• 210425 – Liturgie du dimanche 25 avril 2021

     Saint Marc l’Évangéliste 

    4ème dimanche de Pâques

      * Saint Marc

    1. Le personnage

    Saint Marc, l’Évangéliste

    Marc est un Juif du 1er siècle, mentionné dans les Actes des Apôtres et différentes épîtres où il est désigné comme « Jean surnommé Marc » ou « Jean-Marc » et présenté comme proche des apôtres Pierre et Paul.

    La tradition chrétienne lui attribue la rédaction de l'Évangile synoptique qui porte son nom dans le Nouveau Testament et a ajouté plusieurs récits concernant sa vie. Marc est devenu le symbole de la ville de Venise après son passage dans la lagune où un ange lui aurait dit la phrase qui deviendra la devise de la ville : « Pax tibi Marce Evangelista meus ». Plus tard, deux marchands vénitiens ramenèrent en contrebande les reliques du saint se trouvant alors à Alexandrie, en Égypte.

    D’après Wikipédia

     * Saint Marc

    Qui est l'Évangéliste saint Marc ?

    L'Évangéliste saint Marc est sans doute un compagnon des apôtres Pierre et Paul. Relativement « discret », on ne sait que peu de chose sur son histoire.

    Le texte de l'Évangile selon saint Marc ne dit rien de son auteur. Ni apôtre, ni homme célèbre, on ne sait rien de saint Marc. La tradition la plus ancienne, remontant à Irénée de Lyon, mort en 202, affirme que Marc l'Évangéliste était un disciple et un interprète de l'apôtre Pierre.

    Les Actes des apôtres parlent d'un certain « Jean », surnommé « Marc », qui était en relation avec Pierre à Jérusalem (Ac 12, 12). Mais plus loin dans le Livre des Actes on apprend que ce « Jean » – « Marc » devient un disciple de Paul. Il l'accompagne dans ses missions auprès des gentils – les païens – (Ac 13, 5 ; 15, 37). Saint Paul parle de lui dans sa Lettre aux Colossiens (Col 4, 10), le disant proche de lui à Rome. De même saint Pierre dans sa première lettre (1 P 5, 13) le reconnaît comme étant son ami, présent avec lui dans la capitale de l'Empire.

    C'est certain, Marc était proche des deux colonnes de l'Église, pourtant il demeure un personnage secondaire. Bien longtemps l'Évangile selon saint Marc est resté dans l'ombre des trois autres : Matthieu, Luc et Jean. Plus court avec seulement 16 chapitres et donc plus concis, ce texte ne s'encombre pas de détails ou d'envolées spirituelles ou théologiques. Il a été écrit pour être appris par cœur et récité lors des assemblées liturgiques.

    Les exégètes sont d'accord aujourd'hui pour reconnaître l'Évangile selon saint Marc comme étant le plus ancien des quatre textes de l’Évangile de Jésus-Christ.

    Sébastien Antoni – Croire – Décembre 2012

     * Saint Marc

    Marc est probablement l'inventeur du genre littéraire des évangiles tels que nous les connaissons.

    Après la première version de son texte, vers 65-75, ce genre littéraire connaîtra un succès considérable, donnant naissance en un siècle à plus de dix évangiles se présentant comme des biographies de Jésus.

    Son nom est Jean, Marc n'étant que son surnom. Selon les Actes des Apôtres, sa mère se prénommait Marie (12 Actes 12, 12). Ses parents auraient immigré en Palestine peu de temps après sa naissance, en raison d'attaques berbères sur leur ville et sur leur propriété. Ils se sont installés à Cana en Galilée où Jésus effectuera le miracle de la transformation de l'eau en vin, selon l'Évangile attribué à Jean, réputé être le premier « miracle » (ou « signe ») de Jésus. Marc aurait été un des intendants qui servaient au cours de cette fête.

    Quelques années après leur installation à Cana, le père de Marc est mort et Simon-Kephas (saint Pierre) qui était marié à une parente du père de Marc a pris soin de lui, le considérant comme son fils. On ignore ce qui lui a valu le surnom de Marcus (le marteau).

    Selon les Actes des Apôtres ainsi qu'une lettre de Paul de Tarse, il serait le cousin de Barnabé (10 Col 4, 10). Lorsque Simon-Képhas (saint Pierre) s'évade de la prison où l'avait jeté un des deux rois Agrippa ou Hérode de Chalcis, il habite avec sa mère (membre éminent de l'Église de Jérusalem) à Jérusalem, leur riche maison servant de lieu de réunion pour les premiers adeptes de la Voie.

    C'est un des premiers convertis au christianisme et à l'évangélisation de l'Empire romain par l'apôtre Pierre.

    D'après Papias de Hiéropolis, il était l'interprète de Pierre. La première Épître de Pierre atteste que Marc a accompagné saint Pierre, lorsque celui-ci est allé rendre visite à l'église de Babylone.

    Saint Apôtre et Évangéliste Marc sur le site « Parlons d’orthodoxie »

     * Saint Marc

    L’Évangile  « concret » de Marc

    Marc est considéré comme « le sténographe de Pierre ». Son Évangile fut écrit entre l’an 50 et 60. Selon la tradition, il transcrivit la prédication de Pierre et ses catéchèses, destinées spécialement aux premiers chrétiens de Rome, sans les élaborer ni les adapter à un autre schéma personnel. C’est pour cela que son Évangile renferme la vivacité et la sincérité d’un récit populaire. Sa langue est le grec, la langue la plus répandue de l’époque. Et l’objectif des récits est de démontrer la puissance de Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui se manifeste dans les nombreux miracles qu’il fait. Les paroles de l’Évangile de Marc : « Allez dans le monde entier et proclamer l’Évangile à toute créature », a expliqué un jour le Pape François, indiquent clairement ce que Jésus attend de ses disciples.

     * Saint Marc

    Marc, Patron de Venise

    Déjà en 1071 saint Marc fut choisi comme titulaire de la Basilique et Patron principal de la Sérénissime. Venise resta indissolublement liée à sa personne, dont le symbole d’Évangéliste, le lion ailé serrant un livre avec ce texte « Pax tibi Marce Evangelista meus », devint l’emblème de la Cité reproduit en plusieurs endroits de la ville et dressé partout où la Sérénissime porta sa domination.

    Saint Marc est le patron des notaires, des écrivains, des vitriers, des opticiens. Il est vénéré dans diverses églises chrétiennes, même en dehors de l’Église catholique, par l’Église orthodoxe et par l’Église copte qui le considère comme son propre patriarche.

    Vatican News – 25 avril 2020

    2. Analyse de la liturgie du dimanche 25 avril 2021

    4ème dimanche de Pâques

    « Moi, je suis le bon pasteur…».

    On donne souvent à l’Évangile du jour le titre de « Parabole du bon pasteur ». Mais il y a ici plus qu’une comparaison.            Ce « Moi, je suis… », fréquent dans l’Ancien Testament, revendique une autorité égale à celle de Dieu et une relation étroite avec le Père.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

    Le bon pasteur, le Ressuscité

    Jésus est le bon pasteur, le vrai berger envoyé par son Père pour nous révéler son amour, nous rassembler et nous conduire à la vie éternelle. À nous de le suivre sur le chemin du service et du don de soi pour faire grandir la vie en abondance.

    Vie liturgique, revue de pastorale liturgique publiée par Novalis

    La résurrection de Jésus est une force, celle de l’Esprit.

    Elle a dynamisé les apôtres, elle leur a donné de l’audace.

     * Saint Marc

    1ère lecture : « En nul autre que lui, il n’y a de salut ».

    Lecture du Livre des Actes des Apôtres (Ac 4, 8-12)

    En ces jours-là, Pierre, rempli de l’Esprit-Saint, déclara : « Chefs du peuple et anciens, nous sommes interrogés aujourd’hui pour avoir fait du bien à un infirme, et l’on nous demande comment cet homme a été sauvé.

    Sachez-le donc, vous tous, ainsi que tout le peuple d’Israël : c’est par le nom de Jésus le Nazaréen, lui que vous avez crucifié mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est par lui que cet homme se trouve là, devant vous, bien portant.

    Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle.

    En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. »

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’AELF

     * Saint Marc

    Commentaire 1 :

    Luc prend soin de préciser d'entrée de jeu que Pierre était rempli de l'Esprit-Saint quand il fit cette déclaration solennelle devant le Sanhédrin, c'est-à-dire le tribunal. Cela veut dire premièrement, que ce que dit Pierre est particulièrement important, deuxièmement, qu'il y faut un certain courage ! Ceci se passe après la guérison d'un boiteux au Temple de Jérusalem, près de la Belle Porte : aussitôt après ce miracle, Pierre avait improvisé un discours dans lequel il disait aux Juifs qui l'écoutaient : « c'est ce Jésus, crucifié par vous et ressuscité, qui vient d'opérer ce miracle sous vos yeux, par notre intermédiaire, à nous, ses apôtres. Il est vrai que vous n'avez agi que par ignorance, et Jésus lui-même vous a pardonné, à preuve sa phrase sur la croix, « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font » ; vous n'avez plus qu'à vous convertir à votre tour ».

    Ce petit discours en a effectivement converti un certain nombre, mais il n'a pas été du goût de tout le monde ; ce qui se comprend : les mêmes qui ont décidé la mort de Jésus il n'y a pas si longtemps aimeraient bien ne plus jamais en entendre parler ! Luc raconte : « Pierre et Jean parlaient encore au peuple quand les prêtres, le commandant du Temple et les Sadducéens les abordèrent. Ils étaient excédés de les voir instruire le peuple et annoncer, dans le cas de Jésus, la résurrection des morts. Ils les firent appréhender et mettre en prison jusqu'au lendemain, car le soir était déjà venu... Le lendemain, les chefs, les anciens et les scribes qui se trouvaient à Jérusalem s'assemblèrent. Il y avait Hanne, le grand-prêtre, Caïphe, Jean, Alexandre et tous les membres des familles de grands prêtres. Ils firent amener Pierre et Jean devant eux et procédèrent à leur interrogatoire : « A quelle puissance ou à quel nom avez-vous eu recours pour faire cela ? »

    Aujourd'hui, nous ne pouvons pas mesurer la gravité de cette question, parce que nous ne sommes plus dans le même contexte, mais Pierre, lui, ne peut pas s'y tromper : dans le cadre de la lutte farouche menée dans tout l'Ancien Testament contre tout ce qui pouvait ressembler à de l'idolâtrie, de la magie, de la sorcellerie, invoquer un autre nom que celui de Dieu revenait à prier un autre Dieu, c'était de l'idolâtrie, et donc cela méritait la lapidation.

    A moins que..., en invoquant le Nom de Jésus, précisément, Pierre ait conscience d'invoquer le Dieu d'Israël lui-même. Tout le problème est là, justement, et le texte d'aujourd'hui ne parle que de cela : Luc commence par dire que Pierre est rempli de l'Esprit-Saint, manière d'authentifier ce qu'il va dire. Puis il rappelle la question posée à Pierre et à Jean par les autorités : « A quel nom avez-vous eu recours ? ». Enfin, il nous rapporte la réponse de Pierre : « On nous demande comment cet homme a été sauvé. Sachez-le donc, vous tous, ainsi que le peuple d'Israël : c'est grâce au Nom de Jésus le Nazaréen... En dehors de lui, il n'y a pas de salut. Son Nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver ». Pierre n'y va pas par quatre chemins ! Il reconnaît avoir invoqué le Nom de Jésus, et, ce qui revient au même, il lui décerne le titre de « sauveur », qui était strictement réservé à Dieu : les prophètes étaient très fermes là-dessus ; par exemple Osée (13, 4 ; 12, 10) : «Et moi, (je suis) le Seigneur ton Dieu, depuis le pays d'Égypte, moi excepté, tu ne connais pas de Dieu, et de sauveur, il n'y en a point sauf moi». Ou Isaïe : « ... Nul autre n'est Dieu, en dehors de moi ; un dieu juste et qui sauve, il n'en est pas, excepté moi » (Is 45, 21).

    Première affirmation absolument scandaleuse de Pierre, donc, Jésus est Dieu. Il y en a une deuxième : il dit « Son Nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver ». A l'infirme lui-même qui tendait la main pour de l'argent, Pierre avait dit « de l'or ou de l'argent, je n'en ai pas ; mais ce que j'ai, je te le donne : au Nom de Jésus Christ le Nazôréen, marche ! » (Ac 3, 6). Pour des oreilles juives, c'était proprement inacceptable : le Nom de Dieu avait bien été révélé au peuple élu, mais il s'interdisait de le prononcer, par respect : parce que l'homme ne peut pas posséder Dieu.

    Voilà des juges bien embarrassés : d'un côté, cet infirme connu de tous, qui a plus de quarante ans, nous dit Luc et dont la guérison spectaculaire n'est pas contestable ; de l'autre ces forcenés qui leur font la leçon sur ce Jésus dont on se croyait débarrassé. Luc raconte : « Ils constataient l'assurance de Pierre et de Jean et, se rendant compte qu'il s'agissait d'hommes sans instruction et de gens quelconques, ils en étaient étonnés ». Ils reconnaissaient en eux des compagnons de Jésus, ils regardaient l'homme qui se tenait près d'eux, guéri, et ils ne trouvaient pas de riposte. Alors nos juges ont fait comme on fait toujours en pareil cas, ils ont renvoyé les prévenus et annoncé qu'ils allaient délibérer. C'est encore Luc qui parle : « Qu'allons-nous faire de ces gens-là, se disaient-ils. Ils sont bien les auteurs d'un miracle évident : la chose est manifeste pour toute la population de Jérusalem et nous ne pouvons pas le nier. Néanmoins il faut en limiter les suites parmi le peuple : nous allons donc les menacer pour qu'ils ne mentionnent plus ce nom devant qui que ce soit. Ils les firent alors rappeler et leur interdirent formellement de prononcer ou d'enseigner le nom de Jésus ».

    Mais rien ni personne n'a plus jamais pu faire taire les témoins du Christ. Et cela grâce à la force de l'Esprit-Saint ; Jésus le leur avait bien dit juste au moment de les quitter : « Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre ».

    Dernière remarque : « Son Nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver » : « Chrétiens », nous portons le nom même du Christ, son Nom nous est confié ; d'où notre responsabilité d'annoncer le salut.

    Complément :

    Au passage, Luc cite Jean à côté de Pierre, plusieurs fois, mais Jean ne dit pas un mot ; c'est Pierre qui dirige les événements ; manière de montrer que les apôtres restent unis mais que Pierre est vraiment le chef de l'Église naissante. Si Luc y insiste, c'est que peut-être ce n'était pas inutile !

    Commentaires de Marie Noëlle Thabut

    La pierre rejetée par les responsables d’Israël, c’est Jésus.

    Mais Dieu a fait de lui la pierre d’angle de son projet.

    Avec Jésus, appuyons-nous sur Dieu, non sur nos forces humaines.

     * Saint Marc

    Psaume : (Ps 117 (118), 1.8-9, 21-23, 26.28-29)

    R/ La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle.

    Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !

    Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les hommes ; mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les puissants !

    Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut.

    La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.

    Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !

    De la maison du Seigneur, nous vous bénissons !

    Tu es mon Dieu, je te rends grâce, mon Dieu, je t’exalte !

    Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !

    Texte fourni par l’AELF

     * Saint Marc

    Commentaire 2 :

    Ce psaume est souvent retenu par la Liturgie pendant le Temps Pascal, mais pas toujours avec le même choix de versets ; par chance, aujourd'hui, nous lisons le premier et le dernier versets, ce qui nous permet d'admirer la construction en inclusion ; car ces deux versets sont exactement les mêmes : ils nous disent donc à eux tout seuls le contenu entier de ce psaume : «Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !». C'est le premier verset. Et le dernier est identique : « Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! » Et pour un juif, ces deux versets pourraient suffire ! Ils disent toute l'expérience d'Israël, la découverte qu'il a faite, grâce à la révélation par Dieu lui-même de son mystère. Un Dieu d'amour, un Dieu fidèle : il fallait bien la Révélation pour qu'on puisse oser penser une chose pareille !

    A l'intérieur de cette inclusion, donc au cœur de la méditation de ce psaume, nous retrouvons encore une fois cette phrase que nous connaissons bien, mais qui reste peut-être un peu obscure : « La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle ; c'est là l'œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ». Pour commencer, Jésus lui-même a cité cette phrase quelque temps avant sa Passion : ce qui veut dire qu'elle lui paraissait éclairer un aspect de son propre mystère.

    Cela se passait au cours d'une de ses discussions avec les grands prêtres et les anciens : il leur avait raconté une parabole, celle qu'on appelle des « vignerons homicides » (Mt 21, 33-46) : « Il était une fois un propriétaire qui planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour ». Pour les interlocuteurs de Jésus, tous ces détails étaient d'une très grande importance. Ils disaient tout de suite de quelle vigne Jésus voulait parler. Car Isaïe avait employé exactement ces mots-là pour parler du peuple d'Israël. Et le propriétaire représentait Dieu, bien sûr. Dans la parabole d'Isaïe, le propriétaire se plaignait parce que, malgré tous ses soins, cette vigne ne donnait rien. Jésus reprend cette parabole, mais il y ajoute un nouveau chapitre : le propriétaire a confié sa vigne à des vignerons et il est parti en voyage. Ce qui prouve, déjà, qu'il faisait confiance. Quand est arrivé le temps des fruits, il a envoyé ses serviteurs réclamer son dû aux vignerons. Mais les vignerons ont empoigné les serviteurs. Ils ont battu à mort le premier, tué le second, lapidé le troisième. Qu'a fait le maître ? Il a envoyé d'autres serviteurs, plus nombreux, mais ils ont subi le même sort ; finalement, le propriétaire a envoyé son propre Fils. Lui, quand même, les vignerons le respecteraient, pensait-il. Au contraire, les vignerons l'ont tué, lui aussi, justement parce qu'il était le fils et donc l'héritier.

    Comme souvent, à la fin d'une parabole, Jésus pose une question à ses auditeurs : à votre avis, que va faire maintenant le maître de la vigne ? Réponse évidente : il va traiter ces premiers vignerons comme ils le méritent et confier sa vigne à d'autres ; alors Jésus enchaîne : « N'avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs, c'est elle qui est devenue la pierre angulaire ; c'est là l'œuvre du Seigneur : Quelle merveille à nos yeux ». C'est la citation littérale du psaume d'aujourd'hui. Mais Jésus continue : Aussi je vous le déclare : le Royaume de Dieu vous sera enlevé, et il sera donné à un peuple qui en produira les fruits. Celui qui tombera sur cette pierre sera brisé, et celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera ». Cette pierre angulaire est donc à double tranchant, si l'on peut dire : précieuse pour les uns, qui peuvent s'y appuyer, et on parle alors d'œuvre merveilleuse de Dieu, elle est redoutable pour les autres. En matière de construction, c'est logique : les pierres utilisées pour la construction du mur du Temple de Jérusalem sont absolument gigantesques : c'est dire leur solidité, mais aussi le danger qu'elles représentent pour celui sur qui elles tomberaient.

    Isaïe, déjà, employait cette image pour parler de Dieu : « C'est le Seigneur, le tout-puissant que vous tiendrez pour saint, c'est lui que vous craindrez, c'est lui que vous redouterez. Il sera (à la fois) un sanctuaire pour vous (c'est-à-dire lieu de protection pour les fidèles) et une pierre que l'on heurte, et un rocher où l'on trébuche... Beaucoup y trébucheront, tomberont, se briseront... » (Is 8, 13-14). Il veut dire par là que Dieu est source de vie pour les croyants, mais que ceux qui le méprisent font leur propre malheur.

    On retrouve là, d'une certaine manière, un thème très habituel de la Bible : il y a deux chemins possibles dans la vie : celui qui nous mène à Dieu et le chemin opposé ; et le propre d'un chemin, c'est qu'il va quelque part. Si on prend la bonne direction, chaque pas nous rapproche du but. Si on se trompe au carrefour, chaque pas nous éloigne du but ; ceux qui ont accepté de croire en Jésus, qui l'ont « reçu », comme dit l'Évangile de Jean, grandissent tous les jours dans la paix, la lumière, la connaissance de Dieu. Ceux qui, au contraire, et par ignorance, tout simplement, ont refusé de croire, sont entraînés dans un aveuglement croissant. Dans le texte des Actes des Apôtres de ce dimanche, par exemple, il est frappant de voir comme les autorités religieuses de Jérusalem s'enferrent et, après avoir liquidé Jésus, ne songent qu'à faire taire ses disciples sans accepter de laisser remettre en question leurs certitudes, même quand les miracles leur crèvent les yeux.

    Pour ceux qui ont accepté de croire, au contraire, tout est devenu lumineux, l'Esprit-Saint les a ouverts peu à peu à l'intelligence des Écritures. Déchiffrant le dessein de Dieu qui se réalise peu à peu dans l'histoire des hommes, ils peuvent dire : « Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! »

    Complément :

    Dans les trois Évangiles synoptiques qui rapportent la parabole des vignerons homicides, celle-ci est située très peu après l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, celle où toute la foule l'a acclamé comme le Messie, alors que les chefs des prêtres restaient de marbre. Ce sont eux, les humbles qui seront les nouveaux vignerons, eux qui ont su reconnaître le Fils alors que ceux à qui la vigne avait été confiée en premier l'ont tué.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    L’apôtre nous explique le plus beau titre qui nous soit donné,

    celui que nous avons reçu au baptême : enfants de Dieu.

     * Saint Marc

    Épître : « Nous verrons Dieu tel qu’il est ».

    Lecture de la Première Lettre de saint Jean (1 Jn 3, 1-2)

    Bien-aimés,
    voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes.

    Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
    Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.

    Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’AELF

     * Saint Marc

    Commentaire 3 :

    Je m'arrête sur la phrase : « Le monde ne peut pas nous connaître ». Pour la comprendre, il faut se souvenir que, pour Jean, le mot « monde » (cosmos en grec) a deux sens : parfois, il vise le monde que Dieu aime de toute éternité et qu'il veut sauver. Parfois, il vise tout ce qui est hostile ou au moins imperméable à Dieu. Dans son Évangile, par exemple, Jean nous rapporte ce que Jésus a dit à ses disciples le soir du Jeudi Saint à propos du monde : « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï le premier. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartiendrait ; mais vous n'êtes pas du monde : c'est moi qui vous ai mis à part du monde et voilà pourquoi le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : le serviteur n'est pas plus grand que son maître ; s'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi ; s'ils ont épié ma parole, ils épieront aussi la vôtre. Tout cela, ils vous le feront à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé » (Jn 15, 18-21). Manière de dire : Il n'y a pas de raison que les disciples soient mieux traités que le maître.

    C'est dire les rapports inévitablement très ambigus entre Jésus et le monde, puis entre les chrétiens et le monde. D'une part, Jésus est venu pour sauver le monde. Et l'Église, à son tour, n'a pas d'autre raison d'être que de se mettre au service du monde. Et donc, il faut commencer par aimer le monde. D'autre part, Jésus puis ses disciples sont « à part » du monde et nécessairement méconnus, haïs, persécutés par le monde. Je reprends ces deux points :

    Premièrement, Jésus est venu dans le monde pour le sauver ; le salut consistant à connaître le vrai visage de Dieu ; nous avons réentendu ces derniers temps dans la Passion la parole de Jésus à Pilate « Je suis né, je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jn 18, 37). Et si Dieu veut sauver le monde, c'est parce qu'il l'aime : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils Unique pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. » (Jn 3, 16). Jean, dans la suite de sa Première Lettre, répète : « Voici comment s'est manifesté l'amour de Dieu au milieu de nous : Dieu a envoyé son Fils Unique dans le monde afin que nous vivions par lui. » (1 Jn 4, 9). Et Jésus accepte d'aller jusqu'au bout pour que le monde découvre cet amour du Père. Dans sa prière, le dernier soir, il dit son grand désir : « Que le monde puisse connaître que c'est toi qui m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé » (Jn 17, 23). Donc Dieu aime le monde et veut son salut. Jésus aime le monde et veut son salut. J'ai envie de dire : vous voyez ce qu'il nous reste à faire !

    Saint Augustin disait : « Etends ta charité sur le monde entier, si tu veux aimer le Christ ; parce que les membres du Christ sont étendus sur le monde... Le Christ, lui, aime son corps. »... Et le Père Teilhard de Chardin disait : « On ne convertit que ce qu'on aime ».

    Mais, deuxièmement, aimer quelqu'un, on le sait bien, ne veut pas dire être toujours d'accord avec ses agissements ! Aimer le monde consistera justement parfois à oser le contredire. Et le mot « monde », alors, chez saint Jean, vise certains agissements, ce que Paul appellerait l'attitude d'Adam, la manière de vivre de ceux qui s'éloignent de Dieu. « Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l'a pas reconnu » (Jn 1, 10). Et la distance se creuse de plus en plus entre l'Envoyé de Dieu et le monde qui le refuse. Le dernier soir, encore, Jésus a bien prévenu : « Je vous ai dit tout cela afin que vous ne succombiez pas à l'épreuve. On vous exclura des synagogues. Bien plus, l'heure vient où celui qui vous fera périr aura le sentiment de présenter un sacrifice à Dieu. Ils agiront ainsi pour n'avoir connu ni le Père ni moi. » (Jn 16, 2-3). Et il continue : « Désormais je ne suis plus dans le monde... ils (les disciples) ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde... » (Jn 17, 11-18). Dans ce sens-là, non pas d'un mépris des hommes, mais du courage de témoigner, Jean a dit un peu plus haut, dans cette lettre que nous lisons aujourd'hui : « N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui, puisque tout ce qui est dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, la confiance orgueilleuse dans les biens – ne vient pas du Père, mais provient du monde. Or le monde passe, lui et sa convoitise ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure à jamais » (1 Jn 2, 15-17). Et Jésus a dit dans le même sens : « En ce monde, vous faites l'expérience de l'adversité, mais soyez pleins d'assurance, j'ai vaincu le monde » (Jn 16, 33).

    Autrement dit, le jour vient où, enfin, le monde saura, acceptera de croire à l'amour de Dieu, et où les hommes se conduiront en fils de Dieu et en frères les uns des autres. Parce que c'est bien cela le dernier mot de toute l'histoire humaine. Comme dit Paul : « J'estime que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous. Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu... elle garde l'espérance... car elle aura part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu » (Rm 8, 19-21).

    En attendant, il y a ceux qui ont cru en Jésus-Christ et ceux qui, encore, s'y refusent. Comme dit Jean dans le Prologue de son Évangile : « A ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12). Ceux-là, dès maintenant, sont conduits par l'Esprit de Dieu et cet esprit leur apprend à traiter Dieu comme leur Père. «Dieu a envoyé dans nos cœurs l'esprit de son Fils qui crie Abba, Père !» (Ga 4, 4).

    C'est le sens de l'expression « connaître le Père » chez saint Jean. C'est le reconnaître comme notre Père, plein de tendresse et de miséricorde, comme disait déjà l'Ancien Testament. A ceux qui ne le connaissent pas encore, c'est-à-dire qui ne voient pas encore en lui leur Père, il nous appartient de le révéler par notre parole et par nos actes. Alors, quand le Fils de Dieu paraîtra, l'humanité tout entière sera transformée à son image. Oui, vraiment, il est grand, l'amour dont le Père nous a comblés!

    Commentaires de Marie Noëlle Thabut

    Jésus entretient avec son peuple une relation tellement originale,

    qu’il l’a comparée à celle du berger et des brebis.

     * Saint Marc

    Évangile : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis ».

    Évangile de Jésus-Christ selon Jean (10, 11-18)

    En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’AELF

     * Saint Marc

    Commentaire 4 a :

    Jésus se présente comme le bon berger. Et de fait il l’est ! Il donnera sa vie pour ses brebis, c’est à dire pour chacun et chacune de nous. Il le fera volontairement, librement et par amour. 

    Nous aimons bien voir cette image du bon berger, mais est-ce que nous y mesurons à quel point Dieu nous y aime ? A quel point aussi cet amour inconditionnel attend une réponse d’amour de notre part ?

    Par ailleurs, ce passage s’adresse à tous les bergers, car Jésus en est le modèle. Qui sont ces bergers ?

    Certes d’abord les prêtres qui ont charge du salut des âmes, car c’est bien là leur mission, avant toute autre considération. Et la question se pose donc à chaque prêtre : es-tu un bon berger ? As-tu réellement le souci des âmes ? Donnes-tu vraiment ta vie pour les brebis qui te sont confiées ?

    Mais elle s’adresse aussi à chacun de nous, baptisés, car en Jésus nous sommes rendu solidaires de tous ceux qui nous entourent et nous avons à prendre soin d’eux autant que nous le pouvons.  Donc la question se pose aussi à chacun et chacune ; Comment suis-je à l’image de mon Seigneur, Bon Berger au quotidien de ma vie ?

    Puissions-nous nous arrêter en ce jour, un moment et réfléchir à tout cela !

    Commentaires de Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Avril 2018

     * Saint Marc (04 25)

    Commentaire 4 b :

    Cette comparaison du berger nous parle évidemment moins qu'aux contemporains de Jésus. Elle nous parle d'autant moins que qui dit berger dit troupeau, or nous ne rêvons pas d'être comparés à un troupeau ! Nous ne trouvons pas le terme très flatteur. Mais il faut nous replacer dans le contexte biblique : à l'époque, le troupeau était peut-être la seule richesse de son propriétaire. Il n'y a qu'à voir comment le livre de Job décrit l'opulence puis la déchéance de son héros. Cela se chiffre en nombre d'enfants, d'abord, puis en nombre de bêtes, tout de suite après : « Il y avait au pays de Ouç un homme du nom de Job. Il était, cet homme, intègre et droit, craignait Dieu et s'écartait du mal. Sept fils et trois filles lui étaient nés. Il possédait sept mille moutons, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs, cinq cents ânesses et une nombreuse domesticité. Cet homme était le plus grand des fils de l'Orient ». Et quand on vient annoncer à Job tous les malheurs qui s'abattent sur lui, cela concerne ses troupeaux et ses enfants.

    Déjà d'Abraham, on disait « Abram était riche en troupeaux, en argent et en or » (Gn 13, 2). Première remarque : si les troupeaux sont considérés comme une richesse, nous pouvons oser penser que Dieu nous considère comme une de ses richesses. Ce qui est quand même une belle audace sur le plan théologique !

    Dieu est donc habituellement comparé à un berger, dont le troupeau est le peuple d'Israël. Par exemple : « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer... » (Ps 22/23)... « Berger d'Israël, écoute, toi qui conduis ton troupeau, resplendis... » (Ps 79/80).

    Cette image du berger dit la sollicitude de Dieu qui rassemble son peuple. Et, très souvent, ce thème du berger est associé à l'expérience de l'Exode, la libération d'Égypte. On sait bien que c'est grâce à Dieu, et à lui seul, qu'on peut parler de peuple ! Sans lui, on ne s'en serait jamais sortis. Par exemple, le psaume 94/95 affirme : « Oui, il est notre Dieu, nous sommes le peuple qu'il conduit, le troupeau guidé par sa main ».

    Son troupeau, Dieu le confie à des « lieu-tenants » (tenant-lieu). Dans cette optique, les rois d'Israël sont comparés à leur tour à des bergers. Et toute une idéologie de la royauté va se développer sur ce thème-là : faite à la fois de sollicitude et de fermeté. Car un berger sérieux sait faire preuve des deux : c'est avec le même bâton, son bâton de marcheur, qu'il guide et rassemble les brebis qui ont du mal à suivre, mais aussi qu'il éloigne les indésirables, qu'il sépare les brebis et les boucs... et qu'il chasse les bêtes sauvages qui menacent le troupeau. Et l'on sait bien que, primitivement, le sceptre des rois était un bâton de berger. Vers 1750 av. J.-C. le fameux roi Hammourabi de Babylone se comparait déjà, lui aussi, à un berger, et disait « je suis le berger qui sauve et dont le sceptre est juste ».

    Malheureusement, il y a les rêves, l'idéal, et puis la réalité... Les rois d'Israël, comme bien d'autres ont trop souvent failli à leur mission. Ils ont oublié qu'ils n'étaient que des lieu-tenants de Dieu et ils ont recherché leur propre intérêt et non celui de leur peuple. Au lieu de veiller sur leur troupeau, ils se sont préoccupés d'eux-mêmes, de leur richesse, de leur honneur, de leur grandeur. Et au lieu de faire régner la justice dans le pays, ils ont laissé s'installer l'injustice au profit de l'opulence des uns, au risque de la misère des autres. Les prophètes ont des paroles très dures pour eux : « Malheur aux bergers d'Israël qui se paissent eux-mêmes ! N'est-ce pas le troupeau que les bergers doivent paître ? » (Ez 34, 2).

    Mais, à travers ou malgré toutes les déceptions, les croyants ne perdent jamais l'espérance. Puisque le vrai berger d'Israël, c'est Dieu lui-même, et puisque Dieu est fidèle, on sait qu'on est en bonnes mains. Et on attend le roi idéal, celui qui gardera le troupeau au nom de Dieu, qui sera un instrument docile dans la main de Dieu. Par exemple, dans le Livre d'Ezéchiel : « Moi-même je ferai paître mon troupeau, moi-même le ferai coucher, dit Dieu. La bête perdue, je la chercherai ; celle qui se sera écartée, je la ferai revenir ; celle qui aura une patte cassée, je lui ferai un bandage ; la malade, je la fortifierai » (Ez 34, 16).

    Donc, quand Jésus s'attribue le titre de Bon Pasteur, cela revient exactement à dire « Je suis le Messie, celui que vous attendiez ; le Sauveur, c'est moi ». D'ailleurs, ses interlocuteurs ne s'y sont pas trompés. Puisque saint Jean note dans les versets suivants que cette déclaration a provoqué à nouveau la division parmi les juifs. Les prêtres et les chefs du peuple ont très bien compris derrière les propos de Jésus une attaque à peine déguisée contre eux qui sont les pasteurs en titre du troupeau qui leur a été confié par Dieu. Plus tard, les chrétiens découvriront ce qu'Ezéchiel ne pouvait pas encore deviner : que, réellement, le Messie serait non seulement un lieu-tenant de Dieu mais le Fils de Dieu lui-même. Son sceptre à lui, c'est sa croix : « Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi » (Jn 12, 32).

    Compléments :

    Jésus (berger donnant librement sa vie) répond bien au portrait du Serviteur dessiné par Isaïe. Je donne ma vie pour mes brebis. Jean a retenu avec soin toutes les phrases de son maître qui disaient sa détermination à donner sa vie pour son troupeau : « Je donne ma vie... Personne n'a pu me l'enlever : je la donne de moi-même » (Jn 10, 18). Jean souligne ici la liberté de Jésus. La liberté n'est-elle pas le premier attribut d'un roi ? Voilà bien, nous dit Jean, le roi que l'on attendait, non pas le roi que nous présentent les magazines, mais celui qui sera prêt à tout pour sauver son peuple. Décidément, les vues de Dieu ne sont pas les nôtres !

    Jean le notera encore au moment de l'arrestation de Jésus « Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver » (Jn 18, 4). Et, au sein même du récit de la Passion, il note l'attitude souverainement libre de Jésus (19, 28). Il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.

    Cet horizon est loin d'être atteint, nous ne le savons que trop. Il ne l'était pas non plus lorsque Jean a écrit son Évangile et pourtant, il a osé l'affirmer. Depuis la Résurrection, il sait que plus rien ne pourra empêcher ces promesses de Jésus de s'accomplir.

    Commentaires du Père Gilbert Adam

     * Saint Marc

    Homélie :

    1. Jésus aime ceux et celles qui viennent à lui, qu’ils soient égarés, ou encore que ce soit ses brebis choisies, il se compare au « bon berger » qui est prêt à donner sa vie pour elles. La mission de Jésus est une prise au sérieux de notre vie, ainsi nous nous rendons compte de l’amour de Dieu pour nous. « Mes bien-aimés, voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu ». Jésus est le vrai berger qui s’est engagé jusqu’au bout, prenant « sur lui le péché du monde », il rejoint aussi les plus pauvres dans leur faiblesse. Fils de Dieu, il meurt sur la Croix afin de nous rejoindre et de nous sauver, alors que nous refusions de nous laisser aimer par Dieu ! La parole d’Amour résonne, nous l’entendons comme une provocation de l’Amour infini de Dieu qui est à recevoir. Nous laisser aimer par Dieu, nous laisser transformer par lui pour avoir la Vie, « que nous soyons appelés enfants de Dieu », et nous le sommes ! Le Père a donné son Fils Jésus pour nous sauver.

    2. Face au danger, Jésus ne fuira pas comme un mercenaire, il en mourra de nous aimer, sa mort sera une victoire d’amour. Vivant, Ressuscité, il rassemblera ses brebis dispersées. Le vrai berger «connaît ses brebis, et les brebis le connaissent», cette réciprocité d’amour est analogue à celle qui unit Jésus à son Père. Assurée d’avoir du prix aux yeux du Pasteur, chaque brebis sera sans cesse réinsérée par lui dans le troupeau. Comme nous, Pierre suivait Jésus quand tout allait bien ! Quand Jésus est emmené par le grand prêtre, qu’il porte sa Croix, c’en est trop pour Pierre : « Je ne le connais pas cet Homme », dira-t-il, comme chacun de nous à certains moments ! Après son reniement, Pierre contemple le regard de Jésus, c’est le regard du bon pasteur, le regard de celui qui est blessé par le rejet et qui garde toujours le même amour. Pierre dira plus tard de Jésus : « son nom donné aux hommes est le seul qui puisse nous sauver ». Nous sommes ce peuple guéri par l’Amour du cœur de Dieu manifesté en Jésus.

    3. Jésus est le berger universel, si nous suivons ce berger, il nous faut sans cesse l’accueillir, le rejoindre dans le don de lui-même. « Ma vie, personne ne me la prend : c’est moi qui la donne ». Nous pouvons désormais entrer dans la mission du Bon Berger, à la suite de Jésus. Dans cet amour de compassion pour nos frères, nous prenons place avec lui pour la mission. « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut que je les conduise », dit Jésus. Je veux bien me laisser aimer par Dieu pour suivre Jésus, et je veux bien regarder jusqu’à quel point Jésus m’aime. Comme Pierre, nous poursuivons un chemin de guérison car nous sommes pauvres et blessés comme lui ! Nous entrons dans la blessure du cœur de Dieu ouvert pour nous. Guéris par cet amour, transformés, nous devenons guérissant pour notre peuple ! « Celui qui a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, de son cœur jailliront des sources d’eaux vives ». Nous annonçons dans la joie le mystère de Jésus le Bon Pasteur qui est venu défendre les brebis, les plus petites et les plus pauvres.

    Père Gilbert Adam

     * Saint Marc

    Prières :

    1. Dieu qui as confié à l’Évangéliste saint Marc la mission de proclamer la Bonne Nouvelle, accorde-nous de si bien profiter de son enseignement que nous marchions sur les traces du Christ qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

    Extrait du site « PrionsEnEglise »

    2. Demandons la grâce de comprendre le cœur blessé de Jésus pour entrer dans l’amour fou de Dieu pour nous.

    Père Gilbert Adam

    3. Ô bienheureux Marc, prédicateur de la Parole, que tes enseignements nous soient toujours profitables.

    Prière empruntée au site CNEWS du 25 avril 2017

     * Saint Marc

    Conclusion 1 : A propos de la Saint-Marc.

    L'Évangéliste Marc fut un disciple de l'Apôtre Pierre, et son Évangile est considéré comme la première collection des paroles et des événements entourant la vie et le ministère de Jésus.

    L’Évangile de Marc, le plus court, va droit au but et, dans sa simplicité, il souligne l’urgence de se laisser saisir par la foi et d’annoncer la Bonne Nouvelle. La finale – lue aujourd’hui – ne fait pas exception. La foi au Christ, l’annonce de la Bonne Nouvelle, les actes et les signes qui l’accompagnent forment une unité résumant la vie du baptisé. Tous les récits d’après la Résurrection sont traversés par cette question de la « présence » du Christ, que l’on reconnaît ou pas, qui chemine avec ses disciples et se fait proche, qui adopte les gestes de la vie quotidienne ou disparaît… Marc a fait l’expérience que le Seigneur « travaille avec lui » et avec tous ceux qui croient en Lui. Agir au nom du Christ revient d’ailleurs, selon lui, à lutter contre toutes les formes du mal, symbolisées ici par les démons, les serpents, les poisons, la maladie, dont le ressuscité est sorti victorieux. S’engager ainsi, c’est prolonger l’œuvre de la Résurrection, y prendre sa part, porter la présence du Ressuscité. Le baptisé n’agit donc plus en son nom propre. Il agit, mû par la foi qui a saisi son cœur et l’a transformé, conscient qu’un Autre opère en lui ce qu’il est incapable d’accomplir seul. Il devient capable de vivre en même temps, sans contradiction, l’humilité et la force inébranlable dont nous parle la lettre de saint Pierre.

    Véronique Thiébaut, religieuse de l’Assomption – Le 24 avril 2017

     * Saint Marc

    Conclusion 2 : Pour le 4ème dimanche de Pâques

    On est habitué à retrouver dans la bouche de Jésus des images de toutes sortes qui donnent lieu souvent à des histoires ou des paraboles comme celle de la semence ou celle du levain dans la pâte. Ici, l’image du bon pasteur qu’emploie Jésus dans cet Évangile est plus qu’une image. Jésus le précise d’entrée de jeu en disant « Je suis le bon pasteur », il ne dit pas « je suis comme le bon pasteur », mais « je suis le bon pasteur ». Puis il se charge lui-même de décrire ce que cela signifie pour lui. Suivons-le.

    I – Jésus, bon pasteur connaît ses brebis.

    En premier lieu, Jésus insiste sur l’amour des brebis qu’il y a dans son cœur de pasteur. C’est ce qu’il retient en tout premier lieu. Comme le pasteur, Jésus aime ceux et celles vers qui il est envoyé. Il ne s’agit pas d’un amour de convenance. Cet amour reflète une familiarité de tous les instants. Le partage des joies et des peines, comme le berger qui est toujours auprès de ses brebis.

    Le berger mercenaire, lui, regarde avant tout son intérêt. Les brebis passent en second. Il les abandonne s’il voit venir le loup, lorsque des difficultés ou des dangers apparaissent. Il n’en va pas ainsi dans le plan de Dieu sur l’humanité que Jésus vient accomplir.

    Jésus n’agit pas comme le berger mercenaire, il entre dans ce plan de Dieu en donnant sa vie pour montrer à quel point Dieu aime l’humanité. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son propre Fils » dira saint Jean (Jean 3, 16). Les brebis comptent pour lui. De la plus faible à la plus forte, de la plus jeune à la plus vieille, de la plus agile à la plus malhabile, toutes sont l’objet de son attention et de son soutien.

    Une image moderne serait celle de la bonne grand-maman, toujours alerte qui se penche sur ses petits enfants avec attention et empressement, qui les suit avec intérêt, qui les accueille sans questionnement, qui leur donne du temps etc. comme font plein de mes connaissances. C’est cela « aimer ses brebis ».

    II – Jésus, bon pasteur connaît ses brebis.

    La seconde application de l’image du bon pasteur que fait Jésus à sa mission réside dans le mot connaître. « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent ».

    Le terme « connaître » ici a une grande richesse. Il ne se réfère pas à une connaissance avec sa tête seulement ou une connaissance théorique. Il faut plutôt penser qu’il a le sens qu’on lui donne quand on dit dans le langage courant « lui, je le connais bien » ou « elle, je la connais bien » ou encore « si j’avais bien connu cette personne, je ne lui aurais pas fait autant confiance ».

    On indique dans ces usages que connaître une personne c’est aller plus loin que le côté superficiel qu’on voit d’elle à tous les jours. C'est aller vers ce qui la fait vivre, c'est entrer dans ses sentiments et ses attentes, c'est porter ses fardeaux et ses deuils parfois, c’est marcher à côté d’elle, c’est la relever lorsqu’elle est abattue et blessée etc.

    Voilà comment se déploie la vraie connaissance des brebis. Tous ces gestes sont ceux que Jésus a faits pour nous et qu’il continue de faire : il porte nos fardeaux, il marche avec nous, il nous relève, il nous guérit etc. Car son rôle de bon pasteur n’est pas terminé. Toujours vivant, le Christ Ressuscité est le pasteur de nos âmes. Il est secondé dans l’Église par des pasteurs, en second pourrait-on dire, comme les évêques et les prêtres qui sont, par le sacrement de l'Ordre, des signes visibles du Christ Pasteur. Il est important de prier pour eux aujourd’hui parce qu’ils ont à porter une mission qui rend le Christ Pasteur présent dans l’Église et dans le monde.

    III - Jésus, bon pasteur va vers les brebis qui sont en dehors de l’enclos.

    Le troisième volet de la mission du bon pasteur c’est d’aller vers les brebis qui ne sont pas encore dans l’enclos. Jésus est explicite « J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi il faut que je les conduise ».

    Le pape François reprend souvent cette idée en nous invitant aller vers les périphéries ou encore à voir l’Église comme un hôpital de campagne où les blessés de toutes sortes sont accueillis. En effet, Jésus, le Bon Pasteur, ne s’enferme pas dans un enclos.

    C’est une leçon qui nous interpelle aujourd’hui. Devant les difficultés de l’annonce de l’Évangile, il est tentant de se refermer dans la chaleur de l’enclos au lieu d’aller vers l’extérieur comme disciples-missionnaires, pourtant les disciples qui suivent Jésus, leur Maître et leur Seigneur, sont en même temps envoyés pour dire et proclamer la Bonne Nouvelle qui les fait vivre.

    Aller vers les brebis du dehors a toujours été l’une des préoccupations des communautés chrétiennes. Aujourd’hui, cette ouverture se manifestera de diverses façons. Elle subira le test des engagements politiques parfois. Elle s’inscrira dans les défis d’aujourd’hui comme la question des réfugiés et des migrants que le pape François soulève à chaque occasion qui se présente pour lui d’en parler et comme tant d’autres défis que nous côtoyons dans nos milieux de vie et dans nos contrées. Et ce faisant, «  il y aura un seul troupeau et un seul pasteur ».

    Conclusion

    En conclusion de l’Évangile, Jésus nous donne le secret où il puise l’énergie nécessaire à sa mission de bon pasteur : « Je donne ma vie pour la recevoir de nouveau ».

    Par ce don, il est devenu pour nous comme le dit la première lecture tirée des Actes des Apôtres « la pierre d’angle ». « En nul autre que lui, il n’y a de salut car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver ».

    Recevons cet amour dans la présence de Jésus Ressuscité qui est là au milieu de nous, dans notre rassemblement comme le bon pasteur, le vrai berger. Dans la foi, nous le reconnaissons comme Seigneur et Sauveur sous les signes du Pain et du Vin consacrés et nous lui disons comme les premiers chrétiens « Maranatha ! Viens Seigneur, viens ! » Amen !

    Mgr Hermann Giguère P.H. – Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval – Séminaire de Québec – Le 17 avril 2018

    Réflexion venue d’Afrique

    Aujourd’hui, nous fêtons saint Marc. Qui est saint Marc ? Marc ne fait pas partie des douze apôtres. Mais il était disciple de Pierre. Il l’a suivi. Il l’a écouté et noté son enseignement. Et il s’est fait le devoir d’en être le rapporteur.

    Son évangile est un témoignage. Il dit ce qu’il a vu. Il reprend ce qu’il a entendu dans la prédication de Pierre.

    En d’autres termes, Marc a été le premier Évangéliste à mettre par écrit tout ce qu’il a expérimenté auprès de Pierre. L’extrait de l’Évangile que nous avons écouté aujourd’hui, l’envoi en mission, présente la mission comme Proclamation de la Bonne Nouvelle ou « Kérygme » : « Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création » (Mc 16, 15). Son but est de nous conduire à redire la profession de foi de Pierre : « Tu es le Christ » (Mc 8, 29) et à dire, comme le centurion romain devant Jésus mort sur la Croix : « Vraiment cet homme était le Fils de Dieu » (Mc 15, 39).

    « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé… » (Mc 16, 16 b). La foi naît de l’écoute de la Parole qui débouche sur la réception de sacrements et un style de vie authentique. Elle est une réponse personnelle à l’annonce de la Bonne Nouvelle.

    Tout chrétien doit vivre sa foi par un engagement concret. Vivre sa foi demande d’être le signe de la présence de Dieu partout où l’on est.

    Comme chrétiens, nous devons toujours établir un lien entre la foi célébrée et la foi vécue. La célébration eucharistique nous renvoie toujours à la vie quotidienne. Vivre sa foi implique une cohérence entre le dire et le faire. L’homme est appelé à vivre ce qu’il dit et à dire ce qu’il vit à la lumière de son attachement au Christ. Sinon, il y aura un hiatus.

    Le temps du covid-19 peut renforcer notre foi vécue. Le confinement, loin de nous séparer ou de nous éloigner les uns des autres, peut nous aider à raffermir le lien familial, à travailler ensemble, à dialoguer, etc. Un temps qui nous permet d’entrer à l’école de l’humilité, du silence et surtout de l’intériorité.

    Soyons des missionnaires là où nous sommes, car c’est là notre Jérusalem, c’est aussi là le lieu où le Seigneur nous donne d’accomplir des signes dans la sobriété et la vigilance. Surtout que le missionnaire doit toujours s’inspirer de la charité du Christ. Charité faite d’attention, de tendresse, de compassion, d’accueil, de disponibilité, d’intérêt pour les problèmes d’autrui. Gardons toujours notre lampe allumée. Amen !

    Père Crispin Mbala, curé de la Paroisse du Sacré-Cœur, Kinshasa – RDC

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Saint Marc

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Dieu d’amour et de pardon, tu as fait lever sur ton peuple l’aurore du salut en envoyant ta Parole dans le monde. Ne nous abandonne pas maintenant aux profondeurs où nous ont plongés nos fautes : écoute le cri de ton Église et comble son attente en lui donnant la pleine délivrance.

    Prière à saint Jean Marc proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Oh Saint Jean Marc l’Évangéliste

    que Dieu a choisi pour propager l’Évangile dans les terres lointaines,

    Il vous a donné de Son Esprit-Saint.

    Ainsi Vous êtes venu sur notre terre

    où Vous avez construit à Byblos une église

    et Vous êtes devenu une lumière pour le monde et le sel de la Terre,

    une récolte bénie dans le Royaume de Dieu,

    après que vous ayez été le gardien honnête de sa vigne.

    Nous Vous prions d’être notre patron Saint,

    pour que Jésus nous offre son Esprit Saint !

    Pour que nous transmettions la parole de Votre Évangile aux peuples

    et offrions la Gloire du Seigneur au monde.

    Gloire à Dieu et à l’Esprit-Saint : le Père, le Fils et l’Esprit-Saint !

    Pour les siècles des siècles ! Amen.

    Extraite du site de « Notre-Dame des 3 vallées » – Diocèse de Bouillon et Gedinne

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_(%C3%A9vang%C3%A9liste)

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Saint-Marc/Qui-est-l-evangeliste-saint-Marc

    https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Saint-apotre-et-evangeliste-Marc_a5382.html

    https://www.vaticannews.va/fr/saint-du-jour/04/25/saint-marc--evangeliste.html

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/4e-dimanche-de-paques-annee-b

    http://www.vieliturgique.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=80

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/messe/2020-04-25

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2018/4e-dimanche-de-Paques-dimanche-22-avril-2018/Aide-a-l-homelie/1re-LECTURE-AC-4-8-12

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2018/4e-dimanche-de-Paques-dimanche-22-avril-2018/Aide-a-l-homelie/PSAUME-117

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2018/4e-dimanche-de-Paques-dimanche-22-avril-2018/Aide-a-l-homelie/2e-LECTURE-1-JN-3-1-2

    https://croire.la-croix.com/Paroisses/Textes-du-dimanche/2018/4e-dimanche-de-Paques-dimanche-22-avril-2018/Aide-a-l-homelie/EVANGILE-JN-10-11-18

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/jean/jean-10-11-18.html

    http://thierry.jallas.over-blog.com/article-commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-b-4e-dimanche-de-paques-29-avril-2012-103937073.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/4eme-dimanche-de-Paques-annee-B.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Saint-Marc.html

    https://www.scourmont.be/publications/pages-de-dom-armand-veilleux/homelie-de-dom-armand-veilleux/2270-homelie-pour-la-fete-de-saint-marc-25-avril-2020.htm

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/messe/2020-04-25

    https://www.cnews.fr/france/2017-04-25/25-avril-saint-marc-450797

    http://evangeli.net/evangile

    http://choralecsfa.canalblog.com/archives/2017/04/25/35211516.html

    https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-Paques-Annee-B-Je-suis-le-bon-pasteur_a830.html

    https://www.la-croix.com/Journal/Mardi-25-avril-Saint-Marc-evangeliste-Marc-16-15-20-2017-04-23-1100841775

    https://notredamedes3vallees.be/2017/04/25/une-pause-par-jour-25-avril-2017/

    Magnificat du 24 avril 2021 page 282


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  • 210423 – Liturgie de la Saint-Georges

    Proposée par la Commanderie St-Georges à Ramilies

      Saint Georges  

      Vendredi de la 3ème semaine de Pâques  

     * Saint Georges (04 23)

    Saint Georges et le dragon

    Anton Dominik Fernkorn, Zagreb, Croatie.

    Auteur de la photo : Speedy Gonsales

    Saint-Georges – Martyr (+ 303)

    Au 4ème siècle, tous les sujets de l'empereur Dioclétien sont instamment invités à offrir des sacrifices aux dieux de l'empire. Cet ordre est tout spécialement appliqué aux militaires, car il est le signe de leur fidélité aux ordres impériaux.

    A Lydda, en Palestine, un officier, originaire de Cappadoce, refuse. Il est exécuté pour refus d'obéissance. La popularité de son culte sera telle que la piété populaire ne pourra se contenter des maigres données de l'histoire.

    On le fait couper en morceaux, jeter dans un puits, avaler du plomb fondu, brûler dans un taureau de bronze chauffé à blanc, donner en nourriture à des oiseaux de proie.

    Chaque fois, saint Georges ressuscite et en profite pour multiplier les miracles.

    A ces fioritures morbides, s'ajoute au 11ème siècle, la légende de la lutte victorieuse de saint Georges contre un dragon malveillant qui symbolise le démon. Ce dont on est sûr, c'est qu'au 4ème siècle, l'empereur Constantin lui a fait édifier une église à Constantinople. Cent ans après, on en compte une quarantaine en Égypte. On les voit s'élever en Gaule, à Ravenne, en Germanie.

    En France, 81 localités se sont placées sous sa protection et portent son nom. On ne compte pas avec précision le millier d'églises dont il est le titulaire. Il est le patron céleste de l'Angleterre et de l'Éthiopie. Il figure sur les armoiries de la Russie (écusson de la Moscovie).

    On a voulu nier son existence. L'absence de précisions n’a pas fait disparaître la mémoire de ce martyr de Palestine !

    Les circonstances exceptionnelles de sa mort l'ont fait appeler par les chrétiens d'Orient « le grand martyr ». Son culte s'est très rapidement développé. Il est devenu le saint protecteur de nombreux pays, de l'Angleterre, notamment, et de la Géorgie qui porte son nom.

    Les Croisades contribuèrent à donner au culte de saint Georges un grand éclat, notamment parmi les chevaliers français et anglais. Il était légitime que les chevaliers le choisissent comme saint protecteur.

    Source : Nominis – La fête des prénoms

     * Saint Georges (04 23)

    1ère lecture :

    Sur le chemin de Damas, Saul le persécuteur rencontre le Christ ressuscité

     Lecture du Livre des Actes des Apôtres (Ac 9, 1-20)

    Saul était toujours animé d'une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin de faire prisonniers et de ramener à Jérusalem tous les adeptes de la Voie de Jésus, hommes et femmes, qu'il découvrirait.

    Comme il était en route et approchait de Damas, une lumière venant du ciel l'enveloppa soudain de sa clarté.

    Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? ».

    Il répondit : « Qui es-tu, Seigneur ? ».

    • « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire. »

    Ses compagnons de route s'étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient la voix, mais ils ne voyaient personne.

    Saul se releva et, bien qu'il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. Ils le prirent par la main pour le faire entrer à Damas.

    Pendant trois jours, il fut privé de la vue et il resta sans manger ni boire.

    Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananie. Dans une vision, le Seigneur l'appela : « Ananie ! ». Celui-ci répondit : « Me voici, Seigneur ».

    Le Seigneur reprit : « Lève-toi, va dans la rue Droite, chez Jude : tu demanderas un homme appelé Saul, de Tarse. Il est en prière, et il a eu cette vision : un homme, du nom d'Ananie, entrait et lui imposait les mains pour lui rendre la vue ».

    Ananie répondit : « Seigneur, j'ai beaucoup entendu parler de cet homme, et de tout le mal qu'il a fait à tes fidèles de Jérusalem. S'il est ici, c'est que les chefs des prêtres lui ont donné le pouvoir d'arrêter tous ceux qui invoquent ton Nom ».

    Mais le Seigneur lui dit : « Va ! Cet homme est l'instrument que j'ai choisi pour faire parvenir mon Nom auprès des nations païennes, auprès des rois et des fils d'Israël. Et moi, je lui ferai découvrir tout ce qu'il lui faudra souffrir pour mon Nom ».

    Ananie partit donc et entra dans la maison. Il imposa les mains à Saul, en disant : « Saul, mon frère, celui qui m'a envoyé, c'est le Seigneur, c'est Jésus, celui qui s'est montré à toi sur le chemin que tu suivais pour venir ici. Ainsi, tu vas retrouver la vue, et tu seras rempli d'Esprit-Saint ».

    Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue. Il se leva et il reçut le baptême. Puis il prit de la nourriture et les forces lui revinrent.

    Il passa quelques jours avec les disciples de Damas et, sans plus attendre, il proclamait Jésus dans les synagogues, affirmant qu'il est le Fils de Dieu.

    – Parole du Seigneur –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Saint Georges (04 23)

    Commentaire 1 :

    Saul cherchait Dieu en vérité et c’est en son âme et conscience, sûr de son bon droit qu’il chassait « manu militari », tous ceux qui croyaient en Jésus-Christ …. Jusqu’à cet instant où Jésus lui-même le terrasse, le faisant tomber de cheval. Que lui dit-il ? Le foudroie-t-il de sa colère ? Non ! Il lui pose une simple question qui va transformer radicalement Saul : « Pourquoi ME persécutes-tu ? » C’est la révélation ! Jusque-là pour Saul, Dieu était extérieur à l’homme, on pouvait donc tuer l’homme sans atteindre Dieu, et même y faire plaisir à Dieu. Mais là il va comprendre que le Seigneur vit en l’homme et que faisant du mal à l’homme c’est Dieu lui-même qu’il atteint ! Dès lors, il n’est plus dans la défense d’une idéologie mais dans une réelle relation à Dieu ! Il change totalement intérieurement ! Dieu ne l’a pas condamné, il l’a converti, dans l’amour ! Ce changement va se marquer par son changement de nom de Saül : il devient Paul ! Paul a changé, mais pas le regard des autres autour de lui, on le prend toujours pour le persécuteur ! Et il faut à Dieu toute son insistance pour qu’Ananie aille vers Paul et le baptise et que Paul puisse vraiment commencer à vivre sa nouvelle vie de grand missionnaire que nous lui connaissons.

    Puissions-nous comprendre que, chrétiens, nous devons apprendre à voir Dieu qui vit en tout homme ! Puissions apprendre à ne pas défendre notre idéologie religieuse mais à promouvoir l’amour de Dieu ! Puissions-nous apprendre à accueillir tout homme qui se convertit en ne lui rabâchant pas toujours son passé mais en vivant avec lui comme avec un vrai frère en Jésus-Christ !

    Commentaires de Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Août 2014

     * Saint Georges (04 23)

    Évangile :

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 6, 52-59)

    Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? ».

    Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement ».

    Voilà ce que Jésus a dit, dans son enseignement à la synagogue de Capharnaüm.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Saint Georges (04 23)

    Commentaire 2 :

    Après 2000 ans d’Église, il nous parait simple de communier au Corps et au Sang du Christ. Mais pour les Juifs de l’époque qui ne pouvaient imaginer le grand don du pain et du vin lors de la cène, les propos de Jésus ressemblaient fort à une invitation cannibale ! Cela était impensable, totalement intolérable ! On peut donc comprendre que beaucoup ne soient pas allés plus loin à ce moment-là et aient pris de la distance envers Jésus !

    Mais aujourd’hui, nous savons que Jésus nous a offert son Corps et son Sang sur la croix ! Nous savons qu’il est ressuscité et nous croyons qu’il est Présence Réelle, Vivante dans l’Eucharistie... Alors ? Qu’en faisons-nous ? Osons-nous vraiment nous approcher de Jésus, pour nous unir à lui en recevant l’hostie ? Où la communion n’est-elle qu’un simulacre ? Jésus Eucharistie n’est pas un fortifiant, une vitamine, que l’on pourrait prendre pour trouver des forces, c’est vraiment Dieu vivant qui vient en nous. Il est le Pain véritable descendu du ciel ! Le Pain vivant ! Le croyons-nous ? En vivons-nous réellement ?

    Commentaires de Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Avril 2013

     * Saint Georges (04 23)

    Saint Georges : le martyr chrétien de la Palestine

    Homélie :

    Alors que l’Angleterre célèbre le 23 avril son saint patron, de nombreux Palestiniens se préparent à célébrer la figure de saint Georges qu’ils considèrent également comme un héros.

    Dans le village d’Al-Khadr en Palestine, c’est bien le drapeau à la croix rouge sur fond blanc, associée à saint Georges depuis l’époque des Croisades, qui flotte au-dessus de l’église. Drapeau national de l’Angleterre, il est également utilisé comme emblème par d’autres pays et villes qui l’ont adopté comme leur propre saint patron. Les Palestiniens, eux, ont des raisons toutes particulières d’afficher le symbole et de vénérer le martyr chrétien primitif. Saint Georges est un héros local qui s’est opposé à la persécution de ses compagnons chrétiens en Terre Sainte.

    Soldat romain au 3ème siècle après J.-C., lorsque l’empereur Dioclétien était au pouvoir, il aurait vécu dans le village d’Al-Khadr, près de Bethléem, sur des terres appartenant à la famille de sa mère. Les origines de son père remontent jusqu’à la Cappadoce, région du centre de la Turquie. Sa mère, palestinienne, aurait été originaire de Lydda, aujourd’hui Lod, en Israël. Le saint est resté dans les mémoires pour avoir donné ses biens et être resté fidèle à sa religion lorsqu’il a été emprisonné et torturé avant d’être finalement exécuté. Tout cela car il a refusé d’obéir à un ordre lui demandant d’abattre des chrétiens. Aujourd’hui, beaucoup d’églises de Terre Sainte portent le nom de saint Georges comme à Al-Khadr, à Lod ou en Galilée, par exemple.

    Alors que le monde occidental fête la Saint-Georges le 23 avril, dans les régions palestiniennes, il tombe le 6 mai, selon l’ancien calendrier utilisé par les églises orientales. Associé au courage, à la bravoure et à l’honneur, le nom chrétien Georges reste l’un des plus courants en Palestine.

    Aujourd’hui, de nombreuses coutumes sont associées au saint. Chez les Grecs orthodoxes, des prêtres peuvent insérer une clé dans la bouche des enfants ayant des difficultés d’élocution et la tourner pour « déverrouiller » leur langue. Un second rituel consiste à mettre une chaîne autour du cou, la passer sur son corps et l’embrasser trois fois. Cela permettrait de conjurer la maladie. Enfin, lorsque des conflits font rage dans une famille, une lettre demandant de l’aide à saint Georges est généralement déposée à l’intérieur du verre qui recouvre son icône. De manière générale, les personnes qui font appel au saint pour obtenir de l’aide, finissent par donner des moutons à l’église pour qu’elle puisse distribuer de la viande aux plus pauvres. Plus étonnant, certains musulmans palestiniens, en particulier ceux d’Al-Khadr, suivent également ces pratiques car ils reconnaissent le pouvoir et les miracles de saint Georges. En effet, de nombreux érudits musulmans suggèrent qu’un serviteur de Dieu mentionné dans le Coran comme associé de Moïse, se réfère à la figure d’Al-Khadr, qui s’identifie à saint Georges.

    Au cours des 1 700 années qui se sont écoulées depuis sa mort, le saint s’est aussi apparenté à d’autres personnages, certains historiques et d’autres mythiques. La légende selon laquelle il aurait sauvé une princesse royale en tuant un dragon a probablement pris naissance au Moyen Âge. Le dragon est ici l’allégorie du démon, du diable, symbole de l’ordre auquel il a désobéi.

    Bien que de nombreux détails de sa vie restent flous, les Palestiniens voient en lui un exemple puissant pour aider les nécessiteux et défendre courageusement ses croyances.

    C’est cette réputation qui l’a également rendu populaire dans le monde entier.

    Vivien Laguette – Patriarcat latin de Jérusalem

     * Saint Georges (04 23)

    Prières :

    1. Prière évangélique

    Dieu vivant,

    Tu sais bien que

    Notre intelligence humaine a du mal

    à dépasser ses limites : vue, toucher, odorat.

    Croire dans ton amour infini

    d'un Dieu qui se donne à nous,

    qui nous nourrit par la chair de son Fils,

    Ce n'est pas facile pour nous.

    Comble nos cœurs de cet amour !

    Qu'il nous transforme en pains rompus

    en pains partagés,

    Afin qu'à notre tour, nous contribuions à

    faire revivre la vie autour de nous !

    Amen.

    2. Nous t’en prions, Dieu tout-puissant, nous qui avons reçu la grâce de savoir que le Christ est ressuscité : que ton Esprit d’amour nous fasse vivre une vie nouvelle. Amen.

    Père Jean-Luc Fabre – Jardinier de Dieu – 20 avril 2018

    3. Prière à saint Georges pour demander protection, force et courage !

    Saint Georges est réputé pour venir en aide à ceux qui ont des problèmes de travail, qui peinent sans résultats, qui sont victimes de la jalousie ou tout simplement qui sont à la recherche d’un emploi. On peut également réciter cette prière pour les examens afin d’obtenir une bonne réussite et généralement dans tous les cas difficiles scolaires ou autres.

     * Saint Georges (04 23)

    Statue de Saint Georges
    Place de la Liberté, 
    TbilissiGéorgie

    Auteur de la photo : Moreau Henri

    INVOCATION

    « Grand martyr de Dieu, saint Georges, combattant invincible de la grâce divine, à genoux nous te supplions de nous écouter et d’exaucer notre prière, vaillant athlète qui a reçu la couronne des vainqueurs ».

    Comme l’ange de justice, tu chevauches toujours, ô saint Georges, pour porter secours aux méprisés et délivrer ceux que le malin a emprisonnés. Aussi, c’est vers toi que je me tourne, vaillant guerrier, délivre-moi des pièges et des perfidies, viens en hâte à mon secours, toi le cavalier saint, le redoutable adversaire du dragon antique, le valeureux soldat du Christ notre Dieu.

    Nul n’est délaissé s’il s’adresse à toi, ô saint Georges, car tu es le prompt secours des humbles et des affligés. Vois et considère les épreuves qui jonchent mon chemin, les difficultés qui redoublent autour de moi. O secours des petits, justicier inégalable, hâte-toi de me délivrer des embûches et des ennemis, lève l’étendard victorieux du Christ et pourchasse les ennemis de Dieu.

    Sur la route où les âmes se perdent, moi aussi je m’égare, ô saint Georges. J’ai perdu le chemin qui mène au bon port. J’ai détourné ma voie de la lumière et de la vie. C’est pourquoi je te dis : illumine mon cœur, vaillant guerrier. Illumine mon âme, puissant défenseur ; illumine mon esprit, grand martyr saint Georges.

    Je suis resté cloué par l’œuvre du Mauvais. Mes mains n’ont rien créé et je n’ai pas reçu le salaire de mon travail. J’ai cherché, mais en vain, des consolateurs et des amis : je n’en ai pas trouvé un seul. Saint Georges, ô combattant suprême, toi tu sauras me consoler et m’affermir, me délier des entraves et me donner du pain. Sur ton cheval blanc, chevauche jusqu'à moi, hisse-moi à ton côté pour me faire traverser la vallée des douleurs et des larmes.

    Quand tu combattais le féroce dragon, le Seigneur te donna l’intelligence et la connaissance. Il arma ton bras d’une invincible lance et te montra le chemin de la victoire. En ces jours d’angoisse, vers toi je me tourne : apaise mon esprit inquiet ; rends l’intelligence à mon esprit borné et fais-moi traverser les épreuves sans dangers, ô saint Georges, toi qui par ton sang versé a reçu la couronne des vainqueurs.

    Chaque jour je t’implore, ô saint Georges, je t’adresse cette prière : conduis-moi sur le chemin de ma vie. Quand je frappe à la porte, nul ne m’ouvre. Lorsque j’appelle personne ne répond. Mais toi, vaillant martyr, tu m’entends. Intercède pour moi dans ta gloire divine. Obtiens-moi le pardon de mes fautes et la grâce d’en haut. Aussi, je viendrai proclamer tes louanges et clamer toutes tes merveilles.

    Souviens-toi, ô Bienheureux, des commandements de Dieu, Lui qui ordonna à l’homme de gagner son pain à la sueur de son travail. Mais moi, voici que je suis seul, abandonné et mendiant la nourriture de mon jour. Je cherche qui viendra à mon secours, qui viendra à mon secours, qui me tendra la main comme à un ami : hélas, il n’en est pas un seul. C’est pourquoi, en Dieu seul, je mets mon espérance et vers toi je me tourne : hâte-toi de m’exaucer, vaillant saint Georges, protecteur des humbles cœurs.

    Il n’est point d’homme capable de se sauver et personne pour repousser les lois du temps : seul l’Esprit-Saint le peut. Et toi, saint vénérable, tu as reçu la grâce divine, la puissance de l’Esprit Paraclet pour venir aux secours des hommes. Donne à mon intelligence la stabilité, la confiance et la paix. Accorde-moi la chance d’être vainqueur des épreuves, de renverser les embûches et les pièges, pour que je glorifie le Roi de toutes choses, Celui qui par la croix a tout vaincu.

    Durant neuf jours, mon âme emprisonnée a attendu d’être délivrée, mon esprit fragile a espéré être sauvé, et voici, j’entends le bruit d’un galop, je vois la poussière du chemin qui poudroie, car tu viens à mon aide, ô puissant Cavalier du Christ. Que ta protection me soit un bouclier, que ton intercession me devienne une armure et toujours préservé par ton bras puissant, saint Georges, que j’obtienne de Dieu grâce et bénédiction. Amen.

    Source : Prions aujourd’hui – Prier, c’est parler avec Dieu

     * Saint Georges (04 23)

    Saint Georges terrassant le dragon

    Conclusion :

    Mémoire de saint Georges et fête du Pape !

    C’est aujourd’hui 23 avril, la fête de saint Georges. Le Pape François, Jorge Mario Bergoglio, porte le prénom de celui qui, selon la légende, terrassa le dragon, symbole du diable. Souhaitons-lui bonne fête !

    Né en Cappadoce, officier de l’armée de Dioclétien, saint Georges meurt martyr en 303, dans une torture atroce refusant de renier la foi pendant les persécutions anti-chrétiennes déchaînées par l’empereur romain. Il est célèbre l’épisode légendaire dans lequel, protégé par la Croix, il tue le dragon qui dévorait les gens : un symbole de la foi qui triomphe du mal.

    Saint Georges a vaincu le dragon, symbole d’une victoire de la foi qui a des modalités précises. Le Pape en indique avec l’invitation de « ne pas créer des murs mais des ponts, de ne pas répondre au mal par le mal, de vaincre le mal par le bien, l’offense par le pardon – le chrétien ne peut jamais dire: vous me le paierez ! Jamais ; ce n’est pas un geste chrétien ; l’offense est vaincue par le pardon – pour vivre en paix avec tous. C’est l’Église ! Et c’est ce que fait l’espérance chrétienne, quand elle assume les traits forts et en même temps tendres de l’amour. L’amour est fort et tendre. C’est beau ! ».

    Extrait de propos du Père Jean-Daniel Planchot

     * Saint Georges (04 23)

    Prière à saint Georges

    Bénit soit mon Dieu, mon Protecteur, mon Créateur.

    Bénits soient tous les saints.

    Béni soit le bien heureux saint Georges,

    Qui daigne du haut des cieux, jeter sur nous,

    pauvres pécheurs qui l'implorons,

    un regard de miséricorde

    et nous éclaire de saintes lumières

    qu'il donna au monde par l'exemple de ses vertus.

     

    O saint Georges, grand saint Georges

    Fait que chacune d'elle nous pénètre en nos âmes.

    Qu'elle nous rapproche pendant notre vie.

    Sois notre guide et protège-nous

    jusqu'à notre dernière heure.

    O saint Georges, j'ai besoin de ton aide,

    de l'harmonie et de la paix pour agir avec les forces du bien

    pour le progrès du monde.

     

    O saint Georges, accorde-moi

    (exposer votre vœu)

     

    Merci saint Georges,

    Merci, merci, merci.

     

    Parchemin proposé par le Frère Raymond - Prières proposées par le Frère Jean-Paul

    membres de la Commanderie St-Georges à Ramilies

    Mise en page assurée par le Frère André, Grand Chancelier Prieural

    Références des textes :

    https://nominis.cef.fr/contenus/fetes/23/4/2021/23-Avril-2021.html

    https://www.vercalendario.info/fr/evenement/liturgie-catholique-23-avril-2021.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/actes-des-apotres/actes-9-1-20.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/jean/jean-6-52-59.html

    https://www.lpj.org/fr/posts/saint-georges-martyr-chretien-palestine.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-la-vraie-nourriture-49098739.html

    http://prions.canalblog.com/archives/2011/06/10/21361533.html

    http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/avril/saint-georges-tribun-militaire-et-martyr-fete-le-23-avril.html

    https://www.medaille-miraculeuse.fr/meditation/memoire-de-saint-georges-fete-du-pape.html

    https://www.saintsguerisseurs.fr/le-nom-des-saints/saint-georges/ 

    Références de deux photos de statues de saint Georges :

    http://www.peintre-icones.fr/PAGES/CALENDRIER/Avril/23.html

    http://missel.free.fr/Sanctoral/04/23.php


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  • 210319 – Liturgie de la Saint-Joseph

     Saint Joseph 

     * Saint Joseph

    Introduction

    1. Joseph, père nourricier de Jésus

    Joseph est un personnage juif qui apparaît pour la première fois dans l'Évangile selon Matthieu et dans l'Évangile selon Luc : il s'agit de passages sans doute ajoutés ultérieurement et appelés « les évangiles de l'enfance de Jésus » (Matthieu 1,18 et Luc 2,3). Joseph apparaît aussi dans un texte plus tardif, le Protévangile de Jacques, composé au milieu du 2ème siècle. Cette version est incompatible par certains aspects avec celle des Évangiles canoniques.

    2. Joseph, descendant de David

    D'après les Évangiles synoptiques, puis selon les auteurs chrétiens et notamment les Pères de l'Église, Joseph serait un lointain descendant d'Abraham et du roi David (Matthieu 1,1-17) de la Tribu de Juda. Il est fiancé à Marie lorsque celle-ci se retrouve enceinte par l'action de l'Esprit-Saint. Il épouse alors Marie et, acceptant l'enfant, devient le père nourricier de Jésus, qui, de ce fait, appartient à sa lignée, celle de David.

    Les Évangiles synoptiques insistent sur ce point, car pour eux Jésus est « le Messie, fils de David ». Joseph est présenté comme un « homme juste » qui a accepté d'accueillir Marie et son enfant à la suite du message de l'Ange du Seigneur (Dieu).

    3. Joseph, charpentier

    Il est indiqué en Matthieu 13,55 que Joseph est « charpentier », sans que l'on sache s'il faut prendre ce terme au sens premier ou avec celui « d'homme sage ». Joseph est mentionné pour la dernière fois lors du pélerinage familial à Jérusalem lorsque Jésus, âgé de douze ans, est retrouvé au Temple (Luc 2,41-50). La tradition chrétienne ainsi qu'une partie de la critique historique en ont déduit qu'il était mort avant que Jésus n'entre dans la vie publique.

    4. Joseph, fiancé de Marie

    Joseph est appelé « Joseph le fiancé [de Marie] » dans la tradition orthodoxe ou plus généralement « saint Joseph ». Il est devenu un personnage de la tradition chrétienne.

     * Saint Joseph

    5. Fête de saint Joseph

    Le mois de mars est dédié à saint Joseph, surtout célébré le 19 mars voire le 1er mai.

    6. Histoire de Joseph

    Les Épîtres de Paul, qui sont les premiers documents chrétiens existants, ne font aucune référence à Joseph ni à un quelconque père de Jésus, pas plus que l'Évangile selon Marc (Mc), considéré comme le plus ancien des Évangiles. Plusieurs théologiens estiment même que la formulation offensante de Marc, pour lequel Jésus est « fils de Marie » et non « fils de Joseph », suggère que sa mère est veuve ou que l'identité du père de Jésus est douteuse, voire inconnue. Cette origine pourrait expliquer certaines des attitudes que les Évangiles prêtent à Jésus-Christ, qui se serait vu, à tort ou à raison, comme un enfant né de père inconnu.

    C’est donc dans les Évangiles de Matthieu et de Luc qu’il faut trouver la première apparition de Joseph. Chacun des deux contient une généalogie de Jésus qui fait remonter ses origines au roi David, mais tous deux partent de fils de David différents ! Matthieu et Luc sont également les seuls à inclure les Évangiles de l'enfance et, là encore, ils diffèrent.

     * Saint Joseph

    7. Le métier de Joseph

    Les Évangiles décrivent Joseph comme un « tektōn », c’est-à-dire un « charpentier ». Les textes canoniques et apocryphes racontent que Joseph, issu de la lignée de David, exerce, malgré ses origines royales, l'humble métier de charpentier. La tradition a en effet interprété le mot dans le sens restrictif de « charpentier ». Or le terme grec a une signification plus large : il évoque un artisan travaillant le bois en général (charpente, meubles, outils), mais aussi les métaux ou la pierre, c'est-à-dire capable de participer comme maçon, voire comme architecte, à la construction d'édifices assez importants.

    L'apologète Justin Martyr présente Jésus comme « fils de Joseph le charpentier », lui-même charpentier : il introduit ainsi des accessoires qui combinent le bois et le fer, pour faire de Jésus un fils qui, comme son père, « fabriquait ces ouvrages de charpentiers, des charrues et des jougs, enseignant à la fois les symboles de justice et la vie active ». Ce terme de « tektōn » comporte une connotation d'habileté et de sagesse, cette activité de « tektōn » pouvant nécessiter une formation assez longue et des connaissances techniques approfondies.

    La bourgade de Nazareth ne comptait à l'époque de Joseph que quelques centaines d'habitants. Étant trop petite pour assurer la subsistance d'un charpentier, il est possible que Joseph ait offert ses services (charpentier, vendeur de meubles, journalier) ou trouvé du travail à Sepphoris, une des plus grandes villes de Galilée, et dans d'autres localités opulentes.

    S'il était loin d'être riche, il ne devait pas compter parmi les habitants de Nazareth les plus démunis. La détermination du métier de Joseph et de Jésus grâce aux maigres indices bibliques à ce sujet n'est pas sans intérêt pour tenter de mieux cerner solidarités et clivages sociaux dans lesquels se trouvaient pris ces Galiléens.

     * Saint Joseph

    8. Les rêves de Joseph

    Les Évangiles ne donnent que très peu d'autres informations sur Joseph. On ne rapporte jamais ses paroles. Matthieu raconte quatre rêves dans lesquels Joseph est informé de façon surnaturelle avant et après la naissance de Jésus et pendant ses premières années.

    • Dans le premier rêve, un ange confirme à Joseph que Marie est enceinte d'un enfant conçu par l'Esprit-Saint, et qu'elle mettra au monde un fils nommé Jésus, qui sauvera son peuple de ses péchés. Joseph ne devrait donc pas hésiter à l'épouser (Mt 1,20).
    • Dans le deuxième rêve, un ange dit à Joseph d'emmener Marie et Jésus en Égypte (depuis Bethléem) et d'y demeurer jusqu'à ce que l'ange en dise plus, car Hérode cherche à tuer Jésus (Mt 2,13).
    • Dans le troisième rêve de Joseph, un ange ordonne à Joseph de retourner avec sa famille en Palestine, ce qui implique qu'Hérode est mort (Mt 2,20). Cependant, Joseph apprend que le fils d'Hérode, Archélaos, règne sur la Judée, et il a peur de continuer le voyage.
    • Dans le quatrième rêve, Dieu Lui-même avertit Joseph qu'il doit éviter de retourner en Judée (à Bethléem). Joseph s'installe alors avec Marie et Jésus à Nazareth, dans la province de Galilée.

     * Saint Joseph

    9. Dogmes chrétiens

    L'Église catholique reprend une tradition orale, liée à saint Jérôme qui relate que Joseph s'était consacré à Dieu avant de connaître la Vierge Marie, et explique donc que les termes de « frères et sœurs » de Jésus cités dans les Évangiles doivent être compris comme étant des cousins proches par le sang, l'affection et les relations, selon l'usage sémitique de ces mots. Cette consécration préalable de Joseph est en outre conforme à l'usage juif de l'époque en ce qui concerne l'union des vierges consacrées au Seigneur.

    L'Église orthodoxe enseigne de son côté que « Joseph était déjà veuf au moment où il s'est fiancé avec Marie, et il aurait eu des enfants d'une précédente union dont Jacques, ‘’le frère du Seigneur’’, c'est-à-dire son demi-frère ». Cette tradition s'appuie sur le Protévangile de Jacques où il est dit que l'enfant d'Anne et Joachim, Marie, a été consacré au Seigneur, c’est-à-dire resterait vierge, et que Joseph a eu des fils lors d'un premier mariage.

    Cette interprétation permet de comprendre, entre autres, que Jacques soit appelé le « frère du Seigneur » par Paul dans l'Épître aux Galates (Ga 1,19) : celui-ci serait un des fils de Joseph, issus de son premier mariage. Joseph, selon la tradition orthodoxe (mais aussi une certaine tradition iconographique en occident) était beaucoup plus âgé que Marie. Sa mort expliquerait l'absence totale de mention à son propos dans les Actes des Apôtres, contrairement aux autres membres de la famille de Jésus.

    Joseph est souvent représenté comme un homme plus âgé que Marie, et parfois même vraiment âgé.

    La Contre-Réforme a donné à saint Joseph une place importante. Les jésuites le considéraient comme leur protecteur et Thérèse d'Avila lui dédia plusieurs couvents et fait de lui le protecteur de l'ordre des Carmes déchaux.

    D’après Wikipédia

     * Saint Joseph

    10. Le culte de saint Joseph

    Selon une tradition antique, le culte rendu à Joseph s’est développé dès le 5ème siècle dans certains monastères égyptiens où a été rédigée l'apocryphe « Histoire de Joseph le charpentier » et où sa fête a été fixée à la date du 20 juillet. Il demeure inscrit à ce jour au calendrier copte.

    On prie peu Joseph dans toute la première partie du Moyen Âge et son culte reste marginal. Ce « vieillard », ni précurseur, ni apôtre, ni martyr, intéresse peu les fidèles et embarrasse les théologiens : que faire de son épineux statut d’époux de la Vierge ? Quelle paternité attribuer à celui qui a élevé le fils de Dieu ? Dans les écrits des Pères de l’Église, les traités de l’époque carolingienne ou les sermons de saint Bernard, il n’est jamais considéré par lui-même et n’apparaît qu’au sein de discours sur le mariage et la virginité de Marie.

    La célébration de sa fête, le 19 mars, se limite aux grandes abbayes bénédictines. Joseph reste « dans l’ombre de la Vierge » : un retrait nécessaire pour valoriser l’incarnation du Christ qui s’est faite par Marie et non par lui. Les siècles suivants, il n'est plus simplement connu comme l'époux de Marie mais comme père « Nourricier du Seigneur ».

    C'est à partir du 13ème siècle qu'il sort de l’ombre, en lien avec une plus forte humanisation du Christ et des représentations de plus en plus nombreuses de la Nativité. Cet homme humble, pauvre, modeste et obéissant, père putatif et nourricier, modèle de dévotion au Christ et à la Vierge, séduit en particulier les franciscains (devenus les gardiens de la « maison de Joseph » et dont le chapitre général d'Assise adopte en 1399 sa fête du 19 mars), qui débattent pour savoir s’il est le dernier des patriarches ou le premier des saints. L’humble charpentier devient dès lors un modèle pour tous les chrétiens.

    D’après Wikipédia

     * Saint Joseph

    11. Joseph, saint patron

    « Joseph a été le gardien, l'économe, l'éducateur, le chef de la famille dans laquelle le Fils de Dieu a voulu vivre sur terre. Il a été, en un mot, le protecteur de Jésus. Et l'Église, dans sa sagesse, a conclu : s'il a été le protecteur du corps, de la vie physique et historique du Christ, au ciel Joseph sera certainement le protecteur du Corps mystique du Christ, c'est-à-dire de l'Église » (Paul VI).

    Extrait du « Site catholique.fr »

    Proclamé par le pape Pie IX en 1870, vénéré par toutes les Églises chrétiennes qui admettent le culte des saints, Joseph est le saint patron de l'Église universelle, patron des familles, des pères de famille, des artisans (menuisiers, ébénistes, charpentiers, charrons, bûcherons, tanneurs et tondeurs), des travailleurs, des voyageurs et exilés, des fossoyeurs et des mourants.

    Le culte de Joseph patron des agonisants et de « la Bonne Mort » est issu d'une tradition qui veut que Joseph reçoive une mort douce, assisté de Jésus et de Marie. Ce culte provient d'Italie et s'est imposé en France à partir des années 1640.

    Il est aussi un modèle pour les prêtres, à qui Dieu a confié la présence eucharistique de Jésus et celle de l'Esprit-Saint dans les cœurs des fidèles.

    D’après Wikipédia

    Analyse de la liturgie de ce jour

     Solennité de Saint Joseph époux de la Vierge Marie 

     * Saint Joseph

    Introduction :

    Saint Joseph, l’époux de Marie, eut pour mission de « veiller sur Jésus comme un père ». Mais le Seigneur a voulu que le chef de la Sainte Famille de Nazareth continue à remplir la même tâche dans l’Église, qui est le corps du Christ. Si Marie est la Mère de l’Église, Joseph en est le Protecteur. C’est pour cela que sa fête est une solennité en liturgie.

    Par sa foi et son abandon à la volonté de Dieu, dans les moments aussi difficiles que d’accueillir Marie dans sa maison ou la fuite en Égypte pour sauver Jésus des mains du roi Hérode, il est un modèle imminent de tout chrétien. On l’invoque aussi comme patron de la bonne mort, lui qui, selon une très antique tradition, mourut assisté dans ses derniers moments par Jésus et Marie.

    Père Angelo Sommacal, Ancien responsable du Département Liturgie du SNPLS

     * Saint Joseph

    1ère lecture : « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ».

    Lecture du Deuxième Livre de Samuel (2 S 7, 4-5a.12-14a.16)

    Cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Nathan : « Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur : Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. C’est lui qui bâtira une maison pour mon nom, et je rendrai stable pour toujours son trône royal. Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Saint Joseph

    Commentaire 1a :

    J’habite dans une maison de cèdre et l’Arche de Dieu est encore sous la tente. Voici ce que pense David : « Si le roi a un palais, pourquoi Dieu n’en aurait-il pas un ? ». Il était impensable dans l’Antiquité qu’une capitale n’ait pas son temple et son palais. Dieu et le roi étaient ainsi associés inséparablement pour assurer la bonne marche de l’état.

    Cette conception, profondément liée au phénomène religieux, inspirera toute la période des Rois. Dans les temps qui suivront, l’unité sera plus parfaite en ce sens que les prêtres se feront responsables de toute la vie de la nation. Et la même vision d’une cité centrée sur le temple et le palais dominera notre propre histoire en terres de chrétienté. Pourtant, et c’est ici qu’on voit l’aspect prophétique de l’histoire de David, Dieu envoie Nathan pour récuser la construction d’un Temple.

    Dieu semble épouser les scrupules du vieil Israël qui avait vécu des siècles sans autre temple que le ciel embrasé du désert, et se méfiait des sanctuaires de pierre et des statues d’or et d’argent, comme en avaient les habitants de Palestine. Et sans mépriser l’initiative de David, il lui retourne son offre : c’est lui qui va bâtir la « maison de David ». Dans la Bible, « maison » s’applique à la fois à la maison et à ceux qui y vivent. La « maison » de David est sa famille, ses descendants, ses serviteurs, son peuple.

    Je mettrai à sa place mon peuple Israël. Dieu choisit cette occasion pour une étape décisive dans l’histoire de son peuple. Depuis Moïse, Israël était un peuple de douze tribus. Maintenant, Israël sera une nation organisée sur un territoire déterminé, avec une autorité centrale et stable : les rois descendants de David.

    Je rendrai grand ton nom autant que celui des plus grands. Yahvé a accompagné David dans toutes ses entreprises. Maintenant il se sert de lui et de ses œuvres pour bâtir quelque chose de durable dans l’histoire du salut des hommes. La même chose avait eu lieu avec Abraham (Genèse 17 7). La même chose aura lieu avec Pierre (Matthieu 16 18). À partir de ce moment-là, le Royaume de Dieu est et sera le royaume de David.

     * Saint Joseph

    Après toi j’élèverai ton descendant, j’affermirai sa royauté : la promesse de Dieu vise d’abord Salomon, fils et successeur de David, mais elle s’étend à ceux qui viendront après lui. La promesse semblera mise en échec quand le royaume de David sera détruit quatre siècles plus tard. Néanmoins c’est Jésus, un des descendants de David, qui accomplira beaucoup plus tard ce que Nathan avait annoncé. Dans l’Évangile, Jésus sera appelé plusieurs fois « Fils de David » (Marc 12 35). Cette prophétie de Nathan est une des premières et une des plus belles annonces de la venue du Messie, fils de David (voir Luc 1 32).

    Jésus réalisera pleinement en sa personne ce qui était seulement esquissé en la personne de David :

    • le pasteur qui rassemble ses brebis dispersées ;
    • le vainqueur qui donne à son peuple la paix qu’il a gagnée ;
    • le représentant de Dieu parmi les hommes.

    La façon dont Dieu devance les projets de David et lui répond nous laisse deux enseignements importants :

    • Comme David, très souvent nous voulons offrir quelque chose à Dieu. À vrai dire, nous ne pouvons jamais le devancer : il nous accorde ses faveurs avant même que nous n’ayons commencé à le servir !
    • D’autre part, ce ne sont pas tant les temples que nous construisons en l’honneur de Dieu, qui lui plaisent, que le temple spirituel qu’il veut bâtir en nous — projet qu’il réalisera par son Église après bien des siècles.

    Remarque concernant le verset 8 : cette prophétie qui établit une alliance perpétuelle entre Dieu et la dynastie de David ne nous est sûrement pas parvenue dans son texte original : les rédacteurs de ce livre en ont précisé les termes lorsque le recul du temps permettait de mieux en mesurer la portée. Il y a toujours eu en Israël un courant d’opposition à la royauté, tout spécialement parmi les prophètes, et il reparaît bien souvent dans le Livre des Rois. Beaucoup se sont réjouis après l’Exil de ce qu’on n’avait plus besoin d’eux, et les prêtres se sont volontiers chargés de les remplacer. Ceci explique leur malaise lorsqu’ils lisent que Dieu s’engage sans conditions. Seulement avec le temps on comprendra que tout péché reçoit son châtiment, jusqu’au point de détruire tout ce que Dieu avait promis et donné, mais que cela ne l’empêche pas de renouer ses interventions et de réaliser sa promesse d’une autre façon. Ceci sera clair pour les Évangélistes : Jésus, descendant de David, est l’héritier du véritable royaume promis à Israël.

    Commentaire de la Bible des Peuples

     * Saint Joseph

    Commentaire 1 b : 

    Le projet de Dieu n'est pas du tout un temple de pierre : sa volonté va beaucoup plus loin que des constructions matérielles. Ce qu'il veut, c'est établir durablement son peuple. Il le redit encore par l'intermédiaire de Nathan : « Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël, je l'y planterai, il s'y établira, il ne tremblera plus, et les méchants ne viendront plus l'humilier... ». C'est le peuple (et non le roi) qui est au centre du projet de Dieu. Et si Dieu protège le roi, c'est au bénéfice du peuple. Il le redit ici à David : «Je te ferai un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre... Je te donnerai des jours tranquilles en te délivrant de tous tes ennemis ». Mais il précise bien que c'est au profit du peuple : il suffit de noter la triple reprise de l'expression «mon peuple Israël» (aux versets 8 à 11).

    Entre Dieu et David, comme toujours entre Dieu et l'homme, celui qui est en position de bienfaiteur, c'est Dieu. On pourrait traduire : mon ami David, il ne faut pas te tromper : Dieu seul construit, Dieu seul fait vivre. « Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que je m'y installe ?... C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu deviennes le chef d'Israël mon peuple. J'ai été avec toi partout où tu es allé : j'ai détruit tous tes ennemis devant toi ». Autrement dit, c'est David qui est dans la main de Dieu et non pas l'inverse.

    Ensuite vient la promesse : elle est double d'ailleurs. Encore une fois la reprise de l'antique promesse de la terre, mais surtout une nouvelle promesse, c'est celle qui nous intéresse plus particulièrement aujourd'hui : « c'est moi, dit Dieu, qui te bâtirai une maison ». Évidemment, vous n'imaginez pas Dieu avec une truelle à la main ! L'hébreu comme le français permet un jeu de mots : la maison, c'est l'habitation familiale, mais on peut dire aussi la maison royale dans le sens de descendance (comme on dit la maison royale de Belgique ou d'Angleterre, par exemple). Dieu dit : «Non, tu ne me bâtiras pas une maison (au sens d'habitation), c'est moi, Dieu, qui te bâtirai une maison (au sens de dynastie). « Le Seigneur te fait savoir qu'il te fera lui-même une maison. Quand ta vie sera achevée et que tu reposeras auprès de tes pères, je te donnerai un successeur dans ta descendance, qui sera né de toi, et je rendrai stable sa royauté... Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours ».

    Dans un premier temps, David a entendu dans ces paroles la promesse d'une dynastie et de la consolidation de son royaume. De même que Dieu a choisi un peuple, et qu'il lui a assigné une terre et une ville, il a choisi une dynastie royale pour régner dans cette ville et gouverner son peuple.

    Cette promesse, on se la rappellera souvent. On en déduit que l'on peut compter sur le soutien indéfectible de Dieu à la dynastie qu'il a choisie. De là est née l'espérance d'Israël. Encore aujourd'hui, pour entretenir l'espérance, on se répète en Israël ce mot « toujours » : « Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi ». C'est à cause de cette promesse qu'on a commencé à attendre un Messie. Encore aujourd'hui le peuple juif l'attend parce qu'il sait que Dieu est fidèle.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Saint Joseph

    Psaume : (Ps 88, 2-3, 4-5, 27.29)

    R/ Sa dynastie, sans fin subsistera (Ps 88, 37a)

    L'amour du Seigneur, sans fin je le chante ; ta fidélité, je l'annonce d'âge en âge.

    Je le dis : C'est un amour bâti pour toujours ; ta fidélité est plus stable que les cieux.

    « Avec mon élu, j'ai fait une alliance, j'ai juré à David, mon serviteur : J'établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges. Il me dira : ‘’Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut !’’ Sans fin je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle ».

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Saint Joseph

    Commentaire 2 :

    L’alliance de Dieu avec la dynastie de David

    Dès le début de ce psaume, nous reconnaissons la promesse faite par Dieu à David : « J’établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges ». Vous vous rappelez l’histoire : quand David, plein de bonnes intentions, a proposé de construire pour Dieu un temple aussi beau ou même encore plus beau que son propre château, curieusement, Dieu ne semblait pas du tout intéressé par cette proposition. Par l’intermédiaire du prophète Nathan, il a fait une contre-proposition avec ce jeu de mots sur le mot « maison » que l’hébreu permet aussi bien que le français : tu veux me construire une « maison » pour que j’y habite, a dit Dieu, mais ce n’est pas cela qui m’intéresse... C’est moi qui te bâtirai une « maison », au sens de famille royale, de dynastie.

    Et c’est Dieu qui prenait l’initiative et qui parlait d’Alliance : « Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David mon serviteur ». Si on y réfléchit, il y a là une grande audace théologique : Dieu est engagé par serment. « J’ai juré à David mon serviteur ».

    Cette alliance entre Dieu et David s’exprime dans les mêmes termes que les traités de l’époque entre un suzerain et son vassal : « Il me dira : Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut ! Et moi, j’en ferai mon fils aîné » : c’est la reprise exacte de la promesse de Dieu par l’intermédiaire du prophète Nathan : « Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils », dit Dieu. Ici «père» veut dire « suzerain », et « fils » veut dire « vassal ». On ne rêve pas encore d’autre relation à Dieu que celle-là. Mais c’est déjà l’assurance de la fidélité sans faille d’un tel suzerain.

    Encore un mot sur le titre « fils de Dieu » : primitivement, il était donc seulement synonyme de roi. C’est le jour de son sacre que le roi le recevait officiellement. Le psaume 2 en porte la trace quand il rapporte la phrase qui était prononcée sur le roi par le prophète le jour du sacre : « Tu es mon fils, aujourd’hui, je t’ai engendré ».

    Je reviens sur l’expression « J’ai juré à David mon serviteur ». En quoi David est-il le serviteur de Dieu ? Est-il au service de la gloire de Dieu ? Pas du tout. David est au service du peuple de Dieu : c’est l’une des très grandes insistances de tous les textes sur la royauté dans la Bible.

    Il suffit de lire la très belle prière que David a formulée après la visite du prophète Nathan. Dans le deuxième livre de Samuel, c’est la suite du texte que nous lisons aujourd’hui. Clairement, David avait compris que l’Alliance proposée par Dieu était bien plus profonde, bien plus belle que ce que nous aurions imaginé. David faisait des rêves de grandeur à l’échelle humaine : un trône stable, durable, une dynastie à perte de vue... Dieu voit bien plus loin, bien plus grand : David proposait un temple grandiose : « Je vais bâtir une maison digne de toi, je vais te rendre gloire »... Dieu répond : « moi, je vais faire ton bonheur et le bonheur de mon peuple »...

    Au fond, c’est toujours pareil : c’est l’homme qui parle de grandeur, alors que Dieu parle de bonheur ! L’Alliance proposée par Dieu est une alliance pour le bonheur du peuple. Car le véritable bénéficiaire de la promesse de Dieu, en définitive, ce n’était pas le roi lui-même, c’était le peuple.

    Vous savez la suite : David n’a pas bâti de temple, il s’est contenté d’abriter l’Arche d’Alliance sous une toile de tente comme pendant la longue marche de l’Exode. Mais il a surtout compris une autre leçon, beaucoup plus importante : c’est que le roi n’est que le serviteur de Dieu au service de son peuple.

    Peut-on encore y croire ?

    Tous les versets que nous avons lus ou entendus aujourd’hui insistent donc sur cette promesse de Dieu au roi David. Mais, soyons francs, si, dans ce psaume, on rappelle avec tant de vigueur la promesse, c’est qu’on est en grand danger de ne plus y croire ! Effectivement, après la période de royauté prospère de David, puis Salomon, la Bible raconte que sont venus des jours moins glorieux.

    En particulier, pendant l’Exil à Babylone : on avait tout perdu, la terre, le temple, la royauté... quant au peuple, il n’était plus qu’un petit reste... On pouvait bien se demander ce qui subsistait des promesses de Dieu. Pour le dire autrement, que pouvait bien signifier cette promesse faite à David au moment même où on était privé de roi et où le peuple n’était plus qu’un groupe de prisonniers loin de sa terre ?

    Dans la suite de ce psaume qui est très long, de nombreux versets sont effectivement des rappels de la détresse du peuple pendant l’Exil à Babylone.

    Mais n’oublions pas que le peuple de la Bible est croyant ! Et voilà la merveille de la foi : justement parce qu’on avait apparemment tout perdu, sauf la foi, on a relu les vieilles promesses.

    « J’établirai ta dynastie pour toujours » : dans la foi, on ne peut pas douter de la promesse de Dieu. Forcément elle s’accomplira. Dieu n’a certainement pas promis cela à la légère... donc, au moment même où il n’y a plus de roi sur le trône de Jérusalem, on continue à espérer : la dynastie de David ne peut pas s’éteindre. Il peut y avoir des jours sombres parce que la promesse de Dieu était assortie d’une condition de fidélité de la part du roi. Or les rois les uns après les autres ont manqué à leurs engagements envers Dieu et envers le peuple. C’est comme cela qu’on explique l’Exil à Babylone. Mais on est convaincu que la promesse de Dieu reste valable : il suffit que l’on retrouve le chemin de la fidélité.

    Par conséquent, malgré toutes les apparences contraires, on attend un nouveau roi descendant de David. C’est comme cela qu’est née l’attente du Messie. Et le mot « toujours » a pris alors la dimension d’une espérance invincible. On attend, on attendra aussi longtemps qu’il le faudra : le roi idéal promis par Dieu viendra.

    Complément :

    Pour qui a la curiosité de ne pas se contenter des versets d’aujourd’hui mais de lire ce psaume en entier dans la Bible, il y a de quoi être surpris ! Il y a de tout dans ce psaume :

    • la confiance tranquille pour commencer « L’amour du Seigneur, à jamais je le chante, et sa fidélité d’âge en âge ; je le dis, c’est un amour bâti pour toujours »... et puis
    • une hymne au Dieu de l’univers « C’est toi qui maîtrises l’orgueil de la mer, quand ses flots se soulèvent, c’est toi qui les apaises ». Car le seul vrai roi sur la terre, on le sait bien, c’est Dieu lui-même.

    Mais il y a aussi :

    • des cris et des larmes : « Où donc, Seigneur, est ton premier amour, celui que tu jurais à David sur ta foi ? » (Verset 50).
    • Ce qui veut dire qu’on est dans une période où le danger est grand de douter de l’amour de Dieu. Comme s’il avait rompu des fiançailles...
    • Il y a même presque un procès avec l’accumulation de tous les griefs que le peuple pourrait avoir à l’égard de Dieu : « Tu as méprisé, rejeté ton serviteur ; tu t’es emporté contre ton messie ; tu as jeté à terre et profané sa couronne... tu as brisé l’alliance... tu as mis en joie tous nos ennemis... tu as déversé sur nous la honte... » Et cette litanie se termine par « Combien de temps laisseras-tu flamber le feu de ta colère ? » Cette partie-là du psaume au moins a donc certainement été écrite à partir de l’expérience de l’Exil à Babylone.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Saint Joseph

    Épître : « Espérant contre toute espérance, il a cru ».

    Lecture de la Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 4, 13.16-18.22)

    Frères, ce n’est pas en vertu de la Loi que la promesse de recevoir le monde en héritage a été faite à Abraham et à sa descendance, mais en vertu de la justice obtenue par la foi.

    Voilà pourquoi on devient héritier par la foi : c’est une grâce, et la promesse demeure ferme pour tous les descendants d’Abraham, non pour ceux qui se rattachent à la Loi seulement, mais pour ceux qui se rattachent aussi à la foi d’Abraham, lui qui est notre père à tous.

    C’est bien ce qui est écrit : J’ai fait de toi le père d’un grand nombre de nations.

    Il est notre père devant Dieu en qui il a cru, Dieu qui donne la vie aux morts et qui appelle à l’existence ce qui n’existe pas.

    Espérant contre toute espérance, il a cru ; ainsi est-il devenu le père d’un grand nombre de nations, selon cette parole : Telle sera la descendance que tu auras !

    Et voilà pourquoi il lui fut accordé d’être juste.

    – Parole du Seigneur –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Saint Joseph

    Commentaire 3 : Il suffit de croire !

    Si Dieu est puissant pour accomplir ce qu'Il a promis, l'homme de son côté est totalement impuissant à remplir ses propres obligations. C'est pourquoi les promesses faites à Abraham (et au chrétien) ne comportent aucune condition, il suffit de croire. Toutes les apparences semblaient contredire ce que Dieu avait assuré à Abraham. Mais celui-ci « ne forma pas de doute… étant pleinement persuadé…». D'où lui venait cette foi inébranlable? De ce qu'il connaissait Celui qui lui avait fait les promesses et il Lui accordait une confiance totale. La signature de quelqu'un que nous respectons a plus de valeur pour nous que celle d'un inconnu et garantit ses engagements. La foi croit les promesses parce qu'elle croit Dieu qui les a faites. Elle s'empare des grandes vérités affirmées par Sa Parole : la mort du Seigneur Jésus pour expier nos fautes, sa résurrection pour nous donner une justice.

    Pouvons-nous dire avec tous les croyants : « Je possède cette foi qui donne le salut. C'est pour mes péchés que Jésus a été livré. C'est pour ma justification que Dieu l'a ressuscité. » ?

    Commentaires extraits de « BibleEnLigne.com »

     * Saint Joseph

    Évangile : La table des origines de Jésus-Christ

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 1, 16.18-25)

    16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.

    18 Or, voici comment fut engendré Jésus-Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit-Saint.

    19 Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.

    20 Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit-Saint ;

    21 elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ».

    22 Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète :

    23 Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : «Dieu-avec-nous».

    24 Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse,

    25 mais il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il donna le nom de Jésus.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte extrait du site « Vercalendario.info »

     * Saint Joseph

    Commentaire 4 :

    « Voici la table des origines de Jésus-Christ ». Matthieu commence son Évangile en introduisant par deux fois le terme d'origine, selon la table ainsi que, selon d'une certaine manière, l'origine elle-même : «Voici quelle fut l'origine de Jésus-Christ» ... Il y a ainsi une trame historique porteuse d'un sens, celle des générations, qui se retrouve dans la table des origines. Elle ramasse l'histoire du peuple juif avec les engendrements successifs, qui font une unité. Certains de ces engendrements sont toutefois marqués par une ouverture surprenante, voire limite, là où le nom de la femme est indiqué. La femme y apparaît comme l'autre de l'engendrement. On a donc une table des origines où les choses sont donc repérables dans la continuité de la succession mais où se joue aussi une autre dimension, qui écrit une autre dimension de l'histoire avec ces cas de générations limites : prostitution, substitution d'identité, viol, union hors du peuple juif.... Ce travail de la limite nous ouvre à la déclaration qui suit sur l'origine spirituelle : « Voici quelle fut l'origine de Jésus-Christ » Cette origine peut, elle aussi, être reçue dans son caractère mystérieux et ouvert grâce à l'autre dimension de l'histoire, celle des engendrements limites, qui court dans la trame des engendrements selon la norme...

     * Saint Joseph

    Joseph est appelé par l'ange à élargir la vision qu'il a de la réalité en s'ouvrant lui-même à la richesse de son être propre. Dieu lui parle dans son rêve et dans sa lignée. La réalité porteuse de vie n'est pas forcément la normalité. Le rêve lui donne de changer de manière de voir, d'entrer plus avant dans le projet de Dieu, de recevoir son histoire. « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit-Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ».

    L'engendrement selon Dieu est bien plus que d'entrer « comme il faut » dans une succession d'engendrements normaux. Il est aussi acceptation par nous du surprenant, du « pas comme il se doit », et, plus profondément, de l'inattendu d'un Autre. Joseph y consent en recevant et son passé et son avenir. Il prendra chez lui, Marie.

     * Saint Joseph

    Ce chemin que parcourt Joseph, chacun de nous a à le parcourir aussi. Nous avons toujours à relativiser notre propre compréhension native des choses, pour découvrir une autre manière de voir, de comprendre. C'est dans cette attitude que nous avons à ouvrir l'Évangile, pour y découvrir le mystère de Dieu, pour y percevoir son dessein. Comme le dit le grand théologien protestant Karl Barth, «Toute vraie connaissance de Dieu commence par la reconnaissance du fait qu'il est caché » (Extrait de Kirchliche dogmatik). Cela est vrai pour Marie, pour Joseph, pour chacun de nous... sachons nous ouvrir de tout notre être à la nouveauté de Dieu et pour cela à accepter notre propre histoire comme Joseph le fit.

    Commentaires du Père Jean-Luc Fabre – Le 8 septembre 2017

     * Saint Joseph

    Homélie :

    1. Nous célébrons la solennité de saint Joseph, époux de Marie. Marie nous fait entrer dans le mystère de Jésus et Joseph entre dans une très rude épreuve. C’est le choix du Père qui a choisi Marie de toute éternité pour être la mère de son Fils unique. Joseph aussi l’avait choisie comme épouse. Or avant qu’ils aient habité ensemble, Marie est enceinte ! Joseph connaît la qualité de cœur de Marie, il n’a aucun doute par rapport à elle, c’est l’œuvre du Saint-Esprit. Marie vit Dieu au plus intime de son être de femme, le Fils unique du Père prend chair en elle. Mais Joseph ne se sent pas digne d’accueillir le Mystère de Dieu qui se passe en Marie, il fait le choix de rentrer chez lui, en renvoyant Marie secrètement. Nous sommes avec Joseph sur le chemin de notre conversion. Il nous conduit à nous élever, en regardant les autres pour interpréter toutes leurs actions dans le bon sens, afin de sauvegarder leur bonne renommée. Après Élisabeth, Joseph sera le premier à entrer dans ce mystère, ce nouvel amour l’unit à Dieu et qui l’unit à Marie.

    2. C’est difficile pour saint Joseph d’entrer dans l’action de l’Esprit-Saint. Le mystère de l’Annonciation a été une épreuve de foi pour Marie. C’était aussi une épreuve de charité. Son amour pour Joseph est grand, mais son amour pour Dieu est infini. Elle devient si proche du mystère de Dieu qu’elle garde le silence et se recueille dans son cœur. Elle a consenti à ce que Dieu lui demande. Ni Joseph, ni ses parents, ni son peuple ne peut pas comprendre ce mystère. Marie a été épousée par le Dieu-Trinité. Toute la vie de Dieu qui circule en elle vient de l’Esprit-Saint. C’est ainsi qu’advient un monde nouveau dans lequel Dieu se rend si proche de l’humanité. Dieu a un plan d’amour sur chacun de nous car « Dieu est amour ». Les difficultés de notre vie font que, parfois, nous ne savons pas le découvrir. Alors nous pouvons nous plaindre et refuser la « croix » qui nous est envoyée. Marie est seule, marchant dans la foi la plus obscure en Dieu, elle veut faire confiance plus encore. Le temps du Carême est un temps privilégié pour découvrir ce que Dieu attend de nous. Nous lui demandons de renforcer notre désir d’être fidèle. Qu’Il nous fasse avancer dans notre chemin de conversion en imitant saint Joseph dans l’acceptation de la volonté de Dieu.

    3. Il est mystérieux pour saint Joseph de voir que Marie, « avant qu’ils aient habité ensemble, fut enceinte par l’action de l’Esprit-Saint ». L’ange du Seigneur lui apparut en songe, lui dévoilant qu’il devait devenir le père légal de cet Enfant. Il accepte immédiatement « et il prend chez lui son épouse ». C’est pour Joseph un bouleversement fondamental, il s’agit d’accueillir la vie nouvelle qui lui est donnée. Nous sommes dans la joie de Joseph élevant son regard sur Marie, et s’efforçant de s’adapter au plan d’amour de Dieu sur eux. Cette vie toute nouvelle nous est aussi offerte, elle nous situe les uns vis-à-vis dans autres, comme Marie et Joseph, dans une toute autre dimension où l’Esprit-Saint lui-même est le roi d’amour. L’Esprit-Saint nous invite à son propre mystère d’Amour, il nous propose de vivre en enfant de Dieu ! Entrer dans la foi de Marie, c’est entrer dans la foi chrétienne, c’est laisser advenir le Fils unique de Dieu dans notre propre vie humaine. « Bienheureuse, toi qui as cru» dira Élisabeth qui a pénétré le secret de Marie : « Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?».

    Père Gilbert Adam

     * Saint Joseph

    Prières :

    Aimons saint Joseph ! Invoquons-le avec ferveur, et imitons-le, en vivant comme lui, avec Marie, pour Jésus. Sanctifions notre vie par l'humilité, la simplicité, la foi, l'obéissance, la piété, l'amour de Dieu et du prochain, la bonté, la douceur et la fidélité à notre devoir d'état.

    Prions saint Joseph de couronner nos efforts, et de nous obtenir la grâce de mourir un jour comme lui, auprès de Jésus et de Marie. Amen !

    Dieu qui mène toute chose avec sagesse par des chemins qui ne sont pas les nôtres, tu as demandé à Joseph, le charpentier de Nazareth, de prendre pour épouse la mère de ton Fils. Fais qu'en nous tenant ici-bas sous sa protection nous l'ayons pour intercesseur dans le ciel. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

    1. Prière à saint Joseph, patron des causes difficiles

    Glorieux saint Joseph, époux de Marie, accordez-nous votre protection paternelle, nous vous en supplions par le Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie.

    Ô vous dont la puissance s’étend à toutes nos nécessités et savez rendre possibles les choses les plus impossibles, ouvrez vos yeux de père sur les intérêts de vos enfants. Dans l’embarras et la peine qui nous pressent, nous recourons à vous avec confiance ; daignez prendre sous votre charitable conduite cette affaire importante et difficile, cause de notre inquiétude. Faites que son heureuse issue tourne à la gloire de Dieu et au bien de ses dévoués serviteurs.

    Ô vous que l’on n’a jamais invoqué en vain, aimable saint Joseph ! Vous dont le crédit est si puissant auprès de Dieu qu’on a pu dire : “ Au ciel, Joseph commande plutôt qu’il ne supplie ”, tendre père, priez pour nous Jésus, priez pour nous Marie. Soyez notre avocat auprès de ce divin Fils dont vous fûtes ici-bas le père nourricier si attentif, si chérissant et le protecteur fidèle. Soyez notre avocat auprès de Marie dont vous fûtes l’époux si aimant et si tendrement aimé. Ajoutez à toutes vos gloires celle de gagner la cause difficile que nous vous confions.

    Nous croyons, oui, nous croyons que vous pouvez exaucer nos vœux en nous délivrant des peines qui nous accablent et des amertumes dont notre âme est abreuvée ; nous avons, de plus, la ferme confiance que vous ne négligerez rien en faveur des affligés qui vous implorent. Humblement prosternés à vos pieds, bon saint Joseph, nous vous en conjurons, ayez pitié de nos gémissements et de nos larmes ; couvrez-nous du manteau de vos miséricordes et bénissez-nous.

    Saint Joseph, merci !

    Saint François de Sales

    2. Prière à saint Joseph

    Saint Joseph, maître de la vie intérieure, apprends-nous à vivre au quotidien dans l’intimité de Jésus et de Marie et dans l’abandon confiant à l’Amour de Dieu le Père.

    Saint Joseph, protecteur de la famille de Nazareth, nous te confions l’avenir de nos familles. Qu’elles soient des foyers d’accueil et d’amour.

    Aide-nous dans l’éducation chrétienne de nos enfants.

    Saint Joseph, modèle des travailleurs, nous te confions notre travail quotidien.  Qu’il contribue au bien-être de tout homme.

    Aide-nous à l’accomplir en esprit de service.

    Nous te prions pour toute personne à la recherche de travail.

    Saint Joseph, gardien fidèle de l’Église, à qui Dieu a confié la garde des mystères du salut, inspire les chrétiens d’être des témoins fidèles de l’Évangile, toujours et partout, au cœur du monde si douloureusement en quête de fraternité et de paix. Amen.

    Cardinal Léon Joseph Suenens

    Réflexions

    Huit jours avant de célébrer la fête de Noël, le quatrième dimanche de l’Avent nous avait permis de goûter la venue du Sauveur dans notre chair, et de redécouvrir quelle est son origine : Il « vient de l’Esprit-Saint » (Mt 1, 20).

    Ce passage de l’Évangile selon saint Matthieu nous invite – et c’est l’un des rares passages à le faire – à contempler la figure de Joseph, Joseph dont nous ne connaissons aucune parole.

    Joseph ne parle pas, mais il agit. D’ailleurs l’Évangile, s’il ne rapporte aucune parole de Joseph, nous montre son action. Il nous est ainsi donné de contempler les diverses attitudes de Joseph.

    Matthieu insiste en disant qu’il était un « homme juste » (Mt 1, 19). Cela signifie qu’il cherchait en permanence à s’ajuster au dessein de Dieu, à s’ajuster à la Parole de Dieu agissante dans sa vie et dans la vie du Peuple de Dieu.

    Joseph constate que Marie est enceinte. Il semble bien, tel que le texte se présente à nous, qu’il sait que cet enfantement est l’œuvre de l’Esprit-Saint. L’ange lui dira : « Certes, ce qui est enfanté en elle vient de l’Esprit-Saint ». (Mt 1, 20) Joseph décide « de la répudier en secret » (Mt 1, 19). Ce qui signifie, d’une certaine manière, que la répudiation ne sera pas connue des autres, mais seulement de lui qui va se retirer. Cela nous indique que Joseph ne veut pas être un obstacle à l’œuvre de Dieu. Il ne veut pas endosser la responsabilité, la « paternité » d’une « œuvre » qui n’est pas la sienne. Cette noble et belle attitude de Joseph interpelle chacun et chacune d’entre nous. Sommes-nous suffisamment chastes dans nos relations les uns avec les autres pour laisser l’œuvre de Dieu s’accomplir et ne pas mettre la main dessus ? Avons-nous assez d’humilité pour ne pas nous attribuer une place, une responsabilité qui n’est pas la nôtre ? Savons-nous laisser l’œuvre de Dieu s’accomplir dans l’âme, dans le cœur, dans la vie de l’autre en nous tenant admiratifs et émerveillés à la juste distance ? Cette juste distance qui témoigne du respect inconditionnel de l’autre.

    Joseph décide de s’effacer pour que l’action de Dieu puisse s’accomplir pleinement et que son origine n’en soit pas marquée.

    Mais le Seigneur avait d’autres projets. Il envoie un messager pour parler en songe à Joseph et l’inviter à ne pas craindre de prendre chez lui Marie : « Certes, lui dit-il, l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit-Saint » (Mt 1, 20). L’ange confirme l’origine extraordinaire et surnaturelle de cet enfant. C’est le « Fils de Dieu », la « deuxième Personne » de la Trinité, le « Verbe », qui prend chair dans le sein de la Vierge Marie. Mais cet enfant, il faudra qu’il ait un « père » humain. Il faudra quelqu’un pour l’introduire dans notre humanité, dans l’histoire des hommes : « Tu l’appelleras du nom de Jésus » (Mt 1, 22). Fidèle à la tradition d’Israël, c’est Joseph qui donnera son nom à l’enfant. Comme Zacharie confirma que le nom de l’enfant qu’il avait eu avec Élisabeth devait s’appeler Jean, même si personne ne portait ce nom dans leur famille. (Cf. Lc 1, 60-63).

    En même temps qu’il lui révèle le nom de l’enfant, l’ange lui en donne la signification : « Car c’est lui qui sauvera son Peuple de ses péchés » (Mt 1, 21). « Sauver », avec les deux significations de ce mot en hébreu. Bien sûr, « sauver », c’est tirer d’un mauvais pas, d’une situation difficile et périlleuse. Mais plus encore, « sauver », c’est faire vivre.

    C’est cet enfant qui va nous communiquer la vie intra-trinitaire. C’est lui qui va nous communiquer cette circulation d’amour qui passe du Père au Fils et à l’Esprit et qui reflue sans cesse de l’une à l’autre des trois Personnes de la Trinité. C’est dans ce dynamisme de vie et d’amour que nous allons être introduits par la venue dans la chair de cet enfant qui par la puissance de l’Esprit-Saint s’incarne dans le sein de la Vierge Marie.

    En lui, s’accomplissent toutes les promesses de la Première Alliance. En lui, s’accomplit la promesse proclamée par Isaïe que nous avons entendue dans la première lecture : « Emmanuel, Dieu avec nous » (Is 7, 14).

    Dieu, depuis son dessein créateur, n’a cessé de vouloir se faire le compagnon des hommes et par l’incarnation de son Verbe, par l’incarnation de son Fils, il vient renouer ce qui avait été rompu par la désobéissance. L’apôtre Paul chante la venue du Verbe dans la chair dans sa Lettre aux Romains : « Selon la chair, il est né de la race de David ; selon l’esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu… » (Rm 1, 3-4).

    Vrai Dieu et vrai Homme, il vient nous rejoindre pour que nous devenions en lui les fils bien-aimés du Père. L’apôtre Paul affirme : « Pour que son nom soit honoré, nous avons reçu par lui grâce et mission d’apôtre » (Rm 1, 5). Pierre, dans les Actes des Apôtres, dira que c’est le seul nom par lequel nous puissions être sauvés. (Cf Ac 4, 17).

    Comme saint Paul, étant chrétiens, étant baptisés dans le Christ Jésus, c’est par le nom de Jésus que nous recevons la grâce et la mission d’apôtres.

    Frères et Sœurs, découvrant que Jésus est fils de Dieu et fils de l’Homme, il nous appartient maintenant de le manifester au monde, de le faire savoir à nos contemporains. Il nous revient de dire par notre manière d’être et d’agir que tout homme est appelé en Jésus-Christ à devenir enfant bien-aimé du Père.

    En ce jour de célébration de la fête de saint Joseph, faisons nôtres cet extrait d’une lettre de saint Paul aux Romains : « Que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ le Seigneur » (Rm, 1, 7).

    Que cette grâce et cette paix nous donnent d’accueillir véritablement cette Bonne Nouvelle dans nos cœurs pour nous-mêmes et surtout pour notre monde qui en a tant besoin. Amen.

    Frère Didier-Marie Golay – Ordre des Carmes déchaux

     * Saint Joseph

    Conclusion 1 :

    Joseph fut l'homme juste, que Dieu donna comme époux à la Vierge Marie, la Mère de Dieu. Il fut le serviteur fidèle et prudent, à qui Dieu confia la Sainte Famille. Saint Joseph veilla comme un père sur le Fils Unique de Dieu, Notre Seigneur Jésus-Christ, conçu par la puissance du Saint-Esprit.

    Selon le Plan divin, le Messie devait naître d'une Vierge. Mais, le Verbe fait chair et sa jeune mère, avaient besoin d'un protecteur qui tiendrait la place d'un père terrestre, d'un gardien fidèle et dévoué qui les entourerait de son affection, et dont le travail les ferait vivre. Joseph devait donner au Seigneur son état civil, son insertion dans la société.

    Joseph était de la descendance de David. Mais, tout en ayant cette ascendance royale, il vivait dans des conditions très modestes. Il exerçait le métier de charpentier (Cf. Matthieu 13,55 : « Celui-là n'est-il pas le fils du charpentier ? »). Joseph était un homme simple, pauvre, silencieux, humble et doux, patient et fort, plein de bonté, de piété, de fidélité à la Volonté de Dieu. L'Évangile nous dit qu'il était « juste » (Matthieu 1,19 : « Joseph, son mari, qui était un homme juste »).

    Se soumettant à la Volonté divine. Marie devint l'épouse virginale de Joseph. Et Joseph accepta pleinement la mission que Dieu lui confiait. L'Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse. L'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit-Saint » (Matthieu 1,20).

    Le mariage de Marie et de Joseph fut l'union très pure de deux virginités, destinées à se protéger l'une l'autre, et dont la fidélité avait justement pour but de garder entre eux cette chasteté qui les unissait. Marie et Joseph furent deux lys de pureté, deux âmes virginales, merveilleusement pures, éprises de Dieu, qui vécurent ensemble, suivant la Volonté de Dieu, pour s'élancer avec une ardeur redoublée vers le Seigneur.

    Dieu a confié à Joseph, non seulement ce qu'il a de plus précieux dans tout l'univers, mais ce qui dépasse le prix de tous les univers possibles : Jésus, son Fils, et Marie, sa Mère. Comme le patriarche Joseph avait eu autrefois entre les mains, tous les grains de l'Égypte, ainsi à l'aube des temps nouveaux. Dieu a confié à Joseph la garde des mystères du Salut.

     * Saint Joseph

    Conclusion 2 : La vocation de Joseph

    Pour saint Joseph, la vie de Jésus a été une continuelle découverte de sa propre vocation… Ses premières années [ont été] pleines de circonstances contradictoires en apparence : glorification et fuite, majesté des mages et pauvreté de la crèche, cantique des anges et silence des hommes. Quand arrive le moment de présenter l’Enfant au Temple, Joseph, qui apporte la modeste offrande d’un couple de tourterelles, voit comment Siméon et Anne proclament que Jésus est le Messie : « Son père et sa mère écoutaient avec étonnement », dit saint Luc (2,33). Plus tard, lorsque l’Enfant demeure dans le Temple sans que Marie ni Joseph le sachent, le même Évangéliste nous rapporte qu’« ils s’émerveillèrent » en le retrouvant après trois jours de recherche (2,48).

    Joseph est surpris, il s’étonne. Peu à peu, Dieu lui révèle ses desseins, et il s’efforce de les comprendre. Comme toute âme qui veut suivre Jésus de près, il découvre tout de suite qu’il n’est pas possible de marcher avec nonchalance, qu’il n’y a pas de place pour la routine. S’arrêter à un certain niveau et se reposer sur ses lauriers ne satisfait pas Dieu. Il exige sans cesse davantage, et ses voies ne sont pas les nôtres. Saint Joseph a appris de Jésus, comme jamais aucun homme ne l’a fait, à ouvrir son âme et son cœur, et à se maintenir en éveil pour reconnaître les merveilles de Dieu.

    Mais si Joseph a appris de Jésus à vivre de manière divine, je me permettrai de dire que, sur le plan humain, c’est lui qui a enseigné beaucoup de choses au Fils de Dieu… Joseph s’est occupé de cet Enfant comme il lui avait été ordonné et a fait de Jésus un artisan en lui transmettant son métier… Joseph a été, sur le plan humain, le maître de Jésus. Jour après jour, il l’a entouré d’une affection délicate. Il a pris soin de lui avec une abnégation joyeuse. N’est-ce pas là une bonne raison pour considérer cet homme juste (Mt 1,19), ce saint patriarche en qui culmine la foi de l’Ancienne Alliance, comme un maître de vie intérieure ?

    Commentaire de saint José Maria Escriva de Balaguer (1902 – 1975), prêtre, fondateur de l’Opus Dei – Homélie du 19 mars 1963

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Saint Joseph

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Dieu tout-puissant, à l’aube des temps nouveaux, tu as confié à saint Joseph la garde des mystères du salut. Accorde maintenant à ton Église, toujours soutenue par sa prière, de veiller sur leur achèvement. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur, qui vit avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen

    Références :

    1. Introduction

    http://site-catholique.fr/index.php?post/Qui-est-Saint-Joseph

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_(Nouveau_Testament)

    2. Analyse de la liturgie

    https://liturgie.catholique.fr/accueil/annee-liturgique/les-fetes-et-les-saints/294022-solennite-saint-joseph-19-mars/

    https://www.aelf.org/2020-03-19/romain/messe

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/18-12-2011.pdf

    http://www.bibledespeuples.org/LecturesJour/Homel/_2S_7.1-17.htm?v=4-5a,12-14a,16

    http://thierry.jallas.over-blog.com/2017/12/commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-b.4e-dimanche-de-l-avent-24-decembre-2017.html

    http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/commentaire/rm/1365-romains-4-13-25.html

    http://jardinierdedieu.fr/article-chacun-est-invite-a-entrer-dans-le-projet-de-dieu-en-s-ouvrant-a-une-vision-plus-riche-du-monde-83583974.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Saint-Joseph-epoux-de-Marie.html

    http://site-catholique.fr/index.php?post/Qui-est-Saint-Joseph

    https://crc-resurrection.org/liens-utiles/prieres-quotidiennes/priere-a-saint-joseph-patron-des-causes-difficiles.html

    https://notredamedes3vallees.be/2019/03/19/une-pause-par-jour-19-mars-2019/

    http://www.eglisecatholique-gabon.org/evangile-solennite-de-saint-joseph-matt-1-1618-2124-qla-vocation-de-saint-josephq.html

    https://www.carmel.asso.fr/Homelie-d-Avon-4e-D-de-l-Avent.html

    http://www.paroissedemartigues.com/2020/03/meditation-sur-saint-joseph.html


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  • 200921 - Fête de saint Matthieu

    Saint Matthieu, Évangéliste

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Introduction :

    Matthieu est le premier des quatre Évangélistes et un des tout premiers disciples de Jésus. L’Évangile selon saint Matthieu raconte comment ce percepteur d’impôts a été appelé par Jésus à le suivre. Matthieu a rédigé son évangile pour une communauté juive. Il a montré en quoi Jésus est bien celui qui a accompli l’Écriture. L’emblème de Matthieu est l'ange.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Saint Matthieu, Apôtre et Évangéliste (1er siècle)

    Saint Matthieu était probablement galiléen de naissance. Il exerçait la profession de publicain ou de receveur des tributs pour les Romains, profession très odieuse parmi les Juifs. Son nom fut d'abord Lévi. Il était à son bureau, près du lac de Génésareth, où apparemment il recevait le droit de péage, lorsque Jésus-Christ l'aperçut et l'appela. Sa place était avantageuse. Mais aucune considération ne l'arrêta, et il se mit aussitôt à la suite du Sauveur. Celui qui l'appelait par sa parole le touchait en même temps par l'action intérieure de sa grâce.

    Après sa conversion, Matthieu invita Jésus-Christ et ses disciples à manger chez lui. Il appela même au festin ses amis, espérant sans doute que les entretiens de Jésus les attireraient aussi à Lui. C'est à cette occasion que les pharisiens dirent aux disciples du Sauveur : « Pourquoi votre maître mange-t-Il avec les publicains et les pécheurs ? ». Et Jésus, entendant leurs murmures, répondit : « Les médecins sont pour les malades et non pour ceux qui sont en bonne santé. Sachez-le donc bien, je veux la miséricorde et non le sacrifice ; car je suis venu appeler, non les justes, mais les pécheurs ».

    Après l'Ascension, saint Matthieu convertit un grand nombre d'âmes en Judée. Puis il alla prêcher en Orient, où il souffrit le martyr. Il est le premier qui ait écrit l'histoire de Notre-Seigneur et sa doctrine, renfermées dans l'Évangile qui porte son nom. On remarque, dans l'Évangile selon saint Matthieu, qu'il se nomme « le publicain », par humilité, aveu touchant, et qui nous montre bien le disciple fidèle de celui qui a dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ».

    On pense qu'il évangélisa l'Éthiopie. Là, il se rendit populaire par un miracle : il fit le signe de la croix sur deux dragons très redoutés, les rendit doux comme des agneaux et leur commanda de s'enfuir dans leurs repaires.

    Ce fut le signal de la conversion d'un grand nombre. La résurrection du fils du roi, au nom de Jésus-Christ, produisit un effet plus grand encore et fut la cause de la conversion de la maison royale et de tout le pays. On attribue à saint Matthieu l'institution du premier couvent des vierges. C'est en défendant une vierge consacrée au Seigneur contre les atteintes d'un prince, que le saint apôtre reçut le coup de la mort sur les marches de l'autel.

    Saint Matthieu est fêté par l’Église catholique le 21 septembre et par l’Église orthodoxe le 16 novembre comme le saint patron des percepteurs, des comptables, des fiscalistes, des agents des douanes et des banquiers.

    Extrait du « Petit Livre des Saints », Éditions du Chêne, tome 1, 2011

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    La conversion de saint Matthieu

    Aujourd'hui, nous fêtons saint Matthieu, Apôtre et Évangéliste. Lui-même nous raconte sa conversion dans son Évangile. Il était assis à l'endroit où l'on collectait l'impôt et Jésus l'invita à le suivre. Matthieu – dit l'Évangile – « se leva et le suivit » (Mt 9,9). Avec lui, s'adjoint au groupe des Douze un homme totalement différent des autres apôtres, tant par sa formation que par sa position sociale et sa fortune. Son père lui avait fait faire des études d'économie pour pouvoir fixer le prix du blé et du vin, des poissons que Pierre, André et les fils de Zébédée devaient lui apporter, et des perles précieuses dont parle l'Évangile.

    Son métier de collecteur d'impôts était mal vu. Ceux qui l'exerçaient étaient considérés comme des publicains et des pécheurs. Il était au service du roi Hérode, maître de la Galilée, un roi haï par son peuple et que le Nouveau Testament nous présente comme adultère, assassin de Jean-Baptiste et se moquant de Jésus le Vendredi Saint. À quoi songeait Matthieu quand il allait rendre des comptes au roi Hérode ? Sa conversion dût supposer pour Matthieu une véritable libération, comme le montre le banquet auquel il invita publicains et pécheurs. Ce fut sa manière de prouver sa reconnaissance au Maître d'être sorti d'une situation misérable et d'avoir trouvé le vrai bonheur. Saint Bède le Vénérable écrit, en commentant la conversion de saint Matthieu : « La conversion d'un collecteur d'impôts donne un exemple de pénitence et d'indulgence à d'autres collecteurs d'impôts et pécheurs (…). Dès le premier instant de sa conversion, il attire à Lui, c'est-à-dire au salut, tout un groupe de pécheurs ».

    Dans sa conversion se manifeste la miséricorde de Dieu comme l'indiquent les paroles de Jésus face aux critiques des pharisiens : « C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mt 9,13).

    Abbé Joan Pujol i Balcells (La Seu d'Urgell, Lleida, Espagne)

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Saint Matthieu et l’ange

    « Saint Matthieu et l'Ange » est un tableau de Caravage peint vers 1602 pour la chapelle Contarelli de l'église Saint-Louis-des-Français de Rome où il est conservé depuis. Ce tableau fait partie d'une commande de trois pièces distinctes devant décorer la chapelle, toutes liées à la figure de saint Matthieu l'Évangéliste : le « Saint Matthieu et l'Ange » le montre précisément en train de rédiger son Évangile sous la dictée d'un ange. La première proposition de Caravage pour répondre à la commande étant rejetée, c'est une seconde version d'un style et d'une composition tout à fait différents qui fut finalement installée dans la chapelle.

    D’après Wikipédia

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Liturgie du 21 septembre 2020

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Introduction

    Nous sommes invités, par la liturgie de l’Église, à entrer dans la vision de Paul, en ce jour de la fête de l’Apôtre Matthieu, pour faire mémoire du don de la foi qui nous a été fait…

    Chaque croyant, est, par ce simple fait qu’il est devenu croyant, situé dans l’histoire globale des croyants, une histoire qui le précède et qu’il reçoit en se mettant à croire. C’est une histoire qui s’impose à chacun de nous à l’entrée de sa propre foi «Chacun d'entre nous a reçu le don de la grâce comme le Christ nous l'a partagée»… Il est bon de se le redire en ce jour de fête, pourquoi cela ?

    Parce que c’est ainsi que nous pouvons nous comprendre, être justement en relation entre nous. Nous sommes pris dans un devenir à la fois personnel et communautaire, passant d’un attachement acquis, appelé à s’ouvrir à un engagement voulu. Un devenir qui n’a pas de limite, il s’agit du peuple saint, une totalité est visée, à laquelle nous devons parvenir tous ensemble… Dès lors, notre chemin demande que chacun de nous s’adapte aux autres… Nous avons à reconnaître les bases à partir desquelles nous pouvons nous-mêmes devenir. Nous sommes appelés à une seule unité…

    Père Jean-Luc Fabre – Jardinier de Dieu

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    1ère lecture : « Les dons qu’il a faits, ce sont les Apôtres et aussi les évangélisateurs ».

    Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens (Ep 4, 1-7.11-13)

    Frères, je vous conjure, moi prisonnier dans le Seigneur, de marcher d’une manière digne de la vocation à laquelle vous avez été appelés : en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité, vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit dans le lien de la paix. Soyez un seul corps et un seul esprit, comme vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, qui agit par tous, et qui réside en nous tous. Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don du Christ. Et c’est lui qui a donné les uns comme Apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, d’autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps du Christ, jusqu'à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme parfait, à la mesure de l’âge de la plénitude du Christ.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Commentaire 1 :

    Jésus a fondé l’Église en appelant les apôtres à le suivre. Il en a fait les premiers piliers de notre Église. Aujourd’hui dans son sillage nous avons à notre tête le Saint Père François puis nos évêques et nos prêtres. Savons-nous vraiment être reconnaissants à Dieu pour le don qu’il nous fait à travers leurs vies offertes au service de la parole, au service de nos âmes ? Par ailleurs tout chrétien a en lui, les dons que Dieu lui fait pour le service du royaume, pour le service de ses frères et sœurs, savons-nous les utiliser ? Et les utiliser avec ceux qui sont responsables de l’Église ? Paul est clair lorsqu’il nous dit : « Je vous encourage à suivre fidèlement l'appel que vous avez reçu de Dieu : ayez beaucoup d'humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à cœur de garder l'unité dans l'Esprit par le lien de la paix ». Oublions nos critiques, nos jugements, nos divisions et grandissons dans l’unité pour mieux répondre à l’appel que Dieu met au fond de notre cœur. Soumettons-nous aussi à l’enseignement de l’Église, car ce n’est certes pas pour rien que le Seigneur nous a donné des gens capables de bien définir la vie de foi et les dogmes. Nous faisons partie d’un tout, nous faisons partie d’un Corps et ce Corps c’est l’Église, ne coupons pas ce corps en petit morceau, par notre individualisme, mais grandissons avec ce Corps, alors comme le dit encore saint Paul : « Nous parviendrons tous ensemble à l'unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ ».

    Commentaire extrait du site des Passionistes de Polynésie

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Psaume : (Ps 18 (19), 2-3, 4-5ab)

    R/ Par toute la terre s'en va leur message (Ps 18, 5).

    Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l'ouvrage de ses mains.

    Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance.

    Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s'entende ; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Commentaire 2 :

    Ce psaume est une invitation à chanter la gloire de Dieu : elle se manifeste à la fois par les merveilles du ciel, spécialement le soleil (1-7), et par la Loi (8-15). Ces deux parties étaient sans doute à l’origine deux psaumes différents.

    L’ordre de la voûte céleste est comme une symphonie : savons-nous l’entendre ? Est-ce que nous joignons les créatures muettes dans une louange à Dieu, notre créateur ? Percevons-nous aussi la mélodie du message évangélique (Romains 10.18) ?

    La Loi du Seigneur est plus précieuse que l’or et plus douce que le miel : elle nous parle de Dieu et nous invite à nous soumettre totalement.

    Commentaire emprunté au blog « Jubilatedeo »

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Évangile : « Suis-moi. L’homme se leva et le suivit ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 9-13)

    En ce temps-là, Jésus sortit de Capharnaüm et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts.

    Il lui dit : « Suis-moi. ». L’homme se leva et le suivit.

    Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples.

    Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples :

    « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? »

    Jésus, qui avait entendu, déclara :

    « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Commentaire 3 :

    Que voilà un bel appel ! Un appel inattendu ! Jésus qui va chercher un publicain, un pécheur notoire dans son village ! C’est que Matthieu travaille au service de l’envahisseur ! Et c’est aussi qu’au passage il en profite bien un peu ! De notre temps, on l’affublerait certainement de l’étiquette peu enviable de « collabo ». Mais Jésus lui ne s’arrête pas là ! Il voit au cœur, et il voit bien qu’en Matthieu tout n’est pas perdu !

    Et que fait Matthieu ? Il plante là son service qui lui assurait une vie aisée, et il suit Jésus…ce sera sans retour. Matthieu se convertit réellement ! Il fait table rase du passé. Jésus est venu appeler un pécheur et le pécheur a répondu ! Et c’est par son évangile, qu’aujourd’hui nous apprenons la parole de Dieu !

    Jésus nous montre là deux choses :

    1. Dieu qui regarde au cœur de tout homme peut appeler qui il veut, quand il veut et comme il veut. Ne nous disons donc jamais « je suis bien trop pécheur, Dieu ne voudra jamais de moi ! ». Mais c’est justement parce que tu es pécheur que Dieu vient vers toi ! …
    2. Nous sommes tous pécheurs devant Dieu. Dieu est venu nous chercher au milieu même de notre péché, alors ne fermons jamais la porte à une personne qui voudrait s’approcher de Dieu, surtout si son cœur la pousse au service des autres et de la parole, sous prétexte qu’elle a été ceci ou cela ! Ouvrons la porte ! Et soyons attentifs à l’œuvre de Dieu en ce nouveau frère, cette nouvelle sœur ! Nul ne peut jurer de l’avenir ! Quant aux cœurs, c’est Dieu qui en est le véritable maitre.

    Commentaires de Myriam de Gemma – Septembre 2012

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Homélie :

    Nous nous arrêtons aujourd'hui sur l’Évangéliste Matthieu. En vérité, décrire entièrement sa figure est presque impossible, car les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. Cependant, ce que nous pouvons faire n'est pas tant de retracer sa biographie, mais plutôt d'en établir le profil que l'Évangile nous transmet.

    Pour commencer, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (Mt 10, 3 ; Mc 3, 18 ; Lc 6, 15 ; Ac 1, 13). Son nom juif signifie « don de Dieu ». Le premier Évangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise : « le publicain » (Mt 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l'homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite : « Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit : ‘’Suis-moi’’. L'homme se leva et le suivit » (Mt 9, 9).

    Marc (2, 13-17) et Luc (5, 27-30) racontent eux aussi l'appel de l'homme assis à son bureau de publicain, mais ils l'appellent « Levi ». Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé, à Rome, dans l'église Saint-Louis-des-Français. Dans les Évangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît : dans le passage qui précède immédiatement le récit de l'appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (Mt 9, 1-8 ; Mc 2, 1-12) et l'on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c'est-à-dire du Lac de Tibériade (Mc 2, 13-14). On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément « au bord du lac » (Mt 4, 13), où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre.

    Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Évangile, nous pouvons effectuer deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Évangiles parlent à la fois de « publicains et pécheurs » (Mt 9, 10 ; Lc 15, 1), de « publicains et de prostituées » (Mt 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (Mt 5, 46 : ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le « chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche » (Lc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux « voleurs, injustes, adultères » (Lc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux : Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mc 2, 17).

    La bonne annonce de l'Évangile consiste précisément en cela : dans l'offrande de la grâce de Dieu au pécheur ! Ailleurs, dans la célèbre parabole du pharisien et du publicain montés au Temple pour prier, Jésus indique même un publicain anonyme comme exemple appréciable d'humble confiance dans la miséricorde divine : alors que le pharisien se vante de sa propre perfection morale, « le publicain... n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : ‘’Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !’’ ». Et Jésus commente : « Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé » (Lc 18, 13-14).

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Dans la figure de Matthieu, les Évangiles nous proposent donc un véritable paradoxe : celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence. A ce propos, saint Jean Chrysostome formule une remarque significative : il observe que c'est seulement dans le récit de certains appels qu'est mentionné le travail que les appelés effectuaient. Pierre, André, Jacques et Jean sont appelés alors qu'ils pêchent, Matthieu précisément alors qu'il lève l'impôt. Il s'agit de fonctions peu importantes – commente Jean Chrysostome – « car il n'y a rien de plus détestable que le percepteur d'impôt et rien de plus commun que la pêche » (In Matth. Hom.: PL 57, 363). L'appel de Jésus parvient donc également à des personnes de basse extraction sociale, alors qu'elles effectuent un travail ordinaire.

    Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu répond immédiatement à l'appel de Jésus : « il se leva et le suivit ». La concision de la phrase met clairement en évidence la rapidité de Matthieu à répondre à l'appel. Cela signifiait pour lui l'abandon de toute chose, en particulier de ce qui lui garantissait une source de revenus sûrs, même si souvent injuste et peu honorable. De toute évidence, Matthieu comprit qu'être proche de Jésus ne lui permettait pas de poursuivre des activités désapprouvées par Dieu. On peut facilement appliquer cela au présent : aujourd'hui aussi, il n'est pas admissible de rester attachés à des choses incompatibles avec la « sequela » de Jésus, comme c'est le cas des richesses malhonnêtes. A un moment, Il dit sans détour : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi » (Mt 19, 21). C'est précisément ce que fit Matthieu : il se leva et le suivit ! Dans cette action de « se lever », il est légitime de lire le détachement d'une situation de péché et, en même temps, l'adhésion consciente à une nouvelle existence, honnête, dans la communion avec Jésus.

    Rappelons enfin que la tradition de l'Église antique s'accorde de façon unanime à attribuer à Matthieu la paternité du premier Évangile. Cela est déjà le cas à partir de Papia, Évêque de Hiérapolis en Phrygie, autour de l'an 130. Il écrit : « Matthieu recueillit les paroles (du Seigneur) en langue hébraïque, et chacun les interpréta comme il le pouvait » (in Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. III, 39, 16). L'historien Eusèbe ajoute cette information : « Matthieu, qui avait tout d'abord prêché parmi les Juifs, lorsqu'il décida de se rendre également auprès d'autres peuples, écrivit dans sa langue maternelle l'Évangile qu'il avait annoncé ; il chercha ainsi à remplacer par un écrit, auprès de ceux dont il se séparait, ce que ces derniers perdaient avec son départ » (Ibid., III, 24, 6). Nous ne possédons plus l'Évangile écrit par Matthieu en hébreu ou en araméen, mais, dans l'Évangile grec que nous possédons, nous continuons à entendre encore, d'une certaine façon, la voix persuasive du publicain Matthieu qui, devenu Apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu et écoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le toujours à nouveau pour apprendre nous aussi à nous lever et à suivre Jésus de façon décidée.

    Pape Benoît XVI

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Prière à saint Matthieu

    Saint Matthieu, notre guide et frère bien-aimé, obtiens-nous une foi profonde, une espérance ferme, un amour brûlant pour le Seigneur afin que nous puissions dire comme Paul : « Ce n'est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi ».

    Aide-nous à devenir des apôtres qui servent l’Église avec une conscience pure, des témoins de sa grandeur et de sa beauté au milieu des ténèbres de notre temps.

    Avec toi nous louons Dieu, le Père des cieux ! A Lui la gloire dans l’Église et le Christ Jésus pour tous les âges et tous les siècles.

    Source : Etoile Notre-Dame

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    Conclusion : « Suis-moi ! ».

    Aujourd'hui, l'Évangile nous parle d'une vocation, celle du publicain Mathieu. Jésus prépare le petit groupe des disciples qui devront continuer sa mission de salut. Il prend ceux qu'Il veut : des pêcheurs ou des gens d'un métier humble. Ainsi Il appelle un publicain à le suivre, profession qui était mal vue par les Juifs, qui se considéraient eux comme étant les parfaits témoins de la loi, et qui se disaient que cette profession se rapprochait un peu trop d'une vie de péché car ils percevaient les impôts au nom du gouverneur romain auquel ils ne voulaient pas se soumettre.

    L'invitation de Jésus est suffisante : « Suis-moi » (Mt 9,9). Avec un seul mot du Maître, Mathieu abandonne sa profession et dans sa joie il l'invite chez lui pour un festin pour le remercier. Il va de soi que Mathieu avait de bons amis qui exerçaient le même métier que lui et qui étaient à ses côtés pour fêter cet événement. D'après les pharisiens, ils étaient tous des pécheurs reconnus par tout le monde comme tels.

    Les pharisiens ne peuvent pas se taire et font des commentaires aux disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » (Mt 9,10). La réponse de Jésus ne se fait pas attendre : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades » (Mt 9,12). L'analogie est parfaite : « Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mt 9,13).

    Les paroles de cet Évangile sont toujours d'actualité. Jésus continue à nous inviter à le suivre, chacun selon sa condition et sa profession. Suivre Jésus, veut dire très souvent, abandonner nos passions désordonnées, nos mauvais comportements familiaux, le gaspillage du temps pour consacrer du temps à la prière, au banquet eucharistique, à l'évangélisation. Enfin, tout cela veut dire « qu'un chrétien n'est pas son propre maître, mais qu'il s'offre au service de Dieu » (Saint Ignace d'Antioche).

    Certainement, Jésus me demande des changements dans ma vie, et je me demande à quel groupe de personnes j'appartiens, à ceux qui se sentent parfaits ou bien à ceux qui se reconnaissent sincèrement comme étant imparfaits? Je peux vraiment m'améliorer, n'est-ce pas ?

    Abbé Père Campanyà i Ribó (Barcelona, Espagne)

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Fête de saint Matthieu, l’Évangéliste

    L'appel de Saint Matthieu, Le Caravage (Michelangelo Merisi da Caravaggio, 1571-1610)

    Chapelle Contarelli, église Saint-Louis-des-Français, Rome

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Saint Matthieu, notre guide et frère bien-aimé, obtiens-nous une foi profonde, une espérance ferme, un amour brûlant pour le Seigneur afin que nous puissions dire comme Paul : « Ce n'est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi ». Aide-nous à devenir des apôtres qui servent l’Église avec une conscience pure, des témoins de sa grandeur et de sa beauté au milieu des ténèbres de notre temps. Avec toi nous louons Dieu, le Père des cieux ! A Lui la gloire dans l’Église et le Christ Jésus pour tous les âges et tous les siècles.

    Références :

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Saint-Matthieu

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthieu_(ap%C3%B4tre)

    http://christroi.over-blog.com/article-saint-matthieu-apotre-et-evangeliste-1er-s-57327072.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/matthieu/mt-9-9-13.html

    https://www.aelf.org/2017-09-21/romain/messe

    https://www.aelf.org/2019-09-21/romain/messe

    http://jardinierdedieu.fr/article-ep-4-1-7-11-13-fete-de-st-matthieu-110369381.html

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/ephesiens/ep-4-1-7-11-13.html

    http://jubilatedeo.centerblog.net/6574920-Evangile-et-homelie-du-mardi-30-Novembre

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/matthieu/mt-9-9-13.html

    http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060830.html

    http://www.diocesedepapeete.com/pages/saints-du-mois/septembre/21-septembre-st-matthieu-evangeliste.html

    https://www.etoilenotredame.org/contact

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/matthieu/mt-9-9-13.html


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  • 200725 - Liturgie du samedi 25 juillet 2020

    Saint Jacques

    Selon le calendrier général romain,

    l'Église catholique romaine célèbre, ce jour, l'Apôtre saint Jacques.

     * Saint Jacques

    La fête de saint Jacques

    La fête de saint Jacques, fils de Zébédée, est d’abord apparue le 27 décembre où, dès la seconde moitié du 4ème siècle, elle était célébrée conjointement avec celle de son frère Jean, selon le martyrologe de Nicomédie. A Jérusalem, au 5ème siècle, Jacques et Jean étaient commémorés le 29 décembre. On trouve à nouveau leur fête au 27 décembre dans les livres gallicans du 7ème siècle. C’est dans les mêmes jours qu’elle continue à être célébrée par l’Église arménienne. Comme les Actes des Apôtres rapportent que Jacques fut décapité à la veille de la Pâque (Act. 12,2-3), l’Église copte célèbre son martyre le 12 avril, tandis que les Églises de rite byzantin le font le 30 avril et l’Église syrienne d’Antioche le 7 mai.

    En Occident, dès le 8ème siècle, la fête de saint Jacques a été fixée au 25 juillet, aussi bien dans les calendriers que dans les sacramentaires gélasiano-francs. C’est la date qui est donnée dans la liste des fêtes des Apôtres qui se trouve en tête du martyrologe hiéronymien. On remarquera donc que la fête du 25 juillet est antérieure à l’instauration du culte de saint Jacques à Compostelle, la découverte du tombeau qui lui est attribué ne remontant pas au-delà de 830.

    Comme les autres fêtes d’Apôtres, celle de saint Jacques a dû pénétrer à Rome dans le cours du 10ème siècle. Au 11ème siècle, le sacramentaire de Saint-Pierre reproduit le formulaire des Gélasiens du 8ème siècle, largement diffusé par les sacramentaires des 9ème et 10ème siècles. Au 12ème siècle, la fête est attestée à Rome par la quasi-totalité des documents. Son absence ne peut s’expliquer dans l’antiphonaire de Saint-Pierre que par le fait que toutes les pièces chantées sont prises au Commun des Apôtres.

    Extrait de « Introibo.fr » - 25-07 – St-Jacques-apôtre

     * Saint Jacques

    Saint Jacques le Majeur

    Saint Jacques le Majeur était fils de Zébédée et frère de saint Jean. Ils étaient pêcheurs sur le lac de Tibériade, compagnons de Simon et d'André. Ils étaient dans la barque de leur père et réparaient les filets quand Jésus, passant sur le rivage, leur dit : « Suivez-moi ! ». Ils le suivirent. Avec Pierre, Jacques et Jean seront les plus proches des apôtres de Jésus. Ils sont à la Transfiguration, ils entrent auprès de la petite fille de Jaïre. Ils seront au Jardin des Oliviers. Jacques, comme Jean, désire la première place auprès du Maître (Marc 10. 37). Il y gagnera l'annonce de son martyre : « Ma coupe, vous la boirez ». De même quand il veut faire tomber le feu du ciel sur un village inhospitalier, ce fils du tonnerre s'attire une réprimande. A la fin du 7ème siècle, une tradition fit de Jacques l'évangélisateur de l'Espagne. Son corps aurait été découvert dans un champ grâce à une étoile : le campus stellae, devenu Compostelle. Après Jérusalem et Rome, Saint-Jacques-de-Compostelle est devenu un des plus hauts lieux de pélerinage de la chrétienté et ce depuis le Moyen Age.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Saint Jacques

    Saint Jacques, l’Apôtre

    La tradition le nomme « Jacques le Majeur » pour le différencier d’un autre apôtre qui porte le même prénom, Jacques, fils d’Alphée, dit « le Mineur ». Avec Pierre et son frère André, Jacques et Jean faisaient partie du groupe de pêcheurs parmi lesquels Jésus choisit ses quatre premiers disciples.

    Selon les Évangiles, les quatre amis répondirent « immédiatement » à l’appel de Jésus et quittèrent aussitôt l’entreprise familiale pour suivre le « Maître de Galilée ». Pierre, Jacques et Jean deviendront des intimes de Jésus et seront souvent conduits à l’écart des autres disciples.

    La place prépondérante que Jacques tient auprès de Jésus est due non seulement au fait qu’il a fait partie de ses premiers disciples, mais également à son caractère.

    Le Nouveau Testament décrit un homme passionné, audacieux, ambitieux et décidé. Comme il partage cette personnalité avec Jean, Jésus donnera aux deux frères le surnom de « fils du Tonnerre ». De nombreux épisodes des Évangiles révèlent ce caractère fougueux.

    Selon la tradition, l’Espagne aurait été dévolue à Jacques le Majeur pour qu’il l’évangélisât. Mais sa prédication en ces terres aurait été un échec : une tradition espagnole rapporte que sur les rives du fleuve Ebre, l’apôtre, découragé, aurait pleuré. La Vierge lui serait apparue, portée par des anges, pour l’inciter à persévérer.

    Un autre lieu est lié à l’intervention de la Vierge dans ce même but : à Muxia, le sanctuaire de Nostra Señora de la Barca indique l’endroit où elle aurait débarqué pour aider l’apôtre dans sa mission.

    Après la mort de Jésus, Jacques le Majeur fit partie du groupe fondamental de la « Première Église de Jérusalem ». C’est pourquoi Hérode Agrippa le choisira, de même que Pierre, comme figure représentative de cette Église pour donner un châtiment exemplaire à la communauté chrétienne : il le fit décapiter par l’épée aux alentours des années 41-44.

    Saint Jacques fut ainsi le premier apôtre à verser son sang pour le Christ.

    La tradition prend ici le relais des Saintes Écritures. Les disciples de saint Jacques auraient alors recueilli sa dépouille pour la déposer dans une barque, qui aborda en Galice, à Padrón.

    Le corps fut enterré dans un compostum, c’est-à-dire un « cimetière » (telle est l’une des étymologies du nom de « Compostelle ») et resta ignoré jusqu’à ce qu’au début du 9ème siècle, le 25 juillet 813, une étoile ne vînt indiquer à un ermite du nom de Pelayo (Pélage) l’emplacement de la sépulture, appelé dès lors « campus stellae » ou « champ de l’étoile » ce qui aurait donné, selon une autre étymologie, plus poétique, le mot « Compostelle ».

    Alphonse II dit « le Chaste » érigea, à côté du tombeau, une église et un monastère. C’est autour de ces édifices primitifs que naquit Saint-Jacques-de-Compostelle.

    Gaële de La Brosse - Le 27 février 2019

     * Saint Jacques

    Analyse de la liturgie de ce jour

    1ère lecture : La faiblesse et la force de l'Apôtre

    Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (2 Co 4, 7-15)

    Frères, nous, les Apôtres, nous ressemblons à des gens qui portent un trésor dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que la puissance extraordinaire que nous avons ne vient pas de nous mais de Dieu.

    À tout moment, nous subissons l'épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés ; nous sommes désorientés, mais non pas désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis.

    Partout et toujours, nous subissons dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps.

    En effet, nous, les vivants, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre existence mortelle.

    Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous.

    L'Écriture dit : J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé. Et nous, les Apôtres, animés de cette même foi, nous croyons, nous aussi, et c'est pourquoi nous parlons.

    Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous.

    Et tout ce qui nous arrive, c'est pour vous, afin que la grâce plus abondante, en vous rendant plus nombreux, fasse monter une immense action de grâce pour la gloire de Dieu.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint Jacques

    Commentaire 1 :

    Paul a subi de nombreuses épreuves au sein de sa vie de ministre de Dieu. Ses épreuves furent celles du commun des mortels, tantôt dues à la nature même (tempête) tantôt dues à la méchanceté ou l’intolérance du monde … Mais cela ne l’a jamais arrêté bien au contraire. Pourquoi ? Parce qu’il savait que tout ce qu’il vivait de « contrariant » était source de vie pour les âmes. Il vivait cela dans la foi au Christ et dans l’union à la Passion de Jésus. Dès lors sa prière n’était pas comme celle que nous faisons si souvent, à savoir : « Seigneur je t’offre ma maladie », sous-entendu, « je te la donne alors prends-la et débarrasse m’en ! ». Non ! Sa prière était plutôt : « Seigneur tu es maitre de la vie et de la mort, en cette épreuve qui m’atteint je m’offre à toi pour le salut des âmes. Que ta volonté se fasse ! ». Savons-nous encore prier comme cela aujourd’hui au cœur de nos épreuves ?

    Et pour tous ceux qui sont engagés dans le service missionnaire de Dieu, sous quelque forme que ce service se présente, savons-nous, nous aussi, vivre toutes nos tribulations dans l’acceptation, dans la miséricorde et dans l’offrande de nous-mêmes en union à la Passion de Jésus, surs que rien ne se perd dans le royaume de Dieu ? Croyons-nous, vraiment que nos souffrances servent au salut des âmes ? C’est le message que Paul nous adresse aujourd’hui ! 

    Myriam de Gemma – Juin 2013

     * Saint Jacques

    Psaume : Ps 125, 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6

    R/ Ceux qui sèment dans les larmes moissonnent en chantant (125, 5)

    Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve !

    Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie. Alors on disait parmi les nations : « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! ». Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête !

    Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert.

    Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie. Il s'en va, il s'en va en pleurant, il jette la semence ; il s'en vient, il s'en vient dans la joie, il rapporte les gerbes.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint Jacques

    Commentaire 2 :

    Ce psaume est précédé du titre « Chant des montées », ce qui veut dire qu’il était chanté non pas dans le Temple de Jérusalem, au cours des célébrations de la fête des Tentes, mais pendant le trajet même du pélerinage. (La route de Jéricho à Jérusalem monte suffisamment pour justifier cette appellation). Lorsqu’on le chantait, l’exil à Babylone était bien fini, le Temple reconstruit, alors pourquoi en reparler ? C’est qu’il fallait bien puiser dans cette merveilleuse expérience la force de croire encore aux autres promesses de Dieu. « Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve ! Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie ».

    Cette joie bien réelle du retour au pays n’est rien auprès de la jubilation qui remplira nos cœurs lors de la grande montée finale à Jérusalem (Dans ce psaume, Sion ou Jérusalem, c’est la même chose). Toujours comme Israël, quand on rappelle le passé, on a les yeux tournés vers l’avenir. Dieu a déjà accompli des « merveilles » pour son peuple : la libération d’Égypte d’abord, celle de l’Exil ensuite, mais il en accomplira bien d’autres, car il y a encore bien des captifs à ramener à Sion ! Il y a tous ceux qui sont encore dispersés en terre étrangère, ceux pour lesquels a été écrit le livre de Baruc. Mais surtout, il y a tous les captifs du monde : dans les chaînes des dominations de toute sorte, de la violence, de la haine, de l’injustice ou du mépris.

    À force de relire les vieux oracles, on a compris qu’ils promettaient beaucoup plus et beaucoup mieux que ce qu’on avait osé croire au début. Oui, Dieu a promis le retour de l’exil à Babylone, mais on découvre peu à peu que c’est de tous nos exils qu’il promet de nous faire revenir. Parce que la fidélité de Dieu est sans limites, et aussi parce que son amour ne se limite pas à son peuple. Bel exemple de relecture des textes au long des siècles, c’est-à-dire au fur et à mesure que la foi d’Israël mûrit et s’ouvre à une compréhension de plus en plus grand du mystère de Dieu.

    C’est Dieu, ce n’est pas l’homme qui a choisi Jérusalem comme point de ralliement pour son peuple. C’est bien pour cela que l’attachement du peuple juif pour Jérusalem est si fort, si passionné : c’est parce que c’est la ville choisie par Dieu lui-même. Car c’est sur un ordre de Dieu, transmis par le prophète Gad que David a construit sur l’autel du Seigneur où se dresse encore l’esplanade du Temple de Jérusalem. Souvent on parle de Jérusalem ou de la colline du Temple en disant « le lieu où Dieu a choisi de faire habiter son Nom ». Et Dieu lui-même parle de Jérusalem en l’appelant « la ville que j’ai choisie ». C’est dire le poids symbolique accumulé sur le nom de Jérusalem au long des générations. Puisqu’elle est le lieu visible de la présence de Dieu, elle est la Ville Sainte par excellence.

    La foi biblique va continuer à se développer dans le sens d’une ouverture croissante sur l’ensemble de l’humanité : au fur et à mesure qu’on découvre que l’élection d’Israël est au service du salut de l’humanité tout entière, on entrevoit Jérusalem non pas seulement comme la patrie des fils d’Israël, mais comme le point de ralliement ultime de tous les peuples. Isaïe ouvre souvent de telles perspectives. Par exemple : « Les nations vont marcher vers ta lumière et les rois vers la clarté de ton aurore ( = « de ton lever »). Porte ton regard sur les alentours et vois… Alors, tu verras et tu seras rayonnante, ton cœur frémira et se dilatera, car vers toi sera détournée l’opulence des mers, la fortune des nations viendra jusqu'à toi. Un afflux de chameaux te couvrira, (et là l’auteur cite les nations les plus opulentes du monde connu) de tout jeunes chameaux de Madian et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, ils apporteront de l’or, de l’encens, et se feront les messagers des louanges du Seigneur. Tout le petit bétail de Quédar sera rassemblé pour toi, les béliers de Nébayoth seront pour tes offices. Ils monteront sur mon autel, ils y seront en faveur. Oui, je rendrai splendide la Maison de la splendeur. Qui sont ceux-là ? Ils volent comme un nuage, comme des colombes vers leur pigeonnier…. » (Is 60, 3. 5-8). Et encore : « Il arrivera dans l’avenir que la montagne de la Maison du Seigneur sera établie au sommet des montagnes et dominera sur les collines. Toutes les nations y afflueront. Des peuples nombreux se mettront en marche et diront : ‘’Venez, montons à la Montagne du Seigneur, à la Maison du Dieu de Jacob’’… » (Is 2, 2-3).

    Si bien que quand ce psaume est chanté sur la route qui mène à Jérusalem, on a conscience de se diriger vers le centre de la vie d’Israël, mais aussi vers le centre du monde, car un jour, ce ne seront plus les seuls exilés qui emprunteront cette route, ce ne seront plus les seuls pélerins d’Israël, ce seront tous les peuples ! Citons encore une fois Isaïe : « Le Seigneur, le tout-puissant, va donner sur cette montagne un festin pour tous les peuples, un festin de viandes grasses et de vin vieux, de viandes grasses et de vins décantés. Il fera disparaître sur cette montagne le voile tendu sur tous les peuples, l’enduit plaqué sur toutes les nations » (Is 25, 6-7).

    Et enfin pour terminer cet autre texte merveilleux : « Voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle; ainsi le passé ne sera plus rappelé, il ne remontera plus jusqu’au secret du cœur. Au contraire, c’est un enthousiasme et une exultation perpétuels que je vais créer : en effet, l’exultation que je vais créer, ce sera Jérusalem, et l’enthousiasme, ce sera mon peuple ; oui, j’exulterai au sujet de Jérusalem et je serai dans l’enthousiasme au sujet de mon peuple » (Is 65, 17- 18).

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Saint Jacques

    Évangile : « Ma coupe, vous la boirez ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 20, 20-28)

    La mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s'approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande.

    Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Voilà mes deux fils : ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume ».

    Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons ». Il leur dit : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder; il y a ceux pour qui ces places sont préparées par mon Père ».

    Les dix autres avaient entendu, et s'indignèrent contre les deux frères.

    Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : les chefs des nations païennes commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ; et celui qui veut être le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint Jacques

    Commentaire 3 :

    Aujourd'hui, l'épisode que nous raconte ce passage de l'Évangile nous met face à une situation qui arrive assez souvent dans les diverses communautés chrétiennes. En effet, Jean et Jacques ont fait preuve de générosité en abandonnant leur maison et leurs filets de pêche pour suivre Jésus. Ils ont entendu le message du Seigneur annonçant un Royaume et offrant la vie éternelle, mais ils n'arrivent toujours pas à comprendre la dimension de ce que propose le Seigneur et c'est pour cela que leur mère demande quelque chose de bon mais qui reste au niveau des aspirations purement humaines : « Ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume ». (Mt 20,21)

    De la même manière, nous entendons et suivons le Seigneur, comme l'ont fait les premiers disciples, mais parfois nous n'arrivons pas à saisir l'exactitude de son message et nous nous laissons emporter par des intérêts personnels ou des ambitions à l'intérieur de l'Eglise. Nous oublions qu'en acceptant le Seigneur, nous devons nous donner à Lui entièrement et avec confiance, que nous ne pouvons pas penser à obtenir la gloire sans accepter d'abord la croix.

    La réponse de Jésus met précisément l'accent sur cet aspect : pour faire partie de son Royaume, l'important c'est d'accepter de boire de la même « coupe » (cf. Mt 20,22), c'est-à-dire, être prêts à donner nos vies pour l'amour de Dieu et nous consacrer au service de nos frères, avec la même attitude miséricordieuse que Jésus. Dans sa première homélie, le pape François soulignait que pour suivre le chemin de Jésus il fallait porter sa croix, car « Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix, quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas des disciples du Seigneur ».

    Suivre Jésus exige, par conséquent, une grande humilité de notre part. Depuis le baptême nous avons été appelés à être ses témoins afin de transformer le monde. Mais nous ne réussirons cette transformation que si nous pouvons être les serviteurs des autres, dans un esprit de grande générosité et de dévouement, mais toujours dans la joie de suivre le Seigneur et de faire ressentir sa présence.

    Commentaires de Mgr. Octavio RUIZ Arenas, Secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de la Nouvelle Evangélisation 

    (Città del Vaticano, Saint-Sige)

     * Saint Jacques

    Homélie :

    L’Évangile (Mt 20,20-28) rappelle l’épisode de la demande de la mère de Jacques et Jean à Jésus : être aux places de choix dans le Royaume du Seigneur Jésus. Cette demande indigne les dix autres, qui eux aussi, désiraient secrètement ces places. Mais ceux-ci semblent avoir la mémoire courte ! En Mt 18, 1-4, Jésus leur avait recommandé la simplicité et la petitesse de l’enfant qu’il avait même pris et placé au milieu d’eux. De là, nous pouvons nous en rendre compte que être disciple n’est pas une chose toujours facile.

    Hier, le Christ, appelait ses disciples à le suivre, en leur posant les exigences et l’esprit qui doivent les animer. Aujourd’hui, il continue toujours de le faire à notre égard, à travers sa Parole, laquelle nous rassemble toujours autour de lui présent dans l’Eucharistie. Saurions-nous lui répondre généreusement malgré les contextes, les attirances de notre monde d’aujourd’hui ? Nous jeunes qui constituons la relève et l’avenir de l’Église, c’est à chacun de nous que revient la tâche de poursuivre l’œuvre du Christ, en acceptant d’être ou de devenir ses véritables disciples.

    Mais comment le serions-nous si nous n’essayons pas de faire la part des choses, en établissant une comparaison entre les valeurs de l’enseignement de Jésus et de celles de notre monde ?

    Nous voyons que l’enseignement de Jésus établit des principes d’humilité, de service, contrairement à celui du monde qui, lui, prône le profit, l’égoïsme, la domination, les honneurs, la gloire, etc. Notre Pape François, en mai dernier, insistait auprès d’un groupe d’évêques, sur la nécessité de nous investir et de conjuguer ensemble nos efforts pour bâtir une Église servante, une Église humble, une Église fraternelle. Certains pensent qu’il est très difficile voire impossible d’appliquer de tels principes dans notre vie quotidienne, au risque de devenir victimes et sans défense, à la merci de tous les abus. Mais rassurons-nous, Dieu saura nous protéger et nous donner les grâces nécessaires. Et sachons que c’est en mettant ces principes en pratique que nous pourrons constituer un témoignage puissant pour ce monde, confondre ceux qui voudraient détruire l’Église, et même les amener à se convertir, c’est-à-dire à changer de comportement.

    En ce jour où nous célébrons la fête de l’Apôtre Jacques, « premier des apôtres à offrir sa vie pour la cause de l’Évangile », demandons au Christ de nous inonder de ses multiples grâces (dons), afin que nous puissions être ses véritables disciples pour notre monde, et nous engager résolument pour la cause de sa mission, celle qui est d’annoncer sa Bonne Nouvelle à toutes les nations. Qu’il nous écoute et nous exauce, lui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles. Amen !

    Monseigneur Philippe Ouedraogo, Archevêque Métropolitain d’Ouagadougou – Le 25 juillet 2013

     * Saint Jacques

    Prières :

    1. À Dieu :

    Dieu tout-puissant, puisque saint Jacques fut le premier de tes Apôtres à offrir sa vie pour l’Évangile, accorde à ton Église de trouver dans son témoignage une force, et dans sa protection un appui. Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

    Prions en Église – Messe Saint Jacques le Majeur

     * Saint Jacques

    2. À saint Jacques :

    Ô Jacques, réjouis-toi : quand tu étais jeune, tu as demandé la première place dans un royaume terrestre ; devenu adulte, tu as été rendu digne de la première place auprès du Seigneur de Gloire.

    Réjouis-toi, toi qui as vu de tes yeux le Verbe et l’as contemplé, car tu as laissé ton métier de pêcheur pour te mettre à pêcher des hommes ; tu as abandonné le désir d’un règne terrestre pour celui du Royaume des Cieux, un héritage éphémère pour l’héritage parfait, les biens qui passent pour les biens du Ciel qui n’auront jamais de fin.

    Nicet David, Sermons

     * Saint Jacques

    Conclusion :

    Chers Frères et Sœurs,

    Aujourd’hui, nous rencontrons la figure de Jacques. Les listes bibliques des Douze mentionnent deux personnes portant ce nom : Jacques fils de Zébédée et Jacques fils d’Alphée, que l’on distingue communément par les appellations de Jacques le Majeur et Jacques le Mineur. Ces désignations n’entendent bien sûr pas mesurer leur sainteté, mais seulement prendre acte de l’importance différente qu’ils reçoivent dans les écrits du Nouveau Testament et, en particulier, dans le cadre de la vie terrestre de Jésus. Aujourd’hui, 25 juillet, nous consacrons notre attention au premier de ces deux personnages homonymes : Jacques le Majeur.

    Le nom de Jacques est la traduction de Iákobos, forme grécisée du nom du célèbre Patriarche Jacob. L’apôtre ainsi appelé est le frère de Jean. Il occupe la deuxième place immédiatement après Pierre, comme dans Marc, ou la troisième place après Pierre et André dans les Évangiles de Matthieu et de Luc, alors que dans les Actes, il vient après Pierre et Jean. Ce Jacques appartient, avec Pierre et Jean, au groupe des trois disciples préférés qui ont été admis par Jésus à des moments importants de sa vie.

    Il a pu participer, avec Pierre et Jean, au moment de l’agonie de Jésus dans le jardin du Gethsémani, et à l’événement de la Transfiguration de Jésus. Il s’agit donc de situations très différentes l’une de l’autre : dans un cas, Jacques, avec les deux Apôtres fait l’expérience de la gloire du Seigneur. Il le voit en conversation avec Moïse et Elie, il voit transparaître la splendeur divine en Jésus. Dans l’autre, il se trouve face à la souffrance et à l’humiliation, il voit de ses propres yeux comment le Fils de Dieu s’humilie, en obéissant jusqu’à la mort.

    Cette deuxième expérience constitua certainement pour lui l’occasion d’une maturation dans la foi, pour corriger l’interprétation unilatérale, triomphaliste de la première : il dut entrevoir que le Messie, attendu par le peuple juif comme un triomphateur, n’était en réalité pas seulement entouré d’honneur et de gloire, mais également de souffrances et de faiblesse. La gloire du Christ se réalise précisément dans la Croix, dans la participation à nos souffrances.

    Cette maturation de la foi fut menée à bien par l’Esprit-Saint lors de la Pentecôte, si bien que Jacques, lorsque vint le moment du témoignage suprême, ne recula pas. Au début des années 40 du 1er siècle, le roi Hérode Agrippa, neveu d’Hérode le Grand, comme nous l’apprend Luc, « se mit à maltraiter certains membres de l’Église. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter ». La concision de la nouvelle, privée de tout détail narratif, révèle, d’une part, combien il était normal pour les chrétiens de témoigner du Seigneur par leur propre vie et, de l’autre, à quel point Jacques possédait une position importante dans l’Église de Jérusalem, également en raison du rôle joué au cours de l’existence terrestre de Jésus.

    Une tradition successive, remontant au moins à Isidore de Séville, raconte un séjour qu’il aurait fait en Espagne, pour évangéliser cette importante région de l’empire romain.

    Selon une autre tradition, ce serait en revanche son corps qui aurait été transporté en Espagne, dans la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle. Comme nous le savons tous, ce lieu devint l’objet d’une grande vénération et il est encore actuellement le but de nombreux pélerinages, non seulement en Europe, mais du monde entier. C’est ainsi que s’explique la représentation iconographique de saint Jacques tenant à la main le bâton de pélerin et le rouleau de l’Évangile, caractéristiques de l’apôtre itinérant et consacré à l’annonce de la « bonne nouvelle », caractéristiques du pélerinage de la vie chrétienne.

    Nous pouvons donc apprendre beaucoup de choses de saint Jacques : la promptitude à accueillir l’appel du Seigneur, même lorsqu’il nous demande de laisser la « barque » de nos certitudes humaines, l’enthousiasme à le suivre sur les routes qu’Il nous indique au-delà de toute présomption illusoire qui est la nôtre, la disponibilité à témoigner de lui avec courage, si nécessaire jusqu’au sacrifice suprême de la vie.

    Ainsi, Jacques le Majeur se présente à nous comme un exemple éloquent de généreuse adhésion au Christ. Lui, qui avait demandé au début, par l’intermédiaire de sa mère, à s’asseoir avec son frère à côté du Maître dans son Royaume, fut précisément le premier à boire le calice de la passion, à partager le martyre avec les Apôtres.

    Et à la fin, en résumant tout, nous pouvons dire que le chemin non seulement extérieur, mais surtout intérieur, du mont de la Transfiguration au mont de l’agonie, symbolise tout le pélerinage de la vie chrétienne, entre les persécutions du monde et les consolations de Dieu. En suivant Jésus comme saint Jacques, nous savons que, même dans les difficultés, nous marchons sur la bonne voie.

    Pape Benoît XVI – Libreria Editrice Vaticana – 2006

     * Saint Jacques

    Une réflexion

    Les disciples sont indignés. Ils viennent d’entendre la mère de Jacques et de Jean, prosternée aux pieds de Jésus, demander pour ses deux fils la grâce de siéger à la droite et à la gauche du Christ, dans son Royaume. La requête est bien vaniteuse, pensent-ils sûrement, et surtout, sans se l’avouer peut-être, ils sont décontenancés par la réponse de Jésus qui ne repousse pas vraiment leur demande. « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » a-t-il demandé. Et sur la réponse affirmative des deux frères, il reprend : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder ». En ce jour où l’Église fête l’apôtre saint Jacques, elle fait mémoire de ce grand désir qu’il a exprimé d’être aux côtés de son Seigneur. Certes, la demande est maladroite, mais elle cache un amour sincère pour le maître. Il avait demandé de partager sa gloire, sans savoir, comme le dit Jésus, ce qu’il demandait. Invité à boire à sa coupe, il ne sait pas non plus ce qu’il promet ainsi. Cependant, il décèle dans l’humilité pleine de gravité du Seigneur un appel à une proximité nouvelle avec le maître. Aujourd’hui, nous voici invités nous aussi à nous tenir prosternés aux pieds du maître qui nous interroge : « Que veux-tu ? » À celui qui sonde les cœurs et les reins, nous pouvons dire la vérité de notre désir. Le Seigneur l’accueillera sans le juger, et le purifiera par sa miséricorde. Il n’a rien d’autre à nous offrir que la coupe de sa Pâque. Mais au festin de l’Agneau, elle deviendra coupe de joie, signe de l’amour donné et reçu, qui comblera nos cœurs au-delà de ce que nous aurions imaginé.

    Méditation d’une moniale de Jérusalem

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Saint Jacques

    Ne manquez pas de découvrir ou de revoir nos parchemins

    consacrés à saint Jacques le Majeur :

    Bonnes lectures ! Fructueuses réflexions !

    Références :

    https://introibo.fr/25-07-St-Jacques-apotre

    https://croire.la-croix.com/Saints/Saint-Jacques-le-Majeur

    https://www.lepelerin.com/pelerinages/grandes-voies-de-pelerinage/chemin-de-saint-jacques-de-compostelle/tout-savoir-sur-le-chemin-de-saint-jacques-de-compostelle/vie-de-saint-jacques-le-majeur/

    https://www.vercalendario.info/fr/evenement/liturgie-catholique-25-juillet-2020.html

    https://www.aelf.org/2019-07-25/romain/messe

    http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/enseignement-myriam-de-gemma/reflexions-bibliques/2-corinthiens/2-corinthiens-4-7-15.html

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/9-12-2012.pdf

    http://evangeli.net/evangile/jour/V_25

    http://www.catholique.bf/theologie/121-de-toutes-les-nations-faites-des-disciples/788-homelie-fete-de-saint-jacques-apotre

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/messe/2018-07-25

    http://www.cfc-liturgie.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=1707&Itemid=372

    http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/juillet/saint-jacques-le-majeur-apotre-c-42-fete-le-25-juillet.html

    http://jerusalem.cef.fr/meditations/pdf/MM_ST_20080725.pdf


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  • 200711 - Liturgie du 11 juillet 2020

    Saint Benoît de Nursie

     * Saint Benoît de Nursie

    Introduction

    Pourquoi, nous, Frères et Sœurs de l’Ordre des Chevaliers du Temple de Jérusalem, pouvons-nous prêter attention ce jour, 11 juillet, à saint Benoît ?

    La première raison, c’est que saint Benoît de Nursie est le fondateur de l'Ordre Bénédictin et du monachisme occidental. Il est considéré par les catholiques et les orthodoxes comme le patriarche des moines d'Occident. Et nous sommes appelés à devenir des moines-chevaliers ! Nous pouvons trouver en saint Benoît un exemple à suivre !

    La fête de Saint-Benoît, célébrée le 11 juillet, n’est pas celle de sa naissance ni de sa mort (toutes deux ne sont pas connues avec précision !) mais celle de la translation de ses reliques. Le corps de saint Benoît reposa d’abord au Mont Cassin qui, après le passage des Lombards, resta vide de moines. En 672, l’abbé de Fleury, Mummolus, envoya au Mont Cassin une troupe de moines, sous la conduite d’Aigulphe, pour récupérer les reliques de saint Benoît. Le moine Petronax ayant restauré le Mont Cassin, le pape Zacharie, en 750, demanda la restitution du corps de saint Benoît dont l’abbé de Fleury ne rendit qu’une part, entre 755 et 757.

    La naissance de saint Benoît ne devrait pas être pour nous un simple fait d'une histoire fort ancienne, tant l’esprit de saint Benoît est toujours présent et à l'œuvre dans l'Église. La Règle qu'il nous a laissée et dont on a pu dire qu'elle nous donnait un reflet particulièrement pur de l'Évangile, comme le témoignage de sa vie sont pleinement actuels, non seulement pour ses fils et ses filles, les moines et les moniales, mais aussi pour tous les fidèles. C'est, pour chacun d'entre nous une invitation à la prière, à la médiation des textes saints et à la charité fraternelle.

    Le personnage

     * Saint Benoît de Nursie

    Né vers 480 ou 490 à Nursie (Norcia en italien), mort vers 547 dans le monastère du Mont-Cassin, Benoît de Nursie naquit dans cette petite ville des montagnes de l'Ombrie, d'une des plus illustres familles de ce pays. Le Pape saint Grégoire assure dans ses « Dialogues » que le nom de Benoît lui fut providentiellement donné comme gage des bénédictions célestes dont il devait être comblé.

    Craignant la contagion du monde, il résolut, à l'âge de quatorze ans, de s'enfuir dans un désert pour s'abandonner entièrement au service de Dieu. Il parvint au désert de Subiaco, à quarante milles de Rome, sans savoir comment il y subsisterait. Mais Dieu y pourvut par le moyen d'un pieux moine nommé Romain qui se chargea de lui faire parvenir sa frugale provision de chaque jour. Le jeune solitaire excita bientôt par sa vertu la rage de Satan. Celui-ci apparut sous la forme d'un merle et l'obséda d'une si terrible tentation de la chair, que Benoît fut un instant porté à abandonner sa retraite. Mais, la grâce prenant le dessus, il chassa le démon d'un signe de la Croix et alla se rouler nu sur un buisson d'épines, tout près de sa grotte sauvage. Le sang qu'il versa affaiblit son corps et guérit son âme pour toujours. Le buisson s'est changé en un rosier qu'on voit encore aujourd'hui : de ce buisson, de ce rosier est sorti l'arbre immense de l'Ordre bénédictin, qui a couvert le monde.

    Les combats de Benoît n'étaient point finis. Des moines du voisinage l'avaient choisi pour maître malgré lui. Bientôt ils cherchèrent à se débarrasser de lui par le poison. Le saint bénit la coupe, qui se brisa, à la grande confusion des coupables. Cependant il était dans l'ordre de la Providence que Benoît devînt le Père d'un grand peuple de moines, et il ne put se soustraire à cette mission. De nombreux monastères se fondèrent sous sa direction, se multiplièrent bientôt par toute l'Europe et devinrent une pépinière inépuisable d'évêques, de papes et de saints.

    Plutôt que sur la naissance de Benoît à Nursie (vers 480), attardons-nous sur sa mort, c'est-à-dire sur sa naissance à la vie qui ne finit pas, et transportons-nous en esprit en l'an 547, sur le Mont-Cassin où Benoît s'était établi près de vingt ans auparavant après avoir été contraint de quitter ses fondations de Subiaco.

     * Saint Benoît de Nursie

    Au Mont Cassin

    Au monastère du Mont-Cassin, Benoît organise progressivement la vie des moines, insistant pour qu'elle soit tournée vers Dieu : qu'on ne mette rien, absolument rien, avant le Christ qui daigne nous conduire à la vie éternelle.

    Vers 540, il établit à leur intention une règle de vie, appelée ensuite la règle bénédictine, dont l'expansion sera immense et qui sera par la suite reprise et codifiée par saint Benoît d'Aniane. Inspirée de l'Écriture sainte, elle recommande aux moines, qui vivent en communautés dirigées par un abbé, de respecter quatre principes essentiels :

    • la modération qui est présente dans les usages quotidiens de la nourriture, de la boisson et du sommeil ;
    • la gravité qui a pour corollaire le silence ;
    • l'austérité qui implique l'éloignement du monde et le renoncement à la possession ;
    • la douceur faite de bonté, d'amour évangélique, d'hospitalité exercée envers les humbles.

    Astreints à la lecture et au travail manuel, les moines doivent se consacrer au service de Dieu qui culmine dans l'office divin. La vie monastique est répartie d’une façon rigoureuse, tout en laissant place à l’indulgence envers les limites individuelles. Elle comprend des temps de prière, de lecture et de travail manuel. L’organisation de la vie cénobitique est rythmée par l'alternance de tâches régulières et quotidiennes et de célébration des offices. Ainsi les trois pôles de la vie monastique, la prière, le travail, et la lecture, deviennent un moyen pour se consacrer au service de Dieu. D'où la célèbre devise bénédictine, qui n'apparaît pourtant pas dans la Règle : Ora et labora (Prie et travaille, en latin).

     * Saint Benoît de Nursie

    Conclusion : son héritage spirituel – La vie monastique chrétienne

    Saint Benoît, pour les catholiques et les orthodoxes, est le fondateur de l'Ordre des Bénédictins et a largement inspiré le monachisme occidental ultérieur.

    Il est souvent représenté avec l'habit bénédictin (coule noire), une crosse d'abbé, ainsi qu'un livre.

    Saint Benoît est fêté le 11 juillet, date de la célébration de la translation de ses reliques à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire.

    Son influence est considérable sur le monachisme en Occident et dans le monde, ainsi que sur toute la vie intellectuelle du christianisme, surtout grâce à la Règle de Saint-Benoît. Cette règle a eu un impact majeur sur le monachisme occidental et même sur la civilisation européenne médiévale. Cette règle propose, en même temps qu'un cheminement vers Dieu, un idéal de vie en collectivité. Elle est parfois prise comme exemple pour l'organisation en entreprise.

    Analyse de la liturgie de ce jour

     * Saint Benoît de Nursie

    1ère lecture : La Sagesse est un trésor caché

    Proverbes 2, 1-9

    1 Mon fils, si tu reçois mes paroles, Et si tu gardes avec toi mes préceptes,

    2 Si tu rends ton oreille attentive à la sagesse, Et si tu inclines ton cœur à l'intelligence ;

    3 Oui, si tu appelles la sagesse, Et si tu élèves ta voix vers l'intelligence,

    4 Si tu la cherches comme l'argent, Si tu la poursuis comme un trésor,

    5 Alors tu comprendras la crainte de l'Éternel, Et tu trouveras la connaissance de Dieu.

    6 Car l'Éternel donne la sagesse ; De sa bouche sortent la connaissance et l'intelligence ;

    7 Il tient en réserve le salut pour les hommes droits, Un bouclier pour ceux qui marchent dans l'intégrité,

    8 En protégeant les sentiers de la justice Et en gardant la voie de ses fidèles.

    9 Alors tu comprendras la justice, l'équité, La droiture, toutes les routes qui mènent au bien.

    – Parole du Seigneur –

    Texte extrait de la Bible « Louis Segond » datant de 1910

     * Saint Benoît de Nursie

    Commentaire 1 :

    La Sagesse de Dieu protège ceux qui l’aiment des mauvaises influences. Ils ne sont plus la paille que le vent emporte, ou dans notre monde un numéro perdu dans une masse, docilement soumis aux pressions des médias et aux attraits de la consommation. Ils résistent à l’appel de l’alcool, des femmes légères et des compagnons sans scrupules.

    1. 1-5. Le fils de la Sagesse « comprend la crainte de l’Éternel » et « trouve la connaissance de Dieu » quand l’état de son âme correspond aux révélations qui lui sont faites (v. 1-5).

    Cet état d’âme consiste en ce que nous sommes disposés :

    • à recevoir les paroles que la Sagesse nous adresse ;
    • à garder dans le secret de notre cœur et à écouter attentivement, pour nous y soumettre, ce que l’autorité divine nous impose ;
    • à adresser notre voix à l’intelligence pour lui demander de nous découvrir ce qui nous est obscur (on voit ici le bienfait de la prière pour découvrir la pensée de Dieu) ;
    • à rechercher cette connaissance et à l’approfondir comme un trésor caché, comme une chose infiniment précieuse qu’on cherche à posséder.

    Ceci est une grande vérité pratique : la manifestation éclatante des pensées de Dieu à certains de ses serviteurs dépend de leur état moral et d’une communion habituelle avec le Seigneur. Ces instruments de Sa grâce ne se contentent pas d’une connaissance superficielle, facile à acquérir, des pensées de Dieu. Ils désirent les sonder, non pas afin de s’en faire valoir aux yeux des autres, mais afin de croître personnellement dans cette précieuse connaissance.

    1. 6-9. Les versets 6 à 9 appuient cette pensée. Après la description de l’état du cœur qui convient à la connaissance des pensées de Dieu, ils nous montrent ce que l’Éternel fait pour ceux qui sont dans cet état : L’Éternel donne la sagesse. Tel fut le don de la Sagesse à Salomon (1 Rois 3). Il réunissait les caractères susmentionnés et nous savons combien fut complète la Sagesse dont il fut revêtu. « De Sa bouche procèdent la connaissance et l’intelligence ». La parole de Dieu communique l’intelligence de ce que la Sagesse met en lumière. « Il réserve de sains conseils pour les hommes droits ». Dieu fait de ces derniers les dépositaires de sains conseils pour d’autres. Il prend la défense de ceux qui sont intègres dans leur conduite. Il protège les sentiers de ceux dont le jugement est conforme à Son caractère. Il garde la voie de ceux qui marchent selon la piété. Il y a de sa part une protection incessante sur ceux qui suivent, avec des cœurs non partagés, le chemin de la crainte de l’Éternel.

    Cet état moral nous rend capables de discerner (v. 9) tout ce qui plaît à Dieu dans les saints : justice, juste jugement, droiture, toute bonne voie. Et attire sur nous toute la faveur de Dieu qui nous communique ses pensées secrètes et nous protège merveilleusement tout le long de notre marche à travers ce monde.

    Commentaires de la Bible des Peuples

     * Saint Benoît de Nursie

    Psaume : 34, 2 - Louange de la Justice Divine

    De David, quand il dissimula sa raison devant Abimélec et que, chassé par lui, il s'en alla.

    Je bénirai l'Éternel en tout temps. Sa louange sera toujours dans ma bouche.

    Que mon âme se glorifie en l'Éternel ! Que les malheureux écoutent et se réjouissent ! Exaltez avec moi l'Éternel ! Célébrons tous son nom !…

    Texte extrait de la Bible Louis Segond 1910

     * Saint Benoît de Nursie

    Commentaire 2 :

    Pour nous montrer que toutes nos circonstances, y compris les plus humiliantes, peuvent nous conduire en définitive à bénir Dieu, l'Esprit s'est servi d'un épisode de l'histoire de David pour lui dicter les paroles de ce psaume (voir 1 Samuel 21:10 à 15 1s 21.10-15). Imitons « cet affligé » : sachons comme lui magnifier toujours et partout le nom de notre Dieu.

    Commentaires extraits de BibleEnLigne.com

     * Saint Benoît de Nursie

    Évangile : Récompense promise au détachement

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 19, 27-29)

    En ce temps-là, Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera donc notre part ? »

    Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du monde, lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël. Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle ». 

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint Benoît de Nursie

    Commentaire 3 :

    Question majeure que celle qui se trouve un peu plus avant dans le texte, au verset 26 : « Voici que nous, nous avons tout laissé et nous t'avons suivi, quelle sera donc notre part ? »  Question à laquelle Jésus répond dans ce passage.    

    Les apôtres ont tout parié sur Jésus, ils ont tout quitté pour le suivre et ils s’interrogent, mais ils s’interrogent encore de façon toute humaine. Jésus les renvoie à ce qu’il y a de plus important, la vie éternelle.

    Il ne faut pas croire que le disciple de Jésus est condamné à la misère en ce monde ! En fait, la grâce de Dieu pourvoit aux besoins réels et même au surplus. Cependant ce n’est pas ce qui doit motiver le disciple. Le véritable héritage du chrétien est le cœur de Dieu, et ceux qui expérimentent cette intimité avec le Christ, ont mille fois plus que tous les milliards de la terre.

    Seulement pour le découvrir, pour le comprendre, il faut en faire l’expérience.

    Savoir se renoncer, savoir renoncer à tous ses désirs pour combler ceux de Dieu, voilà ce à quoi Jésus appelle son véritable disciple.

    Et nous ? Quelle place faisons-nous réellement à Dieu dans notre vie, dans notre cœur ? Cette question est importante car c’est dès maintenant que nous préparons notre vie auprès du Seigneur pour l’éternité !

    Commentaires de Myriam de Gemma – Passionistes de Polynésie – Juillet 2016

     * Saint Benoît de Nursie

    Homélie

    Frères et Sœurs, la vérité quand elle est une idée, une définition, un système, une spéculation... une élucubration : il faut se hausser, s'élever, faire l'intelligent à la mesure de ses moyens pour la saisir, l'analyser et se la mettre dans la tête.

    Mais si la vérité, c'est Quelqu'un – un jour on a tout quitté pour le suivre – et il s'agit d'entendre sa Voix, d'accueillir sa Présence, de rencontrer son Visage, il faut simplement, vraiment incliner son cœur. Oui, quand on écoute l'Évangile – Parole qui est Révélation – il faut demander le discernement, appeler l'intelligence, l'intelligence pauvre qui nous met à hauteur du Christ doux et humble. Et quand l’Évangile nous vient par un saint qui vraiment l'a mis en pratique – la vie des saints qu'ils s'appellent Augustin, Benoît, François, Claire ou Charles – c'est l'Évangile illustré, mis en histoire. Oui, aujourd'hui, en ce jour où l'Évangile de Jésus-Christ nous vient par Benoît : il nous faut demander une oreille attentive, un cœur qui s'incline.

    Une oreille. Un cœur. Mais c'est Benoît lui-même et cet homme de Dieu, cet homme selon Dieu : il est appelé à voir. Voilà le portrait élémentaire de Benoît : une oreille, un cœur et un regard (tout chez lui est unifié : l'écoute n'est pas dispersée, curieuse, tous azimuts ; le cœur n'est pas partagé ni double ; le regard ne louche pas à droite et à gauche...). C'est que Benoît est moine : monos, unifié par et dans l'Un.

    Essayons de rejoindre Benoît, cet ami, ce maître, ce père : tout oreille, tout cœur, tout regard dans les grandes étapes de sa vie.

    • Avant la première étape – sa naissance en Italie vers 480 –, il y a ce qui explique le nom de Benoît : Béni de Dieu. Oui, avant la naissance, pour lui et pour chacun(e) d'entre nous, il y a la grande prévenance de l'Amour, de l'Éternel qui est Amour... sans lequel il n'est pas de sainteté humaine. Benoît et toi, et toi : élu, sanctifié, aimé. Oui, d'abord, en avant, il y a le Cœur de Dieu : en avant de toute histoire humaine et l'inspirant pour qu'elle devienne une Cantate d'amour.
    • Benoît grandit... et le voici étudiant à Rome... Son cœur est insatisfait par ce savoir mondain... Il s'incline... à côté, ailleurs... habité, travaillé par un autre désir, non pas celui de réussir, mais celui : de plaire à Dieu seul. Bon : Benoît est amoureux ! Mais Celui que son cœur aime, c'est Dieu. Alors comment faire pour lui plaire? Comment savoir ce qui Lui plaît ?

    L'Écriture répond. Oui, l'Écriture répond quand on lui pose des questions. Elle dit avec le psalmiste, elle chante :

    Écoute ma fille regarde et tends l'oreille

    oublie ton peuple et la maison de ton père

    le roi sera séduit par ta beauté (Ps 44,11-12).

    Benoît entend : tout oreille, tout désir. Et ce n'est pas en rêve... Benoît obéit à ce désir profond qui fait bouger sa vie : pour plaire à Dieu, il va d'abord rompre avec ce qui s'oppose à Dieu – le monde – et s'en aller au désert : il met en pratique la Parole.

    Après l'étape décisive du choix qui opère un arrachement, une rupture (toujours à reprendre : nous qui avons tout quitté pour le suivre !), il y a le désert et c'est Dieu qui nous y conduit : pour convertir à Lui notre cœur – notre désir – au moyen de sa Parole.

    • Pour Benoît, cela prit la forme d'une grotte... Une grotte, c'est comme une grande oreille tournée vers l'intérieur, et avant de rencontrer la profondeur, la hauteur, la largeur... les dimensions du grand Amour de Dieu, on rencontre les profondeurs de l'homme, ses bassesses, ses replis cachés. Benoît est affronté à lui-même. Il est un combattant affronté aux puissances ennemies de l'homme...

    Une grotte... ce lieu peut conduire au repli sur soi... jusqu'à l'enfermement […] La grotte de Benoît, ce n'est pas l'isolement, c'est une solitude creusée par Dieu lui-même au cœur de son ami, de son béni. Et cette solitude va faire de Benoît un homme de communion. Après trois ans de retraite... […] Benoît sera appelé à servir des moines en quête d'Abbé. Va-t-il dès lors cesser d'écouter... puisqu'il va devoir enseigner, ... parler ?

    Son biographe, saint Grégoire, répond à notre inquiétude : si on a le cœur fixé en haut, les paroles qui sortent de la bouche ne tombent pas en vain. Benoît Abbé reste un cœur qui écoute... et puis, partage le trop plein de parole dont il déborde : il s'incline vers ses frères. Et puis, Benoît Abbé continue d'apprendre... à l'école pratique de la Croix : les échecs de Benoît sont nombreux... il est rejeté, ses moines tentent de l'empoisonner. Il retourne à sa chère solitude pour ensuite être rappelé comme responsable d'un groupe de petits monastères, des Laures, près de Subiaco, c'est encore un échec... son cœur ne s'agite pas, ne se ferme pas, il s'incline toujours vers la vérité, vers Jésus son Seigneur...

    • Bientôt il pourra avec quelques disciples partir au Mont Cassin pour y fonder une école du Service du Seigneur et écrire sa Règle : un chemin (il y en a d'autres) pour la pratique de l'Évangile : on écoute, on obéit pour un jour être admis à voir celui qui nous a appelés.
    • Que dire du regard de Benoît ? Grégoire nous raconte les nombreux miracles opérés par Benoît : des actes de bonté, un charisme extraordinaire mis simplement au service des autres affrontés à un quotidien difficile : ainsi quand la faucille perdue dans le lac... revient s'emmancher miraculeusement – et Benoît de dire à son moine : va, travaille, ne t'inquiète pas, oh ! le bon patron que voilà... on devine un regard, oui, de grande bonté, un regard qui arrange tout... Un jour, un paysan arrive devant l'Abbé Benoît : ligoté par un méchant Goth, et dit Grégoire, il fut délié par le regard de Benoît. Oh ! ce regard des saints : celui de Marie la sainte, celui de Benoît, celui de Bernard, celui de Thérèse la petite, celui du Curé d'Ars, celui de Frère Charles : regard qui délie, délivre, libère ; regard clairvoyant de celui qui est aimé, regard brûlant parce que brûlé par l'amour du Christ si longtemps contemplé, si patiemment désiré.

    Benoît ton regard dans la communion des saints nous regarde ici maintenant et nous offre ce qui fut ton ultime expérience avant de voir à visage découvert ton Bien-Aimé dans la Gloire.

    Oui, Benoît peu avant sa mort eut une expérience : le monde entier comme ramassé sous un seul rayon de soleil fut amené à ses yeux.

    Le cœur de Benoît dilaté par l'amour était devenu capable d'accueillir le monde : de le voir en Dieu, selon son dessein. Ce regard de Benoît nous indique notre place ici parmi d'autres chercheurs de l'Unique, parmi d'autres témoins du Seul : on est venu là pour voir. Ouvrons les yeux : le Seigneur vient.

    Frère Christophe, Homélie pour la fête de St Benoît, le 11 juillet 1990

     * Saint Benoît de Nursie

    L’Ordre de Saint-Benoît

    L’Ordre de Saint-Benoît plus connu sous le nom d’Ordre des Bénédictins, est une fédération de monastères ayant, au cours de leur histoire, adopté la Règle de Saint-Benoît. Ainsi saint Benoît de Nursie (480-547) en est-il considéré comme le fondateur (en 529).

    Ce n'est pas le plus ancien Ordre de l'Occident chrétien (Cf. la Règle des moines de Saint-Augustin, la fondation de Ligugé par saint Martin et de Saint-Victor de Marseille par Jean Cassien, …) mais c'est celui qui a connu le plus large succès. Ses membres suivent la Règle de Saint-Benoît et appartiennent à la confédération bénédictine.

    Le but poursuivi

    D'après le 265ème pape, Benoît XVI, saint Benoît indiqua à ses disciples comme objectif fondamental et même unique de l'existence, la recherche de Dieu. Ce dernier étant considéré comme universel et éternel, cette quête impliqua l'ordre dans les tâches : évangélisation et défrichement de l'Europe, conservation et transmission de la culture classique au Moyen Âge, collation et traduction des œuvres des Pères de l'Église à partir du 17ème siècle, éducation, etc. Au moins par deux fois, la règle du fondateur suggère même que les activités des moines ne les obligent pas à délaisser leur monastère :

    « Le monastère doit, autant que possible, être disposé de telle sorte que l'on y trouve tout le nécessaire : de l'eau, un moulin, un jardin et des ateliers pour qu'on puisse pratiquer les divers métiers à l'intérieur de la clôture. De telle sorte que les moines n'auront pas besoin de se disperser au-dehors, ce qui n'est pas du tout avantageux pour leurs âmes ».

    Historique

    Le premier monastère a été établi au mont Cassin vers 529 par Benoît de Nursie qui y élabore sa règle. Les monastères bénédictins se sont alors répandus dans toute l'Europe et ont donné naissance à plusieurs congrégations devenues célèbres.

    L'œuvre de réforme de l'abbé Benoît d'Aniane au 8ème siècle fut essentielle dans le développement de l'ordre bénédictin en Europe, donnant le véritable essor de la Règle de Saint-Benoît.

    Le concile d'Aix-la-Chapelle du 10 juillet 817 donna à Benoît d'Aniane la haute main sur tous les monastères bénédictins de l'Empire franc.

    L'ordre bénédictin attint son apogée vers la fin du 12ème siècle, possédant alors en France environ 2 000 abbayes et 20 000 prieurés, et en Europe 100 000 monastères.

    Ayant acquis une puissance importante de par ses domaines et ses couvents, l'ordre connut une certaine désorganisation (avec notamment le régime de la commande) et un relâchement, si bien qu'à la fin du 16ème siècle, il perdit une partie de son prestige. Une réforme bénédictine donna alors naissance à la congrégation de Saint-Maur en 1618.

    Le 13 février 1790, l'Assemblée constituante française décida l'abolition des vœux monastiques et la suppression des ordres et congrégations régulières. Certains bénédictins français retournèrent à la vie civile (devenant parfois même maires, responsables de bibliothèques municipales), d'autres s'exilèrent.

    Si la Révolution française démantela l'ordre bénédictin et le monachisme, le 19ème siècle fut marqué par un grand mouvement de renaissance en France avec Dom Prosper Guéranger qui restaura l'ordre bénédictin en 1833 à l'abbaye de Solesmes, et Jean-Baptiste Muard qui fonda l'abbaye de la Pierre-Qui-Vire en 1850.

    Les lois de 1901, 1904 et 1905 portèrent un coup à cette renaissance, les congrégations acceptant de se soumettre à l'autorité de l'évêque ordinaire ou les bénédictins choisissant l'exil, la dispersion. La situation d'exil a pu conduire à la fixation dans le lieu où les congrégations se sont exilées ou à leur retour pur et simple quelques décennies plus tard.

    En 1893, toutes les abbayes et maisons bénédictines autonomes se sont unifiées dans la confédération bénédictine formée par le bref apostolique Summum semper du pape Léon XIII.

    En 2005, on dénombrait dans le monde environ 8 000 bénédictins répartis dans 435 monastères ou prieurés formant 21 congrégations, 16 000 moniales et sœurs dans 840 abbayes ou maisons formant 61 congrégations.

     * Saint Benoît de Nursie

    La Règle bénédictine

    Écrite au 6ème siècle, la Règle de Saint-Benoît connut rapidement un certain succès, peut-être grâce à sa modération par rapport aux autres règles monastiques existant à l'époque. En 817, elle fut imposée à tous les monastères de l'Empire carolingien, d'où le surnom de Père des moines d'Occident donné à saint Benoît.

    Certains affirment que la devise « Ora et labora » (« Prie et travaille ») synthétise la vie de l'ordre, bien qu'elle ne figure pas dans la règle. En tous cas, la Règle de Saint-Benoît propose un équilibre entre prière et travail (le refus de l'oisiveté est central et le travail manuel est valorisé), prière personnelle et prière communautaire, gouvernement par l'abbé et participation des frères, obéissance et responsabilité de chacun.

     * Saint Benoît de Nursie

    Commentaire :

    La Règle de Saint-Benoît, connue pour son exigence, se divise en 73 chapitres. Si elle s’adresse à l’origine aux moines bénédictins, elle contient quelques pépites pour aider chacun à sanctifier notre quotidien.

    Certains de ses articles méritent d’être mis en pratique par chacun, religieux ou non. En voici une sélection non exhaustive.

    1. Les instruments des bonnes œuvres (chapitre 4)

    « Par amour du Christ, prier pour ses ennemis ».

    « Ne rien préférer à l’amour du Christ ».

    2. L’obéissance (chapitre 5)

    « Le premier degré d’humilité est l’obéissance sans délai ».

    3. L’humilité (chapitre 7)

    « L’homme estimera que Dieu, du haut du ciel, le regarde à tout moment, qu’en tout lieu le regard de la divinité voit ses actes et que les anges les lui rapportent à tout moment ».

    4. La révérence dans la prière (chapitre 20)

    « Sachons bien que ce n’est pas l’abondance des paroles, mais la pureté du cœur et les larmes de la componction qui nous obtiendront d’être exaucés ».

    5. Les frères malades (chapitre 36)

    On prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout. On les servira comme s’ils étaient le Christ en personne, puisqu’il a dit : « J’ai été malade et vous m’avez visité » (Mt 25, 36).

    6. Le travail manuel de chaque jour  (chapitre 48)

    « L’oisiveté est ennemie de l’âme. Les frères doivent donc consacrer certaines heures au travail des mains et d’autres à la lecture des choses divines ».

    7. La réception des hôtes (chapitre 53)

    « Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ, car lui-même doit dire un jour : ‘’J’ai demandé l’hospitalité et vous m’avez reçu’’. (Mt 25, 35) ».

    8. Les vêtements et les chaussures des frères (chapitre 55)

    « Lorsqu’on en recevra de neufs, on rendra toujours et immédiatement les vieux qui seront déposés au vestiaire pour les pauvres ».

    9. Le bon zèle que doivent avoir les moines (chapitre 72)

    « Ils supporteront avec une très grande patience les infirmités d’autrui, tant physiques que morales ».

    Ces petits conseils glanés dans la règle bénédictine ont prouvé leur efficacité pendant plus de 1 400 ans. Ils ont pour but de remettre Dieu au centre des cœurs et des vies. Une tâche longue et semée d’embûches certes, mais qui mène à coup sûr au don de soi et à la sainteté. Bonnes œuvres, obéissance, soin des malades et des voyageurs apprennent à reconnaître la main de Dieu dans le quotidien, et à savoir mieux la saisir pour se laisser guider à sa sainte volonté.

    Extraits du site « Aleteia »

     * Saint Benoît de Nursie

    Conclusion

    Rayonnant comme un astre dans les ténèbres de la nuit, Benoît de Nursie honore non seulement l’Italie, mais l’Église tout entière. Celui qui observe sa vie illustre et étudie sur les documents authentiques l’époque ténébreuse et trouble qui fut la sienne, éprouve sans aucun doute la vérité des divines paroles par lesquelles le Christ promit à ses Apôtres et à la société fondée par lui : « Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des siècles » (Mt 28, 20). Certainement à aucune époque, ces paroles et cette promesse ne perdent de leur force, mais elles se réalisent au cours de tous les siècles, qui sont entre les mains de la divine Providence. Davantage, quand les ennemis du nom chrétien l’attaquent avec plus de fureur, quand la barque portant le sort de Pierre est agitée par des bourrasques plus violentes, quand tout semble aller à la dérive et que ne luit plus aucun espoir de secours humain, voici qu’alors apparaît le Christ, garant, consolateur, pourvoyeur de force surnaturelle, par laquelle il excite ses nouveaux athlètes à défendre le monde catholique, à le renouveler, et à lui susciter, avec l’inspiration et le secours de la grâce divine, des progrès toujours plus étendus.

    Parmi eux resplendit d’une vive lumière notre saint Benoît « qui l’est et de grâce et de nom », et qui par une disposition spéciale de la divine Providence, se dresse au milieu des ténèbres du siècle, à l’heure où se trouvaient très gravement compromises les conditions d’existence, non seulement de l’Église, mais de toute la civilisation politique et humaine.

    Extrait de la lettre encyclique « Fulgens radiatur » de S. S. PIE XII à l’occasion du 14ème centenaire de la mort de saint Benoît.

     * Saint Benoît de Nursie

    Méditation

    « Si, quand nous voulons présenter quelque requête aux hommes puissants, nous n’osons le faire qu’avec humilité et révérence, combien plus devons-nous supplier le Seigneur Dieu de l’univers en toute humilité et très pure dévotion ! Et ce n’est pas par l’abondance des paroles, mais par la pureté du cœur et les larmes de la componction que nous serons exaucés, sachons-le bien. Aussi l’oraison doit-elle être brève et pure, à moins qu’elle ne vienne à se prolonger sous l’effet d’un sentiment inspiré par la grâce ».

    Règle de Saint-Benoît, ch. XX (De la révérence dans la prière), Trad. OSB.

     * Saint Benoît de Nursie

    Prière à saint Benoît

    Ô notre père saint Benoît,

    patriarche des moines d’Occident et patron de l’Europe,

    nous nous confions à toi.

    Donne-nous de ne rien préférer à l’amour du Christ

    et de toujours accomplir l’œuvre de Dieu.

    Toi qui as promu dans les monastères l’ordre de la charité

    donne-nous d’être des artisans de paix et d’unité

    en servant la justice, en protégeant les plus faibles,

    en honorant tous les hommes et en respectant la création.

    Toi qui as trouvé la vraie sagesse dans la Parole de Dieu,

    guide-nous dans la connaissance du mystère du salut.

    Garde-nous, au cœur de nos tâches quotidiennes,

    le goût d’une vie d’intimité avec le Seigneur,

    irriguée par la source de l’Évangile,

    et illuminée par la louange.

    Par ton intercession,

    que le Christ daigne nous conduire tous ensemble à la vie éternelle !

    Amen.

    Prière composée par des moines de l'Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret - France)

    Cette abbaye se trouve devant les reliques du saint, dans la crypte de l’abbatiale.

    Tous ceux qui y passent, retraitants, touristes ou simples pélerins, sont invités à la réciter.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-18584649.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_de_Nursie

    https://saintebible.com/psalms/34-2.htm

    http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/commentaire/ps/842-psaume-34.html

    http://www.bibleenligne.com/commentaire-intermediaire/commentaire/pv/2332-chapitre-2.html

    https://www.unmomentsacre.com/node/186457

    https://www.moines-tibhirine.org/documents/au-fil-de-la-liturgie/132-fete-de-saint-benoit-11juillet.html

    https://hozana.org/publication/10489-priere-a-saint-benoit

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_Saint-Beno%C3%AEt

    http://www.chemindamourverslepere.com/archive/2013/03/21/meditation-st-benoit-et-la-priere.html


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  • 191227 - Liturgie du vendredi 27 décembre 

    Fête de saint Jean, apôtre et évangéliste

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Introduction 1 :

    Ce 27 décembre, nous fêtons saint Jean, apôtre et évangéliste, qui reposa sur la poitrine du Seigneur au cours de la dernière Cène. Heureux l’Apôtre à qui furent révélés les secrets du Royaume et qui transmit la Parole de Vie à toute la terre. Méditons, en ce jour, son témoignage !

    Eglise catholique en Martinique

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Introduction 2 :

    C’est à ce disciple qu’il aimait et qu’il avait surnommé « fils du tonnerre » pour son caractère impétueux que Jésus, sur la croix, confia sa mère. Exilé par la suite à Patmos, Jean y écrivit, selon la Tradition, le quatrième Évangile et l’Apocalypse.

    Source : Prions en Eglise - Jeudi 27 décembre 2012

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Introduction 3 :

    En célébrant la fête de saint Jean l'Évangéliste le lendemain de Noël, l'Église associe étroitement « le disciple que Jésus aimait » au mystère de l'Incarnation, au mystère du Christ Sauveur. L'enfant nu de la crèche n'est autre que Verbe de Dieu venu chez les siens (Jean 1, 14). Son élévation sur la croix est en même temps entrée dans la gloire et promesse de vie pour les hommes (Jean 3, 15).

    L'Évangile de ce jour présente, sous l'appellation de « l'autre disciple », l'homme de foi. Le matin de Pâques, en effet, après avoir trouvé le tombeau vide, Marie Madeleine s'empresse de prévenir Pierre et Jean. Les deux Apôtres courent à leur tour au tombeau. Entré le premier, Pierre le trouve vide, avec tous les linges qui ont servi à l'ensevelissement rangés à leur place, preuve en creux de la résurrection. Jean entre ensuite. « Il vit et il crut ». Sans avoir encore vu le ressuscité, il saisit la portée de l'événement qui s'est produit : Christ est vivant !

    Le disciple devient témoin : « Nous portons témoignage, nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s'est manifestée à nous » (Cf. Première lecture). La fête de Noël rappelle que celui qui est venu apporter la vie au monde a d'abord rejoint l'homme dans sa fragilité et dans sa pauvreté. En nous laissant interpeller par le pauvre de la crèche, nous nous rendons davantage disponibles pour servir tous nos frères.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    1ère lecture : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons ».

    Lecture de la première lettre de saint Jean (1 Jn 1, 1-4)

    Bien-aimés, ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons.

    Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous.

    Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous.

    Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. Et nous écrivons cela, afin que notre joie soit parfaite.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Commentaire 1 :

    L’Évangile de Jean présente la gloire de la personne de Jésus, le Fils de Dieu. Le Père est dans le Fils, et la vie divine et éternelle est manifestée en Lui. Mais cette vie divine qui était dans le Père et le Fils nous est communiquée : c’est le sujet de la première lecture de ce jour qui présente notre participation à la vie éternelle, sa nature, ses caractères, qui sont ceux de Dieu lui-même : amour et lumière.

    Dans ses écrits, Jean place Dieu devant nous, personne divine sur la terre. Paul, par sa doctrine nous place dans le ciel devant Dieu, agréables en Christ. L’ensemble de leurs écrits constitue le dépôt le plus précieux que nous ayons à garder pendant les temps de la fin, jusqu’à ce que le Seigneur vienne.

    Notes d’études bibliques à Paris rédigées par Jean Muller

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Évangile : « L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 20, 2-8)

    Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé ».

    Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau.

    Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.

    En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.

    C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Commentaire 2 a :

    1. L’Église qui célèbre saint Jean exprime son génie : c’est un enseignement pour notre vie. L’apôtre Jean nous donne l’ultime révélation du mystère de Dieu : « Dieu est amour ». Le mystère de l’amour de Dieu donné en Jésus dans la chair humaine se prolonge dans son Corps qui est l’Église. Un chemin de Résurrection nous est proposé dans cet Évangile ! C’est la lumière du nouvel Amour qui opère désormais le discernement entre le bien et le mal. « Dieu est amour» ! Nous sommes ses enfants bien-aimés, créés à son image et à sa ressemblance et rachetés par le sang de l’Agneau. Nous entrons dans le monde de la victoire de l’amour de Dieu par la Résurrection de Jésus. Dieu, personne ne l’a jamais vu, mais si nous vivons dans l’Amour, Dieu devient « visible » aux yeux des hommes. En voyant les hommes s’aimer de l’Amour de Dieu, nous « voyons » Dieu. Nous voulons demeurer dans cet Amour nouveau révélé par Jésus à Marie Madeleine qui alerte les Apôtres. Elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis ». A partir de cette information, Pierre et Jean s’élancent au tombeau. Jésus est venu chez les siens malgré l’hostilité du monde.

    2. Jean saisit en un instant la signification de cet évènement. Il a vu en profondeur le sens du tombeau vide. Il a compris l’intention du Seigneur Jésus, mais, en relation avec Pierre, il respecte la préséance. Toutes les nations sont invitées à reconnaitre l’amour de Dieu donné dans le mystère de Noël ! Jésus a pris notre chair humaine pour que nous naissions à une vie nouvelle. Par la naissance de Jésus, sa souffrance et sa mort sur la Croix, un amour nouveau apparait, vainqueur, dans un monde de guerre et de violence. Cet Évangile manifeste la victoire de Jésus sur la mort ! Désormais nous pouvons vivre de ce nouvel Amour car l’Esprit Saint a été répandu dans nos cœurs. Jean se fait le héros de la victoire de l’Amour. La vie de Dieu est un Don d’Amour qui nous est manifesté.

    3. Pierre prend la mesure des morceaux de tissus funéraires sans pouvoir en comprendre la signification. Devant le tombeau vide, « Jean vit et il crut ». Quand la vérité de l’Amour est là, la lumière brille dans les ténèbres. Dans le Christ, nous contemplons cette œuvre d’amour et nous chantons avec Marie le Magnificat : « Il élève les petits et les humbles, il abaisse les puissants de leur trône ». Hérode et toutes les puissances du mal tremblent devant ce tout petit enfant qui manifeste la fragilité du mystère d’iniquité d’un monde de mensonge. L’adversité s’acharne en nous contre Dieu, mais si nous remettons à Dieu notre vie, nous recevons de lui toute sa tendresse. Simon-Pierre et Jean se reconnaissent comme membres d’un même corps. Ils acceptent leurs différences, ils font œuvre commune. Jean, avec Marie a profondément aimé l’Église, il a œuvré pour son unité, sa sainteté, sa catholicité et son apostolicité. Il nous aide à la faire grandir aujourd’hui une, sainte, catholique et apostolique. C’est en cela qu’elle est l’Épouse du Christ, porteuse de la Bonne Nouvelle pour les gens de ce temps, touchés par l’amour régnant entre nous.

    Commentaire du Père Gilbert Adam

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Commentaire 2 b :

    Alors qu'il fait encore sombre, Marie de Magdala voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, (On suppose qu'il s'agit de Jean lui-même) et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l'a mis ». Evidemment, les deux disciples se précipitent. Vous avez remarqué la déférence de Jean à l'égard de Pierre. Jean court plus vite. Il est plus jeune, probablement, mais il laisse Pierre entrer le premier dans le tombeau.

    « Pierre entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place ». Leur découverte se résume à cela : le tombeau vide et les linges restés sur place. Mais quand Jean entre à son tour, le texte dit : « C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut ». Pour saint Jean, ces linges sont des pièces à conviction : ils prouvent la Résurrection. Au moment même de l'exécution du Christ, et encore bien longtemps après, les adversaires des chrétiens ont répandu le bruit que les disciples de Jésus avaient tout simplement subtilisé son corps. Saint Jean répond : «Si on avait pris le corps, on aurait pris les linges aussi ! Et s'il était encore mort, s'il s'agissait d'un cadavre, on n'aurait évidemment pas enlevé les linges qui le recouvraient».

    Ces linges sont la preuve que Jésus est désormais libéré de la mort : ces deux linges qui l'enserraient symbolisaient la passivité de la mort. Devant ces deux linges abandonnés, désormais inutiles, Jean vit et il crut. Il a tout de suite compris. Quand Lazare avait été ramené à la vie par Jésus, quelques jours auparavant, il était sorti lié. Son corps était encore prisonnier des chaînes du monde : il n'était pas un corps ressuscité. Jésus, lui, sort délié : pleinement libéré. Son corps ressuscité ne connaît plus d'entrave.

    La dernière phrase est un peu étonnante : « Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts ».

    Jean a déjà noté à plusieurs reprises dans son Évangile qu'il a fallu attendre la Résurrection pour que les disciples comprennent le mystère du Christ, ses paroles et son comportement. Au moment de la Purification du Temple, lorsque Jésus avait fait un véritable scandale en chassant les vendeurs d'animaux et les changeurs, l'Évangile de Jean dit : « Lorsque Jésus se leva d'entre les morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait parlé ainsi, et ils crurent à l'Écriture ainsi qu'à la parole qu'il avait dite » (Jn 2, 22). Même chose lors de son entrée triomphale à Jérusalem, Jean note : « Au premier moment, ses disciples ne comprirent pas ce qui arrivait, mais lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent que cela avait été écrit à son sujet » (Jn 12, 16).

    Mais soyons francs : vous ne trouverez nulle part dans toute l'Écriture une phrase pour dire que le Messie ressuscitera. Au bord du tombeau vide, Pierre et Jean ne viennent donc pas d'avoir une illumination comme si une phrase précise, mais oubliée, de l'Écriture revenait tout d'un coup à leur mémoire. Mais, tout d'un coup, c'est l'ensemble du plan de Dieu qui leur est apparu. Comme dit saint Luc à propos des disciples d'Emmaüs : leurs esprits se sont ouverts à « l'intelligence des Écritures ». « Il vit et il crut. Jusque-là, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts ».

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    C'est parce que Jean a cru que l'Écriture s'est éclairée pour lui : jusqu'ici combien de choses de l'Écriture lui étaient demeurées obscures ! Mais parce que tout d'un coup il donne sa foi, sans hésiter, alors tout devient clair : il relit l'Écriture autrement et elle lui devient lumineuse. L'expression « il fallait » dit cette évidence. Comme disait saint Anselme, il ne faut pas comprendre pour croire, il faut croire pour comprendre.

    A notre tour, nous n'aurons jamais d'autre preuve de la Résurrection du Christ que ce tombeau vide... Dans les jours qui suivent, il y a eu les apparitions du Ressuscité. Mais aucune de ces preuves n'est vraiment contraignante... Notre foi devra toujours se donner sans autre preuve que le témoignage des communautés chrétiennes qui l'ont maintenue jusqu'à nous. Mais si nous n'avons pas de preuves, nous pouvons vérifier les effets de la Résurrection : la transformation profonde des êtres et des communautés qui se laissent habiter par l'Esprit, comme dit Paul, est la plus belle preuve que Jésus est bien vivant !

    Compléments très importants :

    • Jusqu'à cette expérience du tombeau vide, les disciples ne s'attendaient pas à la Résurrection de Jésus. Ils l'avaient vu mort, tout était donc fini... et, pourtant, ils ont quand même trouvé la force de courir jusqu'au tombeau... A nous désormais de trouver la force de lire dans nos vies et dans la vie du monde tous les signes de la Résurrection. L'Esprit nous a été donné pour cela. Désormais, chaque « premier jour de la semaine », nous courons, avec nos frères, à la rencontre mystérieuse du Ressuscité.
    • C'est Marie-Madeleine qui a assisté la première à l'aube de l'humanité nouvelle ! Marie de Magdala, celle qui avait été délivrée de sept démons... elle est l'image de l'humanité tout entière qui découvre son Sauveur. Mais, visiblement, elle n'a pas compris tout de suite ce qui se passait : là aussi, elle est bien l'image de l'humanité !
    • Et, bien qu'elle n'ait pas tout compris, elle est quand même partie annoncer la nouvelle aux apôtres et c'est parce qu'elle a osé le faire, que Pierre et Jean ont couru vers le tombeau et que leurs yeux se sont ouverts. A notre tour, n'attendons pas d'avoir tout compris pour oser inviter le monde à la rencontre du Christ ressuscité.

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Homélie : «Il vit, et il crut ».

    Aujourd'hui, la liturgie célèbre la fête de saint Jean, apôtre et Évangéliste. Le jour qui suit la Noël, l'Église célèbre la fête du premier martyr de la foi chrétienne, saint Étienne. Et le jour suivant, saint Jean, celui qui pénètre le mieux et le plus profondément le mystère du Verbe incarné, premier théologien et modèle de tout véritable théologien. Le passage de son Évangile qu'on nous propose aujourd'hui nous aide à contempler Noël dans la perspective de la Résurrection du Seigneur. Jean, en effet, arrivé au sépulcre vide, « vit et crut » (Jn 20,8). Confiants dans le témoignage des Apôtres, à chaque Noël, nous nous voyons poussés à « voir » et à « croire ».

    L'on peut revivre ces mêmes « voir » et « croire » à propos de la naissance de Jésus, le Verbe incarné. Jean, poussé par les intuitions de son cœur – et, devrions-nous ajouter, par la « grâce » – « voit » au-delà de ce que ses yeux peuvent contempler en ce moment. En réalité, s'il croit, il le fait sans « avoir vu » encore le Christ, ce qui inclut déjà la louange implicite de ceux qui « croiront sans avoir vu » (Jn 20,29), qui culmine dans le vingtième chapitre de son Évangile.

    Pierre et Jean « courent » ensemble au sépulcre, mais le texte nous dit que Jean «courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau» (Jn 20,4). Comme si Jean était mu davantage par le désir d'être de nouveau aux côtés de Celui qu'il aimait – le Christ – que par le fait de rester aux côtés de Pierre, dont, cependant – par le geste de l'attendre et de le laisser entrer le premier – il reconnaît la primauté dans le Collège des Apôtres. Malgré tout, le cœur ardent de Jean, plein de zèle, regorgeant d'amour, le porte à « courir » et à « s'avancer », nous invitant clairement à vivre aussi notre foi avec ce désir ardent de rencontrer le Ressuscité.

    Abbé Manel Valls  i Serra (Barcelona, Espagne)

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Prières :

    1. Demandons à Jésus la grâce de vivre du mystère de l’Amour.

    Père Gilbert Adam

    2.

    Dieu qui a dévoilé pour nous les mystères de ton Verbe

    grâce à ton Apôtre saint Jean,

    rends-nous capables de comprendre et d'aimer

    les merveilles qu'il nous a fait connaître.

    Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur. Amen.

    Cardinal Dionigi – Site catholique-fr

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Conclusion : L’enseignement de l’apôtre saint Jean

    S'il est une caractéristique qui ressort des écrits de saint Jean, c'est l'amour… Certes, Jean n’est pas l'unique auteur des origines chrétiennes à parler de l'amour. Étant donné que cela est constitutif et essentiel au christianisme, tous les auteurs du Nouveau Testament en parlent, bien qu'avec des accentuations diverses. Si nous prenons maintenant le temps de réfléchir sur ce thème dans saint Jean, c'est parce qu'il nous en a tracé avec insistance et d'une manière incisive les lignes principales. Nous nous en remettons donc à ses paroles.

    Une chose est certaine : il n'a pas fait un traité abstrait, philosophique ou même théologique, sur ce qu'est l'amour. Non, Jean n'est pas un théoricien. En effet, le véritable amour, par sa nature, n'est jamais purement spéculatif, mais il est en référence directe, concrète et vérifiable, à des personnes réelles. Eh bien, Jean, en tant qu'apôtre et ami de Jésus, nous fait voir quelles sont les composantes ou mieux les phases de l'amour chrétien.

    La première composante concerne la source même de l'amour, que l'apôtre Jean situe en Dieu, en arrivant à affirmer que « Dieu est amour » (1Jn 4,16). Jean est l'unique auteur du Nouveau Testament à nous donner comme une sorte de définition de Dieu. Il dit par exemple que « Dieu est Esprit » (Jn 4,24) ou que « Dieu est lumière » (1Jn 1,15). Ici, par une intuition fulgurante, il proclame que « Dieu est amour ». Remarquons-le bien : il n'est pas affirmé simplement que « Dieu aime » et encore moins que « l'amour est Dieu ». En d'autres mots, Jean ne se limite pas à décrire l'agir divin, mais il remonte jusqu'à ses racines. De plus, il ne veut pas attribuer une qualité divine à un amour générique et peut-être impersonnel. Il ne remonte pas de l'amour à Dieu, mais il se tourne directement vers Dieu pour définir sa nature par la dimension infinie de l'amour. Par-là, Jean veut dire que le constitutif essentiel de Dieu est l'amour et donc toute l'activité de Dieu naît de l'amour et est marquée par l'amour. Tout ce que Dieu fait, il le fait par amour et avec amour, même si nous ne pouvons pas comprendre tout de suite que c'est de l'amour, le véritable amour.

    Pape Benoît XVI - Audience générale du 9/8/06

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste - 12 27

    Méditations proposées par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    1. Une parole a suffi, Jean a trouvé le Messie, le Fils de L’homme, le Maître. Il le cherchait pour le connaître, Jésus l’invite en sa demeure vers la dixième heure. Jésus, lumière du monde, heureux celui qui le rencontre !

    2. Dieu qui a dévoilé pour nous les mystères de ton Verbe grâce à ton Apôtre saint Jean, rend-nous capables de comprendre et d’aimer les merveilles, qu’il nous a fait connaître. Par Jésus-Christ, ton Fils notre Seigneur.

    Références :

    https://martinique.catholique.fr/fete-de-saint-jean-apotre-et

    https://www.prionseneglise.fr/textes-du-jour/saint/2012-12-27

    https://www.la-croix.com/Archives/2006-12-26/27-decembre-Saint-Jean-Apotre-et-evangeliste-fete-Jean-20-2-8-_NP_-2006-12-26-279975

    https://www.aelf.org/2019-12-27/romain/messe

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Saint-Jean.html

    http://thierry.jallas.over-blog.com/article-commentaires-de-marie-noelle-thabut-annee-liturgique-c-dimanche-de-la-resurrection-31-mars-2013-116554737.html

    http://choralecsfa.canalblog.com/archives/2016/12/27/34734018.html

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Saint-Jean.html

    http://site-catholique.fr/index.php?post/PRIERE-a-Saint-Jean

    http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=evangile_noela_jeudi

    Magnificat du 27 décembre 2018 page 371 et 374


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  • 191130 - Liturgie de la Saint-André – 30 novembre 2019

    Fête de saint André, un des premiers apôtres

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Saint André, apôtre et martyr

    André est né à Bethsaïde, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Avec son frère Simon (Pierre), il vivait de la pêche. C'était un assoiffé de Dieu. Il avait entendu la prédication de Jean le Baptiste, avait sans doute reçu son baptême de pénitence et était devenu l'un de ses disciples. Il avait su discerner l'exacte mission de Jean. Aussi, quand il l'entendit désigner Jésus : « Voici l'agneau de Dieu », il le suivit pour ne plus le quitter. Dès cet appel, André devient apôtre, avant même d'en avoir reçu le titre. Il rencontre son frère Pierre et l'amène à Jésus. Il est l'homme qui sait nouer des contacts. Lors de la multiplication des pains, c'est André qui amène le jeune garçon portant ses cinq pains et ses deux poissons. Quand des Grecs veulent rencontrer Jésus, c'est à lui qu'ils s'adressent tout naturellement.

     * Saint André, un des premiers apôtres

    La tradition

    Après la Pentecôte, il partit prêcher l’Évangile, au cours d’un long voyage tout autour des côtes de la mer Noire. Ses voyages l’amenèrent en Mésopotamie, en Bithynie (côte anatolienne), à Éphèse, en Thrace maritime (région entre le Bosphore et le cap Kaliakra), en Scythie mineure (de Tomis aux bouches du Danube), en Crimée, à Byzance et finalement en Achaïe (région au nord du Péloponnèse), où il finit crucifié sous l’empereur Néron, à Patras en l’an 60. La Légende dorée rapporte que son supplice fut ordonné par le proconsul de la région, dont saint André avait converti l’épouse et qui lui avait offert l’alternative suivante : sacrifier aux idoles ou mourir sur la croix. Ayant choisi le martyre, l’apôtre survécut pendant deux jours, durant lesquels il prêcha à la foule, qui s’indigna et menaça le proconsul de mort. Celui-ci chercha donc à le faire descendre de la croix, mais on ne put le délier et le saint mourut dans une grande lumière. Pour avoir fait le tour de la mer Noire, saint André est considéré comme le saint patron de l’église roumaine et celui de la marine russe. L’Ukraine voudrait qu'il ait été le premier évangélisateur de Kiev et l’Écosse l'a choisi comme patron national. L’Église de Constantinople le vénère également comme son illustre patron.

    Reliques

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Au 4ème siècle, ses reliques furent transportées à Constantinople, mais reposent aujourd’hui à Amalfi en Italie. Pendant la décennie 1960-1970, une grande partie des reliques du saint et de sa croix furent restituées à l’Église de Grèce. Dans la ville de Patras, on construisit une grande église pour les abriter : la basilique Saint-André.

    Le crâne de saint André avait été apporté de Patras à Rome sous le pape Pie II en 1462. Il fut considéré comme une des quatre plus importantes reliques de la basilique Saint-Pierre de Rome, avec un morceau de la Croix du Christ, le voile de Véronique, la lance de Longin. Le Bernin construisit une des quatre logias, autour du chœur de la basilique, pour la conserver. En septembre 1964, le pape Paul VI créa la surprise en la restituant à l’église de Patras, en Grèce. Cette importante relique, qui avait été déposée au 15ème siècle au Vatican, fut restituée en 1966 aux Orientaux en signe de la volonté de communion entre l’Église de Rome et les patriarcats orientaux. L’attribut de saint André est la croix à branches égales, dite « croix de saint André », sur laquelle il fut martyrisé et elle se trouve dans la basilique de la ville de Patras. Parfois, l’ancien pêcheur de Galilée tient un grand filet d’où émergent des têtes de poissons.

    Martyrologe romain

     * Saint André, un des premiers apôtres

    La croix de Saint André

    La croix du martyr d'André en forme de X apparaît pour la première fois au 10ème siècle et devient son attribut iconographique. En fait, cette tradition ne s'appuie sur aucun texte. Ce crucifiement sur une croix transverse a été imaginée en pendant à celle de Pierre, son frère, crucifié la tête en bas sur une croix droite. Au 14ème siècle, un vitrail (cathédrale de Bourges) affecte à André une croix latine à branches droites. Cette croix en X majuscule est rarement associée à André avant le 14ème siècle, et c'est surtout l'art bourguignon qui l'a développée.

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Sous le patronage de saint André

    Outre l’Église de Constantinople, la ville de Patras, et le monastère du cap Saint-André à Chypre, de nombreux lieux et communes de par le monde portent le nom de Saint-André, en particulier Santander dont la croix figure sur le drapeau basque.

    L’Ukraine le considère comme le premier évangélisateur de Kiev, et l’ordre de Russie le plus prestigieux était l’ordre impérial de Saint-André. La Russie actuelle a rétabli la croix de saint André sur les pavillons de ses navires de guerre, comme le faisaient autrefois les marins du tsar depuis 1690, sous le règne de Pierre 1er. En souvenir du patronage de saint André sur l’ancien État de Bourgogne, la marine royale belge arbore aussi un pavillon à la croix de saint André.

    Saint André est également considéré comme le premier évangélisateur du territoire sur lequel se trouve actuellement la Roumanie étant célébré comme un des plus importants saints de l'orthodoxie roumaine. D'après George Alexandrou, saint André aurait passé 20 ans en ermite en Scythie mineure dans une grotte près d'un village actuellement nommé Ion Corvin aujourd’hui en Roumanie.

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Introduction à la liturgie de ce jour

    L'Apôtre André dont c'est la fête n'est pas l'homme des premiers plans. Les Évangiles synoptiques semblent toujours vouloir le placer dans l'ombre de Pierre. Il y a Pierre, et puis, seulement après, « son frère » : André. L'Évangéliste Jean n'entretient pas du tout le même rapport avec le frère de Pierre, qu'il présente, au contraire – et sans doute à dessein – en premier. Pierre n'a rien vu, rien entendu. Et pour cause : il n'était même pas là ! Son frère, lui, alors qu'il reçoit, avec un autre disciple, l'enseignement de Jean le Baptiste au désert (Jean 1, 35), croit spontanément et immédiatement à la prophétie de l'ascète qui soudain, voyant Jésus, atteste : « Voici l'agneau de Dieu » (1, 36).

     * Saint André, un des premiers apôtres

    André est l'homme des relations, l'homme qui « amène à Jésus », autant dire l'Apôtre par excellence : celui qui, mû par l'urgence de l'Évangile, va trouver son frère pour lui déclarer avec une audace stupéfiante : « Nous avons trouvé le Messie » (1, 40). Et « il l'amena à Jésus », dit sobrement l'Évangile. C'est encore lui, l'homme du concret, qui trouve le jeune homme aux cinq pains et aux deux poissons (6, 9) – et il fallait cette maigre offrande d'un enfant des hommes pour que Jésus en rassasie  5 000. Et c'est toujours lui à qui Philippe s'adresse – comme au secrétaire pour obtenir un rendez-vous, dirait-on ! – lorsque des Grecs demandent à « voir Jésus » (12, 21).

    La réponse de Jésus s'inscrira dans sa propre chair. Car « voir Jésus », apprend-il avec eux, c'est croire que le grain qui meurt porte « beaucoup de fruit » (12, 24), et c'est suivre le Maître jusqu'à la croix.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Épître : « La foi naît de ce que l’on entend ; et ce que l’on entend, c’est la parole du Christ ».

    Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (Rm 10, 9-18)

    Frère, si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé.

    Car c’est avec le cœur que l’on croit pour devenir juste, c’est avec la bouche que l’on affirme sa foi pour parvenir au salut. En effet, l’Écriture dit : « Quiconque met en lui sa foi ne connaîtra pas la honte ».

    Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent. En effet, « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ».

    Or, comment l’invoquer, si on n’a pas mis sa foi en lui ? Comment mettre sa foi en lui, si on ne l’a pas entendu ?

    Comment entendre si personne ne proclame ? Comment proclamer sans être envoyé ?

    Il est écrit : « Comme ils sont beaux, les pas des messagers qui annoncent les bonnes nouvelles ! ».

    Et pourtant, tous n’ont pas obéi à la Bonne Nouvelle.

    Isaïe demande en effet : « Qui a cru, Seigneur, en nous entendant parler ? ».

    Or la foi naît de ce que l’on entend ; et ce que l’on entend, c’est la parole du Christ.

    Alors, je pose la question : n’aurait-on pas entendu ? Mais si, bien sûr ! Un psaume le dit : « Sur toute la terre se répand leur message et leurs paroles, jusqu’aux limites du monde ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Commentaire 1 :

    Paul continue de développer le même thème de l’incrédulité d’Israël en se servant de la méthode de discussion des Juifs de son temps. On notera comment il distingue dans la Bible diverses lignes de pensée. C’est bien vrai qu’une grande partie des textes de l’Ancien Testament semblent ne connaître que la fidélité à mettre en pratique les commandements, mais d’autres textes mettaient déjà en valeur la gratuité du don de Dieu. Il nous montre une fois de plus qu’il n’y a pas “une” religion de la Bible et qu’il ne suffit pas de prendre au pied de la lettre tout ce qu’on y lit (ce qu’on appelle “fondamentalisme”). La Bible nous donne une suite de témoignages où nous reconnaissons un chemin, et une pédagogie de Dieu. Au long des siècles et dans des cultures différentes, juive puis grecque, il achemine son peuple vers la pleine vérité.

    v 10.9

    Ce paragraphe est comme un commentaire de la prophétie de Joël 3.5 que Pierre cite au jour de la Pentecôte. On remarquera comment Paul attribue purement et simplement au Christ Seigneur ce qui, dans le texte de Joël ne peut être dit que de Yahvé Dieu. Mais on sait que la vie est toujours complexe et jamais nous ne trouverons dans un texte, même s’il est tiré de la Bible, tous les aspects d’une question. Ce que Paul dit de la foi dans ce chapitre ne supprime en rien ce que la lettre de Jacques avait exprimé quelque temps auparavant : la foi ne nous sauve que si elle s’exprime à travers une vie de fidélité aux lois de Dieu.

    Commentaire emprunté au blog « Jubilatedeo »

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Psaume : (Ps 18 (19), 2-3, 4-5ab)

    R/ Par toute la terre s’en va leur message (cf. Ps 18, 5a)

    Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l'ouvrage de ses mains.

    Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance.

    Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s'entende ; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Commentaire 2 :

    Ce Psaume est une invitation à chanter la gloire de Dieu : elle se manifeste à la fois par les merveilles du ciel, spécialement le soleil (1-7), et par la Loi (8-15). Ces deux parties étaient sans doute à l’origine deux Psaumes différents.

    L’ordre de la voûte céleste est comme une symphonie : savons-nous l’entendre ? Est-ce que nous joignons les créatures muettes dans une louange à Dieu, notre créateur ? Percevons-nous aussi la mélodie du message évangélique (Romains 10.18) ?

    La Loi du Seigneur est plus précieuse que l’or et plus douce que le miel : elle nous parle de Dieu et nous invite à nous soumettre totalement.

    Commentaire emprunté au blog « Jubilatedeo »

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Évangile : Appel des quatre premiers disciples  (« Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent »).

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 4, 18-22)

    En ce temps-là, comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères,

    Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs.

    Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes ».

    Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

    De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets.

    Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Commentaire 3 :

    Le Royaume des Cieux est là. Les Juifs en ce temps-là ne prononçaient pas le nom de Dieu, et très souvent ils disaient à la place : « Les Cieux ». Le Royaume des Cieux est le Royaume de Dieu. Dieu vient régner parmi nous, c’est-à-dire que dès maintenant nous recevons le salut définitif.

    Convertissez-vous. Le verbe utilisé par la Bible signifie « prendre un autre chemin », mais cela peut se comprendre de bien des manières. Dans la bouche de Jean-Baptiste, il voulait dire : se détourner de ses péchés. Pour Jésus la « conversion » est le début d’une vie nouvelle à partir d’un changement intérieur : elle est l’œuvre de l’Esprit en nous. 

    Ceux qui croient pouvoir avec la seule force de la raison résoudre tous les problèmes et donner une réponse à toutes les questions, faisant acte de suprême intelligence, ceux-là même doivent s’incliner devant l’Esprit Suprême : le Logos, le Verbe de Dieu. Ils pénètrent alors dans la dimension spirituelle, celle de la lumière divine qui apporte sa richesse à l’esprit humain. Il n’est pas possible de connaître le Père, ni d’aller vers lui, si on ne passe pas par Jésus. Or, parmi les paroles du Christ, il en est une qui se trouve au cœur de son enseignement et qui nous donne la clé du salut, car c’est d’après elle que nous serons jugés : Ce que vous aurez fait au plus petit des miens, c’est à moi que vous l’avez fait (Matthieu 25.40).

    Il se cache sous les dépouilles de notre prochain qui devient ainsi – comme Jésus – voie pour aller vers le Père, pour connaître le Père.

    C’est si simple que c’en est presque incroyable : pour arriver à Dieu, il faut passer par l’homme avec toutes les implications que comporte la vie personnelle et sociale. C’est si simple que Jésus a voulu nous avertir. C’est une vérité, nous dit-il, que seuls, les simples, les petits comprennent. Et pourtant le chemin est ouvert à tous, même aux adultes, aux vieilles gens, aux savants, aux fourbes, s’ils savent se faire petits, en abandonnant un moment toute leur science, toute leur expérience, pour se mettre à l’écoute du Seigneur et vivre sa parole.

    Commentaire emprunté au blog « Jubilatedeo »

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Homélie 1 :

    1. En fêtant saint André, le frère de Simon Pierre, nous sommes remis devant notre appel : Venez. Jésus commence sa prédication par un appel. Il prend l’initiative, c’est lui qui appelle ces deux hommes « à sa suite ». Le oui de ces hommes implique un changement de vie radical, ils deviendront « pêcheur d’hommes », dans un don de soi total. Aussitôt ! Ils répondent immédiatement à l’exigence radicale de Jésus, ils quittent tout. Nous assistons ainsi à une nouvelle naissance de l’Eglise. Alors que ces hommes étaient en plein travail, Jésus les appelle au cœur de leur vie quotidienne. C’est pour eux une révolution qui change la face de leur vie. Un chemin nouveau s’ouvre pour toujours devant eux. Deux pêcheurs qui faisaient leur travail de tous les jours sont appelés à construire le Royaume de Dieu. Nous acceptons, nous aussi, de vivre cette aventure avec le courage d’une réponse inconditionnelle. Nous remettons notre désir dans le désir de Dieu, habités par le désir de faire sa volonté. Le désir de Dieu est amour pour nos lieux de vie. Dans l’humilité, nous contemplons le chemin de Dieu en nous, en chaque communauté. C’est la reconnaissance de l’autre pour un plus grand amour, là, nous réalisons l’œuvre de Dieu.

     * Saint André, un des premiers apôtres

    2. André est avec Jean le Baptiste, dans l’Évangile de Jean, quand Jésus passe, il entend Jean le Baptiste dire qu’il est l’Agneau de Dieu. Il demande où le Maître demeure, « Venez et voyez » dit Jésus. Sans hésiter, et avec beaucoup de simplicité, il se met à suivre Jésus. Jean, raconte comment André invite son frère, Simon, pour le rapprocher de Jésus, il lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » et il l’amène à lui. Il est le premier à confesser Jésus comme Messie. Sans attendre, il gagne son frère Simon pour Jésus. C’est Simon qui deviendra le premier Pape de l’histoire de l’Église. Nous sommes témoins de la hâte des apôtres. « Aussitôt, laissant leurs filets, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent ». Dès que nous avons entendu l’appel qui vient de Dieu, nous voulons l’accueillir. Notre fidélité donne du sens à tout ce que nous faisons. Nous achevons en Dieu le mystère de la création. Dans notre foi, nous recevons le monde en transformation, en marche vers Dieu. Là, nous trouvons la finalité et les raisons de notre nouveau travail. C’est ainsi que nous bâtissons la civilisation de l’amour.

    3. Nous avons entendu nous aussi la voix de Jésus, et nous voulons le suivre pour demeurer dans le désir de Dieu. Nous savons que travailler à l’unité de nos familles, de nos foyers, de nos communautés, nous oblige à chaque instant de « tout laisser » pour suivre Jésus. André est toujours nommé en relation avec son frère Pierre, il est le frère de Pierre. Nous voulons, dans cette fraternité nouvelle, prier pour demander la réalisation de l’unité des Églises « Orthodoxes » et « Catholique ». Que ces Églises-sœurs réalisent la volonté de Dieu qui est l’unité de l’Église. Ainsi l’Eglise du Christ vivra de ces « deux poumons ». C’est la victoire de l’amour dans toutes les dimensions de notre vie. André emmène à Jésus les Grecs qui veulent rencontrer le Messie. Comme lui, nous avons une mission à accomplir, nous sommes les premiers appelés à la nouvelle évangélisation. Toutes les occasions nous sont données pour faire connaître Jésus autour de nous. Les apôtres ont tout quitté pour suivre Jésus. Ils ont donné leur vie pour l’annonce de l’Évangile.

    Père Gilbert Adam

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Homélie 2 :

    La liturgie de la fête de saint André nous donne l’occasion de réentendre l’appel des premiers disciples, dans l’Évangile de Matthieu.

    Par sa sobriété – qui n’exclut pas une pointe de solennité – le récit souligne comment Simon-Pierre et André son frère, puis Jacques et Jean, abandonnent leurs filets pour suivre Jésus dès le premier mot, sans avoir vu aucun miracle, ni entendu aucune promesse de récompense. Telle est la réponse de foi que Jésus attend de ses disciples : une réponse prompte, généreuse ; qui ne se fonde pas sur des signes, mais sur la confiance absolue dans l’appel de celui que nous reconnaissons comme notre Seigneur et Maître.

    La liberté avec laquelle ces simples pêcheurs répondent à l’appel de Dieu devrait nous remplir de honte devant notre tiédeur, remarque saint Grégoire le Grand qui précise : « En suivant le Seigneur, ils ont abandonné tout ce qu’ils auraient pu désirer en ne le suivant pas. Il n’y a pas ici de prix fixé ; mais le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes. Il coûta ainsi à Zachée la moitié de ses biens, puisqu’il se réserva l’autre moitié pour rembourser au quadruple ce qu’il avait pris injustement » (cf. Lc 19, 8). « Il coûta à Pierre et à André l’abandon de leurs filets et de leur barque. Il coûta deux piécettes à la veuve » (cf. Lc 21, 2), « et un verre d’eau fraîche à tel autre » (cf. Mt 10, 42). « Oui, comme nous l’avons dit, le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes ».

    En son Fils, Dieu le Père nous a tout donné : et nous hésiterions à faire de même ? D’ailleurs : que pourrions-nous lui soustraire que nous n’aurons à rendre au dernier jour ? Alors plutôt que d’attendre que nous soyons obligés de la lui remettre, offrons-lui dès à présent notre vie comme une oblation d’amour, de reconnaissance : « Y a-t-il donc sacrifice plus précieux, demande encore Saint Grégoire, que celui dans lequel l’âme, présentant son offrande à Dieu sur l’autel de son cœur, s’immole elle-même ? ».

    Pierre et André laissent leurs filets : instrument de travail pour un pêcheur ; instrument de combat pour un gladiateur, qui s’en servait pour immobiliser son adversaire. Quels sont les filets que nous avons à lâcher pour pouvoir suivre Jésus ? Filets d’une préoccupation trop grande pour mes activités professionnelles, qui me tiennent emprisonnées dans leurs mailles ? Filets de liens familiaux trop fusionnels - ils étaient avec leur père dans la barque dont Jésus les retire - ou de liens humains trop forts, qui m’empêchent de répondre à l’appel de Dieu sur moi ? Ou filets que je jette sur mon entourage pour le maîtriser : jugements, médisances, manipulation, violence, séduction ?

    Le filet dont Jésus veut me rendre expert à sa suite pour travailler avec lui à « rassembler les enfants de Dieu dispersés », est tout au contraire celui de la Bonne Nouvelle de la gratuité de l’amour du Père pour chacun de ses enfants ; car « entre Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent » (1ère lecture). Que le souvenir de cet amour inconditionnel de Dieu à notre égard nous stimule à répondre généreusement à son appel qui retentit chaque jour au cœur de notre vie, afin que quoi que nous disions et quoi que nous fassions, « ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus-Christ, en offrant par lui notre action de grâce à Dieu le Père » (Col 3, 17).

    Père Joseph-Marie

    Conclusion :

    Œcuménisme

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Saint Pierre et saint André sont frères de sang. Outre leur parenté et leur gagne-pain (ils sont pêcheurs), les deux Galiléens de Capharnaüm ont en commun d'avoir subi le martyre et de mourir crucifiés, comme le Christ. Si Pierre est le « premier » (princeps) des apôtres, André est le « premier appelé » (protocletos). L’un est considéré comme fondateur de l’Église de Rome (Église occidentale), l’autre comme fondateur de l’Église de Constantinople (Église orientale).

    Lors de leur pélerinage et de leur rencontre historique à Jérusalem, le jour de l’Épiphanie 1964, le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras se sont embrassés, en signe de réconciliation. Athénagoras offrit une icône représentant Pierre et André s’embrassant. Ce baiser des apôtres Pierre et André est devenu le symbole de la marche vers l’unité des Églises-sœurs d’Orient et d’Occident.

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Prière à Saint André proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Saint André, que rien ni personne n’a arrêté dans la prédication de la vraie foi,

    donne-moi la force pour éliminer de mon corps le mal qui me fait souffrir.

    Saint André, qui t’es dépouillé de tout pour suivre notre Seigneur jusqu’au pied de la croix,

    délivre-moi de mon mal, pour que je puisse donner un peu de bien en suivant ton exemple.

    Pour que la grâce se diffuse tout au long de mon corps,

    tu peux commander au mal de disparaître au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

    Amen.

     * Saint André, un des premiers apôtres

    Méditation : « Venez, suivez-moi » (Mt 4,12-23)

    « Venez, suivez-moi », dit Jésus.

    Il dit cela par deux fois, en marchant su bord de la mer de Galilée, et quatre hommes les suivent, quatre hommes qui vivaient de la pêche. Mais l'appel de Jésus nous concerne tous. Dans notre vie à tous et à toutes, Jé­sus est passé et il passe, en disant: « Viens, suis-moi ! ». Que nous soyons mère de famille ou religieuse, artisan, employé ou moine, l'Évangile d'aujourd'hui fait retentir dans notre vie, et donc dans notre cœur, l'appel de Jésus.

    Essayons donc de comprendre, à partir de l'exemple des Apôtres, ce que le Maître attend de nous.

    Il est clair, tout d'abord, que c'est Jésus qui appelle.

    Les maîtres, les professeurs, les gourous, on les choisit soi-même, parfois entre cent ; mais avec Jésus, c'est différent : il prend l'initiative, il passe, il s'arrête, il invite : « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, dira Jésus lors du dernier repas; mais c'est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez, vous, et que vous portiez du fruit » (Jn 15,26).

    Ce n'est pas nous qui avons fait un cadeau à Dieu, qui avons fait à Jésus l'honneur de le suivre, mais lui qui nous a fait suffisamment confiance pour nous prendre à son service. Quand Jésus appelle, il nous faut accepter certaines ruptures. C'est là un deuxième enseignement que nous suggère l'exemple des premiers apôtres.

    Ils ont quitté les filets, la barque, leur père dans la barque. Ils ont vécu là une rupture avec le métier, les habitudes, le gagne-pain et une certaine forme de sécurité. Ils ont dû accepter de lâcher l'avenir prévu, préparé, et les filets apprêtés pour la pêche selon des techniques longuement éprouvées; et cela pour suivre Jésus.

    Suivre Jésus, pour nous comme pour les apôtres, c'est marcher derrière lui, aller où il va, travailler là où il travaille, à son œuvre de rédemption, accueillir ceux qu'il accueille, et chercher ce qu'il cherche : des adorateurs pour le Père.

    Mais si Jésus amène dans nos vies certaines ruptures, il s'occupe, lui, de la continuité.
    Nous resterons des hommes de la pêche, mais nous pêcherons avec le Pêcheur d'hommes. Jésus nous demandera souvent une transposition de tout notre agir. Il fera servir nos capacités, mais à un autre niveau, celui du Règne de Dieu en marche. Rien ne sera perdu du passé, de l'amour de la mer, du savoir-faire acquis dans la barque de Zébédée, et pourtant il faudra tout réapprendre, à l'école du nouveau Maître.
    À travers les ruptures, c'est bien notre vie qui continue, notre réponse personnelle à Jésus. Mais pour chacun/e d'entre nous l'appel de Jésus demeure un mystère.

    Parfois nous l'entendons de loin, comme une voix qui n'arrive pas à se faire entendre, couverte qu'elle est par la rumeur du désir; parfois nous la percevons en nous comme un murmure, comme un ruisseau discret, mais inlassable, ou encore il nous parvient comme le souvenir vivant d'un grand oui déjà prononcé, comme le rappel paisible de la première rencontre.

    C'est le mystère des choix de Dieu, de Dieu qui est libre, divinement libre, et qui sait à la fois le bonheur qu'il nous offre et le grand raccourci qu'il nous propose.

    Tous nous sommes appelés. Nous sommes conviés à travailler à plein temps dans le champ du Père, à moissonner, ou à glaner, dans la moisson de Jésus.

    Qui que nous soyons, nous pouvons rendre ce témoignage que les moments où nous sommes le plus fidèles à cet appel sont dans notre vie les instants ou les périodes de plus grande plénitude. Savons-nous, voulons-nous suffisamment offrir ce témoignage à ceux et celles que le Christ met sur notre route, spécialement les jeunes qui veulent donner un sens à leur vie ?

    Sans doute ont-ils besoin, plus que jamais, pour répondre à leur tour à l'invitation de Jésus : « Viens, suis-moi ! », de voir en nous des appelés heureux, des baptisés qui n'ont pas été déçus dans leur amitié avec le Christ, bref des passionnés de Jésus Seigneur.

    Méditation empruntée au blog « Jubilatedeo »

    Méditation proposée par noitre Frère Chapelain

    Seigneur, maître du monde, nous te supplions humblement : permets que l’Apôtre saint André, après avoir évangélisé et guider ton Église, ne cesse d’intercéder pour nous. Par Jésus-Christ, ton fils, notre Seigneur.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    https://www.saintsguerisseurs.fr/le-nom-des-saints/saint-andr%C3%A9/

    https://nominis.cef.fr/contenus/saint/25/Saint-Andre.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_(ap%C3%B4tre)

    https://www.la-croix.com/Archives/2006-11-29/30-novembre-Saint-Andre-Apotre-fete-Matthieu-4-18-22-_NP_-2006-11-29-277824

    https://www.aelf.org/2018-11-30/romain/messe

    http://jubilatedeo.centerblog.net/6574920-Evangile-et-homelie-du-mardi-30-Novembre

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Saint-Andre.html

    http://www.homelies.fr/homelie,saint.andre,2987.html

    http://bibleetviemonastique.free.fr/matthieu/venite.htm

    Magnificat du samedi 30 novembre 2019  page 409


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  • 191002 - Liturgie du mercredi 2 octobre 2019

    Mercredi de la 26ème semaine du Temps ordinaire

    Fête en l'honneur des anges gardiens

    Saint Bernard de Clairvaux, abbé, docteur de l’Eglise, notre protecteur spirituel, avait une grande dévotion « pour ces princes du Royaume de Dieu qui sont assidûment autour de nous. Nous leur devons beaucoup d'affection pour leur bienveillance et les faveurs que nous recevons de leur charité. Nous leur devons aussi beaucoup de docilité à mettre en pratique les avis qu'ils nous donnent » (Sermon XI sur les psaumes).

    Le pape Paul V, en 1608, établira cette fête en leur honneur.
    Nous fêtons les Saints Anges Gardiens le 2 octobre depuis 1670, date à laquelle le Pape Clément X a étendu cette fête à l'Église Universelle.

    Le 2 octobre, nous célébrerons la fête de nos saints anges gardiens. Les anges, ces messagers de Dieu, ont aussi une difficile mission : nous mettre en garde contre l’orgueil et contre ce qui y conduit. Ils connaissent bien ce qui a fait chuter les autres anges, demandons-leur leur aide !

     * Saint Léger

    Peinture de Giotto di Bondone, Padoue

    Empruntée au blog de la Paroisse Saint Joseph des Falaises - 64210

    Mais l'Eglise catholique fête également saint Léger le 2 octobre !

    Fête de Saint-Léger

     * Saint Léger

    Le Grand Prieuré Traditionnel et Régulier de Belgique compte parmi ses commanderies, la Commanderie de Saint-Léger qui travaille à Péruwelz et qui vient de fêter son 2ème anniversaire !

     * Saint Léger

    Le blason de la Commanderie de Saint-Léger

    Échiqueté d'argent et de sable à cinq tires, à la croix ancrée de gueules, posée en pointe du chef.

    Mais qui fut saint Léger ?

     * Saint Léger

    Léger est un prénom qui vient du germanique ‘’leut-liud’’, peuple, et ‘’gari’’, armée.

    Saint Léger (616 – 678) : Evêque et martyr. Eduqué par son oncle, l'évêque de Poitiers, il fut nommé en 653, abbé du monastère Saint-Maxence où il introduisit la règle bénédictine. Après la mort du roi Clovis, il assista la reine Sainte Bathilde au gouvernement, pendant la minorité de son fils Clotaire III. Sacré évêque d'Autun en 659, il réforma la discipline ecclésiastique et imposa l'obéissance bénédictine à tous les monastères du diocèse. Ses liens avec la cour lui attirèrent la fureur du tyran Ebroïn, le maire du palais qui le chassa de son siège, l'emprisonna, lui creva les yeux et le fit assassiner.

    Lien vers un parchemin donnant plus de détails concernant la vie de saint Léger : Vie de St-Léger "

    Bonne fête et bon anniversaire !

    SE, le Grand Prieur Magistral de Belgique souhaite une bonne fête de St-Léger et un très heureux deuxième anniversaire à tous les membres de la Commanderie de Saint-Léger !

    Analyse de la liturgie de ce jour

     * Saint Léger

    1ère lecture : « Si tel est le bon plaisir du roi, laisse-moi aller dans la ville où sont enterrés mes pères, et je la rebâtirai ».

    Lecture du livre de Néhémie (Ne 2, 1-8)

    Moi, Néhémie, j’étais alors échanson du roi.

    La vingtième année du règne d’Artaxerxès, au mois de Nissane, je présentai le vin et l’offris au roi.

    Je n’avais jamais montré de tristesse devant lui, mais ce jour-là, le roi me dit :

    « Pourquoi ce visage triste ? Tu n’es pourtant pas malade ! Tu as donc du chagrin ? »

    Rempli de crainte, je répondis : « Que le roi vive toujours ! Comment n’aurais-je pas l’air triste, quand la ville où sont enterrés mes pères a été dévastée, et ses portes, dévorées par le feu ? ».

    Le roi me dit alors : « Que veux-tu donc me demander ? ».

    Je fis une prière au Dieu du ciel, et je répondis au roi : « Si tel est le bon plaisir du roi, et si tu es satisfait de ton serviteur, laisse-moi aller en Juda, dans la ville où sont enterrés mes pères, et je la rebâtirai ».

    Le roi, qui avait la reine à côté de lui, me demanda : « Combien de temps durera ton voyage ? Quand reviendras-tu ? ».

    Je lui indiquai une date qu’il approuva, et il m’autorisa à partir.

    Je dis encore : « Si tel est le bon plaisir du roi, qu’on me donne des lettres pour les gouverneurs de la province qui est à l’ouest de l’Euphrate, afin qu’ils facilitent mon passage jusqu’en Juda ; et aussi une lettre pour Asaph, l’inspecteur des forêts royales, afin qu’il me fournisse du bois de charpente pour les portes de la citadelle qui protégera la maison de Dieu, le rempart de la ville, et la maison où je vais m’installer ». Le roi me l’accorda, car la main bienfaisante de mon Dieu était sur moi.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint Léger

    Commentaire :

    Pendant que les fils de Juda étaient dans la misère et dans l'opprobre, Néhémie occupait à la cour un poste des plus honorables : celui d'échanson du roi. Il aurait pu égoïstement conserver cette place avantageuse. Ou encore justifier celle-ci en se disant: Puisque j'ai la confiance du roi, c'est auprès de lui que je serai le plus utile à mon peuple. Dieu m'a placé ici dans ce but.

    Mais Néhémie ne raisonne pas ainsi. Son cœur, comme celui de Moïse autrefois, le porte à visiter ses frères, les fils d'Israël (Actes 7:23 ac 7.20-29). Et, plutôt que de jouir pour un temps des délices du palais royal, il choisit «d'être dans l'affliction avec le peuple de Dieu» (Hébreux 11:25 hb 11.23-29).

    Remarquez que son entretien avec Artaxerxès est non seulement précédé (ch. 1 v. 11 nh 1.4-11), mais aussi accompagné par la prière (verset 5). Entre la question du roi et sa propre réponse, Néhémie trouve le temps de s'adresser à Dieu dans son cœur. On a appelé cela une «prière-flèche». Imitons plus souvent cet exemple! Et nous verrons, comme ce serviteur — de l'Éternel avant d'être celui du roi — la bonne main de Dieu reposer sur nous et sur ce que nous ferons.

    Commentaire extrait de « Bible en ligne »

     * Saint Léger

    Évangile : « Leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 18, 1-5.10)

    À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent :

    « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? »

    Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara :

    « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants,

    vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

    Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.

    Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi ».

    Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint Léger

    Commentaire :

    Jésus indique aux disciples un ordre divin tout diffèrent de celui du monde qui dit que la véritable autorité est celle de l’amour. Il appelle un petit enfant et il le montre en exemple, son ange est là comme une présence précieuse qui voit sans cesse la face de Dieu. Comme le petit enfant est guidé tout au long de sa croissance par ses parents, de même, nous devons nous laisser conduire par l’Esprit Saint de Dieu. Il nous appelle, dans son Amour infini, à être ses fils et ses filles bien-aimés. En nous présentant ce petit enfant, Jésus nous dit ce que nous avons à devenir et il révèle la profondeur de notre identité. Nous sommes dans les réalités de la terre, mais les anges que nous célébrons sont là comme une présence précieuse qui voit sans cesse la face de Dieu. Notre pèlerinage sur terre nous incite à découvrir la grandeur de Dieu, sa simplicité et son trésor de grâce. Les Apôtres ont à cœur de servir Jésus et son Royaume, ils cherchent à s’organiser pour le service nouveau de l’amour ! Ils ont l’expérience des « grands » de ce monde qui cherche le pouvoir pour dominer les situations. Puisque nous sommes les enfants du Père, nous sommes les héritiers du Christ pour entrer dans la gloire du Royaume éternel.

    Le combat que nous avons à mener est celui de l’amour, de la charité fraternelle. Aimer, c’est demeurer dans l’Amour fraternel pour édifier un monde nouveau. Cet Amour nouveau, apporté par Jésus, fait sur terre le passage avec le monde divin. Jésus est déconcertant pour ses apôtres qui ne comprennent pas ! La connaissance des mystères du royaume nous fait comprendre que tout vient de Dieu. Tout retourne à lui dans un mystère d’amour miséricordieux pour le salut de tous. Marie, qui a vécu dans son cœur humain l’amour infini de Dieu, sait combien l’Esprit Saint nous est nécessaire. Il nous est donné pour que nous demeurions dans la toute petitesse de « l’enfance spirituelle ». Cet Amour est une « réalité » difficile, contestée dans un monde de pouvoir et d’oppression ou les enfants sont exclus.

    Jésus nous montre que c’est Dieu Lui-même qui est le maître de notre combat pour la vie. Nous sommes dans les réalités de la terre, mais notre ange est là, comme une présence précieuse, qui voit sans cesse la face de Dieu. Les anges nous sont donnés pour assurer notre marche vers le ciel. Cela nous demande de laisser à Dieu la première place et de le laisser faire. Comme un petit enfant, nous restons constamment sur le cœur de Dieu. L’ange est ce merveilleux médiateur qui aspire notre cœur vers le haut pour le faire demeurer dans l’amour. Il nous faut consentir pour devenir ce petit enfant semblable à Jésus. Marie, sa mère, a accueilli dans sa propre chair le mystère incroyable de l’Amour de Dieu sait le Chemin de son fils. A la suite de Jésus, qu’elle suivra tout au long de son existence, elle nous invite à nous mettre à son école pour vivre de l’amour même du Dieu-Amour.

    Commentaires du Père Gilbert Adam

     * Saint Léger

    Commentaire des deux lectures de ce jour :

    Les deux lectures de la liturgie du jour, Néhémie 2, 1-8 et Matthieu 18, 1-5, 10, peuvent être comprises comme des textes emblématiques de l’Écriture pour tracer aussi une spiritualité missionnaire pour notre temps. Désormais bien introduit comme copiste à la cour du roi de Perse (cf. Ne 1, 11 b), Néhémie porte en son cœur le souvenir vivant et douloureux de Jérusalem qui a été détruite (cf. Ne 1, 5-11).

    […] Ce passage s’accorde avec le message sur le nouvel exode après la déportation babylonienne pour retourner sur la « terre de nos pères » (cf. Is 40, 9–11). C’est un dessein que le Seigneur lui-même trace pour son peuple, sans hésiter à utiliser l’autorité d’un païen, Cyrus, roi de Perse, un des puissants de la terre à l’époque (cf. Esdras 1, 1-4). Néhémie comprend que, dans sa position à la cour de l’Empire persan […] sa vocation ou mission doit être de reconstruire Jérusalem, au sens le plus large du terme : s’occuper des problèmes concrets des Juifs qui doivent reconstituer leur communauté cultuelle et administrative dans la province de Judée, avec Jérusalem pour épicentre.

    Bien que vivant au sein de la cour impériale, Néhémie sait qu’il ne peut pas exprimer son identité juive la plus authentique, car sa douleur pour Jérusalem, détruite et abandonnée, pourrait être interprétée par le roi perse comme le début d’un mouvement subversif suscité par un membre d’une minorité ethnicoreligieuse à l’intérieur de l’Empire.

    La question du roi à Néhémie est donc directe : « Que veux-tu donc me demander? » (Ne 2, 4), comme s’il cherchait à déceler les vraies motivations […]. Le copiste juif à la cour du roi risque de dire un mot de trop, fatal. « Je fis une prière au Dieu du ciel » (Ne 2, 4).

    Dans le livre des Proverbes, en effet, il est dit : « À l’homme les projets du cœur, mais du Seigneur vient la réponse » (Pr 16, 1). À la lumière de cette foi, il peut alors demander d’être envoyé en Judée pour pouvoir reconstruire Jérusalem (cf. Ne 2, 5). Dès lors, tout se met rapidement en mouvement dans le sens voulu par le Seigneur. Le roi s’informe seulement du temps nécessaire pour mener cette mission en Judée, mais son accord est déjà clair (cf. Ne 2, 6).

    Néhémie poursuit sa politique de prudence, nécessaire pour l’accomplissement de sa mission, mais désormais c’est le Seigneur qui agit (cf. Ne 2, 8).

    Le « missionnaire » a agi avec prudence dans un monde qui lui était hostile et au sein duquel il devait vivre; toutefois, prudence et sagesse n’auraient pas suffi sans la « main bienfaisante » du Seigneur. Le « missionnaire » devra maintenant apprendre à connaitre le monde palestinien à l’intérieur duquel il devra agir pour réaliser la mission à laquelle le Seigneur l’appelle.

     * Saint Léger

    L’épisode évangélique rapportant les paroles de Jésus sur la conversion à faire pour devenir comme des enfants, éclaire la profondeur de l’œuvre de conversion nécessaire au sein de l’Église, pour pouvoir accomplir la mission à laquelle nous sommes appelés. La mission peut être polluée de l’intérieur de la communauté des disciples de Jésus par les tentations de l’orgueil, de la volonté d’être les meilleurs et du pouvoir, même enrobé de langage religieux (cf. Mt 18, 1).

    […] À la pollution de toute mission, Jésus oppose un geste significatif et un engagement vital : se faire petits comme les enfants (cf. Mt 18, 2-4). Quiconque ressent qu’il est appelé à une mission dans l’Église, comme en dehors de ses frontières, a besoin d’une conversion très exigeante : devenir comme un enfant. […] Chaque disciple de Jésus, qui perçoit qu’il est appelé à une mission, doit avoir foi en Dieu, lui faire confiance et s’abandonner à lui. Le disciple missionnaire doit avoir une confiance démesurée, comme celle qu’ont les enfants en leurs parents, sûrs de leur amour et de leur protection, et confiants dans le présent qui, pour eux, est déjà le commencement du futur.

    […] Le chrétien qui est réellement devenu enfant, dans le sens dont parle Jésus, apprend avec la vie que la fécondité de sa mission est dans les mains de Celui qui a fait ressusciter le Christ de la mort et qui l’envoie. Malheur à la communauté chrétienne qui estimerait cette foi insignifiante […] : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18, 10).

    Devenir un enfant offre au disciple missionnaire la forme de son rapport à Jésus, son Maitre et Seigneur. En lui, il découvre la vocation filiale d’enfant du Père, et sa libre obéissance, fruit d’une appartenance dans la foi et dans la mission. Fils ou fille dans le Fils, chaque disciple est missionnaire, car il est envoyé pour annoncer, soutenu et accompagné par les anges, messagers divins qui lui permettent de demeurer ouvert à la contemplation, fondement de sa mission, et aux défis du monde qui représentent le lieu de sa conversion et de son témoignage.

    Comme l’ange gardien auquel chacun de nous est confié, le disciple-enfant ne cesse de contempler en Jésus le visage du Père, pour découvrir toujours et en tout homme, le visage d’un frère ou l’existence d’une sœur à aimer et à sauver.

    Commentaire de l’Œuvre Pontificale de la Propagation de la Foi (Montréal – Canada)

     * Saint Léger

    Prières :

    Demandons la grâce de marcher avec les anges qui nous accompagnent et d’être dociles à leur présence.

    Père Gilbert Adam

    Ange de Dieu qui êtes mon gardien par un bienfait de la divine providence,

    éclairez-moi, protégez-moi, dirigez-moi et gouvernez-moi.

    Saint Vincent Ferrier

     * Saint Léger

    Conclusion :

    Dans l'Ancien Testament, les juifs croyaient déjà que chacun est confié à la protection particulière d'un ange. Cette conviction n'a jamais été démentie par l’Église, qui continue de célébrer la fête des Anges gardiens le 2 octobre. Quant aux saints qui auraient eu la vision de leur ange gardien, ils sont nombreux.

     * Saint Léger

    « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir »  (Lc 17, 10)

    Saint Léger aurait pu dire cela. Et pourtant, sa vie fut rude, très rude. Il fut martyrisé à plusieurs reprises (on lui creva tout d’abord les yeux, puis on lui arracha plus tard la langue, et enfin il fut décapité). Il fut auparavant en 653 nommé comme père abbé du monastère de Saint Maixent, en prenant grand soin de ses frères moines. Sa foi l’a conduit à une grande charité et toute sa vie fut consacrée à témoigner de l’amour de Dieu : il a préféré se livrer à son bourreau Ebroïn, maire du Palais de l’époque, pour éviter la destruction de sa ville épiscopale d’Autun. Il épargna même d’une mort certaine son redoutable adversaire tombé un moment en disgrâce, lorsque l’influence de saint Léger était grande à la cour du Roi.

    La sainteté se caractérise par une foi qui s’exprime dans une grande charité, que même l’injustice, la persécution et la mort ne peuvent ébranler.

    Le secret ? Fruit de l’humilité, c’est l’abandon et la confiance en Dieu, lequel ne manque jamais de donner le nécessaire à son disciple. Certes, cela ne se concrétise pas forcément en souffrance, persécution et mort épargnées, mais en grâces d’amour reçues, sources de vie éternelle et de paix intérieure, que rien ne peut ravir.

    La logique du Christ, et donc celle du saint, ne se limite pas à la seule vie terrestre, de l’immédiateté quotidienne, mais s’étend plutôt au bonheur éternel que Dieu seul peut donner et qu’aucun homme ne peut conquérir par ses propres moyens. Cela peut nous sembler lointain, tout comme les paroles du Christ dans l’Évangile : De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir ». Ne serions-nous pas choqué si nous nous dépensions pour quelqu’un jusqu’au prix de notre vie, sans avoir un quelconque remerciement ? Et pourtant, le Christ en Croix, n’a-t-il pas trop souvent comme seule réponse : l’indifférence de nos regards et nos cœurs comme si cela nous était sans importance ou bénin, sans parler des mépris et persécutions subis par ses disciples au cours des siècles ?

    Abbé Thierry Delumeau

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    https://nominis.cef.fr/contenus/fetes/2/10/2019/2-Octobre-2019.html

    http://www.ephemeride-jour.fr/index.php?jourR=02-octobre

    https://www.aelf.org/2019-10-02/romain/messe

    http://rue-des-9-templiers.eklablog.com/commanderie-de-saint-leger-a127916862

    http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/commentaire/nh/729-nehemie-2-1-8.html

    https://missionfoi.ca/%C3%A9v%C3%A8nement/meditation-du-2-octobre/

    http://www.pere-gilbert-adam.org/

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Anges/Avons-nous-un-ange-gardien

    https://www.poitiers.catholique.fr/accueil/les-paroisses/paroissesaintlegerensaintmaixentais/les-actualites-paroisse-saint-leger/318775-fete-de-st-leger/

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  • Fête de saint Jean l’Évangéliste

    27 décembre

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    Introduction

    En célébrant la fête de saint Jean l'Évangéliste le lendemain de Noël, l'Église associe étroitement « le disciple que Jésus aimait » au mystère de l'Incarnation, au mystère du Christ Sauveur. L'enfant nu de la crèche n'est autre que Verbe de Dieu venu chez les siens (Jean 1, 14). Son élévation sur la Croix est en même temps entrée dans la gloire et promesse de vie pour les hommes (Jean 3, 15).

    L'Évangile de ce jour présente, sous l'appellation de « l'autre disciple », l'homme de foi. Le matin de Pâques, en effet, après avoir trouvé le tombeau vide, Marie Madeleine s'empresse de prévenir Pierre et Jean. Les deux Apôtres courent à leur tour au tombeau. Entré le premier, Pierre le trouve vide, avec tous les linges qui ont servi à l'ensevelissement rangés à leur place, preuve en creux de la résurrection. Jean entre ensuite. « Il vit et il crut ». Sans avoir encore vu le ressuscité, il saisit la portée de l'évènement qui s'est produit : Christ est vivant !

    Le disciple devient témoin : « Nous portons témoignage, nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s'est manifestée à nous » (Première lecture). La fête de Noël rappelle que celui qui est venu apporter la vie au monde a d'abord rejoint l'homme dans sa fragilité et dans sa pauvreté. En nous laissant interpeller par le pauvre de la crèche, nous nous rendons davantage disponibles pour servir tous nos frères.

    Jacques Gassin – La  Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    1ère lecture : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons »

    Lecture de la première lettre de saint Jean (1 Jn 1, 1-4)

    Bien-aimés, ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons.

    Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous.
    Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous.

    Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. Et nous écrivons cela, afin que notre joie soit parfaite.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    Commentaire 1 :

    Dans ses écrits, Jean place Dieu devant nous, personne divine sur la terre.

    Cette première épître, qui ne comporte aucune salutation, a été écrite au moment du déclin et de la ruine universelle : la dernière heure était venue, plusieurs antéchrists, niant le Père et le Fils, rejetaient les vérités du christianisme, alors que l’incrédulité juive niait que Jésus était le Christ.

    L’apôtre rappelle d’abord ce qui était dès le commencement.

    « Au commencement était la Parole ». En retournant en arrière au-delà de tout ce qui a eu un commencement, Christ est éternellement : Je suis, le Jéhovah de l’Ancien Testament.

    « Ce qui était dès le commencement » du christianisme c’est-à-dire ce qui était dans la personne de Christ, la Parole devenue chair.

    L’apôtre parle de « ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux ». Jean le Baptiseur avait parlé du Seigneur à deux de ses disciples, André et Jean qui, ayant entendu, étaient venus à Jésus, l’avaient vu et avaient demeuré auprès de Lui.

    Puis au verset 3 (1 Jean 1:3), Jean parle de ce que « nous avons vu et entendu » : ayant vu le Seigneur, il avait entendu ses paroles, les disciples avaient reçu les paroles de Jésus, l’avaient connu et cru (Jean 17:8). Devenus à leur tour des témoins (Jean 15:27), ils avaient annoncé ce qu’ils avaient vu et entendu, et d’autres avaient cru en Christ par leur parole (Jean 17:20).

    Commentaires emprunté à Bibliquest

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    Psaume : (Ps 96 (97), 1-2, 5-6, 11-12)

    R/ Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes ! (Ps 96, 12a)

    Le Seigneur est roi ! Exulte la terre ! Joie pour les îles sans nombre !

    Ténèbres et nuées l’entourent, justice et droit sont l’appui de son trône.

    Les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur, devant le Maître de toute la terre. Les cieux ont proclamé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire.

    Une lumière est semée pour le juste, et pour le cœur simple, une joie.

    Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes ; rendez grâce en rappelant son nom très saint.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    Commentaire 2 :

    Ce psaume commence par une affirmation de foi : le Seigneur est roi !

    Et sa royauté s’étend sur toute la terre : devant lui, apparaissent des éléments de la nature, les peuples amis, les ennemis… tout ce qui a été créé est mis en présence du Seigneur, et les réactions sont diverses : la crainte est manifestée par les éléments de la Création.

    Une joie qui fait exulter est le lot des justes.

    Le néant est ce qui revient à ceux qui ne reconnaissent pas le Seigneur comme le seul Dieu. Ils ne peuvent subsister devant lui.

    Ce psaume fait écho à la manifestation de Dieu au Sinaï telle que racontée en Ex 19.

    Les éléments de la théophanie sont repris ici : les éclairs, la nuée, la montagne brûlante, la terre qui tremble, le peuple dehors qui voit et entend.

    Lorsqu’il s’est manifesté à son Peuple, il leur a donné sa Loi : celle-ci est l’expression de sa justice.

    Elle s’appuie sur une réalité qu’Israël doit garder en mémoire : « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’Unique » (Dt 6,4).

    C’est ce Dieu Unique qu’Israël est invité à adorer, car aucun des dieux des autres nations n’est réel.

    Cette reconnaissance de l’Unicité de Dieu ouvre à la joie et à la confiance car c’est parce qu’Il est l’Unique que le Seigneur a un jugement juste et droit. Il n’a en effet besoin de rien ni de personne pour asseoir son Règne. Ses jugements ne se fondent pas sur l’arbitraire.

    Dès sa constitution comme peuple, Israël a été tenté d’adorer les dieux des pays voisins. Comme eux hier, nous aussi nous pouvons nous laisser aveugler et tromper par des idoles.

    Quels sont pour moi ces dieux « des pays voisins » que je suis tenté(e) de servir ?

    Il y a un grand enjeu à reconnaître la part en moi qui se plie aux injonctions des idoles : elles m’enchaînent alors qu’elles sont vaines. Elles me poussent à commettre le mal et l’injustice parce qu’elles ne sont fondées sur rien de solide.

    Au regard de cela, le juste qui reconnaît la Royauté du Seigneur s’ouvre à la joie et l’exultation car le Seigneur sauve ceux qui l’aiment et il les défend : le pouvoir du Seigneur est au service des humains et jamais abusif.

    En reconnaissant la royauté du Seigneur, nous sommes invités à nous en remettre à Lui et à nous laisser sauver par lui de la main de tous ceux qui s’arrogent un pouvoir de manière abusive : lui seul est notre justice.

    Mais nous aussi nous sommes appelés à devenir des justes, et nous le sommes quand, comme lui, nous choisissons de ne pas répondre au mal par le mal.

    Devant le Christ Enfant, Roi humble au milieu des humains, ou devant Lui en sa Passion, je peux contempler la figure du Roi Éternel, venu « non pour être servi mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

    À quelle action de grâce cette contemplation m’invite-t-elle ? À quelles conversions ?

    Commentaires empruntés au site NDWEB

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    Évangile : « L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau »

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 20, 2-8)

    Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé ».

    Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau.

    Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.

    En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.

    C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau.

    Il vit, et il crut.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    Commentaire 3 :

    Aujourd'hui, la liturgie célèbre la fête de saint Jean, celui qui pénètre le mieux et le plus profondément le mystère du Verbe incarné, premier théologien et modèle de tout véritable théologien.

    Le passage de son Évangile que l'Église nous propose aujourd'hui nous aide à contempler Noël dans la perspective de la Résurrection du Seigneur.

    Jean, en effet, arrivé au sépulcre vide, « vit et crut » (Jn 20,8).Confiants dans le témoignage des Apôtres, à chaque Noël, nous nous voyons poussés à « voir » et à « croire ».

    L'on peut revivre ces mêmes « voir » et « croire » à propos de la naissance de Jésus, le Verbe incarné. 

    Jean, poussé par les intuitions de son cœur, et par la « grâce », « voit » au-delà de ce que ses yeux peuvent contempler en ce moment. En réalité, s'il croit, il le fait « sans avoir vu » encore le Christ, ce qui inclut déjà la louange implicite de ceux qui «croiront sans savoir vu» (Jn 20, 29).

    « Il vit et il crut ». Jusque-là, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts... C'est parce que Jean a cru que l'Écriture s'est éclairée pour lui : jusqu'ici combien de choses de l'Écriture lui étaient demeurées obscures. Mais parce que tout d'un coup il donne sa foi, sans hésiter, alors tout devient clair : il relit l'Écriture autrement et elle lui devient lumineuse. L'expression « il fallait » dit cette évidence. Comme disait saint Anselme, il ne faut pas comprendre pour croire, il faut croire pour comprendre.

    Pierre et Jean « courent » ensemble au sépulcre, mais le texte nous dit que Jean « courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau » (Jn 20,4). Jean était mu par le désir d'être de nouveau aux côtés de Celui qu'il aimait mais il laisse passer Pierre pour qu'il entre le premier, il reconnaît ainsi la primauté de Pierre dans le Collège des Apôtres. Jésus a dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16,18).

    Seigneur, donne-nous un cœur ardent, bouillonnant d'amour, comme celui de Jean pour que, mu par notre foi, nous puissions « courir » vers toi et nous jeter dans tes bras.

    Commentaires de l’Abbé Manel VALLS i Serra (Barcelona, Espagne)

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    Homélie :

    1. Marie de Magdala est témoin de la disparition de Jésus. En cette fête de Saint Jean, l’autre disciple, celui que Jésus aimait, nous le voyons courir avec Pierre pour prendre la mesure des paroles de Marie de Magdala. « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis». Jean aime profondément Jésus, il court très vite. Il nous aide à retrouver l’ardeur même de Jésus pour la faire grandir encore en nous. Il est l’exemple d’une grande humilité, en sachant s’effacer devant Pierre. Nous chantons à Noël « de la crèche au crucifiement ». Avec la fête de Jean, nous sommes déjà devant l’annonce de la Résurrection de Jésus ! Sa naissance s’est manifestée pour faire advenir la Lumière dans un monde de guerre. Toutes les puissances du mal tremblent devant ce tout petit enfant. Il manifeste la beauté de la fragilité dans un monde de mensonge ou le mystère d’iniquité se déchaine. Jésus, par sa venue, établit la lumière de son amour vainqueur dans le monde nouveau qui vient. A la Résurrection, la vérité de son Amour vainqueur est là, la lumière brille dans les ténèbres.
    2. Celui qui court le plus vite attend Pierre pour entrer dans le tombeau. Jean s’efface devant lui. Pierre prend la mesure des morceaux de tissus funéraires sans pouvoir en comprendre la signification. Deux tempéraments différents s’expriment, l’un plus intuitif et rapide, l’autre plus attentif aux détails qui repère le dispositif. Nous sommes encore dans la contemplation du mystère de Noël. Malgré l’hostilité du monde, Dieu vient chez les siens qui ne l’ont pas reçu. La Croix en sera la manifestation la plus douloureuse ! Nous demeurons avec l’apôtre Jean dans cet amour nouveau que Jésus est venu apporter. Avec Marie, nous avons reçu l’Esprit Saint pour vivre de ce nouvel Amour. L’Esprit Saint a été répandu dans nos cœurs. L’apôtre Jean nous donnera la révélation ultime du mystère de Dieu : « Dieu est Amour ». Dieu est amour, nous sommes ses enfants bien-aimés, créés à son image et à sa ressemblance. Nous allons progressivement entrer dans le monde de l’amour. Dieu, personne ne l’a jamais vu, mais si nous demeurons dans cet Amour, il devient « visible » aux yeux des hommes. Si nous nous aimons les uns les autres, alors, nous « voyons » Dieu dans la nuit de la foi.
    3. Arrivé au tombeau, Pierre est saisi par disposition des linges. Jean entre à son tour, il saisit en un instant la signification de cet évènement : « Il vit, et il crut ». C’est Pierre qui porte l’autorité. A partir de l’Amour nouveau de Jésus s’opère pour lui tout un discernement. Jean voit en profondeur la signification de la situation. Il a compris les Paroles et l’intention de Jésus. Il demeure en relation avec Pierre dont il respecte la préséance. Sinon sa compréhension du mystère ne vaudrait pas. Pierre et Jean se reconnaissent comme membres d’un même corps, ils acceptent leurs différences, ils font par-là œuvre commune. Jean, tout au long de sa vie, est pleinement lui-même, il sera respectueux des dons propres à chacun. Demeurant en relation profonde avec Pierre et les autres évangélistes, il réalise une œuvre ecclésiale commune. Ce grand mystère de l’incarnation, de la venue de Dieu dans la chair humaine se prolonge dans le corps du Christ qui est l’Église. Avec le Christ, nous continuons l’œuvre d’amour de Dieu.

    Père Gilbert Adam

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    Prière à saint Jean

    Saint Jean, nous venons vers toi pour te demander d’intercéder pour nous.

    Toi qui as vécu trois ans en compagnie de Jésus,

    toi qui as posé ta tête sur la cœur de Jésus le soir du Jeudi Saint,

    toi qui étais au pied de la Croix avec Marie le Vendredi Saint

    et as vécu en communion avec Jésus dans sa souffrance,

    toi qui as accueilli Marie chez toi et a pu vivre dans son intimité,

    toi qui as pu écrire ensuite tes Lettres et ton Évangile, tu es pour moi, un guide précieux.

    Tu as choisi comme prénom dans ton Évangile, le « disciple que Jésus aimait »,

    tellement tu étais persuadé que cet amour de Jésus était pour toi le trésor le plus précieux,

    celui qui donnait tout son sens à ta vie.

    Je te demande de m’obtenir la grâce de pouvoir comme toi,

    accueillir pleinement l’amour de Jésus

    et apprécier de plus en plus qu’il est aussi pour moi, le trésor le plus cher,

    celui qui donne à ma vie, son vrai sens.

    J’aimerais tellement, saint Jean, comme toi,

    vivre chaque jour de ma vie dans l’intimité de Jésus

    et être comme toi, contagieux de cet amour de Jésus.

    Prie pour moi et obtiens-moi cette grâce.

    Amen.

    Jean Guyaux

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    Conclusion :

    Deux textes de saint Jean en ce jour. Je vais les mettre en relation avec l’Évangile de la Nativité selon saint Luc ; et cela par un seul mot : voir. Au matin de Pâques, Jean « vit et il crut ». Il écrit dans sa première lettre : « Ce que nous avons vu de nos yeux… nous vous l’annonçons ». Luc, quant à lui, décrit la visite des bergers à Bethléem ; ils se disaient entre eux : « Allons voir ce qui est arrivé »… Après avoir vu, ils racontèrent. Qu’ont-ils vu ? « Un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». L’ange l’avait annoncé comme le Christ Seigneur. Jean, lui, qui n’a pas vu le nouveau-né, n’a pas trouvé le cadavre de Jésus : il a vu les linges qui l’avaient enveloppé, ils étaient posés à plat. La foi dans le mystère du Christ, dont nous venons de célébrer la naissance il y a deux jours, repose sur quelques signes humains d’une profonde pauvreté. Il nous faut bien quelques signes pour croire, mais ce n’est pas le mystère que nous contemplons : celui qui est apparu parmi nous dans un corps né puis mort, nous le connaissons dans le témoignage de ceux qui ont cru avant nous et qui désirent nous partager leur joie de croire. À notre tour, allons partager cette joie avec ceux qui attendent !

    Une bénédictine de l’abbaye de Maumont

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Fête de saint Jean l'Evangéliste

    Méditation proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Dieu, toi qui as dévoilé pour nous les mystères de Ton Verbe grâce à Ton Apôtre saint Jean, rends-nous capables de comprendre et d’aimer les merveilles qu’il nous a fait connaître. Par Jésus-Christ, ton Fils notre Seigneur.

    Références :

    https://www.la-croix.com/Archives/2006-12-26/27-decembre-Saint-Jean-Apotre-et-evangeliste-fete-Jean-20-2-8-_NP_-2006-12-26-279975

    https://www.aelf.org/2018-12-27/romain/messe

    http://www.ndweb.org/wp-content/uploads/2016/01/Psaume-96.pdf

    http://evangeli.net/evangile/jour/V_52

    http://www.pere-gilbert-adam.org/27-Decembre-Saint-Jean.html

    https://www.la-croix.com/Journal/Mercredi-27-decembre-Saint-Jean-Jn-20-2-8-2017-12-26-1100901904

    Magnificat du 27 décembre 2018 page 374


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