• La fête du Christ-Roi

    Introduction : Comprendre la fête du Christ-Roi

    Chrétiens du vingt-et-unième siècle, démocrates et républicains pour la plupart, nous sommes tentés de trouver le titre de Christ Roi désuet et dépassé ! Quel sens peut-il avoir aujourd'hui ?

    La fête du Christ, Roi de l’Univers, est une solennité du Seigneur qui clôt la série des dimanches ordinaires : elle tombe donc le trente-quatrième et dernier dimanche du temps ordinaire. C’est, à la fin de l’année liturgique, l’évocation du règne éternel de l’Agneau immolé : « Lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous » (1 Co 15, 28).

    Vers l'explication des textes de la liturgie de cette fêteLien URL

     * La fête du Christ Roi

    Origines

    La fête du Christ-Roi est une fête chrétienne qui a été instituée par le pape Pie XI en 1925 par l'encyclique Quas Primas, afin de mettre en lumière l'idée que les nations devraient obéir aux lois du Christ.

    Il demandera onze ans plus tard la dédicace de la première cathédrale sous ce vocable.

    Le moment de la célébration

    Initialement, le pape Pie XI l’avait placée immédiatement avant la fête de la Toussaint car, symboliquement, le roi entraîne derrière lui ses sujets vers la victoire. Il fallait mettre en évidence le fait qu'Il règne pour que ses sujets profitent du royaume. Venait ensuite la période de l'Avent, qui précède Noël de quatre semaines.

    À l'origine, elle était célébrée le dernier dimanche d'octobre, c'est-à-dire le dimanche qui précédait la Toussaint, mais c'est encore le cas pour ceux qui restent attachés à la forme tridentine du rite romain.

    La fête du Christ-Roi clôt le cycle de l’année liturgique. Toute l’année les chrétiens ont célébré les grands moments de la vie de Jésus. Lors du dernier dimanche de l’année, ils sont invités à se tourner vers le Christ, roi de l’univers et juge de l’humanité. Le royaume du Christ est avant tout un royaume d’amour.

    Le sens de la fête du Christ-Roi

    L'Église catholique enseigne que le monde est transformé par la mort, la résurrection et l'Ascension de Jésus-Christ.

    La fête du Christ-Roi fut instituée grâce au dévouement et au travail immense réalisé par Georges et Marthe de Noaillat. À la demande de Benoît XV, puis de Pie XI, ils réunirent pendant six années les signatures de centaines d'évêques et de milliers de fidèles réclamant l'institution d'une fête du Christ Roi accompagnée d'une encyclique proclamant sa « Royauté universelle ».

    La volonté du pape était de préparer ainsi les peuples chrétiens à recevoir la définition solennelle de ce grand dogme si méprisé aux 19ème et 20ème siècle. Un immense mouvement prit sa source à Paray-le-Monial, la Providence unissant les demandes du Sacré-Cœur à son règne sur toutes les sociétés, et aboutit à la première fête solennelle du Christ-Roi et à la promulgation de l'encyclique "Quas Primas" le 11 décembre 1925.

    Depuis la réforme liturgique de 1969, les catholiques la célèbrent le dernier dimanche du calendrier liturgique, vers la fin du mois de novembre (le dimanche qui précède le premier dimanche de l'Avent, lequel est le début de l'année liturgique). Par ailleurs, l'orientation et le nom même de la fête ont été changés : devenue la fête du « Christ Roi de l'univers », elle met l'accent sur l'idée que dans le Christ toute la création est récapitulée.

    Un concept christologique

    Le Christ-Roi est un concept christologique, qui évoque la royauté, la domination ou pouvoir de Jésus-Christ sur toute la création (l'univers créé par Dieu). Le terme « roi » pour symboliser la puissance qui vient de la tradition hébraïque. La royauté était dans l'Ancien Testament la forme de gouvernement la plus courante du peuple d'Israël.

    L'expression "Christ-Roi" désigne ainsi l'une des fonctions ou offices du Christ, aux côtés de la fonction de la prêtrise (« Christ-prêtre ») et de la prophétie. L'expression se retrouve dans plusieurs passages bibliques.

    Sources bibliques

    La prophétie du patriarche Jacob : « La royauté n'échappera point à Juda, ni le commandement, à sa descendance, jusqu'à ce que vienne celui à qui le pouvoir appartient, à qui les peuples obéiront », Genèse 49, 10.

    Le prophète Jérémie : « Voici venir des jours, déclare le Seigneur, où je donnerai à David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice », Jér. 23, 5.

    Ces citations sont susceptibles d'être rapportées au concept de la « Royauté du Christ ».

    On distingue en outre le « règne de grâce », ici-bas, et qui se rapporte à l'« église militante », du « règne de gloire », qui se rapporte à l'« église triomphante », laquelle rassemble ceux qui sont au paradis. 

    Eusèbe de Césarée (3ème et 4ème siècle) est l'un des premiers à avoir formalisé cette distinction entre les trois offices christiques : « Le véritable Christ, le Verbe divin et céleste, est le seul souverain prêtre de l'univers, le seul roi de toute la création, le seul chef des prophètes de son Père », Histoire ecclésiastique, I, 3, 8.

    Une étrange royauté

    Elle se démarque des modèles humains passés ou présents... D’ailleurs, Jésus n'a jamais revendiqué le titre de roi terrestre : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ». Il est venu pour servir, non pour être servi. A Pilate qui le presse de questions, Jésus répond : « Tu l'as dit, je suis roi... », en précisant naturellement de quelle manière, ce qui ne fait qu'accroître la perplexité du procurateur.

    L'Évangéliste Jean nous fait percevoir l'aspect paradoxal de cette royauté du Christ en présentant les événements de la Passion comme un cérémonial inédit d'investiture. Jésus est revêtu d'un manteau de pourpre ; il est couronné d'épines et assis sur une estrade. La croix est le lieu de l'élévation où Jésus « attire tous les hommes à lui » (Jean 12, 32).

    Quelle tentation dangereuse pour l’Église de tous les temps de se compromettre avec le pouvoir politique pour mieux promouvoir le règne de la religion !

    Un royaume de fils

    Le Royaume du Christ ne « vient pas de ce monde », mais il est au cœur de ce monde. C'est le Royaume de l'intériorité : « Le règne de Dieu est parmi vous » (Luc 17, 21). Ce Royaume n'est pas habité par des sujets, des soldats, des fonctionnaires et une cour, mais par des fils.

    Les « fils du Royaume », ainsi que Jésus les nomme, sont ceux qui cherchent la vérité, ceux qui prennent son chemin, les bénis du Père proches de leurs frères. C'est un « royaume d'amour, de justice et de paix », comme le dit la préface eucharistique.

    Un peuple de frères

    La porte du Royaume s'ouvre pour nous dans le baptême et les sacrements. Mais l'entrée effective n'est pas à chercher seulement dans nos églises ou dans le secret de notre prière. Elle s'opère aussi dans le concret de notre vie, dans le vif de notre actualité traversée par ses misères et ses espoirs.

    Le Royaume est présent et en construction dans chaque écoute patiente, chaque sourire encourageant, chaque fardeau partagé, chaque regard respectueux et aimant, chaque geste de paix et de réconciliation... Le passeport en est l'amour et le service au nom du Seigneur Jésus. Nous sommes les ambassadeurs de ce Royaume...

    Le trésor du Royaume, ce sont les pauvres et les humbles ; ce sont tous les êtres humains pour lesquels le Christ Jésus est venu servir et donner sa vie.

    Signes d'aujourd'hui n°168, octobre 2006 (mise à jour Octobre 2013) 

    Synthèse de recherches mises en page par votre Frère André B.

    Complément

    Ma paroisse à Herseaux et l’église du Christ Roi

    Herseaux se trouvait sur une grande voie romaine : Tournai – Wervicq – Cassel – Thérouanne – Boulogne. Le village était traversé par la voie consulaire qui reliait Tournai à Wervicq.

    Au début de la civilisation chrétienne, Tournai fut un centre d'où rayonnait la religion. Les régions avoisinantes reçurent les premiers germes de ce centre qui fut occupé par les Romains puis par les Francs.

    L'idée de la religion fut communiquée par les marchands et les soldats qui avaient préparé la voie au christianisme qui n'était connu que dans les endroits populeux.

    La religion n'avait pénétré que lentement dans les campagnes.

    Vers la fin du 5ème siècle fut érigé le premier diocèse de Tournai dont Herseaux faisait déjà partie.

    Depuis 1967, la paroisse d’Herseaux (ancien village déjà répertorié au 11ème siècle) dépend du doyenné de Mouscron et du diocèse de Tournai.

    La première pierre de l'église du Christ-Roi fut posée le 11 octobre 1936 au cours d'une brève cérémonie. L’année suivante, le 29 juin 1937, Mgr Lamiroy, évêque de Bruges, a présidé aux différentes cérémonies marquant la consécration de l'église. Il s’agit donc d’une église relativement récente puisqu’elle a été construite quelques temps avant la Deuxième Guerre mondiale.

     * La fête du Christ Roi

    Le mur du fond du chœur de cette église est percé de fenêtres garnies de beaux vitraux, 4 de chaque côté du chœur. Ils représentent les HUIT BÉATITUDES !

      * La fête du Christ Roi  * La fête du Christ Roi  * La fête du Christ Roi  * La fête du Christ Roi

    Les vitraux représentant les huit Béatitudes, disposés comme dans le fond de l’église

    Rappel : Extrait du Sermon sur la Montagne  (Matthieu 5.1–7.29)

    Les béatitudes

    A la vue de ces foules, Jésus monta sur la montagne. Il s'assit et ses disciples s'approchèrent de lui. Puis il prit la parole pour les enseigner; il dit :

    • Heureux ceux qui reconnaissent leur pauvreté spirituelle, car le royaume des cieux leur appartient !
    • Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés !
    • Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre !
    • Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !
    • Heureux ceux qui font preuve de bonté, car on aura de la bonté pour eux !
    • Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
    • Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !
    • Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux leur appartient !
    • Heureux serez-vous lorsqu'on vous insultera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi.

    Relire à ce sujet l'explication du "Sermont sur la Montagne" / Les 8 Béatitudes / Evangile de l'office de la Toussaint : Lien URL

    Frère André B. Grand Chancelier Prieural

    Références bibliographiques :

    Encyclique Quas Primas du pape Pie XI (1925)

     

    Simone de Noaillat

    Marthe de Noaillat. 1865-1926

    Hiéron, 1931

     

    Père Édouard Hugon

    La Fête spéciale du Christ-Roi

    Éditions Pierre Téqui, Paris, 1928, 48 pages.

     

    Abbé Georges Thuot

    Le Christ, Notre Roi

    Editions L'Imprimerie populaire, Montréal, 1935, 306 pages

     

    Père Théotime de Saint-Just

    La Royauté sociale de N.S. Jésus-Christ, d'après le cardinal Pie

    Éditions de Chiré, Chiré-en-Montreuil, 1988

     

    Dom Robert Le Gall

    Dictionnaire de Liturgie

    Editions CLD

     

    Sitographie :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_du_Christ_Roi

    http://www.findagrave.com/cgi-bin/fg.cgi?page=gr&GRid=30692231

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Christ-Roi

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Annee-liturgique/Comprendre-la-fete-du-Christ-Roi

    http://www.kt42.fr/2016/04/comprendre-la-fete-du-christ-roi.html


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  • Fête de la Basilique du Latran

    En ce 9 novembre, l’Eglise catholique fête la basilique du Latran à Rome.

    Notre bien-aimé Frère Écuyer Jean-Paul V.S, membre de la Commanderie Majeure N-D du Temple, a trouvé un texte qui nous parle de cette basilique et me l’a transmis pour le porter à votre connaissance. Je me suis servi de son texte en guise d’introduction au présent parchemin d’information.

    Introduction

    La basilique du Latran est la cathédrale du pape en tant qu’évêque de Rome. Elle a été érigée par l’empereur Constantin vers 320, en ces quelques années d’euphorie que connut l’Eglise au sortir de la grande persécution avant d’être secouée par la crise de l’arianisme qui niait la divinité du Seigneur Jésus Christ.

    C’est alors qu’on vit surgir dans toutes les villes des églises vers lesquelles convergeaient les foules joyeuses pour en faire la dédicace.

    La basilique du Latran a vu se dérouler, depuis près de dix-sept siècles, bien des événements. Il convient d’évoquer avant tout ces nuits pascales des 4ème et 5ème  siècles, au cours desquelles les Romains vinrent par milliers s’agréger au Corps du Christ, en recevant le baptême et la confirmation dans le baptistère et en célébrant dans la basilique l’eucharistie pascale.

    Aujourd’hui le pape concélèbre au Latran la messe du soir du jeudi saint au cours de laquelle il renouvelle le geste du Christ lavant les pieds de ses disciples.

    Le successeur de Pierre est à la fois évêque de Rome et chef de l’Eglise catholique, les deux ministères étant inséparables. C’est pourquoi toutes les Eglise de rite romain répandues à travers le monde ont à cœur de célébrer le mystère de l’unique Eglise du Christ en la fête de la dédicace de la cathédrale de Rome.

    9 novembre : Fête de la dédicace de la Basilique du Latran

    La basilique du Latran est la cathédrale du Pape. Elle est la première en date et en dignité de toutes les églises d’Occident. La fête de sa dédicace nous rappelle que le ministère du Pape, successeur de Pierre, est de constituer pour le peuple de Dieu le principe et le fondement visible de son unité.

    La « dédicace » de la grande basilique romaine de Saint-Jean de Latran reste une valeur, un symbole, un modèle pour toute l’Eglise.

    Au 5ème siècle, Constantin ayant accordé aux diverses religions un statut de liberté dans l’empire, on retrouve dans Rome de nombreux lieux de prière qu’on appelle basilique. La basilique est à l’origine un lieu profane où s’exerce toutes les activités de la vie quotidienne (commerce, politique, échange d’idées). Tout proche de la basilique se trouve un bâtiment de forme circulaire, le fameux baptistère de Latran. De nombreuses générations, des personnes de tout âge y ont reçu leur première initiation et accompli leurs premiers pas dans les voies de la religion de Jésus-Christ.

    Le rôle d’accueil et de formation des premiers chrétiens dans la capitale de l’empire a fait de cette belle église la véritable cathédrale de Rome. On retrouve sur le fronton central de la façade la devise Mater et Caput omnium ecclesiarum urbis et orbis, « Mère et chef de toutes les églises de Rome et du monde ». Pour les croyants, Latran est la mère des autres églises.

    A propos de la célébration de la dédicace d’une église

    La célébration de la dédicace d’une église est peut-être la plus complète et la plus significative des cérémonies liturgiques. En vouant un édifice aux rencontres sacrées de l’Alliance, elle chante, dans l’exultation, tout le mystère des noces qui, nous unissant au Christ, dans l’Esprit, nous permettent de dire « Père ! » avec le Fils.

    Une telle célébration demande que la quasi-totalité de la communauté ecclésiale intéressée soit rassemblée autour de l’évêque, de ses prêtres et de ses diacres. On vient en procession jusqu’à l’édifice que l’on doit consacrer ; les portes en sont ouvertes solennellement. L’évêque bénit l’eau destinée à l’aspersion du peuple présent, des murs intérieurs et de l’autel de l’église : c’est comme un baptême.

    Après le Gloria et la Collecte, l’évêque prend un lectionnaire, le montre au peuple en disant : « Que toujours résonne en cette demeure la Parole de Dieu ; qu’elle vous révèle le Mystère du Christ et opère votre salut dans l’Eglise ».

    Noter cette manière de souligner que le salut est l’Œuvre de Dieu et de sa Parole. Après le Credo, les litanies des Saints tiennent lieu de Prière universelle : l’Église de la terre se joint à l’Église du ciel. Des reliques de martyrs et d’autres saints sont alors scellées dans l’autel, en signe de l’unité du Corps mystique dans le Christ. Suit la grande prière de dédicace, admirable condensé de tout le mystère de l’Église et de la liturgie. Comme pour une confirmation, vient le rite de l’onction des cinq croix de l’autel ainsi que de toute la table d’autel, puis des douze (ou quatre tout au moins) croix de consécration de l’église ; cette onction se fait avec le saint chrême.

    On fait alors flamber de l’encens sur l’autel, en signe de la prière qui devra continuer à monter vers Dieu dans cette église, la remplissant de la bonne odeur du Christ (2 Co, 2, 14-16) ; l’on encense l’assemblée, temple vivant dont l’autre est le signe. Des nappes sont mises sur l’autel, manifestant qu’il est la table du sacrifice eucharistique ; on allume des cierges, auprès de l’autel ou sur l’autel, et devant chacune des croix de consécration, puis toutes les lampes possibles, en symbole du Christ qui est la Lumière du monde (Jn 8, 12 ; 9, 5). Le sacrifice eucharistique est finalement le rite essentiel de la dédicace. Après la communion, l’évêque inaugure solennellement la réserve eucharistique : rendu présent par le sacrifice de la messe, le Christ va désormais demeurer parmi les siens.

    Il fallait détailler quelque peu ces rites de la dédicace, car ils constituent un groupement unique de tous les symboles et actes principaux de la liturgie. Ce que les sacrements de l’initiation réalisent pour une personne, la dédicace l’opère pour ce signe visible du rassemblement des fils de Dieu dans la maison du Père, qu’est une église consacrée.

    Le jour choisi pour l’anniversaire de la dédicace d’une église a rang de Solennité pour cette église.

    L’anniversaire de la dédicace de l’église cathédrale est célébré comme Fête dans tout le diocèse.

    L’Église tout entière s’unit, le 9 novembre, à la joie des fidèles de Rome qui, autour du pape, leur évêque, rendent grâces pour la dédicace de la basilique du Latran, « Mère et Maîtresse de toutes les églises » en tant que cathédrale de l’évêque de Rome ; cette célébration a, hors de Rome, le rang de Fête.

    La basilique du Latran

    La basilique Saint-Jean-de-Latran (San Giovanni in Laterano) est l'une des quatre basiliques majeures de Rome, édifiée sur le mont Latran. Son titre exact est basilique du Très-Saint-Sauveur et des saints Jean Baptiste et Jean l’Évangéliste, au Latran.

    Premier édifice monumental chrétien construit en Occident, à partir de 320, elle est l'église cathédrale de l'évêque de Rome, le pape. Tout comme le palais du Latran qui lui est contigu, elle est la propriété du Saint-Siège et bénéficie à ce titre du privilège d'extraterritorialité. Elle est considérée comme la « mère » en ancienneté et dignité de toutes les églises de Rome et du monde. Elle porte le titre, inscrit sur le fronton, de « omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput », qui signifie « mère et tête de toutes les églises de la ville et du monde ».

    Première église à être publiquement consacrée — le 9 novembre 324 par le pape Sylvestre Ier — elle prit progressivement (à partir du 12ème siècle) le nom de basilique Saint-Jean par association à son important baptistère voisin, dédié à saint Jean-Baptiste, le plus ancien de Rome.

    Pendant plus de dix siècles, les papes (évêques de Rome) résidèrent dans le palais du Latran voisin. Dans les murs de la basilique se réunirent plus de 250 conciles, dont les cinq conciles œcuméniques du Latran.

    Saint Jean de Latran a été fondée au 4ème siècle par l'empereur Constantin, sur les terres de la famille des Laterani. Le lieu doit donc son nom à la demeure des Laterani, une grande famille de patriciens.

    Sa taille – 100 mètres de long et 65 de large – en faisait un monument exceptionnel. Aujourd'hui encore, seule la basilique Saint Pierre de Rome la dépasse en taille. De l'église antique il ne reste rien, les invasions et les incendies ayant détruit à plusieurs reprises Saint-Jean-de-Latran. L'édifice actuel date principalement du 17ème siècle, le Pape Innocent X ayant commandé à Borromini la rénovation de l'intérieur. La façade principale a été ajoutée dans les années 1730 par Galilei.

     * Fête de la Basilique du Latran

    Un peu d’histoire

    Sur la colline du Latran, au début du 4ème siècle, on trouve les écuries de Maxence, où tenait garnison la cavalerie de cet empereur. Après la victoire de Constantin 1er, celui-ci fait don du site à l'évêque de Rome, et les travaux sont lancés pour la construction d'un lieu de culte chrétien. Ce n'est pas un temple qui est alors construit, mais une basilique.

    La basilique est consacrée sous le titre de Basilique du Très Saint Sauveur en 324 (ou 319 selon d'autres sources) par le pape Sylvestre 1er. Le bâtiment, long de 110 mètres, est alors la plus grande église chrétienne (Saint-Pierre, consacrée en 328, est alors beaucoup plus petite). Dès l'origine est construit à proximité le palais épiscopal, où réside le pape. Au nord-ouest, derrière l'abside, a également été érigé un baptistère, dédié à saint Jean-Baptiste, où une fois l'an, à Pâques, les néophytes reçoivent le baptême.

    La basilique se caractérise par un plan rectangulaire simple divisé par des files de colonnes qui définissent quatre bas-côtés et un vaisseau central plus large venant buter sur le transept, ce qui lui donne une forme de croix. Le tout (le vaisseau central et les bas-côtés) porte le nom de nef. Ce type de plan basilical s'inspire du modèle romain de la basilique, un bâtiment civil qui a pour avantage principal d'accueillir des foules nombreuses. Les dix-neuf colonnes séparant le vaisseau central étaient couvertes de granite rouge, tandis que les vingt-et-une colonnes séparant les bas-côtés étaient couvertes de granite vert. Le vaisseau central, plus haut que les bas-côtés et couvert par un toit à double pente, se terminait par une abside semi-circulaire. Les bas-côtés étaient couverts d'un toit plat percé de baies en demi-lune. Le décor était constitué de peintures murales et de placages de marbre précieux et coloré.

    Ce monument a subi de nombreux outrages au cours des siècles. La basilique subit des dégâts lors des sacs de Rome, par Alaric 1er en 410, puis Genséric en 455. À partir du 6ème siècle, on commence à la désigner sous le nom de Saint-Jean, nom du baptistère voisin.

    Un tremblement de terre la détruisit en l'an 896. Elle est alors entièrement restaurée par le pape Serge III au 10ème  siècle. Lorsqu'au début du 13ème siècle débute l'aventure franciscaine, le pape voit en songe un petit homme en brun s'affairer à soutenir la basilique bien fragilisée : le lendemain, il reconnait le petit homme de son songe dans François d'Assise venu lui présenter son projet de fondation d'un ordre mendiant.

    La basilique fut à nouveau très endommagée par un terrible incendie dans la nuit du 6 mai 1308 sous le pape Clément V. Celui-ci lance les travaux de restauration, mais quitte Rome et rejoint Avignon en 1309. Les travaux furent terminés sous le règne de son successeur Jean XXII.

    Elle fut encore endommagée par un séisme en 1349, puis par un autre incendie en 1361, et à nouveau restaurée par Urbain V qui confia les travaux à l'architecte Giovanni Stefani. C'est à cette époque que le plafond à caisson remplace la charpente en bois.

    Lors du retour des papes à Rome, avec Martin V en 1417, ceux-ci ne peuvent pas s’installer au Latran en trop piètre état. Toutefois le pape lance immédiatement une campagne de restauration. Il sera enterré dans la basilique.

    L'édifice actuel est un grand remaniement du 17ème siècle : en effet, à la suite de la construction de la Basilique Saint-Pierre, la cathédrale du pape avait bien besoin de retrouver son lustre.

     * Fête de la Basilique du Latran

    La nef et l'aménagement intérieur de la basilique Saint-Jean-de-Latran que nous voyons aujourd'hui est baroque et sont dus à l'architecte Francesco Borromini, réalisation effectuée à la demande du pape Innocent X à l'occasion du Jubilé de 1650. Borromini réalisa un travail de modernisation pour transformer l'intérieur médiéval en baroque.

    L'architecte aurait désiré reconstruire totalement, mais il lui fut imposé de préserver le plafond du 14ème siècle. Son poids étant trop important pour les fines colonnes antiques, Borromini les réunit deux à deux et fit 10 piliers monumentaux.

    Ainsi, le nombre d'arcades de la nef passa de 14 à 5, les espaces comblés étant remplacés par de larges niches abritant les statues monumentales des 12 apôtres. Le superbe sol, de style cosmatesque a été conservé et date du 15ème siècle. De même, le plafond en bois sculpté et doré du 16ème siècle a été conservé.

    Le style cosmatesque est un style de pavements en opus sectile typiques de l'époque du Moyen Âge en Italie et en particulier à Rome et dans ses environs. Il correspond principalement à la période de l'art roman en Italie, fin 12ème – 13ème siècles, et perdure un peu dans le gothique.

    Le nom vient de Cosma ou Cosmati, l'un des groupes d'artisans marbriers des 12ème – 13ème siècles qui ont créé des œuvres en prenant dans les ruines romaines antiques le porphyre rouge et vert, et des marbres colorés exotiques, et en arrangeant les fragments dans des décorations géométriques et des réseaux de boucles arrondies, dans un fond de marbre blanc. Ce décor est surtout utilisé en pavement dans les églises mais aussi sur des supports verticaux en marbre (chairs, autels, colonnes). 

    La façade extérieure, monumentale, est construite en travertin en 1734, par l'architecte Alessandro Galilei. Celui-ci s'est très nettement inspiré de la façade de Saint-Pierre de Rome. Les portes centrales en bronze sont initialement les portes de la Curie romaine du 4ème siècle. Elles sont déplacées du Forum au Latran, lors de cette restauration.

    A la croisée du transept vous trouverez l'autel papal et son baldaquin du 14ème siècle. Cet autel gothique est réservé au Pape, évêque de Rome à Saint Jean de Latran. Le baldaquin est supporté par des colonnes et contient deux bustes reliquaires avec les crânes de Saint Paul et de Saint Pierre.

     * Fête de la Basilique du Latran   * Fête de la Basilique du Latran

    Le transept de Saint-Jean-de-Latran a gardé une grande partie de sa décoration du 16ème siècle avec des fresques présentant entre autre la fondation de la basilique.

     * Fête de la Basilique du Latran

    La dernière restauration majeure date du pontificat de Léon XIII : le presbytérium étant trop petit, il fit déplacer l'abside d'une vingtaine de mètres vers l'ouest, ce qui impliquait de déposer et remonter la mosaïque monumentale du 13ème siècle.

    Malgré toutes ces vicissitudes, les restaurations successives ont gardé à la basilique sa structure initiale. Sa taille actuelle correspond à peu de chose près à l'édifice de l'année 324 : les ajouts se limitent à la façade (et son atrium), aux chapelles latérales et à l'allongement du chœur. Toutefois, l'apparence n'est plus du tout constantinienne : seule la peinture de Dughet représentant l'intérieur de l'église peut donner une idée de l'intérieur avant 1650.

    L'abside du cœur de la basilique conserve également une superbe mosaïque et des marqueteries de marbre cosmatesques de cette période.

    L'abside est décorée d'une très belle mosaïque du 4ème siècle mais largement refaite au 13ème siècle. La mosaïque est chargée de symboles : le visage du Christ est placé au-dessus d'une croix sur laquelle coulent les eaux du baptême. Ce flot se divise en 4 fleuves symbolisant les évangiles irriguant la Terre. Marie et saint Jean sont de part et d'autre de la croix.

    Dans l'abside se trouve le trône pontifical.

     * Fête de la Basilique du Latran  * Fête de la Basilique du Latran

    Le cloître

    A partir de la nef, on peut accéder (La visite coûte 2 € !) au magnifique cloître roman de Saint-Jean-de-Latran, avec des colonnes aux multiples formes, typiques de l'art roman italien, et des décors d'opus sectile de pierres polychromes de style cosmatesque.  Transformé au 13ème siècle sous le pontificat de Grégoire IX et confié à la famille de marbriers Vassaletto, le cloître devenu gothique a conservé ses belles colonnes droites ou torsadées avec des incrustations de style cosmatesque. De même, du côté jardin, une jolie mosaïque cosmatesque fait le tour du cloître. La margelle du puits au centre date de l'époque carolingienne.

     * Fête de la Basilique du Latran   * Fête de la Basilique du Latran

      * Fête de la Basilique du Latran   * Fête de la Basilique du Latran   * Fête de la Basilique du Latran

    Importance historique

    Saint-Jean-du-Latran est d'une grande importance historique. Elle a été le siège de la papauté jusqu'au début du 14ème siècle. Elle fut, ainsi que le palais du Latran attenant, le siège de cinq conciles (1123, 1139, 1179, 1215, 1512). Les fameux accords du Latran y furent signés. Ces accords établis entre Mussolini et le Pape ont permis de fixer le rôle du Saint Siège sur Rome.

    La façade principale, de style baroque, est faite de travertin (pierre blanche calcaire). Elle est ornée de pilastres et de colonnes qui la divisent en 5 espaces. Les portes sont surmontées d'une loggia, elle-même surmontée d'une balustrade portant 15 monumentales statues de 7 mètres de haut, qui représentent des docteurs de l'église, Saint Jean, Saint Jean-Baptiste et le Christ au centre.  

     * Fête de la Basilique du Latran

    A noter la porte centrale en bronze qui provient de l'antiquité, puisqu'elle provient du Sénat romain. La porte latérale droite, est la Porte Sainte qui n'est ouverte que les années Saintes.

     * Fête de la Basilique du Latran

     

    Devant la Porte Sainte, nous demandons : "Seigneur, aide-moi à ouvrir toute grande la porte de mon cœur !" (pape François, le 12/11/2016).

    La seconde façade, qui donne sur la place Saint-Jean-de-Latran et son obélisque, a un aspect très différent de la façade principale. De style renaissance elle a été construite dans les années 1580 par Carlo Fontana sur ordre du Pape Sixte Quint. Cette façade est décorée de pilastres. La loggia du premier étage sert à la bénédiction papale (le jour de l'ascension). Elle est surmontée de deux campaniles du 13ème siècle.

     * Fête de la Basilique du Latran  

     * Fête de la Basilique du Latran

    La basilique de Saint-Jean-de-Latran renferme quelques statues d'apôtres.

    Le baptistère

    Le baptistère est accessible en ressortant de Saint-Jean-de-Latran par la façade latérale. Le baptistère, octogonal date du 4ème siècle, de l'époque de l'empereur Constantin. Pendant plusieurs siècles il a été le seul baptistère de Rome.

     * Fête de la Basilique du Latran   * Fête de la Basilique du Latran  

    A l'intérieur, 8 colonnes de porphyre rouge soutiennent un entablement de 8 colonnes de marbre blanc.

     * Fête de la Basilique du Latran

    Dans le dôme est représentée la bataille du Pont Milvius qui opposa Maxence à Constantin. Constantin mit sa victoire sur le compte du dieu des Chrétiens ce qui le poussa à la conversion et à favoriser le culte Chrétien.

    Localisation de la basilique

    La basilique Saint Jean de Latran est située au Sud-Est de Rome, à proximité des remparts. Saint Jean de Latran est la cathédrale de Rome, le Pape en est l'évêque. Il s'agit de la plus ancienne église, elle est de ce fait la « mère et tête de toutes les églises ». Elle est l'une des 4 basiliques majeures.

    Son adresse : Piazza di San Giovanni in Laterano.

    Avec nos remerciements à notre Frère Jean-Paul pour cette heureuse initiative !

    Autres recherches mises en page par le Frère André B.

    Bibliographie :

    Magnificat - novembre 2016 page 134.

    Dom Robert Le Gall - Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

    Sitographie :

    http://www.liturgiecatholique.fr/9-novembre-Fete-de-la-dedicace-de.html

    http://www.liturgiecatholique.fr/la-celebration-de-la-dedicace.html?artsuite=1

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Jean-de-Latran

    http://www.rome-passion.com/saint-jean-latran.html


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  • Synaxe de saint Michel Archange

    C'est le 8 novembre que l'Église orthodoxe célèbre la synaxe des saints archanges Michel et Gabriel. À saint Michel archistratège de la milice céleste ont été associés par la tradition ecclésiastique, d'abord saint Gabriel puis les autres puissances célestes et incorporelles, la tradition hébraïque évoquant sept archanges : Michel, Gabriel, Ouriel, Raphaël, Raguouël, Sariel et Remiel.

     * Le synaxe de saint Michel Archange

    SYNAXE DE L'ARCHANGE SAINT MICHEL

    Tempera sur bois. Travail russe du 19ème siècle.

    H.: 31 cm - L.: 26,2 cm

    Synaxe est le nom donné aux réunions des chrétiens primitifs, et à leur eucharistie.

    Le mot synaxe vient du grec antique signifiant « assemblée », selon la même origine que le mot synagogue.

    Les premières communautés chrétiennes se ressemblaient pour les synaxes, assemblées où elles célébraient l'eucharistie.

    Le même nom est conservé ensuite pour désigner la messe pour les Églises grecques. Puis une distinction est faite entre les synaxes liturgiques (avec eucharistie) et les synaxes aliturgiques (sans eucharistie).

    En Occident, des assemblées non eucharistiques son parfois appelées « synaxes ».

    Lucifer tenait le premier rang. Il était le plus proche de Dieu, irradié de sa lumière. Il n'était pas mauvais par nature, mais c'est par orgueil qu'il se révolta contre son Créateur. C'est lui qui, le premier, rejeta le bien et choisit le mal, se détournant de la lumière pour sombrer dans les ténèbres de la privation de Dieu. Par orgueil de ce qu'il avait reçus, il pensa : Je monterai dans les cieux; au-dessus des étoiles de Dieu j'élèverai mon trône; je monterai sur le sommet des nues; je serai assimilé au Très-Haut ?

    Aussitôt, il s'effondra de son rang et fut précipité dans l'enfer. Dans sa chute et dans le déchirement des cieux, il entraîna une multitude d'anges dont il se fit leur chef.

    Au spectacle de la Chute, l'Archange Michel, chef des milices célestes, celui qui par son humilité et sa sage soumission à son Créateur, était puissamment affermi dans la lumière - s'élança vers la brèche, rassembla les anges restés fidèles et s'écria: Soyons attentifs. Autrement dit : "Prenons garde, soyons vigilants, nous les êtres créés qui avons le privilège de nous tenir devant Dieu. Reconnaissons notre état de serviteurs. Prenons soin de nous connaître nous-mêmes, et voyons quelle est la chute de ceux qui ont voulu s'égaler à Dieu!" C'est en mémoire de cette Synaxe, c'est-à-dire de cette réunion des chœurs angéliques sous la direction du saint Archange Michel, dans la vigilance, la concorde et l'unité, que, de tradition très ancienne, les saints Pères ont institué la fête d'aujourd'hui.

    MICHEL - Ce nom signifie « qui est comme Dieu ».

    Glorieux et lumineux prince des puissances célestes et incorporelles, il apparaît souvent dans l'Ancien Testament. Dieu l'envoie auprès des hommes pour leur annoncer les décrets de sa Justice.

     * Le synaxe de saint Michel Archange

    Ce mardi 8 novembre 2016, l’Eglise orthodoxe fête le synaxe de saint Michel. Pour avoir été, un jour, initié au grade de Noble Chevalier de Saint-Michel-Archange, je me devais d'assister à l'office catholique de ce soir.

    Analyse des deux principales lectures faite ce jour pendant l’office catholique.

    Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite (2, 1-8.11-14)

    Bien-aimé, dis ce qui est conforme à l’enseignement de la saine doctrine. Que les hommes âgés soient sobres, dignes de respect, pondérés, et solides dans la foi, la charité et la persévérance. De même, que les femmes âgées mènent une vie sainte, ne soient pas médisantes ni esclaves de la boisson, et qu’elles soient de bon conseil, pour apprendre aux jeunes femmes à aimer leur mari et leurs enfants, à être raisonnables et pures, bonnes maîtresses de maison, aimables, soumises à leur mari, afin que la parole de Dieu ne soit pas exposée au blasphème. Les jeunes aussi, exhorte-les à être raisonnables en toutes choses. Toi-même, sois un modèle par ta façon de bien agir, par un enseignement sans défaut et digne de respect, par la solidité inattaquable de ta parole, pour la plus grande confusion de l’adversaire, qui ne trouvera aucune critique à faire sur nous.

    Car la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété, attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus-Christ. Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien.

    Commentaire :

    Les Crétois avaient très mauvaise réputation au temps de Paul. C’est un poète du pays, Épiménide de Cnossos, au 6ème siècle av. J.C. qui les traitait de « Crétois, perpétuels menteurs, bêtes méchantes, panses malfaisantes. » Et Paul, en le citant, dit que « ce témoignage est vrai » ! C’est pourtant de ces crétois pleins de défauts que Paul a essayé de faire des chrétiens. Apparemment, il a eu fort à faire. C’est au cours de son troisième voyage missionnaire que Paul a abordé en Crète et entrepris, là comme ailleurs, son œuvre d’évangélisation. Puis il a laissé à Tite, resté sur place, la mission d’organiser la communauté chrétienne toute neuve. Cette lettre à Tite contient donc les conseils du fondateur de la communauté à celui qui en est désormais le responsable. [Pour des raisons de style, de vocabulaire et même de vraisemblance chronologique, beaucoup de ceux qui connaissent bien les épîtres pauliniennes pensent que cette lettre à Tite, (comme les deux à Timothée, d’ailleurs) a été écrite seulement à la fin du 1er siècle, c'est-à-dire 30 ans environ après la mort de Paul, mais dans la fidélité à sa pensée et pour appuyer son œuvre. Dans l’incapacité de trancher, nous continuerons à parler de Paul comme s’il en était l’auteur, puisque c’est le contenu de la lettre qui nous intéresse. D’ailleurs, quelle que soit l’époque à laquelle cette lettre fut rédigée, il faut croire que les difficultés des Crétois persistaient ! ]

    À propos de contenu, cette lettre à Tite est particulièrement courte : trois pages seulement et nous lisons ici la fin du chapitre 2 (N.B. : Le début du chapitre 3 est en outre proposé à Noël pour la messe de l’Aurore et pour la fête du Baptême du Seigneur, année C).

    Tout ce qui précède et ce qui suit cet ensemble, consiste en recommandations extrêmement concrètes à l’intention des membres de la communauté, vieux et jeunes, hommes et femmes, maîtres et esclaves. Les responsables ne sont pas oubliés et si Paul insiste sur l’irréprochabilité qu’on doit exiger d’eux, il faut croire que cela n’allait pas de soi ! « Il faut que l’épiscope soit irréprochable en sa qualité d’intendant de Dieu : ni arrogant, ni buveur, ni batailleur, ni avide de gains honteux. Il doit être hospitalier, ami du bien, pondéré, juste, saint, maître de soi, fermement attaché à la Parole… »

    Une telle avalanche de conseils donne une idée des progrès qui restaient à faire : en général, un bon pédagogue ne se hasarde pas à donner des conseils superflus…

    Ce qui est très intéressant pour nous, c’est l’articulation entre toutes ces recommandations d’ordre moral et le passage qui nous intéresse aujourd’hui, lequel est, au contraire, un exposé théologique sur le mystère de la foi.

    Mais justement, pour Paul, l’un découle de l’autre ; c’est notre baptême qui fait de nous des hommes nouveaux. Paul vient de donner toute sa série de conseils et il les justifie par la seule raison que « la grâce de Dieu s’est manifestée », comme il dit. D’ailleurs, pour qui a la curiosité d’aller vérifier dans sa Bible, on s’aperçoit que la lecture du missel omet un mot très important.

    Dans la Bible, notre texte commence en réalité par le mot « car ». Ce qui donne : (Comportez-vous bien) « car la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. » Cela veut dire que la morale chrétienne s’enracine dans l’événement qui est la charnière de l’histoire du monde : la naissance du Christ. Quand Paul dit : « la grâce de Dieu s’est manifestée », il faut traduire : « Dieu s’est fait homme ». À cause de cela, c’est notre manière d’être hommes qui est transformée : « Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous sommes renouvelés dans l’Esprit Saint » (Tt 3,5).

    Désormais la face du monde est changée, et donc aussi notre comportement. Encore faut-il nous prêter à cette transformation. Et le monde attend de nous ce témoignage. Il ne s’agit pas de mérites à acquérir (« Il l’a fait dans sa miséricorde, et non pas à cause d’actes méritoires que nous aurions accomplis par nous-mêmes »), mais de témoignage à porter. Le mystère de l’Incarnation va jusque-là. Dieu veut le salut de toute l’humanité, pas seulement le nôtre ! « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. » Mais il a besoin de nous pour cela.

    C’est donc la transformation de l’humanité toute entière qui est au programme, si l’on peut dire, car le projet de Dieu, prévu de toute éternité, c’est de nous réunir tous autour de Jésus-Christ, serrés jusqu’à ne faire qu’un avec lui. Réunir, c’est-à-dire surmonter nos divisions, nos rivalités, nos haines, pour faire de nous un seul homme !

    Il y a encore du chemin à faire, c’est vrai ; tellement de chemin que les incroyants disent que c’est une utopie. Mais les croyants affirment que puisque c’est une promesse de Dieu, c’est une certitude ! Paul dit bien : « Nous attendons le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus-Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur. » « Nous attendons », cela veut dire « c’est certain, tôt ou tard, cela viendra ».

    Au passage, nous reconnaissons là une phrase que le prêtre prononce à chaque eucharistie, après le Notre Père : « Nous espérons le bonheur que tu promets et l’avènement de Jésus-Christ notre Sauveur ». Comme bien souvent, ce « et » signifie « c’est-à-dire ». Il faut entendre : « Nous espérons le bonheur que tu promets qui est l’avènement de Jésus-Christ notre Sauveur ». Ce n’est pas une manière de nous voiler la face sur les lenteurs de cette transformation du monde, c’est un acte de foi : nous osons affirmer que l’amour du Christ aura le dernier mot. Cette certitude, cette attente sont le moteur de toute liturgie : au cours de la célébration, les chrétiens ne sont pas des gens tournés vers le passé mais ils sont déjà un seul homme debout tournés vers l’avenir. Quand viendra la fin du monde, le journaliste de service écrira : « et ils se levèrent comme un seul homme. Et cet homme avait pour nom Jésus-Christ ».

    Marie-Noëlle Thabut

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (17, 7-10)

    En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : « Viens vite prendre place à table » ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : « Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour » ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. » 

    Commentaire : « Des serviteurs quelconques »

    La juste manière de servir rend humble celui qui agit. Il n'assume pas une position de supériorité face à l'autre, même si la situation de ce dernier peut à ce moment-là être misérable. Le Christ a pris la dernière place dans le monde –- la croix –- et, précisément par cette humilité radicale, il nous a rachetés et il nous aide constamment. Celui qui peut aider reconnaît que c'est justement de cette manière qu'il est aidé lui aussi. Le fait de pouvoir aider n'est ni son mérite ni un titre d'orgueil.

    Cette tâche est une grâce. Plus une personne œuvre pour les autres, plus elle comprendra et fera sienne la parole du Christ : « Nous sommes des serviteurs quelconques ». En effet, elle reconnaît qu'elle agit non pas en fonction d'une supériorité ou d'une plus grande efficacité personnelle, mais parce que le Seigneur lui en fait don. Parfois, le surcroît des besoins et les limites de sa propre action pourront l'exposer à la tentation du découragement.

    Mais c'est alors justement que l'aidera le fait de savoir qu'elle n'est, en définitive, qu'un instrument entre les mains du Seigneur ; elle se libérera ainsi de la prétention de devoir réaliser, personnellement et seule, l'amélioration nécessaire du monde.

    Humblement, elle fera ce qui lui est possible de faire et, humblement, elle confiera le reste au Seigneur. C'est Dieu qui gouverne le monde et non pas nous. Nous, nous lui offrons uniquement nos services, pour autant que nous le puissions, et tant qu'il nous en donne la force. Faire cependant ce qui nous est possible, avec la force dont nous disposons, telle est la tâche qui maintient le bon serviteur de Jésus Christ toujours en mouvement : « L'amour du Christ nous pousse » (2Co 5,14).

    Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
    Encyclique « Deus caritas est », § 35 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

    Références :

    http://www.crypte.fr/synaxaire/michel-gabriel.html

    http://www.prionseneglise.fr/

    http://www.eglise.catholique.fr/textes-du-jour/

    http://www.coutaubegarie.com/html/fiche.jsp?id=5029679&np=3&lng=fr&npp=20&ordre=&aff=1&r=

    http://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/24-12-2011.pdf

    http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20161108

    Synthèse de recherches mises en page par le Très Noble et Bienfaisant Chevalier du Christ, Frère André B.


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  • Le premier novembre…

    La fête de la Toussaint

    De notre point de vue œcuménique…

    La Toussaint est une solennité célébrée le 1er novembre par l'Église catholique latine et différentes dénominations protestantes et le premier dimanche après la Pentecôte par les Églises catholiques orientales de rite byzantin et l'Église orthodoxe en l'honneur de tous les saints, connus et inconnus. La célébration liturgique commence aux vêpres le soir du 31 octobre et se termine à la fin du 1er novembre. La Toussaint est la veille de la Commémoration des fidèles défunts.

    Origine

    L’encyclopédie catholique Théo définit la Toussaint comme « la fête de tous les saints connus et inconnus ». À la fin du 2ème siècle, certains, ceux qui se réclamaient du christianisme, ont commencé à honorer ceux qui étaient morts en martyrs et, croyant qu’ils avaient déjà rejoint le Christ dans les cieux, à les prier pour qu’ils intercèdent en leur faveur. Une commémoration régulière fut instituée le 13 mai 609 ou 610 lorsque le pape Boniface IV consacra le Panthéon — le temple romain de tous les dieux — à Marie et à tous les martyrs. Jean Markale fait cette observation : « Ainsi les dieux romains du passé laissaient-ils la place aux saints de la religion triomphante. »

    Le changement de date en faveur du mois de novembre survint sous le pape Grégoire III (731-741), qui consacra une chapelle dans Rome à tous les saints et ordonna qu’ils soient honorés le 1er novembre. Nul ne connaît la raison exacte de sa décision. Mais il se peut que ce soit parce qu’une fête en l’honneur de tous les saints était déjà célébrée en Angleterre ce jour-là de l’année. En effet, comme le souligne l’Encyclopédie de la religion, « Samain resta une fête populaire chez les Celtes tout au long de la christianisation de la Grande-Bretagne. L’Église britannique essaya de détourner cet attrait pour les rites païens en ajoutant une fête chrétienne sur le calendrier à la même date que Samain. La commémoration britannique médiévale de la Toussaint aurait été à l’origine de l’adoption universelle de cette fête par l’Église chrétienne ».

    Jean Markale met en évidence l’influence croissante des moines irlandais en Europe à cette époque. La Nouvelle encyclopédie catholique (angl.) note également ceci : « Les Irlandais réservaient le premier jour du mois aux grandes fêtes, et puisque le 1er novembre marquait de surcroît le début de l’hiver celte, c’était une date appropriée pour célébrer tous les saints ». Finalement, en 835, le pape Grégoire IV universalisa cette fête.

    Les fêtes des martyrs

    Des fêtes honorant tous les martyrs existaient dès le 4ème siècle dans les Églises orientales le dimanche après la Pentecôte. De nos jours, c’est toujours à cette date que la Communion des Églises orthodoxes célèbre le dimanche de tous les Saints. À Rome, au 5ème siècle également, une fête en l’honneur des saints et martyrs était déjà célébrée le dimanche après la Pentecôte.

    Après la transformation du Panthéon de Rome en sanctuaire, le pape Boniface IV le consacra, le 13 mai 610, sous le nom de l’église Sainte-Marie-et-des-martyrs. Boniface IV voulait ainsi faire mémoire de tous les martyrs chrétiens dont les corps étaient honorés dans ce sanctuaire. La fête de la Toussaint fut alors fêtée le 13 mai, date anniversaire de la dédicace de cette église consacrée aux martyrs, peut-être en aussi référence à une fête célébrée par l'Église de Syrie au 4ème siècle. Elle remplaçait la fête des Lemuria de la Rome antique célébrée à cette date pour conjurer les spectres malfaisants.

    Choix du 1er novembre

    La célébration de la fête chrétienne de la Toussaint au 1er novembre est une spécificité catholique apparue en Occident au 8ème siècle.

    C’est peut-être à partir du 8ème siècle qu’elle est fêtée le 1er novembre, lorsque le pape Grégoire III dédicace, en l’honneur de tous les saints, une chapelle de la basilique Saint-Pierre de Rome.

    Vers 835-837, le pape Grégoire IV ordonne que cette fête soit célébrée dans le monde entier. Pour certains, c’est à l’occasion de cette décision, prise en 835, que la fête de la Toussaint est fixée au 1er novembre. Sur le conseil de Grégoire IV, l’empereur Louis le Pieux institua la fête de tous les saints sur tout le territoire de l’empire carolingien.

    Philippe Walter établit un lien entre la fête des morts (lendemain de la Toussaint, le 2 novembre) et la fête celtique de Samain.

    La célébration de Toussaint fut suivie localement d'un office des morts dès le 9ème siècle. En 998, les moines de Cluny instituèrent une fête des trépassés le 2 novembre, qui entra comme dans la liturgie romaine comme commémoration des fidèles défunts au 13ème siècle.

    Le culte des morts resta cependant massivement célébré le 1er novembre.

    Du point de vue de l’Eglise catholique…

    La Toussaint, c'est la (fête de) tous (les) saints. C’est une manière d’expliquer que les Chrétiens appartiennent à une grande chaîne de croyants. La Toussaint est une fête catholique, en l'honneur de tous les saints du panthéon catholique. Au 4ème siècle, l'église grecque a décidé de fêter les martyrs chrétiens. A l'origine, les premiers saints, après les apôtres, étaient des martyrs, morts pour leur foi.

    Cette fête est célébrée le premier dimanche après la Pentecôte dans l'église orthodoxe. 

    Au 7ème siècle, l'église catholique fait du Panthéon de Rome une église dédiée à Sainte-Marie des martyrs. Ainsi, au culte des divinités romaines se substitue le culte des saints catholiques. C'est à cette occasion que la fête de la Toussaint est instituée. à l'origine, elle est célébrée en mai. On l'a ensuite déplacée au 1er novembre.

    Le 1er novembre, c'est aussi le jour de l'an celte et s'oppose au 1er mai. 

    La Toussaint, c'est la fête des saints et non la fête des morts. Celle-ci a lieu le 2 novembre. Cependant, parce que la Toussaint est un jour férié, il est plus facile de se rendre au cimetière ce jour-là...

    La Toussaint est une fête joyeuse, c’est la fête de la communion des saints, c’est-à-dire de tous ceux, vivants ou morts, qui sont déjà réunis en Dieu par la foi.

    L'origine de la Toussaint selon Jacques de Voragine

    Jacques de Voragine (en latin Jacobus de Varagine) est originaire de Varazze, en Ligurie (sur la côte, à 50 km à l'ouest de Gênes). Il est archevêque de Gênes. Il écrit au 13ème siècle « la Légende dorée » (en latin Legenda aurea). Ce livre raconte la vie des saints illustres et connaît un grand succès pendant le Moyen Âge. Il regorge de miracles et de faits surnaturels tels qu'on pouvait le concevoir à cette époque : le Moyen Âge baigne dans le merveilleux...

    La fête de la Toussaint a été instituée pour quatre objets :

    • en premier lieu, pour commémorer la consécration d'un temple,
    • en second lieu pour suppléer à des omissions;
    • en troisième lieu pour expier nos négligences,
    • en quatrième lieu pour nous faciliter l'accomplissement de nos vœux. 

    1°) Voici d'abord l'histoire de la consécration du temple.

    Les Romains devenus maîtres du monde, avaient construit un temple énorme, au milieu duquel ils avaient placé leur idole; et tout à l'entour étaient les idoles de toutes les provinces conquises la face tournée vers l'idole des Romains. Mais bientôt ce temple ne suffit pas aux Romains, qui construisirent pour chaque dieu un temple particulier. Et comme tous les dieux ne pouvaient pas avoir un temple à eux dans la ville, les Romains, pour mieux étaler leur folie, construisirent en l'honneur de tous les dieux un temple plus admirable encore que les autres, et l'appelèrent le Panthéon, ce qui signifie le temple de tous les dieux.

    Pour tromper le peuple, les prêtres des idoles lui racontèrent que la déesse Cybèle, qu'ils appelaient la mère de tous les dieux, leur était apparue ; et cette déesse leur aurait dit que, si Rome voulait remporter la victoire sur toutes les nations, on eût à élever, à tous les dieux ses fils, un temple magnifique. Ce temple fut construit sur une base circulaire, afin de symboliser l'éternité des dieux.

    Or, sous le règne de l'empereur Phocas, lorsque depuis longtemps déjà Rome était devenue chrétienne, le pape Boniface, quatrième successeur de Saint Grégoire, obtint de l'empereur le susdit temple, le débarrassa de toutes ses idoles, et, le 3 mai de l'année 605, le consacra à la Vierge Marie et à tous les martyrs: d'où il reçut le nom de Sainte-Marie aux Martyrs.

    Plus tard, encore, un pape nommé Grégoire transporta au 1er novembre la date de la fête anniversaire de cette consécration: car à cette fête les fidèles venaient en foule, pour rendre hommage aux saints martyrs, et le pape jugea meilleur que la fête fut célébrée à un moment de l'année où les vendanges et les moissons étaient faites, les pèlerins pouvaient plus facilement trouver à se nourrir.

    En même temps, ce pape décréta qu'on célèbrerait, ce jour-là, dans l'Église tout entière, non seulement l'anniversaire de cette consécration, mais la mémoire de tous les saints. Et ainsi ce temple, qui avait été construit pour toutes les idoles, se trouve aujourd'hui consacré à tous les saints.

    2°) La fête de la Toussaint a été instituée pour suppléer à des omissions : car il y a beaucoup de saints que nous oublions, et qui non seulement n'ont pas de fête propre, mais qui ne se trouvent même pas commémorés dans nos prières. C'est en effet chose impossible que nous célébrions séparément la fête de tous les saints, tant à cause de leur innombrable quantité que de notre faiblesse et du manque de temps.

    3°) La fête de la Toussaint a été instituée pour expier des négligences. Car bien que nous ne célébrions la fête que de peu de saints, encore négligeons-nous souvent ceux-là même, par ignorance ou par paresse. Et c'est de ce péché que nous pouvons nous délivrer en célébrant d'une façon générale tous les saints, le jour de la Toussaint.

    4°) Enfin la fête de la Toussaint a été instituée pour nous faciliter l'obtention de nos vœux. De même que nous honorons en ce jour tous les saints, de même nous leur demandons d'intercéder, tous ensemble, pour nous, de façon à nous faire avoir plus facilement la miséricorde de Dieu. Les saints peuvent, en effet intercéder pour nous par leurs mérites et par leur affection : par leur mérite en ce que le surplus de leurs bonnes œuvres s'emploie à compenser nos fautes; par leur affection en ce qu'ils demandent à Dieu que nos vœux se réalisent, chose qu'ils ne font, cependant, que quand ils savent que cela ne contrarie pas la volonté de Dieu.

    Et que, dans ce jour, tous les saints se joignent pour intercéder en notre faveur, c'est ce que prouve une vision qui eut lieu l'année qui suivit l'institution de cette fête. Le jour de la Toussaint de cette année-là, le gardien de l'église de saint Pierre, après avoir pieusement fait le tour de tous les autels et imploré les suffrages de tous les saints, s'assoupit un moment devant l'autel de saint Pierre. Il fut alors ravi en extase et vit le Roi des Rois assis sur son trône, avec tous les anges autour de lui. Puis vint la Vierge des Vierges, avec un diadème de feu autour de la tête, et suivie de la foule innombrable des vierges.

    Puis l'ange conduisit le gardien dans un autre lieu, où il lui montra des personnes des deux sexes, dont les unes étaient vêtues d'or, ou assises à des tables somptueuses, tandis que d'autres, nues et misérables, mendiaient du secours. Et l'ange dit au gardien : « Ce lieu est le Purgatoire. Les âmes que tu vois dans l'abondance sont celles qu'assistent copieusement les suffrages de leurs amis; les âmes de ces mendiants sont celles de personnes qui n'ont point d'amis, au ciel ni sur la terre, pour s'occuper d'elles. »

    Et l'ange ordonna au gardien de rapporter tout cela au souverain pontife, afin que, après la fête de la Toussaint, il instituât la fête des Âmes, c'est-à-dire une fête où, du moins, des suffrages communs s'élèveraient au ciel en faveur de ceux qui n'avaient personne pour adresser en leur faveur des suffrages particuliers.

    Le jour des âmes  (2 novembre)

    L'Église a institué, le 2 novembre, la commémoration des fidèles défunts, afin d'accorder un bénéfice général de prières à ceux, parmi ces défunts, qui n'en possèdent point de particuliers. Cette fête a été instituée à la suite de la vision racontée au chapitre précédent.

    Pierre Damien raconte aussi que saint Odilon, abbé de Cluny, apprenant que l'on entendait souvent sortir de l'Etna les hurlements des démons et les voix plaintives d'âmes défuntes qui demandaient à être arrachées de leurs mains par des aumônes et des prières, décida que, dans les monastères de son ordre, la fête de la Toussaint serait suivie de la commémoration des âmes défuntes ; et cette décision fut ensuite approuvée par l'Église entière.

    En fait, le 2 novembre, les chrétiens fêtent les morts. C’est le jour où on se rappelle des morts de notre famille, de nos amis, de tous ceux qui nous sont proches. On se souvient de ceux qui sont partis. Les familles vont fleurir les cimetières. Ainsi, on n’oublie pas ceux qu’on a aimés. Ce n’est pas parce qu’ils sont partis physiquement qu’on ne pense plus à eux.

    La Toussaint et l'évangile des Béatitudes

    L’Évangile lu au cours de la messe de la Toussaint est le texte des Béatitudes. Ce texte exprime que la sainteté concerne tous ceux et celles qui choisissent de mettre leurs pas dans ceux du Christ, par l'accueil de la Parole de Dieu, la fidélité et la confiance en Lui, la bonté, la justice, l'amour, le pardon et la paix… car la sainteté est un chemin pour tous. Avec la Toussaint, l’Église célèbre les saints les plus illustres comme les plus méconnus, et vient redire que l’appel à la sainteté s’adresse à chacun.

    Recherches synthétisées et mises en page par le Frère André B.

    Source :

    http://www.lexilogos.com/toussaint.htm

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Toussaint


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  • Le sens de la fête de la Pentecôte

    Qu’est-ce que « la Pentecôte » ?

    Troisième des cinq fêtes cardinales de l'année liturgique catholique, la Pentecôte (du grec ancien, « cinquantième jour ») est célébrée le septième dimanche après le dimanche de Pâques. La date en est variable puisque Pâques est elle-même une fête mobile calculée par le comput. Elle tombe toujours un dimanche entre le 10 mai et le 13 juin. Elle se poursuit le lendemain, dans certains pays, par un lundi férié  dit « Lundi de Pentecôte ». Cette année, les catholiques ont célébré la Pentecôte le dimanche 27 mai.

    La Pentecôte est une fête chrétienne qui a été instituée pour commémorer un événement particulier, marquant le début de l’Eglise chrétienne, peu de temps après la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Cet événement est la venue parmi les croyants, de l’Esprit de Dieu (ou Saint Esprit), pour leur communiquer la présence et l’amour de Dieu. En d’autres termes, la Pentecôte célèbre la venue du Saint-Esprit, cinquante jours après Pâques, sur les apôtres de Jésus-Christ et les personnes présentes avec eux, rapportée dans les Actes des Apôtres. Elle conclut officiellement le temps pascal et donne à l'Église les prémices de sa mission : annoncer la bonne nouvelle de la résurrection du Christ à toutes les nations.

    Quelles sont les origines de cette fête ?

    Cette fête tire son origine de la fête juive de Chavouotfête des Prémices ou fête des Semaines. Sa célébration est attestée localement à partir du 4ème siècle.

    Que savons-nous de la fête hébraïque ?

    Dans le calendrier juif, Chavouot se déroule « sept semaines entières » ou « cinquante jours jusqu'au lendemain du septième sabbat », après la fête de Pessa'h. De là son nom de Fête des Semaines (Chavouot, en hébreu) et celui de Pentecôte (cinquantième jour en grec ancien) dans le judaïsme hellénistique.

    Le nombre 50 n'a pas de symbolique spécifique dans l'Ancien Testament. En revanche, 50 jours sont équivalents à 7 semaines, et le nombre 7 est éminemment symbolique.

    Cette fête doit être considérée comme un sursaut de la tradition prophétique qui tend à s'estomper dans le judaïsme du Second Temple au profit d'une religion sacerdotale. Elle puise ses origines dans une fête célébrant les moissons qui devient progressivement la célébration de l'Alliance sinaïtique entre Dieu et Moïse et de l'instauration de la Loi mosaïque.

    Vers le début du 1er siècle, elle devint l'un des trois grands pèlerinages annuels, surtout célébré par certains juifs hellénisés et par certaines sectes juives tout en conservant hors de ces groupes minoritaires sa dimension agricole jusqu'au 1er siècle de notre ère. Ce n'est qu'à partir du 2ème siècle que le « pharisianisme » liera la fête de la moisson à la commémoration du don de la Loi au Sinaï.

    Que nous apprend le Nouveau Testament ?

    Les Actes des Apôtres situent explicitement lors de cette fête juive le récit où les premiers disciples de Jésus de Nazareth reçoivent l'Esprit Saint et une inspiration divine dans le Cénacle de Jérusalem : des langues de feu se posent sur chacun d'eux, formalisant la venue de l'Esprit dans un épisode de communication inspirée qui permet aux disciples de s'exprimer dans d'autres langues que le galiléen sans qu'on sache s'il s'agit plutôt de polyglottisme ou de glossolalie.

    « Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. »  — Actes 2:1-4 

    L'image du feu — conforme à la tradition juive de l'époque sur l'épisode de la révélation sinaïtique que l'épisode entend renouveler — matérialise la Voix divine. La tradition chrétienne perçoit et présente la Pentecôte comme la réception du don des langues qui permet de porter la promesse du salut universel aux confins de la terre ainsi que semble en attester l'origine des témoins de l'évènement, issus de toute la Diaspora juive. Elle fait suite à l'Ascension de Jésus au ciel relatée dans les évangiles de Jean, Luc et Marc et les Actes des Apôtres.

    Suivant les Actes, les acteurs vont assurer la diffusion de l'Évangile : le discours de l'apôtre Pierre conduit 3 000 juifs pieux au baptême. « Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes. » — Actes 2:41

    Dans un épisode rapporté par le seul Évangile selon Jean, celui de la dernière Cène qui se déroule la veille de sa Passion, Jésus annonce la venue du Paraclet (traduit par le Consolateur ou le Défenseur) : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. ». Remarquons que les évangiles synoptiques n'évoquent pas cette annonce !

    Encore un peu d’histoire

    A Jérusalem, plusieurs jours après la mort de Jésus, une centaine de disciples du Christ assistent à la fête juive des Semaines, qui démarre 50 jours après Pâques. Ils sont assemblés en un même lieu quand soudain, des langues de feu se posent au-dessus d’eux, un vent venu de nulle part traverse l’endroit où ils sont, tandis qu’eux-mêmes se mettent à chanter des louanges à Dieu, mais dans des langues qu’ils ne connaissent pas du tout ! Il s’agit des langues des peuples de l’empire romain, de telle sorte que les personnes de ces contrées venues à Jérusalem pour la fête, les comprennent ! La foule, étonnée de voir et d’entendre ce phénomène surnaturel et mystérieux, s’assemble autour des disciples. Ceux que Jésus avait désignés comme ses apôtres prennent la parole. Ils expliquent que Dieu a répandu sur eux le Saint Esprit (= l’Esprit de Dieu), promis à tous ceux qui croient en la résurrection de Jésus. Ils leur annoncent le pardon des fautes grâce au sacrifice du Christ. Des milliers de personnes se convertissent alors à Jésus. L’Eglise chrétienne est née et elle va se répandre de là, à tout l’empire romain, en moins d’un siècle.

    Si une période festive de cinquante jours est attestée dans certaines communautés chrétiennes à partir de la fin du 2ème  siècle, elle n'était pas généralisée et ce n'est qu'à partir du 4ème siècle qu'est instituée la fête de la Pentecôte au dernier jour de cette période ; elle est attestée à Rome et Milan vers 380.

    À l'époque de Charlemagne, la Pentecôte était devenue une fête d'obligation, mentionnée comme telle lors du concile régional de Mayence, au cours de laquelle l'Église catholique romaine s'adressait aux nouveaux baptisés et confirmés.

    La Pentecôte fait aussi partie des douze fêtes majeures du calendrier liturgique orthodoxe.

    Au début du 20ème siècle apparaît le pentecôtisme, appelé aussi « mouvement de Pentecôte », une mouvance protestante évangélique accordant une importance spéciale aux dons du Saint-Esprit, tels ceux manifestés par les apôtres et autres fidèles rassemblés le jour de la Pentecôte.

    Depuis le Concile Vatican II, le lundi de Pentecôte n'est plus solennisé hormis dans les branches traditionalistes de l'Église. Depuis ce concile qui a remis à l'honneur le culte rendu à l'Esprit-Saint, cette fête donne parfois lieu à des célébrations particulièrement festives, notamment au sein des communautés charismatiques.

    La Pentecôte, fête de l’Esprit Saint et de l’Eglise

    La Pentecôte est un jour marqué par l'acte de naissance des deux religions : les juifs commémorent le jour où Moïse reçoit les dix commandements, les chrétiens celui où les disciples de Jésus reçoivent l'Esprit saint, qui les pousse à annoncer que le Christ est vivant. L'Esprit saint grave en leur cœur une nouvelle loi, celle de l'amour. Dans le récit, il est symbolisé par les langues de feu qui se déposent au-dessus de la tête de chacun.

    La Pentecôte inaugure le temps de l'Église ; elle constitue sa « date de naissance ». Pour les chrétiens, c'est la découverte incroyable d'une force nouvelle, celle de l'Esprit de Dieu, donnée en surabondance au baptême. L'Esprit fortifie, console, inspire, vivifie ! Il nous conforte dans une foi vivante et joyeuse. C'est le meilleur des guides spirituels !

    Signification de la Pentecôte

    La Pentecôte est un événement qui fait intervenir la 3ème personne de la trinité : le Saint Esprit, pour le bonheur des croyants. Dieu met ainsi le terme à sa révélation, nous indiquant qu’il est un en 3 « personnes » : Dieu-le Père, Dieu-le Fils (Jésus-Christ) et Dieu-le Saint Esprit (ou Esprit de Dieu).

    En Jésus, Dieu-le Fils s’est fait homme, pour que nous puissions voir et connaître son amour infini. Il s’est sacrifié pour chacun(e) de nous, prenant sur lui nos fautes, afin de nous délivrer du mal qui nous blesse. En tant qu’homme, il est mort pour mettre fin à la séparation qui existe entre nous et Dieu.

    Ressuscité, triomphant de la mort, Jésus est « remonté » auprès de Dieu-le Père, retrouvant tous ses attributs divins. 50 jours après sa résurrection, lors de la fête juive des semaines, il inaugure une nouvelle ère : par l’envoi du Saint Esprit en ceux qui croient en son sacrifice, il offre la possibilité à chacun(e) d’expérimenter la présence et l’amour de Dieu.

    Avant la venue de Jésus, l’Esprit de Dieu était donné à certaines personnes du peuple Juif, pour les aider à accomplir leurs responsabilités (notamment les rois, les grands prêtres, les prophètes). Ils pouvaient ainsi se sentir en contact direct avec Dieu, recevoir sa sagesse, sa force et son amour. Dieu les aidait dans les choix qu’ils avaient à faire. Les prophètes (porte-parole de Dieu) recevaient par le Saint Esprit les messages que Dieu voulait adresser au peuple. Dieu montrait par leur exemple le bénéfice de le rencontrer personnellement et il préparait ainsi le peuple à une nouvelle ère.

    A partir de la Pentecôte, Dieu donne son Esprit à tous ceux qui croient en Jésus, quel que soit leur rang, leur sexe, leur classe, leur âge. Plusieurs milliers de personnes ont ainsi découvert une relation personnelle avec Dieu et l’assurance de la vie éternelle. Chaque croyant peut expérimenter dans sa vie de tous les jours le pardon, l’amour, le secours et le conseil de Dieu. Par l’Esprit de Dieu résidant en lui, il peut entendre Dieu lui parler.

     * Le sens de la fête de la Pentecôte

    La Pentecôte, Heures d'Étienne Chevalier,

    enluminées par Jean Fouquet,

    Musée Condé, Chantilly

     * Le sens de la fête de la Pentecôte

    Émail sur cuivre de Pierre Reymond (1522)

    La Pentecôte, musée d'art de Saint-Louis

    Symbolique

    Dans les traditions chrétiennes, la fête de la Pentecôte est ainsi une occasion spécifique de célébrer le Saint-Esprit, troisième personne de la trinité chrétienne. En cette occasion, les prières des chrétiens invoquent Dieu pour que l'Esprit-Saint leur soit accordé. La Pentecôte commémore aussi le début de l'évangélisation, et donc la fondation de l'Église.

    A propos de la célébration

    Dans la tradition catholique romaine, la messe chantée lors de la fête de la Pentecôte comporte la séquence grégorienne « Veni Sancte Spiritus ». Dans quelques rares églises catholiques d'Europe occidentale, usage hérité du Moyen Âge, des pétales de roses sont lancés sur les fidèles pendant le chant de la séquence.

    Le don de l’Esprit Saint

    L’évènement de la Pentecôte ne peut être compris qu’en lien avec Pâques et l’Ascension : mort pour le salut du monde (le vendredi saint), ressuscité (le jour de Pâques) et parti rejoindre le Père (à l’Ascension), le Christ envoie aux hommes son Esprit (à la Pentecôte). C’est pourquoi cette fête clôt le temps pascal, qui dure sept semaines, et dont elle est le couronnement.

    Ce jour-là, les apôtres « se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain, il vint du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent : toute la maison où ils se tenaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d’eux. Alors ils furent tous remplis de l’Esprit Saint. Ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. (…) Lorsque les gens entendirent le bruit, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient dans la stupéfaction parce que chacun d’eux les entendait parler sa propre langue. » (Actes des Apôtres, chapitre 2, versets 1 à 4 et 6).

    Ainsi se réalisait la promesse faite par le Christ aux apôtres au moment de son Ascension, une dizaine de jours plus tôt : « vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Actes des Apôtres, chapitre 1, verset 8).

    En effet, les apôtres, ayant reçu la force de l’Esprit, eurent alors le courage de sortir de la salle du Cénacle où ils étaient craintivement enfermés. Ils commencèrent aussitôt à témoigner de la résurrection du Christ, à faire connaître son enseignement et à baptiser. « Lors de la Pentecôte, l’Eglise est constituée non par une volonté humaine, mais par la force de l’Esprit de Dieu. » (Benoit XVI, homélie du 11 mai 2008). En effet, à la suite de cet événement, sont nées les premières communautés chrétiennes, qui se sont ensuite organisées, développées et propagées.

    Ce récit des Actes des Apôtres est très significatif : le vent et le feu manifestent – comme dans bien d’autres récits de la Bible – la présence de Dieu. Les langues de feu témoignent de la venue de l’Esprit Saint sur chacun des apôtres. Et à propos de la capacité des apôtres à se faire comprendre de tous leurs interlocuteurs, le texte est également très concret : il indique précisément que « Parthes, Mèdes et Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, des bords de la Mer noire, de la province d’Asie, de la Phrygie, de la Pamphylie, de l’Egypte et de la Libye proche de Cyrène, Romains résidant ici, juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes » comprenaient chacun dans leur langue les propos des apôtres (Actes des Apôtres, chapitre 2, versets 9 à 11).

    Ainsi, la Bonne Nouvelle concernant tous les hommes, le don de l’Esprit permet aux apôtres de répondre à l’appel du Christ : être ses témoins « jusqu’aux extrémités de la terre ».

    Comme les apôtres, les chrétiens sont appelés à ne pas rester seulement entre eux, hors de la vie et du monde, mais, au contraire, à proclamer clairement et librement la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Cette responsabilité a été tout particulièrement rappelée aux fidèles laïcs par le concile Vatican II comme par le pape Jean-Paul II dans son exhortation « Christi fideles laici » du 30 décembre 1988.

    Parce qu’il trouve sa source dans l’événement de la Pentecôte, le sacrement de la confirmation est souvent célébré le jour de cette fête. Au cours de la célébration, l’évêque impose les mains sur chacun des confirmands, manifestant par ce geste le don de l’Esprit. De nos jours, il n’est pas rare de constater que ce sont aussi bien des jeunes que des adultes qui reçoivent ce sacrement.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Le sens de la fête de la Pentecôte

    Bibliographie

    Ouvrages historiques

    Philippe Rouillard - Les Fêtes chrétiennes en Occident - Le Cerf, p. 103 – 108.

    Daniel Marguerat - Les Actes des apôtres (1-12) - Genève, Labor et Fides, ‎ 2007, 448 p. 

    Jean Chelini - Le calendrier chrétien : cadre de notre identité culturelle - Paris, Picard, 2007.

    Hélène Bénichon - Fêtes et calendriers. Les rythmes du temps - Paris, 1992.

    Ouvrages théologiques

    Thomas J. Talley - Les origines de l’année liturgique - Paris, Cerf, 1990 (Liturgie 1).

    Arnaud Join-Lambert – « Quel sens pour les fêtes chrétiennes ? » in : Études no 4123 (mars 2010) p. 355-364.

    Robert Le Gall - « Année liturgique et vie spirituelle »

    in : La Maison Dieu no 195 (1993) p. 197-210

    Sitographie

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pentec%C3%B4te

    http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/la-pentecote/372580-la-pentecote-fete-de-lesprit-saint-et-de-leglise-2/

    http://www.atoi2voir.com/spiritualite/religions/dossier-le-christianisme/705-pentecote-definition-sens-et-signification/

    http://www.croire.com/Definitions/Fetes-religieuses/Pentecote/Qu-est-ce-que-la-Pentecote


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  • Le sens de la fête de l’Ascension

    La date du jeudi de l'Ascension est déterminée par des motifs religieux : l'Ascension est traditionnellement fixée 40 jours après le dimanche de Pâques.

    La date de l'Ascension change chaque année. Cette année, c'est le jeudi 25 mai 2017. Il s'agit toujours d'un jeudi, puisque la fête chrétienne « « tombe » toujours 40 jours après Pâques.

    La date de Pâques est fixée en fonction du Comput ecclésiastique, c'est-à-dire d'un ensemble de calculs utilisés par les Eglises chrétiennes pour fixer le jour de certaines célébrations.

    Depuis le concile de Nicée qui s'est tenu en l'an 325, Pâques a lieu le dimanche suivant la première pleine lune qui suit le 21 mars, c'est-à-dire entre le 22 mars et le 25 avril. Etant donné que Pâques a toujours lieu un dimanche, le quarantième jour suivant Pâques est toujours un jeudi. La célébration de l'Ascension a donc toujours lieu un jeudi situé le 30 avril et le 3 juin.

    En 2015, elle a eu lieu le jeudi 14 mai ; en 2016, le jeudi 4 mai.

    A l’origine, l’Ascension est une fête religieuse. Elle célèbre, pour les chrétiens, le départ de Jésus-Christ de la Terre vers les cieux après sa résurrection (celle-ci est rappelée par la fête de Pâques).

    Lors de cet épisode biblique, Jésus, apparu à plusieurs reprises après sa crucifixion puis sa résurrection, aurait encouragé ses fidèles à répandre la foi, avant de monter vers les cieux, auprès du Père, Dieu. La célébration de l’Ascension dans le rite chrétien remonte au moins au 4ème siècle de notre ère.

    Origines de l’Ascension.

    Pour les Chrétiens, l’Ascension correspond à l’Ascension du Christ, c’est-à-dire le moment où Jésus s’élève vers le ciel. Cet évènement marque la fin de sa vie terrestre, 40 jours après Pâques, c’est-à-dire sa résurrection (passage de la mort à la vie suivant la crucifixion).

     * Le sens de la fête de l'Ascension

    Selon la Bible, le Seigneur Jésus-Christ envoya ce jour-là ses apôtres en mission pour prêcher l'Évangile à toutes les nations ; ensuite, les ayant bénis, « il fut élevé en leur présence, et une nuée le déroba à leurs yeux » Actes 1,9-11. D'autres textes bibliques dans l'Évangile de Marc (16,19) et dans celui de Luc (24, 51-53) relatent le même événement.

    Cet épisode est décrit à la fin de l'évangile selon Luc : Jésus emmène ses apôtres vers Béthanie, un village de Judée où il aimait se retirer pour fuir les persécutions de Jérusalem. Là, il les bénit. « Et il advint, comme il les bénissait, qu'il se sépara d'eux et fut emporté au ciel. Pour eux, s'étant prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem en grande joie, et ils étaient constamment dans le Temple à louer Dieu ».

    Un autre récit de l'Ascension ouvre les Actes des Apôtres. Egalement écrit par Luc, il précise : « Vous allez recevoir, dit Jésus, une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre ».

    Après avoir prononcé ce discours, Jésus se serait élevé vers le ciel avant de disparaître dans une nuée. Un ange aurait alors demandé aux apôtres de ne pas attendre pour faire écouter la parole du fils de Dieu. 

    La discrétion de Luc est remarquable. Il parle de l'ascension de Jésus sans insister sur le spectaculaire. Seuls les apôtres assistent à « l'élévation » de Jésus dans le ciel. Le mystère ne réside pas tant dans la « disparition physique »  du Christ que dans l'exaltation glorieuse du Fils de Dieu.

    L'ascension est attestée par plusieurs passage du Nouveau Testament  (voir Timothée 3 :16 ; 1 Pierre 3 :21 entre autres). Mais Luc est le seul à la décrire comme un événement visible. Cette description est faite à l'aide d'un élément symbolique connu de l'Ancien Testament : la nuée. Il était difficile de parler d'une réalité aussi complexe que celle-ci - Jésus n'est plus parmi les siens ; est-il parti littéralement dans le ciel ? - et d'être compris. Mais l'image de la nuée, symbole de la présence enveloppante de Dieu (voir la marche dans le désert et le don de la loi dans le livre de l'Exode, ou encore la transfiguration en Luc 9), permet de saisir ce qui se passe lors de l'enlèvement. Jésus n'est pas caché dans les nuages pour disparaître dans le ciel, un lieu physique reconnaissable. Il est comme enveloppé de la nuée, de la présence divine et il ne peut plus être vu. La nuée est encore un signe de la gloire de Dieu (voir Apocalypse 11 :22).

    Pour les Chrétiens, cet épisode du départ de Jésus de la vie terrestre n’est pas considéré négativement : il s’agit en revanche du début de l’Eglise et de la « mission » de propagation de la foi catholique par les apôtres.

    Pour le Nouveau Testament la réalité de l'ascension est inséparable de celle de la résurrection. L'ascension apparaît comme l'étape ultime de la résurrection. En ressuscitant d'entre les morts, Jésus est déjà glorifié ; la mort n'a plus de prise sur lui, et les limites imposées par sa condition d'homme n'existent plus. Mais en « montant auprès du Père », sa gloire se manifeste avec plus d'éclat, car Il entre dans la présence de Dieu pour régner avec lui sur le monde.

    La période de 40 jours suivant Pâques correspond, selon la Bible, à la période où Jésus ressuscité, n'est pas encore monté au ciel et demeure sur Terre. Selon les Actes des Apôtres, le Christ « pendant quarante jours, était apparu aux apôtres et les avait entretenus du Royaume de Dieu » raconte Luc. C'est une période clef, puisqu'il démontre ainsi, selon les croyants chrétiens, sa résurrection. 

    Les références à une périodicité de 40 jours sont nombreuses dans la Bible. Le motif apparaît dans la durée du déluge de Noé ou encore dans la retraite du Christ dans le désert, correspondant au Carême. L'Ascension précède elle-même de dix jours la Pentecôte.

    La période de quarante jours.

    C'est aux apôtres qu'avec plusieurs preuves, Jésus se présenta vivant, après avoir souffert, et leur apparut pendant quarante jours en parlant de ce qui concerne le royaume de Dieu. Actes 1 :13.

    Dans son Évangile, Luc associe l'ascension à la résurrection (Luc 24), mais dans le livre des actes il montre comment le doute des apôtres se dissipe au fur et à mesure que Jésus renouvelle ses apparitions. Quarante est un chiffre symbolique  qui délimite une période complète (par exemple les quarante années dans le désert, les quarante jours de la tentation, et, populairement, la mise en quarantaine) pendant laquelle une série d'évènements  se déroule.

    A la fin de cette période, les disciples sont convaincus de la résurrection de leur maître ; ils ont saisi la profondeur de son enseignement, le sens de sa mission, et celui de la leur. A présent, l'œuvre du Fils de Dieu sur terre est achevée ; Jésus entre définitivement dans la présence glorieuse de Dieu.

    « Comme il mangeait avec eux, il leur recommanda de ne pas quitter Jérusalem mais d'attendre la promesse du Père dont, leur dit-il, vous m'avez entendu parler ; car Jean a baptisé d'eau, mais vous vous serez baptisés d'Esprit Saint (Actes 1 :4-5). Les apôtres ne pourront être efficaces sans l'action de l'Esprit saint en eux. Le jour de la Pentecôte sera décisif. Le Saint-Esprit viendra sur eux avec éclat… David Watson - Simon Jenkins

    … Le Seigneur quitte la terre de la montagne des oliviers, emporté par une nuée. Le témoignage est donné aux disciples que le Seigneur reviendrait de la même manière. Il s'agit alors de son retour en gloire : « Voici, il vient avec les nuées et tout œil le verra ». Apocalypse 1 :7. « Et ses pieds se tiendront ce jour-là, sur la montagne des oliviers, qui est en face de Jérusalem, vers l'Orient » Zacharie 14 :4… 

    Les dernières paroles de Matthieu et de Marc rattachent le départ du Seigneur et son retour futur à la Galilée, dans les lieux où s'était accompli le service du Messie et du serviteur de l'Éternel.   

    L'Ascension est l'achèvement de la transfiguration.

    Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut enlevé au ciel. Luc 24;51

    A partir de la transfiguration, la vie de notre Seigneur est d'un autre ordre, d'une qualité nouvelle, dont nous ne pouvons par nous-mêmes avoir aucune expérience. A partir de ce moment-là, la vie de notre Seigneur devient entièrement substitutive. Jusque-là, sa vie était la vie normale d'un homme parfait.

    A partir de la transfiguration, tout est nouveau et incomparable: Gethsémani, la croix, la résurrection. Sa croix est le portique par lequel tout membre de la famille humaine entre … dans la vie de Dieu. Par sa résurrection, il acquiert le droit de donner à chaque homme la vie éternelle. Par son ascension, notre Seigneur étant entré dans le Ciel, en tient pour nous tous la porte grande ouverte.

    La transfiguration s'achève sur la montagne de l'ascension. Si Jésus, du haut de la montagne de la transfiguration était monté directement au ciel, il y serait allé seul; il n'aurait été pour nous qu'une glorieuse figure. Mais renonçant à toute gloire, il est redescendu de la montagne pour s'unir à l'humanité déchue.

    L'ascension complète la transfiguration. Cette fois-ci, le Seigneur retourne bien à Sa gloire éternelle: mais il n'y retourne plus seulement comme Fils de Dieu, il y retourne comme Fils de l'homme. La route est grande ouverte maintenant qui peut mener tout homme jusqu'au trône de Dieu. Fils de l'homme sur la terre, Jésus avait renoncé à son omnipotence, à son omniprésence, à sa toute-science. Fils de l'homme dans le ciel, il les a retrouvées. Depuis le jour de l'Ascension, il est à tout jamais le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. »   

    O. Chambers

    Symbolique

    L’Ascension de Jésus n’est pas le seul exemple d’ascension :

    • chez les Chrétiens, l’Ascension célèbre la « montée au ciel » du Christ Ressuscité.
    • Dans la mythologie gréco-romaine, on peut la rapprocher de l’histoire de Romulus ou celle d’Hercule.
    • Dans l’Ancien Testament, le prophète Elie fut élevé au ciel, à la fin de sa vie, dans un char de feu… 
    • Dans le Coran, Mahomet eut le privilège d’être élevé dans les cieux, de son vivant, pour y rencontrer le « Tout-Miséricordieux ».  Etre « élevé » vers le ciel, c'est la prérogative signifiant que cette personne est digne de l'attention de Dieu.

    Cette montée vers les cieux symbolise le retour vers le divin de personnages exceptionnels.

    Symboliquement située 40 jours après Pâques, cette fête constitue un acte de la foi religieuse chrétienne. Encore faut-il bien concevoir ce que l'on entend par ciel, qui est un état de grâce et non un lieu dans le Cosmos…

    Le nombre 40 est également très souvent utilisé dans la Bible. Il y est employé 98 fois. On peut citer :

    • Le déluge dure 40 jours
    • Moïse se retire 40 jours dans la montagne
    • Quarante jours après la naissance, Jésus fut présenté au Temple de Jérusalem pour sa purification légale, selon la loi établie.
    • La retraite de 40 jours de Jésus dans le désert
    • La marche de 40 années du peuple hébreu vers la Terre Promise
    • Les règnes du roi David et du roi Salomon durent chacun 40 ans.
    • Jésus prêcha pendant 40 mois.
    • Les 40 jours du carême avant Pâques

    Symbolisme des « cieux » ou du « ciel ».

    Dans les cultures anciennes, le ciel désignait la région inaccessible de l’univers. La conception du monde était très différente de la nôtre. Le ciel était séparé de la terre par une voûte solide appelée firmament qui était posée sur des collines (Jb 21,11). Cette voûte retenait les eaux au-dessus du firmament et laissait passer la pluie par des ouvertures pour rendre la terre fertile (Gn 7,11). Le soleil, la lune et les étoiles étaient accrochés à la voûte pour nous éclairer (Ps 19,5). Toute cette structure céleste est l’œuvre de Dieu, le créateur du ciel et de la terre.

    Au-dessus de tout cela, on retrouve un monde supérieur appelé « cieux des cieux » (Dt 10,14). C’est là qu’on se représentait la demeure de Dieu, son sanctuaire, son domaine (Dt 4,9).

    Dans la Bible, pour éviter de prononcer le nom de Dieu en vain, on remplace parfois le mot « Dieu » en désignant le ciel, le lieu de sa demeure. Par exemple, l’évangile de Matthieu va utiliser l’expression « royaume des cieux » au lieu du « royaume de Dieu » qu’on retrouve dans les autres évangiles.

    Le ciel, c’est le monde d’en haut par opposition à la terre qui représente la réalité telle qu’on peut la percevoir sur terre. Puisque le ciel, c’est le lieu de la présence de Dieu. C’est dans cette direction que les ascensions d’Hénok, d’Élie et du Christ ressuscité sont décrites. La montée au ciel représente la communion avec Dieu. Dans le sens inverse, les bénédictions descendent du ciel pour sauver les humains.

    L'Évangile de Jean présente Jésus comme l’envoyé de Dieu provenant du ciel et qui y retournera. Sa mission est de révéler les réalités d'en haut. La fin du livre de l’Apocalypse révèle l’espoir par le symbole d’un ciel nouveau et d’une terre neuve. Le ciel est devenu l’équivalent du paradis. Lorsqu’on parle du ciel, on peut faire référence à la vie après la mort et même à la fin des temps.

    Bien entendu, notre façon de concevoir l’univers a bien changé aujourd’hui grâce aux progrès scientifiques, mais le ciel reste le symbole du lieu de la présence de Dieu. Nous voulons tous aller au ciel pour être avec Dieu. Mais nous savons maintenant qu’on ne peut pas s’y rendre avec une fusée puisque le ciel de la vie éternelle est une métaphore et non un lieu physique.

    Monter aux cieux, c’est symboliquement rejoindre le domaine divin.

     * Le sens de la fête de l'Ascension

    Méditons mes Frères et Sœurs !

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.


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  • Le sens de la fête de Pâques

    Notre Frère Grand Prieur Magistral vous souhaite à toutes et à tous une heureuse et sainte fête de Pâques dans la paix du Christ ! Il vous invite à réfléchir sur le véritable sens de cette fête, pour nous, chrétiens.

    Introduction : redonnons un sens à la fête de Pâques !

    Beaucoup de personnes se souhaitent « Joyeuses Pâques ! ». Pourquoi pas plus simplement « bon week-end » ou « bonne détente » ? Pour la majorité des personnes, Pâques n'est plus qu'une fête des œufs multicolores, ou une fête du chocolat... Voilà à quoi on a réduit Pâques. On ne croit en rien, mais on prend part à une fête profane à laquelle on a donné le nom de Pâques. Tout cela n'a pas de sens !
Pâques n'a de sens que si on prend au sérieux la question de la Résurrection. C'est cette question qui doit s'imposer : elle est la question la plus importante de l'histoire humaine ; elle nous met en face de l'histoire de quelqu'un « qui en est revenu », de quelqu'un qui, après avoir été réellement mis en terre, est véritablement sorti du tombeau, vivant, en bonne santé, joyeux, vainqueur de la mort, de notre mort !
 « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » : c'est ce que nous dit l'Eglise au cours de la liturgie du mercredi des Cendres ; mais à Pâques, cette même Eglise ajoute : « Souviens-toi aussi que tu vas resurgir de tes cendres ». L'Eglise nous rappelle qu'aussi sûrement que nous deviendront poussière, nous ressusciterons. 


    Mais si cette résurrection ne peut pas être prise au sérieux, si elle n'est pas reconnue comme réelle, comme sont réels les événements de la vie ordinaire, alors, effectivement, la fête de la Résurrection se limite à n'être plus qu'une fête des œufs, des cloches... C'est un jeu pour enfants, rien de plus; sans doute agréable et divertissant, mais rien de plus. Cela ne construit pas une vie car cela ne donne aucun sens à la vie !
Etant donné que la question « résurrection ou pas résurrection ? » est une question du « tout ou rien », elle ne sera ni belle ni amusante si on ne lui apporte aucune réponse et s'il s'avère qu'elle est inventée de toutes pièces. Imagine-t-on le désespoir dans lequel pourrait sombrer un grand malade si, recevant la visite de l'équipe médicale, il entendait le médecin-chef lui dire : « Ici, on fera tout ce qu'il faut pour que vous perdiez rapidement tout espoir de guérison ».


    Le grand théologien norvégien Mörstad dit : « Ou bien Jésus de Nazareth est Dieu, et a pu vaincre définitivement sa mort corporelle, ou bien il n'est qu'un homme, et il n'a pas pu surmonter sa mort corporelle ». Mais si Jésus n'était qu'un homme, il n'y aurait plus aucune raison de croire en l'existence de Dieu : que serait un Dieu qui se dit notre Père tout-puissant et qui laisserait mourir Son Fils de façon cruelle et de manière définitive ? Le message fondamental du christianisme : « Dieu nous aime » perdrait alors toute crédibilité.
Seule la résurrection empêche le triomphe de l'athéisme : seule la résurrection donne à l'homme une dimension qui interdit qu'on n'en fasse que l'esclave du matérialisme ambiant. La foi de l'Eglise proclame : Surrexit Dominus vere - Le Seigneur est vraiment ressuscité. Le Christ est vraiment ressuscité, et c'est la seule et unique raison de célébrer la fête de Pâques !

    Pâques

    Pâques est la fête la plus importante du christianisme. Elle commémore la résurrection de Jésus-Christ, que le Nouveau Testament situe le surlendemain de la passion, c'est-à-dire « le troisième jour ». La solennité commence le dimanche de Pâques qui, pour les catholiques, marque la fin du jeûne du carême et dure huit jours (semaine de Pâques, semaine radieuse ou semaine des huit dimanches).

      * Le sens de la fête de Pâques  * Le sens de la fête de Pâques  * Le sens de la fête de Pâques

      * Le sens de la fête de Pâques  * Le sens de la fête de Pâques  * Le sens de la fête de Pâques

    Le pluriel de Pâques ne fait pas référence à une pluralité de dates. La langue française distingue en effet la Pâque originelle juive (ou Pessah) et la fête chrétienne de Pâques. La première commémore la sortie d'Égypte et la liberté retrouvée des enfants d'Israël. La fête chrétienne est multiple. Elle commémore à la fois la dernière Cène instituant l'eucharistie, la Passion du Christ et sa Résurrection.

    La date de Pâques est fixée au premier dimanche après la pleine lune suivant le 21 mars ce qui, selon le calendrier de référence, donne souvent un jour de célébration différent pour les Églises occidentales et les orthodoxes.

    Il existe aussi certaines Églises chrétiennes qui choisissent de pratiquer la Pâque quartodécimaine en concordance avec la Pâque juive.

    La Pâque quartodécimaine est une fête religieuse qui a été pratiquée essentiellement jusqu'à la fin du 4ème siècle par les Églises chrétiennes d'Asie. Celles-ci célébraient la Pâque au soir du quatorze Nissan, c'est-à-dire la veille de la Pâque juive, alors que les Églises liées à Rome fêtaient Pâques le dimanche suivant. Nissan est le premier mois du calendrier juif, fixé de telle façon que le premier jour de Nissan corresponde à la nouvelle lune de printemps.

    Etymologie

    Les mots « Pâque » ou « Pâques » viennent du latin chrétien pascha qui signifie « la Pâque juive ; l'agneau pascal que les Juifs mangeaient pour célébrer la Pâque ; l'Agneau pascal, Jésus-Christ ; Pâques, fête chrétienne ». 

    Pascha est emprunté au grec πα ́σχα, mêmes sens, et celui-ci, par l'intermédiaire de l'araméen pasḥa, à l'hébreu biblique pesaḥ « Pâque ; agneau pascal », dérivé du verbe pasaḣ « passer devant, épargner », en référence à la dixième plaie d'Égypte, la mort des premiers-nés, qui épargna les foyers des enfants d'Israël.

    C'est seulement après le 15ème siècle que la distinction sémantique a été marquée par la graphie entre Pasque (ou Pâque) désignant la fête juive et Pasques (ou Pâques) désignant la fête chrétienne.

    La date de la fête de Pâques

    Le jour de Pâques est un dimanche situé à des dates variables du calendrier grégorien comprises entre le 22 mars et le 25 avril. Des dates de jours fériés et de fêtes dépendent de ce jour de Pâques, comme le lundi de Pâques, l'Ascension, la Pentecôte, le lundi de Pentecôte.

    À titre d'exemple, les dates contemporaines de Pâques sont les dimanches :

    • 5 avril 2015,
    • 27 mars 2016,
    • 16 avril 2017,
    • 1er avril 2018...

    Ces dates sont celles du calendrier grégorien, qui suit le mouvement du soleil et les saisons.

    Mobilité de Pâques

    De bons esprits matérialistes bien organisés souhaiteraient, surtout pour des raisons économiques, que la fête de Pâques soit à date fixe. Les participants du Concile de Nicée, en l'an 325 de notre ère, étaient sûrement mieux informés sur la nature de l'Invisible que nos modernes penseurs. La détermination de la fête de Pâques tient compte à la fois des énergies solaires et des énergies lunaires. Tentons d'expliquer simplement et de justifier ce qui a été dit à Nicée.

    Ne tenant pas compte des petites variations de l'instant du passage du Soleil sur le point vernal, le Concile de Nicée a fixé à travers le comput la date de l'équinoxe au 21 mars.

    La montée de l'énergie solaire étant progressive, les petites erreurs résultant de cette décision sont négligeables.

    Il est d'abord dit que la Pâque se fera un dimanche, c'est-à-dire un jour solaire où les énergies de l'astre seront particulièrement actives, ce dimanche étant forcément situé après l'équinoxe.

    Mais les Pâques durent deux jours : le dimanche solaire et le lundi lunaire. Il est donc nécessaire de tenir compte du cycle lunaire dans la détermination de la date.

    L'influence lunaire étant maximale dans la zone de la pleine lune, le Concile a décidé que la fête serait située dans la lunaison aussitôt après la pleine lune, mais le plus tôt possible, donc après la quatorzième nuit de la lunaison. Les lunaisons où la fête est possible sont dites « lunaisons pascales » et elles ne peuvent commencer avant l'équinoxe, l'important étant que la 14ème nuit (pleine lune après le début de la lunaison) soit située après l'équinoxe.

    Ainsi, une lunaison pascale peut commencer dès le 8 mars, mais si l'équinoxe tombe avant la 14ème nuit de la lunaison, la lunaison pascale sera la lunaison suivante et pourra commencer au plus tard le 5 avril. D'un autre côté, la journée qui suit la 14ème nuit peut être un lundi. Toutes les conditions peuvent se retrancher ou s'ajouter mais en n'importe quel cas, les dates limites de Pâques seront le 22 mars et le 25 avril. Autrement dit, Pâques a lieu le premier dimanche qui suit la première pleine lune après l'équinoxe de printemps.

    Pourquoi respecter à la fois le cycle solaire et le cycle lunaire pour cette fête ? C'est pour profiter au mieux des instants favorables liés au cycle des Génies Planétaires.

    Il est utile de préciser que les modifications des calendriers ont respecté ces cycles et que, de ce point de vue, les jours de la semaine n'ont jamais été décalés. Ainsi, quand à Rome le Pape a recalé le calendrier, il a été dit que « le jeudi 4 octobre 1582 est suivi du vendredi 15 octobre 1582 ». Le roi de France respectera la règle et, à Paris, le dimanche 9 décembre sera suivi du lundi 20 décembre 1582.

    Qu'est-ce que Pâques ?

    Pâque, pessah en hébreu, veut dire passage.

    Pâques pour les chrétiens, c'est le passage de Jésus de la mort à la vie.

    À l'origine, Pâque est une grande fête juive. Elle célèbre un événement très important : Dieu, comme il l'avait promis à Moïse, a libéré les Hébreux esclaves en Égypte.

    Alors, le premier soir de la Pâque juive, au cours d'un repas, chaque famille revit ce que ses ancêtres ont vécu. On partage un pain en deux en disant : « Voici le pain que nos ancêtres ont mangé en Égypte. Quiconque a faim, qu'il vienne manger, et célébrer la Pâque avec nous... » En buvant aussi quatre coupes de vin durant le repas, on célèbre cette libération.

    Le jeudi soir, juste avant son arrestation, Jésus lui aussi a partagé avec ses apôtres le pain et le vin. Il a donné un autre sens à ce geste en disant : « Prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous. » Ensuite, il a tendu une coupe de vin en disant : « Prenez et buvez-en tous car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'alliance nouvelle... », celle de Dieu et de tous les hommes.

    Dans la nuit de ce jeudi-là, Jésus est arrêté, jugé et condamné à mort. Il est crucifié le vendredi. Mais le premier jour de la semaine selon le calendrier juif, dimanche pour nous, Jésus « passe » de la mort à la vie de Dieu. Il est vivant, Dieu l'a ressuscité.

    En souvenir de ce dernier repas (la cène), de la mort et de la résurrection de Jésus, les chrétiens revivent cette nouvelle Pâque à chaque messe, et ils la célèbrent comme la plus belle de toutes les fêtes une fois par an.

    Le sens de la fête de Pâques

    Les Chrétiens arrivent au sommet de l’année liturgique.

    Après avoir vécu les 40 jours du temps du Carême, ils sont aux portes de la semaine sainte.

    Ils vont commémorer le dernier repas du Christ, revivre sa Passion par le chemin de croix, pour arriver au point culminant : la fête de Pâques.

    Mais quel est le sens de cette fête ?

    Elle trouve ses racines dans la Pâque juive.

    La Passion du Christ se passe à Jérusalem : il allait célébrer la Pâque avec ses disciples.

    La fête de Pâque pour les Juifs ce n’est pas seulement se souvenir mais c’est aussi dire que Dieu est le libérateur.

    Pour les Chrétiens, Pâques signifie passage.

    Dieu a libéré son peuple en lui faisant traverser la mer rouge conduit par Moïse : il est passé de l’esclavage à la liberté.

    Pour les Chrétiens, le Christ est mort et ressuscité : c’est le passage de la mort à une vie éternelle donnée et voulue par Dieu.

     * Le sens de la fête de Pâques  * Le sens de la fête de Pâques  * Le sens de la fête de Pâques

    Histoire de Pâques

    Pâques est la première fête célébrée dans les calendriers liturgiques chrétiens ; elle est attestée dès le 2ème siècle. Elle commémore la dernière Cène, la Passion et la Résurrection du Christ, événements dont les évangiles synoptiques situent le déroulement lors des festivités de la Pâque juive à Jérusalem, un vendredi 15 Nissan du calendrier juif, alors que l'Évangile attribué à Jean situe la crucifixion de Jésus un vendredi 14 nissan.

    La fête de Pâques était célébrée de façon diverse par les églises chrétiennes primitives. Certaines des premières Églises continuaient à célébrer la Cène le jour de la Pâque juive, en particulier les Églises syriaques attachées à la tradition johannique qui identifiait le sacrifice du Christ à l'offrande pascale. D'autres, telles l’Église de Rome, fêtaient Pâques le dimanche suivant la Pâque juive, mettant ainsi l'accent sur la Résurrection au lendemain du Shabbat.

    En 387, Épiphane de Salamine témoigne de « l'existence de deux groupes qui fêtaient Pâques à date fixe : d'un côté ceux qui suivent les « mythes juifs », de l'autre un groupe qui fixé en Cappadoce, célèbrent Pâques le 8 des calendes d'avril (25 mars). » Il précise que ces gens prétendaient avoir trouvé la date exacte de la crucifixion de Jésus dans des sources chrétiennes. Toutefois, Épiphane n'admet pas cette date et indique que d'autres versions donnent le 15 des calendes d'avril (18 mars) ou le 10 de ces calendes (23 mars). Il ajoute que d'après ses calculs, il s'agit du 13 des calendes d'avril (20 mars).

    Le calendrier hébreu étant lunisolaire, tous les mois commencent à la nouvelle lune ; le 14 du mois de Nissan correspond donc en général à la Pleine Lune à quelques jours près (c'est-à-dire le quatorzième après la nouvelle lune visible depuis Jérusalem la plus proche de l'équinoxe.

    L'année du calendrier juif compte 12 ou 13 mois lunaires. Pour que Nissan reste le premier mois du printemps, l'intercalation d'un mois complémentaire était décidée par le Sanhédrin quand c'était nécessaire pour respecter le rythme des saisons. Après le 1er concile de Nicée en 325, il fut décidé que le calcul de la date de Pâques se ferait selon une règle fixe. Ainsi, « Pâques est le dimanche qui suit le 14ème jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après », donc le dimanche après la première pleine lune advenant pendant ou après l'équinoxe de printemps.

    Un problème, apparu plus tard, est la différence des pratiques entre les églises occidentales et les églises orthodoxes. Les premières adoptent en 1582 le calendrier grégorien pour calculer la date de Pâques, alors que les autres continuent à utiliser le calendrier julien originel.

    Le Conseil œcuménique des Églises proposa une réforme de la méthode de détermination de la date de Pâques lors d'un sommet à Alep (Syrie), en 1997. Cette réforme aurait permis d'éliminer les différences de dates entre églises occidentales et orientales ; elle devait entrer en application en 2001, mais elle échoua.

    Le calcul de la date de Pâques est assez complexe ; il est connu sous le nom de comput. Il existe des tables traditionnelles, mais aussi des algorithmes plus mathématiques pour la retrouver. La première méthode développée par Carl Friedrich Gauss présentait quelques erreurs : en 1954, la formule donnait le 25 avril au lieu du 18 avril ; et en 1981, le 26 avril au lieu du 19 avril. De nombreux autres mathématiciens ont depuis développé d'autres formules.

    Certains groupes religieux choisissent de pratiquer cette cérémonie en concordance avec la Pâque juive, c'est-à-dire le jour de la Pâque quartodécimaine pour l'Église de Dieu (Septième Jour) et certains Baptistes du Septième Jour, ou le jour du Mémorial pour les Témoins de Jéhovah.

    Pâques, jour férié !

    Le dimanche de Pâques, comme tous les dimanches, est reconnu comme jour férié par tous les pays de tradition chrétienne. Le lundi de Pâques est également férié dans certains pays, comme la France (depuis la loi du 8 mars 1886) mais pas aux États-Unis, dans certaines communautés autonomes d'Espagne, au Mexique et en Argentine, ni au Portugal où le lundi est travaillé au moins dans certaines régions.

    Le vendredi saint est aussi férié dans de nombreux pays : Brésil, Mexique, Argentine, Allemagne, Royaume-Uni, certains cantons de Suisse, Canada, certains États des États-Unis, certaines régions d'Espagne, etc. Dans les départements français de l'Alsace, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, de Polynésie française, de la Moselle, le vendredi saint, qui précède le dimanche de Pâques, est également férié.

    L’Eglise catholique fête Pâques

    Pâques (aussi appelé le dimanche de Pâques) est la solennité la plus importante (juste devant Noël) de l'Église catholique, c'est-à-dire qu’il est obligatoire de chômer et d'assister à la messe. Elle est la première des cinq fêtes cardinales de l'année liturgique catholique.

    En fait, la liturgie spécifique à Pâques commence par la vigile pascale, célébration aussi respectée par certains anglicans et luthériens. Souvent, la vigile pascale est l'occasion, pour les croyants, de recevoir le sacrement du baptême ou de la confirmation.

    La nuit du matin du dimanche de Pâques se font donc l'allumage du feu nouveau du cierge pascal, la bénédiction des fonts baptismaux, la lecture des prophéties et le chant des litanies.

    Normalement, Pâques est le jour de l'année que choisissent les fidèles qui ne vont à la messe qu'une fois par an pour communier (d'où l'expression « faire ses Pâques »), ce qui leur impose d'aller se confesser au préalable (Aujourd’hui, l’Eglise parle du « sacrement de réconciliation »). En effet, depuis le Jeudi saint, il n'y a pas eu d'Eucharistie, seulement des célébrations liturgiques telles que la surnommée « Messe des présanctifiés » du Vendredi Saint. Symboliquement, pour les catholiques, la veillée pascale et son cierge traduisent la Résurrection du Christ, le renouvellement solennel de l'engagement de leur baptême par l'ensemble des chrétiens.

    Ainsi, le Carême est terminé et l'accent est mis sur l'innocence retrouvée et sur la valeur de l'initiation chrétienne. Lorsque le jour est levé, s'ensuit alors l'office suivant : la messe de la Résurrection. Le Christ, aussi appelé le Rédempteur, a vaincu pour les mortels le péché, le démon et la mort même. Jésus-Christ s'est donc fait l'agneau de Dieu, l'Agnus Dei, sacrifié lors de la crucifixion, et qui enlève les péchés du monde par sa mort et sa résurrection.

      * Le sens de la fête de Pâques  * Le sens de la fête de Pâques

    Cette messe de Pâques a donc une symbolique qui exprime ainsi l'apex de toute l'année liturgique des catholiques, car elle leur rappelle leurs devoirs de chrétiens grâce à ce renouveau spirituel. Pâques est aussi l'une des rares occasions pour le Pape de prononcer la célèbre bénédiction urbi et orbi. Enfin, ce dimanche vient clore le triduum et la Semaine sainte.

    En Belgique, en France et en Italie, les cloches sont rendues silencieuses lors du Jeudi saint pour éviter qu'elles ne sonnent pendant les deux jours suivants. Durant le carême, on omet de chanter le Gloire à Dieu, en signe de pénitence. Alors, au Canada, quand arrive la vigile pascale, on fait sonner les cloches pour manifester la joie qu'on a de sortir de la pénitence pendant qu'on le chante.

    Les Eglises orthodoxes et orientales fêtent aussi Pâques

    La fête de Pâques est célébrée avec beaucoup de solennité par les chrétiens orthodoxes. Cette fête n'a pas de date fixe. Elle se célèbre après la Pâque juive et dans la première semaine après la pleine lune. Bien que certaines Églises orthodoxes divergent selon le calendrier de référence (grégorien ou julien), la date de Pâques est cependant commune à toutes les Églises orthodoxes (à l'exception de l’Église autonome de Finlande) parce qu'elle est partout fixée à partir du calendrier julien quel que soit le calendrier liturgique suivi.

    Dans le calendrier grégorien, cela signifie qu'elle est fêtée entre le 4 avril et le 8 mai au plus tard. Dans certains pays de tradition orthodoxe, les cloches rendues silencieuses sont remplacées par la simandre.

    La simandre est une planche de bois, de tilleul ou de hêtre (bois sacrés) en Grèce et en Roumanie, suspendue ou mobile, parfois en fer, que l'on frappe d'un maillet de bois et qui sert à réveiller les moines orthodoxes le matin, à les appeler à la prière, aux offices, aux repas.

    À l'annonce de la Résurrection, les fidèles reprennent en chœur les paroles suivantes : « Christ est ressuscité des morts. Par sa mort, il a vaincu la mort. Et aux morts il a donné la vie ». La « lumière sainte » se propage dans l'assemblée des fidèles.

    Dans la plupart des pays de tradition des églises orthodoxes ou orientales : « Christ est ressuscité ! », et on répond « Il est vraiment ressuscité ! ».

    Et que font les églises évangéliques ?

    La fête de Pâques est la célébration la plus importante pour les chrétiens évangéliques. Elle est un rappel de la grâce de Dieu et de la puissance du salut en Jésus. Lors de la réunion du dimanche, le message est souvent lié à la résurrection et à l'impact de cet évènement dans la vie de ceux qui ont accepté Jésus, qui ont vécu la nouvelle naissance.

    Fêtes et traditions populaires

    De nombreuses coutumes datant de la plus haute antiquité destinées à accueillir le retour du printemps se rattachèrent à la fête de Pâques. L’œuf est le symbole de la germination qui se produit au début du printemps. De même le lièvre est un symbole antique qui a toujours représenté la fécondité. En France et surtout au Québec, certains mythes populaires parlent de la cueillette de l'Eau de Pâques.

    Dans l'Église catholique québécoise, la cueillette de l'Eau de Pâques n'est pas un mythe, puisque lorsque la vigile pascale ou la messe du matin de Pâques termine, il est réellement possible de remplir un petit pot avec un peu de l'eau qui vient d'être bénie pendant la célébration pour en rapporter chez soi. Le mythe à proprement parler voulait qu'on recueille l'eau de pluie tombée au matin de Pâques. On disait de cette eau ainsi recueillie qu'elle permettait de guérir des maladies.

    En Allemagne, en Suisse, en Autriche, en France dans la région d'Alsace et le département de la Moselle ainsi qu'en Martinique, Guyane, Guadeloupe et à la Réunion, le lundi de Pâques s'accompagne d'un autre jour férié : le « Karfreitag », soit le Vendredi saint. Pâques ressemble à Noël et il n'est pas rare que les gens s'offrent des cadeaux entre eux à cette occasion.

     * Le sens de la fête de Pâques

    En Alsace, le traditionnel « Osterlammele » en biscuit

    En Allemagne et en France, le repas de Pâques est souvent l'occasion de partager un gigot d'agneau rôti accompagné de flageolets. En Alsace et dans certaines régions d'Allemagne, on confectionne un biscuit en forme d’agneau appelé Osterlammele ou Lamala.

    Cette tradition alsacienne catholique du Lammele est attestée par le théologien catholique Thomas Murner en 1519 : le fiancé offrait un agneau pascal à sa promise. On l’offrait aussi aux enfants au retour de la messe du jour de Pâques. Après le temps du Carême, ce biscuit riche en œufs permettait d’écouler le stock d’œufs accumulé avant Pâques et dont la consommation était déconseillée, en attente de Pâques. L’agneau était décoré d'un étendard aux couleurs du Vatican (jaune et blanc) ou de l’Alsace (rouge et blanc). Cette tradition, comme la plupart, a perdu son caractère confessionnel et s'est sécularisée.

    Les desserts traditionnels de Pâques

    Selon les régions, les traditions populaires liées à la célébration de Pâques varient. Ces différences sont notamment notables autour des desserts que l'on peut retrouver.

    Dans la ville de Crest, dans la Drome, on prépare la couve crestoise, sorte de gâteau sec, aussi appelé le Suisse, dans la région lorsqu'il prend la forme d'un pantin. Ce sablé date du début du 18ème siècle et est d'origine provençale. Il s'agit d'une galette assez épaisse qui tire son nom de sa forme : un nid de poule avec ses œufs. Elle est généralement parfumée aux zestes d'agrumes.

    En Italie, on déguste le Campanare della Nonna mais surtout on le partage en l'offrant à ceux que l'on aime. Il s'agit d'un biscuit classique généralement en forme de cloche, de panier ou de poisson, surmonté d'un œuf de poule.

    En Russie, il y a 2 desserts : le koulitch et le paskha.

    Les Œufs de Pâques

    Dans les pays chrétiens, l’œuf de Pâques est le cadeau le plus distribué le jour de Pâques ; les œufs sont apportés par les cloches de Pâques. Depuis le Jeudi saint, les cloches des églises catholiques sont silencieuses, en signe de deuil. La tradition populaire pour les enfants dit qu'elles sont parties pour Rome, et elles reviennent le jour de Pâques en ramenant des œufs qu'elles sèment à leur passage.

     * Le sens de la fête de Pâques

    La tradition pascale en Slovaquie

    Comme pour Noël, les Alsaciens et les Allemands décorent leur maison à l’approche de Pâques. Les œufs de Pâques sont apportés par le lapin de Pâques (Osterhase).

    Chocolats et décorations diverses, souvent en forme de lapin, ornent ainsi les boutiques et les appartements. On y fait aussi des bouquets de Pâques sur lesquels on accroche divers sujets et des œufs peints.

    Les arbres dans les jardins ont droit également à une parure multicolore avec l’arrivée du printemps ; les œufs et lapins poussent partout. Les Allemands, les Alsaciens et les Américains décorent des œufs cuits durs avec de la peinture ou des feutres.

    Les Américains espèrent que l’Easter Bunny leur apportera des lapins en chocolat et des sucreries dans un panier tressé.

    En Pologne, un panier garni est préparé le vendredi, conservé sans être mangé le samedi, et béni le jour-même par le prêtre.

     * Le sens de la fête de Pâques

    Colombe de Pâques, une tradition italienne

    Dans les pays à majorité chrétienne orthodoxe, il y a beaucoup de coutumes qui plaisent particulièrement aux enfants. Des œufs sont peints pour cette journée, essentiellement en rouge, mais on utilise aussi d'autres couleurs.

    Il existe plusieurs traditions populaires et religieuses liées à Pâques : on s'échange ces œufs colorés, pendant toutes les fêtes de Pâques et la semaine qui suit ; le premier œuf peint est considéré comme étant le gardien de la maison et il est donc conservé ; la Pâque orthodoxe véhicule aussi une autre tradition, très populaire qui a été perdue dans les sociétés de rite catholique (sauf en Pologne et en Croatie).

    Une fois les œufs coloriés ou peints, on peut choisir un œuf et le décréter comme son œuf porte-bonheur. Cet œuf servira à toquer l'œuf d'une autre personne. Si jamais, lorsque vous toquez l'œuf de votre adversaire et que vous brisez celui-ci, vous remportez son œuf ; si c'est votre œuf qui succombe, alors vous perdez votre œuf au profit du vainqueur et il ne vous reste alors plus qu'à choisir un nouvel œuf.

    En Grèce, en Russie et en Roumanie il est d'usage de ramener chez soi la « lumière sainte », le Jeudi saint après la lecture des douze évangiles, et de faire un signe de croix au-dessus de sa porte avec la flamme. Conserver la lumière sainte quarante jours, sans qu'elle ne s'éteigne, porterait bonheur, selon la tradition.

    Tous les peuples orthodoxes, respectent à Pâques la coutume suivante. Pendant toute la semaine les chrétiens orthodoxes se saluent par l’exclamation « Christ est ressuscité ! » (Христос васкрсе, en serbe cyrillique) à laquelle on répond « Il est vraiment ressuscité ! » (Ваистину васкрсе, en cyrillique).

    En Hongrie, en Roumanie, en République tchèque et en Slovaquie, les jeunes filles colorent les œufs durs. Elles utilisent également de la cire qu'elles mettent autour de l'œuf. Une fois l'œuf coloré, la cire enlevée crée des motifs. Les garçons tressent avec des roseaux et des rubans colorés des fouets.

    Dans certaines régions rurales, le matin du lundi de Pâques, les garçons « s'habillent » et font le tour de leur voisinage pour « fouetter » et arroser les jeunes filles en leur souhaitant des vœux. Les filles leur offrent des bonbons si ce sont des enfants, à manger et à boire, ou à défaut un verre d'alcool, si ce sont des adultes. Les garçons repartent avec des œufs décorés, des chocolats, etc. La tournée se termine à midi. Cette ancienne tradition est encore célébrée avec plaisir pour les garçons, moins pour les filles qui doivent accepter ce châtiment affectueux avec le sourire.

     * Le sens de la fête de Pâques

    Œufs de Pâques ukrainiens

    L'Église ayant instauré au 4ème siècle l'interdiction de manger des œufs pendant le Carême et les poules continuant à pondre, les œufs pondus depuis le début du Carême – n'ayant pas été mangés – étaient alors décorés et offerts. De nos jours, le jeûne n'est plus prescrit aussi strictement mais la tradition d'offrir des œufs, y compris en chocolat, est restée.

    L’œuf de Pâques est un œuf décoré que l’on offre le matin du dimanche de Pâques. Il est souvent comestible et fait de chocolat ou de sucre.

    Synthèse de recherches mises en page par le Frère André B.

    Bibliographie

    Odo Casel

    La fête de Pâques dans l'Église des Pères

    Editions du Cerf, Paris, 1963

     

    Jean Chelini

    Le calendrier chrétien : cadre de notre identité culturelle

    Editions Picard, Paris, 2007

     

    Henriette Danet

    Dieu dans le récit pascal

    à partir du Triduum mortis de Hans Urs von Balthasar

    Institut catholique de Paris, Joseph Doré, 1985 (3 vol.)

     

    Arnaud Join-Lambert

    Quel sens pour les fêtes chrétiennes ?

    in : Études no 4123 (mars 2010) p. 355-364.

    Robert Le Gall, « Année liturgique et vie spirituelle »,

    in : La Maison Dieu n° 195 (1993) p. 197 - 210

     

    Thomas J. Talley

    Les origines de l’année liturgique

    Editions du Cerf, Paris,1990

     

    Guy Tilliette

    Mystère pascal et sainteté chrétienne

    Editions Téqui, 1996

     

    Le Mystère pascal

    Revue Communio, t. XXXV, 2010

    Balthasar, Jungel et le triduum mortis

     

    Sitographie

    http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-32680570.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A2ques

    https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A2ques

    http://www.croire.com/Definitions/Fetes-religieuses/Paques/Qu-est-ce-que-Paques 

    http://marseille.catholique.fr/Paques-le-sens-de-cette-fete


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  • Présentées dans un ordre logique par rapport à la vie de saint Jean-Baptiste, les quatre fêtes principales de Jean-Baptiste sont les suivantes :

    • le 23 septembre : sa conception
    • le 24 juin : sa nativité
    • le 29 août : sa décollation (ou décapitation)
    • le 7 janvier : lendemain du baptême du Christ

    Voici la raison pour laquelle nous publions ce jour le présent parchemin.

    Le Patriarche Daniel, de l'Église Orthodoxe roumaine, a expliqué pourquoi la fête de ce jour – ce 7 janvier – est nommée « Synaxe de saint Jean-Baptiste » :

    « Après la célébration du baptême du Seigneur, les Chrétiens se réunissent et se remémorent saint Jean-Baptiste, par qui le baptême de Jésus-Christ, notre Sauveur, a été célébré. Jésus-Christ, notre Sauveur, appelle saint Jean-Baptiste « le plus grand homme » né d'une femme. C'est pourquoi l’Église Orthodoxe roumaine a inclus plusieurs jours dans le calendrier pour célébrer et se rappeler saint Jean-Baptiste. Il y a 7 jours de mémoire. Les trois premiers d'entre eux sont de plus grande importance » :

    • la Synaxe de saint Jean-Baptiste, le 7 janvier ;
    • la Nativité de saint Jean-Baptiste, le 24 juin ; 
    • la Décollation de saint Jean-Baptiste, le 29 août ;
    • la Conception de saint Jean-Baptiste, le 23 septembre ;
    • les première et deuxième Découverte du chef de Jean le Précurseur, le 24 février ;
    • et la Troisième invention de saint Jean-Baptiste, le 25 mai. 

    Qu’entend-on par « la synaxe de saint Jean-Baptiste » ?

    Le 7 janvier, l'Église Orthodoxe célèbre la synaxe du vénérable et illustre Prophète, Précurseur et Baptiste du Seigneur Jean.

    « Synaxe » est le nom donné aux réunions des chrétiens primitifs, et à la sainte communion. Le mot « synaxe » vient du grec antique signifiant « assemblée », selon la même origine que le mot synagogue.

    Les premières communautés chrétiennes se ressemblaient pour les synaxes, assemblées où elles célébraient l'eucharistie.

    Le même nom a ensuite été conservé pour désigner la messe pour les Églises grecques. Puis une distinction a été faite entre les synaxes liturgiques (avec eucharistie) et les synaxes aliturgiques (sans eucharistie).

    En Occident, des assemblées non eucharistiques sont parfois aussi appelées « synaxes ». Pour l’Eglise catholique en France, la synaxe est l’assemblée des fidèles réunis pour la prière.

    Ainsi qu'Elle en a la coutume après certaines grandes Fêtes du Seigneur et de la Mère de Dieu, en ce second jour de la Fête de la Théophanie, l'Eglise Orthodoxe rend honneur à l'auxiliaire de ce Mystère, au Baptiste et Précurseur, qu'elle loue comme le plus grand des Prophètes, le plus noble des enfants des femmes, la voix du Verbe, le héraut de la Grâce, l'hirondelle annonciatrice du printemps spirituel, le flambeau et le phare de la Lumière divine, l'aurore spirituelle annonçant le Soleil de Justice, comme Ange terrestre et homme céleste qui se tient à la frontière du ciel et de la terre et unit l'Ancien et le Nouveau Testament.

    Envoyé par Dieu comme une voix dans le désert, pour annoncer et préparer la venue du Christ, Jean met un terme à sa mission en baptisant le Seigneur dans le Jourdain : « Telle est ma joie, et elle est complète, dit-il, Il convient que Lui croisse et que moi je diminue ... » (Jn. 3:30).

    Cependant, même après l'apparition de la Grâce et sa mort en Martyr, saint Jean le Baptiste continue d'être pour les Chrétiens, au sens spirituel, le Précurseur du Christ. Modèle de la tempérance, de la virginité, de la vie de pénitence et de purification des passions par l'ascèse et la prière, initiateur de la vie monastique et du séjour dans le désert, il ne cesse de nous préparer le chemin qui mène au Seigneur.

    C'est en suivant son message de repentir et de conversion que l'on peut dignement se préparer à recevoir le saint Baptême, et c'est en imitant, après l'illumination, son saint mode de vie au désert que l’on pourra garder la Grâce et la faire croître sans relâche jusqu'à ce que le Christ habite en nous dans toute la splendeur de Sa Résurrection.

    Comment l’Eglise Orthodoxe considère-t-elle saint Jean-Baptiste ?

    Au sein de l'Église Orthodoxe, il est coutumier, le jour suivant les grandes fêtes du Seigneur et de la Mère de Dieu, de se rappeler ces saints qui ont participé directement à l'événement sacré. Donc, le jour suivant la Théophanie du Seigneur, l'Eglise honore celui qui a participé directement dans le Baptême du Christ, en plaçant sa main sur la tête du Sauveur.

    Saint Jean, le Baptiste et Précurseur, que le Seigneur a appelé le plus grand des prophètes, conclut l'histoire de l'Ancien Testament et ouvre l'ère du Nouveau Testament. Le saint Prophète Jean rendit témoignage au Fils Unique-Engendré de Dieu, incarné dans la chair. Saint Jean a été jugé digne de le baptiser dans les eaux du Jourdain, et il était un témoin de la Théophanie de la Très Sainte Trinité le jour du baptême du Sauveur.

    Le saint Prophète Jean était lié à l'Éternel du côté de sa mère, le fils du Prêtre Zacharie et de la Juste Elizabeth. Saint Jean, est né six mois avant Jésus-Christ. L'Archange Gabriel a annoncé sa naissance dans le Temple à Jérusalem, révélant à Zacharie que son fils devait naître de lui.

    Par les prières offertes à l'avance, l'enfant a été rempli de l'Esprit Saint. Saint Jean se préparait dans le désert pour son excellent service par une vie stricte, par le jeûne, la prière et en sympathie pour le sort du peuple de Dieu.

    À l'âge de trente ans, il est venu prêcher la repentance. Il est apparu sur les rives du Jourdain, pour préparer le peuple par sa prédication à accepter le Sauveur du monde. Dans l'église hymnologie, saint Jean est appelé « étoile brillante du matin », dont le brillant éclipse l'éclat de toutes les autres étoiles, annonçant l'aube venue du jour de grâce, illuminé par la lumière du Soleil spirituel, notre Seigneur Jésus-Christ.

    Ayant baptisé l'Agneau de Dieu sans péché, saint Jean mourut quelques temps plus tard en martyr, décapité par l'épée sur ordre du roi Hérode à la demande de son Salomé fille.

    Saint Jean-Baptiste dans le Nouveau Testament

    Pour vous éviter de trop vastes recherches, voici l’inventaire des chapitres et versets des quatre Évangiles et des Actes des Apôtres dans lesquels il est fait allusion à saint Jean-Baptiste.

    Matthieu 3 - Jean-Baptiste et le baptême de Jésus. 

    Matthieu 4:12 - Ayant appris que Jean avait été livré, Jésus se retira en Galilée.

    Matthieu 9:14 - Question sur le jeûne.

    Matthieu 11 - Question de Jean et déclaration de Jésus.

    Matthieu 14, 1-12 - La mort de Jean-Baptiste.

    Matthieu 16, 13-14 - Arrivé dans la région de Césarée de Philippe, Jésus interrogeait ses disciples : « Au dire des hommes, qui est le Fils de l’homme ? ». Ils dirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Elie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes ».

    Matthieu 17, 13 - Dialogue sur Elie.

    Matthieu 21, 24-26 - Au sujet du baptême de Jean.

    Matthieu 21:32 – « En effet, Jean est venu à vous dans le chemin de la justice, et vous ne l’avez pas cru ; collecteurs d’impôts et prostituées, au contraire, l’ont cru. Et vous, voyant cela, vous ne vous êtes pas dans la suite davantage repentis pour le croire ».

     

    Marc 1 - Jean le Baptiste et le baptême de Jésus ; Jean fut livré.

    Marc 2,18 - Question sur le jeûne.

    Marc 6 - La mort de Jean-Baptiste.

    Marc 8:28 - Ils lui dirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Elie ; pour d’autres, l’un des prophètes ».

    Marc 11, 30-32 - Au sujet du baptême de Jean.

     

    Luc 1 - de l'annonce de la naissance de Jean-Baptiste à sa jeunesse avec le Psaume prophétique de Zacharie.

    Luc 3 - de la vocation prophétique de Jean le Baptiste à sa la fin du ministère.

    Luc 5, 33 - Question sur le jeûne.

    Luc 7, 18-35 - Jean le Baptiste s’interroge sur Jésus etc.

    Luc 9, 7-9 - Hérode dit avoir fait décapiter Jean.

    Luc 9, 19 - Ils répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Elie ; pour d’autres, tu es un prophète d’autrefois qui est ressuscité ».

    Luc 11, 1 - Il était un jour quelque part en prière. Quand il eut fini, un de ses disciples lui dit : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples ».

    Luc 16, 16 - « La Loi et les Prophètes vont jusqu’à Jean ; depuis lors, la bonne nouvelle du Royaume de Dieu est annoncée, et tout homme déploie sa force pour y entrer ».

     

    Luc 20, 4-6 - Au sujet du baptême de Jean.

     

    Jean 1 - Le témoignage de Jean-Baptiste sur Jésus.

    Jean 3 - le deuxième témoignage de Jean-Baptiste sur Jésus ;

    Jean 10, 41 - Beaucoup vinrent à lui et ils disaient : « Jean, certes, n’a opéré aucun signe, mais tout ce qu’il a dit de cet homme était vrai ».

     

    Actes 1:21-22 - « Il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a marché à notre tête, à commencer par le baptême de Jean jusqu’au jour où il nous a été enlevé : il faut donc que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection ».

    Actes 1,5 - Jean a bien donné le baptême d’eau, mais vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici quelques jours.

    Il est encore question de Jean-Baptiste dans Actes 11:16, 13:24, 18:25, 19:3-4.

     

    Le Patriarche Daniel, Primat de l'Église Orthodoxe roumaine, évoque pour nous quelques éléments de la vie de saint Jean-Baptiste.

    La vie dans le désert de Saint Jean-Baptiste

    Saint Jean-Baptiste semblerait être le saint le plus populaire. En effet, les Saintes Écritures lui donnent une place spéciale. Sa naissance et son activité ont été annoncées par les prophètes. Sa nativité était un don de Dieu parce que les parents de saint Jean-Baptiste, le prêtre Zacharie et sa femme Élisabeth, n'avaient pas d'enfant et en étaient très attristés. Ils ont beaucoup prié Dieu de leur donner un enfant. 

    Un jour, tandis que Zacharie célébrait au Temple de Jérusalem, un ange de Dieu lui a annoncé qu'il aurait un enfant qu'il devrait nommer « Jean ». Il a douté et a demandé un signe. C'est pourquoi, en guise de signe, il est resté muet jusqu'au jour où l'enfant est né !

    Quand l'enfant fut né et qu'ils voulurent tous lui donner un nom, le prêtre Zacharie demanda une tablette sur laquelle il écrivit le nom « Jean ». Ainsi, saint Jean-Baptiste est né d'une merveilleuse façon par cette œuvre de Dieu.

    Après que le nom de l'enfant eut été choisi, son père, le prêtre Zacharie, prophétisa qu'il serait un serviteur de Dieu et préparerait Son Chemin.

    Après la naissance de l'enfant suivit une période très dure. Hérode avait ordonné que tous les enfants de moins de deux ans soient tués. L'enfant du prêtre Zacharie et de sa femme Élisabeth était aussi désigné. À cause de cette persécution, Élisabeth prit l'enfant et se cacha dans les montagnes de Judée pour le sauver.

    Quelques temps plus tard, Élisabeth mourut et l'enfant resta seul. C'est ainsi que Jean passa toute sa jeunesse dans le désert, dans la prière et le jeûne, n'ayant qu'une nourriture des plus simples. Ainsi, Jean-Baptiste s’est formé à l'école du désert, de la prière et du jeûne. Il portait des vêtements de poil de chameau avec une ceinture en cuir autour de la taille et a passé sa vie essentiellement dans la prière et le jeûne. 

    A l'âge de 30 ans, Dieu l'a envoyé pour prêcher le repentir dans le désert de la Jordanie. Il a appelé tous les gens à se repentir. Ils sont venus de partout, de Judée et de Jérusalem. Beaucoup d'entre eux écoutaient ses sermons et ils ont accepté le baptême du repentir.

    Ce texte a été traduit de l'anglais au français par « Spiritualité Orthodoxe ».

    Informations recherchées et mises en page par le Frère André B.

    Références (sitographie) :

    http://www.spiritualite-orthodoxe.net

    http://www.spiritualite-orthodoxe.net/saint_jean_baptiste.html

    http://calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsjanvier/janv07.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Synaxe


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  • La fête de l’Épiphanie

    L'Épiphanie se fête le 6 janvier : c'est la présentation de Jésus aux rois mages. On l'appelle aussi le « Jour des Rois ».

    Qu'est-ce que l'Épiphanie ?

    Les profanes associent bien souvent l’Épiphanie à la tradition de la galette des rois.

     * L'Epiphanie

    Mais pour le chrétien et pour nous, Chevalier de l’Ordre du Temple de Jérusalem, l'Épiphanie désigne une fête chrétienne qui célèbre le Messie venu et incarné dans le monde et recevant la visite et l'hommage de trois mages. Elle a lieu le 6 janvier.

    L'Épiphanie a lieu 12 jours après Noël. Ces 12 jours représentent aussi le décalage entre le calendrier lunaire et le calendrier solaire. Une année fait 12 mois lunaires (à l'origine le mois représentait la période entre deux nouvelles lunes, soit 29,5 jours). Cela fait un total de 354 jours. Il faut ajouter presque 12 jours (comme les 12 mois de l'année) pour atteindre l'année solaire.

    6 jours après Noël et 6 jours avant l'Épiphanie, se déroule le passage à la nouvelle année. Autrefois, on fêtait le jour de l'an, la circoncision de Jésus. Comme tout enfant juif, elle se déroulait 7 jours après la naissance.

    Dans les pays où l'Épiphanie n'est pas un jour férié, elle peut se fêter le deuxième dimanche après Noël, c'est-à-dire le premier dimanche qui suit le 1er janvier.

    La fête s'appelle aussi « Théophanie », qui signifie également la « manifestation de Dieu ».

    Diverses coutumes sont observées à cette occasion. En France, depuis le Moyen Âge, une galette dite « des Rois », gâteau contenant une fève, est partagée ce jour-là ; celui qui trouve la fève dans sa part de galette est surnommé « roi ».

     * L'Epiphanie

    Étymologie

    « Épiphanie » est un mot d'origine grecque qui signifie « manifestation » ou « apparition », du verbe phaínō, « se manifester, apparaître, être évident ».

    L'utilisation du terme est antérieure au christianisme. Les « Épiphanes » sont, dans la culture grecque, les divinités qui sont apparues aux hommes, comme Zeus, Athéna, Hermès, Héra, Poséidon, Déméter, etc.

    Historique

    À l'origine, une fête de la Lumière

    À l'origine, l'Épiphanie, fait partie du cycle de Noël et tire son fond et son sens des célébrations païennes de la Lumière. En effet, Noël, avant d'être un jour, est d'abord un cycle qui atteint son apogée au jour marquant le solstice d'hiver, le 22 décembre. Cette nuit du solstice — la plus longue de l'année — annonce le rallongement des jours et — par extension — la renaissance de la Lumière censée être à l'origine de toutes choses. Puis la célébration se prolonge après le 25 décembre durant un nombre de jours hautement symbolique : 12 jours et 12 nuits.

    Le nombre 12 représentant entre autres la Totalité (12 mois, 12 heures, 12 dieux olympiens, 12 tribus d'Israël, 12 apôtres, etc.)

    Le cycle prend fin le 6 janvier. C'est à ce moment que les jours commencent à s'allonger de façon sensible, que la promesse de la nuit solsticiale est tenue, et c'est cette date que choisit le Père de l'Église Épiphane de Salamine comme date de naissance de Jésus, afin de réfuter une date concurrente proposée par la secte gnostique des Alogoi. On célèbre alors l'Épiphanie, la manifestation de la Lumière. Par sa forme ronde et sa couleur dorée, la galette symbolise le soleil. Il est à noter également que c'est ce jour qu'avait lieu sous la Rome antique la fête des 12 Dieux épiphanes (autrement dit les 12 Olympiens).

    La fête romaine des Saturnales

    La date de l'Épiphanie correspond aussi à l'origine à une fête païenne : sous l'Antiquité, les Romains fêtaient les Saturnales qui duraient sept jours pendant lesquels la hiérarchie sociale et la logique des choses pouvaient être critiquées sinon brocardées et parodiées. À cette occasion, par exemple, les soldats tiraient au sort, grâce à une fève, un condamné à mort qui devenait « roi » le temps des réjouissances. Une fois les Saturnales achevées, la sentence était exécutée.

    Une fête chrétienne

    Jusqu'à la fin du 4ème siècle, l'Épiphanie fut la grande et unique fête chrétienne « de la manifestation du Christ dans le monde » (manifestation exprimée d'abord, par la venue des mages puis ensuite par différents épisodes : la Nativité, la voix du Père et la présence d'une colombe lors du baptême sur le Jourdain, le miracle de Cana, etc.).

    Des pères de l'Église comme Jean Chrysostome ont fixé des traditions pour commémorer le même jour trois événements lors de la fête de la théophanie : l'adoration des mages, le baptême dans le Jourdain situé trente ans plus tard et les noces de Cana trente-et-un ans plus tard. Dès le Moyen Âge, la liturgie chrétienne a rassemblé ces trois événements mais la piété et l'art chrétiens ont privilégié l'adoration des mages.

    Quel est le sens chrétien de l'Épiphanie ?

    Depuis l'introduction d'une fête de la Nativité (Noël) le 25 décembre, la liturgie actuelle de l'Épiphanie met l'accent sur des sens spécifiques selon les confessions et les cultures.

    Depuis le 19ème siècle on l'appelle aussi le « jour des Rois » en référence directe à la venue et à l'adoration des mages.

     * L'Epiphanie

    L'Épiphanie chrétienne célèbre, ainsi que le rapportent l'Évangile et la tradition, la manifestation publique du fils de Dieu incarné, Jésus, au monde, non pas comme dans la mythologie grecque à partir d'une révélation extérieure à l'humanité et faite sous les apparences de l'humanité, mais sous la forme d'un enfant engendré, en un temps historique donné, au sein du peuple juif (dans la lignée de David).

    Le Messie, qui, après avoir rencontré les petits et les proches (les bergers), prend place et rencontre le monde dans toute sa diversité, telle qu'elle est symbolisée par des mages, que l'on dit être rois ou savants, de toutes origines (l'un est noir) et venus de pays lointains (situés à l'est de l'Orient). Ainsi est réaffirmée la dimension universelle du message évangélique.

    Dans l'Église latine

    Cette fête célèbre la visite et l'adoration de l'enfant Jésus par les « mages », relatée dans l'Évangile selon Matthieu. Bien que la Bible ne donne pas leur nombre et ne parle que de « savants venus d'Orient », la tradition a fait qu'ils sont habituellement appelés « les trois Rois mages » et sont nommés respectivement : Gaspard, Melchior et Balthazar, noms dont les initiales reprennent celles de la bénédiction : « Christus Mansionem Benedicat », « que le Christ bénisse la demeure ».

    Elle est la quatrième des cinq grandes fêtes cardinales de l'année liturgique catholique.

    Dans les Églises byzantines

    La fête commémore le baptême du Christ dans le Jourdain, la descente du Fils de Dieu au milieu de sa création, la stupeur de cette création qui reconnaît son Créateur (le Jourdain retourne en arrière) et la manifestation de la divine Trinité (la voix du Père et la colombe rendent témoignage au Fils).

    Dans l'église orthodoxe, on célèbre ce jour-là le baptême de Jésus dans le Jourdain. Cet évènement s'est déroulé une trentaine d'années plus tard. Ce n'est pas une fève que l'on tire, mais une croix que l'on repêche dans l'eau. Le prêtre lance une croix et c'est au premier baigneur qui la retrouve...

    Dans certains pays de tradition byzantine, en particulier en Grèce, en Bulgarie, en Roumanie, en Serbie, en Ukraine et en Russie, une croix est lancée par l'évêque dans un fleuve ou dans la mer et les jeunes gens rivalisent, en cette saison froide, pour plonger et la rapporter. La fête s'y appelle généralement Théophanie et elle est préparée par un jeûne strict le 5 janvier.

    À Jérusalem, au mont Athos, en Russie, en Serbie et en Géorgie, la fête est célébrée le 6 janvier selon le calendrier julien qui coïncide actuellement avec le 19 janvier du calendrier grégorien.

    Dans l'Église arménienne

    Dans l'Église arménienne, la fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais, selon l'usage chrétien ancien, le 6 janvier.

    Cela correspond aussi aux anciennes traditions des premières églises chrétiennes (antérieures à la conversion de l’Empire romain) et même aux traditions familiales de l’époque, selon lesquelles un enfant ne devient le fils de son père que le jour de sa présentation à lui et la reconnaissance du fils par son père, et ce jour-là, on rend aussi grâce à la mère pour cet enfant reconnu par son père et qui se soumet à sa volonté.

    Le baptême de Jésus dans le Jourdain correspond donc à cette présentation du Fils au Père, c’est aussi l’acte de la soumission de Jésus à la volonté divine et c’est aussi la date où le Père se révèle à lui. La nativité fêtée prend alors une signification plus théologique que dans l’Église catholique romaine, puisque c’est aussi traditionnellement la date par laquelle il reçoit du père la révélation de sa mission prophétique : ce qui est fêté est plus la naissance du « Christ sauveur » et la manifestation de Dieu (théophanie), que celle de l’enfant Jésus, même si cette célébration est directement liée à sa naissance.

    L'Épiphanie dans la tradition populaire

    La tradition veut que l'Épiphanie soit l'occasion de « tirer les rois » : une figurine est cachée dans une pâtisserie et la personne qui obtient cette fève devient le roi de la journée.

    Cette pratique trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique. Pendant ces fêtes païennes célébrées début janvier, les rôles étaient inversés entre les maîtres et les esclaves qui devenaient les « rois d'un jour »

    Ce n'est que vers 1875 que les figurines en porcelaine remplacent les fèves. Les Romains pratiquent déjà l'usage d'une fève dissimulée dans un gâteau pour désigner le roi. Existait également chez les Romains, la tradition selon laquelle le plus jeune enfant de la famille se glisse sous la table et désigne la part revenant à chaque convive.

    En France, depuis le 14ème siècle, on mange la galette des Rois à l'occasion de cette fête. La tradition veut que l'on partage la galette en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière, appelée « part du bon Dieu », « part de la Vierge » ou « part du Pauvre », est destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis.

    De nos jours, la traditionnelle fève est accompagnée ou remplacée par un petit sujet caché à l'intérieur de la pâte de la galette des Rois. La personne ayant dans sa part la fève est symboliquement couronnée roi ou reine et doit offrir la prochaine galette ; quant à celui qui a le sujet, il doit offrir la boisson (mousseux, muscat, ou champagne selon la bourse...).

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89piphanie

    http://www.lexilogos.com/epiphanie.htm


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  • A Noël, nous fêtons un événement qui a eu lieu il y a un peu plus de deux mille ans.

    Dieu a fait un cadeau à l’humanité : une naissance. Une naissance pas comme les autres. La crèche, que beaucoup construisent dans l’intimité familiale, en est l’illustration.

    Au cœur de la fête de Noël, un enfant. Il ne naît pas dans le confort, mais dans une étable. Ses parents ne trouvent pas de place ailleurs. Il naît à l’écart et dans le dénuement. Quelques années plus tard, il va se révéler un être exceptionnel. Des milliards d’individus à travers le monde s’en disent aujourd’hui les disciples : Jésus.

    A la suite de Jean-le-Baptiste, nous, Chevaliers de l’Ordre du Temple de Jérusalem, soyons, nous aussi, des témoins de la lumière, toujours soucieux de préparer les chemins du Seigneur et de dire son amour. C’est cela qu’il attend de chacun de nous. Mais pour remplir cette mission, nous venons puiser à la source de l’amour qui est en lui. Nous nous nourrissons de la parole du Seigneur et de son Eucharistie.

    Deux jours plus tard que la Noël, le 27 décembre, lors de la Saint-Jean l'Evangéliste, nous nous tournons vers toi Seigneur : « Que ta lumière rayonne à travers nous et attire les hommes à toi. Que ton amour passe vers eux à travers nous, à travers nos paroles et notre vie de tous les jours ». Amen.

    Pour nous, Chevaliers Templiers, quel sens donnons-nous à la fête de Noël ?

    Le sens de la fête de Noël

    Noël est un mot qui vient du latin natalis, qui signifie « naissance » ou « nativité ».

    Pour les chrétiens, la fête de Noël célèbre la naissance de Jésus, Fils de Dieu, le Sauveur attendu, annoncé par les prophètes.

    Lien vers « La naissance de Jésus »

    Cette naissance, c'est la joie de Dieu et la joie de tous les hommes, nous disent les Évangiles, car « un sauveur nous est né ». En quoi est-ce une immense délivrance, un grand espoir pour toute l'humanité ?

    Jésus veut dire en hébreu « Dieu sauve ». Ce nom même révèle son identité et sa mission, sauver les hommes et les conduire vers le Père.

    La naissance de Jésus est le cœur de ce qu’on appelle le « mystère de l’Incarnation » : « Au temps établi par Dieu, le Fils unique du Père, la Parole éternelle, s’est incarné : sans perdre la nature divine, Il a assumé la nature humaine »

    Le Credo – également appelé « Je crois en Dieu » – récité au cours de chaque messe dominicale, résume ainsi cet événement: « Pour nous les hommes et pour notre salut, Il descendit du ciel. Par l’Esprit-Saint, Il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme ».

    Noël est, pour tous les chrétiens, une fête importante qui célèbre la naissance de Jésus, à Bethléem, il y a plus de 2000 ans. Cependant, la véritable date de naissance du Christ est inconnue, et ce n'est qu'en 506, soit cinq siècles après sa naissance, qu'elle a été fixée officiellement au 25 décembre.

    La tradition de décorer un sapin est née en Egypte. L'arbre était en réalité une petite pyramide de bois garnie de bâtonnets auxquels on mettait le feu. Si le feu atteignait la pyramide, l'année serait heureuse et fructueuse.

    Un voyageur, de retour du pays des pharaons, rapporta cette idée en Europe. Des populations germaniques, scandinaves et russes l'adoptèrent pour célébrer le solstice d'hiver, le retour du soleil et de la chaleur dont l'Egypte était le symbole.

    La crèche nous vient de Greccio en Italie. En effet, en 1223, saint François d'Assise eut l'idée de reconstituer les mauvaises conditions dans lesquelles Jésus était né.

    Le 25 décembre, les gens vinrent des villages voisins avec bougies et flambeaux afin d'assister à la messe de Noël. Tous furent émerveillés devant la crèche et depuis cette époque, elle est reconstituée chaque année au pied du « sapin – pyramide ».

    Le sabot de Noël, sabot qui fait encore et toujours rêver les plus petits de 5 à 75 ans, nous vient de l'époque médiévale. La nuit de Noël, les pauvres gens mettaient leurs sabots devant leur porte. Pendant la nuit, les riches généreux partageaient leurs biens et déposaient des cadeaux, denrées, vêtements, quelques sous… Noël devenait ainsi une fête de partage.

    La coutume de la bûche de Noël est commune a beaucoup de pays européens. Cette bûche tirée d'un arbre fruitier (qui symbolise l'abondance) et d'un chêne (qui représente la robustesse). Elle devait se consumer toute la nuit, voire 12 jours, mais c'est une autre histoire. Les cendres étaient conservées précieusement à cause des vertus protectrices qu'on leur prêtait.

    Noël : une démarche de Dieu vers l'homme

    Pour comprendre Noël, il faut savoir que ce moment de joie a été précédé d’une grande souffrance : une souffrance de la part de Dieu. En effet, la Bible nous dit qu'aux premiers temps de l'humanité, les hommes vivaient en harmonie, dans la paix et dans l'amour, entre eux et avec Dieu. Et il était prévu que cela dure dans le temps.

    Mais un jour est arrivée la pire des catastrophes qui pouvait arriver. Les hommes ont décidé de tourner le dos à Dieu, de se priver de sa présence, de se donner l'illusion qu'ils pouvaient se passer de Lui. Ils venaient de choisir de succomber au mal. La mort, le deuil, la souffrance, la haine allaient s'emparer du cœur des hommes et régner sur la terre.

    A cet instant, une profonde déchirure a eu lieu dans le cœur plein d'amour de Dieu. Le Père a perdu ses enfants. Ce que Dieu avait créé « très bon » est devenu capable de faire le mal : c'est ce que veut dire le terme « pécheur », qu'emploie la Bible.

    Mais Dieu aime les hommes, profondément, infiniment. Il ne veut pas de cette séparation qui cause notre ruine, entraîne notre mort et nous condamne à une éternité d'effroi. Lui qui est Vie, Paix, Amour, veut nous permettre de retrouver ce à quoi nous aspirons au fond de nous-mêmes sans même y croire : la vraie Vie.

    Cette souffrance de Dieu l'a motivé à venir à notre rencontre. Son plan, annoncé par ses prophètes, a été d'envoyer sur terre un sauveur, afin de résoudre le problème du mal (= le péché). Jésus est cet envoyé, ce Messie-Dieu, qui, sous la forme d'un simple homme, d'un bébé, s'est abaissé lui-même, s'est rendu vulnérable : « lui qui est de condition divine... s'est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes ». En Jésus, il s'est mis à notre portée, pour qu'on le voie, qu'on le suive, qu'on soit sauvés enfin de notre mort par ce qu'il allait faire pour nous. « Celui qui m'a vu a vu le Père » dit Jésus.

    Pour nous retrouver, Jésus a choisi de se salir du péché de l’humanité : il est devenu péché à notre place. Jésus s'est offert aux moqueries, à la trahison, à la torture, à la mort enfin. Et par sa mort, il a vaincu le péché, ce mal qui nous ronge. Il nous offre ainsi une seconde chance : la possibilité de retrouver une relation vivante et personnelle avec Dieu, pardonnés de nos péchés. C'est cela le sens de Noël : c'est la fête des humbles car Dieu s'est fait humble parmi nous. C'est la fête du Sauveur du Monde venu comme un enfant, alors qu'on attendait Dieu dans le tonnerre et les éclairs, la suprématie et le jugement. C'est la fête de la joie car le mal est vaincu !

    Mais nous avons notre part à jouer pour que cela devienne réel, concret et efficace dans notre vie :

    Noël : une démarche de l'homme vers Dieu

    Dans la parabole du fils perdu, un fils rebelle revient vers son Père, après lui avoir tourné le dos et avoir vécu une vie de débauché. Le Père, bien qu'étant l'offensé, accueille son fils les bras ouverts, parce qu'il l'aime plus que tout. Dans cette histoire, nous voyons la démarche indispensable que l’homme doit accomplir pour que Noël revête sa pleine signification. S’il n’y a pas de retrouvailles, si le Père ne retrouve pas son fils, il n’y a pas de Noël. Ce n’est qu’une fête traditionnelle, commerciale, où l’on parle davantage du « père Noël » que de Jésus, de cadeaux et de jouets que du don de Dieu.

    Il est nécessaire qu’à l’exemple du fils perdu, nous allions vers Dieu. Pour cela, il faut se laisser éclairer et prendre conscience de la situation. Le fils perdu prend conscience de son état : il est sale, en haillons, sans argent, assis au milieu des porcs. L'homme, éclairé par la lumière de l'amour de Dieu, doit prendre conscience de son état de pécheur et l’accepter (car le mal est en lui).

    « Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi » : le fils demande pardon à son père. C’est ce qu'on appelle la repentance. « Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité » nous dit la Bible. Reconnaissant notre état de pécheur, il faut accueillir le pardon de Dieu et laisser Jésus balayer, purifier notre maison intérieure, c'est-à-dire notre cœur. C’est l’étape de la coupure nette avec le péché, avec nos mauvaises habitudes. En acceptant d’aller vers Jésus, on s’engage à vivre une vie nouvelle.

    Quelle joie du Père qui retrouve son fils : la fête commence. Là, à ce moment-là, c'est Noël. Alors, avez-vous envie d'expérimenter la joie de Noël, de retrouver ou de découvrir votre Dieu qui vous aime et qui vous ouvre les bras ? 

    Le Fils de Dieu s’est fait homme !

    Comme le racontent les Évangélistes Luc et Mathieu, Marie « mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire ». Dans les environs, se trouvaient des bergers. L’Ange du Seigneur s’approcha et leur dit : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ».

    « Rien de merveilleux, rien d’extraordinaire, rien d’éclatant n’est donné comme signe aux bergers. Ils verront seulement un enfant entouré de langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels ; un enfant qui est né dans une étable et qui, de ce fait, est couché non pas dans un berceau, mais dans une mangeoire. Le signe de Dieu est l’enfant, avec son besoin d’aide et sa pauvreté » (Pape Benoît XVI).

    Cette simplicité est frappante en effet : le fils de Dieu n’est pas venu avec puissance ni grandeur visible. Il ne s’est pas imposé. Ainsi, en l’absence de place dans la salle commune, Il s’est contenté d’une mangeoire, habituellement réservée aux animaux. Dans l’étonnant déroulement de cet événement inouï – le Fils de Dieu s’est fait homme ! – les Pères de l’Eglise ont vu bien des signes : d’abord parce que l’enfant de Bethléem est né pauvre parmi les pauvres qu’étaient les bergers.

    Egalement parce qu’enfant, il est faible et sans défense. Jésus vient ainsi parmi les hommes en partageant en tout leur condition humaine, à l’exception du péché. Il dira d’ailleurs plus tard : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! ».

    Il ne parlait pas, alors, des circonstances de sa naissance. Mais il exprimait ce que nous constatons lors de sa naissance : Il s’identifie à chacun de nous. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».

    Par ailleurs, la venue des mages manifeste que le Fils de Dieu est venu pour les hommes de tous les pays et de tous les temps. Et en effet, à la fin de sa vie terrestre, Jésus enverra ses apôtres en mission en leur disant : « Allez dans le monde entier, proclamez l’Évangile à toute la création ».

    La mangeoire, enfin, symbolise l’autel. Pour vivre, l’homme a besoin de nourriture. Mais, comme Jésus le dira souvent au cours de sa vie publique, l’homme n’a pas seulement besoin de pain, il a aussi besoin de nourriture pour son âme, d’un sens à donner à sa vie.

    C’est pourquoi les Pères de l’Eglise considèrent que la mangeoire est le symbole de l’autel, sur lequel est déposé le Pain, qui est le Christ lui-même : la vraie nourriture pour le cœur. De même, dans l’hostie consacrée au cours de la messe, il a l’humble apparence d’un morceau de pain.

    A Noël, Dieu se donne aux hommes

    Dieu se donne aux hommes, à Noël, en la personne de Jésus-Christ, comme au cours de chaque messe célébrée quelque part dans le monde.

    C’est pourquoi Noël est la fête des dons, pour imiter Dieu qui s’est donné Lui-même aux hommes.

    Malgré les temps difficiles que nous traversons, la célébration de Noël nous rappelle que Dieu ne cesse de répandre dans le cœur des hommes des sentiments de paix, d’amour et de confiance.

    Le message de Noël résiste aux violences et aux effondrements. La naissance de Jésus est le signe de la vie qui ne cesse de se renouveler telle une source permanente d’espérance pour le monde.

    Bien qu’on ignore le jour et l’heure précis de la naissance de Jésus-Christ, Noël est célébré depuis des siècles dans la nuit du 24 au 25 décembre. Les chrétiens donnant à cet événement le sens de ce qui est pour eux la venue de la vraie lumière – celle du Christ – le choix de cette date est à mettre en lien avec le solstice d’hiver, moment où le jour prend peu à peu le pas sur l’obscurité. L’heure de minuit est tout aussi symbolique : elle marque l’arrivée d’un jour nouveau.

    La « messe de minuit », celle du 24 décembre au soir, rassemble traditionnellement plus de fidèles que celle du 25 au matin. Aujourd’hui, elle est souvent célébrée plus tôt dans la soirée, notamment pour permettre aux enfants d’y participer.

    Le sens spirituel de Noël

    Pour les chrétiens, Noël permet de revivre symboliquement la naissance de Jésus. Mais que signifie cette fête pour ceux qui ne sont pas croyants ou ont des convictions religieuses différentes ?

    Une signification universelle

    La fête de Noël constitue en premier lieu une célébration de la vie et de l'innocence. L'histoire de cet enfant né de façon humble, dans une étable, a un sens pour tout le monde. Lorsque l'on se réunit en famille pour fêter Noël, en accordant une place particulière aux enfants et en ouvrant sa maison à autrui, cela participe à l'esprit de Noël, que l'on soit croyant ou non.

    La place du pauvre

    C'est dans cet esprit que perdure dans bien des familles la tradition de préparer une place et un couvert supplémentaire à la table du réveillon. Cette place, que l'on appelle la « place du pauvre », est prévue pour la personne, connue ou inconnue, qui viendrait sonner à la porte à l'improviste et que l'on accueillerait chaleureusement.

    Le sens de la fête de Noël pour les chrétiens

    Une fête apparue au 4ème siècle

    Pour les chrétiens, Noël est la fête la plus importante avec Pâques. Elle est apparue dans le calendrier chrétien au 4ème siècle à Rome. La date du 25 décembre fut choisie pour sa proximité avec le solstice d'hiver qui s'accompagnait depuis des temps immémoriaux de rites païens. En effet, une fois le solstice d'hiver passé, le jour croit jusqu'au solstice d'été. Ce phénomène naturel du jour qui l'emporte enfin sur la nuit a toujours fait l'objet de célébrations, mais il est évident qu'il s'accordait particulièrement bien avec la symbolique de la nativité.

    La fête de Noël prit rapidement l'importance qu'on lui connait aujourd'hui, en raison de son caractère magique et émouvant. Ainsi, au Moyen Âge apparurent les premières représentations théâtrales de la nativité, puis les crèches vivantes firent leur apparition dans les églises, et enfin les petites crèches de santons arrivèrent dans chaque foyer.

    Histoire de la naissance de Jésus

    Voici l'histoire de la naissance du Christ telle qu'elle nous est racontée dans l'Évangile selon Saint Luc. Alors que Marie était sur le point d'accoucher, un recensement obligatoire fut décrété par l'empereur romain Auguste. Or, pour se faire recenser, il fallait retourner dans sa ville natale. Joseph entreprit donc de se rendre à Bethléem dont il était originaire, accompagné de Marie. Cependant, alors qu'ils étaient arrivés à Bethléem et que l'accouchement se rapprochait, aucun hôtelier ne voulut les loger, toutes les places étant déjà prises. C'est finalement dans une étable que le couple trouva refuge. Marie y mit donc au monde son premier-né, Jésus, l'emmaillota et le coucha dans la crèche, c'est-à-dire dans la mangeoire.

    Le vrai sens de Noël

    On peut donner sans aimer, mais on ne peut aimer sans donner ! Pour tous – petits et grands – Noël, c'est la période des cadeaux ! Pour Dieu, Noël, c'est le cadeau sublime – la naissance de Jésus – qu'il offre à toute l'humanité. Et sa mort, c'est encore la preuve de son amour pour chacun d'entre nous (Ésaïe 9.6 ; Romains 5.8).

    L'abaissement du Fils de Dieu

    Quel contraste saisissant : « le Messie, le Seigneur » est annoncé (verset 11) et c'est « un nouveau-né dans ses langes et couché dans une mangeoire » que l'on trouve (verset 12) !

    Dieu est inattendu dans sa façon d'aimer : avec lui, pas de paquet cadeau, ni de joli ruban... Le Sauveur du monde, quitte la gloire céleste, pour revêtir la nature humaine, avec ses limites ! Le roi de l'univers « s'est dépouillé lui-même... a pris la condition du serviteur » (Philippiens 2.7). Il « n'est pas venu pour se faire servir, mais pour servir et donner sa vie en rançon » (Marc 10.45). Toute son existence fut consécration, mais la croix représente le sacrifice suprême (Philippiens 2.8-11).

    La bonne nouvelle du salut

    Jésus accepte la mission du Père : mourir pour « sauver le peuple de ses péchés » (Matthieu 1.21). Personne ne pouvait le faire à sa place. Lui qui n'a jamais commis le péché est seul « en mesure de sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu » (Hébreux 7.25). 

    Les bergers répondant au message, ont agi sans délai : ils « se dépêchèrent » d'aller à Bethléem pour voir le petit enfant (verset 16). Accepter la bonne nouvelle du salut, c'est manifester le même empressement pour aller à la rencontre du Sauveur, et l'aimer...

    Des messagers « improvisés »

    Leurs efforts sont récompensés. A leur arrivée – premiers témoins de la naissance du Rédempteur – ils deviennent les premiers messagers de son royaume. « Quand ils le virent, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant » (verset 17). Leur récit provoque l'étonnement de leurs auditeurs (verset 18).

    Ils assistent soudain, au concert formidable d'un chœur céleste invraisemblable (verset 13-14). La venue de l'enfant divin fait déjà frémir la terre, comme le ciel !

    Conclusion

    Beaucoup de chrétiens se questionnent sur la pertinence de fêter Noël.  Beaucoup se demandent même si Noël est chrétien étant donné la complexité de cette fête dans laquelle gestes païens et chrétiens s'entremêlent.

    Beaucoup trouvent incompréhensible le fait que les chrétiens aient décidé de faire d’un jour férié païen, un jour de fête chrétienne. Mais pour nous, chrétiens évangéliques, la pensée que le Christ est la lumière du monde ne dépend pas de la fête du 25 décembre. Cette pensée est une conviction profonde que nous expérimentons chaque jour. Elle est une réalité dans notre vie et elle existe indépendamment de toute fête. Chaque jour, nous, chrétiens convaincus, nous fêtons la naissance de Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur. Chaque jour, il se révèle vivant en nous. Pour nous, chrétiens, indépendamment de la date, Noël, c’est la porte qui nous a amenés à Jésus-Christ.  Noël, pour nous, c’est Jésus-Christ.

    « Quand j’entends parler de la naissance de Jésus, quand j’entends parler de Noël, mon cœur s’ouvre ».

    À la période de Noël tout particulièrement, nous prenons conscience à nouveau que le Fils de Dieu a quitté le ciel, la splendeur, ainsi que le Père éternel et son trône, pour venir s’incarner dans un corps humain. Cependant le fait que Dieu l’ait confié à un couple modeste, qui n’avait pour subsister que ce que Joseph gagnait du travail de ses mains, était rempli de signification.

    Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi Dieu, riche qu’il est, n’a pas fait naître son fils dans une famille fortunée ? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi Dieu n’a pas aidé Marie et Joseph à atteindre la prospérité matérielle? Aux yeux de Dieu, Noël ne symbolise ni l’opulence, ni la richesse mais plutôt l’amour. Noël nous montre qu’avec les modestes biens qui sont les nôtres, qu’avec le peu que nous avons, nous qui avons accepté son Fils comme notre Sauveur, nous sommes sur le bon chemin, sur le droit chemin, sur le chemin qui va nous conduire jusqu’à lui.

    Noël, ce n’est pas ce que nous voyons dans les rues commerçantes des villes. Ce n’est pas non plus ce que nous voyons dans les centres d’achats, mais c’est plutôt que nous ressentons intérieurement. Noël nous inspire le partage, l’amour, l’entraide, le respect, la bienveillance.

    Pour nous, chrétiens évangéliques, Noël est une grande fête de remerciement et de reconnaissance. C’est aussi l’espérance d’un monde meilleur, d’un monde véritablement chrétien, au milieu duquel se trouve le Christ.

    Jésus n’est pas dans la tradition. Il n’est pas également dans la réalisation des rites, ni même dans la reconnaissance et l’adoption d’une date. La Bible nous dit que Jésus est vivant et qu’il veut que l’homme s’en rende compte.

    Notre prise de conscience

    C’est seulement en prenant conscience que le Christ est vivant dans notre cœur, c’est aussi en transformant le contenu de notre vie par la mise en pratique des commandements de Dieu, que Noël aura pour chacun de nous la vraie signification.

    Un cadeau venu de Dieu

    L’histoire qui lie Dieu avec l’humanité est une très longue histoire. Elle date de la création du monde. L’histoire de cette famille qui se forme il y a un peu plus de deux mille ans aurait peu d’intérêt si elle n’avait pas de suite ! Si elle est racontée dans l'évangile et si nous fêtons aujourd’hui encore Noël, c’est que, dans cette naissance, c’est Dieu lui-même qui se révèle.

    Aujourd’hui encore, beaucoup ont de Dieu l’image d’un Dieu tout-puissant qui nous regarderait d’en haut pour juger tous nos faits et gestes. Pour nous dire au contraire, à quel point il est proche de nous et la force de son amour pour l’humanité, Dieu s’est fait tout proche par Jésus. Il est devenu l’Un parmi nous.

    Jésus manifeste la présence de Dieu au sein de l’humanité. Noël est la fête où se révèle la présence parmi nous d’un Dieu « fragile » comme un nourrisson. C’est un Dieu inattendu. La foi chrétienne affirme une proximité radicale de Dieu. Jésus a partagé la vie de ses contemporains. Il avait comme priorité les plus petits d’entre les hommes. Il a annoncé l’accueil inconditionnel par Dieu de tous ; son amour total, fidèle, pour une humanité dont il partage les vicissitudes. Il a annoncé que sa présence se révèle dans les plus faibles, les plus démunis.

    C’est cette naissance-là que nous fêtons à Noël. Une naissance-cadeau venu de Dieu. « La Parole de Dieu se fait chair », dit l'Evangéliste Jean, « elle a planté sa tente parmi nous ». Dieu nous fait cadeau de sa Parole. Celle-ci ne vient plus seulement de l’extérieur de l’humanité. Par Jésus, elle naît de l’intérieur. Cet enfant, celui qu’on appelle encore le « petit Jésus » de la crèche, porte en lui la promesse d’une rencontre inouïe entre Dieu et l’humanité.

    Réflexions chrétiennes rassemblées par le Frère André B.


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