• * 7 - L'alphabet hébreu et la Bible

     Dossier « Approche du judaïsme »

    Parchemin 7 :

     L'alphabet hébreu et l'écriture de la Bible 

    Au 1er millénaire av. J.-C. (960-585), les Hébreux ont adopté un système proche de l'alphabet phénicien, dit « paléohébraïque », qui subsiste dans l'écriture samaritaine jusqu'à nos jours.

    Les plus anciennes inscriptions connues en écriture hébraïque sont la tablette de Gezer (vers 950 av. J.-C., époque du roi Salomon) et la stèle de Mesha (roi de Moab, vers 850 av. J.-C.).

    Après l'exil à Babylone, l'écriture a abandonné les caractéristiques proprement lapidaires de l'écriture phénicienne et a évolué vers un modèle araméen.

    À partir de 515 av. J.-C., on a utilisé une nouvelle écriture : son évolution a conduit à « l'hébreu carré », dont les caractères n'ont presque pas changé d'aspect jusqu'à nos jours, même si, au Moyen Âge, l'hébreu carré et son corollaire cursif ont adopté un style et une manière propres à chaque aire géographique.

    Les premiers textes de la Bible ont été notés en hébreu carré et c'est grâce à la Bible que la langue hébraïque a survécu et a pu renaître. Les lettres jouent un rôle important dans l'ornementation aussi bien que dans l'architecture ou dans l'art du livre, où leur utilisation s'élève à un raffinement et une subtilité extrêmes, dont la pratique de l'écriture micrographique est un des symboles. Les valeurs numériques affectées aux lettres donnent un sens caché aux textes sacrés.

    L'hébreu carré comporte 22 signes consonantiques qui s'écrivent de droite à gauche. Le texte écrit sans voyelles demeure partiellement indéterminé car, si le squelette consonantique exprime la racine du sens, il reste, selon la vocalisation choisie, susceptible de diverses interprétations. En prononçant le mot, le souffle humain donne vie aux lettres. Si les consonnes constituent le corps de l'écriture, les voyelles en sont l'âme. C'est le lecteur qui donne à l'écriture son réel accomplissement.

    Alphabet & particularités 

    L'alphabet hébraïque est constitué de 22 lettres et de cinq formes finales. A l'origine l'hébreu ne comporte aucune voyelle, elles seront ajoutées sous l'influence des Massorètes[1] au 12ème siècle afin que la prononciation des mots ne se perde pas.

    Lien vers le parchemin suivant

    Retour au sommaire du dossier

    Source : http://classes.bnf.fr/ecritures/arret/lecriture/systemes/11.htm

    [1] La Massore ou Massorah (hébreu : מסורה, chaîne ou tradition) est un procédé technique, consistant en un système de notes critiques sur la forme externe du texte biblique, visant à sa préservation exacte, non seulement dans l'orthographe des mots, mais aussi dans sa vocalisation et son accentuation, tant pour sa lecture publique que pour son étude privée. La version du texte reconnue comme faisant autorité au sein du judaïsme est appelée le texte massorétique. Elle est également largement utilisée comme base pour la traduction de l'Ancien Testament des Bibles protestantes et, plus récemment, catholiques.

    La massore est le produit d'un travail de fixation du texte ayant été initié probablement avant la période macchabéenne, par des sages juifs, les Soferim, principalement évoqués dans le Talmud. Ce travail aurait pu commencer avec Esdras. Elle est ensuite transmise dans ses moindres détails par d'autres sages, les Massorètes, dont les différentes écoles, possédant chacune son système d'annotation particulier et sa version « standard » du texte massorétique, ont œuvré entre le 7ème siècle et le 10ème siècle EC. Après la « canonisation » du texte selon l'école de Ben Asher, les différentes versions sont compilées et critiquées, menant à l'aboutissement du processus aux alentours de 1425.

    Le texte massorétique est traditionnellement considéré comme une réplique exacte de la Bible originelle. Cependant, il comporte des différences, dont certaines significatives, avec d'autres versions ou traductions anciennes de la Bible, comme la Bible Samaritaine, la Septante et les manuscrits de Qumrân, lesquelles possèdent des similitudes entre elles à des endroits où elles divergent du texte massorétique ; cela a conduit les milieux académiques à considérer le texte massorétique comme une variante parmi d'autres, imposée comme norme après la destruction du Second Temple de Jérusalem.

    A chaque lettre de l'alphabet est associée une valeur numérique. Cette particularité donne lieu à de nombreuses manipulations et interprétations regroupées sous le terme générique de gématrie. La langue hébraïque est remarquablement imprégnée de mysticisme. La lettre aleph peut ainsi être perçue comme étant le Tout (l'ensemble des potentialités), la lettre Yod comme la divinité manifestée, la lettre Hé comme le souffle de vie, etc.

     Recherche mise en page par le Frère André B.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter