• * Jeudi Saint 2021

    Rubrique « Fêtes particulières »

    210401 – Liturgie du jeudi 1er avril 2021

      Jeudi saint 2021  

     * Jeudi Saint 2021

        La Semaine sainte    

    En 2021, la Semaine sainte débute le samedi 28 mars et se termine le 3 avril. La Semaine sainte désigne la semaine qui va du dimanche des Rameaux – qui commence la Passion de Jésus – à la veillée pascale de la nuit du samedi de Pâques où l'on fait mémoire de la Résurrection de Jésus. Chaque jour de cette semaine, surtout les trois derniers, a une coloration particulière.

    Dans le cadre de l'Église catholique, le Jeudi saint a lieu la bénédiction des saintes huiles et la confection du saint chrême dans la cathédrale par l'évêque. C'est la messe chrismale. Le lavement des pieds est célébré dans l'après-midi ou avec la messe du soir.

    Le Jeudi saint inaugure le triduum pascal. Ce dernier commence par la messe du soir du Jeudi saint faite en mémoire de la Cène au cours de laquelle Jésus institua l’Eucharistie (la messe). C'est la dernière messe avant celle de la nuit de Pâques.

    On y lit le récit de la Pâque juive avec l’agneau pascal (Exode 12,1-14), puis le texte de saint Paul sur le repas du Seigneur (1 Cor. 11,23-26) et l’Évangile du lavement des pieds (Jean 13,1-15).

    Pendant cette lecture, le célébrant lave souvent devant l’autel les pieds de quelques fidèles. Après la célébration, l’Eucharistie est transportée solennellement en un lieu que l’on nomme « reposoir » où l’on peut se recueillir en méditant l’agonie de Jésus à Gethsémani et son appel « Veillez et priez ! ».

     * Jeudi Saint 2021

    1ère lecture :

    Lecture du Livre de l’Exode (Ex 12, 1-8 - 11-14)

    En ces jours-là, dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année. Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger. Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil.

     * Jeudi Saint 2021

    On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur. Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte. Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pélerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par le diocèse de Blois et par l’A.E.L.F.

     * Jeudi Saint 2021

    Psaume : J’invoquerai le nom du Seigneur  -  115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18  

    R/ Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?

    J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur. Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, moi, dont tu brisas les chaînes ? Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur. Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple.

    Texte fourni par le diocèse de Blois et par l’A.E.L.F.

     * Jeudi Saint 2021

    Commentaire 2 :

    Nous retrouvons dans ce psaume tous les éléments importants de la première lecture de cette fête du Corps et du Sang du Christ : en tout premier, l'œuvre libératrice de Dieu, puis la reconnaissance par les croyants de cette initiative de Dieu, et enfin l'engagement d'obéissance. « Moi dont tu brisas les chaînes », voilà l'œuvre de Dieu. Et on sait bien à quelles chaînes le psalmiste pense : il s'agit d'abord de la libération d'Égypte. Chaque année, spécialement au moment de la Pâque, les descendants de ceux qui furent esclaves en Égypte revivent les grandes étapes de leur libération : la vocation de Moïse, ses multiples tentatives pour obtenir de Pharaon la permission de partir, sans avoir toute l'armée à leurs trousses, l'obstination du roi... et les interventions répétées de Dieu pour encourager Moïse à persévérer malgré tout dans son entreprise. Pour finir, le peuple a pu s'enfuir et survivre miraculeusement alors que l'endurcissement du Pharaon a causé sa perte.

    Quand on chante ce psaume, des siècles plus tard, au Temple de Jérusalem, cette étape de la sortie d'Égypte est franchie depuis longtemps, mais elle n'est qu'une étape justement. On sait bien qu'il ne suffit pas d'avoir quitté l'Égypte pour être vraiment un peuple libre ; que d'esclavages individuels ou collectifs sévissent encore à la surface de la terre ! Esclavage de la pauvreté, voire de la misère sous tant de formes ; esclavage de la maladie et de la déchéance physique ; esclavage de l'idéologie, du racisme, de la domination sous toutes ses formes... L'Égypte de la Bible a pris au long des siècles et prend encore quantité de visages sous toutes les latitudes : mais on sait aussi que, inlassablement, Dieu soutient nos efforts pour briser nos chaînes.

    Car l'histoire humaine qui nous donne, hélas, mille exemples d'esclavages, nous montre aussi (et c'est magnifique) la soif de liberté qui est inscrite au plus profond du cœur de l'homme, et qui résiste à toutes les tentatives pour l'étouffer. Cette soif de liberté, les croyants savent bien qui l'a insufflée dans l'homme. Ils l'appellent l'Esprit. Notre psaume sait « qu'il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! »... et qu'il lui en coûte tellement qu'Il est à l'origine de tous les combats pour la vie et pour la liberté de tout homme, quel qu'il soit.

    A ce Dieu qui a fait ses preuves, si l'on peut dire, on peut faire confiance. Ce n'est pas lui qui nous enchaînera, il est bien trop jaloux de notre liberté ! Et, alors, librement, on se met à sa suite, on l'écoute : « Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, moi dont tu brisas les chaînes ? ». Le mot « serviteur » ici, peut s'entendre plutôt comme disciple. Dans la Bible, il ne s'agit pas de « servir » Dieu dans le sens où il aurait besoin de serviteurs... Cela est valable pour les idoles, les dieux que l'homme s'est inventés. Curieusement, quand nous imaginons des dieux, nous croyons qu'ils ont besoin de notre encens, de nos louanges, de nos compliments, de nos services. Au contraire, le Dieu d'Israël, le Dieu libérateur n'a nul besoin d'esclaves à ses pieds. Il nous demande seulement d'être ses disciples parce que lui seul peut nous faire avancer sur le difficile chemin de la liberté. Et l'expérience d'Israël, comme la nôtre, montre que dès qu'on cesse de se laisser mener par ce Dieu-là et par sa parole, on retombe très vite dans quantité de pièges, de déviations, de fausses pistes.

     * Jeudi Saint 2021

    C'est pour cela que le psaume affirme si fort : « J'invoquerai le nom du Seigneur », résolution affirmée deux fois en quelques versets. C'est une véritable résolution, effectivement, celle de ne pas invoquer d'autres dieux, donc de tourner le dos définitivement à l'idolâtrie. « J'invoquerai le nom du Seigneur », cela revient à dire «je m'engage à ne pas en invoquer d'autre !» Et on sait que les prophètes ont dû lutter pendant de nombreux siècles contre l'idolâtrie.

    Il faut dire que la fidélité à cette résolution exigeait une grande confiance en Dieu, mais aussi bien souvent un immense courage face au polythéisme des peuples voisins. Pendant la domination grecque sur la Palestine, par exemple, et ceci se passe très tardivement dans la Bible, peu avant la venue du Christ, les Juifs ont dû affronter l'effroyable persécution d'Antiochus IV Epiphane : rester fidèle à la promesse contenue dans cette phrase « J'invoquerai le nom du Seigneur » revenait à signer son propre arrêt de mort.

    Cette résolution « J'invoquerai le nom du Seigneur » est associée à des rites : « J'élèverai la coupe du salut »... « Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce ». Nous retrouvons ici, comme dans le Livre de l'Exode que nous lisons en première lecture, la transformation radicale apportée par Moïse : désormais, les gestes du culte ne sont plus des rites magiques, ils sont l'expression de l'Alliance, reconnaissance de l'œuvre de Dieu pour l'homme. La coupe s'appelle désormais « coupe du salut », le sacrifice, désormais, est toujours sacrifice d'action de grâce parce que l'attitude croyante n'est que reconnaissance.

    Ce psaume 115/116 fait partie d'un petit ensemble qu'on appelle les psaumes du Hallel, qui sont une sorte de grand Alléluia, et qui étaient chantés lors des trois grandes fêtes annuelles, la Pâque, la Pentecôte et la fête des Tentes.

    Lors de sa dernière Pâque à Jérusalem, Jésus lui-même a chanté ces psaumes du Hallel et en particulier le psaume d'aujourd'hui, le soir du Jeudi Saint, alors qu'avec ses disciples, il venait d'élever une dernière fois la coupe du salut, alors qu'il allait offrir sa propre vie en sacrifice d'action de grâce : du coup, pour nous, ce psaume devient encore plus parlant. Nous savons que c'est Jésus-Christ qui délivre définitivement l'humanité de ses chaînes. A sa suite, et même avec lui, nous pouvons chanter : « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? ».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Jeudi Saint 2021

    Épître : Le repas du Seigneur

    Lecture de la Première Lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 11, 23-26)

    Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : «Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi». Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi ». Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par le diocèse de Blois et par l’A.E.L.F.

     * Jeudi Saint 2021

    Évangile : Le lavement des pieds

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 13, 1-15)

    Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras ». Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! ». Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi ». Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! ». Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous ». Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs ». Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par le diocèse de Blois et par l’A.E.L.F.

     * Jeudi Saint 2021

     Commentaire général des 4 lectures 

     Le Christ serviteur 

    Le Jeudi saint, nous fêtons plusieurs choses : l’institution de l’Eucharistie lors de la dernière cène, la fête des prêtres, le rappel de la Pâque juive avec la sortie d’Égypte et le début de la Passion. L’Évangile de Jean a choisi de nous présenter tout cela avec la figure du Christ serviteur. Ce n’est pas par hasard que Jean, le seul de tous les Évangélistes, nous fait entrer au cœur du Mystère de l’Eucharistie par l’entrée de service. Il n’y a pas de récit de la Cène comme institution de l’Eucharistie dans l’Évangile de Jean. Cela ne se trouve que dans les synoptiques. Mais le repas de la Cène est déjà présent tout au long de l’Évangile de Jean avec le récit de Cana et les deux récits de la multiplication des pains, plus la rencontre avec le ressuscité à la fin de l’Évangile sur les bords du Lac de Galilée.

    Le repas, l’Eucharistie, est mise en valeur par le récit du lavement des pieds et l’invitation au service. L’Eucharistie, rendre grâce, c’est se faire serviteur de ses frères et sœurs nous dit Jean.

    1. Le rappel de la figure du serviteur en Isaïe et dans l’Ancien Testament

    Le mot serviteur en hébreu – ‘ebed – est un mot qui signifie autant esclave que serviteur. Le chemin du peuple élu est justement de passer du statut d’esclave, en Égypte ou à Babylone, à celui de serviteur libre qui fait alliance avec son Dieu. Serviteur en vient à désigner le lien spécifique qui lie Dieu à tous les grands personnages de l’Ancien Testament : Abraham, Moïse, David, Elie, etc…

    Serviteur est le titre qui sert à désigner l’homme de Dieu qu’il soit prêtre, roi ou prophète. Il n’y a pas de plus grand titre de gloire que d’être appelé serviteur.

    C’est ce titre de serviteur qui sera donné en Isaïe, dans les 4 chants du serviteur, à cette figure messianique de celui qui, plein de l’Esprit-Saint, va annoncer le salut au peuple tombé en esclavage. Ce serviteur, dans le 4ème chant, ira même jusqu’à porter le péché de son peuple sur ses épaules, tel l’agneau immolé de la Pâque, pour sauver le peuple de son péché. C’est ce titre de serviteur en Isaïe, que Jésus reprend au début de sa prédication à Nazareth pour désigner sa mission dans le monde. C’est ce titre qu’il prend en saint Jean, à la fin de l’Évangile, comme mission confiée aux apôtres qui doivent comme lui se faire serviteurs de leurs frères.

    2. La figure du prêtre serviteur

    A la suite du Christ, les évêques, les prêtres et les diacres, dans le sacrement du sacerdoce prennent ce titre de serviteur. Il est important de se rappeler qu’il ne s’agit pas d’un titre qui met au-dessus des fidèles, mais bien d’un titre qui définit la fonction du sacerdoce auprès du peuple chrétien, la fonction de serviteur. On ne va pas à la messe du Père X ou Y, on va à la messe du Christ. On ne croit pas à cause du Père X ou Y, on ne va pas à l’église à cause de celui-ci et on ne la quitte pas à cause de celui-là, on y va à la rencontre du Christ qui s’offre à nous avec son corps et son sang pour nous faire vivre de la vie éternelle. Les prêtres, les évêques et les diacres passent, le Christ demeure. Le sacerdoce s’efface pour laisser la place au seul prêtre et au seul vrai Dieu. Mettre un prêtre à la place du Christ c’est tomber dans l’idolâtrie. C’est pour cela que la liturgie nous fait entendre cet Évangile aujourd’hui, celui qui veut se mettre à la suite du Christ doit se faire serviteur comme le Christ lui-même.

    3. Le peuple serviteur

    En disant cela, on voit que la notion de service dépasse celle du sacerdoce. Elle concerne l’ensemble du peuple chrétien dans ce qu’il doit être et dans ce qu’il doit vivre en acte : le chrétien, le baptisé est un serviteur. Nous ne sommes pas au-dessus des non-croyants, des juifs, des musulmans, de ceux qui ne partagent pas notre foi, nous sommes à leur service pour témoigner de l’amour de Dieu pour chaque homme et chaque femme de ce monde. En période d’épidémie, beaucoup de saints, laïcs ou consacrés ont pris cet habit de serviteur en se mettant au service des malades, sans se soucier de leur religion, de leur foi ou de leur morale. Si nous avions en tête cet esprit de service que demande Jésus à ses disciples, il y aurait surement moins de divisions entre chrétiens et dans l’Église. Et notre témoignage aurait plus de force. Il est facile d’oublier que l’on est serviteur quand on est le peuple élu, quand on est l’enfant bien-aimé du père. Saint Jean nous rappelle que ces titres de gloire, de prêtre, de prophète et de roi que nous avons reçu au baptême, sont aussi un devoir et une responsabilité à remplir : être au service de nos frères et sœurs chaque jour de notre vie.

    Cette fête d’aujourd’hui est la fête du sacerdoce particulier des prêtres et par extension de celui commun à tous les baptisés. Elle est la fête avant tout de tous les serviteurs libérés de l’esclavage du péché et de la mort et heureux de célébrer ce don merveilleux de la vie qui nous est donné à chaque eucharistie.

    Père Damien Stampers – Diocèse de Blois

     * Jeudi Saint 2021

    Homélie :

    Le Jeudi saint est l’occasion pour les catholiques de faire mémoire de l’institution de l’Eucharistie et, par la célébration de cette Eucharistie, de l’institution du ministère sacerdotal. Or, l’Évangile qui est au cœur de la liturgie est une parabole en acte, un geste concret quoique répugnant pour certains : le lavement des pieds.

    Jésus lave les pieds de ses disciples. C’est la manière pour l’Évangéliste Jean (13,2‑15), mais aussi pour l’Église, de donner la clef et de l’Eucharistie et du ministère. Jésus montre ce que le culte cherche à exprimer, à savoir l’amour jusqu’à l’extrême, la génuflexion devant le Sacrement saint du frère premier servi.

    Par son comportement, Jésus nous apprend comment être proches concrètement des autres dans tous les aléas de la vie. On ne rencontre son prochain qu’en abaissant son regard à hauteur de pieds. La part qui ne peut être ravie à Dieu, c’est cette attitude de Jésus agenouillé devant ses amis, avec son linge autour des reins, et qui frotte leurs pieds empoussiérés.

    C’est un geste d’hospitalité car Jésus accueille à sa table, cette « Table [qui] n’a ni sens ni goût sans l’agenouillement aux pieds du frère » (François Cassingena-Trévedy). Le mouvement du service est le seul capable d’attester aux yeux de Jésus la grandeur du Dieu qui se donne en sa personne. À ce moment précis, Dieu commence à nous être révélé dans sa vérité : un Dieu qui s’anéantit aux pieds de ceux qu’il est venu servir et non rendre serviles. Ce geste piétine la représentation que nous avons de Dieu : sa toute-puissance céleste s’incline à ras de terre. «Comment la dignité divine n’est-elle pas profanée et bafouée si Dieu prend ainsi la place des serviteurs ? » se demandait Maurice Zundel. L’amour de Dieu se «sacramentalise» dans l’amour du frère va-nu-pieds. « Un pied près de mon cœur » (Rimbaud) : l’enveloppe charnelle fût-elle la moins amène n’est jamais le terme de la rencontre, elle est une porte battant sur l’infini dans la vibration de l’immatériel.

    Ce lavement n’est plus une purification mais une participation : « Si je ne te lave pas, dit Jésus à Pierre, tu ne pourras rien partager avec moi ». L’accueil de la Parole conduit à la mise en jeu du corps jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la mort. Il faudra le chant d’un coq pour que Pierre comprenne ceci : la vérité d’un corps se conjugue à l’oblatif, jamais au possessif.

    Le sens du lavement des pieds, c’est le geste du don porté par la parole de Dieu et portant jusqu’à la mort. C’est le corps, entre Parole et mort. C’est le mime de la mort du corps devenant parole de vie. C’est l’amour à mort. Par cet acte, Jésus révèle l’identité du Dieu qu’il est : le Dieu qui s’abaisse pour que l’homme puisse grandir. Mais il révèle aussi ce que doit être l’attitude chrétienne. Ce geste, témoignage au milieu du monde, engendre la communauté à son identité. Il n’est d’autre livrée ecclésiale que la tenue de service. Laver les pieds, baiser le lépreux, couvrir l’homme nu, panser la chair de l’homme agonisant en sont les seuls signes distinctifs.

    Père Sylvain Gasser – Extrait de 100 raisons de vivre en chrétien, p. 277, Bayard Editions, 2017

     * Jeudi Saint 2021

    Prière :

    Le Jeudi saint, Jésus prend son dernier repas avec les douze apôtres. Au cours de cette Cène, en prenant le pain et le vin, il rend grâce et offre son corps et son sang pour le salut des hommes. En ce jour, tournons-nous vers lui :

    Tu as donné Ta vie,

    Comme du pain posé sur la table,

    Mis en morceaux et distribué

    Pour que chacun, tendant la main et le cœur,

    Puisse en recevoir et s’en nourrir.

     

    Tu as donné Ta vie,

    Comme du vin versé dans la coupe

    Et offert pour que chacun,

    Tendant les lèvres et le cœur,

    Puisse en prendre et s’en réjouir.

     

    Tu as tout livré,

    Seigneur Jésus,

    Et dans Ta vie donnée

    Comme du pain,

    Comme du vin,

    Le monde entier peut goûter

    L’amour de Dieu

    Multiplié sans compter

    Pour tous les enfants de la terre !

     

    Nous voici Seigneur,

    Tendant vers Toi

    Nos mains et nos cœurs !

    Charles Singer – Église catholique en Martinique

     Complément de formation pour les Chevaliers du Christ 

     * Jeudi Saint 2021

    Le lavement des pieds

    Jésus, réunit ses apôtres pour la Pâque juive, mais il donne à certains rites une nouvelle signification : le lavement de mains devient lavement de pieds. Le pain azyme distribué par le père de famille est partagé par Jésus en signe de son corps livré. La coupe de bénédiction est bue en signe de son sang versé. Il est, lui Jésus, l’Agneau immolé.

    Le signe d’un don total

    Jean a relaté seulement le lavement des pieds, alors que les autres Évangélistes ont transmis l’institution de l’Eucharistie. Ce choix n’est pas le récit d’une autre Cène. Le lavement des pieds et l’Eucharistie sont l’expression du même don total que Jésus fait de lui-même et de sa vie pour le salut du monde. Les deux signes sont la mémoire de l’amour du Christ jusqu’à l’extrême.

     * Jeudi Saint 2021

    Le service est indissolublement lié à l’Eucharistie comme les deux pages d’un même feuillet. Être pratiquant ne consiste pas seulement à aller à la messe : il faut aussi communier à la détresse et aux besoins de ceux que la vie malmène. Le service est Eucharistie quand il est visite de malades, attention fraternelle vis-à-vis des SDF et des étrangers, service de table aux restaurants du cœur ou don de meubles à une famille démunie de tout.

    Le « sacrement » du service

    Pourquoi le lavement des pieds n’est-il pas un sacrement à part entière ? Il a tout d’une institution en bonne et due forme. La raison en est sans doute que ce signe fort est moins un rite à accomplir qu’un état d’esprit à vivre en permanence. L’Évangile nous demande de « rester en tenue de service ». Jésus a donc choisi un geste familier et ordinaire pour nous rappeler que l’amour fraternel s’inscrit dans les gestes quotidiens. La vie de famille est un lieu de multiples services qui passent souvent inaperçus. Les gestes des soignants qui se penchent sur les corps meurtris ou les cœurs blessés des malades, l’aide apportée aux pauvres par les membres d’associations caritatives, l’écoute patiente, le temps donné, un sourire offert et la considération manifestée aux humiliés de la vie, sont autant de lavements de pieds où s’exprime l’amour pour le Seigneur et pour ses membres souffrants. « Plus tard tu comprendras » disait Jésus à Pierre réticent. Et nous, aujourd’hui, avons-nous compris ? La réponse est dans notre vie !

    Père Joseph Proux

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Très Noble et Bienfaisant Chevalier du Christ – Moine-Chevalier de Notre-Dame

     * Jeudi Saint 2021

    Prière proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Tu nous appelles, Dieu notre père, à célébrer ce soir la très sainte Cène où ton fils unique, avant de se livrer lui-même à la mort, a voulu remettre à son Église le sacrifice nouveau de l’Alliance éternelle. Fais que nous recevions de ce repas, qui est le sacrement de son amour, la charité et la vie. Par Jésus-Christ. Amen.

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Semaine_sainte

    https://qe.catholique.org/temps-liturgiques/9646-qu-est-ce-que-la-semaine-sainte-le-triduum

    https://www.catholique-blois.net/actualite/commentaires-evangile/annee-2020/jeudi-saint-9-avril-2020

    https://www.aelf.org/2021-04-01/romain/messe#messe2_lecture1

    http://thierry.jallas.over-blog.com/article-commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-b-le-sacrement-du-corps-et-du-sang-du-christ-106467795.html

    https://www.assomption.org/fr/actualites/careme-2017/jeudi-saint-13-avril-le-lavement-des-pieds

    https://martinique.catholique.fr/priere-pour-le-jeudi-saint

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Semaine-sainte/l-evangile-du-jeudi-saint

    Magnificat Jeudi Saint page 88


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