• * DINANT (Leffe) - Eglise Saint-Georges

    Élément anachronique au cœur d’un quartier profondément marqué par une urbanisation contemporaine, l’église Saint-Georges étonne par sa forme trapue rappelant l’architecture romane.

    L'Eglise de la paroisse Saint-Georges à Dinant (Quartier de Leffe)

    Si ses origines restent incertaines, une mention la qualifie d’église paroissiale en 1179 mais il est probable qu’elle l’était déjà au 11ème siècle lorsqu’elle figure parmi les 6 églises possédées à Dinant par le comte de Namur.

    En 1152, le comte Henri l’Aveugle (1139-1196) fait don à l’abbaye de Floreffe de deux de ses églises dinantaises, Notre-Dame de Leffe et Saint-Georges qui en dépendait. Une donation qui n’est pas étrangère aux luttes engagées entre les évêques de Liège et les comtes de Namur pour la suprématie à Dinant. Le sanctuaire primitif n’est pas connu, il n’est par ailleurs pas établi qu’il ait occupé l’emplacement de l’église actuelle. Ce qui devait être une modeste chapelle est remplacé en 1230 par l’édifice en moyen appareil de grès et de calcaire que nous connaissons aujourd’hui. Si dans l’ensemble il affecte une allure romane, les fenêtres annoncent cependant l’époque gothique.

    Les 17ème et 18ème siècles sont marqués par d’importantes transformations intérieures conférant à la petite église un aspect plus classique.

    Le plan est composé de trois nefs de cinq travées et d’un chœur à chevet plat fermé par une abside polygonale à cinq pans (vers 1670), encadré par deux chapelles rectangulaires. Le portail d’entrée est aménagé au début du 18ème siècle dans l’encadrement d’origine en plein cintre.

    Sur les montants, des inscriptions chronogrammes indiquent le niveau d’inondation en 1740 et en 1925.

    Le clocheton frontal a été érigé en 1968 en remplacement du précédent disparu en 1914.

    La charpente couvrant la nef centrale épaulée de bas-côtés est d’origine. Le riche mobilier de l’église Saint-Georges, classée le 18 décembre 1984, est composé de nombreuses statues de saints (13ème – 19ème siècles), d’une « Sedes Sapientiae[1] » (première moitié du 13ème siècle), d’un calvaire en bois (fin du style gothique), d’un plafond à caissons en bois polychromé (17ème siècle), d’un maître-autel à retable de marbre (1672), de fresques murales (14ème – 16ème siècles), d’une théothèque (16ème siècle) et de fonts baptismaux (17ème siècle)… constituant un ensemble tout à fait exceptionnel. 

    Pascal Saint-Amand

     

     


    [1] Sedes sapientiae (du latin signifiant « trône de la sagesse ») ou Notre-Dame de la sagesse, peut faire référence à une statue communément appelée « Vierge à l'enfant », dans laquelle la Vierge Marie est représentée assise et tenant l'enfant Jésus sur ses genoux. Elle sert donc de « trône » à la « sagesse », incarnée par le Christ.


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