• * Réjouissez-vous

    240310 – Liturgie du 4ème dimanche de Carême

    « Laetare ! Réjouissez-vous ! »

    4ème dimanche de Carême

     * Réjouissez-vous

    Introduction :

    Ce 4ème dimanche de Carême du 10 mars 2024, traditionnellement désigné comme « dimanche de joie » (« Dimanche Lætare ») premiers mots de l'antienne d'ouverture de la Liturgie de la Sainte Messe en rose, est empreint d'une joie qui, dans une certaine mesure, adoucit le climat de pénitence de ce Temps saint. Le violet disparait laissant place au rose dans la Liturgie comme une pause au milieu du Saint Carême. Aujourd'hui, la Liturgie nous invite à nous réjouir parce que Pâques, le Jour de la Victoire du Christ sur le péché et la mort, approche…

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    Réjouissons-nous ! Soyons pleins d’allégresse : Dieu est riche en miséricorde.

    Ce 4ème dimanche de Carême est chaque année le dimanche de la joie.

    Au milieu de notre marche vers Pâques, nous sommes tous invités à la joie.

    Certes les épreuves de la vie ne nous sont pas épargnées, mais nous croyons en un Dieu de miséricorde qui, toujours, nous ouvre un avenir.

    Service diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle du diocèse de Mende

    Le 4ème dimanche de Carême nous introduit dans l’histoire du salut et la problématique du jugement à travers le Livre des Chroniques et dans le thème du salut comme jugement avec un extrait du dialogue entre Jésus et Nicodème : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » (Jn 3,14-21)

    Le jugement et le salut semblent liés de manière inextricable tout au long de l’Écriture. Mais de quel salut et de quel jugement parle-t-on ?

    Sommes - nous jugés par Dieu et sauvés sur notre foi ou par nos actes ?

    Père Damien Stampers – Diocèse de Blois

    La purification de l’exil

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    1ère lecture : La colère et la miséricorde du Seigneur manifestées par l’exil et la délivrance du peuple.

    Lecture du Deuxième Livre des Chroniques (2 Ch 36, 14-16.19-23)

    En ces jours-là, tous les chefs des prêtres et du peuple multipliaient les infidélités, en imitant toutes les abominations des nations païennes, et ils profanaient la Maison que le Seigneur avait consacrée à Jérusalem.

    Le Seigneur, le Dieu de leurs pères, sans attendre et sans se lasser, leur envoyait des messagers, car il avait pitié de son peuple et de sa Demeure.

    Mais eux tournaient en dérision les envoyés de Dieu, méprisaient ses paroles, et se moquaient de ses prophètes ; finalement, il n’y eut plus de remède à la fureur grandissante du Seigneur contre son peuple.

    Les Babyloniens brûlèrent la Maison de Dieu, détruisirent le rempart de Jérusalem, incendièrent tous ses palais, et réduisirent à rien tous leurs objets précieux.

    Nabucodonosor déporta à Babylone ceux qui avaient échappé au massacre ; ils devinrent les esclaves du roi et de ses fils jusqu’au temps de la domination des Perses.

    Ainsi s’accomplit la parole du Seigneur proclamée par Jérémie : La terre sera dévastée et elle se reposera durant 70 ans, jusqu’à ce qu’elle ait compensé par ce repos tous les sabbats profanés.

    Or, la première année du règne de Cyrus, roi de Perse, pour que soit accomplie la parole du Seigneur proclamée par Jérémie, le Seigneur inspira Cyrus, roi de Perse.

    Et celui-ci fit publier dans tout son royaume – et même consigner par écrit – : « Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Le Seigneur, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre ; et il m’a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, en Juda. Quiconque parmi vous fait partie de son peuple, que le Seigneur son Dieu soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem ! »

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

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    Commentaire 1 a :

    À l’époque Perse, alors que la liturgie a repris depuis plus d’un siècle dans le Temple reconstruit après l’Exil, les auteurs des Livres des Chroniques entreprennent de relire l’histoire rapportée dans les Livres de Samuel et Rois. Désormais le Temple focalise toute l’attention. Dans le passage lu en ce dimanche, le drame de l’Exil est clairement attribué au fait que les rois et les prêtres de Jérusalem ont pratiqué des cultes païens dans le Temple malgré les avertissements des prophètes, en particulier Jérémie.

    Dans le même esprit, la victoire de Cyrus, roi des Perses, autorisant le retour des israélites à Jérusalem, est d’abord vue comme ce qui a permis la reconstruction du Temple.

    Pour les chrétiens, ce Temple perdra ce rôle central puisque le sacrifice du Christ ouvre une fois pour toutes le chemin vers Dieu son Père.

    Commentaire de François Brossier – Diocèse de Blois

    Commentaire 1 b : Le jugement sur les actes.

    Le Livre des Chroniques, dans la 1ère lecture, nous fait un raccourci saisissant de tous les livres prophétiques.

    L’évènement central des livres prophétiques, c’est l’Exil à Babylone. Avant l’Exil, les prophètes (les messagers) invitent le peuple à se détourner de l’idolâtrie et de l’injustice pratiqués par le peuple. Ce qui était en cause, c’était bien les actes, contraires à la Loi et aux termes de l’Alliance passés avec Dieu. L’alliance conclue avec le Seigneur est un chemin de vie, s’en détourner, c’est aller vers la mort, le retour en esclavage à Babylone, la fin de tous les bienfaits que Dieu me donnait dans le cadre de l’Alliance conclue au Sinaï sous l’égide de Moïse. Ce sont les actes du peuple et de ses chefs qui ont conduit à l’Exil et à la destruction de Jérusalem. La colère de Dieu est l’image même de ce que l’homme par ses actes et son péché peut entrainer comme conséquences. Le jugement et la colère de Dieu dans les livres prophétiques ne sont pas tant une punition divine que la conséquence du rejet de la présence de Dieu dans nos vies et le non-respect du commandement d’aimer Dieu et son prochain comme soi-même.

    Mais Dieu n’abandonne jamais son peuple et malgré la mort dans laquelle il s’est précipité, il va le sauver et le ramener sur la Terre Promise par l’intermédiaire de son serviteur, Cyrus, le roi des perses.

    Commentaire du Père Damien Stampers – Diocèse de Blois

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    Commentaire 1 c :

    Entêtement des hommes et patience de Dieu

    Dès 598, le roi de Babylone, Nabuchodonosor est le maître à Jérusalem. Il pille et saccage le Temple. Il nomme et destitue les rois. Et pour mater les mauvaises volontés, il opère déjà une déportation massive. Le deuxième Livre des Rois (chapitre 24) raconte qu’il déporta tout Jérusalem, tous les chefs, tous les gens riches, soit dix mille déportés, tous les artisans du métal, les serruriers, et bien sûr, les militaires si bien qu’il ne resta que les petites gens du pays.

    Il met en place à Jérusalem le roi Sédécias qui régnera de 598 à 587 av. J.-C. Mais Sédécias n’est pas plus docile que les autres, ni à Dieu, ni à ses prophètes, ni au souverain du moment, Nabuchodonosor. En 587, celui-ci fait pour la deuxième fois le siège de Jérusalem et écrase la révolte de Sédécias. Le siège dura plus de dix-huit mois et acheva la destruction de Jérusalem. La presque totalité du peuple fut déportée. Généralement, c’est à partir de 587 que l’on décompte la durée de l’Exil à Babylone. Un Exil qui durera jusqu’à ce que Nabuchodonosor soit à son tour écrasé par la nouvelle puissance montante au Moyen-Orient, l’Iran qu’on appelle encore la Perse, à l’époque.

    La politique de Cyrus, roi de Perse, va faire l’affaire des habitants de Jérusalem : systématiquement, il renvoie dans leur pays d’origine toutes les populations déplacées. La population juive en bénéficie tout comme les autres. C’est tellement inespéré qu’on verra là la main de Dieu !

    «La première année de Cyrus, roi de Perse, pour que soit accomplie la parole proclamée par Jérémie, le Seigneur inspira Cyrus, roi de Perse. Et celui-ci fit publier dans tout son royaume, et même consigner par écrit : Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Le Seigneur, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre ; et il m’a chargé de lui bâtir un temple à Jérusalem, en Judée. Tous ceux qui font partie de son peuple, que le Seigneur leur Dieu soit avec eux, et qu’ils montent à Jérusalem !»

    Mais qu’avait donc dit Jérémie ? Il avait tout simplement joué son rôle de prophète : rappelant sans cesse la loi de Dieu et menaçant le peuple des pires châtiments, s’il ne se convertissait pas ! À son grand désespoir, les événements lui avaient donné raison.

    Pour l’auteur des Chroniques, tout cela est clair : Dieu a patienté, patienté. Il a mis son peuple en garde, comme on avertit quelqu’un au bord du précipice/ Mais ni le peuple ni le roi n’ont rien voulu entendre : « Tous les chefs des prêtres et le peuple multipliaient les infidélités, en imitant toutes les pratiques sacrilèges et ils profanaient le Temple de Jérusalem consacré par le Seigneur ».

    En lisant Jérémie, on s’aperçoit que le reproche le plus grave qu’il adresse à son peuple, c’est d’avoir complètement défiguré la religion de l’Alliance : non seulement, on ne respecte plus le sabbat, mais surtout on retombe dans l’idolâtrie, et dans ce qu’elle a de pire à l’époque, les sacrifices humains. Les commandements envers Dieu sont abandonnés... les commandements envers les autres sont abandonnés.

    Dieu, lui, n’oubliait pas son Alliance : il était toujours « Le Dieu de leurs pères » : depuis le temps des patriarches, Abraham, Isaac, Jacob... « Sans attendre et sans se lasser, il envoyait ses messagers ». Ce n’est pas pour défendre ses propres intérêts que Dieu rappelle sans cesse les commandements, par l’intermédiaire de ses prophètes. Jérémie a cette parole extraordinaire : « Est-ce bien moi qu’ils offensent ? dit Dieu ; n’est-ce pas plutôt eux-mêmes ? Et ils devraient en rougir. » (Jr 7,19). Ce qu’il veut dire par là, c’est que le peuple libéré par Dieu se fait lui-même esclave de faux dieux et retombe dans des pratiques indignes d’hommes libres. « Ils m’abandonnent, moi, la source d’eau vive, dit Dieu, pour se creuser des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau » (Jr 2,13).

    Quand les hommes font leur propre malheur

    Mais on sait comment ils ont traité les prophètes. « Ils tournaient en dérision les envoyés de Dieu, méprisaient ses paroles et se moquaient de ses prophètes. » Alors est arrivé ce qui devait arriver : le Dieu fidèle à sa Parole avait promis le bonheur si on obéissait aux commandements, et le malheur si on désobéissait. Sa fidélité à cette Parole exigeait qu’il finisse par sévir.          «Finalement, il n’y eut plus de remède à la colère grandissante du Seigneur contre son peuple

    Nous sommes surpris qu’un texte biblique, relativement tardif, parle encore de «colère» de Dieu, comme si Dieu pouvait, comme nous, se laisser aller à des emportements. Mais c’est le contexte historique qui exige ce genre de discours : le danger de l’idolâtrie est encore présent, visiblement. Pour imposer la foi au Dieu unique, il n’y a pas d’autre moyen que de lui imputer la responsabilité de tous les événements : aussi bien la catastrophe de l’Exil que, ensuite, le retour permis par Cyrus. À cette étape de la réflexion théologique, on pense forcément : s’il n’est pas le Maître de tout, c’est qu’il y a d’autres dieux. Plus tard, au fur et à mesure qu’on progressera dans la Révélation, on découvrira que tous nos sentiments humains de colère et de vengeance sont totalement étrangers à Dieu, le Tout Autre, car il n’y a en lui qu’une réalité, l’Amour.

    En attendant, l’auteur du Livre des Chroniques a déjà trouvé le moyen d’affirmer deux choses capitales de la foi :

    1°) Dieu reste toujours « le Dieu des pères » quelle que soit l’infidélité de son peuple et il fera tout pour l’empêcher de tomber dans le précipice ;

    2°) quand le peuple est dans le précipice, il trouvera le moyen de l’en sortir, car rien n’est impossible à Dieu.

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    Compléments :

    « Soixante-dix ans » (verset 21) : voici un bon exemple de l’utilisation des nombres dans la Bible. Les premiers départs à Babylone ont lieu en 598 av. J.-C. L’édit de Cyrus autorisant le peuple à rentrer à Jérusalem date de 538. L’Exil aura donc duré au maximum soixante ans, et pour le plus grand nombre, il n’aura même duré que cinquante ans. Que signifie donc ce nombre de soixante-dix ans qui n’est pas vérifié historiquement ? La citation que l’auteur attribue à Jérémie est en fait empruntée à deux Livres de la Bible, celui de Jérémie et le Lévitique (Jr 25,11 ; Jr 29,10 ; Lv 26,34-35). Jérémie parle effectivement de soixante-dix ans, mais seulement dans le sens de la longue durée : soixante-dix ans, c’est à peu près la durée de la vie humaine : le psaume 89/90, verset 10, dit explicitement : « soixante-dix ans, c’est la durée de notre vie, quatre-vingt si elle est vigoureuse ».

    Le Lévitique n’emploie pas l’expression soixante-dix ans, mais il donne à l’Exil le sens de réparation pour tous les sabbats profanés. Il faut se rappeler ce qu’était l’année sabbatique : tous les sept ans, la terre elle-même devait être au repos, on ne devait pas la cultiver (du moins telle était la Loi). Mais, tout comme le sabbat hebdomadaire, le sabbat de la terre a été maintes fois violé. L’Exil sera alors pour la Terre Promise comme un sabbat forcé.

    L’auteur du Livre des Chroniques fait donc le lien entre la durée de soixante-dix ans dont parle Jérémie et l’idée de compensation des sabbats. Rapprochement d’autant plus parlant que soixante-dix, c’est dix fois sept, un multiple d’années sabbatiques.

    Par ailleurs, très probablement, pour lui, cette durée de soixante-dix ans correspond à une durée précise : 585 - 515 av. J.-C., c’est-à-dire celle de l’interruption du culte : le Temple de Jérusalem n’a été reconstruit qu’en 515 par Zorobabel. Pour lui, la privation du Temple et du culte est encore plus grave, encore plus douloureuse que l’Exil en terre ennemie. Ces relectures successives ne se contredisent pas, mais enrichissent la compréhension. Il nous faut apprendre à lire entre les lignes.

    De même qu’on a interprété l’Exil comme une punition, on interprète le retour d’Exil comme un retour en grâce. On sait mieux aujourd'hui que la grâce, la faveur de Dieu ne nous ont jamais quittés.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Le chant de l’exilé

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    Psaume : 136 (137), 1-2, 3, 4-5, 6

    R/ Que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir !

    Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions,

    nous souvenant de Sion ; aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes.

    R/ Que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir !

    C’est là que nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux, des airs joyeux : « Chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion. »

    R/ Que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir !

    Comment chanterions-nous un chant du Seigneur sur une terre étrangère ?

    Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie !

    R/ Que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir !

    Je veux que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir,

    si je n’élève Jérusalem au sommet de ma joie.

    R/ Que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir !

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

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    Commentaire 2 :

    La douleur des exilés

    Ce psaume parle au passé : c'est donc qu'on est de retour. Effectivement, après le retour de l'Exil à Babylone, on a pris l'habitude de célébrer chaque année une journée de deuil et de pénitence à la date anniversaire de la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor . Au cours d'une célébration pénitentielle, dans le Temple enfin reconstruit, on se souvient de cette période terrible : « Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ». Tous les exilés du monde peuvent se reconnaître dans cette plainte. Les larmes du souvenir, d’abord, sur une terre étrangère. Les noms de la ville aimée, Sion, Jérusalem, reviennent à chaque strophe. Pire, cette « terre étrangère » est hostile, narquoise et le mal du pays se mêle à l’humiliation : « Nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux, des airs joyeux : chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion. » L’un des grands plaisirs du vainqueur est parfois d’humilier les vaincus, on le sait bien : le chagrin même des victimes devient un spectacle pour la joie des bourreaux. Plus grave encore, ces chants de Sion, que les Babyloniens réclament, ce sont les psaumes des pèlerinages : ces chants qui ont accompagné tant de fois la marche fervente de tout un peuple vers le Temple de Jérusalem. Ce serait un véritable parjure de chanter ces chants-là devant des païens : « Comment chanterions-nous un chant du Seigneur sur une terre étrangère ? »

    Sion, Jérusalem, ce n’est pas seulement la mère-patrie : c’est d’abord et avant tout la Ville sainte, la Ville de Dieu. C’est lui qui l’a choisie.

    David venait de conquérir la citadelle des Jébusites, avec l’intention d’y installer sa capitale. Choix militaire et politique, d’abord. C’était sur une hauteur, la colline de Sion. Et il y a fait transporter l’Arche au cours d’une grande fête. Puis Dieu a fait dire à David, par le prophète Gad, d’acheter le champ d’Arauna le Jébusite, sur une autre colline, un peu plus au Nord. Et c’est là que, plus tard, Salomon construira le Temple.

    La ville sainte ne peut disparaître

    Quand on cite Sion ou Jérusalem, dans les psaumes, il ne s’agit pas d’une précision géographique, on vise l’ensemble de la ville, en tant qu’elle est le lieu de Dieu, le lieu qu’il a choisi pour habiter au milieu de son peuple, « Lui que les cieux des cieux ne peuvent contenir » comme disait Salomon (1 R 8,27). Parce qu’elle est la ville de Dieu, Jérusalem ne peut rester dans l’oubli. Un jour ou l’autre, on en est sûrs, elle sera relevée de ses ruines. On ne doit pas, on ne peut pas oublier Jérusalem, parce qu’on sait que Dieu lui-même ne peut pas l’oublier : comment oublierait-il la promesse faite à Salomon ? « Cette Maison que tu as bâtie (dit Dieu), je l’ai consacrée afin d’y mettre mon Nom à jamais ; mes yeux et mon cœur y resteront toujours. » (1 R 9,7).

    Et, dans les périodes difficiles, les prophètes alimentent cette espérance : « Sion disait : le Seigneur m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée ! La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l’enfant de sa chair ? Même si celles-là oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas ! Voici que, sur mes paumes, je t’ai gravée, que tes murailles sont constamment sous ma vue. » (Isaïe 49,14-16). Au passage, on peut noter que ces murailles, dont parle Isaïe (pendant l’Exil à Babylone), n’existent plus, elles ont été rasées. Et, justement, le prophète n’hésite pas à affirmer « elles sont constamment sous ma vue. »

    Car, pour les croyants, l’espérance est plus forte que tout. Le mot « souvenir » revient plusieurs fois dans le psaume : « Nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ... je veux que ma langue s’attache à mon palais, si je perds ton souvenir ». Ce souvenir comporte des regrets, bien sûr, mais il est aussi et surtout le souvenir des promesses de Dieu et c’est cette mémoire qui a permis de tenir debout jusqu’au jour du retour. (Comme un grand amour, ou une grande foi, donne la force de surmonter les pires épreuves).

    Il faut résolument oublier la catastrophe pour se tourner vers l’avenir : « Ne vous souvenez plus des premiers événements, ne ressassez plus les faits d’autrefois. Voici que, moi, dit Dieu, je vais faire du neuf, qui déjà bourgeonne ; ne le reconnaîtrez-vous pas ? » (Isaïe 43,18-19).

    Retour rimera avec conversion

    Les larmes que l’on verse sur les bords des fleuves de Babylone, ce sont aussi celles du remords. Il faut que Dieu nous sauve surtout de nous-mêmes. Parce que le pire ennemi de l’homme, c’est lui-même, qui prend sans cesse de fausses pistes. Ce psaume, nous l’avons dit, était chanté au cours d’une célébration pénitentielle. Car on sait bien que les malheurs passés ne sont pas le fruit du hasard : si les habitants de Jérusalem ont connu toutes les horreurs de la guerre, de la déportation, de l’Exil, des travaux forcés imposés par le vainqueur, ils savent qu’ils le doivent à leur conduite insensée, à leurs divisions intérieures, à leurs prétentions politiques... Il a suffi que Dieu les laisse suivre leurs mauvaises pentes. Mais, désormais, on se retourne vers lui, et Dieu promet un nouvel avenir. Dieu va faire revenir son peuple, Dieu va pardonner à son peuple.

    Et le destin futur de Jérusalem est bien plus beau que le passé ! Vous connaissez la prophétie très imagée de Baruch : « Jérusalem, quitte ta robe de souffrance et d’infortune et revêts pour toujours la belle parure de la gloire de Dieu. Couvre-toi du manteau de la justice, celle qui vient de Dieu, et mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel ; car Dieu va montrer ta splendeur à toute la terre qui est sous le ciel ». Et Isaïe affirme que c’est là que se rassembleront toutes les nations quand viendra la fin de l’histoire humaine.

    « Le Seigneur, le tout-puissant va donner, sur cette montagne, un festin pour tous les peuples, un festin de viandes grasses et de vins vieux, de viandes grasses succulentes et de vins vieux décantés. Il fera disparaître sur cette montagne le voile tendu sur tous les peuples, l’enduit plaqué sur toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages et dans tout le pays il enlèvera la honte de son peuple. Il l’a dit, lui, le Seigneur. On dira ce jour-là : c’est lui notre Dieu, nous avons espéré en lui et il nous délivre. C’est le Seigneur en qui nous avons espéré. Exultons, jubilons, puisqu’il nous sauve. » (Isaïe 25,6).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Dieu, riche en miséricorde

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    Épître : « Morts par suite des fautes, c’est bien par grâce que vous êtes sauvés »

    Lecture de la Lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (Ep 2, 4-10)

    Frères, Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés.

    Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus.

    Il a voulu ainsi montrer, au long des âges futurs, la richesse surabondante de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus.

    C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi.

    Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.

    Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil.

    C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones 

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    Commentaire 3 a :

    Le salut, don gratuit de Dieu

    Si le jugement est bien lié à nos actes, le salut, lui, est un don gratuit de Dieu : «C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des actes

    Cette seconde lecture nous plonge dans le mystère du salut : « Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. » Le retour d’Exil, raconté dans le Livre des Chroniques, n’est pas lié à des actes de conversion ou de pénitence de la part d’un peuple esclave et privé de liberté. La conversion nécessite d’être libre de ses mouvements pour revenir à Dieu. Si je suis en prison, la libération ne peut venir que de l’extérieur, d’une grâce qui n’est pas de mon ressort. Cette grâce du salut est donnée par Dieu à son peuple de manière gratuite et sans contrepartie. Le retour d’Exil est, au cœur des Livres Prophétiques, un pur acte d’amour de la part de Dieu envers son peuple, comme le dira Os 11 ou Jr 31.

    Commentaires du Père Damien Stampers – Diocèse de Blois

    Aucun de nos mérites ne peut prétendre avoir barre sur Dieu. Si nous sommes sauvés, c’est par pure grâce : cela ne vient pas de nous, c’est le don de Dieu en Jésus Christ. En réponse à ce don gratuit, il nous est demandé de vivre les œuvres bonnes que Dieu a préparées pour que nous les pratiquions.

    Commentaire de François Brossier – Diocèse de Blois

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    Commentaire 3 b :

    Le dessein bienveillant de Dieu

    Une fois de plus, nous sommes émerveillés de la cohérence de toute la Bible ! C’est dans cette même Lettre aux Éphésiens, un peu plus haut, que Paul a déployé cette fresque extraordinaire du dessein bienveillant de Dieu qui est pour lui la clé de lecture de toute l’histoire humaine. Ici, il ne fait que continuer et développer cette méditation. Nous connaissons bien cette phrase « Dieu nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant qu’il a d’avance arrêté en lui-même pour mener les temps à leur accomplissement : réunir l’univers entier sous un seul chef, le Christ, (littéralement ‘’récapituler en Christ’’), ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre » (Ep 1,9-10, traduction TOB).

    Dans le texte d’aujourd’hui, Paul reprend, développe les deux idées maîtresses de cette phrase : premièrement, le dessein de Dieu est bienveillant, deuxièmement, son projet est de tout réunir en Jésus-Christ.

    1°) le dessein de Dieu est bienveillant : le vocabulaire de Paul est extrêmement répétitif. Cette insistance est évidemment intentionnelle : « Dieu est riche en miséricorde » ... « le grand amour dont il nous a aimés » ... «le don de Dieu» ... « sa bonté pour nous » ... « la richesse infinie de sa grâce », et le mot « grâce » revient trois fois dans ces quelques lignes. La richesse de la miséricorde de Dieu n’est pas une découverte de Paul ou du Nouveau Testament : Paul l’a apprise dans son catéchisme juif. C’était justement la grande découverte du peuple d’Israël : «Comme la tendresse du père pour ses fils, ainsi est la tendresse du Seigneur pour celui qui le craint» (Psaume 102/103,13).

    Mais, on le sait bien, un amour peut être méconnu : la méprise sans cesse renaissante de l’homme sur les intentions de Dieu est l’un des thèmes majeurs de l’Ancien Testament. La juxtaposition des deux récits de création dans le Livre de la Genèse en est un exemple : premier récit (Gn 1), ce merveilleux poème, scandé par le refrain « Et Dieu vit que cela était bon », parce que le projet de Dieu n’était que bon, son dessein bienveillant. Deuxième récit (Gn 2-3), l’homme n’a pas su résister à la tentation du soupçon : peut-être après tout les intentions de Dieu n’étaient-elles pas si généreuses que cela ? Peut-être était-il inquiet des trop grands progrès de l’humanité ?

    Notre malheur, c’est que cette méfiance nous détourne de Dieu et donc de notre source de vie. Dieu avait bien prévenu (le fruit de l’arbre de la connaissance de ce qui rend l’homme heureux ou malheureux n’est pas à notre portée), mais sa mise en garde elle-même a été mal interprétée. Paul y revient très souvent : cet homme soupçonneux, détourné de Dieu n’est qu’un vieil homme, proche de la mort. Il n’a même pas la force de revenir à la source, de se rapprocher de Dieu. Il faut que Dieu lui-même l’attire à lui : comme le dit Jésus lui-même dans l’évangile de Jean, « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (Jn 3,16, 17 = Évangile de ce dimanche). C’est cela le grand amour dont il nous a aimés.

    Je reviens à Paul : dans un autre passage de la Lettre aux Éphésiens, il conclut : « Il vous faut, renonçant à votre existence passée, vous dépouiller du vieil homme qui se corrompt sous l’influence des convoitises trompeuses ; il vous faut être renouvelés par la transformation spirituelle de votre intelligence et revêtir l’homme nouveau créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité. » (Eph 4,22-24).

    Tout réunir en Jésus-Christ

    2°) Le projet de Dieu est de tout réunir en Jésus-Christ. Paul emploie à plusieurs reprises les expressions « avec lui » et « en lui » ... « Dieu nous a fait renaître avec le Christ » ... « Avec lui, il nous a ressuscités ; avec lui, il nous a fait régner aux cieux » ... « Il nous a créés en Jésus-Christ » ... « Par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus » ...

    C’est un mystère proprement insondable pour nous, et pourtant c’est le centre même de notre foi : l’humanité est appelée à ne faire plus qu’un en Christ, c’est notre vocation ultime. Il faut bien reconnaître que nous en sommes encore loin. Et pourtant toutes les expressions de Paul sont au passé, ce qui veut dire que, dans une certaine mesure au moins, cette solidarité, cette réunion est déjà accomplie.

    Quelques versets plus bas, Paul continue sur ce thème de l’Homme Nouveau : « Il a voulu ainsi, à partir du juif et du païen, créer en lui un seul homme nouveau, en établissant la paix, et les réconcilier avec Dieu tous les deux en un seul corps, au moyen de la Croix ; là, il a tué la haine. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches. Et c’est grâce à lui que les uns et les autres, dans un seul esprit, nous avons l’accès auprès du Père » (Ep 2,15-18).

    Enfin Paul précise : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos actes, il n’y a pas à en tirer orgueil. » Cela aussi, l’Ancien Testament l’avait découvert : il suffit d’écouter Moïse parler au peuple dans le Livre du Deutéronome « Si le Seigneur s’est attaché à vous et s’il vous a choisis, ce n’est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples, car vous êtes le moindre de tous les peuples... mais c’est que le Seigneur vous aime... » (Dt 7,7). Ou bien encore : « Reconnais que ce n’est pas parce que tu es juste que le Seigneur ton Dieu te donne ce bon pays en possession, car tu es un peuple à la nuque raide » (Dt  9,6). Et enfin Isaïe : « Tu vaux cher à mes yeux, tu as du poids et moi, je t’aime. » (Is 43,4).

    Au fond, il faudrait modifier le proverbe : on dit volontiers « c’est la foi qui sauve » ... en réalité, dit Paul, « c’est la grâce qui sauve ». Nous n’y sommes pour rien. Donc, cessons de parler de mérites ! Mais, comme chacun sait, les cadeaux, on est libre de les accepter ou non... La foi, c’est cela, peut-être tout simplement, accueillir librement et humblement le don gratuit de Dieu.

    N.B. : Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui pensent que les Lettres aux Éphésiens et aux Colossiens ne sont peut-être pas de la main de Paul lui-même mais d'un disciple plus tardif qui aurait repris et développé sa réflexion théologique en parfaite fidélité à l'apôtre.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !

    Dieu a tellement aimé le monde

    qu’il a donné son Fils unique,

    afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.

    Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !

    Un regard de confiance vers la croix

     * Réjouissez-vous

    Évangile : « Dieu a envoyé son Fils pour que, par lui, le monde soit sauvé ».

    Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 3, 14-21)

    En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :

    « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.

    Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.

    Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.

    Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

    Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.

    Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Episcopale Liturgique pour les pays francophones

     * Réjouissez-vous

    Commentaire 4 a :

    Dieu a envoyé son Fils pour sauver le monde.

    Nous savons bien qu’on ne peut séparer le crucifié du ressuscité comme l’affirmait Paul dans un raccourci saisissant « Messie crucifié » (1 Co 1,23). L’Évangile de Jean utilise un raccourci du même ordre en jouant sur le double sens du mot « élevé ». En disant que le Fils de l’homme doit être élevé, Jean évoque à la fois la crucifixion de Jésus et son exaltation auprès du Père.

    Pour illustrer son propos, Jean évoque un épisode du Livre des Nombres (21,4-9) où les Israélites furent sauvés en regardant le serpent de bronze élevé par Moïse. Le serpent est un symbole de vie car, en changeant plusieurs fois par an la surface de son épiderme, il paraît posséder une perpétuelle jeunesse. Se tourner vers le serpent de bronze, c’était, pour les Israélites reconnaître que seul Dieu pouvait les sauver.

    Ce qui n’était qu’image devient réalité avec Jésus. Ceux qui se tournent vers lui, c’est-à-dire qui croient en lui, obtiennent non plus un salut provisoire mais la vie éternelle.

    Cela nous rappelle que la foi chrétienne n’est pas d’abord l’adhésion à des idées mais à la personne de Jésus mort et ressuscité. Jésus est l’expression parfaite du projet de Dieu pour les hommes : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais obtienne la vie éternelle. »

    On peut préférer les ténèbres mais celui qui fait ce choix se perd dans la nuit. Jésus est lumière. Croire en lui, c’est mettre toute sa vie à cette lumière et trouver le chemin de l’éternité.

    Commentaire de François Brossier – Diocèse de Blois

    Un salut à accueillir dans la foi pour échapper au jugement.

    La salut est un mystère car il ne relève pas de nos actes mais seulement de notre foi que l’amour de Dieu est au-delà de nos infidélités et de notre péché, au-delà du jugement : « Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. »

    Ce que dit Jésus à Nicodème est peut-être le plus difficile à croire. Je peux échapper au jugement de mes actes par pure grâce, par ma foi au Christ mort et ressuscité pour moi. Le jugement est là, il existe, mais en Jésus Christ il se révèle salut et vie éternelle.

    Commentaires du Père Damien Stampers – Diocèse de Blois

     * Réjouissez-vous

    Commentaire 4 b :

    Le serpent de bronze

    Commençons par l’épisode du serpent de bronze. Cela se passe dans le désert du Sinaï pendant l’Exode à la suite de Moïse. Les Hébreux étaient assaillis par des serpents venimeux. Et comme ils n’ont pas la conscience très tranquille (parce qu’une fois de plus ils ont « récriminé », « murmuré », comme dit souvent le Livre de l’Exode), ils sont convaincus que c’est une punition du Dieu de Moïse. Ils vont donc supplier Moïse d’intercéder pour eux : « Le peuple vint trouver Moïse en disant : Nous avons péché en critiquant le Seigneur et en te critiquant ; intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents ! »

    Dans ces cas-là, d’habitude, il y avait une coutume qui consistait à dresser un serpent de bronze sur une perche. Ce serpent de bronze représentait le dieu guérisseur. Quand un homme était mordu par un serpent, on était convaincu qu’il suffisait de lever les yeux vers le serpent pour être guéri.

    À notre grand étonnement, quand les gens vont trouver Moïse pour se plaindre des serpents, il conseille de faire comme d’habitude : « Moïse intercéda pour le peuple et le Seigneur lui dit : ‘Fais faire un serpent brûlant (c’est-à-dire venimeux) et fixe-le à une hampe : quiconque aura été mordu et le regardera aura la vie sauve.’ Moïse fit un serpent d’airain et le fixa à une hampe ; et lorsqu’un serpent mordait un homme, celui-ci regardait le serpent d’airain et il avait la vie sauve. » (Nb 21,7-9).

    À première vue, nous sommes en pleine magie, en fait, c’est juste le contraire : Moïse transforme ce qui était jusqu’ici un acte magique en acte de foi. Une fois de plus, comme il l’a fait pour des quantités de rites, Moïse ne brusque pas le peuple, il ne part pas en guerre contre leurs coutumes. Il leur dit : « Faites bien tout comme vous avez l’habitude de faire, mais ne vous trompez pas de dieu, il n’existe qu’un seul Dieu, celui qui vous a libérés d’Égypte. Faites-vous un serpent, et regardez-le : (en langage biblique, « regarder » veut dire « adorer ») ; mais sachez que celui qui vous guérit, c’est le Seigneur, ce n’est pas le serpent. Quand vous regardez le serpent, que votre adoration s’adresse au Dieu de l’Alliance et à personne d’autre, surtout pas à un objet sorti de vos mains ».

    Jésus reprend cet exemple à son propre compte : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle ». De la même manière qu’il suffisait de lever les yeux avec foi vers le Dieu de l’Alliance pour être guéri physiquement, désormais, il suffit de lever les yeux avec foi vers le Christ en croix pour obtenir la guérison spirituelle.

    Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.

    C’est le même Jean qui dira, au moment de la crucifixion du Christ : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19,37). Ils « lèveront les yeux », cela veut dire « ils croiront en Lui, ils reconnaîtront en lui l’amour même de Dieu ». Une fois de plus, Jean insiste sur la foi : car nous restons libres. Face à la proposition d’amour de Dieu, notre réponse peut être celle de l’accueil (ce que Jean appelle la foi) ou du refus. Comme il le dit dans le Prologue de son Évangile, « Le Verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme. Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu dans son propre bien et les siens ne l’ont pas accueilli. Mais à ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. » (Jn 1,9-12).

    Dans le texte d’aujourd’hui, Jésus lui-même reprend ce thème avec force : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. » À noter que le mot « croire » revient cinq fois dans ce passage.

    Mais en même temps que Jésus fait un rapprochement entre le serpent de bronze élevé dans le désert et sa propre élévation sur la croix, il manifeste le saut formidable entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Jésus accomplit, certes, mais tout en lui prend une nouvelle dimension. Tout d’abord, dans le désert, seul le peuple de l’Alliance était concerné. Désormais, en Jésus, c’est tout homme, c’est le monde entier, qui est invité à croire pour vivre. Deux fois il répète « Tout homme qui croit en lui obtiendra la vie éternelle ». Ensuite, il ne s’agit plus de guérison extérieure, il s’agit désormais de la conversion de l’homme en profondeur. Quand Jean, au moment de la crucifixion du Christ, écrit : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19,37), il cite une phrase du prophète Zacharie qui dit bien en quoi consiste cette transformation de l’homme, ce salut que Jésus nous apporte : « Ce jour-là, je répandrai sur la maison de David et sur l’habitant de Jérusalem, un esprit de bonne volonté et de supplication. Alors ils regarderont vers moi, celui qu’ils ont transpercé » (Za 12,10). L’esprit de bonne volonté et de supplication, c’est tout le contraire des récriminations (ou des murmures) du désert, c’est l’homme enfin convaincu de l’amour de Dieu pour lui.

    Visiblement, pour la première génération chrétienne, la croix était regardée non comme un instrument de supplice, mais comme la plus belle preuve de l’amour de Dieu. Comme dit Paul, « Nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens... Mais ce Messie est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes » (1 Co 1,23-25).

    Il y a donc deux manières de regarder la croix du Christ : elle est, c’est vrai, la preuve de la haine et de la cruauté de l’homme, mais elle est bien plus encore l’emblème de la douceur et du pardon du Christ. Il accepte de la subir pour nous montrer jusqu’où va l’amour de Dieu pour l’humanité. La croix est le lieu même de la manifestation de l’amour de Dieu : «Qui m’a vu a vu le Père» (Jn 14,9).

    Sur le Christ en croix, nous lisons la tendresse de Dieu, quelle que soit la haine des hommes. Et cet amour est contagieux : en le regardant, nous nous mettons à le refléter.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Réjouissez-vous

    Homélie : Il faut que le fils de l’Homme soit élevé.

    Dans le texte de la première lecture de la messe d'aujourd'hui il est question d’une incroyable délivrance vécue par le peuple d’Israël. Celle-ci fait partie d’une histoire du salut pleine de rebondissements et remplie de bouleversements. Et dans son entretien avec Nicodème, un sage juif qui a demandé à le rencontrer, Jésus explique dans le texte de l’Évangile l’aboutissement de toute cette histoire avec l’image du serpent de bronze qu’il s’applique à lui-même élevé sur la croix.

    Pour bien saisir cette image du serpent de bronze qui symbolise la croix du Christ, faisons tout d'abord un bref parcours qui l’éclairera.

    I – Les préparations

    L'Ancien Testament célèbre l'action de Dieu pour son peuple sous le mode de la victoire. C'est Lui qui l'a fait sortir d'Égypte et entrer dans la Terre promise. Des dirigeants comme Cyrus dont il est question dans la première lecture deviennent instruments de Dieu pour la libération de son peuple. Celui-ci retrouve une demeure et une terre où il peut s'épanouir en paix. C’est la victoire de son Dieu.

    Mais, en même temps, les prophètes, comme le prophète Isaïe, mettent devant les yeux du peuple une image où la victoire ne se réalise pas avec éclat, mais dans le dénuement et la souffrance. Ils annoncent un Sauveur – un Messie – souffrant qui sera un homme de douleur mené à l'abattoir comme un agneau sans défense (Isaïe 53, 7). Jean-Baptiste va utiliser ces images et ces paroles et il va les appliquer à Jésus en le déclarant l’ « Agneau de Dieu ».

    Dans notre texte de l’Évangile, ici, Jésus utilise avec Nicodème une autre image : «De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle».

    Après la Passion et la Résurrection, les premiers chrétiens ont compris à travers cette image du serpent de bronze que sur la croix où Jésus est élevé se réalise une victoire d’un nouveau genre. Sur la croix se joue un drame où ce qui semble perdu devient victorieux. Sur la croix naît un nouveau monde. Sur la croix les ténèbres sont vaincues.

    II – Un abaissement, une kénose irremplaçable

    Cette victoire de la croix n'était pas évidente pour les disciples lorsque les événements se sont produits. Lors des événements des derniers jours de la vie terrestre de Jésus, les apôtres s'enfuiront tous, sauf saint Jean accompagné de Marie, la mère de Jésus, et de quelques femmes qui se retrouveront sur le Calvaire.

    Tout l'enseignement de Jésus qui parlait de son Heure, qui annonçait à mots couverts sa Passion avait passé par-dessus la tête des apôtres. Son annonce d'un messie crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les païens, comme dira saint Paul (I Corinthiens 1, 23) ne correspondait pas à leur lecture des Écritures. Ils attendaient un Messie flamboyant, victorieux.

    La victoire ne se situe pas où ils l'attendaient. Cette victoire c'est celle de la croix qui deviendra le signe incroyable de l'amour de Dieu : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » dit Jésus à Nicodème.

    Tout est là. La croix, un instrument associé à un supplice, change de sens par la mort de Jésus. Elle devient le signe d'un amour qui sauve et donne la vie. Les premiers chrétiens l’avaient si bien compris qu’ils choisirent la croix comme symbole de leur foi et de leur choix de suivre Jésus. Et il a été celui de toutes les générations qui ont suivies.

     * Réjouissez-vous

    III – Le sens de la croix

    Nous sommes habitués à voir des croix partout. Mais en réalisons-nous tout le sens? Permettez-moi de vous donner trois mots pour décrire le sens de la croix : amour, salut, vie.

    Amour. La crucifixion de Jésus est l'expression ultime de l'amour Dieu le Père pour le monde. Elle est la clé sans laquelle son amour ne peut être reçu ni compris. Car comme le dit Jésus, il n'y a pas de plus amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime.

    Salut. La croix exprime le don que Jésus fait de sa vie pour le salut de tous et non pas d’une minorité. Sa mort porte le poids de tous les péchés du monde. Sa mort réconcilie le monde avec Dieu. Elle est le moyen par lequel Dieu sauve le monde. Les ténèbres disparaissent et la lumière devient accessible pour tous.

    Vie. Enfin, en troisième lieu, la mort du Christ sur la croix ouvre à quiconque croit en Lui une vie éternelle. « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » dit Jésus au bon larron (Luc 23,43). Le Christ est descendu au plus profond des ténèbres de la mort, il en est ressorti glorieux et vivant pour Dieu. Il nous entraîne à sa suite. Par le baptême nous sommes morts au péché avec le Christ pour ressusciter avec lui à une vie nouvelle et éternelle. Saint Paul le dit merveilleusement bien dans la deuxième lecture : « Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus ».

    Conclusion

    Nous avons pris le temps de nous arrêter en ce dimanche au mystère de la mort du Christ élevé en croix. Il y aurait encore beaucoup à dire. Ce mystère de la croix occupera nos pensées lors des célébrations pascales où nous relirons par deux fois le texte de la Passion de Jésus à partir de la Cène jusqu'à son enterrement.

    Aujourd’hui dans notre célébration eucharistique reconnaissons la présence de Jésus qui, sous les signes de son Corps et de son Sang, le Pain et le Vin consacrés, que nous partageons, s’offre encore comme lorsqu’il fut élevé sur la croix, car l’offrande qu’il fit alors demeure éternellement présente et nous pouvons toujours nous y associer dans la foi, ce que nous faisons à chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie. Amen !

    Commentaires de Mgr Hermann Giguère P.H.Le 9 mars 2021

    Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval – Séminaire de Québec

     * Réjouissez-vous

    Prières 

    1. En ce jour, demandons à l’Esprit de Dieu, d’attirer nos regards vers Celui qui a été « élevé de terre ». Qu’il répande sur nous l’Esprit du Christ et nous fasse revivre avec lui. Amen.

    Abbé Jean Compazieu – Dimanche prochain – Le 6 mars 2021

    2. Nous sommes en plein dans le Carême. L’Évangile nous fait comprendre que :

    « Dieu nous a tellement aimé, qu’il a donné son Fils unique à notre monde, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas ».

    Dans la joie et pleins de la confiance d’être sauvés, nous adressons à Dieu nos prières.

    Dieu de lumière et de vérité, accorde-nous ce que nous te demandons en ce dimanche.

    Que la lumière du Christ, ton Fils, éclaire nos pas sur le chemin de foi !

    Que le souffle de ton Esprit Saint nous mène vers la joie de Pâques ! Amen.

    Père Jean-Luc Fabre – Jardinier de Dieu – Le 11 mars 2018

    3. Dieu est riche en miséricorde. Il nous fait revire avec le Christ.

        Forts de notre foi en ce Dieu d’amour, offrons-lui notre prière commune :

    Frères et sœurs, présentons notre prière à Dieu notre Père, riche en miséricorde, pour qu’il éclaire notre route vers Pâques.

    Seigneur, donne-nous d’agir dans la vérité.

    Ne permets pas que nous pactisions avec les ténèbres

    et fais de nous des enfants de lumière.

    Père, dans ta miséricorde, écoute notre prière

    et ouvre nos cœurs à l’accueil de ta lumière.

    Par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen.

     * Réjouissez-vous

    Conclusion : Dieu veut le Salut de tous les hommes.

    Nous continuons notre montée vers Pâques. C’est un chemin de conversion de tous les jours et de tous les instants. C’est en permanence que le Seigneur nous appelle : « Revenez à moi de tout votre cœur… Convertissez-vous et Croyez à la bonne nouvelle… » (…).

    Dans les lectures bibliques de ce dimanche, nous trouvons plusieurs fois le mot « sauvés ». Le premier texte (Livre des Chroniques) est une relecture des événements du passé. Les chefs des prêtres et tout le peuple multipliaient les infidélités. Ils imitaient les sacrilèges des nations païennes. Cette conduite a été la cause de leur perte. Le temple de Jérusalem a été détruit. Le peuple a été déporté en exil. Mais Dieu reste éternellement fidèle à son alliance alors que l’homme ne cesse de la trahir. Il envoie des messagers car il a pitié de son peuple. Il ne cesse de lui offrir son amour généreux.

    C’est important pour nous aujourd’hui. Nous vivons dans une société qui cherche à se construire en dehors de toute référence religieuse. Dieu y est le grand absent. En dehors de lui, nous courons nous aussi à la catastrophe. Mais Dieu ne cesse de vouloir nous sauver. Il nous appelle inlassablement à revenir vers lui de tout notre cœur : « Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle. » Notre Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Voilà cet appel que nous sommes invités à accueillir. Dieu est amour. Il n’a jamais cessé de nous aimer.

    C’est aussi cette révélation que nous trouvons dans la Lettre de saint Paul aux Éphésiens : « Dieu est riche en miséricorde : à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions esclaves par suite de nos fautes, il nous a donné la vie dans le Christ. » C’est la bonne nouvelle qui nous est annoncée tout au long de ce Carême : Dieu est amour. Il nous aime tous d’un amour passionné. Tout ce qui nous arrive par le Christ vient de cette miséricorde de Dieu. Cela ne vient pas de nous ni de nos actes. Saint Paul qui a rencontré le Christ sur le chemin de Damas sait de quoi il parle. Il sait ce qu’est la vie renouvelée par l’amour.

    Dans l’Évangile, nous retrouvons également ce mot « sauvés ». En dehors de Dieu, nous sommes des naufragés. Et c’est pour ramener tous les hommes à Dieu que l’apôtre Pierre a reçu la mission de « pêcheur d’hommes ». Aujourd’hui, saint Jean nous invite à lever les yeux vers un signe. Il nous parle de Jésus « élevé » en croix comme le serpent de bronze avait été « élevé » par Moïse sur le peuple. Celui qui tournait les yeux vers le serpent élevé était guéri. Il n’était pas guéri par l’objet mais par le sauveur de tous les hommes.

    L’Évangéliste multiplie les expressions qui parlent de délivrance : « Obtenir la vie éternelle… être sauvés… échapper au jugement… » Le grand projet de Dieu c’est d’apporter son salut à tous les hommes. Il envoie son Fils pour réaliser ce projet. Il nous a montré son immense amour en nous donnant son Fils. C’est par la croix que se révèle cet amour unique. L’Évangéliste nous demande de nous déterminer face au crucifié qui nous révèle l’amour de Dieu. « Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé ».

    Il nous faut le dire et le redire : jamais nos péchés ne seront plus grands que cet amour-là. C’est une certitude inébranlable de l’Église : nous sommes sauvés par ce Jésus qui a livré son Corps et versé son sang sur une croix. Jamais aucune faute ne pourra venir à bout de cet amour. Pour ceux qui savent regarder, la croix est un signe de salut et non de condamnation. Malheureusement, nous regardons trop souvent ailleurs. Quand nous organisons notre vie en dehors de Dieu, c’est la catastrophe, le naufrage.

    Tout au long de ce Carême et tout au long de notre vie, nous sommes donc invités à lever les yeux vers la croix du Christ. Par sa mort et sa résurrection, le Christ Jésus nous fait passer vers la vraie Lumière. Avec lui, nous pourrons faire un pas de plus. Il nous invite à regarder le monde avec lui et comme lui. Par sa croix, il guérit les blessures du monde. Il est la Lumière plus forte que la nuit, l’amour plus fort que la mort. Alors oui, levons les yeux, élevons nos cœurs ! Profitons de ces derniers jours du Carême pour ouvrir les yeux sur la Vérité et renaître à la Lumière de la vie.

    Abbé Jean Compazieu – Homélie du 4ème dimanche du Carême – Le 6 mars 2021

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Réjouissez-vous

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Seigneur Dieu, par ton Verbe incarné tu as merveilleusement réconcilié avec toi le genre humain. Accorde au peuple chrétien de se hâter avec un amour généreux et une foi ardente au-devant des fêtes pascales qui approchent.

    Références :

    http://www.gcatholic.org/calendar/2022/General-D-fr.htm

    https://site-catholique.fr/index.php?post/Sainte-Messe-du-Quatrieme-Dimanche-du-Careme-dit-de-Laetare-annee-B

    https://www.aelf.org/2024-03-10/romain/messe

    https://www.catholique-blois.net/actualite/commentaires-evangile/annee-2021/4eme-dimanche-de-careme-b-14-mars-2021

    http://thierry-jallas.over-blog.com/2021/03/commentaires-de-marie-noelle-thabut-2021-03-14-4e-dimanche-de-careme-b.html

    https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-du-Careme-Annee-B-Il-faut-que-le-Fils-de-l-homme-soit-eleve_a997.html#:~:text=Car%20Dieu%20a%20envoy%C3%A9%20son,sauve%20et%20donne%20la%20vie.

    https://jardinierdedieu.fr/priere-universelle-4e-dimanche-careme.html

    https://dimancheprochain.org/9110-homelie-du-4eme-dimanche-du-careme-9/

    Magnificat du dimanche 10 mars 2024 page 131


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