• * Ayin

    16ème lettre : Ayin, l’œil de Dieu ou la Source  

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    • Valeur numérique : 70
    • Signe astrologique : le Capricorne
    • Signification : l'Œil, la Source
    • Rayonnement : Bleu profond

    Notions - Clefs :

    • Nécessité de changer de regard sur une situation
    • La Conscience de l'Unité
    • La Source dans le désert
    • La Connaissance, la Clairvoyance, Eveil du troisième œil
    Symbolisme

    Ayin, qui est un "œil", apporte la vision et la perspicacité pour sortir du conditionnement du Samekh ; les idées fausses s'y brisent et les œillères tombent. Le sens de Ayin est aussi la "source", ainsi il est la "vision de la source", l'aptitude à percevoir toutes choses. Ayin est le passage dans le domaine limité du visible, et montre des apparences, qui dans certains cas, sont trompeuses. C'est le symbole de : vision, perception, point de vue, révélation, théorie, réflexion de l'âme, passage de l'invisible au visible.

    Origine

    L'idéogramme de Ayin est un simple cercle, résultant du dessin d'un œil. D'ailleurs le mot Ayin signifie œil.
    Il se trouve qu'en hébreu Ayin désigne une source.
    Ainsi, l'idéogramme symbolise la vision de la source ou de la source de la vision.

    Signification

    Bien que la signification de Ayin soit œil, ce mot doit être mis en relation avec le mot mayan, qui désigne une source où eau s'écoule.
    L’œil qui reçoit est une source permettant à la lumière du soleil de nous illuminer intérieurement, de même Ayin est la source par laquelle nous parvient le shefa, l'énergie abondante de la lumière divine. L’œil est un microcosme résumant la création, par lequel l'âme perçoit le monde matériel et s'y manifeste.
    Le blanc de l’œil est similaire au parchemin de la Torah en recevant l'encre, symbolisée par l'iris. Ainsi l’œil est un intermédiaire entre le Torah extérieure et la Torah intérieure. Le midrash signale que la Torah est une illumination pour les yeux et une lumière pour toutes les lampes comme il est dit : la mitsvah est une lampe et la Torah est une lumière (proverbes 6:23) (Autioth de Rabbi Akivah).
    La racine Ayan, supporte les significations suivantes : couler, épier, regarder à travers, œil (par s'écoulent les larmes).

    Langue hébraïque

    Œil, source, apparence, multiplicité, ressemblance, regarder, approfondir, lire.

    Forme de la lettre

    La forme de Ayin est constituée par un Yod, à droite, dans lequel vient se poser un Zayin, à gauche ; les deux étant rattachés par leurs bases. Yod et Zayin ont ensemble une valeur de 17 (10 + 7), valeur attribuée à "tov", le bien. Ainsi, Ayin devient le support du 'Ayin tov", le "Bon œil", en opposition au "mauvais œil".
    La lettre Ayin est l'initiale du nom Esaü : "Esaü l'ancêtre d 'Edom est symbolisé par le pied courbé de Ayin, car en dépit de sa puissance, il devra dans le futur succomber devant Israël" (Autioth de Rabbi Akiva). Israël, c'est-à-dire Jacob contient le Yod du monde futur qui s'extrait de Ayin.

    Guématria

    Sa valeur numérique 70 est le plus haut degré de l'étude, indiquant que la Torah contient 70 niveaux de lectures.
    Le vin, 'Yayin" en hébreu, possède également cette valeur ; ce qui fait dire au Talmud : "Quand le vin (Yayin) entre, le secret (sod) sort" (Erouvim 65a).
    Le vin exprime les qualités internes du raisin d'où il provient, au même titre que le Sod exprime l'essence divine la plus cachée. 70 est le nombre de l'achèvement universel, c'est pourquoi il sert de valeur à "Adam veh'avah", autrement dit : "Adam et Ève". Mais l’œil peut également devenir la source de Vision apocalyptique, c'est pourquoi 70 est aussi la valeur de "Gog ve Magog"(Gog et Magog).
    La valeur pleine du mot "Ayin" est égale à 130, nombre représentant le Tétragramme, de valeur 26, dans les cinq degrés de l'âme (26 x 5 = 130). De même qu'un fleuve tire sa source d'une rivière, la Torah prend sa source au Sinaf, de valeur 130.

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    Il n'y a pas de désert sans une Source cachée.

    Notre regard humain a tendance à séparer, comparer, mesurer selon ses propres critères. Or la pensée est créatrice. Nous voyons ce que nous créons, et donc nous créons ce que nous voyons,enfermant le cri de l'âme dans un cercle sans fin.

    La puissance de Ayin peut libérer de ce cercle vicieux, par le choix de ne plus croire aux informations apportées par les apparences, mais de poser un regard d'amour et d'unité en toutes circonstances. Il n'est sans doute pas toujours facile de s'en tenir à cette décision. alors appelons l'aide de Ayin.

    Cette grande Lettre a le pouvoir d'éveiller le chakra du troisième œil, au milieu du front, en résonance sur le plan physique avec la glande pinéale. (Nous pouvons par exemple la regarder en prononçant son nom doucement, en laissant résonner le N final.)

    Le troisième œil est relié à la connaissance de l'Unité. Il est une porte qui peut s'ouvrir sur d'autres mondes. La puissance de la pensée créatrice n'existe que par lui, il apporte la clairvoyance et recèle de nombreux pouvoirs. Il doit donc être ouvert par la Lumière dans la conscience de l'Amour, afin que jamais ce pouvoir ne soit dévié pour l'ego. A l'approche de l'ère du Verseau, l'homme redécouvre ses pouvoirs cachés, et cela est juste. Mais dans la conscience de la Lumière, il est important d'être avant tout relié à son âme, et d'agir non pour sa personnalité, mais pour la grande Unité. Si l'on veut répondre à l'appel de son âme, les pouvoirs de la pensée créatrice ne doivent pas être utilisés pour les besoins de l'ego, qui en serait ainsi nourri et grandi, mais toujours dans le don de notre volonté personnelle.

    Marie Elia - Rencontres avec la Splendeur – Le pouvoir guérisseur des Lettres hébraïques – Éditions de l’Émeraude

    L'idéogramme de Ayin est un simple cercle, résultant du dessin d'un œil. D'ailleurs le mot Ayin signifie œil.

    Il se trouve qu'en hébreu, Ayin désigne une source.

    Ainsi, l'idéogramme symbolise la vision de la source ou de la source de la vision ; une bonne vision des apparences ; la révélation des secrets ; la présomption qui précipite le présomptueux vers les gouffres.

    Ayin, qui est un « œil », apporte la vision et la perspicacité pour sortir du conditionnement du Samekh ; les idées fausses s'y brisent et les œillères tombent. Le sens de Ayin est aussi l'aptitude à percevoir toutes choses. Ayin est le passage dans le domaine limité du visible, et montre des apparences, qui dans certains cas, sont trompeuses. C'est le symbole de la vision, de la perception, du point de vue, de la révélation, de la théorie, de la réflexion de l'âme, du passage de l'invisible au visible.

    Bien que la signification de Ayin soit œil, ce mot doit être mis en relation avec le mot mayan, qui désigne une source où eau s'écoule.

    L'œil qui reçoit est une source permettant à la lumière du soleil de nous illuminer intérieurement, de même Ayin est la source par laquelle nous parvient le shefa, l'énergie abondante de la lumière divine. L'œil est un microcosme résumant la création, par lequel l'âme perçoit le monde matériel et s'y manifeste.
    Le blanc de l'œil est similaire au parchemin de la Torah en recevant l'encre, symbolisée par l'iris. Ainsi l'œil est un intermédiaire entre le Torah extérieure et la Torah intérieure. Le midrash signale que la Torah est une illumination pour les yeux et une lumière pour toutes les lampes comme il est dit : « la mitsvah est une lampe et la Torah est une lumière » (proverbes 6:23) (Autioth de Rabbi Akivah). La racine Ayan, supporte les significations suivantes : couler, épier, regarder à travers, œil (par s'écoulent les larmes).

    Sa valeur numérique 70 est le plus haut degré de l'étude, indiquant que la Torah contient 70 niveaux de lectures.

    Mais avant d’analyser la lettre Ayin qui a pour valeur 70, il convient de rappeler la lettre qui lui correspond sur le plan des unités, le Zayin qui a pour valeur 7 et qui est cette lettre qui a pour forme graphique un éclair, finalement un sabre. Le 7 est toujours lié à une perfection à atteindre et donc à une rupture nécessaire pour que la vie puisse continuer et pour que l’on puisse passer à un autre cycle, à un autre état. Le 7 en hébreu est Sheva qui signifie « rassasié ». Il ressemble au nom du dieu hindou Shiva qui détruit pour reconstruire avec les mêmes matériaux, qui détruit avec son seul regard tout ce qui ne ressortit pas de l’éternité.

    La même idée fondamentale se retrouve avec le nombre 70, mais cette fois-ci vécue, expérimentée dans le corps de l’homme qui est toujours concerné dans le plan des dizaines. Nous avons vu que le Yod est la main, la main du potier : « Nous sommes l’argile et tu es le potier. Nous sommes l’ouvrage de Tes mains… » (Isaïe LXIV, 8), le Caph qui est le creux de la main, le Lamed qui est un peu différent, le Noun le germe dans la matrice et le Samek, l’arbre, c’est-à-dire la colonne vertébrale.

    Ayin veut dire l’œil ou encore la source. Il y a toujours un lien entre deux significations d’un même mot, une même énergie. La valeur commune entre l’œil et la source se trouve dans leur jonction profonde, non pas dans le regard qui voit ce que nous voyons dans l’immédiat, mais celui qui va à la source, qui voit au fond de l’âme, qui va chercher toute cette fameuse réserve d’énergie qui est là en attente. Et allant à sa propre source, l’œil va à celle de l’autre, car nous sommes Un dans la profondeur.

    Dans les hiéroglyphes égyptiens, Ayin est représenté par un œil avec une pupille au milieu. Très vite stylisée elle donne un cercle, le O, ainsi que le zéro. Qu’est-ce que le zéro, le mystère du Zéro introduit par les Arabes ? C’est l’abîme de la source ou la source des abîmes, que nous retrouvons dans le Livre de Job. C’est l’œil des grandes profondeurs, l’ultime matrice de mort et de résurrection.

    Ayin s’écrit avec un Zayin, valeur 7, un Yod, valeur 10 et le Noun final, valeur 700. Le Yod est donc saisi entre deux 7. C’est le Yod – Hé – Vov – Hé qui se profile, c’est toute cette potentialité divine que chacun de nous porte en lui et qui est saisie entre deux lettres qui sont très inconfortables. Car chaque fois que nous voyons apparaître le 7, nous sommes à une plénitude, mais aussi à l’incertitude d’un nouveau plan à aborder, lequel, riche des plans précédents, doit marquer une progression nouvelle. Ayin est un mot qui contient un dynamisme qui ne permet pas de repos, c’est l’œil impitoyable qui perce toutes les profondeurs.

    De même que la flèche du Zayin transperce la tunique de peau, de même l’œil traverse tous les champs de conscience, nous obligeant à voir le monstre que nous sommes quelque part dans les profondeurs. Ce regard, tel celui de Shiva, perce tous les jours de la Création dont nous sommes tissés et toutes les tuniques successives dont nous avons été recouverts, jusqu’à plonger au-delà du premier jour qui est le grand Abîme, la grande ténèbre. C’est terriblement angoissant tant que nous n’avons pas acquis les structures nécessaires et c’est pourquoi il ne faut pas aller trop vite.

    Il y a une dialectique entre Ayin et Aleph, la toute première lettre qui a pour valeur 1. C’est le tout premier jour et c’est pourquoi chaque réalité qui va suivre une descente, va être un nouvel Aleph.

    Rappelons que la lettre Heith  a pour valeur 8 et est la barrière ; le 9 est une autre barrière précédant le 10, l’unité, le nouveau champ absolu de conscience vers lequel va l’homme.

    Ici 80, n’est pas une barrière mais une résurrection. En fait, c’est un nouvel 1.

    Nous allons maintenant trouver des clefs dans les mots où les deux lettres Ayin et Aleph vont jouer.

    AV qui s’écrit avec un Aleph et un Beith veut dire « père ». Aleph pose la création et Beith établit la relation entre père et fille. Si nous remplaçons Aleph par Ayin, la prononciation sera la même, sauf que Ayin est une gutturale, mais la signification sera « le nuage ». Le nuage est ce qui nous sépare du Divin. Av écrit avec un Ayin, ce sont tous les champs de conscience qui nous séparent du Père. Ayin doit devenir Aleph.

    Le mot RA est très important : Reich qui a pour valeur 200 et Ayin. C’est le mot qu’on traduit par « le mal » dans l’Arbre de la Connaissance dit du Bien et du Mal et qui, en réalité, est l’Arbre de ce qui est lumière et de ce qui ne l’est pas encore. Cela correspond dans notre optique à ce qui est conscient et à ce qui est encore inconscient, et que nous ne pouvons pas appréhender, étant encore dans les profondeurs.

    Ra, c’est tout ce qui est en réserve en chacun de nous, dans l’autre et dans chaque élément de la création. C’est la réalité qui nous est encore cachée.

    De même que le médecin devant son écran de radioscopie ne voit qu’un squelette, de même nous ne voyons que le squelette du monde. Et toute l’œuvre d’Ayin consiste à enlever les écrans qui nous séparent de l’ultime vision qui est Av, le Père.

    Si nous ne nous préoccupons pas de Ra, cette réserve qui est symboliquement le féminin en chacun de nous, comme une femme délaissée se retourne contre l’homme, nos énergies joueront contre nous et nous détruirons petit à petit jusqu’à notre mort qui, dans le cas contraire, ne représente qu’un endormissement.

    AOR qui est RA renversé avec, reliant les deux lettres, le Vav qui est la conjonction, le symbole de l’homme, signifie la tunique de peau. Dans la Bible il est dit qu’après que l’homme et la femme eurent mangé le fruit de l’Arbre de la Connaissance„ ils furent recouverts de la tunique de peau.

    Ils ont mangé le fruit qui était encore dans la réserve et leur drame c’est d’avoir cru qu’ils étaient déjà arrivés au Père. Alors là ils ne peuvent plus aller plus loin et ils sont remis au point de départ, réidentifiés à cette réserve d’énergie du sixième jour et ils sont complètement dans la ténèbre. Cela n’a rien à voir avec une punition, c’est une mesure de protection qui leur permet de retrouver leur fécondité, car leur erreur les avait rendus stériles. Ils sortent de leur illusion, c’est la sortie de l’Eden.

    Nous aussi nous avons à sortir de notre ténèbre et, telle la plante, faire notre percée au soleil.

    Le même mot écrit avec Aleph au lieu d’Ayin, c’est la Lumière. C’est la réceptivité à la Lumière d’Aleph, mais aussi la résistance, car il n’y a pas de lumière sans qu’il y ait résistance afin de capter les rayons. De même lorsque je parle, il est nécessaire que quelqu’un m’écoute, sinon je parlerais dans le vide. Ce sont les épreuves qui nous permettent d’accéder à la Lumière.

    Le mot Daath, écrit avec Daleth, Ayin et Tav qui est la dernière lettre de l’alphabet. Daleth est construit exactement comme une porte avec deux chambranles qui sont le 4 et le Lamed, le 3, le mouvement, est au milieu. Daath est construit exactement de la même manière. C’est le mot qui veut dire «connaissance». Nous avons les deux 4, mais Lamed est remplacé par Ayin. L’idée en est la même, parce que la connaissance ne peut s’acquérir qu’en passant par des portes successives. Ayin, ici, a pour tâche de traverser tous les champs de conscience, c’est le devenir de nous-mêmes.

    De même qu’il y a une dialectique entre le 4, la structure et le 3, la vie et que, si les deux chambranles de la porte se resserraient trop ils étoufferaient la vie et il ne resterait plus que le mot Dath, la loi ; il y a la même chose avec Ayin. La loi est au service de la vie, elle n’est pas là pour la contraindre, mais au contraire, pour lui permettre d’accomplir son devenir. Avec Ayin, la loi est ontologique et doit être connue par celui qui veut travailler à son devenir.

    Nous avons le mot HET, le temps. Le temps a été donné à l’homme pour arriver jusqu’au Tav ou à l’oméga, la dernière énergie à intégrer pour que Ayin fasse son œuvre.

    Le temps est différent pour chaque terre et au fur et à mesure que nous allons vers des terres successives, les temps vont être de plus en plus profonds. Cela n’a pas de sens d’employer les expressions « plus vite » et « moins vite », elles n’ont qu’un sens psychique.

    Avec la lettre Zayin nous avions évoqué le mot Ezer que l’on trouve dans la Genèse et qui veut dire « aide ». Quand Dieu fait prendre conscience à l’homme des énergies dont est constituée sa première terre sous la forme des animaux qu’il doit nommer le sixième jour, il ne trouve pas « d’aide » capable de communiquer avec lui. Dieu emmène alors Adam dans un « sommeil profond » qui n’est autre que la descente dans Ayin, descente à la source où il va rencontrer cette aide, c’est-à-dire son féminin qui est sa réserve d’énergies.

    L’aide n’est pas quelque chose d’extérieur, c’est nous-mêmes, nous sommes notre propre objet de communication. Car le mot qui a suivi Ezer est Nagod, la communication, c’est la rencontre avec nous-mêmes dans les profondeurs. Nous devons nous faire germe, c’est-à-dire manier le Zayin pour redescendre dans Ar ou Ra, notre réserve d’énergies.

    Ayin c’est encore le « troisième œil », car la communication ne peut être qu’une totale information venant de l’intérieur. Ezer, l’aide, et Zera qui est formé des mêmes lettres, c’est permuter. Zera, c’est la semeuse. Nous retrouvons l’idée du germe.

     Quand Dieu dit : « Faisons une aide semblable à lui… », cela signifie « allons chercher sa semence ». Ezer veut aussi dire « aider », mais c’est plus qu’aider, c’est apporter la vie grâce à ce travail.

    Abod qui s’écrit AyinBeith et Daleth veut dire « travailler ». Dans ce mot nous trouvons Av, le nuage et Daleth, la porte. Le travail consiste donc à passer la porte de tous ces écrans pour retrouver le Père. Hed, AyinDaleth, le temps nous est donné. Le travail extérieur doit faire écho au travail intérieur. Or, à l’heure actuelle, le travail extérieur est devenu un travail destructeur.

    Lorsque vous observez l’Arbre des Séphiroth, la toute première Séphirah tout en haut, au-dessus de Kether, n’est pas révélée. C’est le mot Ayin, écrit avec un Aleph, c’est Ain Soph qui est le Rien-Lumière, c’est-à-dire l’infini. Nous avons aussi Ain-Soph-Aor qui est l’infiniment Lumière. Ayin qui, en haut, est le Rien, la source qui vient des hauteurs, est en bas la source qui vient des profondeurs. Elles se rejoignent, elles sont les mêmes.

    Nous avons aussi le mot Azob, libérer.

    Regardons le mot Eden, AyinDaleth et Noun final. Ce n’est pas un lieu confortable. Il est construit avec 70, 700 et puis 4. Autrement dit, c’est une porte, ce n’est pas un lieu où l’homme devait rester, mais où il recevait la Lumière avant qu’il n’en reparte. Or il est passé par la mauvaise porte, c’est là son drame. Il fallait qu’il en sorte pour faire son travail dans les profondeurs. Avant la chute, ce travail se faisait de façon harmonieuse et sans cette souffrance que nous avons, à lutter contre de continuelles pulsions de mort. « Mieux vaut la mort… » va dire Job. C’est cet état l’Eden, ce lieu qui est saisi entre deux 7 et qui nous propulse continuellement pour aller plus loin.

    Il n’y a pas de vraie descente qui ne soit suivie de montée. Notre péché, c’est de désespérer quand nous sommes au fond de la fosse. C’est là qu’on n’a jamais été aussi près de la hauteur la plus grande.

    Lorsque la lettre Ayin est venue se présenter devant le Saint-Béni-Soit-Il, elle s’était recommandée du mot Anavah qu’elle commençait : AyinNounVav, et qui veut dire « la modestie », « la douceur ». Mais en fait, ce mot va beaucoup plus loin, parce que c’est Ayin qui nous force à descendre vers Noun, à nous refaire poisson. C’est cela la vraie modestie.

    En même temps nous avons le mot Navah, la beauté qu’on ne peut réaliser que dans la forge des profondeurs.

    Et le Saint-Béni-Soit-Il renvoie la lettre en lui disant : « Mais tu es aussi le commencement du mot AVAH, la destruction, tu ne peux pas présider à la création du monde ». En effet, Ayin nous oblige à détruire pour reconstruire. Ce mot n’est absolument pas traduisible sans être trahi et c’est pourquoi quand la lettre Teith qui préside au mot Tov, le Bien, était venue se présenter devant le Saint-Béni-Soit-Il, Dieu lui avait dit : « Tu es bon, tu es bien, tu es beau, mais tu n’es rien par rapport au Tav que tu seras dans un monde futur ».

    Ce monde futur, c’est le monde dans lequel ce Tov aura totalement réintégré le Ra, c’est-à-dire lorsque la Lumière aura entièrement intégré la Ténèbre. Et lorsque le Ayin aura été totalement épuisé dans les profondeurs, il deviendra Aleph, c’est la Lumière. Et à ce moment le Tov éclate et devient un tout autre Tov.

    Annik De Souzenelle – Les lettres hébraïques : des énergies vivantes – Revue Panharmonie – n° 176 – Mars 1979

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     Lien vers la prière à Ayin     Lien vers la Lettre Pé


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