• * Koph

    19ème lettre : Koph ou Qof, le soleil de minuit

     * Koph 

    • Valeur numérique : 100, résonance avec Yod (10) et Aleph (1)
    • Signe astrologique : Les Poissons
    • Signification : Le chas de l’aiguille
    • Rayonnement : Violet
    • Corps : l'estomac

     Notions - Clefs :

    • Reconnaître la beauté cachée dans les êtres ou les circonstances les plus difficiles à accepter
    • Une aide précieuse pour voir et aimer le Divin en chacun
    • Puissance de purification, de transmutation
    • L'Amour absolu ; la vraie connaissance ; la communauté ; l’Amour de la vie.
    Symbolisme

    Koph signifie à la fois "chas d'aiguille" et "singe". C'est la destruction des illusions par la connaissance de la vraie lumière, son action est semblable à une arme tranchante qui accorde à l'homme le pouvoir de séparation entre le réel et l'illusoire.
    Koph symbolise la spontanéité, l'amour de la vie, la communauté.

    Origine

    L'idée de la forme d'un singe ou du chas d'une aiguille est valable devant le graphisme du Koph protosinaïtique, mais ne peut tenir face aux formes plus anciennes.
    Le prototype de cette lettre peut tout autant symboliser un estomac, un visage de face et un hachoir.
    Mais en considérant que la lettre suivante (Resh) est le sommet d'une tête et que la précédente (Tsadé) est un homme couché, il est vraisemblable que le rôle de cette lettre consiste à faire passer de l'état couché à debout, ou du fixe au mobile.
    Ainsi, il est possible que cette lettre ait pour fonction de soutenir la tête et de lui assurer mobilité, dans ce cas, on pourrait voir dans le Koph, le crâne supporté par les vertèbres cervicales.
    Koph serait, dans ce cas, la tête qui se redresse pour contempler les cieux et les mondes célestes.

    Signification

    La racine "Qouf" exprime un déplacement circulaire. Ainsi, la barre verticale de Koph est le chemin par lequel on s'élève et la courbure est un mouvement circulaire imposé.
    Le rnot Koph est très proche de "Haqaf" désignant contour figé. Ce mot introduit "haqafàh", qui est un cycle, une révolution planétaire.
    Par son nom, Koph est également lié à la parole car il est constitué par `qav", qui signifie à la fois "fil" et 'voix", et se termine par pé, la bouche.

    Forme de la lettre

    La lettre Koph est constituée par un Kaph et un Vav, dont les valeurs 20 et 6 permettent d'obtenir 26, valeur du tétragramme.
    Le Sefer Maguen David fait remarquer que la forme de Koph a la valeur 26 du tétragramme, et que les deux autres lettres de son nom, Vav-pé, ont une valeur de 86, identique au Nom Elohim.

    Guématria

    La guématria de Koph est 100, ce nombre représente l'accomplissement du cycle des décimales (10 x 10 = 100). "De nos jours, en l'absence du service du Temple, un minimum de 100 bénédictions doit être récité chaque jour" (Midrash Alfa-Beita).
    De plus, la valeur 100 conforte l'idée circulaire de Koph, car elle est la valeur de "yamim" (jours), de "kelim" (réceptacles), et de "Kaph", le creux de la main.
    Koph a une guématria de 186, identique à celle de "Maqom", le "lieu", compris également dans le sens d'Omniprésence de D-ieu, manifestée par la 'Qedoushah", la Sainteté.
    La sainteté est le supplément nécessaire à l'homme, c'est pourquoi "moussaf " supplément, a cette valeur.

    * * * * *

    C’est le Soleil qui réchauffe tout et dont le rayonnement fait tout vivre.

    Dans les plus noires profondeurs réside le mystère d'un incommensurable Amour, un cœur de lumière déposé là par l'Alchimiste Divin. C'est la grande Lettre Qof qui m'a fait toucher le plus loin l'incroyable Force d'Amour qui porte la création tout entière. Qof est la seule Lettre dont le dessin descend en-dessous de la ligne d'écriture.

    Elle représente le chemin qu'emprunte la Lumière pour descendre dans les profondeurs de la Terre, dans les parties les plus denses de notre être, et même dans les plans vibratoires les plus lourds qui ont totalement oublié la moindre notion d'amour et d'unité. Aucun lieu n'existe, physique ou plus subtil, que l'Amour divin ne puisse atteindre, car dans les Profondeurs règne le Soleil de Minuit.

    Si Qof vient à nous, lors d'un tirage ou par intuition, cela veut dire que l'Esprit nous invite à comprendre la force de vie qui réside dans les profondeurs de la Terre et de notre corps, et dans le monde physique en général.

    Dans la matière la plus noire, dans les circonstances difficiles de la vie, une main d'Amour nous est tendue.

    La lumière se révèle parfois là où l'on s'y attend le moins.

    Qof est liée à Christ d'une façon spécifique, et régit d'ailleurs le signe zodiacal des Poissons.

    Elle nous donne son enseignement alchimique qui ne nous demande pas de fuir la matière pour s'envoler vers la lumière, de rejeter Ce qui est en Bas pour ne vouloir que Ce qui est en Haut, mais au contraire de les unir dans une conscience nouvelle qui les éclaire et rectifie l'illusion de la dualité.

    Qof permet de donner au corps humain une place essentielle, la perfection du corps de lumière, car la mort du corps est vaincue par la Résurrection.
    Qof nous enseigne l'amour pour notre corps, ce temple vivant qui mérite de retrouver sa dimension vibratoire.

    Marie Elia - Rencontres avec la Splendeur – Le pouvoir guérisseur des Lettres hébraïques – Éditions de l’Émeraude

    Plus nous avançons, plus les lettres sont chargées et plus nous pouvons appréhender cette langue extraordinaire.

    Nous approchons à présent une autre lettre fort importante : Qof qui a pour valeur 100. Cela nous met évidemment en harmonie avec la lettre qui a pour valeur 1, c’est-à-dire le Aleph, le Yod qui a pour valeur 10 et même le Aleph final qui pour valeur 1000. Nous entrons à nouveau dans l’unité. Entrer dans l’unité avec le 100 est une chose difficile à appréhender parce que nous pénétrons dans des qualités intérieures qui nous échappent de plus en plus. Si nous n’abordons pas cette lettre avec des mains purifiées, nous pourrons être scandalisés au niveau de notre entendement immédiat.

    Qof a plusieurs significations. D’une part il veut dire « le singe », le petit animal curieux et très étrange. Et d’autre part il veut dire ou plutôt c’est Qofits qui veut dire « la hache », « le hachoir », mais aussi « le chas de l’aiguille ».

    Le hiéroglyphe de la lettre est une hache double, la fameuse hache de Cnossos. Puis la lettre se penchera de côté et elle donnera en français notre lettre Q. C’est pour cela que les mots qui commencent par un Qof en hébreux ne devraient pas s’écrire avec un K ; comme par exemple Qabale dont l’orthographe devrait être celui-ci. Le K correspond au KAPH, le creux de la main.

    Même si nous ne nous en rendons pas compte tout de suite, il y a pourtant une correspondance étroite entre les significations de Qof, recouvertes par une seule énergie. Quel est le symbolisme du singe dans les différentes traditions ? Le monde animal est un monde extrêmement signifiant. Or le singe, si nous faisons la synthèse du symbole qu’il représente, c’est la sagesse, mais une sagesse qui nous dépasse tellement, que ce sera sous les facéties du singe que nous allons être obligés de l’appréhender, sous cette espèce de singerie qui aide à faire passer un message. L’humour est un peu le symbole de cette vraie sagesse qui peut être scandaleuse pour nous, parce qu’elle est tellement folie à nos yeux. Comme a dit l’Apôtre Paul : « La sagesse de Dieu est folie pour les hommes. Et si tu crois être sage selon le monde, deviens fou. Alors tu entreras dans la sagesse divine ». L’homme totalement accompli, Sakol, c’est aussi le mot qui veut dire « le fou ».

    Le Prophète, celui qui voit les cieux ouverts et non celui qui lit dans l’avenir, commence à être cette folie-là. Là il n’y a plus de temps, on est dans un non-temps aussi bien que dans le passé, le présent et l’avenir.

    Dans tout l’Orient, ce petit singe représente la sagesse sous forme de trois petits singes dont l’un se bouche les yeux, l’autre la bouche et le troisième les oreilles. C’est le symbole de celui qui ferme ses sens à l’appréhension du monde extérieur pour entrer dans un monde intérieur. C’est cela la vraie sagesse. Il ne s’agit pas de nier le monde extérieur, il nous sert de tremplin, mais il faut que nous allions au-delà, dans un monde beaucoup plus subtil.

    Chez les Hébreux, qui est le Sage par excellence ? C’est Salomon de réputation mondiale, à tel point que la mystérieuse Reine de Saba va venir non pas pour une visite de royaume à royaume, mais pour vérifier cette sagesse. Et quand elle l’a vérifiée, elle s’incline devant Salomon et elle dit : « Véritablement, celui-là est le plus sage de tous les sages ». Et à partir de ce moment-là, tous les ans elle lui fait envoyer des cadeaux qui consistent en de l’or, de l’encens, de l’ivoire, des singes et des paons. Ce sont les cinq attributs de la sagesse. L’ivoire, c’est la dent de l’éléphant, et l’éléphant est aussi symbole de sagesse.

    En Inde, Ganesha est ce dieu-éléphant qui monte un rat. D’après notre sagesse ce serait plutôt le rat qui monterait l’éléphant ! Mais là tout est inversé. Le rat est symbole de l’intelligence subtile qui s’immisce partout, qui va prendre connaissance de tout. Or sagesse et intelligence sont inséparables. Ce sont les deux Séphiroth qui sont à la base du triangle supérieur de l’Arbre des Séphiroth. Toute intelligence nous conduit à une sagesse et une intelligence divine nous fait entrer dans une sagesse divine. Et Ganesha est celui qui pénètre, grâce au rat qui l’accompagne, les éléments les plus subtils du monde et qui incarne cette sagesse qui dépasse tout.

    Il est intéressant de faire se rejoindre les paons et les Chérubins qui, dans la symbolique chrétienne, sont représentés par de grandes roues avec des yeux tout autour. Le paon est exactement comme cela. Les Chérubins sont des Archanges qui gardent le Jardin d’Éden, la dernière porte. Et tout se retrouve dans le symbole du chas de l’aiguille qui est aussi la dernière porte.

    C’est grâce à notre énergie intérieure que nous allons passer par les portes successives de Qof qui est le chas de l’aiguille, la dernière porte.

    Cette lettre aussi est allée trouver le Saint-Béni-Soit-Il pour prétendre commencer la création du Monde, en se basant sur le mot Qadosh qui veut dire « le Saint » et elle a été renvoyée, parce que, dit le Saint-Béni-Soit-Il, « tu fais partie du mot Sheqer qui veut dire « mensonge ». Qof est entouré par le Shin et le Reich qui, réunis, forment le nom de SARAH, SAR étant le prince ou la princesse. Qu’est-ce que cela veut dire par rapport au mensonge ? C’est là que nous pénétrons dans le scandale, car nous ne pouvons appréhender le mensonge que si nous comprenons que la vérité est absolument inappréhendable.

    Ce n’est qu’à travers des morts et des résurrections successives que nous pouvons aller vers la vérité. Ce qui est vérité pour nous aujourd’hui sera mensonge lorsque nous aurons franchi un nouveau pas vers une autre vérité.

    La vérité est au-delà de la vérité et du mensonge et pour le comprendre il ne faut pas que nous restions enfermés dans notre petit plan de conscience actuel.

    C’est dans cette perspective que nous abordons aussi le problème de la ruse. Le Christ Lui-même va louer l’économe infidèle et dire : « Ah ! Si les enfants de lumière étaient aussi rusés que les enfants des ténèbres ! » Cette ruse nous pouvons un peu la comprendre grâce au Tsadé, l’hameçon. Quelle ruse qu’un hameçon pour aller chercher un poisson ! Pour nous c’est la même chose : il y a une ruse dans l’hameçon qui nous est tendu pour que nous avancions plus loin.

    Et la toute première ruse est celle du serpent en Éden. Le mot Arom employé dans la Bible signifie à la fois « la ruse », « la connaissance » et aussi « la nudité ». La nudité, c’est la connaissance totale, c’est le parfait miroir de la connaissance divine. Et le serpent, « le plus rusé de tous les animaux », sait parfaitement le chemin que l’homme et la femme ont à accomplir et il va se faire barrière sur ce chemin. C’est là toute l’histoire de la chute.

    Citons quelques exemples de ruses « fécondes » : Jacob et le droit d’aînesse, Tamar qui met au monde l’enfant engendré par son beau-père ou plutôt les jumeaux dont l’un, Peretz, sera l’ancêtre du Christ.

    Quand on dit que « Dieu sonde les reins et les cœurs », le Qof est encore présent dans le mot Haqor qui signifie « sonder ». Cette sagesse c’est la sonde divine, c’est elle qui nous alimente qui nous nourrit. Dans Haqor, les deux lettres qui entourent le Qof forment le mot Hor qui veut dire « caverne ». La sonde, c’est la descente dans la caverne.

    On retrouve le Qof dans le mot Maqom, le « lien » et qui est aussi un des noms de Dieu. Quand après la séparation des eaux du bas et ensuite de ceux d’en-haut, Dieu dit : « Que les eaux se rassemblent dans un lieu UN : EL HAQOM ERAD », quel est ce lieu dans le complexe espace-temps ? C’est le symbole extérieur du lieu intérieur, de notre espace intérieur, de notre champ de conscience, de ce dernier lieu que nous avons à atteindre, le MI divin où il n’y a plus ni temps, ni espace.

    Dans Raqia dont il est question le deuxième jour, lorsque Dieu sépare les eaux d’en-haut et qui signifie « étendue » le Qof au milieu est entourée par le Reich et le Ayin qui, en formant le mot Ra que nous traduisons à tort par « le mal », signifie ce qui est encore dans la ténèbre. Toute création a pour but de faire émerger la ténèbre dans la lumière et c’est cette étendue qu’on appelle Chamaim où le mot Maim, les eaux, est reconstitué.

    Le vrai nom de Jacob est Yaaqov. Ce mot est formé sur le mot Aqob, le talon. Or le talon est un endroit extrêmement important dans le corps, il est symboliquement celui qui contient toutes les énergies. Et c’est pour cela que Jacob à sa naissance et à celle de son frère Esaü, tient dans sa main le talon de ce dernier, c’est-à-dire qu’il va prendre en main toutes les énergies qui sont en réserve dans le talon de son frère. Et pour cela il va passer par la ruse. Dans le mot AqobQof perce Av, le nuage, c’est-à-dire les voiles qui nous séparent de la lumière, qui nous séparent du Père, lorsqu’on l’écrit non avec un Ayin, mais un Aleph.

    Un autre mot à connaître est Qabale qui vient du mot Qabel, « recevoir ». Qab veut dire un contenant que nous retrouvons, venu de l’arabe directement de l’hébreu, dans notre mot « Cabas ». C’est le ventre, c’est la matrice et Qabel qui s’écrit avec un Lamed, signifie que tout est mouvement, c’est recevoir. Alors la Qabala des Hébreux, c’est le contenant de la Tradition, qui s’est identifié à la tradition.

    En supprimant la lettre du milieu, nous obtenons Qol, la voix divine qui va parler et qu’il ne faut pas confondre avec Kal qui est le tout, la totalité.

    Nous évoquerons le mot Qeder, l’Orient et aussi l’éternité, quand nous étudierons le Mem final. Dans Qedam nous avons Qom, le verbe venir dans un sens très fort, qui veut dire se dresser et qui est employé pour exprimer la résurrection.

    La prochaine fois aussi je vous parlerai lorsque nous étudierons le Reich, d’un mot qui est fait avec le Qof : Niqba, mot très important qui veut dire « femelle ».

    Nous venons d’examiner une lettre de grande importance, une de celles qui commencent à nous dépasser. Nous sommes encore dans une toute petite intelligence des choses. L’intelligence divine dépasse tout, de même que la sagesse à laquelle nous sommes invités à participer. Nous recevons la vérité qu’en tant que nous pouvons la supporter et à chaque fois que nous la supportons, nous allons plus loin, vers d’autres vérités non encore atteintes.

    Annik De Souzenelle – Les lettres hébraïques : des énergies vivantes – Revue Panharmonie – n° 176 – Mars 1979

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     Lien vers la prière à Koph     Lien vers la lettre Reich


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