• * Introduction aux trois vertus

    Introduction aux trois vertus essentielles du chevalier 

    Qu’est-ce que la « chevalerie » ?

    La chevalerie désigne le corps des chevaliers, les combattants à cheval. Les Templiers puis les Hospitaliers, au 12ème siècle, lui ont donné ses lettres de noblesses en associant à l'idéal chevaleresque les vœux religieux. Elle deviendra, à la fin du 12ème et 13ème siècle, une institution féodale rassemblant les combattants à cheval, et à laquelle on accédait généralement par la cérémonie de l'adoubement. La chevalerie deviendra la cavalerie noble et s'alliera à la noblesse de souche.

     * Introduction

    Adoubement de Lancelot - Miniature d'Evrard d'Espinques

    La chevalerie est un dérivé du mot cheval, attesté en ancien français dès le 12ème siècle. Le terme sous-entend une distinction entre les chevaliers, combattants professionnels d'élite montés à cheval, et la « piétaille » qui fournissaient la masse de l'infanterie et, plus tard, de l'artillerie. Les qualités de hardiesse et de générosité tiennent aux ordres militaires qui développèrent des chevaliers aguerris.

    Dans la littérature et la critique des historiens, l'idéal des valeurs de la chevalerie médiévale est né avec le combattant Philippe de Nanteuil, l'icône de la chevalerie européen.

    La chevalerie a peu à peu développé ses valeurs et ses coutumes propres, sous l'influence notamment de l'Église et de la «courtoisie» (la « fin'amor ») des troubadours et trouvères. D'une fonction militaire au service de son suzerain, la chevalerie est devenue une fraternité, puis un groupe social, enfin une institution. Certaines traditions sont remarquables, notamment la cérémonie de l'adoubement. Les vertus traditionnelles de la chevalerie, vues par le prisme de la littérature, sont de nobles sentiments tels la piété, l'humilité, la bravoure, la courtoisie, la foi et l'honneur.

    Les chevaliers sont des personnages souvent présents dans des romans puisant leurs sources dans les grands cycles légendaires (Légende arthurienne et cycle des chansons de gestes carolingiennes).

     

    Quelques éléments d’histoire de la chevalerie

    Le 12ème et surtout le 13ème siècle furent sans doute les siècles d’or de la chevalerie. Celle-ci se structurait comme une véritable classe avec ses codes, ses valeurs et son mode de vie.

    Aux alentours de l'an mille, le terme latin miles (guerrier) se répand dans les écrits rédigés en latin médiéval. Il désigne alors les hommes d'arme (bellatores) par opposition aux religieux qui prient (oratores) ou aux paysans qui travaillent (laboratores). Ce combattant se caractérise donc par le fait qu'il est un guerrier. L'homme d'arme à cheval ne sera désigné par le terme eques signifiant cavalier que vers le début du 12ème siècle (par opposition aux soldats à pied, les milites pedites). À l'époque où le système féodal se développe, la seigneurie en est la structure de base. C'est un système devant maintenir l'ordre et la justice et ayant pour centre le château fort.

    Le chevalier est un guerrier appartenant à la maison du seigneur : celui-ci doit s'entourer d'un groupe de soldats professionnels qui l'aident à maintenir l'ordre et à protéger les habitants des assaillants. Ils participent ainsi au maintien du système féodal et reçoivent de la part du seigneur une solde ou des terres. Dès le 11ème siècle, miles devient synonyme de vassus (ou vassalus, latinisation de vassal), le vassal.

    À ses débuts, la chevalerie n'était nullement valorisée par l'Église comme le précise Jean Flori. Si elle soutenait entièrement les chevaliers partant en croisade, elle dénonçait ceux qui risquaient leur vie non pas pour Dieu mais pour de la gloire. L’Église a fortement contribué à influencer la chevalerie et à modifier ses valeurs, ses devoirs. L'Église a ainsi assuré la rémission des péchés à tous les chevaliers désirant combattre les infidèles en Terre sainte. Les Croisades ont donc joué un rôle central dans la réconciliation entre l'Église et la chevalerie. Il était désormais possible à partir du 12ème siècle, notamment lors de la première croisade prêchée par Urbain II en 1095 d'être chevalier et de combattre pour Dieu. Pour elle, le problème s'est réellement posé avec les Templiers qui cherchaient la reconnaissance de l’Église.

    Depuis la prise de Jérusalem, un semblant de paix existait alors en Palestine. Mais des bandes de «grands ou petits chemins», des incursions sarrasines, faisaient régner une insécurité constante. Une grande partie des croisés étaient rentrés au pays après la conquête. Il existait bien une soldatesque, mais trop souvent limitée aux villes. Les chemins nécessitaient des déplacements en groupe. L'augmentation des dispensaires et leur dispersion était un problème pour les pèlerins malades et pour les Hospitaliers.

    Suivant Guillaume de Tyr, Hugues de Payns, un baron champenois, faisant très certainement partie des « chevaliers du Saint-Sépulcre » dès 1115, proposa à Baudouin II, roi de Jérusalem, la création d'une communauté des « Pauvres Chevaliers du Christ » pour assurer la sécurité des routes. Lors du concile de Naplouse, en 1120, ces « chevaliers » furent invités à reprendre les armes. La nouvelle confrérie fut installée par Baudouin et Gormond de Picquigny, patriarche de Jérusalem, sur l'ancienne mosquée al-Aqsa, dite aussi, « Temple de Salomon ». Ils tenaient de là leur nom de miles Templii, « les Chevaliers du Temple », appellation qui sera popularisée par le terme « les Templiers ».

    Très vite ces chevaliers, qui prononçaient des vœux d'obéissance, de pauvreté et de chasteté, mais qui combattaient efficacement les infidèles, posèrent problème au regard des principes de l'Église. Ces « Chevaliers du Christ » étaient en état de péché les armes à la main. Hugues fit appel à son parent, l'abbé de Clairvaux, pour intercéder auprès du pape. Bernard de Clairvaux composa « De laude nove militie » dans laquelle il développa l'idée de malicidium, de malicide (= en tuant le mal en l'homme et non l'homme). Hugues reprit ces propos dans sa lettre Christi militibus qu'il soumit, en janvier 1129, au concile de Troyes qui approuva le nouvel ordre.

    Ces derniers sont en effet des « nouveaux chevaliers » car ce sont des croisés permanents, des « des moines-soldats ».

    La chevalerie qui se forma dans la deuxième moitié du 11ème siècle se définit réellement à partir des caractéristiques suivantes : elle constitua tout d'abord une catégorie sociale à part entière voire une «catégorie socio-professionnelle». Cette dernière se situait socialement au-dessous de la noblesse. Elle rassemblait tous ceux qui n'avaient « ni la notoriété d'un lignage noble, ni la richesse d'un grand propriétaire terrien, ni le droit de ban d'un sire ».

    En d'autres termes, être un chevalier c'était être un homme qui n'était pas issu de la noblesse d'un point de vue héréditaire, qui ne possédait pas de richesses, que ce soit en terres ou en argent, enfin qui n'avait pas le pouvoir de convoquer des vassaux à son service ni de commander, de contraindre, de convoquer l'ost (droit de ban). Cependant, un chevalier devait pouvoir se procurer ses armes, l'armement caractéristique du chevalier étant coûteux, composé de la lance et de l'épée pour le 11ème siècle. Par ailleurs, le chevalier combattait à cheval, ce qui pouvait paraître insignifiant mais qui avait en réalité de l'importance car un cheval coûtait cher et constituait de ce fait une marque de prestige, de richesse, de supériorité.

    À la fin du 12ème siècle, par le prestige qui leur fut associé et le coût de leur équipement, les chevaliers tendront à être associés de plus en plus à leur suzerain. Ce fut une évolution importante car elle marquait l'essor des châtelains soutenus par leurs chevaliers, concurrençant et affaiblissant le pouvoir royal.

    Le statut de chevalier pouvait se perdre si le chevalier était malade et, par conséquent, ne pouvait plus assurer sa fonction militaire. En outre, le chevalier pouvait subir des blessures graves durant un affrontement et ne plus pouvoir combattre. De fait, il était petit à petit oublié de la société. Au cours du Moyen Âge, les chevaliers se sont rapprochés et unifiés durant les combats, à la guerre, et ont fini par former un véritable ordre social à part.

    Pendant les tournois, les chevaliers s'affrontaient pour gagner du prestige et de la renommée et espérer connaître une ascension sociale par un mariage avec la fille d'un seigneur. Aussi, un processus de fusion s'est opéré au cours du Moyen Âge entre la chevalerie et la noblesse. Mais ce processus majeur dans l'histoire de la chevalerie s'est opéré sur plusieurs siècles : ce fut un long et lent processus qui a abouti à une véritable réunion. Ce processus a eu lieu lors de la « Renaissance du 12ème siècle » : au cours de ce siècle, la chevalerie tendit de plus en plus à se confondre avec la noblesse dirigeante, et s'affirma comme un modèle par son prestige.

    Cette chevalerie, témoigne par ailleurs d'un intérêt grandissant pour la littérature, en particulier pour les poèmes les plus distrayants à la création desquels certains s'essaient même (Wolfram von Eschenbach, auteur de Parzival ou les chevaliers itinérants que sont les troubadours comme Gui d'Ussel, Guillaume IX), ou encore à l'histoire, en tout cas celle de leur propre lignage (ainsi les comtes de Guînes font rédiger leur histoire par le magister Lambert d'Ardres). Ces chevaliers lettrés apprenaient dès leur enfance à lire en latin dans le psautier de leur mère puis lisaient les classiques latins, ce qui leur permit de parler de littérature avec les clercs savants (tel le chevalier Gervais de Tilbury qui devint juriste). De même, la poésie et la courtoisie polissaient ces chevaliers, le rendant plus charitable envers son prochain.

    La chevalerie s'épanouit tout particulièrement au cours du 13ème siècle dans toute l'Europe Occidentale. C'est aussi l'époque où l'image du chevalier modèle paré de toutes les vertus propres à la chevalerie se développa grâce aux écrivains et poètes qui glorifiaient dans leurs textes les valeurs chevaleresques. Ainsi se dégagent des figures emblématiques tel que Guillaume le Maréchal au 12ème siècle, Ulrich von Liechtenstein au 13ème siècle ou encore Bertrand Du Guesclin et Geoffroi de Charny au 14ème siècle. Les Chevaliers de la Table ronde jouèrent un rôle majeur sur les mentalités des chevaliers qui les considèrent comme des modèles de la chevalerie.

    Par conséquent, ils furent pris pour exemples et imités dans leurs exploits.

    Le service vassalique est au cœur des devoirs chevaleresques. Le chevalier se doit d'être généreux. Cet idéal s'oppose à la bourgeoisie qui, obtenant de plus en plus de pouvoir au cours des 13ème et 14ème siècles et se rapprochant des rois, est vue comme un concurrent pour la chevalerie.

     

    Le comportement chevaleresque

    Quelques citations d’auteurs du Moyen-Age

    « A partir du 13ème siècle, et malgré l'origine cléricale de nombreux écrivains et poètes, la littérature destinée aux laïcs, et principalement aux publics des cours, nous révèle les goûts des chevaliers, leurs aspirations, leurs valeurs idéologiques et leur comportement... »

    Jean Flori, historien, dans « La chevalerie en France au Moyen-Age »

     

    « En vous remettant l'épée, je vous confère l'Ordre de chevalerie, qui ne souffre aucune bassesse. Souvenez-vous, en cas qu'il vous faille combattre, si votre adversaire vaincu vous crie merci, écoutez-le et ne le tuez pas sciemment. »

    Chrétien de Troyes, « Perceval le Gallois »

     

    « Un chevalier ne se distingue pas des autres s'il ne s'est entraîné dans les tournois. Il doit avoir vu son sang couler, avoir entendu ses dents craquer sous les coups de poings, avoir senti le poids de son adversaire s'écraser sur lui alors qu'il est étendu sur le sol et , après avoir été désarçonner de son cheval vingt fois, s'être levé vingt fois pour se battre encore. »

    Roger de Hodeven

     

    « Et quand il sera chevalier, qu'il ne soit pas vantard ; dans l'action qu'il se montre le meilleur et, hors du champ de bataille, le plus réservé, car celui qui claironne sa vaillance est abattu par ses propres fanfaronnades. Prends la vaillance pour enseigne, le bon sens et la mesure pour la bannière, tu en auras bien plus de valeur, car la démesure et l'insolence n'ont rien à voir avec l'honneur ni l'idéal chevaleresque. »

    Livre de Caradoc, anonyme du 13ème siècle

     

    « Sachez bien que les chevaliers ne furent pas crées à la légère, ni compte tenu de leur noblesse ou de leur naissance plus illustre que celle du commun, car l'humanité descend d'un père et d'une mère uniques (si, si vous avez bien lu, l'égalité entre les hommes prônée au 13ème siècle). Mais quand l'envie et la convoitise s'accrurent dans le monde et que la force prit le dessus du droit, à cette époque les hommes étaient encore égaux en lignage et en noblesse. Mais quand les faibles ne purent plus endurer les vexations des forts, ils établirent pour les protéger des garants et des défenseurs pour s'assurer paix et justice et pour mettre fin aux torts et aux outrages dont ils étaient l'objet.

    Pour assurer cette garantie, furent mis en place ceux qui, de l'avis général avaient le plus de qualités, les grands, les forts, les beaux, les agiles, les loyaux, les preux, les hardis, ceux qui étaient riches en ressources morales et physiques. Mais l'ordre de chevalerie ne leur fut pas conféré à la légère et comme un vain titre, ils durent assumer un lourd poids de devoirs. »

    Lancelot, anonyme du 13ème siècle

     

    « Un chevalier doit avoir deux cœurs, l'un infrangible, dur comme diamant et l'autre tendre et malléable comme de la cire chaude. Le premier doit rester inébranlable face aux déloyaux et aux félons ; comme le diamant ne tolère aucun amollissement, de même le chevalier doit être terrible et intraitable envers les félons qui détruisent la justice et la mettent à mal selon leurs pouvoirs; et comme la cire molle et chaude peut être modelée et prendre la forme souhaitée, de même le chevalier doit façonner les gens honnêtes et ouverts à la pitié à toutes les formes de bonté et de douceur. Mais qu'il se garde bien de montrer par faiblesse un cœur de cire envers les traîtres et les déloyaux, car il perdrait irrémédiablement tout le bien qu'il a fait ».

    « Ce sont là des qualités nécessaires à qui ambitionne l'ordre de chevalerie, et si l'on ignore cette ligne de conduite, qu'on se garde bien d'être chevalier, car si l'on sort du droit chemin, on est honni d'abord aux yeux du monde et ensuite aux yeux de Dieu. »

    Lancelot, anonyme du 13ème siècle

     

    Manière de vivre

    Une certaine manière de vivre, et l'éthique qui lui est liée, constituent bien l'essence de la chevalerie.

    À la base de cette morale se situent deux vertus majeures qui constituent ensemble ce qu'on appela, depuis le 13ème siècle, la prouesse.

    D'une part, la vaillance, la valeur militaire : toute l'éducation du futur chevalier est une préparation au combat ; de celle-ci, l'initié doit prouver l'efficacité, par une démonstration publique de ses capacités cavalières, lors de la cérémonie de l'adoubement.

    D'autre part, la loyauté : le chevalier, homme de service, est celui qui, tel Roland, ne saurait trahir la foi qu'il a jurée et qui, dans la guerre, se refuse à toute manœuvre insidieuse. L'école permanente de ces deux vertus fut, dans l'intervalle des opérations militaires, le tournoi, simulacre de combat, dont la vogue au 12ème siècle emplit la Chrétienté et qui, d'abord affrontement sauvage et meurtrier de bandes adverses, se ritualisa peu à peu et devint, à la fin du Moyen Âge, un sport mondain, succession de joutes singulières, strictement réglées comme un ballet.

    Vient ensuite la largesse, c'est-à-dire le mépris du profit.

     

    Les vertus chevaleresques, dans l’esprit du Moyen Age

    Un chevalier se doit de suivre un code de conduite et respecter une éthique propre à la chevalerie sous peine de perdre son statut de chevalier.

    Le code de la chevalerie du temps des Croisades se résume en une dizaine de commandements. Il a sûrement été un frein pour ceux qui, sans ce code, auraient été sauvages et indisciplinés. Le chevalier devait croire en Dieu et avoir en lui plein confiance. Tout homme qui n'était pas chrétien ne pouvait pas devenir chevalier.

     

    Les dix commandements du Chevalier au temps du Moyen Age

    1. Tu croiras à tout ce qu'enseigne l'église et observeras tous ses commandements.

    Cette première règle de la chevalerie est la plus importante de toutes.

    2. Tu protégeras l'église.

    Cette règle est le cri d'armes du chevalier.

    Le chevalier devait servir et défendre l'église.

    3. Tu auras le respect de toutes les faiblesses et tu t'en constitueras le défenseur.

    Le chevalier devait défendre tous les faibles aussi bien les prêtres que les femmes et les enfants.

    4. Tu aimeras le pays où tu es né.

    Le chevalier devait aimer et protéger sa patrie.

    5. Tu ne reculeras pas devant l'ennemi.

    Le chevalier devait être brave. Mieux valait la mort que la couardise.

    6. Tu feras aux infidèles une guerre sans trêve et sans merci.

    Cette règle invitait les chevaliers à combattre et haïr les païens.

    7. Tu t'acquitteras exactement de tes devoirs féodaux, s'ils ne sont pas contraires à la loi de Dieu.

    Le seigneur devait protéger son vassal qui en échange, était fidèle à son seigneur. Le chevalier devait aider son seigneur lorsqu'il avait besoin d'aide.

    8. Tu ne mentiras point et seras fidèle à la parole donnée.

    Le chevalier ne devait en aucun cas mentir et respecter la parole donnée

    9. Tu seras libéral et feras largesse à tous.

    Le chevalier devait être courtois et sage pour tous. Il devait être aussi généreux.

    10. Tu seras, partout et toujours, le champion du Droit et du Bien contre l'injustice et le Mal.

    Le chevalier devait se faire le défenseur du Bien et le combattant du Mal.

     

    Les douze vertus chevaleresques au temps du Moyen Age

    Loyauté : Le chevalier devait toujours être loyal envers ses compagnons d'armes. Que ce soit pour la chasse ou pour traquer un ennemi, le chevalier devait être présent au combat jusqu'à la fin avec ses compagnons, prêt à les aider en tout temps avec vaillance.

    Prouesse : Le chevalier devait être preux et posséder une grande vigueur musculaire. La force de l'âme était aussi très importante afin de combattre les redoutables adversaires qu'il rencontrerait lors de ses quêtes. Il devait les combattre pour le service de la justice et non par vengeance personnelle.

    Sagesse et mesure : Le chevalier devait être sage et sensé afin d'empêcher la chevalerie de basculer dans la sauvagerie et le désordre. Le chevalier devait savoir contrôler sur sa colère et sa haine. Il devait rester maître de lui-même en tout temps. Le jeu des échecs étaient donc de mise pour le chevalier afin d'exercer l'agilité intellectuelle et la réflexion calme.

    Largesse et courtoisie : Un noble chevalier devait partager autant de richesses qu'il possédait avec amis et paysans sous son aile. Lorsqu'il se rendait à la cour, il devait faire preuve de courtoisie. Il s'efforçait de se faire aimer par sa dame en étalant devant elle toutes ses prouesses. Il devait aussi la servir fidèlement. La noblesse purifiait en quelque sorte l'âme du chevalier qui dut tuer pendant ses quêtes.

    Justice : Le chevalier devait toujours choisir le droit chemin sans être influencé par des intérêts personnels. La justice par l'épée peut être horrible, l'humilité et la pitié devaient tempérer la justice du chevalier.

    Défense : Un chevalier se devait de défendre son seigneur et ceux qui dépendaient de lui. Il devait toujours défendre sa nation, sa famille et ceux en qui il croyait fermement et loyalement.

    Courage : Un chevalier se devait de choisir le chemin le plus difficile et non le chemin guidé par ses intérêts personnels. Il devait être prêt à faire des sacrifices. Il devait être à la recherche de l'ultime vérité et de la justice adoucie par la pitié.

    Foi : Un noble chevalier devait avoir foi en ses croyances et ses origines afin de garder l'espoir.

    Humilité : Le chevalier ne devait pas se vanter de ses exploits, mais plutôt laisser les autres le faire pour lui. Il devait raconter les exploits des autres avant les siens afin de leur donner le renom qu'ils méritaient.

    Franchise : Le chevalier devait parler le plus sincèrement possible

     

    La chevalerie d’aujourd’hui

    Si vous êtes en quête d’idéal, mais ressentez et vivez au quotidien la perte des éléments qui ont forgé notre civilisation occidentale, si vous êtes en accord avec la nécessité de renouer avec les valeurs primordiales qui ont permis à nos Pères de se construire droits, de devenir des hommes responsables, à la morale et aux devoirs civiques et sociaux, respectant en cela l’antique Règle de la Chevalerie, qui a fait dans le passé tant d’Hommes remarquables par le courage, l’honneur et la probité, nous avons à vous parler.

    En fonction, tant de votre position sociale et de vos responsabilités que de votre quotidien, vous devez vous interroger sur le devenir de notre civilisation. Il est une évidence que nous visons des temps difficiles où les valeurs du devoir, de la morale et de l’esprit se doivent d’être protégées. En tant qu’homme du 21ème siècle, sollicité de toute part, si nous n’y prenons pas garde, la nonchalance, le laisser-aller, l’angoisse et le désarroi, s’installent chaque jour davantage au plus profond des pensées des hommes. Devant ces nouveaux enfers, nous ne vous proposons pas un paradis, mais plutôt de vous associer à une démarche de construction fraternelle au service des autres.

    Forts de l’adage « tout âme qui s’élève, élève le monde », nous sommes persuadés, en tant que Chevaliers et par expérience, que seule une juste évolution de notre « âme » alliée à une convergence des efforts de chacun, peuvent amener certaines restaurations espérées.

    Extrait d'une page publicitaire d'une Commanderie non régulière ni traditionnelle

     

    La chevalerie contemporaine

    De nos jours, les valeurs chevaleresques sont la loyauté, la courtoisie, l'honneur, la fierté, la bonne foi, la bravoure, la recherche de gloire et de renommée, l'obéissance à la hiérarchie et le respect de la parole donnée.

    Mais la nature chevaleresque compote un particularisme, un état d’esprit qui en traduit son identité spirituelle. Celle-ci se reflète dans les valeurs qu’elle privilégie au point de faire corps et âme avec elles.

    Ce sont ces valeurs ou vertus fondamentales et fondatrices de l’âme chevaleresque qui « signent » son charisme propre sur le plan de la réalisation spirituelle personnelle comme sur le plan de sa vocation eschatologique. Elles s’imposent d’elles-mêmes pour qui connaît la chevalerie.

     * Introduction

    Les vertus théologales et cardinales sont la richesse commune de tout chrétien, quel que soit son cheminement spécifique. Elles seules peuvent faire germer et croître les charismes de chacun dans l’unité et pour le bien du Corps Mystique tout entier (l’Eglise catholique romaine, l’Eglise catholique Melkite, les églises chrétiennes en général…) C’est également le cas des Béatitudes, chemin royal du chrétien, clefs de la sainteté.

    Les Vertus Théologale sont : la Foi, l’Espérance, la Charité.

    Les Vertus Cardinales sont : la Prudence, la Justice, la Force et la Tempérance

               * Introduction   * Introduction

       Les vertus théologales         -            Les vertus cardinales

    Dans les œuvres d’art les vertus cardinales sont représentées sous les traits de femmes portant les attributs suivants :

    • la prudence : miroir et serpent
    • la tempérance : deux récipients avec de l’eau passant de l’un à l’autre
    • la force : le glaive
    • la justice : la balance

    Les symboles :

    • la foi : colombe ou croix tréflée ( croix avec des trèfle aux bouts de chaque branche )  
    • l’espérance : une ancre ou une barque
    • la charité : un cœur enflammé.

     

    Les trois vertus chevaleresques les plus importantes ?

    Ces vertus constitutives de la chevalerie sont au nombre de trois et constituent les trois faces d’un unique cœur : prouesse, courtoisie et honneur. Elles signifient beaucoup plus que le langage moderne peut le laisser supposer ! Le monde médiéval avait une finesse d’esprit que nos contemporains ont depuis longtemps perdue. Car ces vertus doivent s’entendre selon leur « secret », c’est-à-dire selon leur dimension et amplitude spirituelles.

    Ce sont ces vertus qui confèrent pleinement et le plus légitimement la capacité héraldique, c’est-à-dire le droit spirituel et moral de porter des armoiries.

    Ces trois vertus sont concentrées dans la devise du gentilhomme : « Ma foi à Dieu, ma vie au roi, l’honneur à moi ».

    La prouesse – réalisée avec abnégation et désintéressement – est d’accomplir toutes actions de la vie avec vaillance et souci du bien commun, sans crainte des dangers quels qu’ils puissent être.

    La courtoisie – qui ne se résume pas à la simple politesse ou à la bonne éducation – exprime un réel maintien de l’être, conscient de reconnaître en l’autre le visage caché du Seigneur, lui témoignant attention et bienveillance au sens chrétien ; maintien qui se caractérise par l’élégance de vie qui traduit une âme distinguée, sans affectation ni maniérisme mais comme étant l’expression naturelle de la noblesse de l’être. Elle se présente comme la marque de l’honneur que l’on doit toujours témoigner à autrui dans la rencontre avec lui  et de la prouesse de s’y garder constant et vrai, quel que soit cet autre et les circonstances de la rencontre.

    L’honneur est de tenir sa parole de gentilhomme quoiqu’il en coûte lorsqu’on l’a engagée, remettant à Dieu seul et à la Vierge Marie ses actes justes sans se les approprier par vaine gloire.

    L’honneur commande de réaliser les prouesses qu’implique par essence l’état chevaleresque et que l’on attend toujours d’un chevalier. A travers cette volonté de ne jamais décevoir ni déroger, il traduit la courtoisie ainsi rendue à cet état, de même qu’en toutes actions de la vie vis-à-vis de quiconque espère et attend du chevalier qu’il soit « à la hauteur » de la chevalerie !

     * Introduction

    Selon d’autres sources, il y aurait même 17 vertus chevaleresques !

    Dix-sept vertus chevaleresques

    1. La foi

    Le chevalier doit croire en Dieu et avoir en Lui pleine confiance.

    2. La loyauté

    Le chevalier sera loyal envers sa patrie, la hiérarchie de sa guilde, de son ordre de chevalerie (Ordre des Chevaliers du Temple de Jérusalem) et envers ses compagnons d’armes. Il ne sera jamais fauteur de troubles, de divisions ou de schisme. Il rassemblera ce qui est épars.

    3. La défense

    Le chevalier doit assurer la défense des faibles, des opprimés et de ses Frères d’armes. Il sera prêt à les aider en tout temps avec vaillance.

    4. La bravoure

    Le chevalier fera preuve de bravoure en toute circonstance et en particulier dans l’adversité.

    5. L’honneur

    Le chevalier recherchera davantage l’honneur que les honneurs et sera toujours fidèle à la parole donnée.

    6. La courtoisie

    Le chevalier sera courtois et sage envers tous, même envers ses adversaires.

    7. La charité

    Le chevalier pratiquera une charité plus en actes qu’en paroles.

    8. La justice

    Le chevalier combattra l’injustice et le mal de toutes ses forces.

    Il choisira toujours « le droit chemin ».

    9. La sagesse

    Le chevalier pratiquera la sagesse et la mesure dans ses actes et ses propos. Il restera maître de lui en toute circonstance.

    10. La tempérance

    Le chevalier contrôlera ses passions le mieux possible, de même que ses pensées égoïstes et négatives.

    11. L’humilité

    Le chevalier ne doit jamais se vanter, ni avoir une attitude orgueilleuse. Il sera au service de l’Ordre et de ses Frères et Sœurs dans le plus grand dévouement.

    12. La franchise

    Le chevalier doit parler sans détour, le plus sincèrement possible avec tous, mais sans blesser inutilement.

    13. Le courage

    Le chevalier doit se montrer courageux de façon générale et persévérante dans son combat quotidien pour l’acquisition de toutes ces vertus et pour développer sa force d’âme.

    14. La prouesse

    Le chevalier doit être preux et vouloir se surpasser, surtout s’il est Templier et que sa devise est : « Non nobis, domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam ».

    15. La prudence

    Le chevalier doit éviter tout excès et tout manquement qui pourrait nuire à autrui, à lui-même ou à l’Ordre.

    16. La fierté

    Fier de son état de chevalier, mais point orgueilleux, le chevalier sera un ardent défenseur de la chevalerie et de son noble idéal. Il sera également protecteur de la chevalerie empêchant tout désordre de l’atteindre.

    17. La dignité

    Il vivra « bellement » et combattra la médiocrité, la bassesse et les infamies de toutes natures.

     

    Quelques réflexions à propos de la chevalerie templière contemporaine

    La chevalerie templière contemporaine n’est certainement pas :

    • une promotion que la vie profane ne nous a pas offerte ;
    • un club de rencontres pour se pavaner en manteau blanc ;
    • une occasion d’écrire « Chevalier » sur sa carte de visite ;
    • un prétexte pour se mettre en évidence sur les réseaux sociaux ;
    • un tremplin pour conquérir des grades, des rubans et des médailles.

    Non, mes Frères et Sœurs, la chevalerie templière contemporaine, c’est un espace de TRAVAIL. De travail sur soi, de travail pour les Frères et Sœurs, un lieu de travail pour parachever l’œuvre du Créateur, l’œuvre inachevée et imparfaite de Dieu, Grand Architecte de l’Univers.

    En m’inspirant de notre règle de vie du Chevalier Templier (contemporain), je voudrais rappeler ce que tout Ordre chevaleresque est en droit d’attendre de ses membres, et peut-être plus spécialement notre Ordre des Chevaliers du Temple de Jérusalem :

    • qu’ils poursuivent sans cesse la quête de la lumière ;
    • qu’ils aient le sens du sacré dans le plus grand esprit de tolérance ;
    • qu’ils aient le culte de l’honneur tout en méprisant les honneurs ;
    • qu’ils respectent les dames ;
    • qu’ils pratiquent activement la charité : pas rien qu’en paroles ;
    • qu’ils soient au service de la paix, toujours et en tout lieu ;
    • qu’ils accueillent chez eux celles et ceux qui sont leurs frères et sœurs ; particulièrement en cas de difficultés ;
    • qu’ils rendent service à tout moment, à commencer par ici, dans le contexte de nos Chapitres, dans leur préparation, dans le rangement de notre matériel symbolique ;
    • qu’ils considèrent le bien de l’homme en priorité, sans rechercher le profit et qu’ils fassent le Bien uniquement pour l’amour du Bien ;
    • qu’ils respectent la vie sous toutes ses formes.

    Le rituel d’Ouverture de nos Travaux – lors de chaque Chapitre – est particulièrement éloquent quant aux vertus qu’il prône :

    • Efforçons-nous de mettre en pratique les 12 vertus chevaleresques principales, c’est-à-dire :
      • le respect de la personnalité humaine,
      • la bonté,
      • la générosité,
      • la compréhension,
      • la tolérance,
      • la charité et la fraternité,
      • la conviction
      • et la prise de conscience,
      • de même que la loyauté, le désintéressement et la courtoisie.
    • Évitons tout mensonge et soyons fidèles à la parole donnée.
    • Acquittons-nous de nos très nombreux devoirs s’ils ne sont pas contraires aux lois et aux bonnes-mœurs.
    • Sachons défendre le faible contre le fort.
    • Soyons, partout et toujours, les champions du droit et du bien contre l’injustice et le mal.
    • Comportons-nous en citoyens responsables dans notre pays.

    Faut-il encore rappeler ce qu’un Écuyer ou une future Dame du Temple ne doit pas faire ?

    • Trépigner d’impatience pour devenir Chevalier ou Dame du Temple !
    • Rechercher des éléments de décor plus beaux, plus brillants, plus dorés que ceux que portent nos aînés en toute simplicité et avec humilité.

    Le devoir n’est-il pas la grande loi de la chevalerie templière ?

    L'accomplissement du devoir fait partie intégrante du travail initiatique et chevaleresque.

    Le premier des devoirs de tout Écuyer est sans doute de continuer à servir sa Commanderie, et ses Frères, et ses Sœurs.

    Le deuxième, c’est sans aucun doute celui d’être assidu à nos Chapitres afin de poursuivre sa formation spirituelle, culturelle et cognitive au sein de notre Ordre chevaleresque. Dans le contexte de la chevalerie templière contemporaine, il s'agit de promouvoir des valeurs morales et spirituelles qui nous conduisent à un perfectionnement individuel sans limite, et à un idéal social.

    A l’instar de nos illustres prédécesseurs, il importe aussi de montrer :

    • toute la noblesse de notre cœur envers tous les hommes ;
    • le désir de nous rendre dignes de la chevalerie, préférant mener des actions de valeur et de bonne conduite ;
    • de pratiquer toujours et partout les vertus que l’Ordre tente de nous inculquer :
    • la fidélité à notre Ordre,
    • la compassion envers nos Frères et Sœurs,
    • la fraternité et la solidarité entre nous mais aussi avec notre prochain,
    • le courage
    • et surtout…. l’humilité.

    Réflexions personnelles du Frère André B., Grand Chancelier Prieural

     

    Conclusion

    Être un esprit fort, c’est cultiver les vertus cardinales (prudence, tempérance, force et justice) et théologales (foi, espérance, charité).

    Ces vertus vous paraissent-elles désuètes ? De ces sept vertus découlent toutes les autres : droiture, loyauté, compassion, tendresse, humilité, discernement, noblesse de cœur

    Comment croire que les vertus ne sont pas nécessaires dans ce monde prompt à sombrer dans la barbarie, la superficialité, la vénalité et le mal ? Mais le monde est ce qu’on en fait, la vie est ce qu’on en fait et celui dont le regard se porte vers les étoiles, ne peut que se vêtir des vertus.

    Être un esprit fort, c’est savoir qu’on ne va pas loin sans Dieu car si nous sommes appelés vers l’Infini, que sommes-nous par rapport à l’Infini ?

    Avoir son esprit affûté comme une épée, c’est porter l’épée du chevalier à l’intérieur de soi, c’est intérioriser les vertus cardinales et théologales seules capables de nous individualiser en tant qu’homme.

    En recevant son épée, le chevalier ose désormais faire le pas pour franchir l’abîme, il ose faire le pas vers la transfiguration qui le changera à tout jamais tant physiquement qu’animiquement.

    En recevant son épée, le chevalier reçoit l'arme du Verbe qu'il mettra au service de la veuve et de l'orphelin, de la Vérité et de la Lumière. L'idéal chevaleresque fut bien souvent un « idéal », utopie du Graal à atteindre mais inaccessible à la plupart. Et cet idéal chevaleresque est sans doute le plus intéressant parce qu'il est idéal précisément. Le pur Galahad, le preux Perceval, le vertueux Gauvain, autant de figures légendaires mais ô combien inspirantes pour les chrétiens d'hier et d'aujourd'hui. Plus réels, saint Georges et saint Michel sont les protecteurs et les défenseurs de nombreuses nations européennes en même temps que les protecteurs de la chevalerie, montrant ainsi que cette âme chevaleresque résonne à jamais dans le cœur de l'Europe.

    Le christianisme est intrinsèquement un combat contre l'oppression et contre l'injustice qui règne au dehors et au-dedans. Le christianisme est intrinsèquement un combat pour la Vie et pour l'Amour.

    En ce 21ème siècle, il y a réellement la place pour une chevalerie spirituelle placée sous la protection de saint Georges et de l'Archange Mikaël. Cette chevalerie peut œuvrer, selon l'idéal chevaleresque d'autrefois, c'est-à-dire pour la défense des opprimés d'où qu'ils soient. Et les injustices et les combats à mener dans le monde, les dragons à occire sont malheureusement nombreux !

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B. (E.M.O.)

    Lien vers le sujet suivant : la chevalerie

    Bibliographie :

    Jean Chopitel et Christiane Gobry

    Les deux Saint Jean et la chevalerie templière

    Editions Le Mercure dauphinois, 2000

     

    Pascal Gambirasio d’Asseux

    Le Miroir de la Chevalerie

    Essai sur la spiritualité chevaleresque

    Editions Télètes, Paris, 2015

     

    Jean Flori, Chevaliers et chevalerie au Moyen Âge, Paris, Hachette, 2004

    Jean Flori, La chevalerie en France au Moyen Âge, vol. 972, PUF, 1995

    Jean Flori, L'Essor de la chevalerie, 11ème – 12ème siècles, Genève, Droz, 1986

    Jean Flori, L'Idéologie du glaive. Préhistoire de la chevalerie, Genève, Droz, 1981

    Léon Gautier, La Chevalerie, 1884

     

    Références :

    http://labretonnie.forumactif.com/t110-codes-et-vertues-chevaleresques

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Chevalerie

    http://fr.viadeo.com/fr/groups/detaildiscussion/?containerId=00226p8truqpqbwi&forumId=00225jw226gsruqr&action=messageDetail&messageId=002pqy4u2m8csan

    http://www.universalis.fr/encyclopedie/chevalerie/3-le-comportement-chevaleresque/

    http://www.relianceuniverselle.com/article-une-chevalerie-au-xxie-siecle-un-esprit-fort-5-6-100773690.html


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