• * Mem

    13ème lettre : Mem, la Grande Mère 

     * Mem

    • Valeur numérique : 40
    • Elément : eau
    • Signification : l'eau
    • Rayonnement : bleu

    Notions - Clefs :

    • Le Principe de la Mère divine ; le moment d'une renaissance ;
    • se réconcilier avec sa mère humaine ;
    • choisir sa filiation, trouver son Identité divine ;
    • retourner en soi pour s’interroger ; révélations cachées.
    Symbolisme

    Mem symbolise le retour vers l'intérieur. Le nom mem vient de maïm, l'eau, mot composé de mi qui regarde son reflet inverse im pour nous enseigner que dans chaque question se trouve le reflet d'une autre question. Cette lettre est celle de l'introspection qui nous pousse à descendre en nous et à nous interroger sur notre existence.
    Le mem est la lettre de l'eau, symbole de l'écoulement de la vie et de la sagesse divine. La lettre mem suggère simultanément le révélé et le caché, c'est pour cela que cette lettre est l'initiale de Moïse, qui révèle la loi et de Messie, qui demeure caché. Ainsi, le mem ouvert représente la thora révélé et le mem fermé représente la thora cachée.

    Origine

    L'idéogramme de Mem est une simple ligne ondulée, dont la volonté est très certainement de figurer le mouvement de l'eau.
    Mais il ne faut pas oublier que la tradition hébraïque développe très largement le concept des "eaux d'en haut" et des "eaux d'en bas". Ainsi, outre son simple symbolisme aquatique, Mem établit un lien entre l'avant et l'après-Création. On peut imaginer que le bâton du berger, décrit par Lamed, se mette à vibrer par la force des puissances célestes, dans Mem, pour en faire jaillir les eaux de la vie. Le passage du bâton à l'eau se retrouve dans le Livre de l'Exode (17:5-6) :
    "Dieu dit à Moïse : « Passe en tête du peuple et prends avec toi quelques anciens d'Israël ; prends en main ton bâton, celui dont tu as frappé le Fleuve et va. Voici que je vais me tenir devant toi, là sur le rocher (en Horeb), tu frapperas le rocher, les eaux (Mayim) en jailliront et le peuple boira. » C'est ce que fit Moïse, aux yeux des anciens d'Israël.
    N'oublions pas que le bâton prolonge la main de Yod et de Kaph.

    Signification

    Le nom Mem, vient du mot Mayim, l'eau, toujours au pluriel en hébreu. Cela pour signaler qu'il existe des eaux supérieures et des eaux inférieures, séparées lors du deuxième jour de la Création et donnant à l'eau, par cette considération, un symbolisme de dualité.
    Les eaux primordiales constituent la "matière Mère", qui nourrit et pénètre tous les règnes de la nature.

    Forme de la lettre

    La forme de la lettre Mem est constituée par la lettre Kaph, qu'un Vav vient fermer en laissant une ouverture vers le bas. Ainsi, le Vav qui se trouvait en haut, dans le lamed, est descendu au niveau de Kaph. Les deux lettres, Kaph et Vav, totalisent 26, valeur du Tétragramme.

    Guématria

    Sa valeur numérique 40 apparaît systématiquement dans la Bible pour signaler un isolement et une transformation (la traversée du désert).
    Cette valeur désigne le temps nécessaire pour accomplir un processus de maturation menant à la fructification par la purification. Le nombre 40 revient souvent dans la Bible pour exprimer la durée correspondant approximativement à une génération humaine, s'il s'agit d'années.
    40 correspond à une période de mutation et de transformation pour accéder à un changement radical, on peut citer :
    - les 40 jours du Déluge (Gen. 7:4)
    - les 40 jours de Moïse sur la Montagne (Ex. 24:18)
    - les 40 ans dans le désert (Nomb. 14:33)
    - 40 jours d'exploration de Canaan (Nomb. 13:25)
    - Elie marche 40 jours à Horeb (Rois 19:8).
    L'eau de la vie, Mem, se symbolise également par le lait, dont le nom hébreu "h'alav", possède une valeur numérique.
    La valeur pleine de Mem est 80, qui est un nombre précisant que Mem est une lettre servant de support, comme le montrent les mots 'Yessod" fondement, et "Kiss", siège, de valeur 80.

    * * * * *

    La mort n’est pas ce que l’on croit généralement, elle est une source de renouvellement.

    La Rencontre avec la Mère divine est une étape essentielle pour notre conscience, totalement incompréhensible pour l'intellect. Car la grande Mère est le Tout.

    Elle est le corps même de la création, Elle soutient les univers, son Essence est partout. Et son Essence est Amour pur.

    Elle est la Matrice ultime, dont nous sommes tous les enfants.

    La grande lettre Mem vient nous le rappeler. Nous avons hérité, à travers notre mère humaine, de la filiation de cette vieille humanité qui marche dans l'oubli de sa propre Splendeur.

    Les rapports enfants/parents sont souvent empreints de chocs, de souffrances, d'incompréhension.

    Les egos ne peuvent se comprendre et s'unir dans cette filiation de l'humanité ancienne.

    Nous pouvons aujourd'hui choisir notre filiation divine, c'est-à-dire choisir de se reconnaître « Enfant de la Mère divine ».

    Cela ne signifie en aucun cas renier sa mère humaine, bien au contraire, mais voir au-delà d'elle l'œuvre de vie qui nous a préparé ce corps sacré que nous habitons. Il faut choisir son héritage.

    Dans la filiation divine, nous quittons irrévocablement les anciens rails, les modes de pensée hérités de notre lignée humaine. Nous trouvons notre véritable Identité, à laquelle nous pouvons renaître. Mem est l'initiale de l'archange Mikhaël, dont le nom signifie « qui est comme Dieu », et aussi de Moshé (Moïse) qui signifie « sauvé des eaux », des eaux du psychisme de la filiation humaine.

    Elle soulève pour nous le voile de l'Illusion, et nous invite à La voir en tout.

    Elle règne sur toutes les manifestations de l'élément eau, qu'elles soient physiques ou plus subtiles.

    Fécondée par la lettre Yod, Elle nous offre ce mot puissant : « Maïm », qui signifie l'eau. Nous pouvons chanter ce mot comme un mantra, en le laissant résonner profondément.

    Mem possède un grand pouvoir purificateur. Son énergie présente aussi un aspect exigeant. Elle est en résonance avec Tav, l'Etoile de Vérité, et dissout nos mensonges, conscients ou inconscients.

    Marie Elia - Rencontres avec la Splendeur – Le pouvoir guérisseur des Lettres hébraïques – Éditions de l’Émeraude

    Avec la lettre Mem nous entrons dans la nécessité de franchir un autre plan de conscience, ce qui implique l’obligation de passer par une matrice.

    La lettre Mem a pour valeur 40, elle est l’initiale du mot Maïm qui signifie «les eaux» et lorsqu’elle est en position finale, elle se dessine comme un carré.

    Le hiéroglyphe primitif était tout simplement les vagues de la mer qui vont, par la suite, prendre des angles un peu plus aigus qui seront à l’origine du Mu grec, notre lettre M. Et, après être passée par différentes formes, environ deux siècles avant Jésus-Christ, elle finira par devenir carrée.

    Qu’est-ce que Maïm, les eaux ? Dans la Genèse il est dit qu’avant le premier jour Dieu planait sur les eaux. Planer est une mauvaise traduction qui ne fait que réduire à une image un mot qui a une profondeur inimaginable. En fait, il y a dans ce mot une activité de mère et de père. C’est un peu le mot qui fait penser à une poule qui couve ses œufs, qui recouvre tout un monde, un chaos primordial qui est l’œuf au départ et qui, couver, va former vraiment le poussin. Ce chaos primordial est en effet gros et lourd de toute la Création et l’Esprit de Dieu est là qui le réchauffe, qui lui apporte vie. En même temps, il y a nettement dans ce mot, le sens de pénétration qui aussi constitue l’œuvre paternelle, l’œuvre mâle. C’est pourquoi l’Esprit ne peut être réduit ni à un rôle féminin, ni à un rôle masculin, il est en deçà.

    Ces eaux sont essentiellement une matrice. Lorsqu’une mère porte un enfant dans son ventre, elle reconstitue ses eaux primordiales, car le liquide amniotique dans lequel baigne l’enfant, a la même teneur que l’eau de mer. Et celui qui doit être le maître de ces eaux matricielles c’est Yod, les eaux sont grosses de Yod.

    Dans le deuxième jour (jour symbolique) de la Création, Dieu sépare les eaux d’en haut qui sont appelées le MI, le monde archétypique, principiel, incréé, des eaux d’en bas qui sont appelées le MA, le monde créé, le monde de la manifestation, celui auquel nous appartenons.

    Et tout aussitôt que Dieu eut séparé ces eaux, Il les relie comme en témoigne le mot « Shamaïn », l’étendue, c’est-à-dire qu’elles sont séparées et pas séparées, ce qui est encore une de ces contradictions fondamentales.

    Le mot Shamaïn est fait de ce même Maïm avec en plus la lettre Shin que nous étudierons plus tard et qui contient, qui symbolise, la réserve énergétique qui se trouve dans les profondeurs de la Création et dans les profondeurs de chacun de nous, réunissant le monde des archétypes et le monde de la manifestation en nous. La lettre Shin est la charnière du monde d’en haut et du monde d’en bas.

    Nous avons donc en nous aussi bien le MI que le MA, le Maïm tout entier. Nous sommes constitués d’un germe du monde divin et de cette réalité manifestée, l’un étant gros de l’autre. Voyez le mot Elohim, il contient le Mi et le mot Adam qui contient le Ma. Or IM c’est le MI retourné, c’est Elohim, l’Homme d’en haut, et le MA retourné, AM, c’est ce que les Hébreux appellent l’Homme d’en bas, Adam. C’est cet Adam qui est en nous tous, c’est l’humanité toute entière, cet Adam gros du Divin, du Yod, qu’il doit mettre au monde.

    Le tracé du Yin et du Yang du Tao en est une illustration parfaite. Et c’est dans ce sens que chacun des éléments de la manifestation n’a d’être, de couleur, de sens, de forme, d’énergie, qu’en tant qu’il est relié par ce cordon ombilical qu’il porte en lui à partir du germe qu’il est, à son archétype, lequel va lui permettre de le rejoindre. Tout le sens de notre histoire, à partir de notre naissance jusqu’à notre mort, c’est le retour du MA que nous sommes, au MI que nous sommes aussi dans la profondeur de notre être.

    Pour réaliser cela il va falloir passer par des portes successives, par Daleth qui est à la fois la porte et la lettre qui correspond au nombre 4, en harmonie avec le 40. Il n’y a de porte que s’il y a matrice, on ne pourra passer de porte que si on a acquis les énergies nécessaires pour la franchir, sans quoi le courant énergétique que nous allons rencontrer de l’autre côté de la porte, si nous ne le sommes pas devenus, si nous n’avons pas les structures nécessaires pour l’appréhender, nous tuera. C’est le rôle qu’assument tous ces Gardiens du Seuil.

    Dans le mot Adam, Daleth est au milieu entre Aleph et Mem final. Aleph donne l’énergie à la matrice pour que l’homme soit en mesure de passer la porte, et si on enlève le Daleth d’Adam, il reste le mot Em qui veut dire « la mère ». Non pas que l’Adam que nous sommes soit essentiellement féminin, nous sommes tous masculin et féminin, mais sa fonction principale, celle qui est inscrite dans son être et qui constitue et son être et son devenir, c’est sa fonction d’engendrement de lui-même en lui-même, pour passer par les portes successives et pour atteindre à cette croissance à laquelle il est appelé au départ quand Dieu lui dit : « Croissez et multipliez ». Ce sont ces portes par lesquelles il doit passer.

    Toute notre vie va consister à entrer dans des matrices, en commençant par la première porte que passera l’enfant dans le ventre de sa mère. Puis ce sera celle du foyer de ses parents duquel l’enfant va sortir pour constituer sa propre matrice familière à l’intérieur de laquelle il aura à faire tous ses engendrements intérieurs.

    L’homme doit prendre conscience de la nécessité de ces enfantements intérieurs et ce ne sera que lorsqu’il acceptera les paliers successifs par lesquels il a à passer, qu’il deviendra vraiment homme.

    Entrer dans ces matrices successives, c’est entrer dans des matrices d’épreuves, douloureuses ou non, selon que nous ayons pénétré dans des plans de conscience qui nous feront comprendre ce qui se passe.

    Et même si l’expérience devait être difficile et douloureuse, petit à petit nous accéderons à de nouvelles terres symboliquement, nous entrerons dans une intelligence plus vécue, plus profonde des événements. Nous ne donnerons plus le même poids à nos épreuves, parce que quelque part, en nous, quelqu’un sait ce qui se passe. Ces matrices vont donc être liées à la qualité de notre espace-temps intérieur.

    Lorsque la lettre Mem est venue se présenter devant le Saint-Béni-Soit-Il, Celui-ci l’avait renvoyée parce qu’elle préside au mot Melek, le Roi, et qu’il ne fallait surtout pas qu’elle quitte sa place, car elle assumait là une des plus hautes fonctions. En effet, qu’est-ce que le Roi ? C’est atteindre cette royauté que nous sommes, car nous sommes tous des rois dans la profondeur de notre être, la seule royauté juste étant la royauté intérieure. Nous avons actuellement à de rares exceptions près, abattu les rois extérieurs, sans pour autant avoir été capables de chercher le roi intérieur. Nous n’avons plus de structures extérieures et pas encore de structures intérieures. Il est plus que temps que nous mettions au monde ce roi intérieur pour atteindre notre royauté. A ce moment alors nous toucherons la vraie Réalité (Réel = Roi), nous l’expérimenterons et nous la vivrons totalement. En ce moment nous vivons une petite réalité qui n’a rien à voir avec la vraie.

    Si nous mettons à l’intérieur du mot Maïm la lettre Reich, nous obtenons le nom de Myriam, Marie pour nous, nom d’une très grande beauté parce que formé par le mot Maïm. Myriam est celle qui fait en son nom la jonction du MI et des épousailles du Roi. C’est dans ce sens-là que la Vierge est essentiellement mère, ce qui nous aide à comprendre l’apparente opposition de la virginité et de la maternité, notion qui n’a rien d’intellectuel et qu’on ne peut approcher qu’à travers cette réalité-là. C’est la Vierge d’Israël, celle qui attend l’époux, le Roi, et qui va pouvoir mettre au monde le Yod.

    Les épousailles archétypales sont des épousailles du père et de la fille. Epouser le père, c’est épouser la source. Ce n’est que lorsque l’humanité, chacun de nous, hommes ou femmes, aura mis au monde le Yod, qu’elle pourra épouser le père. A ce niveau archétypal l’enfantement précède le mariage.

    Le nom Adam contient tout une alchimie, puisque Ed que nous avons vu avec Aleph et Daleth au début de la Genèse, représente la vapeur, l’eau. C’est l’énergie. Et avec le mot Dem, nous avons le sang qui, lui, avec des maternités successives se transforme en esprit, en porteur d’esprit, l’homme doit devenir cet esprit, ce porteur de lumière. C’est l’A profilé dans le nom d’Adam.

    Prenons à présent le mot Damah, la ressemblance. L’homme est créé à la ressemblance et à l’image de Dieu. Mem est au milieu de ce mot, il en est le cœur. Or, par ces engendrements successifs, l’enfant à sa naissance ressemble à son père et à sa mère par la loi même du sang. Mais ce qui nous intéresse, ce n’est pas cette ressemblance, mais celle avec son père et sa mère archétypales. L’homme créé à l’image et à la ressemblance a toutes les énergies nécessaires pour y atteindre, c’est-à-dire pour entrer dans les épousailles intérieures. Et c’est cette loi du sang qui préside au départ, qui est porteur de l’esprit. Ce sang va permettre à l’homme de passer de la famille à la famille de l’esprit, chacune de ces familles ayant un temps différent. Et quand la famille par la chair n’est plus très synchronique, l’être cherche sa famille par l’esprit. Et il va passer par des matrices successives jusqu’à atteindre la ressemblance parfaite.

    Au moment où Elie monte sur la montagne — Elie est un des hommes les plus proches de son devenir Yod – Hé – Vov – Hé  — il cherche à écouter la voix divine. C’est très important, car celui qui entend, qui écoute, parle. Celui qui entend le Divin devient parole divine, devient Verbe. Et quand Elie monte sur le Mont Horeb il y a d’abord un tremblement de terre. La voix de Dieu n’était pas dans le tremblement de terre. Il y eut alors un grand vent. La voix de Dieu n’était pas dans le grand vent. Puis il y eut des éclairs, l’orage. La voix de Dieu n’était pas dans l’orage.

    Et enfin, il y eut un « silence parlant » et c’est dans ce silence qu’Elie entendit la voix de Dieu. Et là il atteignit la ressemblance. Cette immense évolution du prophète Elie se retrouve d’ailleurs très mystérieusement dans la personne de St Jean le Baptiste. Le Christ dit de lui : « Il est cet Elie qui devait venir ». Il est le précurseur, comme l’est Elihu dans le Livre de Job, comme encore dans d’autres passages de la Bible qui sont d’une beauté extraordinaire. Et quand on ne décèle pas cela avec les lettres hébraïques et les nombres, on passe à côté. Ce « silence parlant » est encore la contradiction, car nous sommes là dans une autre dimension, celle du dépassement de la contradiction.

    Revenons au mot Guimel qui s’écrit GuimelMemLamed. Mem est au milieu. Le chameau (Guimel) va passer par des portes successives dont la dernière est le trou de l’aiguille de l’Evangile, quand le Christ dit : « Il est plus difficile à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille ». Ce « trou de l’aiguille », est la lettre Tav, la dernière porte avant d’entrer dans le Royaume des Cieux.

    Le chameau, celui qui traverse le désert, va nous faire passer de matrice en matrice et Lamed signifiant « libérateur », le chameau sera celui qui nous libère en nous faisant passer ces portes successives. En même temps Guimel, avec ses deux lettres Mem et Lamed, forme le mot Moul qui signifie « circoncision ». Il n’y a pas de plénitude sans circoncision, car entrer dans la matrice, c’est se circoncire, c’est accepter ses limites. Nous reverrons cela avec le nom de Joseph, Youseph. Le verbe Yaphet veut dire augmenter, alors que Soph signifie limite. On ne peut augmenter qu’en entrant dans ses limites. Le Divin se fait limite, Il entre dans la prison du temps et de l’espace pour nous libérer et plus tard Joseph d’Arimathie veillera sur les limites du tombeau.

    Ne pas vouloir se limiter, c’est ne pas accepter l’engagement qui, par l’ascèse qu’il préconise, produit une maturation un enrichissement, une nourriture. Il y a naissance.

    Avec le mot Dag nous sommes devant les deux lettres Mem et Lamed, 40 et 30, qui sont les homologues de Daleth, 4, et de Guimel, 3. Dag veut dire « le poisson », le germe qui est la toute possibilité. En retourné, c’est le mot Gad, le toit de la maison, le fini, le contrepoint du germe.

    Le germe peut être comparé à la pierre de fondation qui contient la maison toute entière et qui veut aussi dire « bonheur ». C’est probablement la racine du mot latin «gobis» je me réjouis. Il n’y a de joie que s’il y a aussi finition de la maison et il n’y a finition de la maison que s’il y a, a priori la circoncision. De même que le 3, la vie, et le 4, les structures, ne doivent jamais se séparer, le 30 et le 40 ont toujours besoin l’un de l’autre. D’ailleurs ils ne se séparent pas puisqu’ils forment le mot Malek.

    Malo, avec Aleph final, veut dire « remplir ». Les deux premières lettres rendent compte de la circoncision, la dernière, le Aleph final, du couronnement, du mariage. Si on veut remplir, il faut passer par la circoncision. C’est le mot qui est employé dans la Genèse lorsque Dieu dit à l’homme non pas « Croissez et multipliez », la traduction est mauvaise, mais « croissez, multipliez-vous et remplissez la terre ». C’est le mot Malo, c’est croître, se multiplier dans tous les dons divins dont nous sommes faits, ce craquement de la grenade rouge d’où jaillit l’eau. C’est la plénitude de la connaissance.

    Il est aussi intéressant de rappeler le mot « Maboul » qui veut dire « déluge », toutes ces énergies qui ne sont plus en rapport avec leurs archétypes et qui n’obéissent pas aux lois principielles. C’est la loi de la jungle. Nous sommes actuellement dans un déluge. C’est à nous de choisir si nous voulons nous laisser engloutir par les eaux ou si nous voulons construire notre arche. Et pour ce faire il faut passer par des tailles, Mem, Lamed, pour donner des fruits. Le mot Boul, c’est la taille de l’arbre. Dieu dit : « Je ne laisserai pas mon esprit à ne rien faire indéfiniment dans ce monde, je vais commencer à travailler ce monde ». C’est le commencement du grand barattage. Les traducteurs disent : « C’est la fin de toute chair », alors qu’au contraire, c’est «l’accomplissement de toute chair approche». Cela n’a rien à voir ni avec une fin, ni avec des malédictions. Alors choisissez, ayez confiance. Ou vous faites toutes ces épousailles avec vous-même pour entrer dans cette dimension du Divin que vous êtes appelés à devenir, ou bien vous vous laissez engloutir.

    Il n’y a pas contradiction entre la nécessité d’entrer dans des matrices dans lesquelles il faut rester et le danger que représente l’installation. La notion du temps s’introduit là. Il n’y a pas d’espace sans temps, c’est la même réalité. A chaque niveau de conscience correspond un temps et à chaque niveau de conscience correspond aussi un arrêt qui va permettre d’acquérir les structures du plan de conscience suivant que nous allons avoir à atteindre en passant une porte. Mais la durée de ce temps qui va présider à cette gestation est limitée et tributaire de la qualité du plan de conscience que nous sommes en train de vivre.

    Il y a un moment où la naissance doit se faire. Le danger de ne pas vivre sa naissance est celui de s’installer. Sur le plan biologique l’enfant, si nous admettons qu’il ait une conscience et qu’il refuse de naître, trouvera la mort. Il est très important qu’il naisse au bout de neuf mois. S’il naît trop tôt il ne sera pas viable.

    C’est la même chose pour la période d’installation dans le foyer des parents. Il est nécessaire d’y séjourner un certain temps pour que les parents soient là pour aider leur enfant à passer son adolescence si difficile, et pour l’accompagner pendant cette gestation. Après quoi il devra en sortir pour passer aux gestations intérieures auxquelles va présider cette même loi.

    On va faire des expériences d’une qualité extraordinaire et on n’aura nullement envie d’en sortir. C’est une tentation terrible. Le temps est la loi la plus fondamentale qui soit.

    Annik De Souzenelle – Les lettres hébraïques : des énergies vivantes – Revue Panharmonie – n° 176 – Mars 1979

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     Lien vers la prière à Mem     Lien vers la Lettre Noun 


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