d'équité, manichéen par excellence, l’épée ne pouvait que devenir un des symboles majeurs de la milice du Temple.

    L’épée comme symbole de spiritualité

    L'épée est l'arme mystique par excellence. Dans de nombreuses cultures, son apprentissage est empreint de spiritualité. Les premières d’entre elles sont très décorées, ce qui indique leur usage principalement sacré.

    L’épée, glaive de vérité, est le symbole du Verbe au double pouvoir tranchant destructeur et créateur, arme de lumière qui frappe en plein cœur et vainc les Ténèbres.

    De même que dans notre monde le soleil éclaire et brûle, la lumière du Principe spirituel est feu purificateur matérialisé par l’éclair, archétype de l’épée. L'éclair est foudroyant… ainsi la Vérité foudroie l’erreur en tranchant les ténèbres de l’ignorance.

    On peut dire qu’elle est une arme de destruction positive puisqu’elle vise, par la conquête de la connaissance et la libération de l’ego, laquelle ne peut véritablement être obtenue que par la soumission à la volonté divine, la justice, l’équilibre et la paix.

    En Chine, dans la tradition du Tao, l’épée est considérée comme un symbole spirituel représentant l’élément Feu et l’éclair, récepteur de l’énergie spirituelle Yang. Les épées taoïstes portaient des noms symboliques liés à leur caractère spirituel : Vif Eclair, Loi Magique, Constellations Pures.

    Pour conclure, du moins provisoirement

    Grandement respectée par les chevaliers de la milice du Temple, la symbolique de l'épée trouve principalement sa source, à l'instar de toute symbolique médiévale, dans les Saintes Ecritures.

    La chevalerie en tant que telle, au sens ancien du terme, de même que l’esprit chevaleresque demeurent, en particulier dans notre Ordre du Temple.

    Si nos épées, même les plus belles, ne sont et ne peuvent être que des armes symboliques, elles sont toujours présentes dans nos mains ou à notre côté pour nous rappeler sans cesse l’ensemble des obligations que nous nous sommes imposées et des vertus dont nous avons promis de donner l’exemple.

    Souvenons-nous aussi que « Parole donnée sur épée ne peut être rompue ».

    L'épée, élément essentiel de l'équipement du Chevalier Templier

    Frère André B. 

    Références bibliographiques

    Biedermann, Hans - Knaurs Lexikon der Symbole - Augsburg, Weltbild, 2000

    Bordonove, Georges - Les Templiers au 13ème siècle - Editions Fayard, Paris, 1964 ou Editions Marabout, Collection Université, Mu n° 295, 1992

    Chopitel Jean & Gobry Christiane - Les deux Saint Jean et la chevalerie templière - Le Mercure dauphinois, 2000

    Cooper, J. C. - Illustriertes Lexikon der traditionellen Symbole - Wiesbaden, Drei Lilien, 1986

    Lurker, Manfred - Lexikon der Götter und Dämonen: Namen, Funktionen, Symbole/Attribute - Stuttgart, Kröner, 1989

    Pastenaci, Kurt - Die Kriegskunst der Germanen - Karlsbad, Adam Kraft, 1942


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  • Bienvenue sur la page réservée aux Écuyers

    Les Ecuyers 

    Introduction

    Il m’a paru utile d’apporter quelques informations au sujet de nos Frères Écuyers et de leur vêture et de dégager le symbolisme qui s’y rattache. C’est pourquoi le présent parchemin s’articulera en 4 points :

    • une présentation de l’écuyer d’hier et d’aujourd’hui ;
    • une analyse de la vêture des écuyers ;
    • une approche du symbolisme de la couleur de leur tabar ;
    • un essai sur le symbolisme de leur cordon blanc avec ses deux nœuds.

    Puisse ce travail de synthèse rencontrer l’intérêt de tous mes Frères !

    Les Écuyers

    Les Ecuyers

    Qu’est-ce qu’un écuyer ?

    Le mot « écuyer » nous vient du latin scutiger ou scutarius. Il a comme synonyme scutifer ou armiger. A l'origine ce mot désignait un gentilhomme qui accompagnait un chevalier et portait son écu. De là, le mot « écuyer » a été employé pour désigner tout homme qui se prépare à devenir chevalier. Le terme est ensuite devenu, à l'époque moderne, un rang détenu par tous les nobles non titrés. C'est toujours un titre de noblesse en Belgique.

    Quant à nous, dans l’Ordre du Temple, nous l’utilisons au sein de nos Commanderies pour désigner le grade intermédiaire entre celui de Novice et celui de Chevalier.

    Au Moyen Age, à l'époque des tournois, les chevaliers devaient présenter leurs armes afin de s'identifier. Ils étaient assistés en cela par leur écuyer, jeune homme chargé de tenir leur écu armorié. En général, l'écuyer s'occupait également de l'équipement du chevalier et de son cheval, et il apprenait le métier de chevalier à partir de 14 ans. Ceci explique le sens dérivé d'écuyer comme apprenti chevalier.

    L’écuyer qui porte l’écu peut représenter le chevalier, même en son absence. L'écuyer qui porte l'écu sur sa poitrine est d'ailleurs sans doute à l'origine des tenants (N.B. : Un tenant est un chevalier qui, dans un tournoi, appelait en lice quiconque voulait se mesurer avec lui) dans les ornements extérieurs des armoiries, puisque les cinq régions principales de l'écu (chef, cœur, flancs dextre et senestre, pointe) renvoient justement aux parties du corps de celui-ci. Comme l’écuyer est vu de face, « dextre » et « senestre » sont inversés en héraldique par rapport à leur signification primitive : la dextre de l’écuyer est à la gauche de l’observateur, et inversement.

    À partir du 14ème siècle sont apparues, dans les cours princières, des charges d'écuyer sans rapport avec la chevalerie. A ce sujet, il existe différents offices d'écuyers : le grand écuyer qui a la charge des chevaux de la Cour et l'écuyer tranchant qui découpe la viande royale. A la Cour de France, il y avait également un premier écuyer qui s'occupait aussi des chevaux de la Cour.

    De nos jours, dans la vie profane, le titre d’Écuyer vient de ce que les nobles portaient des écus et armoiries, qui sont des marques de noblesse, comme les images des aïeux l'étaient chez les Romains.

    Autrefois l'écu était si considéré, que l'on punissait ceux qui le quittaient et non ceux qui quittaient leurs lances, parce que l'écu servait comme un rempart dans l'armée : le chevalier qui combattait dans les tournois ou à l'armée, avait à sa suite un noble pour lui servir de second, et pour lui conserver son écu blasonné de sa devise.

    Les Ecuyers

    C'est sans doute pour cette raison que les nobles furent nommés Écuyers, scutarii. En effet, le grand Écuyer de France est appelé, dans les anciennes chartes latines, scutifer et armiger, parce qu'il portait l'écu du roi. La qualité d’Écuyer était encore appliquée à ceux qui avaient une charge de commandement sur l'écurie, mais ceux qui avaient ces charges étaient généralement qualifiés d’Écuyer d’écurie.

    La fonction de porter des écus ou boucliers étant toute militaire, et par conséquent exercée par les nobles, cette qualité a toujours exprimé la noblesse de celui qui l'a portée, même depuis que les boucliers ne sont plus en usage à la guerre.

    La qualité d’Écuyer ne se donnait cependant pas indifféremment à tous les nobles, et jusqu'au commencement du 15ème siècle, elle dénotait un ancien gentilhomme. Les barons, les plus grands seigneurs, et même des princes du sang se sont qualifié d’Écuyers dans leur jeune âge, jusqu'à ce qu'ils fussent parvenus au grade de Chevalier. Ils étaient dans une subordination si grande à l'égard des Chevaliers, qu'ils ne faisaient point de difficulté, non seulement de leur céder les places d'honneur en tout lieu, de ne se point couvrir en leur présence, de n'être point admis à leur table, et de leur obéir, mais encore de porter leur écu ou bouclier. Cette grande subordination servant à les exciter d'un violent désir de se rendre dignes de la chevalerie, non seulement par des actions de valeur et de bonne conduite, mais aussi par celles de la vertu, qui était essentielle pour faire un parfait chevalier.

    L'Écuyer ne pouvait porter d'éperons dorés, ni d'habits de velours mais des éperons argentés et des habits de soie. Il n'était jamais qualifié de messire, ni sa femme de madame. On l'appelait seulement de demoiselle ou de damoiselle, quand même elle aurait été princesse. Mais dès que son mari était devenu chevalier, elle pouvait se qualifier de dame ou de madame, et lui-même de messire ou de monseigneur.

    II y avait autrefois des Écuyers qui n'avaient pas assez de biens pour parvenir à la chevalerie, ce qui obligeait souvent les rois à établir une pension à ceux qu'ils créaient chevaliers, quand ils n'avaient pas de quoi soutenir cette dignité.

    L'Écuyer avait le siège plus bas que le chevalier, et se tenait un peu écarté en arrière. Un Écuyer qui aurait frappé un chevalier, si ce n'était en se défendant, était condamné à avoir le poing coupé.

    Dès qu'un jeune gentilhomme avait atteint l'âge de sept ans, on le retirait des mains des femmes peur le confier aux hommes. Une éducation mâle et robuste le préparait de bonne heure aux travaux de la guerre dont la profession n'était pas distinguée de celle de chevalerie.

    Au défaut de secours paternels, une infinité de cours de princes et de hauts seigneurs offraient ces écoles toujours ouvertes, où la jeune noblesse recevait les premières leçons du métier qu'elle devait embrasser.

    Les premières places que l'on donnait à remplir aux jeunes gentilshommes qui sortaient de l'enfance étaient celles de pages, valets ou damoiseaux. Les fonctions de ces pages étaient les services ordinaires des domestiques auprès de la personne de leurs maîtres ou maîtresses. Ils les accompagnaient à la chasse, dans leurs voyages, dans leurs visites ou promenades, faisaient leurs messages, les servaient à table et leur versaient à boire. On leur donnait des leçons sur l'amour de Dieu, sur les devoirs qu'il faut rendre aux dames et sur le respect dû au caractère auguste de la chevalerie. C'était ordinairement les dames qui donnaient aux jeunes pages les leçons de religion et de courtoisie : on les formait aussi à tous les exercices convenables à leur naissance et à leur âge.

    De l'état de page, le jeune gentilhomme passait à celui d'écuyer : il devait être âgé de quatorze ans pour parvenir à ce grade qui lui était conféré avec des cérémonies religieuses. Le jeune gentilhomme nouvellement sorti de son grade de page, était présenté à l'autel par son père ou sa mère, qui chacun un cierge à la main, allaient à l'offrande. Le prêtre célébrant prenait de dessus l'autel une épée et une ceinture sur laquelle il faisait plusieurs bénédictions et l'attachait au côté du jeune candidat qui commençait alors seulement à la porter. Sans doute que le but de cette cérémonie était d'apprendre aux jeunes gens l'usage qu'ils devaient faire des armes, qui pour la première fois, leur étaient remises entre les mains.

    Il devait servir au moins sept ans en qualité d'écuyer, parce que l'âge fixé pour le grade de chevalier était vingt et un ans, à moins qu'une haute naissance ou de grandes actions viennent le dispenser de cette réglementation.

    Les écuyers se divisaient en plusieurs classes différentes, suivant les emplois auxquels ils étaient appliqués : l’écuyer du corps ou de la personne du maître (on l'appelait aussi l’écuyer d'honneur), l’écuyer de la chambre (ou le chambellan), l’écuyer tranchant, l'écuyer d'écurie, l’écuyer d'échansonnerie (N.B. L’échansonnerie est le corps des officiers qui servent à boire aux rois ou aux princes. Un échanson était un officier chargé de servir à boire à un roi, un prince ou à tout autre personnage de haut rang), l’écuyer de paneterie (N.B. La paneterie est le lieu où l’on conserve et distribue le pain dans les communautés, les grands établissements. Le panetier est l’officier chargé du pain à la cour d’un souverain.), etc.

    C'était sur eux que les seigneurs se reposaient du soin de leurs maisons ; ils servaient à table, découpaient les viandes, faisaient les honneurs aux étrangers qui venaient visiter leurs maîtres. Ils les accompagnaient dans les chambres qu'ils leur avaient eux-mêmes préparées. Approchant plus près de la personne de leurs seigneurs, admis à leur familiarité, ils pouvaient encore mieux profiter des modèles qu'ils se proposaient d'imiter.

    Ils avaient soin de dresser les chevaux à tous les usages de la guerre. Ils tenaient les armes de leurs maîtres toujours propres et luisantes. Toutes les nuits un écuyer faisait la ronde dans les chambres et dans les cours du château. Si le maître montait à cheval, les écuyers s'empressaient à l'aider en lui tenant l'étrier. Ils portaient son arme, l'aidaient à s'en revêtir, conduisaient sur les routes les chevaux de bataille qu'ils donnaient à leur maître lorsqu'il fallait combattre l'ennemi.

    Ils demeuraient derrière lui pendant le combat pour lui fournir des armes et le secourir en cas d'accident. Ils gardaient les prisonniers que les chevaliers leur confiaient pendant la chaleur du combat. Ce spectacle était pour les écuyers une leçon vivante d'adresse et de courage et un puissant motif pour faire naître dans le cœur de cette jeune noblesse l'envie de se signaler par de semblables exploits.

    Pendant les temps de paix, ils ne s'occupaient que des exercices propres à les endurcir à la fatigue et à les former à l'art de la guerre. Ils paraissaient dans les tournois où les chevaliers seuls devaient combattre. Ils y faisaient montre de leur force et de leur adresse, et tâchaient par toutes sortes de moyens de mériter l'honneur de la chevalerie.

    Depuis environ deux siècles que la qualité d’écuyer a prévalu sur celle de noble, le titre de noble homme, loin d'annoncer une noblesse véritable dans celui qui le prenait, dénotait au contraire qu'il était roturier.

    Nos Frères Écuyers dans notre Ordre du Temple

    De nos jours, notre Ordre du Temple restauré prévoit d’attribuer le grade d’Écuyer aux Novices qui « ont fait leur temps », montré leur assiduité au sein de notre Commanderie et présenté un ou plusieurs travaux de qualité.

    Nos Frères Écuyers n’ont évidemment plus aucun rôle militaire, pas plus que nos Frères Chevaliers d’ailleurs ! Ils n’ont pas non plus de rôle de serviteurs, si ce n’est à l’égard de notre Chapitre en général. Des charges (ou fonctions) peuvent leur être attribuées en début d’année tant que notre Chapitre ne dispose pas d’un nombre suffisant de Chevaliers pour les remplir toutes.

    Chaque Écuyer dispose du temps nécessaire pour se préparer à devenir Chevalier. Il doit se choisir un nom, une devise, des armes et réaliser son blason. Un séminaire au moins est consacré à cette préparation (N.B. : Lire à ce sujet l’un ou l’autre parchemin sur le choix des armes du Chevalier).

    Nos Frères Écuyers doivent aussi faire preuve d’assiduité, participer activement aux moments de réflexion et d’échanges d’idées proposés pendant les Chapitres, réaliser quelques travaux de qualité dans lesquels ils synthétisent leurs recherches, leur point de vue sur des symboles ou tout sujet en rapport avec notre Ordre et la philosophie qu’il véhicule.

    Mais il importe aussi, à l’instar de leurs illustres prédécesseurs, qu’ils montrent toute la noblesse de leur cœur envers tous les hommes, le désir de se rendre dignes de la chevalerie, préférant mener des actions de valeur et de bonne conduite et pratiquant toujours et partout les vertus que l’Ordre leur inculque : la fidélité à notre Ordre, la compassion, la fraternité, la solidarité, le courage et l’humilité.

    Analyse de la vêture de nos Frères Écuyers

    Évoquons à présent la vêture de nos Frères Écuyers. Certes cette vêture n’est pas comparable à celle des moines du 10ème siècle qui recevaient une cottardie de drap brun, fourrée de peau et de plumes. (N.B. : La cotte hardie ou cottardie ce n'est qu'un surcot très ajusté avec une ceinture orfévrée).

    Faut-il rappeler que le brun est un signe de pauvreté et d’humilité ? Leur équipement comprenait également une tunique de drap blanc, une estamine ou chemise de laine, une braie, une aumusse de drap noir et une paire de chausses. (N.B. : L'aumusse est un vêtement ecclésiastique, utilisée dans la liturgie catholique).

    Saint Benoît conseillait aux moines de se vêtir de ce qu'ils trouvaient dans leur région à bon marché, sans se soucier de l'aspect ou de la couleur. Le vêtement devait juste être à leur taille et non trop court. Les Cisterciens ont cependant adopté l'habit blanc pour se distinguer des autres moines, principalement des Bénédictins qui, eux, étaient vêtus de noir.

    De nos jours, nos Frères Écuyers doivent revêtir un tabar de couleur noire. Le tabar était un manteau court et ample, d’étoffe souvent grossière, ou une sorte de toge que l'on revêtait autrefois au-dessus de l'armure du 10ème au 13ème siècle.

    Au fil des siècles, la matière du tabar est devenue plus luxueuse. Le tabar servait malheureusement autant à montrer sa fortune, en fonction de la matière qui le composait, que ses armoiries, brodées sur l'avant et l'arrière de ce vêtement.

    Le mot « tabar » pourrait se traduire par « signe extérieur ». Un tabar est donc un moyen, principalement visuel, de reconnaître l’affiliation d’une personne à un royaume ou à une organisation donnée. Cela peut aller du simple habit de couleur jusqu’aux broderies et ornements plus complexes, et plus onéreux ! La fonction première du port du tabar est de montrer son appartenance à un groupement, en l’occurrence à notre Ordre du Temple.

    De nos jours le tabar est une sorte d’aube noire maintenue serrée par une cordelette blanche que l’on noue à la taille. Ce tabar est identique pour chaque Écuyer. Il n’est plus question d’y afficher ses armoiries et est d’ailleurs fourni par notre Chapitre pour éviter toute différence entre nous.

    Mais si le tabar des Écuyers est noir, n’est-ce pas pour attirer notre attention sur le fait que l’Écuyer qui aspire au rang de Chevalier doit faire preuve de prudence, de sagesse et de constance ?  N’est-ce pas aussi une annonce prochaine de régénération ? L'Écuyer, futur Chevalier Templier ne doit-il pas mourir symboliquement (le noir étant alors la couleur de la mort) pour renaître ensuite en revêtant le manteau immaculé propre à son degré de perfection ?

    Le tabar de nos Frères Écuyers est maintenu par un cordon de couleur blanche qui présente aussi une caractéristique particulière en ce qui concerne sa longueur.

    Approche du symbolisme du « cordon » des Frères Écuyers

    La corde des Frères Écuyers a une longueur de 333 cm et présente deux nœuds.

    Symbolisme de la corde à nœuds

    Au Moyen Age, alors que l’on ne disposait pas encore de notre système métrique, la corde à nœuds servait aux bâtisseurs – notamment de cathédrales – pour définir les proportions, tracer des angles droits et même des cercles.

    Outil symbolique de construction de l'initié, la corde à nœuds ouvre le chemin de la connaissance des métiers. La corde est un matériau parfait. Elle permet de fixer le temple, de le construire et de lui donner corps. Il semble y avoir une parfaite adéquation de la matière à l'usage qu'on en a.

    Dès qu’il est question de tracer les plans d’un édifice sacré, son utilisation apparaît. En fait, la corde est le premier outil dont on se sert sur le terrain, au moment où l'on trace la délimitation des fondations. C'est donc un symbole « initiateur ».

    La corde à nœud  était un outil de mesure pour les apprentis qui ne savaient ni lire, ni écrire. Tous les apprentis disposant d'une telle corde pouvaient dès lors tracer et mesurer au moyen de la même base.

    La corde demeure un symbole méconnu à bien des égards. Elle est cependant, pour de nombreuses traditions, le principe organisateur du ciel et de ses constellations.

    Le symbolisme de la corde se rattache à celui du lien en général et le cordon ombilical en constitue l'archétype. Figurant l'attachement et/ou le détachement (la vie et/ou la mort), ce cordon vital nous relie à la Terre-Mère nourricière durant la période de gestation et sa rupture signe la naissance.

    Passée autour du cou, la corde symbolise le mariage, comme elle peut signifier notre pendaison !

    À l'image de la « cordée » formée par un groupe d'alpinistes, la corde à nœuds constitue un symbole ascensionnel. Proche de l'échelle et telle la corde magique des fakirs, elle permet de relier la Terre et le Ciel. La corde représente le moyen et le désir de l'ascension. Nouée, elle symbolise toute forme de lien et possède ses vertus secrètes ou magiques.

    Outil de construction, la corde nouée est aussi un outil de mesure. La mesure est faite par le nombre de nœuds. La souplesse de l'outil permet de passer des figures rectilignes aux figures curvilignes. La corde permet donc la figuration de lignes droites comme de lignes courbes.

    Cette propriété nous donne la clef du symbolisme du nœud.

    Symbolisme des nœuds

    En effet le nœud est une figure géométrique formée par deux boucles dans laquelle l'aire d'une boucle est en relation avec l'aire d'un carré. Le nœud représente alors le passage du carré au cercle, de la terre au ciel, du matériel au spirituel.

    La présence des nœuds sur la corde des Écuyers ne donnerait-elle pas tout son sens à nos Travaux car cette présence signifie que notre Chapitre devrait être le lieu de passage d'un état inférieur à un état de conscience supérieur. Le cordon à nœuds de nos Frères Écuyers ne constituerait-il pas aussi un rappel de notre devoir de bâtir notre propre temple ?

    Il est bien difficile de présenter une notion plus prédominante qu’une autre au sujet du symbolisme du nœud, cependant il reste toujours un symbole d’attachement sous sa puissance faste comme le mariage ou néfaste comme l’enchevêtrement dans de mauvais travers, ou, un détachement sous son énergie bénéfique d’évolution et de dépassement ou son énergie négative qui consiste a se détacher de ses principes intérieur pour vivre une vie qui en somme n’est pas faite pour nous.

    Symbolisme de la couleur blanche du cordon

    La couleur blanche du cordon peut symboliser la lumière. Les anciens en avaient fait la couleur de la divinité. En Occident on lui accorde généralement le sens de l'unité, de l'équilibre parfait. Depuis des générations, le blanc est lié à la pureté, à la perfection et au divin. Le blanc est, de ce fait, le symbole du futur initié, du candidat (candidus, blanc), du novice, de futur Templier qui doit « mourir » et « renaître » en revêtant le manteau immaculé propre à son degré de perfection.

    Symbolisme de la dimension du cordon

    333 est le nombre de Dieu et de son mystère. Il est l’expression du premier homme divin. 333 peut s’expliquer par l’addition de trois fois le nombre trois : 3 + 3 + 3 = 9. Formé de la répétition du nombre trois, 333 indique donc la divinité et le mystère de Dieu. Graphiquement, 333 est formé par le nombre trois reproduit trois fois. Or le 3 est le nombre « créateur ». Il symbolise les trois grandes étapes de la vie qui s'imposent à notre esprit : la naissance, la vie, et la mort.

    Trois est universellement un nombre fondamental. Il exprime un ordre intellectuel et spirituel, en Dieu, dans le cosmos ou dans l’homme. Il synthétise la tri-unité de l’être vivant ou il résulte de la conjonction de 1 et de 2, produit en ce cas de l’union du Ciel et de la Terre.

    Ce nombre est le plus puissant de tous les autres car il exprime la vie et est associé à la couleur rouge.

    Le plus souvent, trois comme nombre, premier impair, est le nombre du Ciel ; deux comme le nombre de la Terre, car un est antérieur à leur polarisation. Les Chinois disent que trois est un nombre parfait, l’expression de la totalité, de l’achèvement : il ne peut y être ajouté. C’est l’achèvement de la manifestation : l’homme fils du Ciel et de la Terre, complète la Grande Triade (N.B.: Terre – Ciel – Homme).

    Pour les chrétiens, il n’y a qu’un seul Dieu, « Je Suis », qui est à la fois le Père, le Fils et l’Esprit. En d’autres termes, Dieu est Un en trois Personnes. C’est l’expression de la perfection de l’Unité divine. La répétition du nombre trois évoque ici la Trinité.

    Pour le Chevalier Templier, le nombre trois peut évoquer la chasteté, l’obéissance et la pauvreté, mais aussi le devoir de subir trois assauts avant de donner le suivant.

    333 peut aussi s’expliquer par la multiplication de trois par trois : 3 X 3 = 9.

    Neuf est lui aussi un nombre chargé de symbolisme.

    1. Neuf est le nombre de la construction du Temple ! Il évoque le degré supérieur de la connaissance, la connaissance de Dieu ou du Grand Architecte de l’Univers. Plongés dans la dualité, nous avons la volonté d’aller vers l’Unité dans la Trinité, dans l’harmonie.
    2. Neuf est le plus important symbole de la culture templière. Il évoque les 9 fondateurs traditionnels de l'Ordre, les 9 Templiers nécessaires pour constituer une commanderie, les 9 provinces du Temple d'Occident, les 9 années de gestation du Temple (1118 à 1127), les 72 articles (7 + 2 = 9) de la Règle primitive, la mort du dernier Grand Maître, Jacques de Molay, également marquée par le 9 car il fut mis à mort le 18 (1 + 8 = 9) mars 1314 (1 + 3 + 1 + 4 = 9).

    Pour les chrétiens, sur le chemin de croix, Jésus fait 3 chutes, la dernière à la neuvième station. Crucifié à la troisième heure, il meurt à la neuvième.

    Dernier des nombres simples, le 9 possède une forte valeur symbolique. Il annonce à la fois la fin et le commencement, donc une transposition sur un nouveau plan, conduisant à une renaissance.

    Le 9 est la mesure des gestations et symbolise la récompense des efforts et l'accomplissement de la création. Enfin, le 9 est le nombre de celui qui réalise la volonté divine.

    Dans l'un des messages de la Vierge Marie donné à Don Stefano Gobbi, du Mouvement Sacerdotal Marial, celle-ci lui disait : « Le nombre 333 indiqué une fois, c'est-à-dire par un, exprime le mystère de l'unité de Dieu. Le nombre 333 indiqué deux fois, c'est-à-dire par deux, indique les deux natures, la nature divine et la nature humaine unies dans la Personne divine de Jésus-Christ.

    Le nombre 333 indiqué trois fois, c'est-à-dire par trois, indique le mystère des trois Personnes divines, c'est-à-dire qu'il exprime le mystère de la très Sainte Trinité. Ainsi, le nombre 333, exprimé une, deux et trois fois, exprime les principaux mystères de la foi catholique, qui sont : 1. L'unité et la trinité de Dieu. 2. L'incarnation, la passion, la mort et la résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ. Si le nombre 333 est celui qui indique la divinité, celui qui veut se mettre au-dessus de Dieu même est indiqué par le nombre 666 ». 

    En mathématiques récréatives, un nombre uniforme est un entier naturel formé par la répétition d'un seul chiffre, le plus souvent dans le système de numération décimale. Par exemple 11, 22, 333, 4 444, 77 777, et 999 999 sont des nombres uniformes.

    Les nombres uniformes sont regroupés en classes de nombres ayant le même chiffre. Une classe est désignée par la lettre U suivie du chiffre qui compose les nombres qu'elle contient. Ainsi, les nombres de la classe U3, aussi appelés les nombres U3, sont 3, 33, 333, 3 333, 33 333, 333 333 ... L'un des nombres uniformes les plus connus est 666, le « nombre de la bête » issu de l'Apocalypse de Saint Jean, de la classe U6.

    Le nombre de la Bête ou chiffre de la Bête est contenu dans l'Apocalypse de Jean, au chapitre 13, verset 18. Ce nombre est « six cent soixante-six » ou, en chiffres arabes, « 666 ».

    Conclusion provisoire

    Depuis sa création, notre Ordre du Temple s'est entouré de symboles que nous mettons en avant dans toutes nos cérémonies et Chapitres.

    Dans notre environnement capitulaire, rien est laissé au hasard : les objets (bougies, capes, tabars,…), leur couleur, leur forme, parfois des détails… tout a son importance et présente un symbolisme intéressant que nous devons nous efforcer de découvrir.

    Dans le cadre du grade d’Écuyer, même la cordelette blanche qui permet de maintenir le tabar en place, présente une longueur très symbolique ainsi que deux nœuds qui ont aussi leur signification spécifique.

    Autrefois, le tabar transformait l’écuyer en symbole vivant des armes et de l'honneur de son seigneur.

    Comme Michel Lamy, faut-il voir dans la cordelière ou cordon blanc des Écuyers un emblème de la chasteté ?

    Que faut-il penser du symbolisme des deux nœuds du cordon des Écuyers ?

    Il est bien difficile de présenter une notion plus prédominante qu’une autre au sujet de la symbolique du nœud.

    Les nœuds possèdent des significations très variées.

    On en tirera une notion de fixation dans un état déterminé mais également une notion de détachement ce qui fait de ce symbole une ambiguïté en lui-même.

    En réalité le nœud lie et délie des états de façon positive ou néfaste.

    Il est probable que le cordon à nœuds de nos Frères Écuyers constitue un rappel de notre devoir de bâtir notre propre temple. 

    Frère André B.

    Références bibliographiques

    Bordonove GeorgesLa vie quotidienne des Templiers au 13ème siècle, Editions Hachette, 1990

    Dailliez LaurentLes Templiers, Editions Perrin, 2003

    Demurger AlainLes Templiers. Une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Editions du Seuil, 2005

    Guénon RenéLa Grande Triade, Editions Gallimard, 1957

    Lamy MichelLes Templiers, Editions Aubéron, Bordeaux, 1997

    Pernoud RégineLes Templiers, Presses Universitaires de France, coll. « Que Sais-Je ? », 2006

    Viton de Saint-Allais Nicolas (1773 – 1842), Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France, Paris, 1816 


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  • Le choix des armes du futur Chevalier Templier

    Introduction

    Poursuivant mes recherches consacrées à l’Ordre du Temple et à ses aspects ésotériques, je me propose d’évoquer dans ce parchemin la préparation de l’Écuyer qui aspire au grade de Chevalier de l’Ordre du Temple.

    De nos jours, le but de la profession spirituelle de l’Écuyer est de lui permettre de faire le point sur les fondements personnels de son parcours initiatique et sur la démarche spirituelle qu’il souhaite poursuivre au sein de notre Ordre. La tâche de l’Écuyer est de se préparer spirituellement pour un évènement très important : celui de son armement en tant que Chevalier de l’Ordre du Temple. C’est par un long travail de réflexion qu’il s’y préparera.

    Il ne s’agit pas d’une simple démarche administrative, mais d’un travail longuement mûri dont l’aboutissement sera l’apparition des motivations de cette noble quête, en révélant de manière intrinsèque la voie empruntée.

    Tout au long de ce temps de préparation, il lui faut aussi concevoir et soumettre son projet strictement personnel comportant ses armes, sa devise et son nom « in ordine » qui lui appartiendront et qui le désigneront à partir du moment où il deviendra Chevalier de l’Ordre du Temple.

    Ce parchemin me donne aussi l’occasion de rappeler la définition de l’héraldique ou science du blason, c'est-à-dire l'étude des armoiries ou armes, puis de préciser ce que l’on entend par choix d’un nom, d’une devise et des armes.

    Enfin, comme il me paraît indispensable que tous les membres de notre Commanderie connaissent le sens profond que revêtent les termes d’ « Écuyer » et de « Chevalier », j’analyserai aussi ces deux termes qui nous semblent pourtant familiers.

    La préparation des armes, devise et noms in ordine

    Pour être valable, la proposition d’armes, de devise et de nom « in ordine » faite par tout Ecuyer doit être soumise à l’approbation du Héraut d’Armes de notre Commanderie et doit recevoir cette approbation, avant la date prévue pour l’armement. Chaque Ecuyer a donc tout intérêt à accomplir ce travail en temps voulu, sachant que le processus d’approbation, ainsi que le travail de recherche qui la précède, prend un certain temps. Ceci sera le cas surtout si certains éléments ne sont pas conformes aux normes ou ont déjà été attribués, et qu’un échange de nouvelles propositions s’avère nécessaire. Il convient donc de faire preuve de vigilance et de prudence !

    Dans sa forme, le travail de l’Écuyer comprend quelques pages pour présenter son projet d’armes, de nom d’Ordre et de devise, avec les motivations qui l’ont conduit à entrer et persister dans cette voie initiatique qu’il a choisi de vivre et de suivre au sein de notre Ordre. Il doit exprimer sa vie intérieure et son chemin spirituel pour lequel il aspire à devenir Chevalier, un écrit totalement personnel et intime.

    C’est pourquoi ce travail se doit d’être le fruit d’une longue maturation. Cette profession spirituelle doit être le reflet de l’âme et de son contenu doit émerger le cœur mis à nu du candidat.

    Ce travail unique, personnalisé et dénué de tout emprunt extérieur sert à permettre au prétendant d’expliquer le cheminement qui l’aura conduit à élaborer son projet d’armes, de nom d’Ordre et de devise, exprimant ainsi son projet de vie, motivé par le seul but d’appliquer sa découverte dans le monde profane.

    L’Écuyer doit donc se préparer à acquérir un nouveau nom et une devise personnelle et à se choisir des armes. C’est par eux qu’il sera connu dans l’Ordre. L’Écuyer recevra une nouvelle vêture qui marquera son rang de Chevalier Templier et il portera des armoiries qui lui seront personnelles.

    Son nom révèlera l’intimité de son être, précisera sa qualité inaltérable du Chevalier Templier. C’est dans la solitude intérieure, l’humilité et le silence de l’être que sera entendu ce nom qui viendra compléter le portrait spirituel de son porteur.

    Sa devise exprimera une perspective de développement moral et spirituel, et surtout l’axe principal selon lequel elle se réalisera.

    Son projet d’armes sera un portrait intime traduisant les tendances majeures, les potentialités ou les réalisations de son porteur, exprimant ainsi la géographie de l’âme, exposant à qui saura le comprendre, l’architecture subtile de l’individu. Cette réalité intérieure ne se découvre qu’avec le regard intérieur, car c’est en profondeur que celui-ci contemple le blason pour en pénétrer le sens et en percer les mystères : c’est ainsi qu’il connaîtra sa nature essentielle, sa vocation véritable et son identité spirituelle.

    Ces choix doivent émerger d’une profonde contemplation de sa nature et de ses caractéristiques essentielles, ainsi que des forces spirituelles qui le guident dans sa démarche spirituelle.

    Les efforts consacrés à cette tâche dépendront naturellement de la personnalité de chacun, de son implication et, dans une certaine mesure, de son originalité et de ses désirs personnels. Le Héraut d’Armes de notre Commanderie est là pour guider l’Ecuyer dans sa démarche. Il ne désire que l’aider, afin que les réalisations soient valides et significatives des caractéristiques qu’il désire exprimer, et qu’elles contribuent à son épanouissement dans l’Ordre par l’enseignement qu’il dispense.

    Nom d’Ordre

    Le Nom d’Ordre est obligatoirement en latin. Il prend toujours la forme : « Eques a… » ou « Eques ab… ». Les mots latins « a » ou « ab » signifient « à » ou « aux » et introduisent une attribution. En français, l’on dira par exemple : « Chevalier aux trois Roses ». Les deux formes du mot latin possèdent la même signification, la seule différence tient au fait que « a » est utilisé devant un terme commençant par une consonne et « ab » devant un terme commençant par un « h » ou par une voyelle. Comme les Armes et la devise que l’Écuyer choisira doivent exprimer sa personnalité, son attitude devant la vie et ses espérances, son nom doit en donner l’essence et la substance en deux ou trois mots judicieusement choisis.

    Devise

    Le choix d’une devise est une responsabilité personnelle. Idéalement, elle doit correspondre aux caractéristiques de l’individu ou à ses espérances les plus chères. Il n’est pas impératif de rédiger cette devise en latin ou dans toute autre langue classique mais, en tout cas, comme sa signification doit être claire et sans ambiguïté, elle doit au moins être grammaticalement correcte pour préserver sa signification.

    Armes

    Il y a des règles précises attachées à l’octroi d’Armes et, dans l’Ordre des Chevaliers Templiers, les lois de l’héraldique doivent être suivies aussi strictement que possible.

    Le Héraut d’Armes peut donner, à chaque Écuyer qui le sollicitera, toutes les recommandations nécessaires pour être certain qu’elles sont intégralement respectées.

    Toutefois, il faut garder à l’esprit le principe fondamental qui les sous-tend : depuis les temps les plus anciens, les Armes furent conçues pour être visibles et clairement identifiables à distance. Cela signifie qu’il existe un code des couleurs et des figures ou emblèmes qu’elles peuvent comporter. Les premières armoiries, d’ailleurs, étaient fort simples pour éviter tout risque de confusion. En fait, au cours des siècles, les mêmes principes ont été maintenus.

    La première règle qu’il est précieux d’avoir en mémoire est que ce que nous nommons « couleurs » se subdivise en deux catégories : métaux et émaux. Les diverses couleurs se nomment « émaux » en héraldisme. Les métaux sont l’or (le jaune) et l’argent (le blanc).

    La couleur, en héraldique, désigne l'attribut coloré d'un champ ou d'un fond. Il s'agit de couleurs symboliques : ainsi, le gueules se représente par un rouge, qu'il soit vermillon, écarlate, carmin ou autre. Les couleurs sont réparties en trois groupes :

    • les métaux, composés essentiellement de l'or (jaune) et de l'argent (blanc) ;
    • les émaux, composés essentiellement de l'azur (bleu), du gueules (rouge), du sable (noir), du sinople (vert) et du pourpre (violacé) ;
    • les fourrures, composés essentiellement de l'hermine et du vair, ainsi que de leurs innombrables variantes (mais dont seuls le contre-vair et la contre-hermine sont d'usage fréquent) ; ce sont en fait des compositions « bichromatiques », réunissant un émail et un métal.

    Occasionnellement on trouve de l’orange, du marron, du violet, mais ces teintes sont rares. Moins distinctes, on les qualifie d’« entachées » et elles sont souvent associées à des aspects négatifs de leur porteur (couardise, perfidie, etc.) tels que perçues par celui qui concède les Armes. Aucune distinction n’est faite entre les couleurs claires ou foncées.

    La règle fondamentale est que l’on ne doit pas mettre émail sur émail, ni métal sur métal. Ainsi un émail rouge (gueules) ne peut être mis sur du bleu (azur) par exemple, car ce sont tous deux des émaux, mais ils peuvent être mis sur un métal (or ou argent). De même un métal peut être mis sur un métal.

    A première vue, cela semble complexe, mais le but poursuivi est d’avoir un résultat le plus facilement lisible possible. Cette restriction ne s'applique pas aux fourrures, qui peuvent se superposer indifféremment sur un métal, une couleur ou même une autre fourrure. Il existe de nombreuses autres règles, et le Héraut d’Armes peut aider tout Écuyer qui le sollicite à s’assurer qu’elles sont respectées.

    Les règles du blason étant respectées, demeure le choix des Armes. Elles sont une option personnelle de leur porteur. Ceci étant dit, quelques précautions doivent néanmoins être prises. Ceux dont la famille possède déjà des armoiries peuvent être tentés de choisir des Armes qui en dérivent, de même pour leur devise s’il en existe déjà une familiale. Il est évident que de telles Armes préexistantes seraient en accord avec les lois de l’héraldique. Mais outre le fait que dans notre Ordre les Armes doivent être une expression personnelle de leur porteur, dans de nombreux pays le fait de conférer des Armes est régi par un Collège Armorial qui délivre une patente.

    Dans ce cas, le détenteur de cette patente est le seul légalement autorisé à arborer ces armoiries, avec pour exception le légitime descendant du détenteur de la patente qui en hérite, ou dans le cas de famille noble, celui qui hérite du titre auquel les Armes sont liées. Avoir le même nom que le légitime détenteur d’un blason ne constitue pas un droit de porter ses Armes.

    Les Armes ne sont pas associées à un nom, mais sont personnelles et, dans certains pays, appartiennent à une famille. Avoir un nom de famille particulier ne confère aucun droit à une quelconque modification d’armoiries se référant à l’histoire des différentes personnes qui les portèrent. Cela n’est pas sans répercussions dans les nécessaires restrictions apportées par l’Ordre, car toute utilisation publique d’Armes appartenant légitimement à quelqu’un d’autre comporte le risque de poursuites par la partie lésée, qui, naturellement, dispose de la Patente de ces armoiries ou d’un titre de propriété similaire. Si le risque est faible, les conséquences pécuniaires peuvent être importantes.

    L’acceptation d’une proposition d’Armes par les Officiers de l’Ordre et de notre Commanderie en particulier, ne constitue en aucune façon un quelconque droit sur ces Armes à l’extérieur de l’Ordre lui-même. Elles demeurent une marque propre à l’Ordre et n’ont aucune validité en dehors de lui.

    Une fois le projet de blason approuvé, il y a lieu de le reproduire sur un support en bois fourni par un Officier de notre Commanderie. A vos pinceaux, mes Frères !

    Le choix des armes du Chevalier Templier

    Abordons à présent quelques aspects un peu plus théoriques.

    Un blason, des armes, un écu, des armoiries

    Qu’entend-on par « armes » ?

    Les armes sont des emblèmes peints sur un écu (bouclier), qui doivent pouvoir être décrites dans la langue du blason, et qui désignent quelqu'un ou quelque chose. Elles ont le même rôle qu'une marque ou un logo ou un nom propre : elles sont la manière héraldique d'identifier, de représenter ou d'évoquer une personne, physique ou morale (maison ou famille, ville, corporation…). Les armes sont généralement considérées comme la propriété (intellectuelle) de cette personne, qui en est titulaire.

    Qu’est-ce qu’un « écu » ?

    L’écu ou écusson est l'élément central et principal des armoiries. C'est le support privilégié sur lequel sont représentées les armes. Cependant, plusieurs armes peuvent être représentées sur un même écu, sans nécessairement représenter une personne unique : ce peut être l'union de deux armes représentant un mariage, ou la superposition de nombreuses armes. Un écu représente donc des armes, ou une alliance d'armes. Dans tous les cas, l'écu délimite graphiquement le sujet dont parle la composition, et est suffisant pour identifier des armes ou une alliance.

    Qu’entend-on par « armoiries » ?

    Les armoiries sont ce qui est représenté graphiquement sur un objet armorié (exemple : l'écu). Les armoiries comprennent l'ensemble de la panoplie formée par l'écu, qui désigne le sujet, et ses ornements extérieurs éventuels (support, couronne, collier d'ordre…), qui disent quelque chose sur ce sujet.

    Certains ornements extérieurs (cimiers, tenants) font partie des armes (et leur sont systématiquement associés). Certains sont arbitraires ou fantaisistes (lambrequins, symboles allégoriques ou votifs), mais la plupart sont la représentation héraldique de titres, de charges ou de dignités : ils sont attribués officiellement et peuvent varier suivant l'état du titulaire à un instant donné.

    Que signifie le verbe « blasonner » ?

    « Blasonner » signifie décrire des armoiries suivant les règles de la science héraldique. Au sens strict, le blason est donc un énoncé, qui peut être oral ou écrit. C'est la description des armoiries faite dans un langage technique, le langage héraldique. Le blasonnement est l'action qui consiste à décrire des armoiries et donc à énoncer le blason qui est représenté.

    Qu’est-ce qu’un blason ?

    Le blason est ce qui en résulte : c'est la description, en termes héraldiques, de tout ce qui est significatif dans des armoiries, et plus spécifiquement sur l'écu. Le mot « blason » a une origine obscure. Il vient peut-être du francique blâsjan (torche enflammée, gloire), plus probablement du latin blasus signifiant « arme de guerre ». 

    La science du blason est très ancienne. Elle se fonda moins d'un siècle après que la mode des armoiries se fut établie au Moyen Âge.

    La correspondance entre un blason et sa représentation est au centre de l'héraldique : la donnée d'un blason doit permettre de représenter correctement des armoiries, et la lecture correcte d'armoiries doit conduire à un blason qui rend compte de tous ses traits significatifs. Deux représentations (ou armoiries) sont équivalentes si elles répondent au même blason. Ce sont alors les mêmes armes. Mais il peut y avoir plusieurs manières équivalentes de blasonner des armes.

    Les définitions ci-dessous m’ont paru précises, mais leur précision est loin de refléter l'usage réel, et reste donc très théorique. Car, en pratique, les termes « blason », « armes », « écu »... sont souvent employés les uns pour les autres, aussi bien dans des ouvrages de vulgarisation que dans les travaux d'auteurs faisant autorité.

    Qu’est-ce que « l’héraldique » ?

    L’héraldique, science du blason ou étude des armes, c'est aussi un champ d'expression artistique, un élément du droit médiéval et du droit d’Ancien Régime. Plus récemment, elle a été admise parmi les sciences auxiliaires de l'histoire au même titre que la sigillographie  (La sigillographie est l'étude des sceaux. Elle est considérée comme une des sciences auxiliaires de l'histoire. Sigillographie a pour synonyme sphragistique, terme utilisé surtout par les germanophones.)la vexillologie (La vexillologie est la branche de l’histoire qui se préoccupe des drapeaux, bannières, étendards, etc.), la phaléristique (La phaléristique est la science auxiliaire de l’histoire, qui a pour objet l’étude des ordres, décorations et médailles.), la diplomatie (La diplomatie est la connaissance des traditions qui règlent les rapports mutuels des États, art de concilier leurs intérêts respectifs.)... 

    L'héraldique s'est développée au Moyen Âge dans toute l'Europe comme un système cohérent d'identification non seulement des personnes, mais aussi en partie des lignées (le blason pouvant être transmis par héritage en traduisant le degré de parenté) et des collectivités humaines, ce qui en fait un système emblématique unique en un temps où la reconnaissance et l'identification passaient rarement par l'écrit.

    Apparue au 12ème siècle au sein des membres masculins de la noblesse, elle s'est rapidement diffusée dans l'ensemble de la société occidentale : femmes, clercs, paysans, bourgeois, communautés... Par la suite, on s'en est également servi pour représenter des villes, des régions, des pays, des corporations de métiers.

    L’héraldique est ce qui est relatif au langage du blason, à la science des hérauts, aux dessins des armoiries. Plus spécifiquement, c’est la discipline ayant pour objet la connaissance et l'étude des armoiries.

    L’héraldique recouvre quatre disciplines connexes que je vais aborder à présent.

    • Le blasonnement

    Historiquement, l'héraldique est la science des hérauts, qui dans les tournois annoncent les chevaliers en décrivant dans leur langue propre les armoiries qu'ils portent sur leur bouclier.

    Cette discipline se prolonge dans l’héraldique théorique, qui a pour objet de préciser les règles du blason, son vocabulaire, sa grammaire et sa sémantique. Elle peut devenir un sport intellectuel à part entière, consistant à décrire en termes de blason des figures très variées et originales, parfois très éloignées des compositions traditionnelles, dont la légitimité est de rester fidèle à un certain génie héraldique.

    • La composition

    La branche traditionnelle de l'héraldique s'attache à la création et à la composition des armes et blasons, pour le compte de celui qui souhaite en devenir titulaire. Cette héraldique s'appuie d'une part sur la généalogie du titulaire, d'autre part sur la symbolique particulière qu'il souhaite attacher à ses armes. L'héraldique n'étant plus réglementée en tant que telle sauf dans certains pays, cette composition poussée par la vanité du client peut parfois conduire à des excès : l'héraldique a conduit à créer de très nombreux meubles inutiles, par simple souci d'originalité. La règle fondamentale de la noblesse est que c'est au titulaire de donner du prestige à ses armes, non l'inverse, et une sobriété prudente est de mise.

    • La décoration

    La branche artistique de l'héraldique s'intéresse à la représentation graphique des blasons sous forme d'armes et d'armoiries, pour armorier toute sorte de supports.

    • L’héraldique historique

    L’héraldique historique est une science auxiliaire de l'histoire. D'une part, elle s'appuie sur les documents et meubles armoriés pour obtenir des informations particulières sur l'histoire de leur titulaire. D'autre part, elle analyse la composition de ces armes et blasons, pour étudier d'une manière générale les symboliques sociales.

    L’héraldique et le héraut

    Les figures peintes sur l'écu, stabilisées et énoncées par des hérauts, ont donné naissance à l'héraldique. L'héraldique est essentiellement la science des hérauts, et son origine ne peut se comprendre qu'à travers leur rôle.

    Le premier élément à avoir été armorié, dans un but militaire, a donc été l'écu du chevalier. Puis ces éléments ont été repris sur tout son équipement, pour permettre de reconnaître le titulaire (sur la cotte d'armes) mais aussi le représenter (bannière) ou marquer sa propriété (caparaçons, housse ou flanchières des chevaux)…

    Ce lien entre des armes et leur titulaire a ensuite été repris dans la composition des sceaux. Les armoiries sont ainsi devenues l'image de la personnalité juridique. La pratique des sceaux armoriés a étendu l'usage des armoiries à toutes les entités capables d'avoir un sceau. Cette pratique est encore vivante dans l'usage de chevalières armoriées, qui sont en principe destinées à servir de sceaux C'est pourquoi elles sont gravées en creux, et normalement portées au petit doigt.

    Le choix des armes du Chevalier Templier

    Terminons enfin cette recherche en abordant les deux « grades » qui concernent la problématique de l’armement.

    Le Chevalier

    Aux alentours de l'an mille, le terme latin miles (guerrier) a commencé à se répandre. Il désigne alors le chevalier. Ce chevalier se caractérise par le fait qu'il soit un guerrier à cheval, mais il n'est que rarement désigné par le terme equites signifiant cavalier. À l'époque où le système féodal s’est répandu, la seigneurie en était la structure de base. C'était un système devant maintenir l'ordre et la justice et ayant pour centre le château-fort.

    Le chevalier était alors un guerrier appartenant à la maison du seigneur : celui-ci devant s'entourer d'un groupe de soldats professionnels qui l'aidaient à maintenir l'ordre et à exploiter les habitants de la seigneurie et les passants. Ils participaient à cette exploitation du peuple et partageaient avec le seigneur les profits de la seigneurie.

    Dès le 11e siècle, miles devient synonyme de vassus, le vassal. Le chevalier était bel et bien le serviteur armé du châtelain : il faisait ses premières armes contre les paysans libres (les Vilains) de l'an mil et imposait le système féodal et le respect des coutumes par la force. Le château-fort et son donjon servaient alors plus à contrôler et à dominer la population qu'à la protéger...

    La chevalerie est le terme qui désigne l'institution féodale des chevaliers et les valeurs qui lui sont associées, ou lui sont devenus associées par le biais de la littérature, notamment la prouesse (le courage), la loyauté (l'honneur), la largesse (la générosité) et la notion d'amour courtois.

    Le mot « chevalerie » est un dérivé de cheval, lui-même du bas latin caballus, « mauvais cheval » (à distinguer du latin classique equus), dont les mots « cavalerie » et « cavalier » sont aussi dérivés. Le terme sous-entend une forte distinction entre les chevaliers, combattants professionnels d'élite, montés à cheval, et les paysans et les bourgeois, souvent considérés comme médiocres combattants, qui fournissaient la masse de l'infanterie, et, plus tard, de l'artillerie.

    La chevalerie a peu à peu développé ses valeurs et ses coutumes propres, sous l'influence notamment de l'Eglise et de la « courtoisie » des troubadours et trouvères, eux-mêmes fréquemment issus de la noblesse. D'une fonction militaire au service de l'aristocratie terrienne, la chevalerie est devenue une fraternité, puis un groupe social, enfin une institution. Certaines traditions de la chevalerie sont remarquables, notamment la cérémonie de l'adoubement. Les vertus traditionnelles de la chevalerie, vues par le prisme de la littérature, sont de nobles sentiments tels la piété, l'humilité, la bravoure, la courtoisie, la foi et l'honneur.

    L'usage des armoiries vient de l'évolution de l'équipement militaire entre le 11ème et le 12ème siècle et rend progressivement impossible de reconnaître le visage d'un chevalier. Le casque des chevaliers – qui figure encore dans les ornements extérieurs – enveloppait progressivement la face. Le nez était protégé par un nasal ; la coiffe du haubert – qui protégeait la tête et le cou – tendait à couvrir le bas du visage. Puis le casque fut fermé par une vantaille (Partie grillagée de la visière du heaume ou du casque, par où l'on pouvait respirer), puis définitivement clos par une visière mobile. Pour se faire reconnaître dans les mêlées des batailles et des tournois, les chevaliers ont alors pris l'habitude de peindre des figures distinctives sur leurs boucliers (meubles et pièces, ou figures géométriques).

    L'Écuyer

    L'écuyer, du latin scutiger ou « scutarius » (On trouve aussi comme synonyme scutifer ou armiger) était, à l'origine, un gentilhomme qui accompagnait un chevalier et portait son écu.

    De là, le terme « écuyer » a été employé comme titre pour un jeune homme qui se préparait à devenir chevalier. Le terme est ensuite devenu, à l'époque moderne, un rang détenu par tous les nobles non titrés. C'est toujours un titre de noblesse en Belgique.

    Les chevaliers, à l'époque des tournois, devaient présenter leurs armes afin de s'identifier. Ils étaient assistés en cela par leur écuyer, jeune homme chargé de tenir leur écu armorié. En général, l'écuyer s'occupait également de l'équipement du chevalier et de son cheval, et il apprenait le métier de chevalier à partir de 14 ans.

    Lorsque des figures distinctives ornent l’écu, l’écuyer qui le porte peut représenter le chevalier, même en son absence. L'écuyer qui porte l'écu sur sa poitrine est d'ailleurs sans doute à l'origine des tenants, dans les ornements extérieurs des armoiries, puisque les cinq régions principales de l'écu (chef, cœur, flancs dextre et sénestre, pointe) renvoient justement aux parties du corps de celui-ci. Comme l’écuyer est vu de face, « dextre » et « sénestre » sont inversés en héraldique par rapport à leur signification primitive : la dextre de l’écuyer est à la gauche de l’observateur, et inversement.

    Le choix des armes du Chevalier Templier

    En guise de conclusion toute provisoire…

    La composition d'un blason représente graphiquement la situation d'un titulaire par rapport à un certain ordre social, entre le 12ème siècle et le 19ème siècle. L'étude du blason suppose donc une certaine connaissance de la société et de son organisation en noblesse, rangs, ordres, coutumes... Cependant, avoir des armoiries n'a jamais historiquement été l'apanage d'une classe noble.

    Les armes ne sont pas nobles par nature, elles ne sont au départ que l'enseigne de leur titulaire. C'est à ce titulaire qu'il appartient de s'« ennoblir », c’est-à-dire de manifester sa noblesse par ses actes, en attirant gloire et honneur sur ses armes. La reconnaissance sociale officielle de ce caractère noble, ou « anoblissement », ne vient que reconnaître une noblesse qui a été acquise préalablement.

    Le titulaire d'un blason est la « personne » que désigne ce blason. Les armes appartiennent à un certain titulaire, dont les attributs sont représentés par les ornements extérieurs. C'est l'ensemble de cette relation que représentent les armoiries.

    La composition d'armes nouvelles traduit ce que le titulaire met en avant par rapport à un tissu de liens et de droits sociaux : symbolique primitive, mais aussi appartenance à une lignée (par les armes de sa famille), affirmation de sa généalogie (par composition des armes de ses parents, grands parents), mariage (par composition des armes du conjoint), fiefs sur lesquels on a des droits réels ou supposés, actuels ou passés.

    Tout Écuyer doit donc réfléchir avec soin au choix de ses Armes, devise et nom. Ils le représenteront et parleront de lui à ses Frères Chevaliers. Il prendra soin et joie dans ce travail. Il n’est pas particulièrement ardu, mais plus chaque Ecuyer s’impliquera dans cette tâche, plus grand sera le profit qu’il en retirera ; plus il y mettra de soins, plus grands seront les fruits de sa méditation. Tout doit être clair, spécifique, identifiable et personnel.

    Il convient donc de prendre le temps de bien réfléchir, et de ne pas oublier que notre Héraut d’Armes ne peut guère approuver les propositions d’armes, de devise ou de nom in ordine du jour au lendemain. Il aura des recherches à faire, et s’il n’approuve pas les propositions, l’Écuyer concerné sera appelé à les modifier. Donc il est important de prévoir un préavis suffisant (au moins deux mois) bien avant la date de l’armement comme Chevalier.

    Le Héraut de notre Commanderie peut éviter des difficultés et des retards éventuels en fournissant aux Écuyers quelques explications à la suite de leurs propositions, de sorte qu’il puisse suggérer d’autres solutions en temps utile.

    Puisse ce travail être utile à tous mes Frères !

    Frère André B.

     

    Ouvrages à consulter pour aller plus loin :

    Gérard de Sorval, Le langage secret du Blason, Editions Dervy, Paris, réédition 2003

    Raymond Lulle, Livre de l'Ordre de Chevalerie, Les voies du Sud - La Différence, 1991


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