• 210624 – Nativité de saint Jean-Baptiste

     Fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste 

    * Nativité de Jean-Baptiste (210624)

    Que devons-nous retenir de ce jour de fête ?

    Le 24 juin nous fêtons les Jean-Baptiste, Baptiste, Baptistin en l'honneur de saint Jean dit « Le Baptiste » car il baptisa Jésus dans l'eau du Jourdain.

    Voici quelques éléments de la vie de saint Jean-Baptiste, que l'on connait d'après les Évangiles mais aussi d'après l'historien Flavius Josèphe.

    * Nativité de Jean-Baptiste (210624)

    Saint Jean-Baptiste, fils de Zacharie et d'Elisabeth, était le cousin de Jésus. Après une retraite dans le désert consacrée à la prière, il alla prêcher sur les bords du Jourdain où il baptisait les gens en leur annonçant l'arrivée du royaume de Dieu. Jésus s'en alla le trouver et lui demanda de le baptiser. Saint Jean, reconnaissant en lui le Messie, le nomma « Agneau de Dieu ».

    * Nativité de Jean-Baptiste (210624)

    Saint Jean-Baptiste connut une fin tragique. Ayant critiqué les mœurs du roi Hérode qui avait épousé Hérodiade, la femme de son frère, saint Jean-Baptiste fut emprisonné, puis décapité en l'an 31. On dit qu'Hérodiade, pour obtenir la tête de saint Jean, fit danser sa fille Salomé devant Hérode. Subjugué par la danse de la jeune fille, Hérode lui promit de lui accorder tout ce qu'elle voudrait. Salomé demanda pour prix de sa danse qu'on lui apporte la tête de saint Jean sur un plateau d'argent. S'il est certain que saint Jean-Baptiste fut décapité sur ordre d'Hérode, en revanche tout ce qui concerne la danse de Salomé est très probablement de l'ordre du mythe. Un mythe qui inspira de nombreux artistes.

    L'Essentiel du 24 juin 2021

    * Nativité de Jean-Baptiste (210624)

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain JP VS :

    Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean-Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie. Accorde à ton Église le don de la joie spirituelle, et guide l’esprit de tous les croyants dans la voie du salut et de la paix.

    Magnificat du jeudi  24 juin 2021 page 338

    Pour découvrir une analyse approfondie de la fête de ce jour, vous pouvez utiliser le lien ci-dessous.

    Lien avec la description de cette fête : Nativité de Jean Baptiste (année 2020)

    Références :

    http://www.lovemyday.fr/ephemeride/24-juin-2021.html

    http://rue-des-9-templiers.eklablog.com/nativite-de-jean-baptiste-200624-a187895262


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  • 210611 – Fête du Sacré-Cœur

     Célébration du Sacré-Cœur de Jésus 

     * Le Sacré-Coeur de Jésus

    L'image la plus célèbre du Sacré-Cœur de Jésus,

    par Pompeo Batoni (1767), Église du Gesù (Rome)

    Pourquoi juin est-il le mois du Sacré-Cœur ?

    Chaque année, au mois de juin, les chrétiens fêtent le Sacré-Cœur. Ceci depuis son institution par le pape Pie IX (1792-1878) au 19ème siècle.

    Dans la piété populaire, chaque mois de l’année a son propre thème spirituel fondé sur un aspect de la foi chrétienne. Le mois de juin, par exemple, est celui du Sacré-Cœur car sa fête est toujours célébrée en juin, 19 jours après la Pentecôte, le 3ème vendredi après la Pentecôte. Cette année, la fête du Sacré-Cœur a lieu le vendredi 11 juin 2021.

     * Le Sacré-Coeur de Jésus

    Notre dévotion au cœur de Jésus-Christ

    Le Sacré-Cœur est une dévotion au cœur de Jésus-Christ, en tant que symbole de l'amour divin par lequel Dieu a pris la nature humaine et a donné sa vie pour les hommes. Cette dévotion est particulièrement présente au sein de l'Église catholique mais aussi, quoiqu'à moindre échelle, dans l'Église anglicane et dans certaines Églises luthériennes. Elle met l'accent sur les concepts d'amour et d'adoration voués au Christ. La solennité du Sacré-Cœur a été instituée par le pape Clément XIII en 1765 et étendue à toute l'Église catholique par le pape Pie IX en 1856.

    L'extension de cette dévotion dans l'Église catholique à partir du 17ème siècle vient des révélations d'une visitandine de Paray-le-Monial, Marguerite-Marie Alacoque, qui a affirmé l'avoir reçue du Christ lui-même lors de différentes apparitions entre 1673 et 1675. Plus tard, à partir du 19ème siècle, elle provient des révélations d'une autre religieuse catholique, la mère supérieure du couvent de la congrégation du Bon Pasteur de Porto, Sœur Marie du Divin Cœur, une dame de la noblesse allemande et religieuse de la Congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur, qui a demandé au pape Léon XIII qu'il consacre le monde entier au Sacré-Cœur de Jésus.

    Le Sacré-Cœur est une dévotion au cœur de Jésus-Christ, en tant que symbole de l'amour divin par lequel Dieu a pris la nature humaine et a donné sa vie pour les hommes. Cette dévotion est particulièrement présente au sein de l'Église catholique mais aussi, quoiqu'à moindre échelle, dans l'Église anglicane et dans certaines Églises luthériennes. Elle met l'accent sur les concepts d'amour et d'adoration voués au Christ. La solennité du Sacré-Cœur a été instituée par le pape Clément XIII en 1765 et étendue à toute l'Église catholique par le pape Pie IX en 1856.

    La tradition catholique associe le Sacré-Cœur aux actes de réparation dédiés au Christ. Dans son encyclique « Miserentissimus Redemptor », Pie XI a indiqué : « L'esprit d'expiation ou de réparation a toujours tenu le premier et principal rôle dans le culte rendu au Sacré-Cœur de Jésus ».

     * Le Sacré-Coeur de Jésus

    La révélation du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque

    Tout commence le jour où sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) reçoit des révélations de la part du Christ. Le 16 juin 1675, Jésus lui demande de promouvoir un élan spirituel en l’honneur de son Sacré-Cœur.

    Jésus lui aurait transmis le message suivant :

    « C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, communiant ce jour-là pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels ; et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur. »

    Un peu d’histoire…

    Dès son plus jeune âge, Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), religieuse française de l’ordre de la Visitation à Paray-le-Monial, a reçu des visions du Christ qui lui a appris à prier et a fait vœu de pureté. Elle fut témoin de nombreuses visions mais la plus frappante reste le jour où Jésus lui a présenté son cœur.

    En cette matinée de juin 1674, alors que le soleil inonde le couvent de la Visitation de lumière, à Paray-le-Monial, Marguerite-Marie se rend d’abord à la chapelle pour la prière du matin avec ses sœurs. Elle rend grâce pour sa bonne nuit de sommeil, pour le beau temps et pour sa bonne santé. Cela fait presqu’un an maintenant qu’un ange du seigneur sous la forme d’un petit enfant est venu la guérir d’une terrible extinction de voix. Comment ne peut-elle rendre grâce à chaque instant pour les bienfaits que Dieu lui accorde depuis son enfance ? Mais elle prend soin de ne pas trop se laisser aller à la prière, de peur de gêner le temps de paix de ses sœurs.

    Après un maigre petit déjeuner, elle se rend à l’étable pour la nettoyer et faire sortir les ânes. Pour la plupart des sœurs, ramasser le crottin et soigner les bêtes sont les tâches les plus ingrates du couvent. Pour Marguerite-Marie, c’est tout le contraire. Cela lui donne quelques précieuses heures de solitude pour continuer de prier à voix haute sans se soucier de déranger qui que ce soit.

    Une fois l’étable propre et les animaux pansés et nourris, Marguerite-Marie relâche les ânes et se dirige vers son lieu de prière favori. Prenant place sous le bosquet de noisetier qui longe l’enclos, elle ferme les yeux et lâche un long soupir las. Si seulement elle pouvait toujours prier ainsi, seule face à Dieu…

    Marguerite, appelle alors une voix douce qu’elle connaît bien à présent. Marguerite-Marie.

    Elle fait volte-face et se retrouve nez-à-nez avec le Christ. Mais son sourire s’évanouit bien vite. Les vêtements de Jésus sont miteux et déchirés. Il porte sur la tête sa couronne d’épine, ses blessures saignent et des larmes coulent sur ses joues. Le spectacle est si triste qu’elle se met à pleurer elle aussi.

    Seigneur, dit-elle se jetant à ses pieds, qu’est-ce qui vous cause tant de peine ?

    Je suis venu pour sauver les hommes, mais ils se font sourds à mon appel et aveugles à mon visage.

    Le Christ lui montre alors sa poitrine sur laquelle repose un cœur brûlant entouré d’une couronne d’épine, et surmonté d’une croix. À chaque battement, une douce chaleur s’émane de lui et Marguerite-Marie pleure de plus belle. Cette chaleur, incomparable à celle du soleil, c’est l’amour infini de Dieu pour les hommes, les justes comme les pécheurs, les sages comme les fous.

    Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour, dit Jésus. Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que l’ingratitude.

    Elle ne répond rien et baisse les yeux de honte. Certes, elle n’oublie jamais le Seigneur, puisque c’est lui qui la comble de grâce depuis toujours, mais elle oublie les hommes. Son devoir n’est pas seulement de prier mais de montrer aux pécheurs et aux ignorants la présence divine et cet amour infini de Dieu.

    Marguerite-Marie, continue le Christ devant le silence de son élue, toi qui as vu mon cœur et qui sais que jamais mon amour pour les hommes ne s’éteindra, je te confie cette mission : rappelle à la France, fille aînée de mon Église, que ce cœur l’attend. Aujourd’hui et jusqu’au jugement dernier.

    Seigneur, vous savez que je suis votre humble servante. Mais les hommes écouteront-ils une petite religieuse ignorante ?

    Raconte ce que je t’ai montré, fait part de mon message aux oreilles attentives et aux esprits aiguisés, et l’on t’écoutera.

    L’angoisse se saisit de Marguerite-Marie. Depuis toujours elle reste discrète vis-à-vis de ses échanges avec le Très-Haut. Cette mission lui demande de sacrifier le secret de ce lien privilégié. Elle sait déjà qu’il ne sera pas facile de convaincre les hommes. Mais malgré cette peur, elle lève les yeux et ouvre les mains.

    Puisque c’est votre volonté, je porterai le message de votre Sacré-Cœur.

    Enfin, le Christ sourit et lui impose les mains.

    Avec l’aide de son confesseur, saint Claude de la Colombière, Marguerite-Marie parvient à promouvoir le culte du Sacré-Cœur dans son monastère, et puis dans toute l’Église catholique. Elle meurt le 17 octobre 1690 en murmurant les noms de Jésus et Marie. Elle est canonisée par le pape Benoît XV en 1920.

    Les catholiques célèbrent la fête du Corpus Christi, la Fête-Dieu, après le dimanche de la Sainte-Trinité depuis des siècles. Celle-ci tombe toujours au mois de juin. On détermine la date précise chaque année grâce à celle de la fête de Pâques.

    Ce n’est qu’en 1856 que l’Église universelle célèbre officiellement la fête du Sacré-Cœur pour la première fois. Depuis, les chrétiens rendent annuellement grâce au cœur sacré de Jésus et son amour divin pour l’humanité.

     * Le Sacré-Coeur de Jésus

    Représentation du Sacré-Cœur

    Le Sacré-Cœur est souvent représenté, dans l'art chrétien, sous la forme d'un cœur enflammé brillant d'une lumière divine, saignant car ayant été percé par la lance du soldat romain Longinus, entouré d'une couronne d'épines et surmonté d'une petite croix. Parfois, le cœur est centré sur le corps du Christ, avec ses mains transpercées dirigées vers lui, comme s'il allait l'offrir à la personne qui se tient devant lui. Les blessures et la couronne d'épines font allusion aux conditions de la mort de Jésus-Christ, alors que le feu symbolise le pouvoir transformateur de l'amour.

    Le cœur du Christ

    Le Sacré-Cœur, c’est le Cœur du Christ, vrai Dieu et vrai Homme.

    Dieu nous aime ! Voilà le message que nous avons à entendre !

    Dieu vous attend les bras ouverts, Jésus a donné sa vie pour vous sur la Croix, Il est Ressuscité et aujourd’hui encore il veut vous donner tout son Amour !

    « Le Sacré-Cœur » est la révélation de l’amour de Dieu pour l’humanité. Cette expression riche de sens, qui renvoie au cœur de Jésus-Christ, désigne la Personne du Fils de Dieu fait homme : c’est dire que dans le cœur humain de Jésus, brûle l’amour infini de Dieu pour les hommes.

    Ainsi, le Cœur du Christ est l’épiphanie de l’amour de Dieu. Par son Incarnation dans laquelle se profile déjà la Croix, Jésus manifeste l’amour du Père à travers sa vie d’homme.

    L’expression « cœur » est empruntée à l’Ancien et au Nouveau Testament pour exprimer la vie profonde de l’homme, avec tout à la fois son intelligence, sa volonté et sa sensibilité, la fine pointe de son être lorsqu’il est en contact avec Dieu.

    L’expression « cœur » est aussi employée par saint Paul pour exprimer la profondeur insondable du mystère du Christ, parce que son humanité, qui est celle du Fils de Dieu, portée à sa perfection, nous communique les richesses de sa divinité.

    La spiritualité du Cœur du Christ est très ancienne… Elle plonge ses racines dans l’Évangile lui-même, qui nous parle du Cœur de Jésus, ouvert sur la Croix par la lance d’un soldat, et d’où ont coulé l’eau et le sang, les « fleuves d’eau vive ».

    Les Pères des premiers siècles, tant en Orient qu’en Occident, ont vu l’Église entière jaillir de cette blessure du côté du Christ (l’eau étant le symbole de l’Esprit-Saint et du Baptême, le sang, symbole de l’Eucharistie).

    Tout au long des siècles, l’Esprit-Saint a suscité dans l’Église des saints et des saintes qui ont approfondi et développé cette spiritualité du Sacré-Cœur. Le culte du Sacré-Cœur rappelle ainsi que l’Évangile et la religion chrétienne est une religion de l’amour, ouverte à tous les hommes.

    La spiritualité du Sacré-Cœur vise à développer une vie de foi profonde, dans l’intériorité : demeurer dans le Cœur du Christ, et faire de notre cœur une demeure de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.

    La prière au Sacré-Cœur de Jésus nous ouvre à la confiance et à l’abandon, en réponse à l’appel du Seigneur. Ce culte nous entraîne à conformer notre être et notre vie aux dimensions du Cœur du Christ, à coopérer à son œuvre de salut par la conversion intérieure, la prière, l’offrande de soi et l’expiation pour les pécheurs.

    La dévotion au Sacré-Cœur invite à fixer l'attention sur le cœur aimant de Jésus, compatissant et miséricordieux.

     * Le Sacré-Coeur de Jésus

    Le sens de cette fête

    Le mois de juin est consacré au Sacré-Cœur de Jésus. Le vendredi après la célébration du Saint-Sacrement, l'Église célèbre le Sacré-Cœur de Jésus. Il s'agit d'une dévotion à l'amour que le Christ a pour les hommes en donnant sa vie pour les sauver. Le Sacré-Cœur de Jésus est le symbole de l'amour dont le Christ, Fils du Père, a fait preuve en donnant sa vie pour sauver le monde.

    En contemplant le Sacré-Cœur du Sauveur de l'humanité, l'Église se laisse guider jusqu'au plus profond mystère de l'amour entre l'homme et Dieu.

     * Le Sacré-Coeur de Jésus

    La signification profonde de l’appellation de « Sacré-Cœur »

    Souvent symbolisé par un cœur surmonté d’une croix, le Sacré-Cœur devient emblème sur les étendards parce qu’il exprime justement, ainsi que le disait Pie XI, la synthèse de toute la religion. « Deus caritas est », et Jésus étant Dieu, il est Amour. Le symbole du Cœur et de la Croix nous renvoie donc à la Personne même du Fils de Dieu incarné, qui est brasier d’amour et don total de lui-même.

    Abordons successivement le symbolisme du Cœur et de la Croix avant d’approfondir la réalité de l’amour infini du Sacré-Cœur et sa générosité.

     * Le Sacré-Coeur de Jésus

    Le symbolisme du Cœur et de la Croix

    • La notion de cœur

    Le cœur est l’organe vital considéré comme le plus noble de la personne humaine.

    Toute émotion, toute fatigue ou défaillance d’un autre membre entraîne aussitôt une fluctuation de son rythme, une augmentation ou une diminution de son activité. Dès lors, le cœur devient l’organe privilégié pour symboliser tant l’être profond et intime de la personne que l’amour qui le fait vivre. Il est le signe de la dignité et de la grandeur de la personne, comme Jean-Paul II nous le rappelait : « vous valez ce que vaut votre cœur ».

    • L’application de cette notion au Cœur de Jésus

    Appliqué à Notre Seigneur Jésus-Christ, le symbolisme du cœur revêt une signification plus profonde encore : il est ce Cœur uni hypostatiquement à la 2ème Personne de la Sainte Trinité, le Cœur de Jésus, vrai Dieu vrai homme ! En honorant le Cœur du Christ, nous nous adressons à Jésus en rendant hommage à son amour infini. En Lui, nous atteignons le Cœur de Dieu.

    • Le Cœur et la Croix

    La dénomination de « Sacré-Cœur » nous renvoie généralement l’image de Jésus montrant son Cœur dans lequel est plantée la croix. L’amour de Jésus n’est pas quelque chose de vague, on pourrait dire « à l’eau de rose »… Jésus aime en se donnant en sacrifice pour nous. C’est attaché sur le bois de la croix qu’il se montre à sainte Angèle de Foligno et par elle, il nous dit : «ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée !» Ainsi l’appellation de « Sacré-Cœur » nous plonge dans la réalité de l’amour infini de notre Rédempteur, Dieu fait homme pour notre salut. Nous apprenons de Lui ce qu’aimer signifie profondément.

     * Le Sacré-Coeur de Jésus

    Le Sacré-Cœur signe de l’amour infini de Jésus

    Le terme de « Sacré-Cœur » renvoie donc à Jésus tout entier, en honorant son amour infini. Il convient, pour comprendre toute la portée de cette appellation, de s’interroger maintenant sur l’amour même auquel il renvoie.

    • Le triple amour de Jésus

    Jésus est vrai Dieu, vrai homme. Il a, de ce fait, nous dit Pie XII un triple amour :

    • vrai Dieu, il aime de l’amour même dont s’aime la Sainte Trinité. Il est amour. Son Cœur est donc le signe de cet amour divin, infini et parfait, qu’il partage en commun avec le Père et le Saint-Esprit. (HA § 22).
    • Vrai homme, Jésus a un cœur physique de chair capable d’émotions sensibles, et une volonté humaine pleine de divine charité.
    • Ainsi, l’amour divin de Jésus est triple ; l’amour de charité et l’amour sensible sont subordonnés à l’amour divin, les trois sont donc en parfaite harmonie.
    • Les destinataires du triple amour de Jésus

    C’est de ce triple amour que Jésus aime le Père et toute la communauté humaine. Jésus aime son Père de tout l’amour de son Cœur : vrai Dieu, il l’aime d’un amour divin, éternel ; vrai homme, il rend au Père l’amour que lui doit l’humanité entière. L’amour du Cœur de Jésus répare les offenses faites à l’amour du Père. Il satisfait aux exigences de la justice et réconcilie le Père dont l’amour est bafoué avec l’humanité. Jésus aime chaque homme de l’amour infini de son cœur, il répand sur l’humanité entière l’amour miséricordieux de la Trinité et nous comble de ses bienfaits. Comme Pie XII l’exprime dans son encyclique « Haurietis aquas », le mystère de la Rédemption divine est un mystère d’amour, celui de l’amour équitable du Christ pour son Père et celui de l’amour miséricordieux de l’auguste Trinité à l’égard de tous les hommes.

    Les largesses du Sacré-Cœur

    Par l’appellation de Sacré-Cœur, nous rendons hommage au triple amour de Jésus, et nous nous souvenons également que tout nous vient de l’amour de Dieu. Il nous incombe de reconnaître les dons que nous fait le Cœur de Jésus et de lui en rendre grâce.

    • Le Sacré-Cœur, signe du don total de Jésus lui-même

    « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15,13).

    L’appellation de « Sacré-Cœur » nous renvoie à ce don total de Jésus dans le mystère de la Rédemption. C’est par amour que Dieu s’est fait homme, par amour que Jésus a versé jusqu’à la dernière goutte de son sang pour nous.

    C’est par ce don total de Jésus que nous sommes sauvés et que justice est rendue à l’amour bafoué du Père. Ainsi, comme l’expriment les Pères de l’Église, c’est plus l’amour que les clous qui retenaient Jésus en croix. Le Sacré-Cœur nous donne le salut et comme nous le rappellent les litanies, tout bien vient de lui.

     * Le Sacré-Coeur de Jésus

    • Les dons du Sacré-Cœur

    Pie XII nous énumère par ailleurs les principaux dons du Cœur de Jésus :

    • L’Eucharistie, par lequel Jésus se donne aux hommes et le sacerdoce par lequel il rend perpétuellement actuel son saint sacrifice.
    • Marie que Jésus nous donne pour Mère.
    • La croix, sur laquelle Jésus donne sa vie et par laquelle il nous sauve.
    • L’Église et les sacrements, issue et jaillis du côté ouvert du Christ.
    • Le don du Saint-Esprit dont Pie XII nous dit qu’il est la première manifestation de la généreuse charité du Cœur de Jésus. En fait, l’infusion de l’amour divin est le don très précieux du Cœur de Jésus et du Saint-Esprit.

    Ainsi nous mesurons l’excellence de l’appellation de Sacré-Cœur. Rendre hommage au Cœur de Jésus est un acte de justice autant qu’une nécessité de l’amour.

    Nul ne peut y déroger sans manquer totalement à ses devoirs envers le Rédempteur.

    D’après un document rédigé par les

    Petites Sœurs de la Consolation du Sacré-Cœur et de la Sainte Face

     * Le Sacré-Coeur de Jésus

    Prière au Sacré-Cœur de Jésus

    Ô Cœur de Jésus, broyé à cause de nos péchés,

    Cœur de Jésus attristé et martyrisé par tant de crimes et de fautes,

    Cœur de Jésus, victime de toutes les iniquités,

    Je Vous aime de toute mon âme et par-dessus toutes choses,

    Je Vous aime pour ceux qui Vous méprisent et Vous délaissent,

    Je Vous aime pour ceux qui Vous outragent et Vous empêchent de régner,

    Je Vous aime pour ceux qui Vous abandonnent seul dans la Sainte Eucharistie,

    Je Vous aime pour les âmes ingrates qui osent profaner votre Sacrement d’Amour par leurs insultes et leurs sacrilèges,

    Cœur de Jésus, pardonnez aux pêcheurs, ils ne savent pas ce qu’ils font !

    Cœur de Jésus, soutenez ceux qui propagent votre Saint Nom !

    Cœur de Jésus, soutenez tous ceux qui souffrent et qui luttent !

    Cœur de Jésus, faites que la société s’inspire en tout de votre Saint Évangile, seule sauvegarde de la Justice et de la Paix !

    Cœur de Jésus, que les familles et les nations proclament vos droits !

    Cœur de Jésus, régnez sur ma patrie !

    Cœur de Jésus, que votre Règne arrive par le Cœur Immaculé de Marie !

    Ainsi soit-il.

    Suivant une suggestion de notre Frère Chapelain, JP VS,

    synthèse de recherches mise en page par le Frère André,

    Chevalier de la Sainte-Croix de Jérusalem

    Références :

    https://fr.aleteia.org/2021/06/02/pourquoi-juin-est-le-mois-du-sacre-coeur/

    https://fr.aleteia.org/2020/10/15/la-revelation-du-sacre-coeur-a-sainte-marguerite-marie-alacoque/

    https://www.ktotv.com/page/le-sacre-coeur-de-jesus

    https://www.nd-chretiente.com/dossiers/pdf/articles/2009_le%20sacre-coeur%20de%20jesus_soeurs%20de%20la%20consolation%20et%20de%20la%20sainte%20face.pdf


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  • Rubrique « Fêtes particulières »

    210402 – Liturgie du vendredi 2 avril 2021

     Vendredi Saint 2021 

    Commémoration de la Passion : Supplice et exécution de Jésus-Christ

     * Vendredi Saint 2021

    Introduction :

    Le Vendredi saint, en cette année 2021, le 2 avril, les chrétiens commémorent l’arrestation, le procès et la mort de Jésus sur la Croix (la Crucifixion). L’office du Vendredi saint comporte le récit de la Passion et la vénération de la Croix.

    Des chemins de croix en quatorze (parfois quinze) stations, commémorant chaque scène conduisant à la crucifixion, ont également lieu.

    Le chemin de croix n’est pas un office liturgique mais un exercice de piété. Chaque station est l'occasion de rappeler une étape importante de son calvaire et de prier.

    La Croix – Croire

     * Vendredi Saint 2021

    Le Vendredi Saint est un jour très important dans la religion chrétienne, mais aussi très triste puisqu'il s'agit de commémorer la Crucifixion du Christ.

    Toute la journée du Vendredi Saint est consacrée à la commémoration de la Passion du Christ : à savoir son supplice et sa mort sur la croix.

     * Vendredi Saint 2021

    La Passion du Christ est l’ensemble des événements qui ont précédé et accompagné la mort de Jésus de Nazareth. Le récit et les annonces de la Passion se trouvent dans le Nouveau Testament, en particulier les Évangiles synoptiques et l’Évangile selon Jean, ainsi que dans divers textes apocryphes.

    Il s'agit de textes à caractère religieux qui expriment la foi de leurs rédacteurs. L'exégèse permet de distinguer entre les éléments historiques et leur interprétation.

    Les quatre Évangiles canoniques relatent des événements relatifs à la Passion, mais ces textes sont destinés à être lus lors des célébrations solennelles avec les pélerins gagnés à la foi chrétienne. Ils sont plus liturgiques qu'historiques et ne nous donnent qu'une image très imparfaite et très biaisée de ce qui s'est réellement passé durant ces tragiques journées.

    Extrait du site « Wikipédia »

     * Vendredi Saint 2021

    La Crucifixion (du latin classique crucifixio) désigne le crucifiement de Jésus de Nazareth – considéré par les chrétiens comme le Christ – et comme décrit dans les Évangiles canoniques et référé dans les Épîtres et d'autres sources anciennes.

    Selon les textes néotestamentaires, Jésus-Christ fut condamné à mort par le préfet romain Ponce Pilate, et exécuté par le supplice de la Croix avec l'inscription INRI. Sept paroles de Jésus en croix sont décrites dans la Bible.

    Les péricopes de l'arrestation de Jésus, de son procès, du portement de Croix et de sa Crucifixion, font partie du récit de la Passion. Le passage de la Crucifixion à la Résurrection de Jésus est aux fondements de la religion chrétienne.

    L'Église catholique préconise de jeûner le Vendredi saint.

    Extrait du site « Wikipédia »

     * Vendredi Saint 2021

    La « Passion » de Jésus

    Le Christ, le serviteur de Dieu, subit l’opprobre et meurt à la suite d’accusations obscures et injustes alors que les autorités ne se soucient guère de la vérité. Dans tout cela, il reste fidèle à sa « Passion » pour Dieu, et pour nous ses Frères et Sœurs qu’il sauve.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

    Passion et compassion

    La Bible décline à l’infini les prouesses de Dieu pour le salut de son peuple. Elle sait aussi faire écho au drame de la souffrance humaine. Les trois lectures nous présentent autant de figures qui témoignent de la compassion de Dieu envers toute souffrance.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

    Liturgie :

    Des offices additionnels sont tenus en ce jour avec des lectures du Nouveau Testament. L'office solennel catholique, appelé «messe des Présanctifiés», fait partie du temps de la Passion de l'année liturgique et a la structure d’une messe, à savoir trois lectures, la prière universelle, l’adoration ou la vénération de la Croix au lieu du sacrifice eucharistique et la communion avec des hosties consacrées la veille au soir à la messe de la Cène du Seigneur et transportées solennellement au reposoir.

    Extrait du site « Wikipédia »

     * Vendredi Saint 2021

    1ère lecture : La grande prophétie du Serviteur souffrant

    Lecture du Livre d'Isaïe (Is 52, 13-15; 53, 1-12)

    Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s'élèvera, il sera exalté !

    La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu'il ne ressemblait plus à un homme ; il n'avait plus l'aspect d'un fils d'Adam.

    Et voici qu'il consacrera une multitude de nations ; devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce qu'on ne leur avait jamais dit, ils découvriront ce dont ils n'avaient jamais entendu parler.

    Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? À qui la puissance du Seigneur a-t-elle été ainsi révélée ?

    Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive, enracinée dans une terre aride. Il n'était ni beau ni brillant pour attirer nos regards, son extérieur n'avait rien pour nous plaire.

    Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne ; et nous l'avons méprisé, compté pour rien.

    Pourtant, c'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu'il était châtié, frappé par Dieu, humilié.

    Or, c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c'est par nos péchés qu'il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c'est par ses blessures que nous sommes guéris.

    Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

    Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche.

    Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s'est soucié de son destin ? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à cause des péchés de son peuple.

    On l'a enterré avec les mécréants, son tombeau est avec ceux des enrichis ; et pourtant il n'a jamais commis l'injustice, ni proféré le mensonge.

    Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur. Mais, s'il fait de sa vie un sacrifice d'expiation, il verra sa descendance, il prolongera ses jours : par lui s'accomplira la volonté du Seigneur.

    À cause de ses souffrances, il verra la lumière, il sera comblé. Parce qu'il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés.

    C'est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage, les puissants seront la part qu'il recevra, car il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort, il a été compté avec les pécheurs, alors qu'il portait le péché des multitudes et qu'il intercédait pour les pécheurs.

    – Parole du Seigneur –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Vendredi Saint 2021

    Commentaire 1 a : Isaïe : le Serviteur verra une descendance (Is 52,13 – 55,13)

    Le Serviteur sera haut placé

    La manière dont Dieu décrit le sort de « son serviteur » au v. 52,13 (« il sera haut placé, élevé, exalté ») ne peut pas manquer de surprendre le lecteur. En effet, les adjectifs « haut », « élevé » et « exalté » (ram et nisa’) avaient été utilisés pour dénoncer l’orgueil des chefs qui se glorifient eux-mêmes (2,12-15) dans l’oubli du seul vrai Roi qui apparaissait au voyant dans le temple assis sur un trône « haut » et « élevé » (6,1).

    La surprise du lecteur correspond d’ailleurs à celle des foules d’abord horrifiées (52,14) puis émerveillées (52,15). Or la méprise des foules au sujet du serviteur vient de ce qu’elles jugent l’homme à son apparence. Tout ceci rappelle en fait le récit de l’onction de David par le prophète Samuel. Ce dernier, voyant Éliav et sa « haute » taille, le prend pour le messie de YHWH, mais Dieu lui dit : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille… les hommes voient ce qui saute aux yeux mais YHWH voit le cœur » (2 Sm 16,7). Le parallèle entre l’élection de David et l’exaltation du serviteur s’enrichit encore d’un détail lexical. Le mot étrange qui sert à décrire l’apparence du serviteur (« une corruption » d’homme : mishha) est très proche en hébreu de celui par lequel Samuel, dans son erreur, qualifie Éliav : « le messie – mashiah – de YHWH » (1 Sm 16,6). Le rédacteur a donc une nouvelle fois recours à l’ironie pour battre en brèche le credo messianique traditionnel : YHWH en la matière fait du neuf et les rois en restent bouche close !

    Le fondateur d’une nouvelle dynastie

    C’est alors que le groupe du « nous » entre en scène, confessant lui aussi sa méprise : « Il avait ni aspect, ni prestance tels que nous le remarquions, ni apparence telle que nous le recherchions » (53,2). Pourtant « racine sortant d’une terre aride », le serviteur ne rappelle-t-il pas la « racine de Jessé qui sera érigée, en ce jour-là, en étendard des peuples » (11,10) ? En outre, comme le rejeton de Jessé, le Serviteur fait resplendir la justice.

    Son sort évoque aussi celui d’Ézéchias lors de sa maladie : comme lui, il est « rejeté par sa génération », « retranché de la terre des vivants » (53,8 cf. 38,11). Mais tandis qu’Ézéchias était surtout préoccupé de son sort et de celui de sa descendance, le serviteur porte celui du peuple. À cet égard, il est éclairant de lire le chant en regard de la diatribe qui ouvre le Livre (1,1-9) : «maladie», «blessure», «péché», «révolte», tous les maux du peuple énumérés dans cette diatribe sont maintenant endossés par le serviteur. Pourtant il ne se trouve en lui ni cette « violence » si caractéristique des fils d’Adam (Gn 6,11-13), ni la « fraude » dont font preuve Jacob et ses fils (Gn 27,35 ; 34,13).

    C’est pourquoi, contrairement à ce qui arrive à Ézéchias, figure royale imparfaite, le serviteur se voit assurer par Dieu non seulement « une prolongation de ses jours » mais aussi « une descendance ». Les fondements d’une nouvelle dynastie sont ainsi posés en remplacement de la dynastie davidique incapable de mettre en œuvre le plan de YHWH.

    Sion et les fils-serviteurs

    Sion est invitée à accueillir cette nouvelle dynastie dans la joie (54,1). Ézéchias se lamentait, comparant Jérusalem assiégée à une femme en travail : « Des fils se présentent à la sortie du sein maternel et il n’y a pas de force pour enfanter » (37,3). Le groupe du « nous » confessait : « Nous avons été dans les douleurs mais nous avons enfanté du vent » (26,18). Ici, « celle qui n’a pas enfanté… qui n’a pas été dans les douleurs » est invitée à accueillir « une descendance » si nombreuse qu’elle doit «élargir l’espace de sa tente et distendre les toiles de ses demeures».

    La paire « tente, demeure » évoque l’époque précédant la construction du premier temple à propos de laquelle YHWH déclarait par la bouche du prophète Nathan : « Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ?… jusqu’à ce jour, j’ai cheminé sous une tente et à l’abri d’une demeure » (2 Sm 7,6). La situation est ici la même que lorsque Nathan rendit visite à David : on parle certes de construire (54,12), mais ce qui compte c’est d’abord d’établir une maison de chair, une dynastie.

    Comme au ch. 50, YHWH se présente comme l’époux de Sion : un temps il l’avait abandonnée, mais il veut maintenant renouveler son alliance avec elle. Il est le père de ses fils et, paradoxalement, ces « fils » sont aussi la descendance promise au Serviteur puisque pour la première fois dans le Livre le mot « serviteurs » apparaît au pluriel pour les désigner (54,17). Enfin, ces fils sont des « disciples », comme le Serviteur (50,4) et comme ceux en qui le prophète avait «enfermé l’attestation» et « scellé l’instruction » (8,16). Mais qu’en est-il du groupe du « nous » constitué autour du prophète au ch. 8 ?

    Renouvellement de l’alliance

    C’est précisément au groupe du « nous » – groupe qui inclut les disciples, les serviteurs et même, potentiellement, les lecteurs – que s’adresse l’invitation de YHWH : « O vous tous qui êtes assoiffés venez vers les eaux ! » Et voici que ces invités deviennent les destinataires inattendus d’un renouvellement radical des promesses faites à David (« ta maison et ta royauté seront stables pour toujours » [2 Sm 7,16]) : « Je conclurai avec vous une alliance de toujours, selon les bienfaits stables accordés à David » (Is 55,3).

    Ainsi une réponse commence à être donnée à la douloureuse question de la fidélité de YHWH à ses promesses, et le lecteur découvre combien « les pensées (de YHWH) sont hautes par rapport aux pensées (des hommes) » (55,8). Bien que la maison de David se soit révélée incapable de servir le plan de YHWH, celui-ci réussit néanmoins à être fidèle. En effet, rien n’empêche que la maison du Serviteur puisse inclure celle de David (c’est bien pourquoi Sion est invitée à élargir l’espace de sa tente). Il est jusqu’au lecteur qui est convié à en faire partie puisque l’exhortation faite ici à « rechercher YHWH » (55,6) redouble celle présente dans le diptyque d’ouverture de la seconde partie : « Cherchez dans le livre de YHWH et lisez ! » (34,16).

     * Vendredi Saint 2021

    La fidélité de Dieu se lit à travers les « signes ».

    Se retournant, le lecteur peut effectivement retracer tout le développement de la question davidique à travers les occurrences du mot « signe » :

    Is-7,11.14 : Achaz refuse de demander un signe, il en est donné un à la maison de David : l’annonce de l’enfantement de l’Emmanuel.

    Is-37,30 : des signes sont donnés à Ézéchias indiquant la délivrance de la ville et sa guérison miraculeuse, mais lorsqu’il demande un signe pour monter à la maison de YHWH (38,22), il ne lui est fait aucune réponse si ce n’est la venue des Babyloniens.

    Is-55,13 : la descendance d’Israël procure à YHWH un « nom » et cela constitue « un signe perpétuel qui ne sera jamais retranché ».

    Maintenant que la nouvelle dynastie est ainsi solidement établie, il peut à nouveau être question du temple (qui avait disparu du Livre depuis le faux pas d’Ézéchias) selon l’ordre de priorités que Dieu avait déjà imposé à David (2 Sm 7).

    Dominique Janthial, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier Évangile n° 142 (décembre 2007),

    « Le Livre d'Isaïe ou la fidélité de Dieu à la maison de David », p. 42-44.

     * Vendredi Saint 2021

    Psaume : Ps 30, 2ab.6, 12, 13-14ad, 15-16, 17.25

    R/ O Père, dans tes mains je remets ton esprit.

    En toi, Seigneur, j'ai mon refuge ; garde-moi d'être humilié pour toujours. En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité. Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins, je fais peur à mes amis s'ils me voient dans la rue, ils me fuient. On m'ignore comme un mort oublié, comme une chose qu'on jette. J'entends les calomnies de la foule ; ils s'accordent pour m'ôter la vie. Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! » Mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s'acharnent. Sur ton serviteur, que s'illumine ta face ; sauve-moi par ton amour. Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur !

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Vendredi Saint 2021

    Commentaire 2 :

    Dans la lignée du Serviteur souffrant, voici le psaume du persécuté qui n’a plus que Dieu comme appui. Saint Luc a tiré de ce psaume les derniers mots de Jésus.

    Avant qu’il ne devienne un très grand roi, David a connu des conditions de vie difficiles et même épouvantables. C’est ce qui explique que le psautier dont il est le principal auteur, comprend de nombreuses supplications adressés à l’Éternel, des prières que le croyant dans l’épreuve peut s’approprier. En d’autres mots, les situations tragiques de David ont du bon.

    Ce psaume est un excellent exemple de la puissance de la prière de la foi qui transforme la tristesse du croyant en une confiance paisible et cela, même si les circonstances extérieures ne changent pas immédiatement. Cependant, nul n’atteint cet état de contentement sans une lutte spirituelle, ce qui apparaît dans les changements fréquents de ton de ce psaume.

    Les trois premiers versets de ce Psaume 30 peuvent être placés dans la bouche de Christ après sa résurrection. Celle-ci est toujours considérée dans les psaumes comme une délivrance opérée par Dieu. Vrais du résidu d'Israël, les versets 2 à 6 sont propres à encourager tous les rachetés, en leur rappelant que s'ils ont à passer par une « légère affliction d'un moment », celle-ci opère pour eux « un poids éternel de gloire » (2 Corinthiens 4:17 2cr 4.16-18). Aux larmes qui sont la part de beaucoup dans la sombre nuit de ce monde, succéderont bientôt les chants de joie, au matin du jour éternel. Mais dans la nuit même, au milieu des épreuves, celui qui connaît le Seigneur possède une joie intérieure qui lui permet de chanter (Ps. 42:9 ps 42.7-9; Job 35:10 jb 35.9-13). Il rend ainsi autour de lui le plus puissant des témoignages (Actes 16:24, 25 ac 16.16-26).

    Se décourager dans l'épreuve est un danger ! À l’opposé, un croyant dans la prospérité risque de s'appuyer sur celle-ci (ma montagne, dit le Psalmiste), obligeant Dieu à en ébranler les fondements pour amener le fidèle à Le rechercher (versets 7 à 9). La prospérité dans le monde devient facilement un obstacle à la communion avec le Seigneur. Il est alors avantageux que nous en soyons dépouillés. Quel est le moyen d'échapper à ces dangers ? Regarder au-delà de la nuit présente, et plus haut que «notre Montagne» ; considérer toutes choses dans la perspective de la bienheureuse éternité.

    Chemins de vie

     * Vendredi Saint 2021

    Épître : Jésus, le grand prêtre, cause de notre salut

    Lecture de la Lettre aux Hébreux (He 4,14-16; 5,7-9)

    Frères en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a pénétré au-delà des cieux. Tenons donc ferme l'affirmation de notre foi. En effet, le grand prêtre que nous avons n'est pas incapable, lui, de partager nos faiblesses. En toutes choses, il a connu l'épreuve comme nous, et il n'a pas péché. Avançons-nous donc avec pleine assurance vers le Dieu tout-puissant qui fait grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.

    Le Christ, pendant les jours de sa vie mortelle, a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort. Et, parce qu'il s'est soumis en tout, il a été exaucé. Bien qu'il soit le Fils, il a pourtant appris l'obéissance par les souffrances de sa Passion. Et, ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel.

    – Parole du Seigneur –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Vendredi Saint 2021

    Commentaire 3 a :

    L’auteur de la Lettre aux Hébreux présente Jésus comme étant aujourd’hui notre grand prêtre, par le sacrifice de la croix 1.

    1 Le sacrifice de la croix. Sur l’arrière-fond du culte juif ancien, les chrétiens voient dans la mort de Jésus un sacrifice, et même, grâce à l’auteur anonyme de la Lettre aux Hébreux, le sacrifice unique et parfait. Offrir un sacrifice à Dieu, c’est s’offrir soi-même à Dieu, totalement : ce qu’on offre est le signe de l’offrande de soi-même. Mais cette offrande totale serait, portée à l’extrême, un suicide. C’est pourquoi, en manière de signe, on immolait des animaux. Seul Jésus, mort et ressuscité par Dieu, a pu réaliser parfaitement ce que signifie un sacrifice. Dès avant la ruine du Temple de Jérusalem, certains cercles juifs avaient mis ceci en avant : le seul sacrifice que Dieu attend de nous, c’est notre fidélité de chaque instant à sa volonté (comparer Romains 12, 1-2).

    Du pontife, les juifs attendaient qu’il présente à Dieu leurs offrandes de manière irréprochable et qu’il leur obtienne ainsi la miséricorde et la grâce de Dieu. Mais, dans le Temple terrestre, le grand prêtre ne rencontrait pas Dieu face à face, tandis que Jésus « a traversé les cieux », dans le Temple véritable où Dieu réside. Et pourtant, il n’est pas devenu pour autant un étranger lointain : le vendredi saint nous rappelle qu’il a connu nos épreuves, sans céder au péché. Alors « tenons ferme », «avançons-nous avec assurance» et ne cherchons pas à atteindre Dieu autrement que par Jésus.

    Après l’exhortation, l’auteur expose l’excellence de la médiation du Christ.

    « Pendant les jours de sa vie dans la chair », celui-ci a offert à Dieu sa prière instante et sa totale obéissance, comme dans la scène du jardin des Oliviers. Il a été paradoxalement exaucé, comme le montre sa résurrection, en cela qu’il a pu unir sa volonté au seul vouloir du Père. Il a ainsi accepté les souffrances de sa Passion et assumé une totale solidarité avec l’humanité mortelle. Ayant traversé la mort, il est désormais l’exemple et le guide parfait pour ceux qui comprennent le sens de son sacrifice et qui, avec lui, mettent leur confiance en Dieu.

    Commentaire du Père Claude Tassin – Sedifop – 30 mars 2015

     * Vendredi Saint 2021

    Commentaire 3 b :

    La Lettre aux Hébreux est le seul texte du Nouveau Testament qui utilise la fonction de grand prêtre pour définir le rôle de Jésus. Celui-ci ne fait pas entrer dans un temple fait de mains d’homme mais dans le sanctuaire même de Dieu le Père. Parce qu’il a partagé pleinement notre humanité jusqu’à connaître la mort, il peut vraiment nous faire passer avec lui de la mort à la vie.

    L’obéissance dont il est question ici évoque bien sûr le cri de Jésus à son Père dans le jardin de Gethsémani : « Père, si tu veux écarter de moi cette coupe… Pourtant, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise ! » Mais attention : la volonté de Dieu n’est pas de voir souffrir et mourir son fils. La volonté de Dieu, c’est le salut des hommes par son Fils, non grâce à un acte de puissance mais en allant jusqu’au bout de l’amour-don.

    Commentaire du Père François Brossier – Diocèse de Blois

    Acclamation de l'Évangile : (Ph 2, 8-9)

    Christ, mort pour nos péchés, Christ, ressuscité pour notre vie !

    Pour nous, le Christ s'est fait obéissant, jusqu'à la mort, et la mort sur une croix.

    Voilà pourquoi Dieu l'a élevé souverainement et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom.

    Christ, mort pour nos péchés, Christ, ressuscité pour notre vie !

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Vendredi Saint 2021

    Évangile : La Passion

    La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 18, 1-40; 19, 1-42)

    Après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples.

    Judas, qui le livrait, connaissait l'endroit, lui aussi, car Jésus y avait souvent réuni ses disciples.

    Judas prit donc avec lui un détachement de soldats, et des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.

    Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s'avança et leur dit : « Qui cherchez-vous ? »

    Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen ». Il leur dit : « C'est moi ». Judas, qui le livrait, était au milieu d'eux.

    Quand Jésus leur répondit : « C'est moi », ils reculèrent, et ils tombèrent par terre.

    Il leur demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous ? » Ils dirent : « Jésus le Nazaréen ».

    Jésus répondit : « Je vous l'ai dit : c'est moi. Si c'est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir ».

    (Ainsi s'accomplissait la parole qu'il avait dite : « Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés ».)

    Alors Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira du fourreau ; il frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l'oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus.

    Jésus dit à Pierre : « Remets ton épée au fourreau. Est-ce que je vais refuser la coupe que le Père m'a donnée à boire ? ».

    Alors les soldats, le commandant et les gardes juifs se saisissent de Jésus et l'enchaînent.

    Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne, beau-père de Caïphe, le grand prêtre de cette année-là.

    (C'est Caïphe qui avait donné aux Juifs cet avis : « Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour tout le peuple ».)

    Simon-Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand prêtre, mais Pierre était resté dehors, près de la porte. Alors l'autre disciple — celui qui était connu du grand prêtre — sortit, dit un mot à la jeune servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre.

    La servante dit alors à Pierre : « N'es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme-là ? ». Il répondit : « Non, je n'en suis pas ! ».

    Les serviteurs et les gardes étaient là ; comme il faisait froid, ils avaient allumé un feu pour se réchauffer. Pierre était avec eux, et se chauffait lui aussi.

    Or, le grand prêtre questionnait Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.

    Jésus lui répondit : « J'ai parlé au monde ouvertement. J'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n'ai jamais parlé en cachette. Pourquoi me questionnes-tu ? Ce que j'ai dit, demande-le à ceux qui sont venus m'entendre. Eux savent ce que j'ai dit ».

    À cette réponse, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C'est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! ».

    Jésus lui répliqua : « Si j'ai mal parlé, montre ce que j'ai dit de mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? ».

    Anne l'envoya, toujours enchaîné, au grand prêtre Caïphe.

    Simon-Pierre était donc en train de se chauffer ; on lui dit : « N'es-tu pas un de ses disciples, toi aussi ? » Il répondit : « Non, je n'en suis pas ! ».

    Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, insista : « Est-ce que je ne t'ai pas vu moi-même dans le jardin avec lui ? ».

    Encore une fois, Pierre nia. À l'instant le coq chanta.

    Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au palais du gouverneur. C'était le matin. Les Juifs n'entrèrent pas eux-mêmes dans le palais, car ils voulaient éviter une souillure qui les aurait empêchés de manger l'agneau pascal.

    Pilate vint au dehors pour leur parler : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? ».

    Ils lui répondirent : « S'il ne s'agissait pas d'un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré ».

    Pilate leur dit : « Reprenez-le, et vous le jugerez vous-mêmes suivant votre loi ». Les Juifs lui dirent : « Nous n'avons pas le droit de mettre quelqu'un à mort ».

    Ainsi s'accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir.

    Alors Pilate rentra dans son palais, appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? ».

    Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d'autres te l'ont dit ? ».

    Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi : qu'as-tu donc fait ? ».

    Jésus déclara : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d'ici. ».

    Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C'est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix ».

    Pilate lui dit : « Qu'est-ce que la vérité ? ».

    Après cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais c'est la coutume chez vous que je relâche quelqu'un pour la Pâque : voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? ».

    Mais ils se mirent à crier : « Pas lui ! Barabbas ! » (Ce Barabbas était un bandit.)

    Alors Pilate ordonna d'emmener Jésus pour le flageller.

    Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, et la lui mirent sur la tête ; puis ils le revêtirent d'un manteau de pourpre.

    Ils s'avançaient vers lui et ils disaient : « Honneur à toi, roi des Juifs ! » Et ils le giflaient.

    Pilate sortit de nouveau pour dire aux Juifs : « Voyez, je vous l'amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation ».

    Alors Jésus sortit, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : « Voici l'homme ».

    Quand ils le virent, les chefs des prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ». Pilate leur dit : «Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation».

    Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu'il s'est prétendu Fils de Dieu ».

    Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte.

    Il rentra dans son palais, et dit à Jésus : « D'où es-tu ? » Jésus ne lui fit aucune réponse.

    Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher, et le pouvoir de te crucifier ? ».

    Jésus répondit : « Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l'avais reçu d'en haut ; ainsi, celui qui m'a livré à toi est chargé d'un péché plus grave ».

    Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais les Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n'es pas ami de l'empereur. Quiconque se fait roi s'oppose à l'empereur ».

    En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade à l'endroit qu'on appelle le Dallage (en hébreu : Gabbatha).

    C'était un vendredi, la veille de la Pâque, vers midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi ».

    Alors ils crièrent : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » Les chefs des prêtres répondirent : « Nous n'avons pas d'autre roi que l'empereur ».

    Alors, il leur livra Jésus pour qu'il soit crucifié, et ils se saisirent de lui.

    Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu-dit : Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu : Golgotha.

    Là, ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu.

    Pilate avait rédigé un écriteau qu'il fit placer sur la croix, avec cette inscription : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ».

    Comme on avait crucifié Jésus dans un endroit proche de la ville, beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, qui était libellé en hébreu, en latin et en grec.

    Alors les prêtres des Juifs dirent à Pilate : « Il ne fallait pas écrire : ‘’Roi des Juifs’’ ; il fallait écrire : ‘’Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs’’. »

    Pilate répondit : « Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit ».

    Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique ; c'était une tunique sans couture, tissée tout d'une pièce de haut en bas.

    Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, tirons au sort celui qui l'aura ». Ainsi s'accomplissait la parole de l'Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C'est bien ce que firent les soldats.

    Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine.

    Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ».

    Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ». Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

    Après cela, sachant que désormais toutes choses étaient accomplies, et pour que l'Écriture s'accomplisse jusqu'au bout, Jésus dit : « J'ai soif ».

    Il y avait là un récipient plein d'une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d'hysope, et on l'approcha de sa bouche.

    Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli ». Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit.

    Comme c'était le vendredi, il ne fallait pas laisser des corps en croix durant le sabbat (d'autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque). Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu'on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.

    Des soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis du deuxième des condamnés que l'on avait crucifiés avec Jésus.

    Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau.

    Celui qui a vu rend témoignage, afin que vous croyiez vous aussi. (Son témoignage est véridique et le Seigneur sait qu'il dit vrai.)

    Tout cela est arrivé afin que cette parole de l'Écriture s'accomplisse : Aucun de ses os ne sera brisé.

    Et un autre passage dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé.

    Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.

    Nicodème (celui qui la première fois était venu trouver Jésus pendant la nuit) vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d'aloès pesant environ cent livres.

    Ils prirent le corps de Jésus, et ils l'enveloppèrent d'un linceul, en employant les aromates selon la manière juive d'ensevelir les morts.

    Près du lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n'avait encore mis personne.

    Comme le sabbat des Juifs allait commencer, et que ce tombeau était proche, c'est là qu'ils déposèrent Jésus.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Vendredi Saint 2021

    Commentaire 4 a :

    Le Vendredi Saint nous parle de l’amour de Dieu, qui va jusqu’à donner sa vie par une mort infâme sur une croix ! C’est par la puissance de cet amour que Dieu a vaincu le Mal et toute mort, car la mort n’avait aucune prise sur celui qui n’était que vie, amour et pardon. En acceptant la condition humaine jusqu’au bout, Dieu en Jésus-Christ, mort sur la croix, a rejoint toutes nos souffrances, nos limites, nos détresses… Nous ne sommes plus seuls, ni perdants ni désespérés ! Contemplons cet amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ. Aimés par lui de façon inconditionnelle, nous sommes rendus capables de cet amour qui nous dépasse, capables de donner notre vie, à notre mesure, pour ceux qui souffrent, qui sont rejetés ou désespérés !

    Commentaires du Père Benoît Bigard, Augustin de l'Assomption

     * Vendredi Saint 2021

    Commentaire 4 b :

    L’Évangéliste Jean donne un récit de la Passion très différent de celui des synoptiques. Sur les faits, il les rejoint. Mais pour lui, impossible de parler de la Croix sans parler de la Résurrection. C’est pourquoi l’Évangéliste présente la Passion non comme une déchéance mais comme, déjà, la marche triomphale du Seigneur de gloire. Son Jésus ressemble aux crucifix byzantins où sur la croix, Jésus est vêtu du vêtement royal et couronné non plus d’épines mais de la couronne impériale.

    Commentaire du Père François Brossier – Diocèse de Blois

     * Vendredi Saint 2021

    Homélie :

    Jésus a parlé publiquement au monde, là où les juifs se réunissent, dans les synagogues et dans le Temple. Il a été arrêté dans le jardin du Cédron par la cohorte et les gardes menés par Judas. Judas disparaît de suite dans l’anonymat. La cohorte et les gardes qui sont venus avec « des lanternes et des torches » n’ont pas vu celui qui est la « lumière du monde ». Jésus exprime un « Pourquoi ? » en s’adressant à un garde, mais il n’obtient aucune réponse. Aucune accusation n’est formulée contre Jésus pour justifier la violence qui lui est infligée. C’est un innocent qui est condamné. Jésus est conduit de chez Caïphe au prétoire par ceux qui n’entrent pas pour de ne pas se souiller, et pouvoir manger la Pâque ! C’est donc Pilate qui sort pour aller à eux. Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des juifs ? » Jésus répondit : « Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? » Pilate lui dit : « Tu es donc roi ? » Jésus répondit : « Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix ». Ce qui transparaît derrière la douleur de l’envoyé de Dieu, c’est son Amour infini de Dieu. Notre Père dit encore dans le silence : « Celui-ci est mon Fils, mon Bien aimé en qui j’ai mis tout mon amour ! ». Jésus, le Sauveur du monde, combat pour nous sauver, et est à l’origine d’une Humanité toute nouvelle. Derrière le visage défiguré de Jésus, la plus grande tendresse de Dieu nous est donnée.

     * Vendredi Saint 2021

    Voici l’homme !

    Quand Jésus est flagellé, couronné d’épines et humilié, il est présenté à la foule comme « l’homme » dans le récit de la Passion de saint Jean. Jésus est libre face à Pilate quand il est condamné comme le « roi des juifs ». Il est « ligoté » par des gardes du Temple et des soldats romains. A l’ensevelissement, à nouveau Jésus est « ligoté » dans les bandelettes, dans un jardin. Jésus montre la vérité, mais les juifs le tiennent pour un blasphémateur et le condamnent à être lapidé. Nous ne détournons pas les yeux du visage de Jésus en agonie qui n’a plus visage humain : « Voici l’homme ! » dit Pilate. C’est le triste état de l’humanité plongée dans le non-amour. Le visage de Jésus, avec son insupportable couronne d’épines est si douloureusement déchiré. Jésus est notre Roi d’Amour qui vit une Passion d’Amour pour son peuple. Il mourra pour avoir dit la vérité sur lui-même, pour avoir été fidèle à sa personne, à son identité et à sa mission. Il est le Roi d’Amour dont la vérité parle d’elle-même, si nous voulons bien l’écouter.

    Si Pierre nie être disciple de Jésus. Le Disciple aimé entend les dernières paroles de Jésus, il reçoit sa mère comme mère et il est le témoin de tous ces événements. Nous pouvons contempler le pouvoir d’Amour de Jésus Crucifié et le jugement du monde. Dans les souffrances de Jésus crucifié, avec le coup de lance du soldat, nous sommes dans le sommet de l’Amour infini de Dieu qui sauve le monde. Ce Cœur ouvert de Jésus est le mystère qui sera reçu par Jean et par Marie au pied de la Croix, comme la plus brutale des violences de l’humanité. Quand le cœur de Jésus sera transpercé, il coulera le sang et l’eau qui donneront une nouvelle Vie divine à l’humanité en proie à la douleur. Jésus attire à lui toutes choses : « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé ». Jésus, dans un grand cri, donnera encore son souffle, le Saint-Esprit. Par son cœur ouvert, l’eau du baptême, et le sang de l’Eucharistie nous célébrons cette vie nouvelle. Au-delà de son aspect défiguré dans sa Passion, Jésus est déjà glorifié, il manifeste une beauté qui est toute intérieure. Désormais, ce sont les pauvres que nous côtoyons qui nous la manifestent, car la beauté vient de l’intérieur.

    Père Gilbert Adam – 19 avril 2019

     * Vendredi Saint 2021

    Prières :

    1. Demandons la grâce d’entrer plus avant dans le mystère de Jésus pauvre, en qui resplendit de la vie divine.

    Père Gilbert Adam

    2. Seigneur, nous savons que tu aimes sans mesure toi qui n’a pas refusé ton propre Fils mais qui l’a livré pour sauver tous les hommes, aujourd’hui encore, montre nous ton amour, nous voulons suivre librement le Christ qui marche librement vers la mort. Soutiens-nous comme tu l’as soutenu et sanctifie-nous dans le mystère de sa Pâque.

    Père Jean-Luc Fabre

     * Vendredi Saint 2021

    Conclusion :

    Qu’avons-nous célébré ce Vendredi saint ?

    Pourquoi nous attardons-nous à la Passion du Christ chaque année au lieu de sauter directement dans la joie de la résurrection ? Ne savons-nous pas que Jésus est ressuscité ? Souffrons-nous d’amnésie annuelle, en nous remémorant les mêmes évènements sans arrêt ?

     * Vendredi Saint 2021

    Le Vendredi saint, nous nous rassemblons en silence devant la Croix du Christ. Les prêtres et les diacres se prosternent, face contre terre, solennels devant la souffrance de Jésus. Nous avons écouté la lecture de la Passion selon saint Jean. Nous nous agenouillons silencieusement lorsque nous entendons les dernières paroles de Jésus sur la Croix, « Tout est accompli ». Nous marquons ce jour par un jeûne, nos cœurs contemplant la mort de Dieu aux mains des hommes pleins de haine. Nous restons sans voix devant la torture d’un homme innocent.

    Quel est le sens de tout cela ?

    Est-ce simplement pour aiguiser notre culpabilité ? Est-ce pour nous mettre mal à l’aise, en tant que membres d’une espèce qui a tué Dieu incarné quand Il est venu sur terre ? Est-ce pour engendrer la désespérance et la tristesse ? Nous trouvons une clé pour répondre à ces questions dans la Lettre aux Hébreux, deuxième lecture du Vendredi saint, qui nous oriente vers la signification de ce que nous célébrons :

    « En Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi. En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours » (Hébreux 4,14-16).

    Sur la Croix, nous ne voyons pas un juge tyrannique. Nous ne voyons pas un censeur venu nous condamner. Nous ne voyons pas un Dieu qui est nerveux et amer. Nous voyons notre Sauveur. Nous voyons Jésus. Nous voyons un homme en train de souffrir volontairement pour notre salut. Nous voyons la miséricorde du Père donnée à chacun d’entre nous – pour chaque homme et femme de toute l’histoire humaine, pour vous et pour moi !

     * Vendredi Saint 2021

    Voilà le mystère de la Croix.

    Voilà l’amour de Dieu. Voilà le don que nous célébrons le Vendredi saint. Nous ne sommes pas enthousiastes comme les foules du dimanche des Rameaux. Nous ne sommes pas fous de joie comme les disciples qui voient le tombeau vide le dimanche de Pâques. En silence et solennellement, nous recevons le don de Jésus offert à tous et chacun. Nous remercions Celui qui n’a rien retenu. Nous nous ouvrons à recevoir ce qu’Il est venu nous donner.

    Le don de Jésus ce n’est pas la honte pour nos péchés. Il n’est pas venu nous accuser et nous laisser enchaînés dans notre culpabilité. Il est venu Se donner à nous. Rien d’autre ne pouvait nous sauver. Rien d’autre ne pouvait enlever ce qui nous sépare de Dieu. Rien d’autre ne pouvait libérer cette abondance de vie, maintenant et pour toujours. Il est venu nous rendre libres. Il est venu racheter nos péchés. Il est venu nous apporter un amour qui nous comble pleinement.

    Voici l’amour de Dieu, qui S’est donné entièrement pour nous. Non pas afin de nous faire sentir coupables ou inconvenants, mais afin que nous puissions recevoir le don de Lui-même. De retour, Il ne veut pas notre désespérance, ni notre mélancolie, ni notre auto-condamnation. Il veut que nous Lui donnions nos péchés, afin de les surmonter, afin de les détruire, afin de les effacer, pour nous rendre libres, heureux, et en paix.

    Jésus meurt sur la Croix, notre Sauveur miséricordieux. Jésus vient Se donner à nous, pour nous. Il ne cesse pas de Se donner jusqu’au « Tout est accompli ».

    Julian Paparella – Le 12 avril 2017 – Fondation catholique Sel et Lumière

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Vendredi Saint 2021

    Prières proposées par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Prière pour le Vendredi Saint :

    Seigneur notre Dieu, par la passion du Christ, tu as détruit la mort héritée du premier péché, la mort qui tenait l’humain sous sa loi. Accorde-nous d’être semblable à ton Fils. Du fait de notre nature, nous avons dû connaître la condition du premier homme qui vient de la terre. Sanctifie-nous par ta grâce pour que nous connaissions désormais la condition de l’homme nouveau qui appartient au ciel. Par Jésus-Christ. Amen.

    Prière pour le Samedi Saint :

    Dieu éternel et tout puissant, dont le Fils unique est descendu aux profondeurs de la terre, d’où il est remonté glorieux, accorde à tes fidèles, ensevelis avec lui dans le baptême, d’accéder par sa résurrection à la vie éternelle. Amen.

    Références :

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Vendredi-saint

    https://www.teteamodeler.com/culture/fetes/vendredi-saint.asp

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Crucifixion

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Passion_du_Christ

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=80

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/special-vendredi-saint-annee-a

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vendredi_saint#:~:text=L'office%20solennel%20catholique%2C%20appel%C3%A9,la%20communion%20avec%20des%20hosties

    https://www.vercalendario.info/fr/evenement/liturgie-catholique-2-avril-2021.html

    https://www.aelf.org/2020-04-10/romain/messe

    https://www.bible-service.net/extranet/pages/777.html

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2018/Vendredi-Saint-vendredi-30-mars-2018/Aide-a-l-homelie/Psaume-30

    http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/entier/ps.html

    https://www.sedifop.com/vendredi-saint-messe-du-soir-par-p-claude-tassin-spiritain/

    https://www.cheminsdevie.info/emission/psaumes-31-1-32-1/

    https://www.catholique-blois.net/actualite/commentaires-evangile/annee-2018/vendredi-saint-30-mars-2018

    http://www.lemontmartre.ca/culture-et-foi/archives/archives-des-commentaires-de-levangile/#en1

    https://www.carmel.asso.fr/Homelie-du-Vendredi-Saint.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Vendredi-Saint.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-priere-d-ouverture-du-vendredi-saint-116625975.html

    https://seletlumieretv.org/blogfeed/getpost.php?id=19436

    Magnificat Vendredi Saint page 118

    Magnificat Samedi Saint page 155


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  • Rubrique « Fêtes particulières »

    210401 – Liturgie du jeudi 1er avril 2021

      Jeudi saint 2021  

     * Jeudi Saint 2021

        La Semaine sainte    

    En 2021, la Semaine sainte débute le samedi 28 mars et se termine le 3 avril. La Semaine sainte désigne la semaine qui va du dimanche des Rameaux – qui commence la Passion de Jésus – à la veillée pascale de la nuit du samedi de Pâques où l'on fait mémoire de la Résurrection de Jésus. Chaque jour de cette semaine, surtout les trois derniers, a une coloration particulière.

    Dans le cadre de l'Église catholique, le Jeudi saint a lieu la bénédiction des saintes huiles et la confection du saint chrême dans la cathédrale par l'évêque. C'est la messe chrismale. Le lavement des pieds est célébré dans l'après-midi ou avec la messe du soir.

    Le Jeudi saint inaugure le triduum pascal. Ce dernier commence par la messe du soir du Jeudi saint faite en mémoire de la Cène au cours de laquelle Jésus institua l’Eucharistie (la messe). C'est la dernière messe avant celle de la nuit de Pâques.

    On y lit le récit de la Pâque juive avec l’agneau pascal (Exode 12,1-14), puis le texte de saint Paul sur le repas du Seigneur (1 Cor. 11,23-26) et l’Évangile du lavement des pieds (Jean 13,1-15).

    Pendant cette lecture, le célébrant lave souvent devant l’autel les pieds de quelques fidèles. Après la célébration, l’Eucharistie est transportée solennellement en un lieu que l’on nomme « reposoir » où l’on peut se recueillir en méditant l’agonie de Jésus à Gethsémani et son appel « Veillez et priez ! ».

     * Jeudi Saint 2021

    1ère lecture :

    Lecture du Livre de l’Exode (Ex 12, 1-8 - 11-14)

    En ces jours-là, dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année. Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger. Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil.

     * Jeudi Saint 2021

    On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur. Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte. Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pélerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par le diocèse de Blois et par l’A.E.L.F.

     * Jeudi Saint 2021

    Psaume : J’invoquerai le nom du Seigneur  -  115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18  

    R/ Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?

    J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur. Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, moi, dont tu brisas les chaînes ? Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur. Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple.

    Texte fourni par le diocèse de Blois et par l’A.E.L.F.

     * Jeudi Saint 2021

    Commentaire 2 :

    Nous retrouvons dans ce psaume tous les éléments importants de la première lecture de cette fête du Corps et du Sang du Christ : en tout premier, l'œuvre libératrice de Dieu, puis la reconnaissance par les croyants de cette initiative de Dieu, et enfin l'engagement d'obéissance. « Moi dont tu brisas les chaînes », voilà l'œuvre de Dieu. Et on sait bien à quelles chaînes le psalmiste pense : il s'agit d'abord de la libération d'Égypte. Chaque année, spécialement au moment de la Pâque, les descendants de ceux qui furent esclaves en Égypte revivent les grandes étapes de leur libération : la vocation de Moïse, ses multiples tentatives pour obtenir de Pharaon la permission de partir, sans avoir toute l'armée à leurs trousses, l'obstination du roi... et les interventions répétées de Dieu pour encourager Moïse à persévérer malgré tout dans son entreprise. Pour finir, le peuple a pu s'enfuir et survivre miraculeusement alors que l'endurcissement du Pharaon a causé sa perte.

    Quand on chante ce psaume, des siècles plus tard, au Temple de Jérusalem, cette étape de la sortie d'Égypte est franchie depuis longtemps, mais elle n'est qu'une étape justement. On sait bien qu'il ne suffit pas d'avoir quitté l'Égypte pour être vraiment un peuple libre ; que d'esclavages individuels ou collectifs sévissent encore à la surface de la terre ! Esclavage de la pauvreté, voire de la misère sous tant de formes ; esclavage de la maladie et de la déchéance physique ; esclavage de l'idéologie, du racisme, de la domination sous toutes ses formes... L'Égypte de la Bible a pris au long des siècles et prend encore quantité de visages sous toutes les latitudes : mais on sait aussi que, inlassablement, Dieu soutient nos efforts pour briser nos chaînes.

    Car l'histoire humaine qui nous donne, hélas, mille exemples d'esclavages, nous montre aussi (et c'est magnifique) la soif de liberté qui est inscrite au plus profond du cœur de l'homme, et qui résiste à toutes les tentatives pour l'étouffer. Cette soif de liberté, les croyants savent bien qui l'a insufflée dans l'homme. Ils l'appellent l'Esprit. Notre psaume sait « qu'il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! »... et qu'il lui en coûte tellement qu'Il est à l'origine de tous les combats pour la vie et pour la liberté de tout homme, quel qu'il soit.

    A ce Dieu qui a fait ses preuves, si l'on peut dire, on peut faire confiance. Ce n'est pas lui qui nous enchaînera, il est bien trop jaloux de notre liberté ! Et, alors, librement, on se met à sa suite, on l'écoute : « Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, moi dont tu brisas les chaînes ? ». Le mot « serviteur » ici, peut s'entendre plutôt comme disciple. Dans la Bible, il ne s'agit pas de « servir » Dieu dans le sens où il aurait besoin de serviteurs... Cela est valable pour les idoles, les dieux que l'homme s'est inventés. Curieusement, quand nous imaginons des dieux, nous croyons qu'ils ont besoin de notre encens, de nos louanges, de nos compliments, de nos services. Au contraire, le Dieu d'Israël, le Dieu libérateur n'a nul besoin d'esclaves à ses pieds. Il nous demande seulement d'être ses disciples parce que lui seul peut nous faire avancer sur le difficile chemin de la liberté. Et l'expérience d'Israël, comme la nôtre, montre que dès qu'on cesse de se laisser mener par ce Dieu-là et par sa parole, on retombe très vite dans quantité de pièges, de déviations, de fausses pistes.

     * Jeudi Saint 2021

    C'est pour cela que le psaume affirme si fort : « J'invoquerai le nom du Seigneur », résolution affirmée deux fois en quelques versets. C'est une véritable résolution, effectivement, celle de ne pas invoquer d'autres dieux, donc de tourner le dos définitivement à l'idolâtrie. « J'invoquerai le nom du Seigneur », cela revient à dire «je m'engage à ne pas en invoquer d'autre !» Et on sait que les prophètes ont dû lutter pendant de nombreux siècles contre l'idolâtrie.

    Il faut dire que la fidélité à cette résolution exigeait une grande confiance en Dieu, mais aussi bien souvent un immense courage face au polythéisme des peuples voisins. Pendant la domination grecque sur la Palestine, par exemple, et ceci se passe très tardivement dans la Bible, peu avant la venue du Christ, les Juifs ont dû affronter l'effroyable persécution d'Antiochus IV Epiphane : rester fidèle à la promesse contenue dans cette phrase « J'invoquerai le nom du Seigneur » revenait à signer son propre arrêt de mort.

    Cette résolution « J'invoquerai le nom du Seigneur » est associée à des rites : « J'élèverai la coupe du salut »... « Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce ». Nous retrouvons ici, comme dans le Livre de l'Exode que nous lisons en première lecture, la transformation radicale apportée par Moïse : désormais, les gestes du culte ne sont plus des rites magiques, ils sont l'expression de l'Alliance, reconnaissance de l'œuvre de Dieu pour l'homme. La coupe s'appelle désormais « coupe du salut », le sacrifice, désormais, est toujours sacrifice d'action de grâce parce que l'attitude croyante n'est que reconnaissance.

    Ce psaume 115/116 fait partie d'un petit ensemble qu'on appelle les psaumes du Hallel, qui sont une sorte de grand Alléluia, et qui étaient chantés lors des trois grandes fêtes annuelles, la Pâque, la Pentecôte et la fête des Tentes.

    Lors de sa dernière Pâque à Jérusalem, Jésus lui-même a chanté ces psaumes du Hallel et en particulier le psaume d'aujourd'hui, le soir du Jeudi Saint, alors qu'avec ses disciples, il venait d'élever une dernière fois la coupe du salut, alors qu'il allait offrir sa propre vie en sacrifice d'action de grâce : du coup, pour nous, ce psaume devient encore plus parlant. Nous savons que c'est Jésus-Christ qui délivre définitivement l'humanité de ses chaînes. A sa suite, et même avec lui, nous pouvons chanter : « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? ».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Jeudi Saint 2021

    Épître : Le repas du Seigneur

    Lecture de la Première Lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 11, 23-26)

    Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : «Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi». Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi ». Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par le diocèse de Blois et par l’A.E.L.F.

     * Jeudi Saint 2021

    Évangile : Le lavement des pieds

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 13, 1-15)

    Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras ». Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! ». Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi ». Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! ». Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous ». Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs ». Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par le diocèse de Blois et par l’A.E.L.F.

     * Jeudi Saint 2021

     Commentaire général des 4 lectures 

     Le Christ serviteur 

    Le Jeudi saint, nous fêtons plusieurs choses : l’institution de l’Eucharistie lors de la dernière cène, la fête des prêtres, le rappel de la Pâque juive avec la sortie d’Égypte et le début de la Passion. L’Évangile de Jean a choisi de nous présenter tout cela avec la figure du Christ serviteur. Ce n’est pas par hasard que Jean, le seul de tous les Évangélistes, nous fait entrer au cœur du Mystère de l’Eucharistie par l’entrée de service. Il n’y a pas de récit de la Cène comme institution de l’Eucharistie dans l’Évangile de Jean. Cela ne se trouve que dans les synoptiques. Mais le repas de la Cène est déjà présent tout au long de l’Évangile de Jean avec le récit de Cana et les deux récits de la multiplication des pains, plus la rencontre avec le ressuscité à la fin de l’Évangile sur les bords du Lac de Galilée.

    Le repas, l’Eucharistie, est mise en valeur par le récit du lavement des pieds et l’invitation au service. L’Eucharistie, rendre grâce, c’est se faire serviteur de ses frères et sœurs nous dit Jean.

    1. Le rappel de la figure du serviteur en Isaïe et dans l’Ancien Testament

    Le mot serviteur en hébreu – ‘ebed – est un mot qui signifie autant esclave que serviteur. Le chemin du peuple élu est justement de passer du statut d’esclave, en Égypte ou à Babylone, à celui de serviteur libre qui fait alliance avec son Dieu. Serviteur en vient à désigner le lien spécifique qui lie Dieu à tous les grands personnages de l’Ancien Testament : Abraham, Moïse, David, Elie, etc…

    Serviteur est le titre qui sert à désigner l’homme de Dieu qu’il soit prêtre, roi ou prophète. Il n’y a pas de plus grand titre de gloire que d’être appelé serviteur.

    C’est ce titre de serviteur qui sera donné en Isaïe, dans les 4 chants du serviteur, à cette figure messianique de celui qui, plein de l’Esprit-Saint, va annoncer le salut au peuple tombé en esclavage. Ce serviteur, dans le 4ème chant, ira même jusqu’à porter le péché de son peuple sur ses épaules, tel l’agneau immolé de la Pâque, pour sauver le peuple de son péché. C’est ce titre de serviteur en Isaïe, que Jésus reprend au début de sa prédication à Nazareth pour désigner sa mission dans le monde. C’est ce titre qu’il prend en saint Jean, à la fin de l’Évangile, comme mission confiée aux apôtres qui doivent comme lui se faire serviteurs de leurs frères.

    2. La figure du prêtre serviteur

    A la suite du Christ, les évêques, les prêtres et les diacres, dans le sacrement du sacerdoce prennent ce titre de serviteur. Il est important de se rappeler qu’il ne s’agit pas d’un titre qui met au-dessus des fidèles, mais bien d’un titre qui définit la fonction du sacerdoce auprès du peuple chrétien, la fonction de serviteur. On ne va pas à la messe du Père X ou Y, on va à la messe du Christ. On ne croit pas à cause du Père X ou Y, on ne va pas à l’église à cause de celui-ci et on ne la quitte pas à cause de celui-là, on y va à la rencontre du Christ qui s’offre à nous avec son corps et son sang pour nous faire vivre de la vie éternelle. Les prêtres, les évêques et les diacres passent, le Christ demeure. Le sacerdoce s’efface pour laisser la place au seul prêtre et au seul vrai Dieu. Mettre un prêtre à la place du Christ c’est tomber dans l’idolâtrie. C’est pour cela que la liturgie nous fait entendre cet Évangile aujourd’hui, celui qui veut se mettre à la suite du Christ doit se faire serviteur comme le Christ lui-même.

    3. Le peuple serviteur

    En disant cela, on voit que la notion de service dépasse celle du sacerdoce. Elle concerne l’ensemble du peuple chrétien dans ce qu’il doit être et dans ce qu’il doit vivre en acte : le chrétien, le baptisé est un serviteur. Nous ne sommes pas au-dessus des non-croyants, des juifs, des musulmans, de ceux qui ne partagent pas notre foi, nous sommes à leur service pour témoigner de l’amour de Dieu pour chaque homme et chaque femme de ce monde. En période d’épidémie, beaucoup de saints, laïcs ou consacrés ont pris cet habit de serviteur en se mettant au service des malades, sans se soucier de leur religion, de leur foi ou de leur morale. Si nous avions en tête cet esprit de service que demande Jésus à ses disciples, il y aurait surement moins de divisions entre chrétiens et dans l’Église. Et notre témoignage aurait plus de force. Il est facile d’oublier que l’on est serviteur quand on est le peuple élu, quand on est l’enfant bien-aimé du père. Saint Jean nous rappelle que ces titres de gloire, de prêtre, de prophète et de roi que nous avons reçu au baptême, sont aussi un devoir et une responsabilité à remplir : être au service de nos frères et sœurs chaque jour de notre vie.

    Cette fête d’aujourd’hui est la fête du sacerdoce particulier des prêtres et par extension de celui commun à tous les baptisés. Elle est la fête avant tout de tous les serviteurs libérés de l’esclavage du péché et de la mort et heureux de célébrer ce don merveilleux de la vie qui nous est donné à chaque eucharistie.

    Père Damien Stampers – Diocèse de Blois

     * Jeudi Saint 2021

    Homélie :

    Le Jeudi saint est l’occasion pour les catholiques de faire mémoire de l’institution de l’Eucharistie et, par la célébration de cette Eucharistie, de l’institution du ministère sacerdotal. Or, l’Évangile qui est au cœur de la liturgie est une parabole en acte, un geste concret quoique répugnant pour certains : le lavement des pieds.

    Jésus lave les pieds de ses disciples. C’est la manière pour l’Évangéliste Jean (13,2‑15), mais aussi pour l’Église, de donner la clef et de l’Eucharistie et du ministère. Jésus montre ce que le culte cherche à exprimer, à savoir l’amour jusqu’à l’extrême, la génuflexion devant le Sacrement saint du frère premier servi.

    Par son comportement, Jésus nous apprend comment être proches concrètement des autres dans tous les aléas de la vie. On ne rencontre son prochain qu’en abaissant son regard à hauteur de pieds. La part qui ne peut être ravie à Dieu, c’est cette attitude de Jésus agenouillé devant ses amis, avec son linge autour des reins, et qui frotte leurs pieds empoussiérés.

    C’est un geste d’hospitalité car Jésus accueille à sa table, cette « Table [qui] n’a ni sens ni goût sans l’agenouillement aux pieds du frère » (François Cassingena-Trévedy). Le mouvement du service est le seul capable d’attester aux yeux de Jésus la grandeur du Dieu qui se donne en sa personne. À ce moment précis, Dieu commence à nous être révélé dans sa vérité : un Dieu qui s’anéantit aux pieds de ceux qu’il est venu servir et non rendre serviles. Ce geste piétine la représentation que nous avons de Dieu : sa toute-puissance céleste s’incline à ras de terre. «Comment la dignité divine n’est-elle pas profanée et bafouée si Dieu prend ainsi la place des serviteurs ? » se demandait Maurice Zundel. L’amour de Dieu se «sacramentalise» dans l’amour du frère va-nu-pieds. « Un pied près de mon cœur » (Rimbaud) : l’enveloppe charnelle fût-elle la moins amène n’est jamais le terme de la rencontre, elle est une porte battant sur l’infini dans la vibration de l’immatériel.

    Ce lavement n’est plus une purification mais une participation : « Si je ne te lave pas, dit Jésus à Pierre, tu ne pourras rien partager avec moi ». L’accueil de la Parole conduit à la mise en jeu du corps jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la mort. Il faudra le chant d’un coq pour que Pierre comprenne ceci : la vérité d’un corps se conjugue à l’oblatif, jamais au possessif.

    Le sens du lavement des pieds, c’est le geste du don porté par la parole de Dieu et portant jusqu’à la mort. C’est le corps, entre Parole et mort. C’est le mime de la mort du corps devenant parole de vie. C’est l’amour à mort. Par cet acte, Jésus révèle l’identité du Dieu qu’il est : le Dieu qui s’abaisse pour que l’homme puisse grandir. Mais il révèle aussi ce que doit être l’attitude chrétienne. Ce geste, témoignage au milieu du monde, engendre la communauté à son identité. Il n’est d’autre livrée ecclésiale que la tenue de service. Laver les pieds, baiser le lépreux, couvrir l’homme nu, panser la chair de l’homme agonisant en sont les seuls signes distinctifs.

    Père Sylvain Gasser – Extrait de 100 raisons de vivre en chrétien, p. 277, Bayard Editions, 2017

     * Jeudi Saint 2021

    Prière :

    Le Jeudi saint, Jésus prend son dernier repas avec les douze apôtres. Au cours de cette Cène, en prenant le pain et le vin, il rend grâce et offre son corps et son sang pour le salut des hommes. En ce jour, tournons-nous vers lui :

    Tu as donné Ta vie,

    Comme du pain posé sur la table,

    Mis en morceaux et distribué

    Pour que chacun, tendant la main et le cœur,

    Puisse en recevoir et s’en nourrir.

     

    Tu as donné Ta vie,

    Comme du vin versé dans la coupe

    Et offert pour que chacun,

    Tendant les lèvres et le cœur,

    Puisse en prendre et s’en réjouir.

     

    Tu as tout livré,

    Seigneur Jésus,

    Et dans Ta vie donnée

    Comme du pain,

    Comme du vin,

    Le monde entier peut goûter

    L’amour de Dieu

    Multiplié sans compter

    Pour tous les enfants de la terre !

     

    Nous voici Seigneur,

    Tendant vers Toi

    Nos mains et nos cœurs !

    Charles Singer – Église catholique en Martinique

     Complément de formation pour les Chevaliers du Christ 

     * Jeudi Saint 2021

    Le lavement des pieds

    Jésus, réunit ses apôtres pour la Pâque juive, mais il donne à certains rites une nouvelle signification : le lavement de mains devient lavement de pieds. Le pain azyme distribué par le père de famille est partagé par Jésus en signe de son corps livré. La coupe de bénédiction est bue en signe de son sang versé. Il est, lui Jésus, l’Agneau immolé.

    Le signe d’un don total

    Jean a relaté seulement le lavement des pieds, alors que les autres Évangélistes ont transmis l’institution de l’Eucharistie. Ce choix n’est pas le récit d’une autre Cène. Le lavement des pieds et l’Eucharistie sont l’expression du même don total que Jésus fait de lui-même et de sa vie pour le salut du monde. Les deux signes sont la mémoire de l’amour du Christ jusqu’à l’extrême.

     * Jeudi Saint 2021

    Le service est indissolublement lié à l’Eucharistie comme les deux pages d’un même feuillet. Être pratiquant ne consiste pas seulement à aller à la messe : il faut aussi communier à la détresse et aux besoins de ceux que la vie malmène. Le service est Eucharistie quand il est visite de malades, attention fraternelle vis-à-vis des SDF et des étrangers, service de table aux restaurants du cœur ou don de meubles à une famille démunie de tout.

    Le « sacrement » du service

    Pourquoi le lavement des pieds n’est-il pas un sacrement à part entière ? Il a tout d’une institution en bonne et due forme. La raison en est sans doute que ce signe fort est moins un rite à accomplir qu’un état d’esprit à vivre en permanence. L’Évangile nous demande de « rester en tenue de service ». Jésus a donc choisi un geste familier et ordinaire pour nous rappeler que l’amour fraternel s’inscrit dans les gestes quotidiens. La vie de famille est un lieu de multiples services qui passent souvent inaperçus. Les gestes des soignants qui se penchent sur les corps meurtris ou les cœurs blessés des malades, l’aide apportée aux pauvres par les membres d’associations caritatives, l’écoute patiente, le temps donné, un sourire offert et la considération manifestée aux humiliés de la vie, sont autant de lavements de pieds où s’exprime l’amour pour le Seigneur et pour ses membres souffrants. « Plus tard tu comprendras » disait Jésus à Pierre réticent. Et nous, aujourd’hui, avons-nous compris ? La réponse est dans notre vie !

    Père Joseph Proux

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Très Noble et Bienfaisant Chevalier du Christ – Moine-Chevalier de Notre-Dame

     * Jeudi Saint 2021

    Prière proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Tu nous appelles, Dieu notre père, à célébrer ce soir la très sainte Cène où ton fils unique, avant de se livrer lui-même à la mort, a voulu remettre à son Église le sacrifice nouveau de l’Alliance éternelle. Fais que nous recevions de ce repas, qui est le sacrement de son amour, la charité et la vie. Par Jésus-Christ. Amen.

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Semaine_sainte

    https://qe.catholique.org/temps-liturgiques/9646-qu-est-ce-que-la-semaine-sainte-le-triduum

    https://www.catholique-blois.net/actualite/commentaires-evangile/annee-2020/jeudi-saint-9-avril-2020

    https://www.aelf.org/2021-04-01/romain/messe#messe2_lecture1

    http://thierry.jallas.over-blog.com/article-commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-b-le-sacrement-du-corps-et-du-sang-du-christ-106467795.html

    https://www.assomption.org/fr/actualites/careme-2017/jeudi-saint-13-avril-le-lavement-des-pieds

    https://martinique.catholique.fr/priere-pour-le-jeudi-saint

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Semaine-sainte/l-evangile-du-jeudi-saint

    Magnificat Jeudi Saint page 88


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  • 210217 – Liturgie du mercredi 17 février 2021

    Mercredi des Cendres

    Ouverture du Carême

     * Mercredi des Cendres

    Introduction :

    Le mercredi des Cendres marque l'entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal. Il peut tomber n'importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques. Cette année 2021, nous entrons en Carême ce 17 février.

    En d’autres termes, le mercredi des Cendres débute le Carême, période de quarante jours qui se termine par la Passion et la Résurrection célébrée à Pâques. Ce jour est marqué par une célébration au cours de laquelle le prêtre trace une croix sur chaque fidèle en lui disant : « Convertis-toi et crois à l’Évangile ».

    La Croix – Croire

    La liturgie des Cendres ouvre les quarante jours du Carême.

    Pourquoi le prêtre dépose-t-il des cendres sur le front des fidèles le mercredi des Cendres ? Cette pratique remonte à une pratique pénitentielle du peuple hébreu qui se couvrait la tête de cendres. C’est à partir du 11ème siècle que cette pratique s’est généralisée dans l’Église.

     * Mercredi des Cendres

    Origine des Cendres

    Le mercredi des Cendres est l'occasion d'une messe où le prêtre trace une croix avec de la cendre sur le front des fidèles en prononçant un verset de la genèse « C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière ».

    La cendre dont on se sert pour tracer la croix est la cendre issue de la combustion des rameaux bénis l'année précédente.

    L'utilisation de ces cendres est une évocation symbolique de la mort, et le verset récité doit inciter le croyant à l'humilité et à la piété.

    Le Carême commence donc par un rappel solennel de la condition humaine et s'achève avec les Pâques par une célébration de la vie, celle de la résurrection du Christ.

    i Calendrier – Fêtes religieuses

     * Mercredi des Cendres

    Traditions de pénitence

    Entre le 11ème et le 14ème siècle, les pratiques actuelles ont été établies et le jour des Cendres tel qu'on le connait s'est répandu dans l'Église d'occident. Auparavant, le mercredi des Cendres était drapé d'un autre rôle, il était un jour de pénitence.

    Vers 300, le jour des Cendres a été adopté localement par certaines Églises qui l'intègrent au rite d'excommucation temporaire ou de renvoi des pécheurs publics, une pénitence imposée aux personnes coupables de péchés capitaux. Dès le 4ème siècle, ce jour marque à Rome le début de la pénitence canonique accomplie publiquement, jusqu'à l'absolution du Jeudi Saint.

    Au 7ème siècle, un rite public de pénitence est pratiqué durant lequel les pénitents se présentent aux prêtres, confessent leurs fautes et, lorsque celles-ci sont graves et publiques, reçoivent du pénitencier un « cilice rugueux couvert de cendre » (tunique ou une ceinture portée sur la chair par mortification) et doivent se retirer dans un monastère.

    i Calendrier – Fêtes religieuses

    Le point de vue de l’Église catholique de France :

     * Mercredi des Cendres

    Le Mercredi des Cendres, premier jour du Carême, est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu.

    On trouve déjà le symbolisme des cendres dans l’Ancien Testament. Il évoque globalement la représentation du péché et la fragilité de l’être. On peut y lire que quand l’homme se recouvre de cendres, c’est qu’il veut montrer à Dieu qu’il reconnaît ses fautes. Par voie de conséquence, il demande à Dieu le pardon de ses péchés : il fait pénitence.

    Un symbole de renaissance

    Tous, nous faisons l’expérience du péché. Comment s’en dégager ? Jésus nous apprend que nous serons victorieux du péché quand nous aurons appris par l’Évangile à remplacer le feu du mal par le feu de l’Amour. Car le feu qui brûle ce jour détruit d’abord mais, en même temps, ce feu éclaire, réchauffe, réconforte, guide et encourage.

    La cendre est appliquée sur le front pour nous appeler plus clairement encore à la conversion, précisément par le chemin de l’humilité.

    La cendre, c’est ce qui reste quand le feu a détruit la matière dont il s’est emparé. Quand on constate qu’il y a des cendres, c’est qu’apparemment il ne reste plus rien de ce que le feu a détruit. C’est l’image de notre pauvreté. Mais les cendres peuvent aussi fertiliser la terre et la vie peut renaître sous les cendres.

    Tout en le marquant, le prêtre dit au fidèle : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ».

    Église catholique de France

    Nous ne doutons pas du pardon d'un véritable ami, ni du pardon de Dieu.

    Mais nous avons du mal à revenir chercher ce pardon.

    Le prophète nous invite à prendre les grands moyens pour faire ce retour.

     * Mercredi des Cendres

    1ère lecture : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements ».

    Lecture du Livre du prophète Joël (Jl 2, 12-18)

    Maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil !

    Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.

    Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et laisser derrière lui sa bénédiction : alors, vous pourrez présenter offrandes et libations au Seigneur votre Dieu.

    Sonnez du cor dans Sion : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une fête solennelle, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons !

    Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre !

    Entre le portail et l’autel, les prêtres, serviteurs du Seigneur, iront pleurer et diront : « Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n’expose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : ‘’Où donc est leur Dieu ?’’ ».

    Et le Seigneur s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 1 a :

    On ne sait pas exactement de quel fléau parle le prophète Joël dans les versets qui précèdent cet extrait. Il est du moins assez clair qu'il associe un grand malheur survenu dans le pays et le « Jour » du Seigneur qui jamais n'abandonne son peuple. D'où cet appel à revenir au Seigneur « de tout son cœur », en toute sincérité donc, et à le manifester dans un rite de repentance. Une grande foi inspire la prière opposée : le « Dieu lent à la colère et plein d'amour » ne peut que se manifester en faveur des siens en les voyant à la fois dans la détresse et repentants. C'est un message pour tous les temps.

    Croire – La Croix

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 1 b :

    Le Livre du prophète Joël est très court (moins de quatre-vingts versets répartis en quatre chapitres). Trois thèmes s’entremêlent constamment : la perspective de fléaux terrifiants (dont on ne sait s’ils sont réels ou supposés), des appels vibrants au jeûne et à la conversion, et l’annonce du salut accordé par Dieu. C’est le deuxième thème qui nous est proposé ici pour l’entrée en Carême.

    L’appel à la conversion débute de manière très solennelle par la formule parole du Seigneur qui, comme toujours chez les prophètes, invite à prendre très au sérieux ce qui va suivre. Et ce qui suit, c’est le mot : « revenez » qui est le grand mot du langage pénitentiel. Dieu dit à son peuple : « Revenez vers moi » et le peuple supplie son Dieu : « Reviens », c'est-à-dire : «Accorde-nous ton pardon». C’est un vocabulaire que nous connaissons bien, dans le psaume 70 (80) par exemple : « Berger d’Israël, écoute… Réveille ta vaillance et viens nous sauver… Dieu de l’univers, reviens… Dieu, fais-nous revenir ; que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés ».

    Ce retour vers Dieu doit se faire « dans le jeûne, les larmes et le seuil ! ». C’est là encore une expression consacrée. Mais les prophètes ont toujours appris au peuple à ne pas se contenter de manifestations extérieures. Joël n’y manque pas : «Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu ». Déjà le premier Isaïe insistait : « Vos solennités, je les déteste (dit Dieu), elles me sont un fardeau, je suis las de les supporter. Quand vous étendez les mains, je me voile les yeux, vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas : vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous. Ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, cherchez la justice… » (Is 1, 14-17). Plus tard, le troisième Isaïe reprend ce thème avec force : « Vous ne jeûnez pas comme il convient en un jour où vous voulez faire entendre là-haut votre voix. Doit-il être comme cela le jeûne que je préfère, le jour où l’homme s’humilie ? S’agit-il de courber la tête comme un jonc, d’étaler en litière sac et cendre ?... Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas ceci : dénouer les liens provenant de la méchanceté, détacher les courroies du joug, renvoyer libres ceux qui ployaient, bref, que vous mettiez en pièces tous les jougs ! N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé ? Et encore : les pauvres sans abri, tu les hébergeras, si tu vois quelqu’un nu, tu le couvriras : devant celui qui est ta propre chair, tu ne te déroberas pas. Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ton rétablissement s’opérera très vite. Ta justice marchera devant toi et la gloire du Seigneur sera ton arrière-garde. Alors tu appelleras et le Seigneur répondra, tu héleras et il dira : ‘’Me voici !’’ » (Is 58, 5-9). Et le psaume 50/51 exprime dans une image particulièrement suggestive ce qu’est la véritable conversion, lorsqu’il affirme : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit broyé, tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé ». Ceux qui ont lu Ézéchiel savent ce que veut dire ici le psalmiste : il faut briser nos cœurs de pierre pour qu’apparaisse enfin le cœur de chair. Joël est bien dans cette ligne quand il écrit : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements. ».

    Tous ces efforts de jeûne et de conversions avaient pour but, apparemment, sous la plume de Joël, d’échapper à un châtiment mérité : « Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux… Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment… Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n’expose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : ‘‘ Où donc est leur Dieu ?’’ » Et Joël termine sa harangue en annonçant déjà le pardon accordé : la traduction liturgique dit : « Le Seigneur s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple », mais le texte original est encore plus fort : « Le Seigneur déborde de zèle pour son pays, il a pitié de son peuple ».

    Il restera à découvrir que cette douce pitié de Dieu est pour tous les hommes et ce sera le rôle du Livre de Jonas. Curieusement, d’ailleurs, on découvre une très grande parenté entre les deux livres. Dans un style haut en couleurs, la fable de Jonas raconte la conversion de Ninive, la ville impie : « Jonas avait à peine marché une journée en proférant cet oracle : ‘‘Encore quarante jours et Ninive sera mise sens dessus dessous‘‘, que déjà ses habitants croyaient en Dieu. Ils proclamèrent un jeûne et se revêtirent de sacs, des grands jusqu’aux petits. La nouvelle parvint au roi de Ninive. Il se leva de son trône, fit glisser sa robe royale, se couvrit d’un sac, s’assit sur la cendre, proclama l’état d’alerte et fit annoncer dans Ninive : ‘‘ Par décret du roi et de son gouvernement, interdiction est faite aux hommes et aux bêtes, au gros et au petit bétail, de goûter à quoi que ce soit ; interdiction est faite de paître et interdiction est faite de boire de l’eau. Hommes et bêtes se couvriront de sacs et ils invoqueront Dieu avec force. Chacun se convertira de son mauvais chemin et de la violence qui reste attachée à ses mains. Qui sait ! Peut-être Dieu se ravisera-t-il, reviendra-t-il sur sa décision et retirera-t-il sa menace ; ainsi nous ne périrons pas‘‘. Dieu vit leur réaction : ils revenaient de leur mauvais chemin. Aussi revint-il sur sa décision de leur faire le mal qu’il leur avait annoncé » (Jon 3, 4-10). Le secret de Dieu, c’est qu’il « déborde de zèle », comme dit Joël, pour tous les hommes, y compris pour ces mécréants de Ninivites. Quelques siècles plus tard, Paul dira : « En ceci Dieu prouve son amour envers nous : Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs » (Rm 5, 8).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Il est très important de lire et de méditer ce psaume.

    Il contient une excellente doctrine sur les principaux points du christianisme.

    Il traite, entre autres, de la vraie repentance, du péché, de la grâce,

    de la justification et de la vraie adoration qui plaît à Dieu.

     * Mercredi des Cendres

    Psaume : Psaume 50 (51), 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17)

    R/ Pitié, Seigneur, car nous avons péché ! (cf. 50, 3)

    Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.

    Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.

    Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

    Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.

    Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne.

    Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 2 :

    « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense ». Le peuple d’Israël est en pleine célébration pénitentielle au Temple de Jérusalem. Il se reconnaît pécheur, mais il sait aussi l’inépuisable miséricorde de Dieu. Et d’ailleurs, s’il est réuni pour demander pardon, c’est parce qu’il sait d’avance que le pardon est déjà accordé.

    Cela avait été, rappelez-vous, la grande découverte du roi David : David avait fait venir au palais sa jolie voisine, Bethsabée. Au passage, il ne faut pas oublier de préciser qu’elle était mariée avec un officier, Urie, qui était à ce moment-là en campagne. C’est d’ailleurs bien grâce à son absence que David avait pu convoquer la jeune femme au palais ! Quelques jours plus tard, Bethsabée avait fait dire à David qu’elle attendait un enfant de lui. Et, à ce moment-là, David avait organisé la mort au champ d’honneur du mari trompé pour pouvoir s’approprier définitivement sa femme et l’enfant qu’elle portait.

    Or, et c’est là l’inattendu de Dieu, quand le prophète Nathan était allé trouver David, il n’avait pas d’abord cherché à obtenir de lui une parole de repentir, il avait commencé par lui rappeler tous les dons de Dieu et lui annoncer le pardon, avant même que David ait eu le temps de faire le moindre aveu. (2 S 12). Il lui avait dit en substance : « Regarde tout ce que Dieu t’a donné... eh bien, sais-tu, il est prêt à te donner encore tout ce que tu voudras ! ».

    Et, mille fois au cours de son histoire, Israël a pu vérifier que Dieu est vraiment « le Seigneur miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté » selon la révélation de lui-même qu’il a faite à Moïse dans le désert (Ex 34, 6).

    Les prophètes, eux aussi, ont répercuté cette annonce et les quelques versets du psaume que nous venons d’entendre sont pleins de paroles d’Isaïe et d’Ezéchiel. Isaïe, par exemple : « Moi, Dieu, je suis tel que j’efface, par égard pour moi, tes révoltes, que je ne garde pas tes fautes en mémoire » (Is 43, 25) ; ou encore « J’ai effacé comme un nuage tes révoltes, comme une nuée tes fautes ; reviens à moi, car je t’ai racheté » (Is 44, 22).

    Cette annonce de la gratuité du pardon de Dieu nous surprend parfois : cela paraît trop beau, peut-être. Pour certains, même, cela semble injuste : si tout est pardonnable, à quoi bon faire des efforts ?

    C’est oublier un peu vite, peut-être, que nous avons tous sans exception besoin de la miséricorde de Dieu. Ne nous en plaignons donc pas ! Et ne nous étonnons pas que Dieu nous surprenne, puisque, comme dit Isaïe, « les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées ». Et justement, Isaïe précise que c’est en matière de pardon que Dieu nous surprend le plus.

    Cela nous renvoie à la phrase de Jésus dans la parabole des ouvriers de la onzième heure : « Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de mon bien ? Ou alors ton œil est-il mauvais parce que je suis bon ? » (Mt 20, 15).

    On peut penser aussi à la parabole de l’enfant prodigue (Luc 15) : lorsqu’il revient chez son père, pour des motifs pourtant pas très nobles, Jésus met sur ses lèvres une phrase du psaume 50 : « Contre toi et toi seul j’ai péché », et cette simple phrase renoue le lien que le jeune homme ingrat avait cassé.

    Face à cette annonce toujours renouvelée de la miséricorde de Dieu, le peuple d’Israël, parce que c’est lui qui parle ici comme dans tous les psaumes, se reconnaît pécheur : l’aveu n’est pas détaillé, il ne l’est jamais dans les psaumes de pénitence. Mais le plus important est dit dans cette supplication « pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché ... ». Et Dieu qui est toute miséricorde, c’est-à-dire comme aimanté par la misère, n’attend rien d’autre que cette simple reconnaissance de notre pauvreté. Vous savez d’ailleurs, que le mot pitié est de la même racine que le mot « aumône » : littéralement, nous sommes des mendiants devant Dieu.

    Alors il ne nous reste qu’une chose à faire : remercier tout simplement pour ce pardon accordé en permanence. La louange que le peuple d’Israël adresse à son Dieu, c’est sa reconnaissance pour la profusion des dons et des pardons dont il a été comblé depuis le début de son histoire. Ce qui montre bien que la prière la plus importante dans une célébration pénitentielle, c’est la parole de reconnaissance des dons et pardons de Dieu : il faut commencer par le contempler, lui, et après, cette contemplation nous ayant révélé le décalage entre lui et nous, nous pouvons nous reconnaître pécheurs. Notre rituel de la réconciliation le dit bien dans son introduction : « nous confessons l’amour de Dieu en même temps que notre péché ».

    Et le chant de reconnaissance jaillira tout seul de nos lèvres, il suffit de laisser Dieu nous ouvrir le cœur : « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange ». Certains ont reconnu ici la première phrase de la Liturgie des Heures, chaque matin. Effectivement, elle est tirée du psaume 50. À elle seule, elle est toute une leçon : la louange, la reconnaissance ne peuvent naître en nous que si Dieu ouvre nos cœurs et nos lèvres. Saint Paul le dit autrement : « C’est l’Esprit qui parle à notre esprit et dit en nous Abba, Père... ».

    Cela fait irrésistiblement penser à un geste de Jésus, dans l’Évangile de Marc : la guérison d’un sourd-muet. Touchant ses oreilles et sa langue, Jésus avait dit « Effétah », ce qui veut dire « Ouvre-toi ». Et alors, spontanément, ceux qui étaient là avaient appliqué à Jésus une phrase que la Bible réservait à Dieu : « Il fait entendre les sourds et parler les muets ». (Cf. Is 35, 5-6). Encore aujourd’hui, dans certaines célébrations de baptême, le célébrant refait ce geste de Jésus sur les baptisés en disant « Le Seigneur Jésus a fait entendre les sourds et parler les muets ; qu’il vous donne d’écouter sa parole et de proclamer la foi pour la louange et la gloire de Dieu le Père ».

    J’’ai dit plus haut « Il ne nous reste plus qu’à rendre grâce pour le pardon de Dieu offert en permanence ! » Non, il reste encore une chose à faire et que Dieu attend de nous : pardonner à notre tour, sans délai, ni conditions... et ça, c’est tout un programme !

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Cette Lettre de Paul est souvent reconnue

    comme un des plus beaux textes que l’apôtre nous ait laissés.

     * Mercredi des Cendres

    Épître : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu. Voici maintenant le moment favorable. »

    Lecture de la Deuxième Lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (2 Co 5, 20 – 6, 2)

    Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu.

    Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.

    En tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.

    Car il dit dans l’Écriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 3 a :

    Saint Paul nous offre un autre élément sur le chemin de la conversion. L’apôtre nous invite à détourner notre regard de lui et à tourner en revanche notre attention sur celui qui l’a envoyé et sur le contenu du message qu’il apporte : « Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu ». Un ambassadeur répète ce qu’il a entendu prononcer par son Seigneur et parle avec l’autorité qu’il a reçue et dans ses limites. Celui qui exerce la fonction d’ambassadeur ne doit pas attirer l’intérêt sur lui-même, mais il doit se mettre au service du message à transmettre et de celui qui l’a envoyé. C’est ainsi qu’agit saint Paul en exerçant son ministère de prédicateur de la Parole de Dieu et d’apôtre de Jésus-Christ. Il ne recule pas devant la tâche reçue, mais il l’accomplit avec un dévouement total, en invitant à s’ouvrir à la grâce, à laisser Dieu nous convertir : « Et puisque nous travaillons avec lui — écrit-il — nous vous invitons à ne pas laisser sans effets la grâce reçue de Dieu » (2 Co 6, 1). « Or l’appel du Christ à la conversion — nous dit le Catéchisme de l’Église catholique — continue à retentir dans la vie des chrétiens. [...] C’est une tâche ininterrompue pour toute l’Église qui “enferme des pécheurs dans son propre sein” et qui “est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et qui poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement”. Cet effort de conversion n’est pas seulement une œuvre humaine. Il est le mouvement du “cœur contrit” (Ps 51, 19) attiré et mû par la grâce à répondre à l’amour miséricordieux de Dieu qui nous aimés le premier » (n. 1428).

    Saint Paul s’adresse aux chrétiens de Corinthe mais, à travers eux, il entend s’adresser à tous les hommes. Tous ont en effet besoin de la grâce de Dieu, qui illumine l’esprit et le cœur. Et l’apôtre presse : « Or, c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut » (2 Co 6, 2).

    Tous peuvent s’ouvrir à l’action de Dieu, à son amour. A travers notre témoignage évangélique, nous, chrétiens, devons être un message vivant. Dans de nombreux cas, nous sommes même l’unique Évangile que les hommes d’aujourd’hui lisent encore. Voilà notre responsabilité sur les traces de saint Paul, voilà un motif de plus pour bien vivre le carême : offrir le témoignage de la foi vécue à un monde en difficulté qui a besoin de revenir à Dieu, qui a besoin de conversion.

    Commentaires extrait de « Jardinier de Dieu »6 mars 2019

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 3 b :

    « Laissez-vous réconcilier avec Dieu », dit Paul. Mais qui dit réconciliation dit querelle. De quelle querelle s’agit-il puisque tout l’Ancien Testament répète sur tous les tons que Dieu n’est pas en querelle avec les hommes ? « Le Seigneur n’est pas toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches ; il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses… Aussi loin qu’est l’Orient de l’Occident, il met loin de nous nos péchés… Il sait de quoi nous sommes pétris, il se souvient que nous sommes poussière » (Ps 102/103). « Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme malfaisant, ses pensées. Qu’il retourne vers le Seigneur qui lui manifestera sa tendresse, vers notre Dieu, qui pardonne abondamment » (Is 55, 7). « Tu as pitié de tous parce que tu peux tout, et tu détournes les yeux des péchés des hommes pour les amener au repentir… Tu les épargnes tous, car ils sont à toi, Maître qui aimes la vie… Ta maîtrise sur tous te fait user de clémence envers tous » (Sg 11, 23… 12, 16).

    Les hommes de la Bible en ont fait l’expérience : à commencer par David. Dieu n’ignorait pas qu’il avait du sang sur les mains (après le meurtre d’Urie, le mari de Bethsabée, 2 S, 12), et pourtant il envoie le prophète Nathan lui dire en substance : « Tout ce que tu as, je te l’ai donné, et si ce n’est pas encore assez, je suis prêt à te donner encore tout ce que tu voudras ». Dieu n’ignorait pas non plus que Salomon ne devait son trône qu’à la suppression de ses rivaux. Et pourtant, il écoute sa prière à Gabaon et l’exauce bien au-delà de ce que le jeune roi avait osé lui demander (1 R 3). Mieux encore, le Nom même de Dieu, le « Miséricordieux » veut bien dire qu’il nous aime d’autant plus que nous sommes misérables.

    Dieu n’est donc pas en querelle avec l’homme, mais pourtant Paul parle de réconciliation, car depuis que le monde est monde (Paul dit « depuis Adam », c’est ma même chose), l’homme fait des procès à Dieu. Le génie du texte de la Genèse (Gn 2-3) est d’attribuer au serpent la paternité de la phrase accusatrice contre Dieu : « Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux possédant la connaissance de ce qui est bon ou mauvais » (autrement dit, Dieu est jaloux des hommes et ne leur veut pas de bien). Ce qui est sous-entendu par l’auteur de la Genèse, c’est que ce soupçon n’est pas naturel à l’homme, on peut donc l’en guérir. C’est bien ce que Paul dit ici : « C’est Dieu lui-même qui vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu ».

    Et qu’a fait Dieu pour ôter de nos cœurs cette querelle, ce soupçon ? « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché des hommes » : Jésus, lui, n’a pas connu le péché, pas un instant, il n’a été en querelle avec son Père. Ailleurs, Paul dit : « il s’est fait obéissant » (Ph 2, 8), c'est-à-dire confiant même à travers la souffrance et la mort. Il a essayé de faire partager aux hommes cette confiance et cette révélation d’un Dieu qui n’est qu’amour, pardon, secours des petits. Et, suprême paradoxe, c’est pour cela qu’il a été considéré comme un blasphémateur, mis au rang des pécheurs, et exécuté comme un maudit (Dt 21, 23).

    Cet aveuglement des hommes s’est abattu sur lui, et Dieu a laissé faire parce que c’était le seul moyen de nous faire toucher du doigt jusqu’où peut aller son « zèle pour son peuple », comme dit le prophète Joël (Cf. supra le commentaire de la 1ère lecture). Jésus a subi dans sa chair le péché même des hommes, leur violence, leur haine, leur refus de la révélation d’un Dieu d’amour. Sur le visage du Christ en croix, nous contemplons jusqu’où va l’horreur de ce péché des hommesmais aussi jusqu’où vont la douceur et le pardon de Dieu. Et de cette contemplation peut jaillir notre conversion, notre « justification » dirait Paul. « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » disait déjà Zacharie (Za 12, 10), repris par saint Jean (Jn 19, 37). Découvrir en Jésus pardonnant à ses bourreaux l’image même de Dieu (car « qui m’a vu a vu le Père », Jn 14, 9), c’est entrer dans la réconciliation proposée par Dieu.

    Reste à l’annoncer au monde : « Nous sommes les ambassadeurs du Christ », dit Paul qui se considère comme envoyé en mission d’ambassade auprès de ses frères. À notre tour de relayer cette mission. C’est probablement le sens de la citation de Paul à la fin du texte : « Car il dit dans l’Écriture : au moment favorable, je t’ai exaucé, au jour du salut je suis venu à ton secours ». C’est une phrase du prophète Isaïe dans l’un des chants du Serviteur : « Ainsi parle le Seigneur : Au temps de la faveur, je t’ai répondu, au jour du salut, je te suis venu en aide ; je t’ai mis en réserve et destiné à être l’alliance du peuple… en disant aux prisonniers : ‘‘sortez !‘‘, à ceux qui sont dans les ténèbres : ‘‘Montrez-vous !’’ » (Is 49, 8-9). La mission d’Israël, Serviteur de Dieu, était bien présentée comme une ambassade libératrice. À son tour, le Christ a confié à son Église la mission d’annoncer au monde la rémission des péchés.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Il ne s'agit pas de se composer un masque de carême,

    mais d'être vrai devant Dieu et devant nos frères.

     * Mercredi des Cendres

    Évangile : « Ton Père qui voit dans le secret te le rendra ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 6, 1-6.16-18)

    En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.

    Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes.

    Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.

    Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le  secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

    Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient.

    Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.

    Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils  prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 4 a :

    L’Évangile va dans le sens de la générosité. Et Jésus nous en donne la ligne de conduite. On ne peut être vraiment généreux si on mesure notre don au besoin de nous faire reconnaitre ! Ce n’est plus de la générosité cela devient du marketing ! Par ailleurs sans la prière on ne peut grandir dans la générosité, car sans la prière qui nous ouvre à l’amour de Dieu et des autres, on se replie petit à petit sur notre égo, sur nos besoins et sur  nos envies. Dès lors nous comptons ce que nous partageons et ne partageons plus que les miettes de ce qui nous reste quand nous avons assouvis nos désirs.

    Enfin la générosité, qui se vit dans le don de ce qui nous est important, (partager avec l’autre va me faire renoncer à quelque chose que j’aurai aimé avoir) se fait avec le cœur et dans la joie d’offrir non dans le regret de ce à quoi nous avons renoncé pour poser cet acte de partage. La générosité, se vit donc dans la joie et non dans la tristesse et le regret

    La générosité ne se marque pas seulement dans le don de matériel ou de finance à autrui elle se marque aussi dans la prière et le jeûne.

    La prière est alors ce  temps que j’offre à Dieu pour lui-même ou pour les autres dans l’adoration et l’intercession, renonçant, pour vivre ce temps-là, à vivre autre chose qui aurait pu me faire plaisir comme de regarder la télévision par exemple …. Choisir la prière au lieu de passer notre temps devant les informations télévisées est acte d’amour et de générosité... 

    Le jeûne aussi est acte de générosité, non seulement parce que j’y ai la possibilité de mettre le prix du repas au service d’une association caritative, ou de le donner directement à quelqu’un qui en a besoin, mais parce que j’y paie de ma personne. Et c’est peut-être même cet aspect qui se trouve être le plus important aujourd’hui, en ce sens ou nous avons perdu l’habitude de donner de notre nécessaire, de nous-mêmes. Réapprendre à se désapproprier de nous-mêmes pour l’amour des autres et de Dieu, voilà qui doit nous faire grandir dans la joie de donner. Donc là aussi, point n’est besoin d’avoir une figure de lamentation.

    Comme Paul, Jésus nous appelle à retrouver la racine de l’amour vrai au fond de notre cœur et de vivre de cet amour. Puissions-nous entendre ce qu’il dit à notre cœur aujourd’hui et nous ouvrir à cette nouvelle vie !

    Commentaire  de Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Juin 2013

     * Mercredi des Cendres

    Commentaire 4 b :

    Nous avons là deux petits extraits du discours sur la montagne qui occupe l’ensemble des chapitres 5 à 7 de l’Évangile de saint Matthieu. Tout le discours est articulé autour d’un noyau central qui est le Notre Père (6, 9-13). C’est lui qui donne sens à tout le reste. Les recommandations que nous lisons aujourd’hui ne sont donc pas seulement des conseils d’ordre moral. Il y va du sens même de la foi : toutes nos démarches s’enracinent dans cette découverte que Dieu est Père. Ainsi prière, aumône et jeûne sont notre chemin pour nous rapprocher du Dieu-Père. Jeûner, c’est apprendre à nous décentrer de nous-mêmes, prier c’est nous centrer sur Dieu, faire l’aumône, c’est nous centrer sur nos frères.

    Par trois fois, Jésus reprend des formulations semblables qui semblent polémiques : « Ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle… ». Il faut avoir en tête la très grande importance des attitudes religieuses dans la société juive de l’époque, avec le risque inévitable d’attacher trop de prix aux manifestations extérieures. Sans doute certains personnages en vue n’y échappaient pas ! Ainsi parfois Matthieu a-t-il retenu les reproches de Jésus à ceux qui s’attachaient plus à la longueur de leurs franges qu’à la miséricorde et à la fidélité (Mt 23, 5 sq.).

    Ici, au contraire, Jésus invite ses disciples à une opération vérité : « Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer ». Quelques versets plus haut, il avait déjà dit : « Si votre justice ne dépasse pas celle des scribes et des pharisiens, non, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (5, 20). La justice était le grand souci des croyants : et si Jésus cite la recherche de la justice à deux reprises dans les béatitudes (dans ce même discours), c’est parce que ce mot, cette soif étaient familiers à ses auditeurs de Palestine. « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés » (5,6) ; Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux » (5, 10).

    La vraie « justice » au sens biblique consiste à être en harmonie avec le projet de Dieu et non à accumuler des pratiques, si nobles soient-elles. La fameuse phrase du Livre de la Genèse - « Abraham eut foi dans le Seigneur et pour cela le Seigneur le considéra comme juste » (Gn 15, 6) – nous a appris que la justice est d’abord justesse, au sens d’un instrument de musique, accord profond avec la volonté de Dieu.

     * Mercredi des Cendres

    Ainsi les trois pratiques – prière, jeûne, aumône – sont-elles des chemins de justice. Par la prière, nous laissons Dieu nous ajuster à son projet. Nous disons : « Que ton nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Et nous attendons de lui qu’il nous enseigne les vrais besoins du Royaume. Jésus fait précéder l’apprentissage du Notre Père de cette autre recommandation : « Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens ; ils s’imaginent que c’est à force de paroles qu’ils se feront exaucer. Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait ce dont vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez » (6, 7-8).

    Le jeûne est bien dans la même ligne : cessant de poursuivre ce que nous croyons nécessaire à notre bonheur, et qui risque peu à peu de nous accaparer, nous apprenons la liberté et recherchons les véritables priorités. Car « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu », disait Jésus en jeûnant lui-même (Mt 4,4). Et, un peu plus loin, dans ce même discours sur la montagne, il reprend ce thème : « Ne vous inquiétez pas en disant ‘‘ Qu’allons-nous manger ? Qu’allons-nous boire ? De quoi allons-nous nous vêtir ? ‘‘ – Tout cela, les païens le recherchent sans répit – Il sait bien, votre Père céleste, que vous avez besoin de toutes ces choses. Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 31-33).

    Quant à l’aumône, elle est le fruit de notre ajustement à la volonté de Dieu, puisqu’elle fait de nous des miséricordieux. Le mot « aumône » est de la même famille que « eleison ». Faire l’aumône, c’est ouvrir nos cœurs à la pitié. Car Dieu veut le bonheur de tous ses enfants et la justice au sens de l’harmonie avec Lui comporte donc inévitablement une dimension de justice sociale. La parabole du jugement dernier, dans le même Évangile de Matthieu (25, 31-46) le confirme : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger… et les justes s’en iront à la vie éternelle ». Les conduites que Jésus fustige (« Ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle ») vont à l’inverse : elles sont une manière subtile de rester centrés sur nous. Le drame, c’est qu’elles ferment notre cœur à l’action transformante de l’Esprit. Nous resterons avec notre suffisance et notre pauvreté.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Mercredi des Cendres

    Homélie :

    C’est en ce jour même que nous entrons dans le temps du Carême, période de l’année liturgique où nous sommes davantage appelés à changer nos cœurs, à ajuster notre vie à l’Évangile, à redire à Dieu notre amour, à vivre plus fraternellement avec le prochain. Vous pourriez me dire, mais tout cela nous le vivons déjà. En quoi, ces quarante jours vont-ils changer quelque chose à notre vie ? En fait, ce n’est pas la quantité des choses faites qui font la qualité d’un bon carême, mais les dispositions intérieures qui viennent habiter nos actes, nos décisions, nos réflexions.

    Se mettre en chemin de conversion, c’est réapprendre ce qui fait le cœur de notre foi, notre attachement à Dieu, au Christ, à l’Évangile, à l’Église. Un carême réussi, c’est celui où nous avons progressé dans l’amour de Dieu et du prochain, et pour cet apprentissage d’une vie plus juste, l’Évangile de ce jour, nous donne trois pistes à suivre de près :

    • la pratique de l’aumône pour nous réapproprier notre relation avec nos frères,
    • la pratique de la prière pour renouveler notre relation avec Dieu,
    • la pratique du jeûne pour nous libérer des biens matériels.

    Reprenons chacune de ces pistes et voyons ce que nous pouvons en faire présentement pour notre vie chrétienne.

    • La pratique de l’aumône, chacun le sait, consiste à être sensible aux nécessités vitales du prochain, et à faire un geste concret pour se délester de certains biens pécuniaires. Un euro pour faire un heureux. L’aumône révèle les liens invisibles qui nous retiennent aux richesses matérielles et parfois rend manifeste cet égoïsme que nous pensions enfin éteint lorsque par exemple nous voyons soudainement des difficultés qui nous traversent pour donner simplement, gratuitement, généreusement. Donner pour donner tel n’est pas le but de l’aumône, mais donner pour se donner, pour dire au prochain que nous sommes présents à ses souffrances, dans une compassion pleine d’humanité. Son malheur devient en quelque sorte le nôtre en cette rencontre. Jésus est exigeant sur cette pratique, puisqu’il nous dit que la main gauche se doit d’ignorer ce que fait la main droite. C’est-à-dire, il ne s’agit pas de donner d’un côté pour reprendre de l’autre, ni de donner pour être approuvé de tous. Le geste de l’aumône n’a pas d’autre éclairage que de révéler notre cœur ouvert aux besoins de nos frères.
    • La pratique de la prière, là encore nous savons en quoi elle se traduit concrètement. Il s’agit de prendre du temps pour Dieu, de quitter nos responsabilités habituelles, ce temps pour nous et pour les autres, pour en faire un temps pour Dieu, exclusivement pour lui. La prière dit la primauté de Dieu, et que nous avons besoin de lui pour nous construire et nous ressourcer. La prière prend de multiples formes : louange, intercession, demande, action de grâce, offrande de soi…, multiples formes en raison des événements qui nous traversent. En intensifiant durant notre Carême cette rencontre avec le Seigneur, et en nous plongeant régulièrement dans les textes bibliques qui sont sa Parole de vie, nous venons nous rappeler que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de cet amour qui vient de Dieu. La prière est une école de vie qui vient nous dire que nous sommes ouverts sur l’invisible, sur la grâce, sur une Présence qui nous dépasse. Prier, c’est faire silence aussi, ce que l’Évangile de ce jour traduit par les mots «retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte» pour entendre ce que Dieu attend de toi, ce qu’il veut pour que ta vie devienne chemin du Royaume des cieux.
    • La pratique du jeûne est sans doute celle des trois qui a perdu de sa vitalité et de sa consistance dans notre vie chrétienne moderne. Combien de chrétiens jeûnent-ils encore au cours de l’année chrétienne ? Heureusement qu’il y a ce temps du Carême pour nous en rappeler toute la pertinence. Jeûner, c’est bien sûr se priver d’une chose bonne et dans un but spirituel, en principe celui de prendre de la distance vis-à-vis de tout ce qui pourrait nous enfermer sur nous-mêmes. Le jeûne vient nous rappeler notre dépendance vitale à la nourriture, au fait que nous avons un corps qui a ses propres lois, que nous sommes des êtres de chair habités de convoitises et de désirs. En jeûnant, nous faisons le choix de dire que nous voulons demeurer libres de nos passions.

    Frères et sœurs, 40 jours cela peut nous apparaître bien long si nous voyons ces jours de pénitence comme des privations négatives qui viennent ralentir notre appétit de vie. Mais si nous replaçons cette quarantaine dans l’optique du Mystère de Pâques, comme un chemin vers plus de lumière et de vie, alors ces quarante jours seront comme un tremplin dans notre vie spirituelle. Ils nous feront monter plus haut sur le sentier de la sainteté et de l’Amour. Soyons de ceux qui prennent le Carême au sérieux : temps de conversion et de grâce. « Ton Père qui voit au plus secret te le rendra. » Amen.

    Diocèse de Laval – Église catholique en Mayenne – 24 mars 2019

     * Mercredi des Cendres

    Prière :

    « Seigneur notre Dieu, Toi qui aimes pardonner à ceux qui s'humilient et veulent réparer leurs torts, prête l'oreille à nos prières. En ta Bonté, répands sur Tes serviteurs qui vont recevoir les cendres la grâce de ta Bénédiction : par leur fidélité à ce temps de pénitence, qu'ils parviennent avec une âme purifiée à la célébration de la Pâque de ton Fils. Lui qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. ».

    Prières pour le Mercredi des Cendres

     * Mercredi des Cendres

    Conclusion :

    Frères et Sœurs dans la Foi,

    Les quarante jours de Carême, dans lesquels nous entrons aujourd’hui, évoquent évidemment à notre mémoire le temps passé par Jésus au désert. Ce temps de 40 jours et de 40 nuits évoque lui-même les quarante années passées par le peuple à travers le désert en chemin vers la Terre promise. La similitude des chiffres ne doit pas nous faire oublier la différence profonde entre ces trois temps dont l’Écriture garde la mémoire.

    Les quarante ans de la traversée au désert sont un temps de purification destiné à faire surgir à nouveau la foi du peuple d’Israël, après les différents moments où il a douté de celui qui l’avait sorti d’Égypte et où il s’est retourné contre Dieu. Cette génération libérée de l’Égypte ne devait pas voir la Terre promise parce qu’elle avait douté que Dieu pouvait la conduire vers la vie. Cette génération devait être remplacée par une nouvelle génération née elle-même au désert et capable de découvrir, à travers le long cheminement de ces années, que Dieu était sa seule espérance et sa seule source de vie.

    Tel n’était évidemment pas le sens de l’épreuve vécue par le Christ, quand, après son baptême, il est conduit au désert pour y être tenté. Nous aurons l’occasion, dimanche prochain, de méditer sur ces tentations de Jésus au désert, mais déjà nous savons qu’il ne s’agit pas pour lui d’un temps de purification mais plutôt, au sens propre, d’un temps d’épreuve. C’est aussi l’occasion pour le Christ d’exprimer, en se référant à la Parole de Dieu lui-même, l’exclusivité de la foi en Dieu.

    Pour nous les quarante jours dans lesquels nous sommes engagés maintenant tiennent simultanément des deux périodes que je viens d’évoquer. Ils sont un temps de purification et ils sont un temps d’épreuve. Un temps de purification d’abord, pendant lequel nous sommes invités à nous reconnaître pécheurs. Le geste que nous allons faire tout à l’heure de recevoir sur notre tête un peu de cendre rappelle avec évidence les gestes pénitentiels de la Bible où celui qui est plongé dans l’affliction se couvre la tête de cendres et déchire ses vêtements. Mais l’affliction dans laquelle nous sommes plongés n’est pas l’affliction d’un deuil, elle ne vient pas de ce que nous ayons perdu quelqu’un, mais c’est l’affliction de la prise de conscience de notre état de pécheur. Venir recevoir ces cendres, c’est équivalemment se déclarer pécheur. On pourrait dire que c’est une manière de s’inscrire dans la troupe des pécheurs. De prendre notre place dans la file des pécheurs, et de nous engager avec eux dans le chemin de la conversion. Nous n’avons pas trop de ces quarante jours, non pas pour faire la liste de nos péchés, - elle est malheureusement trop souvent bien assez présente à notre mémoire -, mais plutôt pour nous laisser conduire à la racine du péché.

    Car nous ne sommes pas pécheurs simplement parce que nous avons accumulé des fautes, ce qui est évidemment le cas, mais nous sommes pécheurs d’abord parce que notre cœur s’est détourné de Dieu. Ce mouvement radical par lequel nous nous sommes détournés de Dieu est la racine du péché dans notre vie, il est la cause et l’explication des différentes fautes que nous pouvons commettre, et des péchés dont nous pouvons nous accuser en en faisant la liste. Mais la liste sera toujours incomplète et elle sera toujours renouvelée si nous n’acceptons pas d’entrer dans la conversion du cœur, si nous n’acceptons pas d’attaquer le péché à sa racine, si nous n’acceptons pas la conversion radicale à la foi en Dieu.

     * Mercredi des Cendres

    Chaque année, donc, le temps du carême est le temps où nous faisons retour sur nous-mêmes, non pas dans une attitude narcissique ou un geste d’autosatisfaction, mais dans la lumière de la miséricorde de Dieu. Car s’il nous est possible de nous reconnaître pécheurs, s’il nous est possible de nous approcher pour recevoir sur la tête le signe de notre péché, s’il nous est possible d’entrer dans un chemin de conversion, c’est parce que, dans l’expérience de la foi chrétienne, l’identification du péché est indissociable de la miséricorde divine qui nous permet de voir le mal en nous, comme nous voyons le mal hors de nous. Ce que nous apercevons de la miséricorde de Dieu est cela même qui nous permet de reconnaître l’action du mauvais en ce monde parce que nous la voyons dans la lumière de la victoire du Christ. C’est parce que nous croyons que Dieu est un Dieu de tendresse et de miséricorde, comme nous le disait tout à l’heure le prophète, parce que nous savons que le Christ a donné sa vie pour nous délivrer du péché, que nous pouvons oser regarder en face le péché de notre cœur.

    On dit souvent que notre société a perdu le sens du péché. Peut-être faudrait-il expliquer un peu plus que la perte du sens du péché n’est que la conséquence de la perte du sens de la miséricorde. Si notre société est incapable d’identifier et de nommer le péché, c’est parce qu’elle a oublié qu’elle est sous la main miséricordieuse d’un père, dont le souci permanent est d’accorder son pardon et de réconcilier les hommes avec lui. S’il y a une perte du sens du péché, c’est qu’il y a une perte de la foi. Il ne sert à rien d’exhorter les gens à se reconnaître pécheurs si d’abord on ne leur annonce pas la bonne nouvelle du salut et si on ne leur donne pas la possibilité de faire face à la mort parce qu’ils sont déjà dans le Ressuscité.

    C’est la deuxième dimension de notre temps de carême. Il n’est pas seulement un temps de conversion et de contrition, il est un temps d’épreuve pour la foi. Si nous sommes invités au jeûne et à la prière, ce n’est pas pour nous punir ni non plus pour donner un signe extraordinaire devant lequel tout le monde aurait à s’émerveiller. Nous ne sommes pas dans un ramadan chrétien ! Si nous jeûnons et si nous prions, c’est parce que le jeûne, comme la prière, est un acte de foi. Nous faisons l’expérience, nous la faisons dans notre chair et dans notre esprit, que celui qui nous fait vivre, c’est Dieu. De même que le Christ au désert refusera de changer les pierres en pain, de même qu’il refusera la domination sur le monde, de même qu’il refusera de se jeter du haut du temple, nous devons nous aussi mettre en œuvre notre foi au Dieu tout-puissant en reconnaissant que ce qui peut surgir de neuf, ce qui peut renouveler notre manière de vivre, ce qui peut faire de nous vraiment des disciples de Jésus par notre baptême, c’est la puissance de Dieu qui transforme les cœurs. Ce n’est pas nous qui changeons nos cœurs, c’est lui qui les change. C’est lui qui arrache notre cour de pierre et qui le remplace par un cœur de chair.

    Ce travail intérieur ne se fait pas sans quelques souffrances car nous avons nos habitudes et nos attraits pour les choses qui nous font le plus de mal. Laisser grandir en nous l’homme intérieur oblige à faire taire beaucoup des voix qui nous habitent. Renoncer à beaucoup des choses qui nous occupent, c’est cela notre jeûne. Ce travail intérieur n’est pas l’objet d’un spectacle, il est tout entier engagé dans le secret de la relation personnelle avec Dieu comme nous le rappelle l’Évangile selon saint Matthieu. Jeûner, faire l’aumône et prier, cela n’est pas remplir un cahier des charges dont on pourrait se targuer devant les hommes. C’est mettre en pratique, chacun dans le secret de notre vie, la puissance de l’amour de Dieu qui seul voit dans le secret. L’acte de foi auquel nous sommes invités consiste à découvrir peu à peu que ce sont ces gestes et ces paroles, discrètes, secrètes, formulées et posées dans le secret de notre chambre ou de notre maison, qui vont être les marches sur lesquelles nous nous appuyons pour rejoindre l’infinie miséricorde du Père.

    Ainsi entrons-nous dans ce temps de carême, non pas dans la tristesse et le désespoir, mais dans la joie confiante de la résurrection vers laquelle nous nous avançons, dans l’espérance jamais déçue, que le Dieu de miséricorde vient au secours de notre faiblesse, dans l’aide que nous recevons de l’Église tout entière qui se mobilise pour avancer dans le chemin de la purification, de la foi et dans le chemin de la résurrection.

    Pendant quelques instants de silence, prions dans le secret de notre cœur pour que notre démarche porte du fruit cette année, et qu’elle nous conduise à accueillir la miséricorde du Père, à accompagner les nouveaux frères qu’il nous donnera par le baptême, à raviver en nous toute la puissance de son amour. Amen.

    Mgr André Vingt-Trois – Cathédrale Notre-Dame de Paris – Mercredi 1er mars 2006

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Mercredi des Cendres

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Accorde-nous, Seigneur, de savoir commencer saintement, par une journée de jeûne, notre entraînement au combat spirituel : que nos privations nous rendent plus fort pour lutter contre l’esprit du mal.

    Références :

    https://croire.la-croix.com/Abonnes/Les-videos-Croire.com/Paroles-de-biblistes/Marie-Noelle-Thabut-explique-les-Cendres

    https://icalendrier.fr/religion/fetes-catholiques/cendres

    https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/careme-et-paques/careme/371472-mercredi-des-cendres/

    https://www.aelf.org/2021-02-17/romain/messe

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2017/Mercredi-des-Cendres-mercredi-01-mars-2017/Aide-a-l-homelie/1ere-lecture-Jl-2-12-18

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/mercrediDesCendres13-2-2013.pdf

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/mercrediDesCendres13-2-2013.pdf

    https://jardinierdedieu.fr/article-2-co-5-20-21-6-1-2-laissez-vous-reconcilier-avec-dieu-115294094.html

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/mercrediDesCendres13-2-2013.pdf

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/matthieu/matthieu-6-1-6-16-18.html

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/mercrediDesCendres13-2-2013.pdf

    https://www.diocesedelaval.fr/homelie-pour-le-mercredi-des-cendres/

    https://site-catholique.fr/index.php?post/Prieres-du-Mercredi-des-Cendres

    https://www.paris.catholique.fr/341-Mercredi-des-Cendres-Annee-B.html

    Mercredi 17 février 2021 page 250


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  • 200914 – Liturgie du lundi 14 septembre 2020

    Fête de la Croix Glorieuse

    ou

    Exaltation de la Sainte-Croix

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Introduction :

    La Fête de la Croix Glorieuse est célébrée chaque année le 14 septembre. L'Exaltation de la Sainte-Croix ou Fête de la Croix Glorieuse est une fête chrétienne qui honore la Croix du Christ. Cette fête existe chez les catholiques, les orthodoxes, et certains groupes protestants, en particulier ceux issus de l'anglicanisme.

    Cette fête liturgique a lieu le jour anniversaire de la consécration de la basilique du Saint-Sépulcre le 13 septembre 335 à Jérusalem par les Nestoriens ou le plus souvent le lendemain de ce jour anniversaire par les autres chrétiens : au cours de cette fête qui durait deux jours, la croix était alors sortie de la basilique le 14 septembre pour être exposée en procession.

    D’après un extrait du site www.chouette-calendrier.com

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Origine de l'Exaltation de la Très Sainte-Croix

    Cette fête rend hommage à la croix du Christ, le 14 septembre étant considéré comme le jour de l'invention de la Vraie Croix où fut crucifié Jésus-Christ. Dans la religion orthodoxe, l'Exaltation regroupe cette fête, le Triomphe de la Croix, ainsi que la libération de la Vraie Croix des mains des Perses par Héraclius (21 mars 630), bien que cet événement soit fêté le 3 mai par les catholiques.

    L'Exaltation de la Très Sainte-Croix trouve ses origines dans la découverte des reliques la Vraie Croix par sainte Hélène (~249 † ~329), mère de l'empereur Constantin, durant son pélerinage en Palestine en 326. Ce dernier invita en 335 les Pères réunis à Tyr à la dédicace des basiliques du Mont des Oliviers et du Saint-Sépulcre, qui eut lieu le 13 septembre. C'est le lendemain que l'évêque de Jérusalem exhiba pour la première fois le bois sacré de la Croix. Dès lors, Constantin ordonna que le 14 septembre soit célébrée l'Exaltation de la Très Sainte-Croix.

    Cette fête est très répandue dans tout l'Orient dès le 7ème siècle et instaurée à Rome sous le Pape Serge 1er (650 † 701).

    Extrait de « Fêtes religieuses »

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    La fête de la Croix Glorieuse nous invite à remercier Dieu pour le don de son Fils : il a donné sa vie pour nous en acceptant de mourir, et de mourir sur une croix. Le supplice de la croix est un des supplices les plus cruels inventés par les hommes. Jésus l’a affronté et l’a vaincu. Pour nous. Cette fête exprime notre gratitude et nous pousse à méditer sur l’amour de Dieu.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

    Formation de nos Chevaliers du Christ (6ème grade de l’O.I.T.)

    La fête de la Croix glorieuse que nous célébrons ce jour nous invite à contempler la mort de Jésus sur la Croix comme une source de vie, une source de guérison pour chacun de nous. C’est un paradoxe qui ne peut être appréhendé que dans le lien d’amour qui nous unit à Jésus. C’est la foi qui nous donne de découvrir l’étonnante « vie qui surgit de cet arbre qui donnait la mort ». L’horreur du supplice de la croix est lu, à la suite de Marie, comme la Croix glorieuse par laquelle Jésus nous donne la vie ! Comment peut se faire la transformation d’un instrument qui donne mort en un lieu où surgit une source de vie ? En célébrant « l’exaltation de la Croix », nous célébrons Jésus qui a été élevé jusqu’à la Gloire du Père par le don total qu’il a fait de lui-même pour notre salut.

    La « Croix glorieuse » nous fait contempler la victoire de Jésus sur les forces du mal et de la mort. Elle devient le signe de la réconciliation définitive entre Dieu et l’humanité. Le signe de la victoire de la Vie sur la mort. La vie éternelle, c’est l’Amour infini de Dieu que nous accueillons par la foi. C’est dans la nuit de la Foi que se réalise le mystère de la Compassion de Marie que nous rejoignons au pied de la Croix où Jésus est élevé. Quand nous sommes dans la détresse, nous avons besoin les uns des autres. Nous faisons mémoire de la Croix Glorieuse de Jésus auprès de tous ceux, qui, quelque part le monde, subissent la persécution. Nous nous tournons vers ceux qui sont « saisis » par la souffrance et nous demandons pour eux la patience et la persévérance de Jésus !

    L’exaltation de Jésus crucifié est la conséquence de son abaissement. Le Verbe de Dieu, qui partageait la gloire du Père, a préféré abandonner cette plénitude, pour se cacher dans notre humanité. Dans l’Incarnation du Verbe se manifeste l’amour de Jésus pour nous et l’amour de son Père qui nous le donne. La transformation de la mort en vie, de la croix comme supplice en source de Vie, s’opère par l’acte d’amour qui animait Jésus et son Père alors qu’il traversait les épreuves de sa Passion.

    La fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix nous invite à méditer sur le lien profond qui unit la célébration eucharistique et le mystère de la Croix. Chaque messe est la célébration sacramentelle du mystère pascal de Jésus. Elle rend actuel le sacrifice rédempteur du Christ. L’Eucharistie nous rappelle quotidiennement que notre salut jaillit de ce mystérieux échange dans lequel le Fils de Dieu épouse la mort pour nous donner gratuitement part à sa vie divine. Le processus de transformation du pain et du vin dans le Corps et le Sang de Jésus, la pâque, réalise la transformation de la violence inhumaine en don d’amour. Ce processus de transformation n’a été possible que parce que Jésus est entré dans le mystère d’amour de son Père et qu’il a répondu par son amour, à la violence qui lui a été faite. Le message de la Croix glorieuse, de la victoire définitive du Christ sur le Mal, sur le péché, le mensonge, et toutes les forces de mort, vient résonner dans notre cœur comme un appel à nous dépasser, un appel à croire qu’avec le Christ, tout est possible à Dieu.

    La Croix glorieuse est « l’explosion intime du bien » qui est vainqueur du mal, elle engendre la chaîne des transformations qui, peu à peu, changent le monde. Jésus dit oui à la volonté de Dieu qui lui demande de donner sa vie pour ses frères et sœurs. C’est par amour du Père et de l’humanité que Jésus dit un oui crucifiant. L’obéissance dans l’amour et dans l’action de grâce est un oui au Père. Par ce oui d’obéissance amoureuse, Jésus nous demande de faire jaillir la vie. Quand Jésus nous dit de «faire cela en mémoire de lui», c’est moins la répétition d’un rite que l’entrée dans son obéissance confiante envers le Père. Suivre Jésus pour accomplir notre vocation de baptisé peut être crucifiant. Nous devons regarder les épreuves que nous traversons comme autant d’occasions pour entrer davantage dans la dynamique du don et de l’amour. La vie peut jaillir de nos croix unies à Jésus, comme elle jaillit de la Croix de Jésus que nous appelons la Croix glorieuse. Nous entrons, par la Croix de Jésus, dans le mystère de l’Amour.

    Père Gilbert Adam

    Aujourd’hui

    Dans la liturgie actuelle, la fête de la Croix glorieuse se situe au terme d’un parcours spirituel de quarante jours commencé le 6 août à la fête de la Transfiguration. La liturgie offre ainsi comme un « carême d’été » qui permet un cheminement au cours duquel les chrétiens sont appelés à progresser pour entrer dans la sagesse de Dieu. Ces quarante jours, vécus à partir de la Transfiguration du Seigneur, sont l’occasion d’approfondir un aspect essentiel du mystère chrétien.

    Que nous apprend le langage de la Croix ?

    Le bois de la Croix rappelle le supplice du Seigneur et apparaît comme un symbole par excellence du Salut en marche. La Croix est le signe éminent de l’amour sauveur de Dieu qui donne sa vie, mais en même temps signe de victoire sur le péché, le mal et la mort, car ce don débouche sur la Résurrection et la gloire. Ainsi, les quarante jours qui conduisent de la Transfiguration à la fête de la Croix, nous incitent à changer notre regard sur la Croix pour y voir le désir de Dieu que « la vie surgisse à nouveau d’un arbre qui donnait la mort ».

    Au lendemain de la Croix glorieuse, l’Église fête la compassion de Marie, Notre Dame des sept douleurs.

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Ne manquez pas de relire notre parchemin concernant

    Notre Dame des sept douleurs

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    1ère lecture : « Celui qui regardait vers le serpent de bronze restait en vie ! »

    Lecture du livre des Nombres (Nb 21, 4b-9)

    En ces jours-là, en chemin à travers le désert, le peuple perdit courage. Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! ».

    Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël.

    Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents ».

    Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! ».

    Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Commentaire 1 :

    L’épisode du « serpent de bronze élevé par Moïse dans le désert » fait allusion à une pratique un peu ambiguë, vestige d’un vieux rite magique.

    Le désert est un espace inhospitalier où rôde la mort. Or c’est à ce lieu qu’est rattachée pour « tout homme qui croit » une possibilité de vivre, et même d’« obtenir la vie éternelle ».

    Le paradoxe est encore accru par le fait que les hommes obtiennent le salut par la médiation d’un serpent, qui est normalement l’agent mortifère par excellence : voilà que cet animal qui porte la mort dans sa gueule, devient vecteur de vie par son élévation.

    Moïse en effet n’a pas exterminé les serpents, ni empêché qu’ils mordent les Israélites. Mais à ceux qui étaient mordus, il propose d’échapper à la conséquence mortelle de la morsure, en les invitant à lever les yeux vers le serpent élevé sur le mât.

    Par cette position insolite, ce serpent – animal terrestre par excellence – est arraché à sa signification habituelle, et se trouve investi d’un sens nouveau, qu’il tire de l’élément auquel il est associé par son élévation, à savoir le ciel.

    Jésus s’appuie sur cet épisode de la marche au désert pour signifier ce qu’il en sera de sa mort : le lieu propre des cadavres est sous terre, là où la vie ne pénètre pas. Elevé sur la Croix, le corps du Christ va tout au contraire recevoir d’en-haut une vie radicalement nouvelle et éternelle.

    Jésus crucifié surélève la mort et lui donne un sens nouveau : de défaite de la vie conduisant à la descente au Shéol, elle devient signe d’élévation, de montée vers les hauteurs, vers le « ciel », c’est-à-dire vers la demeure de Dieu, où règne la Vie en plénitude : « La mort ne sera plus, il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien est disparu » (Apoc 21, 4).

    La mort n’est pas éliminée en tant que telle : elle est dépassée, au sens où elle n’a plus le dernier mot : elle devient passage vers la vie, offerte à travers elle.

    Le grand mystère est précisément que la vie éternelle nous soit donnée à travers son contraire, la mort : « La mort a été engloutie dans la victoire. Où est-elle, ô mort, ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton aiguillon ? » (1 Co 15, 54-55).

    La Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ est l’échelle de Jacob par laquelle nous est offerte la possibilité de «monter» de la terre au ciel, de la mort à la Vie, en participant à l’exaltation du Fils de l’Homme à la droite de Dieu son Père. Telle est l’Alliance nouvelle et éternelle entre Dieu est les hommes : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ; ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle ».

    A l’initiative déconcertante de Dieu, nous ne pouvons répondre que par l’humble accueil, dans la foi, du salut qu’il nous offre en son Fils.

    Tendons la main, non plus vers le fruit mortifère de l’Arbre de la connaissance, mais vers le fruit vivifiant qui s’offre à nous sur l’Arbre de la Croix : l’Eucharistie de Notre Seigneur, qui nous donne part dès à présent à sa vie filiale.

    Abbé Philippe Link – Blog de Jean-Yves Fortin, diacre – « Parole de Dieu et commentaire »

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Psaume : Ps 77 (78), 3-4a.c, 34-35, 36-37, 38ab.39

    R/ N’oubliez pas les exploits du Seigneur ! (Ps 77, 7b)

    Nous avons entendu et nous savons ce que nos pères nous ont raconté ; nous le redirons à l’âge qui vient, les titres de gloire du Seigneur.

    Quand Dieu les frappait, ils le cherchaient, ils revenaient et se tournaient vers lui : ils se souvenaient que Dieu est leur rocher, et le Dieu Très-Haut, leur rédempteur.

    Mais de leur bouche ils le trompaient, de leur langue ils lui mentaient.

    Leur cœur n’était pas constant envers lui ; ils n’étaient pas fidèles à son alliance.

    Et lui, miséricordieux, au lieu de détruire, il pardonnait.

    Il se rappelait : ils ne sont que chair, un souffle qui s’en va sans retour.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Commentaire 2 :

    Le psaume 77 / 78 est bien plus long que ce que nous venons de lire, mais nous en avons ici un bon résumé : c’est toute l’histoire d’Israël qui est là, une histoire qui s’écrit entre deux acteurs, au long des siècles, dans la succession des générations. Le Dieu fidèle face à un peuple qui se reconnaît inconstant.

    Inconstant parce qu’oublieux : Israël est très conscient de l’importance du souvenir.

    « Nous avons entendu ce que nos pères nous ont raconté, nous le redirons à l’âge qui vient ». Pour que la foi se transmette, hier comme aujourd’hui, il faut trois conditions :

    1°) quelqu’un a vécu, un événement de salut, une expérience de salut, et peut dire « Dieu m’a sauvé » ;

    2°) il partage son expérience, il témoigne ;

    3°) sa communauté se souvient, garde ce témoignage.

    On pourrait dire que la foi est une expérience de salut partagée en communauté. Cela suppose donc une vie de communauté…

    Le peuple juif sait depuis toujours que la foi n’est pas un bagage intellectuel, mais une expérience commune : l’expérience des dons et des pardons de Dieu. Ce psaume exprime tout cela : il rappelle en soixante-douze versets son expérience de salut. La grande expérience qui a fondé la foi d’Israël c’est celle de la libération d’Égypte, c’est pour cela que ce psaume est émaillé d’allusions à l’Exode dans le Sinaï. Et les pères ont raconté cette expérience à leurs fils qui l’ont à leur tour racontée à leurs fils et ainsi de suite. Encore faut-il que les fils veuillent bien écouter et adhérer : notre traduction « nous avons entendu » est trop faible, elle ne rend pas la force de l’expression biblique. « Ecouter », « entendre », dans la Bible, c’est adhérer de tout son cœur à la Parole de Dieu. Évidemment, si une génération néglige son devoir de transmission, la chaîne est rompue.

    Les pères ont bien été obligés également d’avouer à leurs fils qu’ils avaient souvent récriminé contre Dieu. Malgré toutes ses actions répétées de salut à l’égard de son peuple, Dieu n’avait bien souvent rencontré que de l’ingratitude. Après chaque intervention de Dieu, on commence, bien sûr, par chanter, danser, s’extasier. Et puis les jours passent et on oublie. Et si une nouvelle difficulté survient, on trouve que ce Dieu est bien absent ou inactif. Et à ce moment-là, on est tenté d’aller chercher du secours auprès d’autres dieux, comme par exemple le veau d’or.

    C’est de cela que parle le psaume quand il accuse le peuple d’infidélités, d’inconstance. « De leur bouche, ils le trompaient, de leur langue ils lui mentaient, leur cœur n’était pas constant envers lui, ils n’étaient pas fidèles à son Alliance ». Ce qui est visé, ici, c’est l’idolâtrie qui a été la cible de tous les prophètes.

    Pourquoi ? On peut être sûr que si les prophètes s’attaquent si violemment à l’idolâtrie, c’est parce que celle-ci fait le malheur de l’humanité. Parce que tant que l’humanité n’aura pas découvert Dieu, non pas tel que nous l’imaginons, je devrais dire tel que nous le caricaturons, mais tel qu’Il est, elle ne pourra pas progresser dans sa marche vers le bonheur.

    Toute idole nous fait reculer sur le chemin de la liberté. C’est même cela la définition d’une idole : ce qui nous empêche d’être libres. Quand Marx disait « La religion est l’opium du peuple », il disait crûment quel pouvoir, je devrais dire quelle dictature, quelle manipulation, une religion quelle qu’elle soit, peut exercer sur l’humanité. La superstition, le fétichisme, la sorcellerie nous empêchent d’être libres et d’apprendre à exercer librement nos responsabilités, parce qu’ils nous font vivre dans un régime de peur. Tout culte d’idole, qu’elle soit de bois ou de plâtre (on voit encore au vingt-et-unième siècle des processions de ce genre !), nous détourne du Dieu vivant et vrai : or seule la vérité peut faire de nous des hommes libres. Le culte excessif d’une personne ou d’une idéologie, fait aussi de nous des esclaves : il suffit de penser à tous les intégrismes, les fanatismes qui nous défigurent. L’argent, lui aussi, peut fort bien devenir une idole…

    Dans d’autres versets qui ne font pas partie de la liturgie de ce jour, le psaume a une image très parlante, celle d’un arc faussé. Le cœur d’Israël devrait être comme un arc tendu vers son Dieu, mais il est faussé. Je prends un exemple : un adolescent (ou une adolescente) oublie parfois toute l’affection dont il a été l’objet, les sourires que ses parents lui ont prodigués, la patience, les veilles, les soins de toute sorte, les fatigues… et de la meilleure foi du monde, il (ou elle) peut dire « moi, mes parents ne m’ont jamais aimé »… de toute évidence, son regard est faussé et son discours aussi !

    Mais c’est au sein de cette ingratitude même qu’Israël a fait la plus belle expérience, celle du pardon de Dieu. Le psaume le dit bien : « Leur cœur n’était pas constant envers lui. Ils n’étaient pas fidèles à son alliance. Et lui, miséricordieux, au lieu de détruire, il pardonnait. Il se rappelait : ils ne sont que chair, un souffle qui s’en va sans retour ». Cette description de ce qu’on pourrait appeler la douce pitié de Dieu prouve que ce psaume a été écrit à une époque où la Révélation du Dieu d’amour avait déjà profondément pénétré la foi d’Israël.

    En revanche, vous avez peut-être été choqués par la mention des châtiments attribués à Dieu : « Quand Dieu les frappait, ils le cherchaient, ils revenaient et se tournaient vers lui ». A l’époque où ce psaume a été composé, on attribuait encore généralement à Dieu la responsabilité de tous les événements heureux ou malheureux. Nous savons aujourd’hui que nos malheurs ne sont jamais des châtiments de Dieu (même si cette explication nous tente encore parfois parce que nous n’en avons pas d’autre). Mais il nous reste encore du chemin à faire pour être définitivement en paix avec Lui. Quand la guerre à l’idolâtrie et à tous les esclavages de toute sorte sera définitivement gagnée, nous serons enfin des êtres libres et responsables et nous pourrons marcher main dans la main avec notre Dieu.

    Commentaire de Marie Noëlle Thabut

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Épître : Glorification de Jésus après son humiliation sur la croix

    Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (2, 6-11)

    Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix.

    C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout: il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : « Jésus-Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Commentaire 3 :

    • Jésus ayant la condition de Dieu... devenant semblable aux hommes.

    Des expressions fortes, dont je suis invité à peser le sens... Il ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Autres traductions : Il n'a pas considéré comme une proie à saisir d'être l'égal de Dieu, ou bien : Il n'a pas revendiqué son droit d’être traité à l’égal de Dieu. Jésus ne s'est pas cramponné à sa situation divine dont il aurait eu impérativement besoin pour être lui-même… Il est Dieu, mais sa divinité est comme enfouie dans son humanité. Il ne la brandit pas comme une arme ou une couronne royale ! Beaucoup de scènes évangéliques en témoignent.

    • Il s'est anéanti. Ou bien Il se dépouilla.

    Le verbe originel grec pourrait se traduire par « Il se vida » (le décalque du mot grec a donné pour les exégètes et les théologiens le terme de « kénose » du Christ). Le Christ Jésus se « vide » de sa condition divine, pour être entièrement homme avec les humains. Le Très Haut est aussi le Très Bas… Ce n'est pas toujours facile à comprendre, et j'ai peut-être à m'interroger là-dessus et à prier.

    • Prenant la condition de serviteur.

    Jésus-Dieu s'abaisse au plus bas de la condition humaine de son temps, la condition d'esclave. « Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir » (Mathieu 20,28). Je pense au Serviteur mystérieux du prophète Isaïe (Isaïe 42-53), dans lequel les plus religieux des juifs et les chrétiens ont vu la figure d'un Messie serviteur souffrant, et pas humainement glorieux du tout. Je peux relire avec attention et prière la première lecture de la messe de ce jour : « J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient… ». Et, bien sûr, l'Évangile de la Passion.

    • Devenant obéissant…

    Accueillant avec confiance le désir du Père de voir son Fils pleinement homme, homme en toutes ses dimensions, y compris la tentation de prendre un autre chemin que celui souhaité par le Père (les 3 tentations du début de la vie publique, le moment de détresse au jardin des Oliviers). Le psaume de la messe de ce jour me fait prier avec le Christ en croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Où es-tu, Père, en ce moment, je ne sens pas ta présence, m'as-tu oublié ? ».

    • Jusqu'à mourir sur une croix.

    La fin d'une vie en croix, c'était impensable, dans ce monde gréco-romain. Dans l'art chrétien, la représentation du Christ en croix ne commencera à apparaitre qu'au 4ème siècle, avant on n'y pensait pas ou on n'osait pas.

    • C'est pourquoi Dieu l'a exalté… ou bien : Dieu l'a élevé…

    Le Christ Glorieux ressuscité dans le soleil du matin de Pâques. Le « C'est pourquoi » m'intrigue. Cela veut tout simplement dire « alors », comme une suite normale, et introduire la face glorieusement divine du mystère du Christ homme. Il lui a conféré le Nom…. Jésus dans son humanité participe au Nom (avec un N majuscule). Le « Nom » dans la Bible, c'est Dieu lui-même. Jésus est adoré dans sa divinité et son humanité, dans sa plénitude. Jésus-Christ est Seigneur : cela me renvoie à cette formule traditionnelle, « Notre Seigneur Jésus-Christ ». « Seigneur », dans la Bible, est un titre réservé à Dieu lui-même. Pour la gloire de Dieu le Père. La « gloire » ! Pour la Bible, ce n'est pas la célébrité, ce n'est pas la gloriole. C'est l'essence même de quelqu'un, sa valeur réelle et profonde. Le Christ glorieusement en croix est près du Père, au cœur de la Trinité, avec l'Esprit.

    Commentaires de Paul C.- Paroisse Colomiers

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Évangile : « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 3, 13-17)

    En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Commentaire 4 a :

    La Croix, tout le mystère de l’amour infini de Dieu pour chacun de nous s’y trouve ! Mais qui sait encore prendre le temps de s’arrêter devant pour contempler ce don de  l’amour du Christ !

    Oui, la Croix, c’est le don de la vie éternelle, c’est l’échelle qui nous fait toucher le cœur de Dieu ! Fallait-il que Dieu nous aime pour nous offrir ainsi son Fils ! Fallait-il que Jésus nous aime pour nous racheter ainsi !

    Oui, la croix, instrument d’ignominie entre les mains des hommes, est devenue chemin de vie et d’éternité dans celle de Dieu qui s’y laisse clouer !

    Faut-il que Dieu nous aime, pour offrir un tel salut à l’humanité toute entière !

    Commentaires  de Myriam de Gemma – Septembre 2014

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Commentaire 4 b : « Tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle ».

    Aujourd'hui, l'Évangile est une prophétie, c'est-à-dire un regard dans le miroir de la réalité qui nous introduit à sa vérité au-delà de ce que nous rapportent les sens : la Croix, la Sainte-Croix de Jésus-Christ, est le Trône du Sauveur. C'est pourquoi Jésus affirme : « Ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé » (Jn 3,14).

    Nous savons bien que la croix était le supplice le plus atroce et le plus honteux de l'époque. Exalter la Sainte-Croix serait pur cynisme si le Crucifié ne s'y trouvait suspendu. La croix, sans le Rédempteur, est cynique. Avec le Fils de l'Homme, elle est le nouvel arbre de la Sagesse. Jésus-Christ « s'offrant librement à la passion » de la Croix a ouvert le sens de notre destinée : monter avec Lui sur la Sainte-Croix pour ouvrir les bras et le cœur au Don de Dieu, en un admirable échange. Ici aussi il nous convient d'écouter la voix du Père céleste : « Celui-ci est mon Fils (…), qui a toute ma faveur » (Mc 1,11). Nous trouver crucifiés avec Jésus et ressusciter avec Lui : voilà le sens de toutes choses ! L'espérance est là, le sens est là, et l'éternité et la vie ! Les chrétiens ne sont pas fous quand, dans l'Annonce de la Pâque, ils chantent la louange du péché originel : «Bienheureuse faute de l'homme, qui valut au monde en détresse le seul Sauveur», qui par sa douleur a donné sens à la douleur.

    « Voici le bois de la Croix qui a porté le salut du monde : venez, adorons » (Liturgie du Vendredi Saint). Si nous parvenons à dépasser le scandale et la folie du Christ crucifié, il ne nous reste plus qu'à l'adorer et à lui rendre grâce pour son Don. Et chercher avec décision la Sainte-Croix dans notre vie, pour nous remplir de la certitude que, « par Lui, avec Lui et en Lui », le don de nous-mêmes sera, dans les mains du Père et par l'Esprit-Saint, transformé en vie éternelle : « Versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés ».

    Commentaires de l’Abbé Antoni Carol i Hostench (Sant Cugat del Vallès, Barcelona, Espagne)

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Commentaire 4 c : « Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel ».

    Quelle est donc la bonne nouvelle à nous réservée en cette fête où nous faisons mémoire de la découverte par Hélène de la Croix du Christ ? Cette fête sonne comme un petit rappel en septembre de la fête de Pâques qui se vit au printemps. Nous fêtons non seulement la Croix, mais la Croix glorieuse. Hors la croix en elle-même n’est pas glorieuse, c’est un horrible supplice… Alors, ce que nous avons peut-être à considérer surtout et avant tout : c’est que Celui qui s’est fait pour nous «chemin, vérité et vie», c’est de la vie qu’il est venu, du ciel, que cette vie en plénitude à rencontrer ce qui s’opposait à elle. Et là, elle a manifesté sa vérité, sur la Croix. Et la manière qu’elle a eu de manifester sa vérité, de donner sa vie, nous ouvre, là où nous sommes, un chemin. Ce chemin nous conduit à la vie en nous rendant capable de faire la vérité sur notre existence, sur notre manière d’être, en mesurant ce que Lui a vécu… Lui-même, ce Fils de l’Homme, il prend ce chemin parce qu’il sait, de tout son être de Fils, l’appel au bonheur qu’il y a au fond de ce chemin. Il a connu le Ciel et il y retourne par ce chemin, entrainant chacun des siens… Un peu comme les saumons qui remontent frayer là où ils sont nés, capables pour cela d’aller jusqu’à mourir d‘épuisement…

    « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique ». […] C’est de ce foyer d’amour entre le Père et le Fils dans l’Esprit qu’émane cette force du salut pour nous, ce don que nous recevons. Et ce don peut nous transformer, nous donner de croire, d’aimer à notre tour, d’œuvrer à notre tour pour, non plus seulement, notre propre salut mais le salut du monde. Faisant nôtre ce que le Christ Jésus dit…

    « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ». Cela est pour nous, promesse de vie véritable en ce monde. Si nous recevons de Lui la vie, alors sachons que se posera à nous d’une manière ou d’une autre la question du témoignage, et sachons que, par le témoignage, la vérité pourra se manifester et que de cette manifestation pourront surgir des chemins pour ceux qui seront touchés et que nous ne suspecterions pas… Et ainsi le monde, peu à peu, sera sauvé en pouvant contribuer à son propre salut… Offrons-nous humblement à témoigner de notre foi…

    Commentaire du Père Jean-Luc Fabre – Jardinier de Dieu – Le 13 septembre 2019

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Homélie :

    Cette fête de la Croix glorieuse que la liturgie nous invite à célébrer aujourd’hui nous place au cœur du paradoxe chrétien : comment ce signe de malédiction qu’est la croix a-t-il pu devenir une source de bénédiction et de salut ? Comment la vie peut-elle jaillir de la mort ? La joie de la souffrance ? Ces questions sont tellement vitales qu’on ne peut les ignorer. Elles reviennent lancinantes, surtout peut-être dans les moments d’épreuve. Seule la foi en la Parole de Dieu permet d’éclairer ce mystère qui commande notre vie.

    L’Évangile nous ouvre un chemin lorsque nous entendons Jésus nous dire : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ». Cette phrase contient plusieurs mots clés qui sont autant de mots phares : le premier est l’amour, Dieu, le Père, à tant aimé le monde. La croix de Jésus ne peut être source de vie éternelle que par le poids d’amour qui s’y révèle. C’est l’amour qui fait que cette croix ouvre un chemin de vie. Mais il faut bien noter que cet amour du Père, si grand, ne se singularise pas d’abord par son immensité, à savoir que Dieu aime infiniment plus que les hommes ne peuvent aimer. L’amour de Dieu se différencie de l’amour humain en ce qu’il est totalement gratuit. Il nous est très difficile de réaliser ce qu’est cette gratuité, car nous sommes incapables par nous-mêmes d’un tel amour. Et nous pensons spontanément que Dieu nous aime plus quand nous l’écoutons et moins quand nous l’oublions, comme si nous méritions en quelque sorte d’être plus ou moins aimés. Or Dieu nous aime inconditionnellement, bons ou mauvais, fidèles ou infidèles, et il nous appelle à oser croire à un tel amour qui ne se mérite pas, incompréhensible humainement, et à l’accueillir en nous émerveillant.

    Dieu n’a pas non plus de prix à payer pour le rachat de nos péchés et notre libération par rapport aux forces des ténèbres qui nous habitent. Le Père nous donne son Fils, gratuitement, et ce fils est lui-même heureux d’entrer dans ce projet d’amour où lui-même se donne à son Père et aux hommes. Un tel amour vécu jusqu’au bout à pouvoir de sauver, de réparer, de donner un sens à ce qui semble à vue humaine insensé, d’illuminer les ténèbres les plus épaisses. Nous en avons tous plus ou moins l’expérience : combien le fait d’être vraiment aimé d’un bel amour humain est recréateur, en nous renouvelant dans notre identité et nos énergies. Combien plus s’il s’agit d’un amour divin totalement gratuit.

    L’horizon cependant est exigeant, car il passe par la reconnaissance du mal, de la violence, de la mort à l’œuvre en nous et autour de nous. Il s’agit de « regarder » la Croix, sans méconnaitre notre misère, notre péché. Ce serait nous priver de l’expérience du salut, du pardon à recevoir et à donner. La Croix, chemin vers la vie, garde sa part de mystère à contempler dans la foi. En haut du mât de la Croix, ce n’est plus un serpent d’airain que nous regardons comme les hébreux étaient invités à le faire dans le désert, pour échapper à la mort. Nous contemplons le Fils de Dieu qui s’est livré pour nous dans une passion, qui passa certes par la grande, l’incommensurable souffrance, mais fut une passion d’amour. Le christianisme est bien la religion de l’amour. Et cela, nous le contemplons dans le cœur transpercé de Jésus qui est comme un livre ouvert où se lit le message d’amour d’un Dieu qui se révèle en se livrant sans réserve. Voilà le centre de notre foi : croire en Jésus, Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré par amour pour moi, et pour tous les hommes : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ».

    Croire, c’est encore discerner la gloire du Dieu d’amour resplendissant sur le visage défiguré du crucifié. Dans la blessure de son cœur nous trouvons bien plus que la simple guérison issue du serpent d’airain. Dans le désert de nos vies, lorsque nous regardons la blessure du Crucifié, nous y puisons le salut, la transfiguration de nos existences marquées par les souffrances et le péché. Et déjà nous participons à la Vie éternelle, à cet échange d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit qui fait leur bonheur et nous est offert en partage pour que ce bonheur soit aussi le nôtre, éternellement. Tout homme y est appelé.

    Frère Dominique Sterckx – Le Carmel en France

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Prière :

    « Père, à chaque Eucharistie, tu renouvelles pour nous le même et unique mystère : Dans l’Esprit, tu te donnes totalement en ton Fils bien-aimé. Ranime notre foi, notre espérance et notre charité, pour que nous ne laissions perdre aucune des grâces dont tu veux nous combler. Conduis-nous à travailler pour que tout homme puisse reconnaitre et suivre le chemin de la vie afin que nous parvenions ensemble à la gloire de la résurrection ».

    Frère Dominique Sterckx – La Carmel en France

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Conclusion :

    Voilà une fête bien étrange. Comment peut-on glorifier une croix ? La croix est un instrument de torture inventé par les hommes pour faire souffrir et pour faire mourir. Il faut bien le dire, la croix n’est pas à l’honneur de l’humanité qui l’a inventée.

    Ce qui est extraordinaire c’est que cette croix a été visitée par Dieu. Jésus s’est laissé clouer à la croix. En recevant la visite de Dieu auquel elle n’était pas destinée, la croix a été transfigurée. Elle a été transfigurée par l’amour. En effet, Dieu seul pouvait faire d’un instrument de mort un instrument de vie. Dieu seul pouvait faire un instrument de haine un instrument d’amour. Voilà pourquoi cette croix est devenue notre gloire. Voilà pourquoi nous sommes fiers de la porter et de la fêter. Ce que nous fêtons, c’est l’amour de Dieu qui est allé jusque-là, cet amour inconditionnel capable de tout transformer.

    Chacun de nous porte une croix. Cette croix peut être extrêmement lourde. Mais nous croyons à cet amour de Jésus qui est capable de tout transformer, de tout transfigurer. Jésus porte avec nous notre croix quel qu’en soit le poids car rien ne peut rebuter son amour. Et il nous invite à nous porter aussi les uns les autres. La faiblesse ne nous empêche pas d’aimer et de nous aimer. Notre vocation, c’est l’amour et il n’existe pas de handicap qui nous empêche d’aimer.

    Extrait de l’homélie de l’Office de la Croix glorieuse par Monseigneur Aupetit

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Fête de la Croix Glorieuse (2) 200914

    Méditations proposées par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    1. Seigneur notre Dieu, en livrant ton Fils Jésus à la mort sur la Croix, tu as donné un signe de ton amour sans limites pour les hommes. En le ressuscitant d’entre les morts, tu as fait triompher la vie pour toujours. Nous te prions : que la Croix dont nous sommes marqués depuis notre baptême soit notre seule fierté, par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
    2. Tu as voulu, Seigneur, que tous les hommes soient sauvés par la croix de ton Fils ; permets qu’ayant connu dès ici-bas ce mystère, nous goûtions au ciel les bienfaits de la rédemption.

    Références :

    http://www.chouette-calendrier.com/date/fete-croix-glorieuse/7671.html

    https://icalendrier.fr/religion/fetes-orthodoxes/exaltation-croix

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Croix-glorieuse

    https://www.aelf.org/2019-09-14/romain/messe

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/lecture/2011-09-14

    http://www.pere-gilbert-adam.org/La-Croix-Glorieuse-de-Jesus.html

    http://jyfortindiacre.blogspot.com/2019/09/la-croix-glorieuse-nul-nest-monte-au.html

    http://paroissecolomiers.com/philippiens-2-6-11-abaissement-et-glorification-de-jesus.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/jean/jean-3-13-17.html

    https://www.carmel.asso.fr/Homelie-pour-la-Croix-glorieuse-14-septembre.html

    https://www.catholiquesduloiret.org/vivre-sa-foi/fetes-et-temps-liturgiques/croix-glorieuse

    http://jardinierdedieu.fr/article-jn-3-13-17-la-croix-glorieuse-un-chemin-pour-nous-110074447.html

    https://eglise.catholique.fr/sengager-dans-la-societe/sante/handicap/427498-homelie-de-loffice-de-la-croix-glorieuse-par-mgr-aupetit/

    https://notredamedes3vallees.be/2019/09/14/une-pause-par-jour-14-septembre-2019/

    Magnificat du lundi 14 septembre 2020 page 212


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  • 200829 – Décollation de saint Jean-Baptiste

     * Avis à nos lecteurs   * Avis à nos lecteurs   * Avis à nos lecteurs

    La Décollation de saint Jean-Baptiste

    Chers visiteurs sur ce blog,

    Fidèles lecteurs de ce blog,

    Très chers Frères et Sœurs, membres de l’OSMTHMM,

    La Décollation de Jean-Baptiste est la mort de Jean le Baptiste par décapitation. Selon les Évangiles de Marc et de Matthieu, il fut exécuté sur ordre d'Hérode Antipas, à la demande d'Hérodiade et de sa fille Salomé.

    La mort de Jean le Baptiste est mentionnée dans les trois Évangiles synoptiques et dans l’Évangile selon Jean.

    La commémoration liturgique de la Décollation de saint Jean-Baptiste est presque aussi ancienne que celle de sa naissance, célébrée le 24 juin.

    L'Église catholique la célèbre le 29 août, tout comme l'Église luthérienne et la majorité des Églises formant la Communion anglicane, bien que certaines d'entre elles la désignent comme une commémoration plutôt qu'un jour de fête.

    La plupart des Églises orthodoxes ainsi que l'Église grecque-catholique ruthène célèbrent cette fête le 29 août du calendrier julien, ce qui correspond au 11 septembre dans le calendrier grégorien.

    Nous vous invitons à relire les deux parchemins relatifs à cet évènement en cliquant sur les liens suivants :

    http://rue-des-9-templiers.eklablog.com/09-la-decapitation-de-jean-baptiste-a145110034

    http://rue-des-9-templiers.eklablog.com/06-la-mort-de-jean-le-baptiste-a145108780

    Bien à vous, très fraternellement,

    Frère André, Grand Chancelier Prieural


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  • 200624 – Liturgie du mercredi 24 juin 2020

    Nativité de saint Jean-Baptiste

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Nativité de Jean-Baptiste

    Le 24 juin, nous fêtons la naissance de saint Jean-Baptiste, le fils d’Élisabeth et de Zacharie, 9 mois exactement avant celle de Jésus. Avec cette fête, l’Église invite ses enfants à se mettre à l'école de celui qui a tressailli d'allégresse dans le sein de sa mère, qui a baptisé Jésus dans les eaux du Jourdain et qui l'a désigné comme l'Agneau de Dieu. Bref, à reconnaître le Seigneur, à témoigner de lui et à s'effacer humblement.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

    Nous fêtons la naissance de Jean-Baptiste dont Jésus dira un jour que nul n'est plus grand que lui. La grandeur de Jean-Baptiste ne sera pas de marcher à la suite de Jésus… mais de marcher devant lui, de préparer au Seigneur un peuple capable de l'accueillir.

    Père F. X. de Viviès - ADAP

    Nativité de Jean le Précurseur

    La naissance de Jean-Baptiste a eu lieu six mois avant celle de Jésus et, selon le récit évangélique, elle a été prévue par prophétie et annoncée par un ange.

    Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l'archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l'Esprit-Saint et aura la puissance d'Élie. Cependant le couple étant stérile, Zacharie douta des propos de l'archange qui le punit en le rendant muet et sourd. Ce n'est qu'à la naissance de l'enfant, après que Zacharie eut écrit sur une tablette « Jean est son nom », qu'il retrouva la parole et l'ouïe.

    Parlons d'orthodoxie – Plateforme libre de discussion – le 7 Juillet 2019

     * Nativité de Jean-Baptiste

    1ère lecture : « Je fais de toi la lumière des nations »

    Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 49, 1-6)

    Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J'étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m'a appelé ; j'étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m'a protégé par l'ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche acérée, il m'a caché dans son carquois. Il m'a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je manifesterai ma splendeur ». Et moi, je disais : « Je me suis fatigué pour rien, c'est pour le néant, c'est en pure perte que j'ai usé mes forces ». Et pourtant, mon droit subsistait auprès du Seigneur, ma récompense, auprès de mon Dieu. Maintenant le Seigneur parle, lui qui m'a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël. Oui, j'ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c'est mon Dieu qui est ma force. Et il dit : « C'est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d'Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Commentaire 1 a :

    On voit ici la vocation d’Isaïe, deux points sont particulièrement intéressants :

    1. Le premier c’est qu’il est appelé dès le sein de sa mère. C’est quelque chose que nous réalisons mal aujourd’hui, où nous considérons que Dieu nous appelle, le jour où nous, nous l’entendons. Mais c’est dès notre conception que Dieu a un plan d’amour pour nous. C’est dès leur conception que Dieu a un plan d’amour sur nos enfants ! Y pensons-nous ? Toute notre vie est une histoire sacrée avec Dieu, que nous en ayons conscience ou pas.
    2. Le deuxième point est qu’Isaïe a une vocation difficile, celle d’annoncer la parole de Dieu en appelant à la conversion. Le peuple ne l’écoute pas vraiment, et à un moment il se lamente en se disant qu’il a travaillé pour rien, qu’il a perdu son temps ! C’est le temps du découragement. Mais le Seigneur vient lui dire que non, car il a fait ce qu’il avait à faire, et en cela il n’a pas perdu son temps, De plus, Dieu lui affirme qu’il lui maintient son affection, et il fait de lui non seulement son porte-parole pour le peuple, mais encore, il fait de lui la lumière des nations …. Et il est vrai que les textes d’Isaïe nous sont parvenus, et qu’ils éclairent notre route !

    Il en va de même pour nous, nous devons écouter l’appel de Dieu dans notre vie, et y répondre de notre mieux, laissant à Dieu de faire que notre travail, notre parole, porte son fruit. La qualité de notre mission devant le Seigneur ne va pas dépendre, de la réponse des autres mais de la façon dont nous nous serons offerts à Dieu dans notre vie, pour correspondre à ce qu’il attend de nous. 

    Ce texte est donc à la fois un appel à aller jusqu’au bout de la mission, aussi difficile qu’elle puisse être et un appel à avoir une foi indéfectible en l’amour de Dieu au cœur de notre vie, car le Seigneur ne nous abandonnera jamais et en lui, rien n’est jamais perdu. 

    Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Juin 2015

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Commentaire 1 b :

    Le message d’Isaïe aux exilés

    Au sixième siècle av. J.-C., le peuple d’Israël a connu la terrible épreuve de la déportation : les armées de Nabuchodonosor ont tout détruit sur leur passage et la majorité des survivants a pris le chemin d’un exil qui devait durer cinquante ans.

    Pendant toute cette période de souffrance et d’angoisse, les prêtres et les prophètes d’Israël ont uni leurs forces pour soutenir la foi et l’espérance de leurs compagnons d’infortune. Une bonne manière de le faire consistait à convaincre ce peuple qu’il avait encore un rôle à tenir. Ce rôle est exprimé ici par le titre de « serviteur de Dieu ». Il faut savoir que ce titre de serviteur est le plus beau que l’on puisse décerner à quelqu’un dans l’Ancien Testament. Dans un autre passage, le même Isaïe, celui qui prêchait pendant l’Exil dit cette très belle phrase : « Toi, Israël, mon serviteur, toi que j’ai choisi, descendance d’Abraham, mon ami… je t’ai choisi et non pas rejeté, ne crains pas car je suis avec toi, n’aie pas ce regard anxieux, car je suis ton Dieu » (Is 41, 8… 10).

    Dans le texte d’aujourd’hui, Dieu parle à son serviteur comme il avait parlé à Jérémie le jour où il l’avait appelé. Voici comment Jérémie raconte sa vocation : « La parole du Seigneur s'adressa à moi : Avant de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu ne sortes de son ventre, je t'ai consacré » (Jr 1, 4-5). Ici, Isaïe dit au nom du groupe des déportés d’Israël : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom ». Cela revient à dire que la mission du peuple en exil est une mission de prophète, de porte-parole de Dieu. Et cette parole que le serviteur doit annoncer ne sera peut-être pas toujours facile à dire puisqu’elle ressemble à une épée ou à une flèche : « Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche acérée, il m’a caché dans son carquois ». On sait bien que les prophètes ont parfois dû faire preuve de courage pour remplir leur rôle de témoins de la volonté de Dieu ! Après de nombreux prophètes de l’Ancien Testament, saint Jean-Baptiste en est à son tour un bon exemple !

    Et comment le peuple en exil aura-t-il l’occasion d’être prophète ? De deux manières peut-être. Tout simplement d’abord en résistant à la tentation d’idolâtrie : à Babylone, on était plongé dans une société polythéiste. Or ce peuple était le grand vainqueur ! On était tenté de se demander si ses divinités n’étaient pas plus puissantes que le Dieu d’Israël. Certains s’éloignaient donc peut-être de la religion d’Israël. Le petit noyau fidèle, ce qu’on appelait le Reste est donc appelé à ramener spirituellement ses frères vers le Seigneur : « Maintenant, le Seigneur parle, lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël ».

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Israël, prophète de Dieu

    On voit donc que dans ce texte, le mot Israël peut être employé dans deux sens un peu différents : au sens large c’est l’ensemble des déportés qui porte le titre de serviteur de Dieu. Dans un sens plus restreint, c’est le noyau fidèle, le Reste, dont la foi n’a pas chancelé, malgré les années d’exil et de captivité, qui est chargé de ramener les autres dans la communauté des croyants.

    Il y aura ensuite une deuxième manière d’être prophètes, une manière passive, si j’ose dire. Car, et c’est la deuxième annonce d’Isaïe dans ce texte, le retour des déportés au pays ne fait aucun doute. Parce que le Dieu fidèle ne peut pas abandonner son peuple, donc il le sauvera inévitablement tôt ou tard. Et, à ce moment-là, les autres nations seront témoins de cette œuvre de salut de Dieu et donc elles sauront que Dieu est sauveur, elles mettront leur confiance en lui. Et, ainsi, elles seront sauvées à leur tour.

    C’est le sens de la phrase « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai ». On pourrait traduire : « En toi, mon serviteur, je serai manifesté, reconnu, révélé ». C’est-à-dire ma présence sera manifestée à travers toi. C’est en ce sens-là qu’Israël aura été prophète du salut de Dieu.

    Ce souci du salut de toutes les nations est dit très fortement dans ce texte, comme une sorte de parallèle (on dit une inclusion) au début et à la fin. Pour commencer, le prophète s’adresse à elles dès les premiers mots : « Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! » Et, à la fin de ce passage, il insiste en précisant au peuple sa vocation : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et ramener les rescapés d’Israël : je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ».

    Car, Isaïe le sait, le projet de Dieu est un projet de salut, de bonheur, et il concerne l'humanité tout entière « jusqu’aux extrémités de la terre ».

    Encore une dernière remarque pour bien comprendre cette première lecture : être lumière pour les nations, être l’instrument de Dieu « pour que son salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre », c’était exactement la vocation du Messie, telle qu’on l’entrevoyait depuis des siècles. Seulement ici, le Messie n’est pas présenté comme un roi. Il est présenté comme un serviteur, ce qui n’est pas la même chose ! Cela veut dire qu’avec Isaïe au temps de l’Exil à Babylone, au moment où justement, on n’a plus de roi, l’attente du Messie prend désormais un autre visage.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Psaume : (Ps 138 (139), 1-2.3b, 13-14ab, 14c-15ab)

    R/ Je te rends grâce, ô mon Dieu, pour tant de merveilles. (Ps 138, 14)

    Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées, tous mes chemins te sont familiers.

    C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère.

    Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis.

    Étonnantes sont tes œuvres, toute mon âme le sait.

    Mes os n’étaient pas cachés pour toi quand j’étais façonné dans le secret.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Commentaire 2 :

    Le mystère de l’élection d’Israël

    On peut, bien sûr, imaginer que Jean-Baptiste a fait cette expérience mystique décrite par ce psaume : celle de la présence permanente, douce et irrésistible de son Dieu. Mais, encore une fois, le psaume n’a pas été écrit pour un homme particulier, fût-il Jean-Baptiste.

    Car, ici, dans le psaume 138/139, une fois de plus, c’est le peuple d’Israël tout entier qui parle. Lui qui ne conçoit nul orgueil mais infinie reconnaissance de l’œuvre de Dieu à son égard. Jérémie le dit très bien : « Vous êtes dans ma main, gens d’Israël, comme l’argile dans la main du potier » (Jr 18, 6).

    « Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais : tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées ; tous mes chemins te sont familiers ». Le nom même de Dieu, Seigneur (YHVH), révélé à Moïse promettait cette vigilance. Depuis toujours Dieu a conduit ce petit peuple. Il a commencé par le faire naître : « C’est toi qui as créé mes reins, tu m’as tissé dans le sein de ma mère… Mes os n’étaient pas cachés pour toi quand j’étais façonné dans le secret ». Plus tard, Osée commentait : « Quand Israël était jeune, je l’ai aimé et d’Égypte j’ai appelé mon fils… C’est moi qui avais appris à marcher à Éphraïm, les prenant par le bras… Je les menais avec des attaches humaines, avec des liens d’amour, j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson contre leur joue et je lui tendais de quoi se nourrir » (Os 11, 1… 4).

    Ce lien très privilégié entre Dieu et le peuple d’Israël a pris au cours du temps le nom d’élection, au sens de choix délibéré : «Tu es un peuple consacré au Seigneur ton Dieu : c’est toi qu’il a choisi pour être son peuple, son domaine particulier parmi tous les peuples de la terre.  C’est uniquement à tes pères que le Seigneur ton Dieu s’est attaché par amour. Après eux, entre tous les peuples, c’est leur descendance qu’il a choisie, ce qu’il fait encore aujourd’hui avec vous» (Dt 7,6 ; 10,15).

    À l’origine, dans la pensée d’Israël, cela n’excluait pas que d’autres peuples aient leurs propres dieux protecteurs. Israël n’était pas encore monothéiste : il était « monolâtre » (on dit également « hénothéiste ») c’est-à-dire qu’il ne rendait de culte qu’à un seul Dieu, le Dieu du Sinaï, celui qui l’avait libéré d’Égypte. Il ne devint réellement « monothéiste » que pendant l’Exil à Babylone (au sixième siècle avant notre ère). Ce fut alors un nouveau saut dans la foi, la découverte de l’universalisme : si Dieu était le Dieu unique, alors, il était également celui de tous les peuples.

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Une élection qui est une mission

    L’élection d’Israël n’était pas dénoncée pour autant et l’on trouve sous la plume du prophète Isaïe des phrases magnifiques en ce sens : « Toi, Israël, mon serviteur, Jacob que j’ai choisi, descendance d’Abraham mon ami : aux extrémités de la terre je t’ai saisi, du bout du monde je t’ai appelé ; je t’ai dit : Tu es mon serviteur, je t’ai choisi, je ne t’ai pas rejeté. Ne crains pas : je suis avec toi ; ne sois pas troublé : je suis ton Dieu. Je t’affermis ; oui, je t’aide, je te soutiens de ma main victorieuse » (Is 41,8-10). C’est le même Isaïe qui sut faire comprendre à ses contemporains que leur élection prenait désormais un autre visage, celui d’une vocation au service des autres peuples : être auprès d’eux le témoin de Dieu. C’est le sens, entre autres des quatre textes que l’on appelle « Les Chants du Serviteur  » : « Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49,6).

    Car si Dieu a fait des prodiges en faveur de son peupleJe reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis »), c’est pour que toute l’humanité en profite.

    Cette vocation est exigeante, on ne le sait que trop. On en devine le poids derrière des versets comme celui-ci : « Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais : tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées ». Impossible d’échapper à l’exigence et au regard perspicace de Dieu. Affronté à l’idolâtrie, le peuple a continuellement dû choisir le rude chemin de la fidélité.

    C’est le sort de tout prophète, peut-être, et Israël a souvent médité l’expérience de Jérémie qui est un bon exemple sur ce point. On trouve chez lui exactement les mêmes accents : il a connu cette présence de Dieu dès l’enfance : « Avant de te façonner dans le sein de ta mère, avant que tu ne sortes de son ventre, je te connaissais » (Jr 1, 5). Mais il a aussi connu la solitude et l’incompréhension. Devant l’insuccès de sa prédication, il en appelle au jugement de Dieu : « Toi, Seigneur, tu es juste ! Mais je veux quand même plaider contre toi... Toi, Seigneur, tu me connais, tu me vois et tu examines mes pensées : elles sont avec toi » (Jr 12, 3).

    Jean-Baptiste a certainement connu cette expérience forte et douce à la fois : de l’émerveillement d’être choisi pour être serviteur de Dieu mais aussi des exigences rudes parfois que cela comporte inévitablement.

    Car, dans la Bible, jamais aucune vocation, aucun appel n’est pour l’intérêt égoïste de celui qui est appelé. C’est même l’un des critères d’une vocation authentique : toute vocation est toujours pour une mission au service des autres. Celle de Jean-Baptiste, on la connaît : annoncer celui qui était plus grand que lui, puis le jour venu, s’effacer, lui qui disait : « Il faut qu’il croisse et que je diminue ».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut (en 2018)

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Épître : « Jean-Baptiste a préparé l’avènement de Jésus ».

    Lecture du livre des Actes des Apôtres (Ac 13, 22-26)

    En ces jours-là, dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, Paul disait aux Juifs : « J'ai trouvé David, fils de Jessé ; c'est un homme selon mon cœur qui réalisera toutes mes volontés ». De la descendance de David, Dieu, selon la promesse, a fait sortir un sauveur pour Israël : c'est Jésus, dont Jean le Baptiste a préparé l'avènement, en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le peuple d'Israël. Au moment d'achever sa course, Jean disait : « Ce que vous pensez que je suis, je ne le suis pas. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de retirer les sandales de ses pieds. Vous, frères, les fils de la lignée d'Abraham et ceux parmi vous qui craignent Dieu, c'est à nous que la parole du salut a été envoyée ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Commentaire 3 a :

    Jean-Baptiste nous montre le chemin de la vérité, de l’humilité dans la mission. Lui qui était le précurseur de Jésus, lui qui lui a préparé le chemin, dit de lui-même qu’il n’est rien ! Pourtant quel homme ! De grandes foules venaient à lui au bord du Jourdain, car il leur ouvrait un chemin d’amour et de miséricorde !

    Jean-Baptiste nous renvoie ici à notre vocation personnelle, et surtout à la manière dont nous la vivons. Sommes-nous intérieurement, les serviteurs des autres, ou considérons qu’étant investis d’un service dans l’Église nous sommes titulaires d’un titre d’une autorité, et que les autres doivent avoir du respect pour nous ? Prenons le temps aujourd’hui de contempler Jean-Baptiste en sa vocation et demandons au Seigneur la grâce de savoir nous effacer totalement pour vivre pleinement la vocation qui est la nôtre.

    Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Juin 2015

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Commentaire 3 b :

    Quand Paul brosse la longue histoire du salut

    Ceci se passe au cours du premier voyage missionnaire de Paul en Anatolie, plus précisément à Antioche de Pisidie, c’est-à-dire à peu près exactement au centre de ce que nous appelons aujourd’hui la Turquie.

    Paul et Barnabé se rendent à la synagogue le samedi matin pour la célébration du shabbat. La célébration se déroule comme d’habitude : il y a des prières, des psaumes, et des lectures. Et, comme d’habitude, également, lorsqu’il y a des hôtes de passage, les responsables de la synagogue leur proposent de prendre la parole.

    C’est ce qui s’est passé pour Jésus, on s’en souvient, à la synagogue de Nazareth, quelques années plus tôt ; Luc 4. Luc raconte : « Après la lecture de la Loi et des prophètes, les chefs de la synagogue envoyèrent quelqu’un pour leur dire : Frères, si vous avez un mot d’exhortation pour le peuple, prenez la parole ».

    Alors, Paul prend la parole, effectivement, car il a vraiment quelque chose à dire, on s’en doute, mais ce n’est peut-être pas ce qu’attendaient les chefs de la synagogue ! Car Paul entreprend aussitôt un grand discours pour expliquer que Jésus de Nazareth est le Messie qu’on attendait.

    Malheureusement, aujourd’hui, nous n’avons entendu qu’une partie de sa démonstration : je vous résume l’ensemble. Il brosse une grande fresque du projet de Dieu, depuis Abraham jusqu’à Jésus. Il raconte le séjour de son peuple en Égypte, et le miracle de la sortie d’Égypte. Puis le séjour au désert pendant quarante ans et l’entrée en terre promise. Il rappelle la période des Juges puis la naissance de la monarchie. C’est ici que commence notre lecture d’aujourd’hui : « Dieu a, pour nos pères, suscité David comme roi ».

    J’ai dit : « Paul raconte ». Mais en fait, il fait beaucoup plus que raconter comme s’il s’agissait tout simplement de rappeler une histoire passée. En réalité, Paul choisit ses mots très soigneusement pour évoquer ce qui fait la mémoire de ce peuple, la foi de ce peuple. Car la foi d’Israël est d’abord et avant tout la mémoire de l’œuvre de Dieu depuis les origines, la mémoire de la sollicitude de Dieu pour son peuple. Chacune des phrases de Paul fait partie des professions de foi habituelles qu’on se répète en famille et dans les célébrations. Par exemple, pour dire la sortie miraculeuse d’Égypte, le fameux soir du passage de la mer, Paul emploie l’expression « À la force de son bras, Dieu les a fait sortir d’Égypte ». Pour nous, cela ne signifie peut-être rien d’extraordinaire, mais pour tout Juif, cela évoque aussitôt les récits épiques de cette sortie et le fameux cantique de Moïse et de Myriam. Et, à ce moment-là, chacun dans l’assistance, est plein d’émotion et de reconnaissance pour la sollicitude extraordinaire que Dieu a déployée pour son peuple à chacune des étapes de cette longue histoire.

    Arrivé à David, Paul emploie également une expression très particulière : « Dieu a, pour nos frères, suscité David comme roi, et il lui a rendu ce témoignage : J’ai trouvé David, fils de Jessé. C’est un homme selon mon cœur qui réalisera toutes mes volontés ».

    Pour tous les assistants, cela rappelle d’abord le choix de David, huitième fils de Jessé, par le prophète Samuel, au grand étonnement de tout le monde. Mais c’était le choix de Dieu car David n’était pas comme ses sept frères, il était, lui, un homme « selon le cœur de Dieu ». Et la phrase suivante : « Il réalisera toutes mes volontés » est le rappel de la fameuse promesse faite à David lorsque le jeune roi avait pensé à construire à Jérusalem un temple pour l’arche d’Alliance, Dieu lui avait fait savoir par le prophète Nathan que ce n’était pas son affaire. Dieu ne lui avait rien demandé.

     * Nativité de Jean-Baptiste

    « De la descendance de David, Dieu a fait sortir un sauveur pour Israël ».

    En revanche, dans le même temps, le prophète avait annoncé à David : « C’est moi, Dieu, qui te construirai une maison » au sens de dynastie. Et, peu à peu, au long des siècles, on avait compris que la fidélité de Dieu à cette dynastie se réaliserait un jour pleinement par la venue au monde d’un roi qui apporterait enfin à tous et à chacun la paix, la justice, le bonheur. Ce roi idéal, on l’appelait le Messie. « Il réalisera toutes mes volontés », cela veut dire : par lui, par sa dynastie, s’accomplira ma volonté de salut.

    Voilà où Paul veut en venir. Il continue : « De la descendance de David, Dieu, selon la promesse, a fait sortir un sauveur pour Israël : c’est Jésus ». Le but de ce long discours de Paul, de cette grande rétrospective, c’est de replacer la venue du Messie-Jésus dans l’ensemble du grand projet de Dieu. Car c’est le meilleur argument pour convaincre ses contemporains. Ils ne pourront croire en Jésus de Nazareth et devenir chrétiens que s’ils sont convaincus que Jésus accomplit vraiment ce qu’on appelle les Écritures, c’est-à-dire le projet de Dieu, les promesses de Dieu.

    Paul sait bien que c’est une réelle difficulté pour ses contemporains, comme cela a été pendant longtemps une difficulté pour lui-même. C’est pour cela qu’il prend grand soin d’évoquer à chaque instant le long déroulement du projet de Dieu dans l’histoire de son peuple. Dans ce long cheminement de l’histoire du salut, Jean-Baptiste a sa place. Paul dit : « Le sauveur pour Israël, c’est Jésus dont Jean-Baptiste a préparé l’avènement en proclamant avant lui un Baptême de conversion pour tout le peuple d’Israël ».

    La vocation de Jean-Baptiste est donc claire : il a été le « Précurseur », l’annonciateur. Et Paul rappelle la phrase de Jean-Baptiste : « Ce que vous pensez que je suis, (c’est-à-dire le Messie), Je ne le suis pas. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de retirer les sandales de ses pieds ».

    Pour finir, rendons à Jean-Baptiste l’hommage que Jésus lui-même lui a rendu en public : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? Un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu d’habits élégants ? Mais ceux qui sont vêtus d’habits somptueux et qui vivent dans le luxe se trouvent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le déclare, et plus qu’un prophète. Il est celui dont il est écrit : Voici, j’envoie mon messager en avant de toi ; il préparera ton chemin devant toi. Je vous le déclare, parmi ceux qui sont nés d’une femme, aucun n’est plus grand que Jean » (Lc 7, 24-28).

    Complément :

    Nous sommes ici à Antioche de Pisidie. Un peu plus tard, à Éphèse, Paul fera cette même mise au point : « Jean donnait un baptême de conversion et il demandait au peuple de croire en celui qui viendrait après lui, c’est-à-dire en Jésus » (Ac 19,  4).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Évangile : Son nom est Jean

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 1,57-66.80)

    Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils voulaient l'appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s'appellera Jean ». On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! ». On demandait par signes au père comment il voulait l'appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom ». Et tout le monde en fut étonné. À l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? ». En effet, la main du Seigneur était avec lui. L'enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il se fit connaître à Israël.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Commentaire 4 a :

    La vocation de Jean-Baptiste, comme celle d’Isaïe, se trouve dès sa conception ! Et on voit que ses parents ont accepté cette vocation, même sans savoir ce qu’elle sera exactement, en l’appelant du nom qui lui est donné par Dieu.

    Il est important que les parents acceptent et soutiennent la vocation de leur enfant. Cela implique que dès sa conception, l’enfant est à accueillir non comme une propriété personnelle mais comme un cadeau de Dieu, comme un envoyé de Dieu au cœur de notre vie, au cœur de notre monde. Cela implique la foi ! Une foi qui se vit dès la naissance, afin que le jour venu, où l’enfant ayant grandi, dit oui à l’appel qu’il reçoit au fond de son cœur, ses parents soient capables de le laisser aller, là où Dieu l’appelle, surtout si ça ne correspond pas à leur propres désirs, à leurs propres plans !  La question que nous pose l’Évangile de ce jour c’est : est-ce que comme Élisabeth et Zacharie, j’accepte mon enfant comme un cadeau de Dieu, comme un envoyé de Dieu ? Est-ce que j’accepte le plan d’amour que Dieu a sur lui, sur toute sa vie ? Est-ce que je suis prêt à le soutenir sur ce chemin qui s’ouvrira devant lui au fil des années ?

    Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Juin 2015

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Commentaire 4 b :

    L’histoire de la longue miséricorde de Dieu pour son peuple

    Dès les premières lignes de son Évangile, Luc prévient son lecteur supposé, Théophile, qu’il entreprend un récit ordonné des événements. Effectivement, les deux premiers chapitres, dont nous lisons un extrait ce dimanche, sont particulièrement structurés : deux annonciations (l’ange Gabriel chez Zacharie, puis chez Marie), deux naissances (celle de Jean-Baptiste, celle de Jésus), deux circoncisions. Le tout émaillé de trois discours, ou plutôt trois cantiques d’action de grâces, le Magnificat (chant de Marie), le Benedictus (celui de Zacharie), et le « Nunc dimittis » (celui de Syméon : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix »). Clairement, Luc nous propose de faire un parallèle entre Jean-Baptiste et Jésus.

    Un parchemin utile à (re)lire à ce sujet : essai de comparaison entre Jean-Baptiste et Jésus-Christ

    Ces deux naissances, qui pourraient bien n’avoir d’autre portée que familiale, sont en réalité l’accomplissement des grandes promesses de Dieu pour l’humanité : avant même que les trois cantiques ne le proclament, tous les détails du texte et le vocabulaire choisi par Luc nous mènent à cette découverte.

    Tout avait commencé par l’annonce à Zacharie, dont le nom, ne l’oublions pas, signifie « Dieu se souvient ». Alors qu’il officiait à l’intérieur du temple de Jérusalem, l’ange Gabriel lui annonce la naissance prochaine d’un fils : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jean ». Cette annonce avait de quoi surprendre Zacharie, car non seulement, lui et sa femme, Élisabeth, avaient largement passé l’âge d’avoir des enfants, mais, de surcroît, l’ange précisait que le garçon serait porteur d’une vocation exceptionnelle : « Il sera grand devant le Seigneur... Il sera rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère. Il ramènera beaucoup de fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; et il marchera par-devant sous le regard de Dieu, avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener le cœur des pères vers leurs enfants ». Zacharie qui était prêtre reconnaissait probablement là les expressions mêmes du prophète Malachie : « Voici que je vais vous envoyer Élie, le prophète, avant que ne vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, celui des fils vers leurs pères... » (Ml  3, 23-24).

    Mais l’homme est libre. Tout ceci était très cohérent, mais encore fallait-il faire confiance à l’ange et à travers lui, à la parole de Dieu. Moins bien inspiré que ne le sera Marie, quelque temps plus tard, Zacharie demande une preuve : « À quoi le saurai-je ? Car je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge ». L’ange lui répond : « Je suis Gabriel qui me tiens devant Dieu. J’ai été envoyé pour te parler et t’annoncer cette bonne nouvelle ». Et vous savez que, de ce jour, Zacharie s’est retrouvé muet, incapable d’annoncer la bonne nouvelle en laquelle il n’avait pas su croire.

    Tout ceci explique le texte d’aujourd’hui : « Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle ». La miséricorde dont parlent les voisins, c’est une naissance accordée à une femme stérile. Mais Luc nous invite à replacer cet évènement dans la longue miséricorde de Dieu pour son peuple : le même mot  (« eleos » qui veut dire miséricorde, bonté, amour, tendresse) revient quatre fois dans les cantiques de Zacharie et de Marie : « Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent » (1, 50) ; « il se souvient de son amour » (1, 54) ; « Il a montré sa miséricorde envers nos pères » (1, 72) ; « Telle est la tendresse du cœur de notre Dieu » (1, 78).

    Arriva le jour où l’enfant devait être circoncis et où il devait recevoir son nom : deux coutumes qui inscrivent le nouveau-né dans la longue suite des fidèles de l’Alliance conclue par Dieu avec Abraham. Voici ce que Dieu avait dit au patriarche : « Toi, tu garderas mon alliance, et après toi, les générations qui descendront de toi. Voici mon alliance que vous garderez entre moi et vous, c’est-à-dire ta descendance après toi : tous vos mâles seront circoncis... ce qui deviendra le signe de l’alliance entre moi et vous. Seront circoncis à l’âge de huit jours tous vos mâles de chaque génération. (Gn 17, 9-12). Et on sait l’importance que revêt pour l’homme biblique l’imposition du nom. Quand Dieu donne lui-même un nom, c’est pour une révélation et une mission : le nom de Jean (« Yo-hanan ») avait été précisé par l’ange et signifiait « Dieu a fait grâce ». Zacharie, toujours privé de la parole, en est réduit à communiquer par écrit. Mais à peine a-t-il accompli cet acte de foi, il retrouve la parole et se met à chanter ce que nous appelons le « Benedictus ». Notre lecture de ce dimanche l’annonce seulement : « Zacharie se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : Son nom est Jean. Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu ».

    « Et tout le monde en fut étonné », dit Luc : il emploie ici un mot (« Thaumazô ») qui traduit plutôt l’émerveillement. On le retrouve à plusieurs reprises dans ce même Évangile pour exprimer le sentiment de spectateurs mis en présence de quelque chose qui dépasse leur entendement, particulièrement devant les événements qui paraissent avoir une dimension divine. Ce mot apparaît plusieurs fois accompagné du mot « crainte ». Par exemple, lors de la tempête apaisée « Saisis de crainte, ils s’émerveillèrent et ils se disaient entre eux : Qui donc est-il pour qu’il commande même aux flots et qu’ils lui obéissent ? » (Lc 8, 25). Ici, on trouve également, un peu plus bas, le mot « crainte » : « La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés ». En réalité, il faudrait traduire « Tous ceux (les gens du voisinage) qui les apprenaient les écoutaient dans leur cœur ». Cette insistance sur l’écoute du cœur est intéressante, en regard du manque de foi de Zacharie : manière de nous dire que les petits sont ceux qui accueillent le plus facilement l’Évangile.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Homélie :

    1. La nativité de Jean-Baptiste nous est donnée comme un évènement unique. Il nait d’un couple âgé, stérile. « Elisabeth mit au monde un fils ». Cette expression commune est riche d’un sens profond. Le bonheur de cette naissance est une perle pour nous tous, la joie d’exister est redonnée à la terre des hommes. Il fait sortir chacun de l’épaisseur du quotidien, de l’habituel, pour le projeter dans la volonté de Dieu. Il est la « voix qui crie dans le désert ». Il fait tomber de chacun ce qui l’empêche de voir la beauté de Dieu. A Hérode, Jean-Baptiste dira : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère pour épouse ». Dès sa conception, Jean-Baptiste relance la question de l’existence, il la ramène à Dieu. Par lui, la Liberté intérieure nous est redonnée dans l’Esprit-Saint. Il en est ainsi dans notre vie, l’Esprit-Saint agit dans notre faiblesse. Jean-Baptiste sera cet homme dont la vie, dans l’histoire du salut, marque l’importance de la faiblesse de l’humanité qui va à la rencontre de Dieu.

    2. Un souffle intérieur, échangé entre Elisabeth et Zacharie dans leur intimité, porte cette décision qui vient d’en haut : « Il s’appellera Jean ». Le monde reçoit celui que personne n’espérait plus. Il se réjouit, mais tend aussitôt à faire sien cet enfant, à se l’approprier. Alors une rupture surgit à l’énoncé de son Nom : « Il s’appellera Jean », dit sa mère. La naissance de Jean-Baptiste est la Beauté d’un recommencement, d’une promesse. La Bonne Nouvelle nous entraine toujours en avant, elle nous sort de nous-mêmes, elle nous conduit à la vie véritable. C’est dans la faiblesse et la pauvreté de cet enfant que Dieu agira pour le salut du monde ! L’Esprit prophétique est un esprit d’humilité, c’est aussi un esprit de force. Il est un esprit de droiture et de justice. C’est en lui que notre « oui est oui » et que notre « non est non ».

    3. La vie de Jean-Baptiste est un appel à la vie. A son école, chacun peut redécouvrir son propre chemin. « Que sera donc cet enfant ? » Il ira, jusqu’au péril de sa vie, pour dire le droit. Jean-Baptiste laissera tomber les certitudes provisoires pour être pure attente de « Celui qui vient ». Il ira à la limite de l’humain. L’Esprit-Saint qui l’anime au plus profond, le conduira au désert. Le prophète annonce Dieu, il ne se met pas en avant. Ce qu’il doit dire, il le dit avec la force de la vérité, et il s’efface. « Le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui » dira Jésus. « Et toi, petit enfant, on t’appellera prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer le chemin, pour révéler à son peuple qu’il est sauvé, que ses péchés sont pardonnés ». Les pauvres annoncent Jésus sans le savoir !

    Père Gilbert Adam

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Prières :

    1. Demandons la grâce de demeurer en Dieu et de témoigner de Jésus par notre vie.

    Père Gilbert Adam

    2.

    Tu as voulu, Seigneur,

    que saint Jean-Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie ;

    accorde à ton Église le don de la joie spirituelle,

    et guide l'esprit de tous les croyants dans la voie du salut et de la paix.

    Père Jean-Luc Fabre

    O bienheureux Jean

    toi qui as baptisé le fils de Dieu,

    tu étais rempli de l'Esprit-Saint

    avant même d'être enfanté.

    Et tu reconnaissais Dieu

    avant que le monde ne l'ait connu.

    Tu as reconnu la mère de ton Dieu

    avant que ta mère ne l'ait saluée.

    Ami de Dieu, intercède pour nous.

    Saint Anselme

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Conclusion : « Pour vous et pour moi, qui est Jésus ? »

    Chers Sœurs et Frères dans la foi,

    Dès le premier chapitre de saint Luc (1, 66), tous les gens se demandaient au sujet de Jean-Baptiste : « Que deviendra donc cet enfant ? ». Et plus tard : « Tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie » (3, 15). Au fil des événements, l'ambiance messianique grandit jusqu'à devenir palpable.

    Les anges avaient dit aux bergers : « Aujourd'hui vous est né un Sauveur » (2, 11). Mais les gens de Nazareth se sont demandé : « N'est-ce pas là le fils de Joseph? ». S'il pardonne les péchés, on se demande : « Quel est cet homme qui dit des blasphèmes ? » (5, 21). Même Jean-Baptiste lui fait demander : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (7, 18). Devant la tempête apaisée, les apôtres s'étonnent encore : « Qui est-il donc ? » (8, 25).

    On sent que l'identité de Jésus est la question-clé du message évangélique. Dans les huit premiers chapitres de saint Luc, seuls les démons ont percé le mystère : « Je sais qui tu es ! » lui lance le démoniaque dans la synagogue. Ses disciples eux-mêmes le prendront surtout pour un libérateur politique.

    Après un temps de prière et d'intimité avec son Père, le Messie pose la même question au groupe de ses disciples venus le rejoindre. Il leur demande dans un premier temps : « Pour la foule, qui suis-je ? ». On sent ici que la mort de Jean-Baptiste a beaucoup impressionné les foules : c'est le premier nom qui leur vient à l'esprit. Élie, de son côté, représente la tradition prophétique dans la Bible, avec les célèbres miracles d'Élisée, au neuvième siècle avant notre ère, dans le second livre des Rois.

    Jésus regarde ses disciples dans les yeux et les invite à rendre compte de leur foi. Pierre répond au nom du groupe : « Le Messie de Dieu ».

    Cet échange marque un point tournant dans le récit, même si les activités du Maître demeurent inchangées. Désormais, un petit groupe de disciples réalise qu'il est l'envoyé de Dieu, le Messie de Dieu promis et attendu depuis des générations. Avec le récit de la Transfiguration, qui suit la lecture d'aujourd'hui, les disciples grandissent dans la foi : Jésus est vraiment le Messie. Mais cette réponse reste incomplète. Deux messagers devront leur expliquer de nouveau à Pâques : « Il faut que le Fils de l'homme soit livré aux mains des pécheurs, qu'il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite » (24, 7).

    Bernard Lafrenière – Congrégation de la Sainte Croix

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Nativité de Jean-Baptiste

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean-Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie ; accorde à ton Église le don de la joie spirituelle, guide l’esprit de tous les croyants dans la voie du salut et de la paix.

    A l’occasion de la fête de la naissance de saint Jean-Baptiste,

    ne manquez pas de consulter le dossier qui lui est consacré.

    Découvrez aussi le parchemin de comparaison entre Jean-Baptiste et Jésus-Christ

    Références :

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Nativite-de-Jean-Baptiste

    https://diocese.ddec.nc/cern/ADAP_1/annee_a/fetes/nativite_jean_baptiste.htm

    https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Nativite-de-Saint-Jean-le-Precurseur-Jean-Baptiste_a1745.html

    https://www.portstnicolas.org/chantier-naval/les-temps-liturgiques/calendrier-liturgique-et-textes-des-lectures-d-aujourd-hui-a-2060.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/isaie/isaie-49-1-6.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/actes-des-apotres/actes-des-apotres-13-22-26.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/luc/luc-1-57-66-80.html

    http://thierry.jallas.over-blog.com/2018/06/commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-b-nativite-de-saint-jean-baptiste-17-juin-2018.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Nativite-de-Saint-Jean-Baptiste.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-soyons-tous-des-jean-baptiste-107313338.html

    http://users.skynet.be/prier/textes/PR1250.HTM

    http://pages.videotron.com/homelie7/stjeanbapc+.htm

    Magnificat  du mercredi 24 juin 2020 page 338


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  • Commanderie de Saint-Léger  - 19 juin 2020

    Commémoration de la naissance de saint Jean-Baptiste

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Avertissement :

    A l’occasion de la commémoration de la naissance de saint Jean-Baptiste, le 24 juin, la publication du présent parchemin se veut être le reflet de nombreuses recherches qui auraient pu être présentées par les membres de notre Commanderie, lors du chapitre initialement prévu le 19 juin 2020. Ce dernier a bien évidemment été annulé pour les raisons sanitaires évidentes que vous connaissez tous !

    Ce parchemin a pour but de tenter une série de comparaisons entre Jean-Baptiste, le Précurseur, et notre Seigneur, Jésus-Christ, le Messie.

    Saint Jean-Baptiste – Jésus-Christ

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Voici le sommaire de nos tentatives de comparaisons :

    • L’annonce faite à Zacharie / L’annonce faite à Marie
    • La naissance de Jean-Baptiste /  La naissance de Jésus
    • La vie du précurseur dans le désert / La tentation du Christ dans le désert
    • La mort de Jean /   La mort du Christ
    • Le rôle de Jean-Baptiste, sa mission et son message / Le rôle de Jésus, ses manifestations essentielles, son message et son enseignement.

    Chapitre 1 : L’annonce des naissances

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    1a. L’annonce faite à Zacharie

    Quel Évangile synoptique évoque cette annonce ?

    Le contexte de la naissance de Jean est relaté dans l’Évangile selon Luc – chapitre 1 5-25 :

    5 Du temps d'Hérode, roi de Judée, il y avait un sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d'Abia ; sa femme était d'entre les filles d'Aaron, et s'appelait Elisabeth.

    6 Tous deux étaient justes devant Dieu, observant d'une manière irréprochable tous les commandements et toutes les ordonnances du Seigneur.

    7 Ils n'avaient point d'enfants, parce qu'Elisabeth était stérile ; et ils étaient l'un et l'autre avancés en âge.

    8 Or, pendant qu'il s'acquittait de ses fonctions devant Dieu, selon le tour de sa classe,

    9 il fut appelé par le sort, d'après la règle du sacerdoce, à entrer dans le temple du Seigneur pour offrir le parfum.

    10 Toute la multitude du peuple était dehors en prière, à l'heure du parfum.

    11 Alors un ange du Seigneur apparut à Zacharie, et se tint debout à droite de l'autel des parfums.

    12 Zacharie fut troublé en le voyant, et la frayeur s'empara de lui.

    13 Mais l'ange lui dit : Ne crains point, Zacharie ; car ta prière a été exaucée. Ta femme Elisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean.

    14 Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance.

    15 Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l'Esprit-Saint dès le sein de sa mère ;

    16 il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu ;

    17 il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé.

    18 Zacharie dit à l'ange : A quoi reconnaîtrai-je cela ? Car je suis vieux, et ma femme est avancée en âge.

    19 L'ange lui répondit : Je suis Gabriel, je me tiens devant Dieu ; j'ai été envoyé pour te parler, et pour t'annoncer cette bonne nouvelle.

    20 Et voici, tu seras muet, et tu ne pourras parler jusqu'au jour où ces choses arriveront, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur temps.

    21 Cependant, le peuple attendait Zacharie, s'étonnant de ce qu'il restait si longtemps dans le temple.

    22 Quand il sortit, il ne put leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le temple ; il leur faisait des signes, et il resta muet.

    23 Lorsque ses jours de service furent écoulés, il s'en alla chez lui.

    24 Quelque temps après, Elisabeth, sa femme, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant :

    25 C'est la grâce que le Seigneur m'a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    1b. L’annonce faite à Marie

    L’Annonciation est l'annonce de sa maternité divine faite à la Vierge Marie par l'archange Gabriel.

    L’Annonciation faite à Marie de devenir celle qui va donner naissance au Messie est toujours pour nous un absolu que nous ne manquons pas de fêter comme il se doit. « Réjouis-toi Marie comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un Fils et tu l’appelleras du nom de Jésus » (Luc 1, 26 – 31).

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Le 25 mars : l'Annonciation, 9 mois avant Noël !

    L'Annonciation, c'est l'annonce à Marie faite par l'ange Gabriel qui lui révèle qu'elle est enceinte. Selon la Bible, Jésus n'est pas né d'une union charnelle : c'est le saint esprit qui a conçu Jésus. L'Église a choisi de célébrer l'évènement 9 mois avant Noël.

    Noël étant fixé le jour du solstice d'hiver, le 25 décembre. L'Annonciation à Marie (qui correspond à la conception de Jésus) est donc célébrée le jour de l'équinoxe de printemps, soit le 25 mars.

    Selon l'Évangile de Luc, l'ange Gabriel avait, 6 mois auparavant, annoncé la naissance de Jean-Baptiste à son père Zacharie dont la femme, Élisabeth, était stérile. On a alors fixé la naissance de Jean-Baptiste 6 mois avant Noël, soit le jour du solstice d'été, le 24 juin. Pourquoi le 24 juin ? Tout simplement parce que c’est exactement 6 mois avant la naissance de Jésus, le 24 décembre.

    À l'époque de l'adoption du calendrier julien (nommé ainsi en l'honneur de Jules César), l'équinoxe de printemps avait lieu le 25 mars. Lors de l'adoption du calendrier grégorien, on a supprimé 10 jours afin que l'équinoxe « tombe » le 21 mars : on aurait dû supprimer 14 jours afin qu'il soit en phase avec le calendrier julien (on a pris comme référence la date de l'équinoxe à l'époque des premiers conciles établissant la date de Pâques).

    Quels Évangiles évoquent cette annonce ?

    Deux Évangiles synoptiques évoquent cette annonce : celui selon saint Luc et celui selon saint Matthieu.

    1. L'Annonciation à Marie est relatée dans l'Évangile selon Luc - chapitre 1, 26-38 :

    « Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, vers une vierge qui était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie.

    Étant entré où elle était, il lui dit : « Je te salue, pleine de grâce ! Le Seigneur est avec vous ; [vous êtes bénie entre toutes les femmes] ».

    Mais à cette parole elle fut fort troublée, et elle se demandait ce que pouvait être cette salutation.

    L’ange lui dit : « Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Voici que vous concevrez, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n’aura point de fin ».

    Marie dit à l’ange : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais point l’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit-Saint viendra sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, votre parente, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et ce mois-ci est le sixième pour elle que l’on appelait stérile, car rien ne sera impossible pour Dieu ».

    Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon votre parole ! » Et l’ange la quitta ». Luc (1, 26-38)

    2. L'Annonciation à Marie est également évoquée dans l'Évangile selon Matthieu - chapitre 1, 18-24 :

    Or telle fut la genèse de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph : or, avant qu'ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint.

    Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit. Alors qu'il avait formé ce dessein, voici que l'Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit-Saint ; elle enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus : car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ».

    Or tout ceci advint pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : « Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit : ‘’Dieu avec nous’’ ».

    Une fois réveillé, Joseph fit comme l'Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui sa femme ; et il ne la connut pas jusqu'au jour où elle enfanta un fils, et il l'appela du nom de Jésus. Matthieu (1, 18-24)

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Que précisent les Évangiles à propos de l’attitude de Joseph ?

    L’annonciation faite à Joseph – car il s’agit bien d’une annonciation – est aussi importante que celle à l’adresse de Marie :

    « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi, Marie, ton Épouse : l’enfant qui est engendré en elle, vient de l’Esprit–Saint : elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : le Seigneur sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Matt. 1, 18).

    C’est ainsi que dans les Évangiles de Luc et de Matthieu, l’annonce de ce mystère inouï est faite de deux manières différentes et complémentaires, puisque adressée à deux personnes différentes et complémentaires.

    Ces récits ne s’enracinent pas dans l’histoire des religions, mais dans la réalisation de l’Ancien Testament.

    Luc braque le projecteur sur Marie : à l’Annonciation, elle apprend qu’elle va enfanter en restant vierge, mais l’enfant sera pourtant l’héritier du roi David.

    Matthieu braque le projecteur sur Joseph pour éclairer justement cet aspect de la si mystérieuse « Origine » : comment Jésus, s’il naît seulement de Marie, sera-t-il un descendant de David ?

    Méditer sur ces « engendrements », c’est essayer de s’approcher le plus près possible du mystère de l’Incarnation.

    L’enfant qui va naître à Noël porte en lui deux mondes : le monde de Dieu et le monde des hommes, ce qui revient à dire que Jésus est vraiment Dieu et vraiment homme.

    Fils de David et Fils de Dieu ! C’est ainsi que Jésus prend chair dans la lignée humaine la plus religieusement significative : celle du roi David. Évangéliste de la continuité, Matthieu voulait dès le départ lier l’ancienne relation de Dieu avec les hommes à sa nouvelle présence parmi eux : Jésus, enfanté dans la chair des hommes est enfanté aussi dans leur histoire.

    C’est là qu’il faut situer le rôle de Joseph : dans les immenses perspectives de l’Incarnation.

    N’étant pas le père charnel de cet enfant, il discerne mal la conduite à tenir. Avant tout ne pas vouloir s’emparer d’un droit sur cette naissance insolite qui appartient à Dieu.

    Il va, le plus discrètement possible – mais quel déchirement ! – renoncer à la vie commune avec Marie.

    Alors intervient l’Ange du Seigneur. « Certes, l’enfant qui va naître vient de la puissance de l’Esprit-Saint, mais c’est bien toi qui vas lui donner son nom, car tu seras son père ».

    Donner le nom était, en effet, le rôle du père.

    Pour être cohérentes, ces affirmations sont de l’ordre de la foi, qui est la source et le centre de toute vie religieuse.

    A l’intention précise de ce que Dieu réalise dans le temps, l’homme répond par la foi.

    Cette foi qui est de l’ordre de la confiance, qui engage toute notre personne dans une démarche de l’intelligence à qui une parole ou des signes permettent d’accéder à des réalités qu’on ne voit pas.

    Sans sous-estimer qui que ce soit, n’allons pas chercher du côté de la psychologie ou de l’anecdote des explications de l’attitude de Joseph. Son attitude est vécue en vérité, étant donné que Joseph est un homme juste. Il le sera d’autant plus qu’en abandonnant le projet initial de répudier Marie, il s’ajustera au projet de Dieu.

    A la réflexion, quel équilibre il fallait, quelle maîtrise de soi-même pour ce qui est demandé à ce jeune époux : vivre avec Marie un amour très tendre qui ne devait pas aller jusqu’à la relation charnelle !

    Quelle explication l’ange donne-t-il à propos de la conception ?

    • L’enfant qui va naître vient de la puissance de l’Esprit-Saint.
    • L’annonce faite à Joseph nous apprend explicitement que Marie fut enceinte par l’action de l’Esprit-Saint.

    Pourtant, pour Joseph, la conception – sans lui ! – d’un enfant chez Marie, sa fiancée, semblait anéantir son projet de mariage et de paternité.

    L’Évangile souligne que Joseph était un homme juste.

    En lui apprenant, par la voix de l’Ange, que l’enfant engendré en Marie vient de l’Esprit-Saint et que cet enfant sauvera son peuple de ses péchés, Dieu vient rejoindre Joseph et le comble dans son désir de voir le Salut qui vient de Dieu.

    S’il le veut bien, Joseph aura et la paternité et le mariage !

    La paternité : il lui donnera le nom de Jésus !

    Puisque c’est de lui, Joseph, que la personne de ce Dieu Sauveur veut recevoir son nom humain, cet enfant sera son fils et lui, Joseph, sera son père.

    En le nourrissant de son travail, il permettra à Jésus de vivre pleinement la condition des hommes.

    Le mariage : Joseph ne devait pas craindre de prendre Marie chez lui.

    Joseph ne pouvait avoir Jésus pour fils qu’en prenant chez lui Marie pour son épouse. De ce fait, il protégeait la Mère de Dieu tout autant qu’il réalisait son vœu de l’épouser.

    Chapitre 2 - La naissance de Jean-Baptiste et la naissance de Jésus

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ                      * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Saint Luc, par une petite formule toute simple, « quelque temps après », nous suggère qu’Elisabeth concevra après s’être tout naturellement unie à son mari. Certes, elle était stérile et Dieu va la guérir, mais Jean-Baptiste sera conçu comme nous tous nous l’avons été, par l’union charnelle de ses parents. Ces précisions préparent en fait le récit qui suivra où Marie concevra non pas en s’unissant à Joseph, mais en laissant Dieu faire son œuvre en elle par la puissance de l’Esprit-Saint…

    2a. La naissance de Jean-Baptiste

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    La naissance de Jean est évoquée dans l’Évangile selon Luc au chapitre 1, 57-80 :

    57 Le moment arriva où Élisabeth devait accoucher. Elle donna naissance à un fils.

    58 Ses voisins et les membres de sa famille avaient appris quelle faveur le Seigneur lui avait témoignée. Ils se réjouirent avec elle.

    59 Le huitième jour après la naissance, ils vinrent pour la circoncision du nouveau-né. On voulait l’appeler Zacharie comme son père,

    60 mais sa mère intervint et dit : — Non, il s’appellera Jean. —

    61 Mais, lui fit-on remarquer, personne dans ta famille ne porte ce nom-là !

    62 Alors, ils interrogèrent le père par des signes, pour savoir comment il voulait que l’enfant soit appelé.

    63 Zacharie se fit apporter une tablette à écrire. Au grand étonnement de tous, il y traça ces mots : — Son nom est Jean.

    64 Au même instant sa bouche et sa langue furent déliées, et il put de nouveau parler ; il se mit à louer Dieu.

    65 Tous les gens du voisinage furent remplis d’un saint respect, et l’on se racontait ces événements partout dans les montagnes de Judée.

    66 Tous ceux qui en entendaient parler étaient profondément impressionnés et se demandaient : Que deviendra cet enfant ? Car, visiblement, le Seigneur le bénissait.

    67 Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit-Saint et prophétisa en ces termes :

    68 Loué et béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, car il est venu visiter et libérer son peuple !

    69 Il a fait naître pour nous, parmi les descendants du roi David, un puissant libérateur.

    70 Depuis le commencement des temps, il l’avait annoncé par la voix de ses saints prophètes et il vient d’accomplir sa promesse.

    71 Ce Sauveur nous délivrera de nos ennemis et de l’emprise de tous ceux qui nous haïssent.

    72 Il nous a témoigné ainsi sa compassion, comme à nos ancêtres, et il s’est souvenu de son alliance sainte,

    73 conformément à ce qu’il avait juré à Abraham, notre ancêtre,

    74 qu’après nous avoir délivrés du pouvoir de nos ennemis, il nous accorderait la grâce

    75 de le servir sans crainte et de marcher en sa présence dans la sainteté et la droiture tous les jours de notre vie.

    76 Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Dieu très-haut, car tu précéderas le Seigneur et tu prépareras le chemin pour sa venue.

    77 Tu feras savoir à son peuple qu’il peut être sauvé et tu lui diras que ses péchés lui seront pardonnés.

    78 Que la compassion de notre Dieu est merveilleuse ! Dans sa bonté paternelle, il a fait lever pour nous un jour nouveau sur lequel brille la lumière céleste, une lumière aussi éclatante que celle du soleil levant.

    79 Elle éclairera ceux qui vivent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, et elle guidera nos pas sur le chemin de la paix. Le petit enfant grandissait et se développait spirituellement.

    80 Plus tard, il vécut dans des endroits déserts, jusqu’au jour où il commença son ministère public au milieu du peuple d’Israël.

    Que précise l’Évangile à propos de l’attitude de Zacharie ?

    Selon l’Évangile selon saint Luc, Jean est né d’un prêtre du nom de Zacharie et d’une parente de la Vierge Marie, Élisabeth, tous deux « irréprochables » devant Dieu. Le couple ne pouvait pas avoir d’enfant car Élisabeth était stérile. La naissance de Jean fut pourtant annoncée par l’ange Gabriel à son père alors que celui-ci, au titre de ses fonctions sacerdotales, se trouvait dans le sanctuaire du Temple : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée : ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils, et tu lui donneras le nom de Jean » (Luc 1, 13-14).

    En entendant la prophétie, le prêtre exprima un léger doute et son manque de confiance lui valut d’être puni aussitôt par un mutisme temporaire. Lorsque la Vierge Marie, enceinte, se rendra chez sa cousine Élisabeth, l’enfant de cette dernière exultera de joie dans ses entrailles, reconnaissant déjà le Messie dans le ventre de sa mère. Zacharie retrouva la parole à la naissance de son fils, prononçant le cantique appelé le « Benedictus » (Luc 1, 67-79).

    On voulait l’appeler le nouveau-né Zacharie comme son père, mais sa mère intervint pour dire qu’il devait s’appeler Jean.

    Mais, comme on lui fit remarquer que personne dans ta famille ne portait ce nom-là, la famille et les voisins interrogèrent le père par des signes, pour savoir comment il voulait que l’enfant soit appelé. Zacharie s’est fait apporter une tablette à écrire. Au grand étonnement de tous, il y écrivit « son nom est Jean ».

    Au même instant sa bouche et sa langue furent déliées, et il put de nouveau parler.

    Il se mit à louer Dieu.

    On peut donc résumer ceci en disant que Zacharie fut troublé. Il a eu peur. Et parce qu’il n’a pas cru les propos de l’ange Gabriel, il restera muet jusqu’à la naissance de Jean.

    2b. La naissance de Jésus

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Quels Évangiles évoquent la naissance de Jésus ?

    Des quatre Évangiles, seuls ceux de Matthieu et de Luc racontent la conception et la naissance de Jésus-Christ. Ces récits ont été écrits avec deux perspectives différentes et offrent des détails différents. Ils se complètent et ensemble nous livrent une représentation riche de la nativité. Ils nous révèlent que la mère de Jésus s’appelait Marie, qu’elle a vécu à Nazareth, qu’Il était né près de Jérusalem, et que sa conception correspondait à un miracle divin.

    Bien que Matthieu affirme que Marie est tombée enceinte par le Pouvoir de Dieu, il insiste sur le fait que Jésus-Christ était le fils de David dans la généalogie au début du récit de la naissance, et il parle aussi du rôle de Joseph qui était le père légal de Jésus. Dans des rêves, Joseph a reçu les instructions suivantes : de se marier avec Marie, d’accepter et de nommer l’enfant « Jésus », et de fuir avec sa famille lorsqu’il serait menacé par Hérode puis par son fils Archélaos. En utilisant diverses citations empruntées à l’Ancien Testament, Matthieu démontre comment la naissance de Jésus-Christ a accompli la prophétie messianique.

    Le récit de Luc, au contraire, illustre principalement les perspectives de Marie et offre plus d’informations personnelles et familiales. Lorsqu’il répète l’annonce de la naissance de Jésus-Christ, il préserve les passionnantes instructions angéliques reçues par Marie, et sa visite à Elizabeth qui lui a confirmé les rôles que son fils jouerait. En plus des détails au sujet de la nuit de la naissance de Jésus, le récit de Luc aborde la dénomination et la circoncision de Jésus, sa présentation au temple, et ses enseignements au temple alors qu’il n’avait que douze ans.

    Certains aspects des deux histoires que les récits traditionnels de Noël tentent d’harmoniser nous offrent des détails intéressants lorsqu’ils sont lus séparément. Matthieu n’indique à aucun moment que Joseph était lui-même né à Nazareth, ce qui suggère que lui et sa famille étaient sûrement de Bethléem ou qu’ils possédaient une propriété là-bas, le village traditionnel de David, ou encore que Marie était de Bethléem, et que peut être elle y possédait aussi des terres. Dans le récit de Luc, lorsque Joseph a emmené Marie à Bethléem peu de temps après leur mariage, ils ne semblaient pas avoir prévu ce voyage.

    Le récit de Luc présente des anges et des bergers, qui ont trouvé l’enfant dans la célèbre mangeoire, alors que le récit de Matthieu parle des rois mages qui sont arrivés plus tard, et qui ont trouvé la famille qui vivait alors dans une véritable maison.

    Il semble que Joseph souhaitait rester à Bethléem avec sa famille, quittant la ville seulement après qu’Hérode ait menacé de tuer l’enfant. La mort d’Hérode en 4 av. J.C. a aidé à dater le récit, c’est-à-dire l’époque à laquelle Joseph a voyagé avec sa famille de l’Égypte vers Nazareth. Après avoir trouvé l’instable fils de Hérode Archélaos en Judée, Joseph, qui a de nouveau été prévenu dans un rêve, a décidé d’emmener sa famille à Nazareth, où Marie avait probablement déjà vécu. Ses craintes étaient justifiées : dix ans plus tard, en 6 après J.C., les Romains ont renversé Archélaos à l’instigation des Juifs pour mettre un terme à ses violences ainsi qu’à sa mauvaise administration.

    Le contexte historique

    Les perspectives théologiques propres à chaque Évangéliste expliquent les différences entre les récits de Luc et de Matthieu. Ainsi Matthieu entend-il montrer que la naissance de Jésus s’accomplit dans la lignée de l’histoire d’Israël. Il rédige donc son récit en fonction des Écritures.

    Luc entend lui aussi montrer l’excellence de cette naissance. Il le fait de manière subtile, en multipliant les parallèles. Il n’y a pas une mais deux annonciationscelle à Zacharie et celle à Marie. De même, il y a deux naissances, deux circoncisions. Ici encore, Luc convoque l’Ancien Testament. Zacharie et Élisabeth, le couple âgé sans postérité, rappelle Abraham et Sarah : vraiment, c’est une Nouvelle Alliance qui commence. Le cantique de Marie, le Magnificat, évoque irrésistiblement le cantique d’Anne, la mère de Samuel, et celui de Myriam après le passage de la mer Rouge : Dieu intervient de nouveau pour son peuple, comme aux temps héroïques de la sortie d’Égypte.

    Que précisent les Évangiles à propos de l’attitude de Joseph ?

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Joseph, « l’homme juste », l’époux de Marie, la virginale Mère du Sauveur, est le chef de la Sainte Famille.

    Ce grand privilégié du Très-Haut se trouve, en effet, par rapport à Jésus, Fils de Dieu et Fils de Marie, dans une relation absolument unique : il n’est pas seulement frère ou membre du Christ, mais il peut être dit « Père du Christ ».

    Il est bien évident que la Conception virginale de Jésus par Marie, la Vierge Toute-Sainte, fait que saint Joseph n’est pas père du Christ au sens plénier, au sens tout-à-fait propre du terme. Cependant nous sommes assurés que l’appellation « père de Jésus » peut lui être donnée en un certain sens. Et c’est Marie Elle-même qui nous donne cette assurance lorsqu’au moment Recouvrement dans le Temple, Elle dit à son Fils : « Ton père et moi nous te cherchions ». Ce qu’il importe de bien comprendre en effet, c’est que si la paternité sens plénier comporte la paternité physique, elle ne se réduit pas à cela. La paternité comporte aussi un rôle moral, une autorité dans la famille sur l’enfant.

    Saint Joseph était de plein droit, en vertu de sa véritable union conjugale avec Marie, le chef de la Sainte Famille. Voilà pourquoi il a pu – ayant l’autorité du point de vue légal et moral – exercer un véritable rôle de père à l’égard de l’Enfant Jésus. C’est quelque chose d’absolument inouï et mystérieux : saint Joseph ayant sur le Fils de Dieu l’autorité paternelle, l’autorité du chef.

    Est-il besoin de préciser que la Très Sainte Vierge, avec un immense amour pour l’époux que Dieu lui avait donné, reconnaissait Elle-même entièrement cette autorité ?

    Quelle humilité éminente il a fallu à cet homme pour oser exercer un tel rôle dans les circonstances les plus tragiques (fuite en Égypte) comme dans les choses les plus ordinaires de la vie familiale ! Saint Joseph n’a pu exercer cette autorité qu’en s’oubliant complètement lui-même, en ne pensant pas un seul instant à ce qu’il était come simple et pauvre homme, mais en agissant uniquement comme instrument de Dieu, sur l’ordre de Dieu dans le respect de la fonction que la Providence lui avait donnée. Autrement dit, saint Joseph n’a pu exercer son autorité que dans une obéissance parfaite : et c’est pourquoi il est un merveilleux exemple pour toute autorité, laquelle ne doit jamais être fondée sur l’intérêt ou le plaisir de celui qui l’exerce mais sur le service du bien commun.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Dans les récits évangéliques nous observons encore le chef de la Sainte Famille se comportant toujours en serviteur entièrement dévoué à Jésus et à Marie, se donnant tout à eux dans un très pur amour sans la moindre réserve.

    Telle fut la sublime vocation de cet obscur « fils de David » (Mt I, 20) si effacé aux yeux du monde, mais dont la vie intérieure était si profonde, tout-à-fait au goût de Dieu : être le père de Jésus non par la chair, mais par l’âme, par l’attitude morale.

    Nous savons que pour cela il lui fut demandé de renoncer par la virginité à la grandeur de la paternité naturelle : ce fut son immolation d’homme chef de famille ; et il l’offrit de grand cœur.

    A ce sacrifice héroïque vinrent s’ajouter bien d’autres épreuves qu’il accepta courageusement dans un admirable esprit de foi et d’abandon : souffrance causée par l’obscurité des mystères divins, pauvreté, persécutions, exil, désagréments, ennuis et fatigues de toutes sortes. Ce fut sa manière à lui de collaborer au mystère de la Rédemption.

    Chapitre 3 - La vie de Jean et la vie de Jésus

    3a. La vie du précurseur dans le désert

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Quel est le mode de vie de Jean ?

    La vie de Jean semble bien avoir été occultée. Dans le Nouveau Testament, Jean est décrit comme un solitaire ascétique (Matthieu 11, 18), se nourrissant de sauterelles grillées et pratiquant le jeûne, ayant développé son activité sur les rives du Jourdain. Il pourrait avoir appartenu au mouvement essénien, selon l’historiographe romain de confession juive Flavius Josèphe qui évoque Jean dans son œuvre. « Son influence fut importante à son époque auprès de ses nombreux disciples », souligne le Père Étienne Nodet, spécialiste de l’histoire du christianisme du 1er siècle, membre de l’École biblique de Jérusalem.

    Quelle est la mission de Jean-Baptiste ?

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Avec la Vierge, Jean-Baptiste est le seul saint dont on célèbre la nativité (le 24 juin), car sa vie, tout comme celle de Marie, ne prend de sens qu’en rapport direct avec Jésus : elle est sa mère, tandis que lui a pour mission de préparer sa venue, celle du Messie annoncé par les prophètes et attendu par le peuple d’Israël.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Après une longue période de « vie cachée » – comme Jésus – dans le désert, il se met à proclamer, vers trente ans, le «baptême de repentir pour la rémission des péchés», prophétisé par Isaïe. Son rôle est celui «d’aplanir les sentiers du Seigneur», de lui « préparer les voies » (Luc 3, 1-6). Il est ainsi le dernier des prophètes, à une époque marquée par une attente eschatologique particulièrement forte de la part des juifs.

    Selon Dominique Ponnau, écrivain et ancien directeur de l’École du Louvre, au moment du baptême de Jésus par Jean, « l’un vient du désert, l’un entre au désert ». Le prophète laisse la place à son maître. Et Jean-Baptiste proclame : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ! ».

    La parole de vérité que Jean-Baptiste s’est attaché à proclamer pendant sa vie, appelant à la conversion, le mènera à la mort. Ainsi, il provoquera la colère d’Hérode Antipas, gouverneur de Judée, à qui il reprochait son mariage avec Hérodias, femme de son demi-frère Hérode. Salomé, fille d’Hérodias, réclamera sur les conseils de sa mère la tête de Jean-Baptiste, qui lui sera portée sur un plateau (Marc 6, 21).

    La figure de Jean-Baptiste est particulièrement présente dans les lectures du temps liturgique de l’Avent. Il est « celui qui se tient sur le seuil du Royaume qui vient, celui qui montre le Messie et puis s’efface devant Lui ». « Jean-Baptiste est d’abord l’homme de l’attente, l’homme du désir. Toute la mission de Jean-Baptiste est marquée par cette flamme ».

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ          * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Le désert où il se retire symbolise très fortement cette attente. N’est-ce pas du désert que le prophète Osée parle comme du lieu des fiançailles de Dieu avec son peuple (Osée 2, 16) ? C’est de là que Jean-Baptiste lance son cri, pour annoncer «l’Époux», celui autour duquel est centrée toute sa prédication.

    Ainsi, « cette attente », insiste Jean-Philippe Revel, n’est pas « une attente passive » mais « préparation diligente du chemin du Seigneur », qui nous invite à en faire de même.

    « Nous aussi, nous devons d’abord attendre ce Jésus qui est déjà venu mais qui ne cesse de venir (…). Et non seulement attendre Jésus, mais préparer son chemin, ouvrir des routes pour Lui, aider nos frères à préparer leur cœur ». Être les témoins du Christ, le montrer, dire sa miséricorde, telle est la mission du chrétien : « Il faut que Lui grandisse et que moi je diminue et que je disparaisse » (Jean 3, 30).

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Le ministère de Jean-Baptiste

    Voici comment, dans son Évangile, saint Luc décrit l’annonce de « la Bonne Nouvelle » par Jean-Baptiste.

    « L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.

    Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.

    Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.

    Jean disait aux foules qui arrivaient pour être baptisées par lui : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc des fruits qui expriment votre conversion. Ne commencez pas à vous dire : ‘’Nous avons Abraham pour père’’, car je vous dis que, de ces pierres, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu ».

    Les foules lui demandaient : « Que devons-nous donc faire ? ».

    Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! ».

    Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés. Ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? ».

    Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé ».

    Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde ».

    Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ.

    Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas ».

    Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la ‘’Bonne Nouvelle’’ ». (Luc 3, 1-18)

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    3b. L’essentiel de la vie de Jésus

    Sur l'enfance de Jésus, Matthieu et Luc diffèrent radicalement dans leurs structures narratives et dans leurs récits. La plupart des historiens estiment que ces deux textes ont été rédigés indépendamment l'un de l'autre. Les récits de l'enfance seraient la dernière partie de la tradition évangélique à se développer (après les récits de la Passion et du ministère de Jésus), tendance qui aboutit par la suite à la rédaction d'autres évangiles de l'enfance comme le Protévangile de Jacques et l'Évangile de l'enfance selon Thomas.

    Hormis l'épisode de l'Évangile selon Luc qui relate la visite au Temple de Jérusalem à l'âge de douze ans, la jeunesse de Jésus jusqu'au début de son ministère, vers l'âge de trente ans, n'est pas mentionnée dans les sources classiques. Cette période est considérée par certains auteurs comme un temps d'apprentissage spirituel. Quelques temps après sa naissance, Jésus a donc été présenté au Temple.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    La présentation au Temple

    La Présentation de Jésus au Temple est un événement de la vie de Jésus tel que relaté dans l'Évangile selon Luc (Lc 2:22). Accomplissant une prescription de la loi juive — « Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur » (Ex 13:2,11-13) — les parents de l'enfant Jésus le présentent et l'offrent au Temple de Jérusalem. Il y est reçu par le vieillard Syméon.

    « Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l'enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l'ange lui avait donné avant sa conception. Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur ».

    Jésus a vécu avec ses parents jusqu’à 12 ans.

    « Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque. Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête. Puis quand les jours furent écoulés, et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem. Son père et sa mère ne s'en aperçurent pas... » (Luc 2:41-43)

    Après une journée de chemin, Marie et Joseph s'inquiètent de ne pas voir leur enfant Jésus. Ils le cherchent parmi les parents et leurs connaissances mais ils ne le trouvent pas. L'enfant Jésus est resté à Jérusalem sans qu’ils s’en rendent compte !

    Ils retournent donc à Jérusalem pour le chercher. Arrivés à Jérusalem, Ils le cherchent pendant trois jours !... Donc cela fait quatre jours qu'ils sont sans nouvelle de leur enfant ! Mais où est-il ?

    Enfin ils le trouvent… dans le temple… assis parmi les maîtres de la loi qui l’écoutaient et lui posaient des questions ! Tous ceux qui écoutaient Jésus, étaient frappés de son intelligence et de ses réponses !

    Quand Marie et Joseph le trouvent, Marie était surprise et lui dit : « Mon enfant pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Voici ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse » (v 48).

    Et Jésus leur dit que la volonté de son Père Céleste était le plus important dans sa vie : « Pourquoi me cherchiez-vous ainsi ? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père ? » (v 49). « Puis il descendit avec eux pour retourner à Nazareth et il leur était soumis ». (v 50)

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    La vie cachée de Jésus

    La vie cachée de Jésus est la période correspondant à la vie de Jésus de Nazareth entre la fin de l'enfance et le début de sa prédication, vers l'âge de 30 ans. Les écrits canoniques du christianisme ne disent rien de ces « années cachées », ou «années obscures» qui ont dès lors donné lieu à de nombreuses hypothèses.

    On dispose de peu de documents sur la vie de Jésus.

    Les sources émanent des premières communautés chrétiennes et concernent essentiellement les années de prédication de Jésus, après l'âge de 30 ans. D'un point de vue historique, les seuls éléments connus avec certitude sont ses liens avec Jean-Baptiste et sa crucifixion.

    Aucun spécialiste sérieux ne situe Jésus en dehors du judaïsme palestinien du 1er siècle.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    L'attente jusqu'à l'âge de 30 ans est traditionnellement expliquée par la nécessité pour les prêtres, selon la loi de Moïse, d'attendre cet âge pour entrer dans le sanctuaire lévitique. Pour d'autres, ces 18 années sont considérées non seulement comme un apprentissage auprès de Joseph (apprentissage spirituel, c'est-à-dire une formation religieuse mais aussi apprentissage manuel de charpentier dans l'atelier de son père), mais comme un éventuel rôle de chef de la famille après le décès présumé de Joseph.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    A 30 ans Jésus commence sa vie publique

    C'est vers l'âge de 30 ans que Jésus commence sa vie publique, après avoir reçu le baptême par Jean-Baptiste au bord du Jourdain. Prédicateur itinérant, enseignant sur la vie avec Dieu et sur le moyen d’accéder à la vie éternelle, Jésus faisait aussi des miracles, guérissait des malades et, au nom de Dieu, pardonnait aux gens leurs fautes.

    Son enseignement par paraboles en faveur des pauvres et ses premiers miracles en Galilée, à Capharnaüm et Génésareth, où il chassait les démons et guérissait les malades, lui attirèrent une foule grandissante de fidèles. Jésus leur annonçait l'avènement du Royaume de Dieu qui consacrera le règne de l'amour et verra triompher le bien sur le mal. Il prônait le pardon des offenses et instaura un commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

    Il a ainsi parcouru tout Israël pendant presque 3 ans, entouré de disciples et suivi par des foules nombreuses, mais suscitant la jalousie et la haine des autorités religieuses de l’époque.

    Jésus s’est présenté comme le continuateur de Moïse dont il prêchait les commandements. C'est en triomphateur qu'il entra à Jérusalem et chassa les marchands du Temple. Ses succès lui valurent la haine des autorités religieuses qui se décidèrent à agir. Ces dernières le firent arrêter et le firent condamner comme agitateur politique et faux messie. Jésus fut condamné à mort.

    Après un dernier repas – la Cène – où il dit du pain et du vin « ceci est mon corps, ceci est mon sang, chaque fois que vous vous réunirez en mon nom, je serai parmi vous », Jésus fut trahi par Judas, l'un de ses disciples, et traduit devant le procurateur de la Judée. Craignant des troubles dans la ville, Ponce Pilate le fit mettre à mort sur la croix, selon les usages romains. Vers l’an 30, le vendredi de Pâques à midi, Jésus fut crucifié sur le mont Golgotha près de Jérusalem, après une longue et douloureuse Passion marquée par la défection de ses disciples. Il fut ensuite enseveli.

    Les Évangiles rapportent qu'au troisième jour son tombeau fut trouvé vide et que Jésus apparut aux femmes et à ses disciples qu'il envoya proclamer la « bonne nouvelle » dans le monde entier.

    Quelques jours après, ses disciples annoncèrent sa résurrection puis son ascension auprès de Dieu. Ils continuèrent son œuvre de prédication et de guérison, développant un nouveau mouvement appelé christianisme (de la racine « Christ », titre donné à Jésus et signifiant « le Messie », « l’envoyé-sauveur de Dieu »).

    Nous, chrétiens, nous reconnaissons en lui le Sauveur de l’humanité, Dieu incarné, dont la venue sur terre était annoncée par les prophètes de l’Ancien Testament.

    Comme Jean-Baptiste qui avait vécu longtemps dans le désert, Jésus a passé 40 jours dans le désert et y a subi la tentation de Satan.

    La tentation du Christ est un épisode de la vie de Jésus de Nazareth, telle que décrite dans les trois Évangiles synoptiques, qui relate le séjour de Jésus au désert et sa tentation par le Diable.

    Quels Évangiles évoquent ce séjour de Jésus dans le désert ?

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Le séjour de Jésus dans le désert est relaté brièvement dans l'Évangile selon Marc, et avec beaucoup plus de détails dans les Évangiles selon Matthieu et selon Luc, qui sont plus tardifs. La scène se situe juste après le baptême du Christ, pendant lequel l'Esprit est descendu sur lui.

    Dans Mc 1 aux versets 12-13, l'Esprit pousse Jésus au désert, dans lequel il est tenté quarante jours par Satan, vivant parmi les bêtes sauvages, avec des anges qui le servent.

    Dans Mt 4 aux versets 1-11, c'est le Diable qui tente Jésus, après quarante jours de jeûne. Trois suggestions lui sont faites : transformer des pierres en pain, pour calmer sa faim ; se jeter du sommet du Temple de Jérusalem pour voir si Dieu le protège et retient sa chute ; s'incliner et se prosterner devant le Diable pour obtenir le pouvoir sur tous les royaumes du monde. Jésus refuse à chaque fois en citant un passage du livre du Deutéronome. Le Diable le quitte alors et des anges viennent le servir.

    Dans Lc 4 aux versets 1-13, le récit est très similaire à celui de Matthieu, sauf que la deuxième et la troisième tentations sont interverties, peut-être pour terminer le récit à Jérusalem, ville où Jésus sera crucifié. Luc ajoute 4:13 « Après l'avoir tenté de toutes ces manières, le diable s'éloigna de lui jusqu'à un moment favorable ».

    Pourquoi Jésus a-t-il jeûné dans un désert pendant 40 jours ?

    Jésus fut conduit par le Saint-Esprit dans le désert. Pourquoi ? Pour être tenté par le diable pendant 40 jours.

    « Tenter » signifie : mettre à l’épreuve, éprouver, dans le but de certifier une ou des qualités, ou de voir comment une personne se conduit. C’est aussi éprouver sa foi, sa vertu, son caractère, par la séduction du péché. Tenter, ici, signifie : éprouver le caractère de Dieu et son pouvoir.

    Jésus a donc été sollicité à pécher par des tentations du diable.

    Plus tard, dans le jardin de Gethsémané, Jésus va encore être tenté jusqu’au sang.

    Jésus devait tout connaître de la condition humaine, être tenté en toutes choses sans succomber.

    On peut penser que ce séjour dans le désert a servi à décrire les quarante jours de préparation de Jésus avant son ministère au sein du peuple.

    Chapitre 4 : La mort de Jean - La mort du Christ

    4a. La mort de Jean-Baptiste

    Il existe deux sources au sujet de la mort de Jean : le livre XVIII des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe et les Évangiles. Le personnage de Jean-Baptiste apparaît fortuitement dans un passage des Antiquités judaïques dont la plupart des historiens acceptent l'authenticité mais qui est à certains égards en contradiction avec les documents néotestamentaires. Cependant, sur le point précis des explications relatives à la mort du Baptiste, elles peuvent se compléter plutôt que se contredire.

    Selon les Évangiles synoptiques, Jean-Baptiste fustige le mariage d'Hérode Antipas avec la femme de son frère Hérode Philippe, Hérodiade : « Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère » (Mc 6,18). En effet, cette union choquait « en raison de l'interdiction légale du mariage avec la femme de son frère » (Lc 18,16, Lc 20,21), que Jean-Baptiste rappelait sans ménagement. À la demande de la fille d'Hérodiade, Salomé, Antipas le fait jeter en prison puis exécuter.

    Toujours selon les Évangiles synoptiques (Mt 14,1-2, Mc 6,14-16, Lc 9,7-9), Jean-Baptiste est mis à mort avant Jésus, ce dernier étant pris par Hérode Antipas pour le Baptiste ressuscité.

    Quels Évangiles évoquent la mort de Jean-Baptiste ?

    La mort de Jean-Baptiste est mentionnée dans les trois Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) et dans l'Évangile de Jean.

    Son exécution est imputée au tétrarque « roi Hérode » par l'Évangile selon Marc et au « tétrarque Hérode » selon Matthieu (14:1) et selon Luc (3:19), ces deux derniers suivant l'appellation de Flavius Josèphe.

    La mort de Jean-Baptiste d’après l’Évangile selon saint Matthieu (Mt14:1-11)

    1 En ce temps-là, Hérode le tétrarque, ayant entendu parler de Jésus, dit à ses serviteurs : C'est Jean-Baptiste !      

    2 Il est ressuscité des morts, et c'est pour cela qu'il se fait par lui des miracles.

    3 Car Hérode, qui avait fait arrêter Jean, l'avait lié et mis en prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe, son frère,

    4 parce que Jean lui disait : Il ne t'est pas permis de l'avoir pour femme.

    5 Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce qu'elle regardait Jean comme un prophète.

    6 Or, lorsqu'on célébra l'anniversaire de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode,

    7 de sorte qu'il promit avec serment de lui donner ce qu'elle demanderait.

    8 A l'instigation de sa mère, elle dit : Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste.

    9 Le roi fut attristé ; mais, à cause de ses serments et des convives, il commanda qu'on la lui donne,

    10 et il envoya décapiter Jean dans la prison.

    11 Sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère.

    La mort de Jean-Baptiste d’après l’Évangile de Marc (Mc 6,14-29)

    Le roi Hérode Antipas entendit parler de Jésus ; en effet, le nom de Jésus devenait célèbre et l'on disait : « Jean, celui qui baptisait, s'est réveillé d'entre les morts ; c'est pour cela qu'il a le pouvoir de faire des miracles ». D'autres disaient : « C'est le prophète Elie ». D'autres encore disaient : « C'est un prophète comme ceux de jadis ». Mais Hérode, en apprenant cela, disait : « Ce Jean que, moi, j'ai fait décapiter, c'est lui qui s'est réveillé ».

    Car Hérode lui-même avait fait arrêter Jean et l'avait fait enchaîner en prison, à cause d'Hérodiade, la femme de son frère Philippe, qu'il avait épousée. En effet, Jean disait à Hérode : « Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère ». Hérodiade avait du ressentiment contre Jean et voulait le tuer. Mais elle ne le pouvait pas, car Hérode avait peur de Jean, sachant que c'était un homme juste et saint ; il le protégeait. Quand il l'entendait, il était très embarrassé ; pourtant il l'écoutait avec plaisir.

    Cependant l'occasion se présenta le jour où Hérode, pour l'anniversaire de sa naissance, donna un dîner pour ses dignitaires, les chefs militaires et les notables de Galilée. La fille d'Hérodiade, entra et dansa ; elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai ». Il lui fit ce serment : « Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c'est la moitié de mon royaume ». Elle sortit et dit à sa mère : « Que demanderai-je ? ». Hérodiade répondit : « La tête de Jean, celui qui baptisait ». La jeune fille s'empressa alors de rentrer auprès du roi pour lui demander : « Je veux que tu me donnes immédiatement, sur un plat, la tête de Jean le Baptiseur ». Fort attristé, à cause de ses serments et des convives, le roi ne voulut pas lui opposer un refus. Il envoya aussitôt un garde avec ordre d'apporter la tête de Jean. Le garde alla décapiter Jean dans la prison et apporta sa tête sur un plat. Il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. A cette nouvelle, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le mirent dans un tombeau.

    Dans quelles circonstances Jean est-il mort ?

    Il est intéressant de noter que l’historien Flavius Josèphe rend compte l'arrestation et l'exécution de Jean-Baptiste dans le contexte du déclenchement de la guerre entre Antipas et Arétas du fait de son divorce d'avec sa première femme. Autrement dit l'ordre de la narration suggère un lien entre le divorce d'Hérode et l'arrestation de Jean. Le Nouveau Testament rend ce lien explicite. Alors que dans le Nouveau Testament, la raison du conflit entre Jean et Antipas est personnelle et morale (Jean fustige son mariage), pour Flavius Josèphe la raison est publique et politique (Antipas craint des émeutes).

    Le premier mari d'Hérodiade et frère d'Antipas est appelé Philippe dans les Évangiles de Marc et Matthieu. Il n'est pas nommé dans celui de Luc. Il est appelé Hérode par Flavius Josèphe. Du fait de cette confusion ce personnage est généralement appelé Hérode Philippe par les exégètes !

    Comment est-il mort et pourquoi ?

    Jean-Baptiste avait à peine 20 ans lorsqu’il avait reproché publiquement à Hérode Antipas, alors gouverneur de Judée, son mariage avec Hérodiade, la femme de son demi-frère, Hérode Boëthos.

    La colère d'Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de Pérée, s'est abattue sur Jean.

    Selon l’Évangéliste Marc (VI:14-29), Hérode, excédé, a fait arrêter Jean et jeter en prison. Sa femme Hérodiade aurait voulu faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégea, car il le connaissait « pour un homme juste et saint » et « l'écoutait avec plaisir » (Marc 4, 14-29).

    L'Évangile selon Marc décrit une fête donnée pour l'anniversaire de la fille d'Hérodiade – que la tradition a assimilé à Salomé, bien qu'elle ne soit pas citée dans le texte – qui danse tant, que le gouverneur et tous ses convives sont subjugués, et il lui dit : « Demande-moi ce que tu voudras… Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume ». Salomé demanda pour sa mère la tête de Jean-Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à Salomé qui l'offrit à sa mère Hérodiade.

    Ce récit est isolé et présente les traits d'une légende populaire. Il est inconnu de l'historien Flavius Josèphe qui, de son côté, dit simplement que Jean fut exécuté à Machéronte après y avoir été incarcéré. Hérode Antipas craignait que ce prophète n'utilise l'emprise qu'il avait sur la population pour la pousser à la révolte.

    Outre cette crainte d'Hérode Antipas, Jean-Baptiste a probablement été victime de sa prédication qui entendait substituer l'immersion baptismale aux sacrifices, relativisant de la sorte l’importance du rôle des élites sacerdotales et celui du Temple, comme il est possible aussi que son jugement des mœurs d'Hérode ait contribué également à sceller son sort, entre l’an 28 et l’an 33 de notre ère.

    Concernant la mort de Jean-Baptiste, les Évangiles, d’une part, et les écrits de Flavius Joseph, d’autre part, sont deux sources inconciliables. Plusieurs dates sont citées dans différentes autres sources également, et il n'est pas possible de dire laquelle des dates est à privilégier.

    Quand la nouvelle de la mort de Jean-Baptiste fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par Sa science divine, Il manifesta une profonde douleur.

    Après avoir enterré le corps sans tête, ses disciples vinrent trouver Jésus et lui dirent tout ce qui était arrivé (Matthieu 14:3-12). La mort de Jean est apparemment survenue juste avant la troisième Pâque du ministère de Jésus.

    Ce crime n’est pas resté impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, a perdu sa couronne et a péri misérablement. La fin d’Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans l’Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs crimes.

    Du point de vue historique

    La date de la mort de Jean-Baptiste n'est pas connue avec précision. Les seules sources sur son exécution par Hérode Antipas, sont les Évangiles synoptiques, et les Antiquités judaïques de Flavius Josèphe. Elle est généralement placée un peu avant la crucifixion de Jésus, elle-même datée, d'après la chronologie que l'on peut déduire du Nouveau Testament, en 30 ou 33. Mais certains auteurs, sur la base du récit de Flavius Josèphe, la situent plus tardivement, vers 35, un peu avant la défaite d'Antipas contre Arétas IV, en 36. Cette datation conduit soit à repousser la crucifixion de Jésus en 36, à la fin de la préfecture de Ponce Pilate, soit à placer l'exécution du Baptiste après celle de Jésus.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    La décollation

    La Décollation de Jean-Baptiste est la mort de Jean-Baptiste par décapitation. Selon les Évangiles de Marc et de Matthieu, il fut exécuté sur ordre d'Hérode Antipas, à la demande d'Hérodiade et de sa fille Salomé.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Cet épisode du Nouveau Testament a été l'objet d'une abondante iconographie chrétienne.

    La commémoration liturgique de la Décollation de saint Jean-Baptiste est presque aussi ancienne que celle de sa naissance, célébrée le 24 juin. L'Église catholique la célèbre le 29 août, tout comme l'Église luthérienne et la majorité des Églises formant la Communion anglicane, bien que certaines d'entre elles la désignent comme une commémoration plutôt qu'un jour de fête.

    La plupart des Églises orthodoxes ainsi que l'Église grecque-catholique ruthène (langue éteinte qui faisait partie des langues slaves orientales, comme le russe) célèbrent cette fête le 29 août du calendrier julien, ce qui correspond au 11 septembre dans le calendrier grégorien. Un jeûne strict est observé toute la journée. L'Église apostolique arménienne la commémore le samedi de la semaine de Pâques. Enfin, les Églises syriaque orthodoxe, orthodoxe indienne et catholique syro-malankare la commémorent le 7 janvier.

    4b. La mort de Jésus-Christ

    Quels Évangiles évoquent la mort de Jésus-Christ ?

    Selon les Évangiles, Jésus est crucifié sous la préfecture en Judée de Ponce Pilate, dont on sait par ailleurs qu'elle dure de 26 à 36. D'autres éléments du Nouveau Testament permettent de réduire la fourchette : Luc (3:1) indique que Jean-Baptiste commence sa prédication la quinzième année du règne de Tibère soit vers 28-29, et que celle de Jésus commence peu après. Cette date est corroborée par l'Évangile de Jean (Jean2-20), selon lequel au début de la prédication de Jésus, il s'est écoulé 46 ans depuis la construction du temple de Jérusalem, ce qui nous amène en 27-28. La durée de la prédication de Jésus est difficile à préciser, mais va de quelques mois si l'on suit les synoptiques à deux ou trois ans si l'on suit l'Évangile de Jean.

    Par ailleurs, une date tardive est difficilement compatible avec la chronologie de Paul de Tarse tirées des Actes des Apôtres et de ses Lettres (en particulier la lettre aux Galates : « En prenant en compte la datation de Luc pour le début de la prédication de Jean le Baptiste, la période de l'administration de Pilate, et les éléments chronologiques déduits de la Chronologie de Paul, la plupart des historiens se contentent de de dire que Jésus a été exécuté entre 29 et 33 ».

    Les Évangiles indiquent que cette exécution a eu lieu un vendredi, mais pour les synoptiques c'est le lendemain de la Pâque (15 Nisan) alors que pour l'Évangile de Jean c'est le jour de la Pâque (14 Nisan). Les historiens retiennent généralement plutôt la version de Jean, car il semble douteux que le procès et l'exécution de Jésus ait pu se dérouler pendant la pâque juive. Les données astronomiques sur la visibilité de la nouvelle lune permettent de savoir que dans la fourchette 29-33, les dates possibles pour un vendredi 14 Nisan sont le 7 avril 30 et le 3 avril 33.

    Le vendredi saint

    Faut-il rappeler que le Vendredi saint est la commémoration religieuse célébrée par les chrétiens le vendredi précédant le dimanche de Pâques ? Ils commémorent l’arrestation, le procès et la mort de Jésus-Christ sur la croix. En d’autres termes, le Vendredi saint est la commémoration de la Passion et de la crucifixion de Jésus-Christ.

    Le Vendredi saint fait partie du triduum pascal, qui s'étend du Jeudi saint (commémoration du dernier repas du Christ avec ses apôtres) aux vêpres du dimanche de Pâques.

    La mort du Christ et la foi en sa Résurrection sont fondamentales pour le christianisme. Ce jour est donc célébré par toutes les Églises chrétiennes.

    Il s'agit d'un jour de tristesse et de méditation sur la signification de cette mort.

    Appelé « célébration de la Passion du Seigneur », l’office du Vendredi saint est centré sur la proclamation du récit de la Passion. Il est proposé aux fidèles un Chemin de croix qui suit les étapes de la Passion du Christ.

    L’office du Vendredi saint comporte donc le récit de la Passion et la vénération de la croix. Remarquons que le Chemin de croix n’est pas un office liturgique mais un exercice de piété.

    Comment est-il mort et pourquoi ?

    Trahi par son disciple Judas, le Christ est arrêté. Il est accusé de semer le désordre par ses enseignements et surtout d’usurper le titre de Messie, c’est-à-dire de Fils de Dieu envoyé pour sauver les hommes. Interrogé par Ponce Pilate (gouverneur romain de la région), flagellé par les soldats, Il est condamné à être cloué sur une croix – supplice alors réservé aux criminels.

    Chargé de la croix, le Christ gravit la colline du Golgotha (littéralement « Mont du crâne », autrement appelé « Calvaire ») et tombe plusieurs fois d’épuisement. Crucifié, Il expire au bout de quelques heures. Descendu de la croix par ses proches, Il est enveloppé dans un linge blanc (le « linceul ») et mis au tombeau.

    La crucifixion

    La Crucifixion désigne le crucifiement de Jésus de Nazareth – considéré par les chrétiens comme le Christ – et comme décrit dans les Évangiles canoniques et référé dans les épîtres et d'autres sources anciennes. Selon les textes néotestamentaires, Jésus-Christ fut condamné à mort par le préfet romain Ponce Pilate, et exécuté par le supplice de la croix avec l'inscription INRI. Sept paroles de Jésus en croix sont décrites dans la Bible.

    Les péricopes de l'arrestation de Jésus, de son procès, du portement de Croix et de sa crucifixion, font partie du récit de la Passion. Le passage de la Crucifixion à la Résurrection de Jésus est aux fondements de la religion chrétienne.

    Chapitre 5 : Le rôle et le message de Jean-Baptiste - Le rôle et le message de Jésus-Christ

    5a. Le rôle et le message de Jean-Baptiste

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Quel a été le message de Jean ?

    L’importance du ministère de Jean-Baptiste est attestée par les 4 Évangiles. Il comprend plusieurs éléments particuliers. Le message central est sans conteste l’appel à la repentance. Il est associé à la confession et au pardon des péchés (Cf. Matthieu 3 : 8,6). De plus, Jean-Baptiste introduit un fait novateur. Pour souligner l’importance d’un engagement, qui traduit une nouvelle orientation spirituelle, il met en scène le baptême. Le mode de célébration comprend l’immersion totale.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    La repentance va bien au-delà d’un simple regret. La repentance appelle une transformation profonde : la révolution du cœur. La repentance repense les orientations et les pratiques de vie, elle modifie les priorités qui régissent les comportements.

    Le message de Jean-Baptiste est aussi expliqué dans l’Évangile selon Marc 1, 1 à 8 et dans le livre d’Esaïe 40, 1 à 11. Le 2ème dimanche de l'Avent, le texte de l'Évangile de Marc nous explique comment Jean-Baptiste a préparé la venue de Jésus-Christ.

    Marc écrit pour des païens convertis, vers 65/70, soit à peu près 30/35 ans après la mort de Jésus.

    Trente ans d'attente du retour annoncé comme imminent, cela commence à faire long et certains s'interrogent légitimement sur ce retour. La génération témoin des événements commence à passer, et la génération suivante arrive. La Bible telle que nous la connaissons n'existe pas encore, les témoignages sont verbaux, les écrits peu nombreux et en tout cas pas encore canoniques.

    Marc le premier va donc écrire cet Évangile, cette « bonne nouvelle », pour consolider la foi des croyants de l'époque et leur dire que l’essentiel n'est peut-être pas de l'attendre tous les jours, mais qu'il soit réellement, Lui, le Christ crucifié et ressuscité, le centre de notre vie et de notre foi.

    Et il va commencer son Évangile non pas par une généalogie, comme Matthieu ou Luc, mais par le ministère de Jean-Baptiste. Les Juifs voulaient une généalogie pour s'assurer de la lignée de Jésus, conformément à la loi, et à leur histoire. Les païens eux n'ont pas besoin d'une généalogie, mais ils veulent connaître qui était cet homme, ce qu'il a fait, et ce qu'il a dit. Et Marc introduit l'histoire de la venue du Messie par celui qui est venu juste avant lui, qui l'a précédé, et qui a préparé son chemin : Jean-Baptiste.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Qu’apprenons-nous de Jean-Baptiste ?

    N'est-il qu'un précurseur sans intérêt propre qui doit s'effacer devant celui qu'il annonce ? Ou puis-je apprendre quelque chose de ce messager annoncé longtemps avant par les prophètes ?

    On peut voir dans ce passage de Marc 3 étapes :

    • la promesse d'un messager qui annoncera la venue imminente du Messie
    • la venue de Jean-Baptiste
    • son message.

    Marc commence son récit en disant que ce qu'il va raconter, c'est le commencement de la « bonne nouvelle de Jésus-Christ », comme un temps nouveau, en rupture avec le passé, mais il prend soin de situer ce récit dans l'histoire et de préciser que ce nouveau temps s'inscrit dans les promesses faites depuis longtemps, par Esaïe entre autres.

    Dieu a de tout temps préparé la venue de Jésus-Christ. Il a de tout temps annoncé qu'il y aurait un messager qui viendrait avant lui et qui préparerait sa venue.

    « Voici j'envoie devant toi mon messager, qui préparera ton chemin ».

    La « bonne nouvelle », l'Évangile, c'est Dieu qui intervient dans le monde et qui accomplit sa promesse. « Au temps voulu de Dieu » nous dira un autre texte.

    Jésus-Christ n'est pas un hasard de l'histoire. Il est l'accomplissement de la promesse éternelle de Dieu. Et ce messager qui prépare le chemin, qui aplanie ses sentiers, c'est Jean-Baptiste.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Jean paraît, baptisant dans le désert. Il prêche le baptême de repentance pour le pardon des péchés. Il prêche aux foules qui viennent nombreuses auprès de lui.

    Tout le pays de Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendent auprès de lui, confessent leurs péchés, et reçoivent le baptême dans le Jourdain.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Jean-Baptiste nous apparaît un peu bizarre, marginal, avec un vêtement de poil de chameau, une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage, bref une sorte d'Ermite, de prophète du désert, quelqu'un d'un peu rugueux, qui prêche en disant : « il vient après moi celui qui est plus grand que moi, je ne suis pas digne de délier en me baissant, la courroie de ses souliers » et il ajoute : « Moi je vous ai baptisé d'eau, mais lui vous baptisera du Saint-Esprit ».

    Pourtant cette vêture et cette nourriture sont pleines de symbolisme ! Ne sont-elles pas des signes évidents d’humilité ?

    Le peuple d’Israël a une relation particulière avec le désert, car c'est dans le désert qu'il s'est engagé en sortant d’Égypte. C'est là qu'il avait rendez-vous avec Dieu, et c'est là qu'il a erré 40 ans, en y vivant toutes sortes d’expériences de doutes et de foi, jusqu'à l'entrée dans le pays promis. Dans le désert, il a dû reconnaître sa condition pécheresse et séparée de Dieu. Il s'est révolté mais il s'est aussi humilié.

    Et aujourd'hui, c'est de ce désert qu'une voie crie, annonçant la venue prochaine du Messie. Ce cri prend avec Jean-Baptiste la forme d'une prédication ferme et sans détour qui fait courir les gens au désert, et qui annonce la nécessité de se repentir et d'être pardonné des péchés !

    Et le message de Jean-Baptiste, cela ne va pas seulement être la repentance, mais l'annonce de celui qui vient après lui. Par humilité, Jean-Baptiste déclara même qu’il n’était pas digne de délier ses souliers. A l'époque, tous les serviteurs déliaient les souliers de leur maître quand ils rentraient, c'était un geste courant des serviteurs ou des esclaves. C'est une image forte de ce que Jean-Baptiste ne se sentait même pas digne d'être un simple serviteur ou un esclave devant celui qui venait après lui.

    Et enfin, Jean-Baptiste va dire à ceux qu'il baptise en grand nombre : « Moi je vous baptise d'eau, mais lui vous baptisera du Saint-Esprit ».

    On peut douter de la compréhension de cette phrase par ceux qui l'ont entendu !

    Quelle en est la signification ?

    On est encore dans le temps de la préfiguration, dans le temps de l'annonciation, et si ce que dit Jean-Baptiste est certainement mystérieux pour ses auditeurs. Ils comprennent quand même que ce qui est annoncé, ce qui va se passer, est bien plus grand et bien plus important qu'un simple baptême dans l'eau du Jourdain. Ce sera d'une autre échelle, dans une autre dimension, ce sera un autre royaume que celui dans lequel ils vivent, une autre dispensation, et pour cause puisque ce n'est pas autre chose que la venue du Messie, le royaume de Dieu sur terre, que Jean-Baptiste annonce !

    La venue du Messie est imminente. La prédication de Jean-Baptiste est « une bonne nouvelle ». Il y a cohérence entre la prédication de Jean-Baptiste qui va payer de sa vie sa fidélité à la vérité, et Jésus qui va inaugurer sa mission.

    Et en annonçant le royaume de Dieu, Jean-Baptiste a une attitude de serviteur, de soumission, d'humilité totale. Il annonce, mais il s'efface immédiatement devant celui qu'il annonce, s'en estimant lui-même indigne ! Comme si la repentance et la conversion à une autre vie qu'il prêche, se traduisaient immédiatement par un effacement devant celui qui est annoncé. La conversion ne peut se traduire autrement que par cet effacement.

    Le témoignage de Jésus-Christ ne peut être véritable que dans une attitude d'effacement, devant celui qui vient, envoyé par Dieu pour rejoindre les hommes, prendre leur condition, et vivre au milieu d'eux.

    Jean-Baptiste s’est aussi caractérisé par son attitude d’humilité qui allait caractériser toute sa mission. Retenons cette célèbre phrase : « Il faut qu’il croisse, et que je diminue ». La popularité qu’il connut ne lui a jamais fait tourner la tête. L’apôtre Jean l’Évangéliste a remarquablement souligné ce trait de caractère.

    En observant Jean-Baptiste, réfléchissons à présent à notre attitude !

    Tout d'abord, est-ce que j'accepte d'annoncer, de témoigner de Jésus-Christ, envoyé par Dieu pour venir dans le monde comme un simple homme? Souvent je me tais, je suis mieux habillé que Jean-Baptiste, certes, mais moins hardi pour parler de Jésus- Christ, de sa venue, de ce qu'il a fait dans ma vie et qu'il veut faire dans celle de mes concitoyens !

    Et puis, lorsque je le fais, est-ce que je suis dans cette attitude d'effacement qu'avait Jean-Baptiste ? L'homme est appelé à s'effacer devant celui que Dieu envoie, Jésus-Christ, et on pourrait dire autrement que le vieil homme, sans Dieu, est appelé à s'effacer devant l'homme nouveau régénéré en Jésus-Christ. Et avant de témoigner pour les autres, pour que Dieu agisse dans la vie des autres, est-ce que j'accepte que Dieu agisse dans la mienne, en me transformant et en devenant moi cet homme ou cette femme en Christ, tel je suis appelé ?

    Oui nous avons besoin, tellement besoin, de ce Saint-Esprit dont parle Jean-Baptiste en disant « Lui il vous baptisera du Saint Esprit ! ». Le baptême de Jean est un baptême terrestre, humain, provisoire, alors que le baptême de Jésus annonce le royaume de Dieu. Il est définitif, il est d'un autre ordre !

    Sans l'esprit, l'homme, même de bonne volonté, ne peut qu'essayer de s’améliorer un peu, et d'améliorer un peu le monde qui l'entoure, mais ne peut proposer qu'un mieux provisoire. N'est-il pas effarant de constater que les catastrophes humanitaires, très souvent de la faute de l'homme, se succèdent, que des hommes de bonne volonté (souvent inspirés par la foi chrétienne, mais pas uniquement), font des choses extraordinaires pour soigner les victimes et changer les choses, mais que malheureusement, décennies après décennies, les choses se reproduisent exactement comme avant, sans changement.

    Jésus, en venant dans le monde, propose non pas d’améliorer l'humain et le monde, mais de le transformer à son image, de changer les cœurs. La conversion, c'est un changement radical, ce n'est pas une simple amélioration.

    L'humain véritable n'est qu'en Jésus-Christ. Suis-je prêt à m'effacer en tant qu'humain devant cet humain en Jésus-Christ, et à lui laisser toute la place ? Notre témoignage, c'est l’espérance en Jésus-Christ. C'est pour cela que l'Évangile est une « bonne nouvelle », c'est pour cela que Noël est une « bonne nouvelle », que la venue de Jésus-Christ est une « bonne nouvelle ».

    Annoncer l'Évangile comme Jean-Baptiste a annoncé la venue de Jésus, en s'effaçant devant lui, devant la parole de Dieu proclamée, voilà notre appel, qui raisonne particulièrement pendant la période de l'Avent.

    Mais puissions-nous l'annoncer avec l'aide du Saint-Esprit, dont nous avons été baptisés en Jésus-Christ, par nos paroles ou par nos actes, par notre vie toute entière. Peu importe ce que nos auditeurs et nos lecteurs en feront, ce n'est pas notre affaire, c'est l'affaire de Dieu ! Les auditeurs de Jean-Baptiste semblaient nombreux et convaincus, il avait même des disciples, et Jésus a pleinement reconnu son ministère par la suite.

    Que notre témoignage soit fructueux ou au contraire qu'il semble porter peu de fruit, l'important est qu'il soit rendu dans la même attitude que celle de Jean-Baptiste, la seule qui permette la véritable révélation de Jésus-Christ aux hommes.

    Que le Seigneur nous aide par son esprit à mettre en application sa parole.

    D’après un commentaire écrit par Philippe Ormillien

    5b. Le rôle et le message de Jésus

    Quel a été le message du Christ ?

    Jésus n’est pas venu pour nous intimider ni nous opprimer. Il est venu pour nous sauver, pour nous apporter le salut, l’amitié avec Dieu, la plénitude et la sécurité de la vie en communion avec lui, notre Créateur et notre Rédempteur, pour nous rassembler dans son Royaume éternel

    Le salut, l’amitié avec Dieu, c’est la source de la joie chrétienne, et c’est cette joie que Jésus nous apporte.

    La joie que Jésus a voulu nous apporter, c’est une joie qui demeure, qui grandit, qui se multiplie et qui vient de l’acceptation de Celui que le Père nous donne comme Sauveur.

    Si l’amitié avec Jésus-Christ est source de joie éternelle, alors plus cette amitié s’approfondit et mûrit, et plus nous ferons l’expérience de la joie éternelle. Et cette joie dépend de trois choses : connaître, aimer et imiter Jésus-Christ.

    Le fait que nous soyons présents chaque mois dans notre Commanderie, chaque dimanche à l’Église, montre que, du moins dans une certaine mesure, nous connaissons et nous aimons Jésus. Mais est-ce que nous l’imitons ?

    Notre vie quotidienne est-elle un fidèle reflet de l’honnêteté, de l’intégrité, de la pureté de Jésus, des sacrifices auxquels Jésus a consenti pour pouvoir nous aimer ?

    Le message de Jésus

    Le message de Jésus semble prolonger celui de Jean-Baptiste en s'inscrivant dans la fièvre apocalyptique du monde juif au 1er siècle tandis que certains exégètes préfèrent voir Jésus comme un maître de sagesse populaire, la dimension apocalyptique relevant d'une lecture postérieure, sous l'éclairage de la foi chrétienne.

    Ce message, original et varié, entre néanmoins difficilement dans les catégories socioreligieuses préalablement établies. On peut cependant souligner plusieurs points de rupture avec Jean-Baptiste : Jésus n'est pas un ascète. Il présente un Dieu de grâce, de jugement et de l'amour sans limite qui inverse l'exhortation de Jean à la conversion sur fond de colère divine. Enfin, Jésus est celui par qui le jour vient quand Jean annonçait l'aube.

    Jésus se fait connaître localement, dans un premier temps comme guérisseur thaumaturge, puis par son enseignement. Pour ce qui est de ses talents de guérisseurs, on peut noter une nette progression quand on compare la guérison très hésitante de l'aveugle de Bethsaïde, où il doit s'y reprendre à deux fois, et celle – à distance et d'une seule parole – de Bar Timée à Jéricho. Les Évangiles insistent souvent plus sur la confiance des bénéficiaires de miracles qu'ils ne s'attardent sur le détail des manipulations. Jésus présente les miracles comme une anticipation de l'accès au bonheur éternel auquel a droit chaque humain, y compris les plus pauvres.

    Les textes révèlent à cet égard un comportement général de Jésus fait de bienveillance, tourné vers les gens, particulièrement ceux plongés dans une situation personnelle ou sociale méprisée et difficile : les femmes, particulièrement les veuves, les malades, les lépreux, les étrangers, les pécheurs publics ou les collecteurs de l'impôt romains.

    Cette façon d'être, associée à une dénonciation de l'hypocrisie et de toute forme de mensonge, lui attirera inévitablement nombre d'admirateurs en provoquant simultanément de l'hostilité.

    C'est l'annonce du « Royaume de Dieu » qui constitue le cœur de sa prédication en des termes qui, s'ils reprennent l’attente des Juifs qui espèrent la venue d’un Messie qui restaurera l’indépendance d’Israël, déplacent cet espoir : le Royaume de Dieu selon Jésus inaugure le nouveau rapport avec Dieu qui se prépare à intervenir dans le monde pour le gouverner directement.

    Sa doctrine paraît d'emblée sûre et originale. Son enseignement est essentiellement connu à travers les Évangiles, qui en font le récit, et les commentaires qui en seront faits dans le reste du Nouveau Testament. Son enseignement et son action montrent une très bonne connaissance des textes religieux et de la loi juive.

    Il utilise deux méthodes typiques des docteurs de la Loi, ses contemporains : le commentaire des textes canoniques et l'usage de Paraboles dont il fait le ressort privilégié de sa pédagogie. Par cet usage de la parabole, Jésus laisse souvent l'auditeur libre de ses réactions, en ne le prenant pas de front.

    Mais il n'en pratique pas moins un enseignement d'autorité qui tranche avec les enseignements des scribes se réclamant eux toujours de l'autorité d'une source. Jésus est néanmoins respectueux de la Loi de Moïse et, si la proximité de Jésus avec les pêcheurs ou des épisodes comme son affirmation que les besoins de l'homme préemptent sur la prescription du sabbat ont pu choquer les pieux de son temps, on ne peut pas dire que Jésus ait violé les lois de pureté chère aux pharisiens, au contraire de ses disciples qu'il ne condamne pourtant pas.

    Son action suscite des réactions fortes et contrastées. On trouve à la fois des témoignages sur de grandes foules qui le suivent et le cherchent, montrant un indéniable succès populaire, et d'autres le montrant vivant dans une quasi clandestinité au milieu de populations hostiles.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    L’enseignement de Jésus-Christ et son public

    On peut distinguer plusieurs types de public dans l'enseignement de Jésus de Nazareth.

    L'essentiel du message que Jésus « adresse à chacun, car il voit en chacun devant Dieu, une personne ayant une destinée et une valeur absolues » est un enseignement moral, à caractère universel, et pour lequel on trouve des rapprochements dans de nombreuses autres religions. Il se trouve résumé dans le Sermon sur la montagne (Mt 5:3-11) et dans les deux commandements :

    « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », fût-il un ennemi (Mt 22:36-40).

    Prolongeant les nombreux passages de l'Ancien Testament, où Dieu est présenté avec des sentiments d'amour (maternel ou paternel), Jésus enseigne de s'adresser à lui comme « notre Père », et d'aimer pour faire sa volonté et vivre à sa ressemblance. Pour Jésus, vivre en conscience selon cette morale est suffisant pour assurer son salut, sans difficulté.

    Certaines parties de son enseignement s'adressent plus spécifiquement à des « chercheurs de Dieu », qui veulent aller plus loin : au chef qui lui répond « j'ai observé toutes ces choses depuis ma jeunesse, que me manque-t-il encore ? », Jésus propose un idéal de dépouillement radical : « Vends tout ce que tu possèdes, distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi ». Jésus enseigne à ces disciples de se détacher des biens matériels, de renoncer à toute gloire personnelle, de ne pas s'attacher aux relations familiales, de ne pas se soucier même de leur propre vie (Mt 6:25-34).

    Enfin, Jésus enseigne à ses disciples proches les premiers éléments de ce qui deviendra la christologie : il est la porte, le chemin vers le Père, le cep sur lequel ceux qui se greffent porteront du fruit. En même temps, il prépare ses disciples au sacrifice du martyr pour ceux qui voudront poursuivre son œuvre.

    L’enseignement moral de Jésus

    Sur le plan de la morale, l'enseignement de Jésus est centré sur les notions d'amour et de sollicitude que l'Homme doit observer pour être à l'image de Dieu. Cet enseignement est exprimé de manière synthétique dans les Béatitudes, et plus développée dans le Sermon sur la montagne d'où elles sont tirées. Ces principes sont déjà présents dans la religion juive, mais Jésus les place dans une perspective centrale, et privilégie une interprétation spirituelle de la loi mosaïque1 au détriment d'une interprétation littérale et formaliste qu'il dénonce.

    Note 1 : La loi mosaïque désigne l'ensemble des préceptes donnés par Moïse au peuple juif.

    Conclusion provisoire

    Bien-aimés Frères et Sœurs,

    Ce parchemin devrait vous avoir rappelé les circonstances dans lesquelles la naissance de Jean-Baptiste s’est produite. Nous avons comparé la naissance de Jean avec celle de Jésus. Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une similitude dans l’annonce de ces deux naissances, dans le choix de Dieu, dans le rôle de l’ange Gabriel. Nous nous sommes inclinés avec respect devant la réaction des futures mères et des futurs pères nourriciers.

    Nous avons aussi mesuré l’action de l’Esprit-Saint : la cousine de Marie, Élisabeth s’est trouvée enceinte malgré son âge avancé. Marie, qui était encore une toute jeune femme de seize ans environ, a accepté d’être la Servante du Seigneur. Un jour, un pape fera d’elle la Mère de toute l’Église.

     * Comparaisons Jean-Baptiste - Jésus-Christ

    Mais l’essentiel de ma conclusion sera focalisé sur le message véhiculé par Jean-Baptiste : celui que la tradition a surnommé « le Précurseur » a préparé la venue de Jésus-Christ.

    Sa voix puissante et la force de Vérité de son message ont ébranlé la Judée.

    Il a prêché une conversion dont le signe était un bain rituel accompagné de l’aveu des péchés. C’était le baptême dit « de Jean » (d’où son nom), qui sera préfiguration du Sacrement de Baptême.

    Sa parole rigoureuse l’a situé dans la droite ligne des prophètes.

    Il a demandé à tous, comme l’avait annoncé l’archange Gabriel à Zacharie son père, de revenir à Dieu, et d’être dorénavant fidèles à la Sainte Loi d’amour de Dieu.

    Jean-Baptiste était si grand, si saint, que la foule s’était demandé s’il n’était pas le Messie Lui-même. Il répondit humblement aux enquêteurs qui lui avaient été envoyés par les autorités religieuses : « Je ne suis pas le Christ ! Et même je ne suis pas digne de dénouer les courroies de ses sandales ».

    Jean-Baptiste a eu une attitude de serviteur, de soumission, d'humilité totale.

    Son message, c’était l’annonce de la proximité du salut, sur le point de se réaliser. C’était un message exactement à l’opposé d’un message prétendument noir, pessimiste et menaçant. Le message de Jean est source d’une joie bien plus profonde que n’importe quelle autre joie que nous pourrions expérimenter dans notre vie.

    Il a annoncé que Jésus était Celui qui venait, qui baptiserait dans l’Esprit et dans le feu, que Jésus était l’élu de Dieu, l’oint du Seigneur, le Messie Lui-même.

    Il avait accompli désormais ce pour quoi Dieu l’avait envoyé. Sa mission s’achevait !

    « Il faut qu’Il croisse et que je diminue », dira-t-il à ceux qui l’interrogeaient.

    Jean-Baptiste, comme ses parents, Élisabeth et Zacharie, a été un juste, un saint dirions-nous aujourd’hui, et même un des plus grands saints. En fait, il fut un géant de sainteté. Son amour pour le Seigneur et pour la Sainte Loi de Dieu l’a conduit jusqu’à la prison et la mort.

    Il n’atermoiera jamais avec les puissants, et ne leur fera aucune concession quand il s’agit de la fidélité à Dieu. Il est le fidèle parmi les fidèles.

    Jean-Baptiste a eu une très grande influence sur la vie de beaucoup de ses concitoyens, en leur ouvrant le chemin de la conversion… ! 

    Chaque 24 juin, l’Église célèbre la naissance de Jean-Baptiste. En bon chrétien, soyez au rendez-vous ! 

    Frère André, Commandeur de St-Léger, Très Révérend Moine-Chevalier de Notre-Dame – L’Esprit-Saint

     

    Ne manquez pas de revoir notre dossier réalisé le 15 juin 2018 et consacré à plus de détails concernant saint Jean le Baptiste

    Cliquez ici pour découvrir le sommaire de ce dossier

    Sitographie

    https://saintebible.com/lsg/luke/1.htm

    https://www.sedifop.com/annonce-de-la-naissance-de-jean-baptiste-lc-15-25/

    https://fr.christ.org/99/quest-ce-que-le-nouveau-testament-raconte-au-sujet-de-la-naissance-de-jesus-christ

    http://laviedesparoisses.over-blog.com/article-saint-joseph-l-epoux-de-marie-92611862.html

    https://www.la-croix.com/Religion/Religion-et-spiritualite/Avent-2016-Jean-Baptiste-lhumble-precurseur-Christ-2016-12-16-1200811028

    http://lectures49.over-blog.com/2018/06/jean-baptiste-dans-les-evangiles-de-luc-et-marc.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Date_de_naissance_de_J%C3%A9sus

    http://missionchretienne-enfants.over-blog.com/2016/04/jesus-va-au-temple-a-12-ans-avec-ses-parents.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vie_cach%C3%A9e_de_J%C3%A9sus

    http://expositions.bnf.fr/parole/zoom/19/01_t.htm

    https://www.atoi2voir.com/spiritualite/jesus/dossier-histoire-vie-et-mort-de-jesus/397-jesus-sa-vie-ses-miracles/

    http://www.parolevivante.net/2016/06/pourquoi-jesus-a-t-il-jeune-dans-un-desert-pendant-40-jours.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Date_de_la_mort_de_Jean_Baptiste

    https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9collation_de_Jean-Baptiste

    https://www.lirelabible.net/parcours/voir_ref.php?cle=629

    http://www.idees-cate.com/le_cate/jeanbaptistemort.html

    https://oraweb.net/mort-de-jean-baptiste/

    http://rue-des-9-templiers.eklablog.com/09-la-decapitation-de-jean-baptiste-a145110034

    https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9collation_de_Jean-Baptiste

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vendredi_saint

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Vendredi-saint

    https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/careme-et-paques/semaine-sainte-paques/435044-vendredi-saint/

    https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/careme-et-paques/semaine-sainte-paques/435044-vendredi-saint/

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Crucifixion

    http://www.erfchabeuil.org/index.php/predications/toutes-les-predications/237-le-message-de-jean-baptiste

    https://www.chretiens-en-marche.org/paroles-en-chemin/les-femmes-et-les-hommes-de-foi/jean-baptiste/

    https://www.bible-service.net/extranet/current/pages/200086.html

    http://www.homelie.biz/article-homelie-3-avent-c-2009-le-message-de-jean-baptiste-serviteur-de-notre-joie-41044426.html

     https://myriamir.wordpress.com/tag/saint-Jean-Baptiste/


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  • 200410 - Liturgie du Vendredi Saint – 10 avril 2020

    Vendredi Saint

    Commémoration de la Passion : Supplice et exécution de Jésus-Christ

     * Vendredi Saint 2020

    Introduction :

    Le Vendredi Saint est la commémoration religieuse célébrée par les chrétiens le vendredi précédant le dimanche de Pâques. Il marque le jour de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ.

    Wikipédia

    Ne manquez pas de consulter (découvrir ou relire) nos parchemins :

    « Le sens du Vendredi Saint » et « Vendredi Saint 2019 »

    La « Passion » de Jésus

    Le Christ, le serviteur de Dieu, subit l’opprobre et meurt à la suite d’accusations obscures et injustes alors que les autorités ne se soucient guère de la vérité. Dans tout cela, il reste fidèle à sa « Passion » pour Dieu, et pour nous ses frères et sœurs qu’il sauve.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis (Bayard Presse Canada inc), Montréal Canada

    Passion et compassion

    La Bible décline à l’infini les prouesses de Dieu pour le salut de son peuple. Elle sait aussi faire écho au drame de la souffrance humaine. Les trois lectures nous présentent autant de figures qui témoignent de la compassion de Dieu envers toute souffrance.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Vendredi Saint 2020

    1ère lecture : « C’est à cause de nos fautes qu’il a été broyé ».

    Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 52, 13 – 53, 12)

    Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s’élèvera, il sera exalté !

    La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme ; il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme.

    Il étonnera de même une multitude de nations ; devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce que, jamais, on ne leur avait dit, ils découvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler.

    Qui aurait cru ce que nous avons entendu ?

    Le bras puissant du Seigneur, à qui s’est-il révélé ?

    Devant lui, le serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire.

    Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.

    En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé.

    Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.

    Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris.

    Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin.

    Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

    Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche.

    Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est inquiété de son sort ?

    Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à mort pour les révoltes de son peuple. On a placé sa tombe avec les méchants, son tombeau avec les riches ; et pourtant il n’avait pas commis de violence, on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche. Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.

    S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.

    Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera.

    Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes.

    C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 1 : Isaïe : le Serviteur verra une descendance (Is 52,13 – 55,13)

    Le Serviteur sera haut placé

    La manière dont Dieu décrit le sort de « son serviteur » au v. 52,13 (« il sera haut placé, élevé, exalté ») ne peut pas manquer de surprendre le lecteur. En effet, les adjectifs « haut », « élevé » et « exalté » (ram et nisa’) avaient été utilisés pour dénoncer l’orgueil des chefs qui se glorifient eux-mêmes (2,12-15) dans l’oubli du seul vrai Roi qui apparaissait au voyant dans le temple assis sur un trône « haut » et « élevé » (6,1).

    La surprise du lecteur correspond d’ailleurs à celle des foules d’abord horrifiées (52,14) puis émerveillées (52,15). Or la méprise des foules au sujet du serviteur vient de ce qu’elles jugent l’homme à son apparence. Tout ceci rappelle en fait le récit de l’onction de David par le prophète Samuel. Ce dernier, voyant Éliav et sa « haute » taille, le prend pour le messie de YHWH, mais Dieu lui dit : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille… les hommes voient ce qui saute aux yeux mais YHWH voit le cœur » (2 Sm 16,7). Le parallèle entre l’élection de David et l’exaltation du serviteur s’enrichit encore d’un détail lexical. Le mot étrange qui sert à décrire l’apparence du serviteur (« une corruption » d’homme : mishha) est très proche en hébreu de celui par lequel Samuel, dans son erreur, qualifie Éliav : « le messie – mashiah – de YHWH » (1 Sm 16,6). Le rédacteur a donc une nouvelle fois recours à l’ironie pour battre en brèche le credo messianique traditionnel : YHWH en la matière fait du neuf et les rois en restent bouche close !

    Le fondateur d’une nouvelle dynastie

    C’est alors que le groupe du « nous » entre en scène, confessant lui aussi sa méprise : « Il avait ni aspect, ni prestance tels que nous le remarquions, ni apparence telle que nous le recherchions » (53,2). Pourtant « racine sortant d’une terre aride », le serviteur ne rappelle-t-il pas la « racine de Jessé qui sera érigée, en ce jour-là, en étendard des peuples » (11,10) ? En outre, comme le rejeton de Jessé, le Serviteur fait resplendir la justice.

    Son sort évoque aussi celui d’Ézéchias lors de sa maladie : comme lui, il est « rejeté par sa génération », « retranché de la terre des vivants » (53,8 cf. 38,11). Mais tandis qu’Ézéchias était surtout préoccupé de son sort et de celui de sa descendance, le serviteur porte celui du peuple. À cet égard, il est éclairant de lire le chant en regard de la diatribe qui ouvre le livre (1,1-9) : « maladie », « blessure », « péché », « révolte », tous les maux du peuple énumérés dans cette diatribe sont maintenant endossés par le serviteur. Pourtant il ne se trouve en lui ni cette « violence » si caractéristique des fils d’Adam (Gn 6,11-13), ni la « fraude » dont font preuve Jacob et ses fils (Gn 27,35 ; 34,13).

    C’est pourquoi, contrairement à ce qui arrive à Ézéchias, figure royale imparfaite, le serviteur se voit assurer par Dieu non seulement « une prolongation de ses jours » mais aussi « une descendance ». Les fondements d’une nouvelle dynastie sont ainsi posés en remplacement de la dynastie davidique incapable de mettre en œuvre le plan de YHWH.

     * Vendredi Saint 2020

    Sion et les fils-serviteurs

    Sion est invitée à accueillir cette nouvelle dynastie dans la joie (54,1). Ézéchias se lamentait, comparant Jérusalem assiégée à une femme en travail : « Des fils se présentent à la sortie du sein maternel et il n’y a pas de force pour enfanter » (37,3). Le groupe du « nous » confessait : « Nous avons été dans les douleurs mais nous avons enfanté du vent » (26,18). Ici, « celle qui n’a pas enfanté… qui n’a pas été dans les douleurs » est invitée à accueillir  « une descendance » si nombreuse qu’elle doit « élargir l’espace de sa tente et distendre les toiles de ses demeures ».

    La paire « tente, demeure » évoque l’époque précédant la construction du premier temple à propos de laquelle YHWH déclarait par la bouche du prophète Nathan : « Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ?… jusqu’à ce jour, j’ai cheminé sous une tente et à l’abri d’une demeure » (2 Sm 7,6). La situation est ici la même que lorsque Nathan rendit visite à David : on parle certes de construire (54,12), mais ce qui compte c’est d’abord d’établir une maison de chair, une dynastie.

    Comme au ch. 50, YHWH se présente comme l’époux de Sion : un temps il l’avait abandonnée, mais il veut maintenant renouveler son alliance avec elle. Il est le père de ses fils et, paradoxalement, ces « fils » sont aussi la descendance promise au Serviteur puisque pour la première fois dans le livre le mot « serviteurs » apparaît au pluriel pour les désigner (54,17). Enfin, ces fils sont des « disciples », comme le Serviteur (50,4) et comme ceux en qui le prophète avait « enfermé l’attestation » et « scellé l’instruction » (8,16). Mais qu’en est-il du groupe du « nous » constitué autour du prophète au ch. 8 ?

    Renouvellement de l’alliance

    C’est précisément au groupe du « nous » – groupe qui inclut les disciples, les serviteurs et même, potentiellement, les lecteurs – que s’adresse l’invitation de YHWH : « O vous tous qui êtes assoiffés venez vers les eaux ! » Et voici que ces invités deviennent les destinataires inattendus d’un renouvellement radical des promesses faites à David (« ta maison et ta royauté seront stables pour toujours » [2 Sm 7,16]) : « Je conclurai avec vous une alliance de toujours, selon les bienfaits stables accordés à David » (Is 55,3).

    Ainsi une réponse commence à être donnée à la douloureuse question de la fidélité de YHWH à ses promesses, et le lecteur découvre combien « les pensées (de YHWH) sont hautes par rapport aux pensées (des hommes) » (55,8). Bien que la maison de David se soit révélée incapable de servir le plan de YHWH, celui-ci réussit néanmoins à être fidèle. En effet, rien n’empêche que la maison du Serviteur puisse inclure celle de David (c’est bien pourquoi Sion est invitée à élargir l’espace de sa tente). Il est jusqu’au lecteur qui est convié à en faire partie puisque l’exhortation faite ici à « rechercher YHWH » (55,6) redouble celle présente dans le diptyque d’ouverture de la seconde partie : « Cherchez dans le livre de YHWH et lisez ! » (34,16).

    La fidélité de Dieu se lit à travers les « signes ».

    Se retournant, le lecteur peut effectivement retracer tout le développement de la question davidique à travers les occurrences du mot « signe » :

    • Is-7,11.14 : Achaz refuse de demander un signe, il en est donné un à la maison de David : l’annonce de l’enfantement de l’Emmanuel.
    • Is-37,30 : des signes sont donnés à Ézéchias indiquant la délivrance de la ville et sa guérison miraculeuse, mais lorsqu’il demande un signe pour monter à la maison de YHWH (38,22), il ne lui est fait aucune réponse si ce n’est la venue des Babyloniens.
    • Is-55,13 : la descendance d’Israël procure à YHWH un « nom » et cela constitue « un signe perpétuel qui ne sera jamais retranché ».

    Maintenant que la nouvelle dynastie est ainsi solidement établie, il peut à nouveau être question du temple (qui avait disparu du livre depuis le faux pas d’Ézéchias) selon l’ordre de priorités que Dieu avait déjà imposé à David (2 Sm 7).

    Dominique Janthial, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier Évangile n° 142 (décembre 2007),

    « Le livre d'Isaïe ou la fidélité de Dieu à la maison de David »,  p. 42-44.

     * Vendredi Saint 2020

    Psaume : (30 (31), 2ab.6, 12, 13-14ad, 15-16, 17.25)

    R/ Ô Père, en tes mains je remets mon esprit. (cf. Lc 23, 46)

    En toi, Seigneur, j’ai mon refuge ; garde-moi d’être humilié pour toujours.

    En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.

    Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins ; je fais peur à mes amis, s’ils me voient dans la rue, ils me fuient.

    On m’ignore comme un mort oublié, comme une chose qu’on jette.

    J’entends les calomnies de la foule : ils s’accordent pour m’ôter la vie.

    Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! »

    Mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s’acharnent.

    Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ; sauve-moi par ton amour.

    Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur !

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 2 :

    Dans la lignée du Serviteur souffrant, voici le psaume du persécuté qui n’a plus que Dieu comme appui. Saint Luc a tiré de ce psaume les derniers mots de Jésus.

    Avant qu’il ne devienne un très grand roi, David a connu des conditions de vie difficiles et même épouvantables. C’est ce qui explique que le psautier dont il est le principal auteur, comprend de nombreuses supplications adressés à l’Éternel, des prières que le croyant dans l’épreuve peut s’approprier. En d’autres mots, les situations tragiques de David ont du bon.

    Ce psaume est un excellent exemple de la puissance de la prière de la foi qui transforme la tristesse du croyant en une confiance paisible et cela, même si les circonstances extérieures ne changent pas immédiatement. Cependant, nul n’atteint cet état de contentement sans une lutte spirituelle, ce qui apparaît dans les changements fréquents de ton de ce psaume.

    Les trois premiers versets de ce Psaume 30 peuvent être placés dans la bouche de Christ après sa résurrection. Celle-ci est toujours considérée dans les psaumes comme une délivrance opérée par Dieu. Vrais du résidu d'Israël, les versets 2 à 6 sont propres à encourager tous les rachetés, en leur rappelant que s'ils ont à passer par une « légère affliction d'un moment », celle-ci opère pour eux « un poids éternel de gloire » (2 Corinthiens 4:17 2cr 4.16-18). Aux larmes qui sont la part de beaucoup dans la sombre nuit de ce monde, succéderont bientôt les chants de joie, au matin du jour éternel. Mais dans la nuit même, au milieu des épreuves, celui qui connaît le Seigneur possède une joie intérieure qui lui permet de chanter (Ps. 42:9 ps 42.7-9; Job 35:10 jb 35.9-13). Il rend ainsi autour de lui le plus puissant des témoignages (Actes 16:24, 25 ac 16.16-26).

    Se décourager dans l'épreuve est un danger ! À l’opposé, un croyant dans la prospérité risque de s'appuyer sur celle-ci (ma montagne, dit le Psalmiste), obligeant Dieu à en ébranler les fondements pour amener le fidèle à Le rechercher (versets 7 à 9). La prospérité dans le monde devient facilement un obstacle à la communion avec le Seigneur. Il est alors avantageux que nous en soyons dépouillés. Quel est le moyen d'échapper à ces dangers ? Regarder au-delà de la nuit présente, et plus haut que «notre Montagne» ; considérer toutes choses dans la perspective de la bienheureuse éternité.

    Chemins de vie

     * Vendredi Saint 2020

    Épître : Il apprit l’obéissance et il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel

    Lecture de la lettre aux Hébreux (He 4, 14-16 ; 5, 7-9)

    Frères, en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi.

    En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.

    Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect.

    Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 3 a :

    L’auteur de la Lettre aux Hébreux présente Jésus comme étant aujourd’hui notre grand prêtre, par le sacrifice de la croix *.

    * Le sacrifice de la croix. Sur l’arrière-fond du culte juif ancien, les chrétiens voient dans la mort de Jésus un sacrifice, et même, grâce à l’auteur anonyme de la Lettre aux Hébreux, le sacrifice unique et parfait. Offrir un sacrifice à Dieu, c’est s’offrir soi-même à Dieu, totalement : ce qu’on offre est le signe de l’offrande de soi-même. Mais cette offrande totale serait, portée à l’extrême, un suicide. C’est pourquoi, en manière de signe, on immolait des animaux. Seul Jésus, mort et ressuscité par Dieu, a pu réaliser parfaitement ce que signifie un sacrifice. Dès avant la ruine du Temple de Jérusalem, certains cercles juifs avaient mis ceci en avant : le seul sacrifice que Dieu attend de nous, c’est notre fidélité de chaque instant à sa volonté (comparer Romains 12, 1-2).

    Du pontife, les juifs attendaient qu’il présente à Dieu leurs offrandes de manière irréprochable et qu’il leur obtienne ainsi la miséricorde et la grâce de Dieu. Mais, dans le Temple terrestre, le grand prêtre ne rencontrait pas Dieu face à face, tandis que Jésus « a traversé les cieux », dans le Temple véritable où Dieu réside. Et pourtant, il n’est pas devenu pour autant un étranger lointain : le vendredi saint nous rappelle qu’il a connu nos épreuves, sans céder au péché. Alors « tenons ferme », « avançons-nous avec assurance » et ne cherchons pas à atteindre Dieu autrement que par Jésus.

    Après l’exhortation, l’auteur expose l’excellence de la médiation du Christ.

    « Pendant les jours de sa vie dans la chair », celui-ci a offert à Dieu sa prière instante et sa totale obéissance, comme dans la scène du jardin des Oliviers. Il a été paradoxalement exaucé, comme le montre sa résurrection, en cela qu’il a pu unir sa volonté au seul vouloir du Père. Il a ainsi accepté les souffrances de sa Passion et assumé une totale solidarité avec l’humanité mortelle. Ayant traversé la mort, il est désormais l’exemple et le guide parfait pour ceux qui comprennent le sens de son sacrifice et qui, avec lui, mettent leur confiance en Dieu.

    Commentaire du Père Claude Tassin – Sedifop – 30 mars 2015

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 3 b :

    La lettre aux Hébreux est le seul texte du Nouveau Testament qui utilise la fonction de grand prêtre pour définir le rôle de Jésus. Celui-ci ne fait pas entrer dans un temple fait de mains d’homme mais dans le sanctuaire même de Dieu le Père. Parce qu’il a partagé pleinement notre humanité jusqu’à connaître la mort, il peut vraiment nous faire passer avec lui de la mort à la vie.

    L’obéissance dont il est question ici évoque bien sûr le cri de Jésus à son Père dans le jardin de Gethsémani : « Père, si tu veux écarter de moi cette coupe… Pourtant, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise ! » Mais attention : la volonté de Dieu n’est pas de voir souffrir et mourir son fils. La volonté de Dieu, c’est le salut des hommes par son Fils, non grâce à un acte de puissance mais en allant jusqu’au bout de l’amour-don.

    Commentaire du Père François Brossier - Diocèse de Blois

     * Vendredi Saint 2020

    Évangile : La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 18, 1 – 19, 42)

    Les sigles désignant les divers interlocuteurs sont les suivants :

    X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.

    L En ce temps-là, après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis. Judas, avec un détachement de soldats ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens, arrive à cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes. Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit :

    X « Qui cherchez-vous ? ».

    L Ils lui répondirent :

    F « Jésus le Nazaréen ».

    L Il leur dit :

    X « C’est moi, je le suis ».

    L Judas, qui le livrait, se tenait avec eux. Quand Jésus leur répondit : « C’est moi, je le suis », ils reculèrent, et ils tombèrent à terre. Il leur demanda de nouveau :

    X « Qui cherchez-vous ? »

    L Ils dirent :

    F « Jésus le Nazaréen ».

    L Jésus répondit :

    X « Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir ».

    L Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés ». Or Simon-Pierre avait une épée ; il la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus. Jésus dit à Pierre :

    X « Remets ton épée au fourreau. La coupe que m’a donnée le Père, vais-je refuser de la boire ? ».

    L Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs se saisirent de Jésus et le ligotèrent. Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là. Caïphe était celui qui avait donné aux juifs ce conseil : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple ». Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre. Pierre se tenait près de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. Cette jeune servante dit alors à Pierre :

    A « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? ».

    L Il répondit :

    D « Non, je ne le suis pas ! ».

    L Les serviteurs et les gardes se tenaient là ; comme il faisait froid, ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer. Pierre était avec eux, en train de se chauffer. Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit :

    X « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit ».

    L À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant :

    A « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! ».

    L Jésus lui répliqua :

    X « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? ».

    L Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe. Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit :

    A « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? ».

    L Pierre le nia et dit :

    D « Non, je ne le suis pas ! ».

    L Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista :

    A « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? ».

    L Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta. Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire. C’était le matin. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal. Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda :

    A « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? ».

    L Ils lui répondirent :

    F « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme ».

    L Pilate leur dit :

    A « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi ».

    L Les juifs lui dirent :

    F « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort ».

    L Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit :

    A « Es-tu le roi des juifs ? ».

    L Jésus lui demanda :

    X « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? ».

    L Pilate répondit :

    A « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? ».

    L Jésus déclara :

    X « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici ».

    L Pilate lui dit :

    A « Alors, tu es roi ? ».

    L Jésus répondit :

    X « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix ».

    L Pilate lui dit :

    A « Qu’est-ce que la vérité ? ».

    L Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des juifs, et il leur déclara :

    A « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des juifs ? ».

    L Alors ils répliquèrent en criant :

    F « Pas lui ! Mais Barabbas ! ».

    L Or ce Barabbas était un bandit. Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu’il soit flagellé. Les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient :

    F « Salut à toi, roi des juifs ! ».

    L Et ils le giflaient. Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit :

    A « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation ».

    L Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara :

    A « Voici l’homme ».

    L Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier :

    F « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ».

    L Pilate leur dit :

    A « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation ».

    L Ils lui répondirent :

    F « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu ».

    L Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus :

    A « D’où es-tu ? ».

    L Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors :

    A « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher, et pouvoir de te crucifier ? ».

    L Jésus répondit :

    X « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un péché plus grand ».

    L Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais des juifs se mirent à crier :

    F « Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur ».

    L En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade au lieu-dit le Dallage – en hébreu : Gabbatha. C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure, environ midi. Pilate dit aux juifs :

    A « Voici votre roi ».

    L Alors ils crièrent :

    F « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! ».

    L Pilate leur dit :

    A « Vais-je crucifier votre roi ? ».

    L Les grands prêtres répondirent :

    F « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur ».

    L Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié. Ils se saisirent de Jésus. Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu-dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha. C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des juifs ». Beaucoup de juifs lurent cet écriteau, parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec. Alors les grands prêtres des juifs dirent à Pilate :

    F « N’écris pas : “Roi des juifs” ; mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des juifs.” ».

    L Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ». Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux :

    A « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura ».

    L Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats. Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère :

    X « Femme, voici ton fils ».

    L Puis il dit au disciple :

    X « Voici ta mère ».

    L Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit :

    X « J’ai soif ».

    L Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit :

    X « Tout est accompli ».

    L Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

    Ici on fléchit le genou, et on s’arrête un instant.

    Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.

    Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.

    Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

    Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez.

    Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : aucun de ses os ne sera brisé.

    Un autre passage de l’Écriture dit encore : ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus.

    Et Pilate le permit.

    Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.

    Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres.

    Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts.

    À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne.

    À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 4 a : Vendredi Saint : Projet d’amour !

    Le Vendredi Saint nous parle de l’amour de Dieu, qui va jusqu’à donner sa vie par une mort infâme sur une croix ! C’est par la puissance de cet amour que Dieu a vaincu le Mal et toute mort, car la mort n’avait aucune prise sur celui qui n’était que vie, amour et pardon. En acceptant la condition humaine jusqu’au bout, Dieu en Jésus-Christ, mort sur la croix, a rejoint toutes nos souffrances, nos limites, nos détresses… Nous ne sommes plus seuls, ni perdants ni désespérés ! Contemplons cet amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ. Aimés par lui de façon inconditionnelle, nous sommes rendus capables de cet amour qui nous dépasse, capables de donner notre vie, à notre mesure, pour ceux qui souffrent, qui sont rejetés ou désespérés !

    Commentaires du Père Benoît Bigard, Augustin de l'Assomption

     * Vendredi Saint 2020

    Commentaire 4 b :

    L’Évangéliste Jean donne un récit de la Passion très différent de celui des synoptiques. Sur les faits, il les rejoint. Mais pour lui, impossible de parler de la croix sans parler de la résurrection. C’est pourquoi l’Évangéliste présente la Passion non comme une déchéance mais comme, déjà, la marche triomphale du Seigneur de gloire. Son Jésus ressemble aux crucifix byzantins où sur la croix, Jésus est vêtu du vêtement royal et couronné non plus d’épines mais de la couronne impériale.

    Commentaire du Père François Brossier - Diocèse de Blois

     * Vendredi Saint 2020

    Homélie :

    Jésus a parlé publiquement au monde, là où les juifs se réunissent, dans les synagogues et dans le Temple. Il a été arrêté dans le jardin du Cédron par la cohorte et les gardes menés par Judas. Judas disparaît de suite dans l’anonymat. La cohorte et les gardes qui sont venus avec « des lanternes et des torches » n’ont pas vu celui qui est la « lumière du monde ». Jésus exprime un « Pourquoi ? » en s’adressant à un garde, mais il n’obtient aucune réponse. Aucune accusation n’est formulée contre Jésus pour justifier la violence qui lui est infligée. C’est un innocent qui est condamné. Jésus est conduit de chez Caïphe au prétoire par ceux qui n’entrent pas pour de ne pas se souiller, et pouvoir manger la Pâque ! C’est donc Pilate qui sort pour aller à eux. Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des juifs ? » Jésus répondit : « Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? » Pilate lui dit : « Tu es donc roi ? » Jésus répondit : « Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix ». Ce qui transparaît derrière la douleur de l’envoyé de Dieu, c’est son Amour infini de Dieu. Notre Père dit encore dans le silence : « Celui-ci est mon Fils, mon Bien aimé en qui j’ai mis tout mon amour ! ». Jésus, le Sauveur du monde, combat pour nous sauver, il est à l’origine d’une Humanité toute nouvelle. Derrière le visage défiguré de Jésus, la plus grande tendresse de Dieu nous est donnée.

    Voici l’homme !

    Quand Jésus est flagellé, couronné d’épines et humilié, il est présenté à la foule comme « l’homme » dans le récit de la Passion de saint Jean. Jésus est libre face à Pilate quand il est condamné comme le « roi des juifs ». Il est « ligoté » par des gardes du Temple et des soldats romains. A l’ensevelissement, à nouveau Jésus est « ligoté » dans les bandelettes, dans un jardin. Jésus montre la vérité, mais les juifs le tiennent pour un blasphémateur et le condamnent à être lapidé. Nous ne détournons pas les yeux du visage de Jésus en agonie qui n’a plus visage humain : « Voici l’homme ! » dit Pilate. C’est le triste état de l’humanité plongée dans le non-amour. Le visage de Jésus, avec son insupportable couronne d’épines est si douloureusement déchiré. Jésus est notre Roi d’Amour qui vit une Passion d’Amour pour son peuple. Il mourra pour avoir dit la vérité sur lui-même, pour avoir été fidèle à sa personne, à son identité et à sa mission. Il est le Roi d’Amour dont la vérité parle d’elle-même, si nous voulons bien l’écouter.

    Si Pierre nie être disciple de Jésus. Le Disciple aimé entend les dernières paroles de Jésus, il reçoit sa mère comme mère et il est le témoin de tous ces événements. Nous pouvons contempler le pouvoir d’Amour de Jésus Crucifié et le jugement du monde. Dans les souffrances de Jésus crucifié, avec le coup de lance du soldat, nous sommes dans le sommet de l’Amour infini de Dieu qui sauve le monde. Ce Cœur ouvert de Jésus est le mystère qui sera reçu par Jean et par Marie au pied de la Croix, comme la plus brutale des violences de l’humanité. Quand le cœur de Jésus sera transpercé, il coulera le sang et l’eau qui donneront une nouvelle Vie divine à l’humanité en proie à la douleur. Jésus attire à lui toutes choses : « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé ». Jésus, dans un grand cri, donnera encore son souffle, le Saint-Esprit. Par son cœur ouvert, l’eau du baptême, et le sang de l’Eucharistie nous célébrons cette vie nouvelle. Au-delà de son aspect défiguré dans sa Passion, Jésus est déjà glorifié, il manifeste une beauté qui est toute intérieure. Désormais, ce sont les pauvres que nous côtoyons qui nous la manifestent, car la beauté vient de l’intérieur.

    Père Gilbert Adam – 19 avril 2019

     * Vendredi Saint 2020

    Prières :

    1. Demandons la grâce d’entrer plus avant dans le mystère de Jésus pauvre, en qui resplendit de la vie divine.

    Père Gilbert Adam

    2. Seigneur, nous savons que tu aimes sans mesure toi qui n’a pas refusé ton propre Fils mais qui l’a livré pour sauver tous les hommes, aujourd’hui encore, montre nous ton amour, nous voulons suivre librement le Christ qui marche librement vers la mort. Soutiens-nous comme tu l’as soutenu et sanctifie-nous dans le mystère de sa Pâque.

    Père Jean-Luc Fabre

     * Vendredi Saint 2020

    Conclusion : Qu’avons-nous célébré ce Vendredi saint ?

    Pourquoi nous attardons-nous à la Passion du Christ chaque année au lieu de sauter directement dans la joie de la résurrection ? Ne savons-nous pas que Jésus est ressuscité ? Souffrons-nous d’amnésie annuelle, en nous remémorant les mêmes évènements sans arrêt ?

    Le Vendredi saint, nous nous rassemblons en silence devant la Croix du Christ. Les prêtres et les diacres se prosternent, face contre terre, solennels devant la souffrance de Jésus. Nous avons écouté la lecture de la Passion selon saint Jean. Nous nous agenouillons silencieusement lorsque nous entendons les dernières paroles de Jésus sur la Croix, « Tout est accompli ». Nous marquons ce jour par un jeûne, nos cœurs contemplant la mort de Dieu aux mains des hommes pleins de haine. Nous restons sans voix devant la torture d’un homme innocent.

    Quel est le sens de tout cela ?

    Est-ce simplement pour aiguiser notre culpabilité ? Est-ce pour nous mettre mal à l’aise, en tant que membres d’une espèce qui a tué Dieu incarné quand Il est venu sur terre ? Est-ce pour engendrer la désespérance et la tristesse ? Nous trouvons une clé pour répondre à ces questions dans la Lettre aux Hébreux, deuxième lecture du Vendredi saint, qui nous oriente vers la signification de ce que nous célébrons :

    « En Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi. En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours » (Hébreux 4,14-16).

    Sur la Croix, nous ne voyons pas un juge tyrannique. Nous ne voyons pas un censeur venu nous condamner. Nous ne voyons pas un Dieu qui est nerveux et amer. Nous voyons notre Sauveur. Nous voyons Jésus. Nous voyons un homme en train de souffrir volontairement pour notre salut. Nous voyons la miséricorde du Père donnée à chacun d’entre nous – pour chaque homme et femme de toute l’histoire humaine, pour vous et pour moi !

    Voilà le mystère de la Croix.

    Voilà l’amour de Dieu. Voilà le don que nous célébrons le Vendredi saint. Nous ne sommes pas enthousiastes comme les foules du dimanche des Rameaux. Nous ne sommes pas fous de joie comme les disciples qui voient le tombeau vide le dimanche de Pâques. En silence et solennellement, nous recevons le don de Jésus offert à tous et chacun. Nous remercions Celui qui n’a rien retenu. Nous nous ouvrons à recevoir ce qu’Il est venu nous donner.

    Le don de Jésus ce n’est pas la honte pour nos péchés. Il n’est pas venu nous accuser et nous laisser enchaînés dans notre culpabilité. Il est venu Se donner à nous. Rien d’autre ne pouvait nous sauver. Rien d’autre ne pouvait enlever ce qui nous sépare de Dieu. Rien d’autre ne pouvait libérer cette abondance de vie, maintenant et pour toujours. Il est venu nous rendre libres. Il est venu racheter nos péchés. Il est venu nous apporter un amour qui nous comble pleinement.

    Voici l’amour de Dieu, qui S’est donné entièrement pour nous. Non pas afin de nous faire sentir coupables ou inconvenants, mais afin que nous puissions recevoir le don de Lui-même. De retour, Il ne veut pas notre désespérance, ni notre mélancolie, ni notre auto-condamnation. Il veut que nous Lui donnions nos péchés, afin de les surmonter, afin de les détruire, afin de les effacer, pour nous rendre libres, heureux, et en paix.

    Jésus meurt sur la Croix, notre Sauveur miséricordieux. Jésus vient Se donner à nous, pour nous. Il ne cesse pas de Se donner jusqu’au « Tout est accompli ».

    Julian Paparella – Le 12 avril 2017 – Fondation catholique Sel et Lumière média

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Vendredi Saint 2020

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Le Christ du côté de tous les souffrants.

    Jésus donne sens à la croix, de sorte que tous les hommes qui connaissent cette situation de souffrance, de honte, où d’anéantissement, puissent trouver Jésus à leur côté (Enzo Bianchi). C’est un jour sévère que le Vendredi saint, pour les chrétiens. Un jour capable d’isoler de façon tragique la passion et la mort de Jésus avec sa résurrection. Car, lorsque les chrétiens vont à leur Seigneur, ils sont toujours reconduits à l’unique événement de la passion-mort-résurrection. Mais aujourd’hui, c’est la passion, qui culmine dans la mort, que l’on médite, que l’on pense, que l’on célèbre : c’est la croix qui domine la liturgie de son ombre et qui, en s’imposant, ne renvoie à la résurrection que comme espérance, comme attente.

    Voilà bien la singularité, la spécificité de la foi chrétienne : avoir au centre de son message le Seigneur crucifié et reconnaître, dans la crucifixion de Jésus de Nazareth, le récit qui manifeste avec le plus d’éloquence qui est Dieu.

     * Vendredi Saint 2020

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vendredi_saint

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=80

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/special-vendredi-saint-annee-a

    https://www.aelf.org/2020-04-10/romain/messe

    https://www.bible-service.net/extranet/pages/777.html

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2018/Vendredi-Saint-vendredi-30-mars-2018/Aide-a-l-homelie/Psaume-30

    http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/entier/ps.html

    https://www.sedifop.com/vendredi-saint-messe-du-soir-par-p-claude-tassin-spiritain/

    https://www.cheminsdevie.info/emission/psaumes-31-1-32-1/

    https://www.catholique-blois.net/actualite/commentaires-evangile/annee-2018/vendredi-saint-30-mars-2018

    http://www.lemontmartre.ca/culture-et-foi/archives/archives-des-commentaires-de-levangile/#en1

    https://www.carmel.asso.fr/Homelie-du-Vendredi-Saint.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Vendredi-Saint.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-priere-d-ouverture-du-vendredi-saint-116625975.html

    https://seletlumieretv.org/blogfeed/getpost.php?id=19436

    http://www.acat-belgique-francophone.be/?Meditation-pour-le-vendredi-Saint


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