• Le 6 décembre, c’est la Saint-Nicolas !

     * Saint Nicolas

    Pour notre culture personnelle

    La Saint-Nicolas est une fête mettant en scène Nicolas de Myre. C'est une tradition vivace dans plusieurs pays européens ainsi que dans le nord et l'est de la France, qui se déroule le 6 décembre ou le 19 décembre pour l'Église orthodoxe utilisant le calendrier julien.

    Il est aujourd'hui le patron de nombreuses corporations ou groupes tels que les enfants, les prisonniers, les avocats, les ergothérapeutes ou les célibataires.

    Origine de la Saint-Nicolas

    La Saint-Nicolas est une fête inspirée d'une personne ayant réellement existé : Nicolas de Myre, né en Turquie à Patara au sud-ouest de l'actuelle Turquie (à l'époque Asie mineure) entre 250 et 270 ans après J.-C. Il fut le successeur de son oncle, l'évêque de Myre.

    Il s’était donné pour mission de veiller à la protection des enfants avec lesquels il était bienveillant et généreux.

    Il est devenu depuis le saint protecteur des enfants et le 6 décembre, jour de sa fête, est devenu le jour de la fête des enfants.

     * Saint Nicolas

    Histoire de la Saint-Nicolas

    Dès le 10ème siècle, une relique (une phalange du saint) fut transférée depuis Bari vers le Duché de Lorraine, et il fut édifié au Sud de Nancy une grande basilique dédiée au Saint, à Saint-Nicolas-de-Port. Vénéré et très souvent invoqué, il deviendra très rapidement le saint-patron de la Lorraine. Port étant une cité réputée pour ses foires et marchés, le culte de Saint-Nicolas se répandit très rapidement au-delà des frontières du Duché de Lorraine et, notamment, outre-Rhin où la tradition demeure également très vive.

    Nicolas

    Nicolas est le patron des bateliers et mariniers, et des navigateurs d'une manière générale. L'histoire des trois enfants sauvés dans le saloir peut être interprétée comme une allégorie de marins sauvés du naufrage, le bac symbolisant le bateau, et le sel la mer. Tout au long des voies navigables de France sont élevées des chapelles dédiées à saint Nicolas.

    La Saint-Nicolas est également célébrée en Allemagne dès le 10ème siècle, et la journée du 6 décembre a été choisie comme le jour de la fête des commerçants, des boulangers et des marins.

    Aujourd'hui, la Saint-Nicolas est fêtée dans un grand nombre de pays d'Europe : la France, l'Allemagne, la Suisse, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, la Russie, la Pologne, l'Autriche et d'autres encore. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, le saint passe dans les maisons pour apporter aux enfants sages des friandises : fruits secs, pommes, gâteaux, bonbons, chocolats et de grands pains d'épices. Dans les Flandres françaises, le Hainaut français, le Boulonnais, l’Artois, et la Belgique, saint Nicolas défile dans les rues le 6 décembre avec les Géants.

     * Saint Nicolas

    Père Fouettard

    Dans certaines régions, Nicolas est accompagné par le Père Fouettard (Zwarte Piet - KrampusPère Fouettard ou « Pierre le Noir » textuellement – en néerlandais. Hans Trapp en alsacien) qui, vêtu d'un grand manteau noir avec un grand capuchon et de grosses bottes, porte parfois un fouet et un sac. Il n'a pas le beau rôle, puisqu'il menace de distribuer des coups de trique aux enfants qui n'ont pas été sages ou de les emporter dans son sac et qui donne, parfois, du charbon, des pommes de terre et des oignons ou quiche. Le Père Fouettard est également souvent représenté avec des cornes et une queue.

    La légende de saint Nicolas

    La légende du Saint Nicolas raconte que, dans la région Lorraine, entre Nancy et Metz, l'hiver approchant, trois enfants, partis glaner dans les champs, se perdirent sur le chemin du retour. Attirés par la lumière filtrant des fenêtres d'une maison, ils s'approchèrent et frappèrent à la porte.

    L'homme qui leur ouvrit, Pierre Lenoir (Peter Schwartz, dans la culture germanique), boucher de son état, accepta de leur donner l'hospitalité pour la nuit. En fait, sitôt les enfants entrés, il les tua, puis à l'aide de son grand couteau, les coupa en petits morceaux, pour finalement les mettre dans son saloir (un grand baquet empli de sel), afin d'en faire du petit salé.

    Saint Nicolas, chevauchant son âne, vint à passer par là et frappa à son tour à la porte du boucher. L'homme, n'osant pas rejeter un évêque, le convia à dîner. Son invité lui demandant du petit salé, le boucher comprit qu'il était découvert et, pris au piège, avoua tout. Le saint homme étendit alors trois doigts au-dessus du tonneau de petit salé, reconstituant et ressuscitant ainsi les trois enfants.

    Saint Nicolas enchaîna le boucher à son âne et le garda auprès de lui pour le punir. Il devint le père Fouettard, être mauvais, dont le rôle est de réprimander les enfants désobéissants et les cancres, fort de son caractère violent et irascible. Toujours vêtu de noir, caché sous une cagoule et une épaisse barbe noire, il incarne tout l'opposé de Saint Nicolas, en somme, qui arbore une belle barbe blanche, des vêtements colorés d'évêque (mauve et blanc, avec une crosse, dorée à l'origine, puis rouge et blanche, ce qui le rapproche du Père Noël actuel (Saint Nikolaus devint Santa Klaus), et donne toujours l'image d'une personne bienveillante.

    Une partie des attributs régionaux de saint Nicolas serait inspirée du dieu scandinave Odin. En effet, ce dernier est toujours accompagné de ses deux corbeaux « qui voient tout », et de son cheval Sleipnir, tout comme saint Nicolas est dans certaines régions accompagné de deux Zwarte Pieten et de son cheval.

    La Saint-Nicolas en Belgique

    Chez les néerlandophones, saint Nicolas est appelé Sinterklaas et, comme aux Pays-Bas, il débarque d'un bateau venu d'Espagne monté sur un cheval blanc. Chez les francophones, il se déplace sur un âne magique. Il est quelquefois accompagné d'un Père Fouettard, aussi appelé « Hanscrouf » ou « Zwarte Piet ». Parfois, il y a deux « Pères Fouettard ».

     * Saint Nicolas

    Au nord comme au sud du pays, il vient la nuit du 5 au 6 décembre pour déposer cadeaux et friandises – notamment des figurines en chocolat, des nic-nacs ou des spéculoos à son effigie – dans les souliers des enfants sages.

    Le soir du 5 décembre, les familles se réunissent pour manger ensemble une coquille de saint Nicolas (qui correspond à une espèce de pain gâteau), qu'on trempe également dans le cacao chaud. Il est de tradition de laisser un bol d'eau ou de lait et une carotte devant la cheminée de la cuisine ou du salon pour l'âne, et un verre d'alcool pour le saint. Le lendemain matin, on retrouvera le verre ou le bol vide et la carotte mangée. Cette pièce sera fermée à double tour devant les enfants comme preuve que saint Nicolas entre bien par la cheminée.

    Saint Nicolas passe, début décembre, dans les écoles ou dans les centres publics pour demander aux enfants quels cadeaux ils désirent, pour voir s'ils ont été sages pendant l'année, et pour leur donner des friandises. Les enfants sont souvent invités à rédiger une lettre qu'ils adressent au « grand saint ».

    Plusieurs semaines avant l'arrivée du grand saint, les écoliers se doivent de déposer une paire de chaussures chaque soir devant la porte de leur chambre. Ceux qui ont été sages découvrent chaque matin une friandise typique différente chaque jour : massepain, chocolat, clémentine, guimauve, etc.

    La Saint-Nicolas en Belgique est également une tradition estudiantine qui veut que l'on dépose une assiette ou une paire de chaussures la veille devant sa porte et que chaque cokoteur (locataire de chambre d'étudiant, cothurne) y dépose discrètement des friandises. À Mons, à Bruxelles, à Liège et à Namur, il existe aussi la Saint-Nicolas des étudiants : un cortège défile dans la ville avec des chars et les étudiants collectent des piécettes auprès des passants ainsi que devant les écoles secondaires pour s'offrir des bières lors de la guindaille qui clôture la journée.

    Dans certaines universités et établissements d'enseignement supérieur, un étudiant (souvent faisant partie du comité estudiantin) se déguisait en Saint-Nicolas et passait d'auditoires en auditoires pour fêter Saint-Nicolas avec tous les étudiants présents au cours ce jour-là.

    A l’intention de nos amis Français

    Saint Nicolas est particulièrement fêté dans le nord et l’est de la France.

    Lors de sa « tournée », saint Nicolas distribue traditionnellement une orange et du pain d’épices portant son effigie, de façon plus occasionnelle et moderne, des pots pour bébé ou des gâteaux gras. Le Père Fouettard (ou le Boucher), vêtu de noir et porteur d’un grand fagot, parfois le visage barbouillé de suie, l’accompagne, et distribue une trique (une branche de son fagot) aux enfants qui n’ont pas été sages et menace de les frapper.

     * Saint Nicolas

    Saint Nicolas est censé voyager sur un âne. Aussi les enfants doivent-ils, le soir, préparer de la nourriture (foin, paille, carotte ou grain) pour l’animal. Au matin, ils trouvent les friandises (ou la trique) à la place de ce qu’ils ont préparé pour l’âne.

    A Paris, à l’initiative de Mathias Lucien Rapeaud (Directeur général de Nancy Tourisme), de Sébastien Gaudard pâtissier et de l’Association des Lorrains de Paris, les fêtes de Saint-Nicolas sont organisées depuis 2015 rue des Martyrs en présence du saint et de son âne, qui remontent la rue en distribuant les bonbons chers aux enfants.

    En Lorraine, la fête a une importance particulière, puisque saint Nicolas est le patron de la région depuis 1477. En effet, alors que la Lorraine était occupée par la Bourgogne, le duc René II demanda la victoire à saint Nicolas. À la suite de la victoire de la bataille de Nancy, saint Nicolas deviendra patron de la Lorraine et des Lorrains.

    Jusque vers les années 1960, la Saint-Nicolas était pour les enfants une fête bien plus importante que la fête de Noël. De nos jours, dans certaines familles lorraines, la tradition des cadeaux se fait à la Saint-Nicolas et non à Noël, voire parfois aux deux fêtes.

    À Metz, les fêtes de Saint-Nicolas sont aussi organisées le premier week-end de décembre. De nombreuses festivités ont lieu comme le défilé du Saint-Nicolas, des spectacles et aussi un feu d'artifice. Le parcours du défilé change chaque année, mais il y a un point de passage incontournable qui est la place d'Armes, au pied de la cathédrale.

    En Alsace, saint Nicolas passe le 6 décembre pour récompenser les enfants méritants en leur offrant des friandises et des cadeaux (traditionnellement un pain d'épices et une orange). Il est aidé par son âne et est accompagné par le Hanstrapp (Hans Trapp ou Rupelz) ou père Fouettard, chargé de punir ceux qui n'ont pas été sages. Le Hans Trapp les menace de les emmener dans son sac s'ils ne promettent pas d'être sages.

    Il est de coutume de laisser quelques carottes pour l'âne ainsi qu'une boisson et un biscuit pour saint Nicolas, devant la porte.

    De nombreuses villes alsaciennes organisent des marchés de la Saint-Nicolas au début du mois de décembre.

    Du point de vue religieux

    Saint Nicolas, évêque de Myre

    Nous ne savons que peu de choses de lui. Il naquit en Asie Mineure de parents qui étaient chrétiens orthodoxes, pieux et charitables, riches, avancés en âge et stériles. Il vécut dans la région de Myre, en Lycie (sud de l'actuelle Turquie).

    Chrétien, Nicolas fut ordonné prêtre et nommé supérieur du monastère de Sainte-Sion (près de Myre) par son oncle, l'évêque de Myre. Quand celui-ci mourut, une petite voix recommanda aux évêques assemblés pour désigner le successeur, d'élire celui qui entrerait le premier dans l'église et se nommerait Nicolas : c'est son neveu qui entra.

    Devenu évêque de Myre, il assista au concile de Nicée en 325, concile qui codifia les bases de la croyance chrétienne. Mais Nicolas connut les persécutions organisées en 303 par l'empereur romain Dioclétien, et fut emprisonné par les Romains durant cette période. Puis il dut vivre un certain temps en exil.

    Nicolas, le saint

    Nicolas de Myre est un saint chrétien du début du 4ème siècle, très vénéré en Europe orientale et occidentale.

     * Saint Nicolas

    Au 11ème siècle au moment de la conquête de la Lycie par les Turcs ses reliques furent ramenées à Bari en Apulie (Italie) par des marchands. Une partie de ses reliques ont ensuite été volées par un chevalier croisé lorrain qui les rapporta dans son village de Port (d'où le nom actuel du village Saint-Nicolas-de-Port en Meurthe-et-Moselle).

     * Saint Nicolas

    Le village de Saint-Nicolas-de-Port

    Le culte de saint Nicolas est très populaire et répandu. On lui attribue de nombreux miracles. Le plus connu est celui où il ressuscite trois petits enfants qu'un boucher avait découpés et mis dans un saloir en vue d'en consommer la chair.

    Saint Nicolas est considéré comme le saint patron des enfants sages, mais aussi des marins, des commerçants, des boulangers, des célibataires, des grands brûlés... C'est le saint protecteur de la Russie.

    Dans l'est de la France on fête saint Nicolas le 6 décembre. La fête remonte au 13ème siècle. En rentrant de l'école, les enfants dégustent un gâteau, en pâte à brioche, en forme de petit bonhomme qu'ils ont préalablement trempé dans du chocolat chaud. Souvent les commerçants distribuent gratuitement des gâteaux et des bonbons. Les adultes se retrouvent pour boire un verre de vin chaud !

    Saint Nicolas ne doit pas être confondu avec le père Noël, qui n’est apparu qu’au 20ème siècle sur une initiative des commerçants. Dans l'imaginaire enfantin saint Nicolas est souvent accompagné du Père Fouettard chargé de punir les enfants qui n'ont pas été sages.

    La vie posthume de Nicolas de Myre fut beaucoup plus riche, grâce aux légendes sans doute fondées sur la réputation de sa bonté envers les pauvres et les enfants. Son tombeau devint un lieu de pélerinage, d'abord à Myre, puis à Bari en Italie où ses reliques furent transportées au 11ème siècle pour les protéger des Musulmans.

    Chaque année, des délégations des Églises orthodoxes, particulièrement de Russie, viennent se joindre au pélerinage des catholiques latins, en une rencontre œcuménique significative.

    Le « bon saint Nicolas » est invoqué aussi bien en Orient où il est le patron des Russes, qu'en Occident où il est le patron des enfants et, si l'on peut parler ainsi, l'ancêtre du Père Noël.

    Nicolas de Myre est mort le 6 décembre 343. Il a été enseveli dans un tombeau de marbre.

    De sa tête jaillit une fontaine d'huile et de ses pieds une source d'eau. De tous ses membres suinte une huile sainte qui guérit les malades (notamment les aveugles, les sourds, les affaiblis et, en particulier, ceux atteints de langueur).

    Sa tombe originelle se trouve sur l'île de Gemile (au large de la Turquie) où un important sanctuaire a été bâti en son honneur.

    Vers 650, devant la menace arabe, ce site religieux sera abandonné et le tombeau transféré à Myre qui deviendra le nouveau lieu de pélerinage.

    Au début du 6ème siècle, l'empereur Justinien 1er fit construire une église en son honneur à Constantinople.

    Pour conclure

    Saint Nicolas est le saint le plus connu dans le monde et le plus populaire après la Mère de Dieu, saint Michel, les intimes du Seigneur et les Apôtres. Son nom signifie « victoire du peuple ». Son icône est connue de tous les Orthodoxes. Il a brillé par sa charité et sa douceur. On connaît peu sa vie historique réelle. C’est surtout par la Tradition que nous le connaissons.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Nicolas_(f%C3%AAte)

    http://www.momes.net/Fetes/Saint-Nicolas/Origine-de-la-St-Nicolas

    https://nominis.cef.fr/contenus/saint/227/Saint-Nicolas-de-Myre.html

    https://fr.vikidia.org/wiki/Nicolas_de_Myre

    http://compilhistoire.pagesperso-orange.fr/saintNicolas.html

    https://www.sagesse-orthodoxe.fr/jaimerais-savoir/foi-et-tradition-orthodoxe/histoire-et-organisation-de-leglise/vie-de-saint-nicolas-le-thaumaturge-archeveque-de-myre-en-lycie-6-decembre


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  • Fête de saint André, un des premiers apôtres

     * Saint André

    Saint André, apôtre et martyr

    André est né à Bethsaïde, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Avec son frère Simon (Pierre), il vivait de la pêche. C'était un assoiffé de Dieu. Il avait entendu la prédication de Jean le Baptiste, avait sans doute reçu son baptême de pénitence et était devenu l'un de ses disciples. Il avait su discerner l'exacte mission de Jean. Aussi, quand il l'entendit désigner Jésus : « Voici l'agneau de Dieu », il le suivit pour ne plus le quitter. Dès cet appel, André devient apôtre, avant même d'en avoir reçu le titre. Il rencontre son frère Pierre et l'amène à Jésus. Il est l'homme qui sait nouer des contacts. Lors de la multiplication des pains, c'est André qui amène le jeune garçon portant ses cinq pains et ses deux poissons. Quand des Grecs veulent rencontrer Jésus, c'est à lui qu'ils s'adressent tout naturellement.

     * Saint André

    La tradition

    Après la Pentecôte, il partit prêcher l’Évangile, au cours d’un long voyage tout autour des côtes de la mer Noire. Ses voyages l’amenèrent en Mésopotamie, en Bithynie (côte anatolienne), à Éphèse, en Thrace maritime (région entre le Bosphore et le cap Kaliakra), en Scythie mineure (de Tomis aux bouches du Danube), en Crimée, à Byzance et finalement en Achaïe (région au nord du Péloponnèse), où il finit crucifié sous l’empereur Néron, à Patras en l’an 60. La Légende dorée rapporte que son supplice fut ordonné par le proconsul de la région, dont saint André avait converti l’épouse et qui lui avait offert l’alternative suivante : sacrifier aux idoles ou mourir sur la croix. Ayant choisi le martyre, l’apôtre survécut pendant deux jours, durant lesquels il prêcha à la foule, qui s’indigna et menaça le proconsul de mort. Celui-ci chercha donc à le faire descendre de la croix, mais on ne put le délier et le saint mourut dans une grande lumière. Pour avoir fait le tour de la mer Noire, saint André est considéré comme le saint patron de l’église roumaine et celui de la marine russe. L’Ukraine voudrait qu'il ait été le premier évangélisateur de Kiev et l’Écosse l'a choisi comme patron national. L’Église de Constantinople le vénère également comme son illustre patron.

     * Saint André

    Reliques

    Au 4ème siècle, ses reliques furent transportées à Constantinople, mais reposent aujourd’hui à Amalfi en Italie. Pendant la décennie 1960-1970, une grande partie des reliques du saint et de sa croix furent restituées à l’Église de Grèce. Dans la ville de Patras, on construisit une grande église pour les abriter : la basilique Saint-André.

    Le crâne de saint André avait été apporté de Patras à Rome sous le pape Pie II en 1462. Il fut considéré comme une des quatre plus importantes reliques de la basilique Saint-Pierre de Rome, avec un morceau de la Croix du Christ, le voile de Véronique, la lance de Longin. Le Bernin construisit une des quatre logias, autour du chœur de la basilique, pour la conserver. En septembre 1964, le pape Paul VI créa la surprise en la restituant à l’église de Patras, en Grèce. Cette importante relique, qui avait été déposée au 15ème siècle au Vatican, fut restituée en 1966 aux Orientaux en signe de la volonté de communion entre l’Église de Rome et les patriarcats orientaux. L’attribut de saint André est la croix à branches égales, dite « croix de saint André », sur laquelle il fut martyrisé et elle se trouve dans la basilique de la ville de Patras. Parfois, l’ancien pêcheur de Galilée tient un grand filet d’où émergent des têtes de poissons.

    Martyrologe romain

     * Saint André

    La croix de Saint-André

    La croix du martyr d'André en forme de X apparaît pour la première fois au 10ème siècle et devient son attribut iconographique. En fait, cette tradition ne s'appuie sur aucun texte. Ce crucifiement sur une croix transverse a été imaginée en pendant à celle de Pierre, son frère, crucifié la tête en bas sur une croix droite. Au 14ème siècle, un vitrail (cathédrale de Bourges) affecte à André une croix latine à branches droites. Cette croix en X majuscule est rarement associée à André avant le 14ème siècle, et c'est surtout l'art bourguignon qui l'a développée.

     * Saint André

    Sous le patronage de saint André

    Outre l’Église de Constantinople, la ville de Patras, et le monastère du cap Saint-André à Chypre, de nombreux lieux et communes de par le monde portent le nom de Saint-André, en particulier Santander dont la croix figure sur le drapeau basque.

    L’Ukraine le considère comme le premier évangélisateur de Kiev, et l’ordre de Russie le plus prestigieux était l’ordre impérial de Saint-André. La Russie actuelle a rétabli la croix de saint André sur les pavillons de ses navires de guerre, comme le faisaient autrefois les marins du tsar depuis 1690, sous le règne de Pierre 1er. En souvenir du patronage de saint André sur l’ancien État de Bourgogne, la marine royale belge arbore aussi un pavillon à la croix de Saint-André.

    Saint André est également considéré comme le premier évangélisateur du territoire sur lequel se trouve actuellement la Roumanie étant célébré comme un des plus importants saints de l'orthodoxie roumaine. D'après George Alexandrou, saint André aurait passé 20 ans en ermite en Scythie mineure dans une grotte près d'un village actuellement nommé Ion Corvin aujourd’hui en Roumanie.

     * Saint André

    Introduction à la liturgie de ce jour

    L'Apôtre André dont c'est la fête n'est pas l'homme des premiers plans. Les Évangiles synoptiques semblent toujours vouloir le placer dans l'ombre de Pierre. Il y a Pierre, et puis, seulement après, « son frère » : André. L'Évangéliste Jean n'entretient pas du tout le même rapport avec le frère de Pierre, qu'il présente, au contraire – et sans doute à dessein – en premier. Pierre n'a rien vu, rien entendu. Et pour cause : il n'était même pas là ! Son frère, lui, alors qu'il reçoit, avec un autre disciple, l'enseignement de Jean le Baptiste au désert (Jean 1, 35), croit spontanément et immédiatement à la prophétie de l'ascète qui soudain, voyant Jésus, atteste : « Voici l'agneau de Dieu » (1, 36).

     * Saint André

    André est l'homme des relations, l'homme qui « amène à Jésus », autant dire l'Apôtre par excellence : celui qui, mû par l'urgence de l'Évangile, va trouver son frère pour lui déclarer avec une audace stupéfiante : « Nous avons trouvé le Messie » (1, 40). Et « il l'amena à Jésus », dit sobrement l'Évangile. C'est encore lui, l'homme du concret, qui trouve le jeune homme aux cinq pains et aux deux poissons (6, 9) - et il fallait cette maigre offrande d'un enfant des hommes pour que Jésus en rassasie 5 000. Et c'est toujours lui à qui Philippe s'adresse – comme au secrétaire pour obtenir un rendez-vous, dirait-on ! - lorsque des Grecs demandent à « voir Jésus » (12, 21).

    La réponse de Jésus s'inscrira dans sa propre chair. Car « voir Jésus », apprend-il avec eux, c'est croire que le grain qui meurt porte « beaucoup de fruit » (12, 24), et c'est suivre le Maître jusqu'à la croix.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

     * Saint André

    Épître : « La foi naît de ce que l’on entend ; et ce que l’on entend, c’est la parole du Christ ».

    Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (Rm 10, 9-18)

    Frère, si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. Car c’est avec le cœur que l’on croit pour devenir juste, c’est avec la bouche que l’on affirme sa foi pour parvenir au salut. En effet, l’Écriture dit : « Quiconque met en lui sa foi ne connaîtra pas la honte ». Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent. En effet, « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ». Or, comment l’invoquer, si on n’a pas mis sa foi en lui ? Comment mettre sa foi en lui, si on ne l’a pas entendu ? Comment entendre si personne ne proclame ? Comment proclamer sans être envoyé ? Il est écrit : « Comme ils sont beaux, les pas des messagers qui annoncent les bonnes nouvelles ! ». Et pourtant, tous n’ont pas obéi à la Bonne Nouvelle. Isaïe demande en effet : « Qui a cru, Seigneur, en nous entendant parler ? ». Or la foi naît de ce que l’on entend ; et ce que l’on entend, c’est la parole du Christ. Alors, je pose la question : n’aurait-on pas entendu ? Mais si, bien sûr ! Un psaume le dit : « Sur toute la terre se répand leur message et leurs paroles, jusqu’aux limites du monde ».

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint André

    Commentaire 1 :

    Paul continue de développer le même thème de l’incrédulité d’Israël en se servant de la méthode de discussion des Juifs de son temps. On notera comment il distingue dans la Bible diverses lignes de pensée. C’est bien vrai qu’une grande partie des textes de l’Ancien Testament semblent ne connaître que la fidélité à mettre en pratique les commandements, mais d’autres textes mettaient déjà en valeur la gratuité du don de Dieu. Il nous montre une fois de plus qu’il n’y a pas “une” religion de la Bible et qu’il ne suffit pas de prendre au pied de la lettre tout ce qu’on y lit (ce qu’on appelle “fondamentalisme”). La Bible nous donne une suite de témoignages où nous reconnaissons un chemin, et une pédagogie de Dieu. Au long des siècles et dans des cultures différentes, juive puis grecque, il achemine son peuple vers la pleine vérité.

    v 10.9

    Ce paragraphe est comme un commentaire de la prophétie de Joël 3.5 que Pierre cite au jour de la Pentecôte. On remarquera comment Paul attribue purement et simplement au Christ Seigneur ce qui, dans le texte de Joël ne peut être dit que de Yahvé Dieu. Mais on sait que la vie est toujours complexe et jamais nous ne trouverons dans un texte, même s’il est tiré de la Bible, tous les aspects d’une question. Ce que Paul dit de la foi dans ce chapitre ne supprime en rien ce que la lettre de Jacques avait exprimé quelque temps auparavant : la foi ne nous sauve que si elle s’exprime à travers une vie de fidélité aux lois de Dieu.

    Commentaire emprunté au blog « Jubilatedeo »

     * Saint André

    Psaume : (Ps 18 (19), 2-3, 4-5ab)

    R/ Par toute la terre s’en va leur message (cf. Ps 18, 5a)

    Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l'ouvrage de ses mains.

    Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance.

    Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s'entende ; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint André

    Commentaire 2 :

    Ce Psaume est une invitation à chanter la gloire de Dieu : elle se manifeste à la fois par les merveilles du ciel, spécialement le soleil (1-7), et par la Loi (8-15). Ces deux parties étaient sans doute à l’origine deux Psaumes différents.

    L’ordre de la voûte céleste est comme une symphonie : savons-nous l’entendre ? Est-ce que nous joignons les créatures muettes dans une louange à Dieu, notre créateur ? Percevons-nous aussi la mélodie du message évangélique (Romains 10.18) ?

    La Loi du Seigneur est plus précieuse que l’or et plus douce que le miel : elle nous parle de Dieu et nous invite à nous soumettre totalement.

    Commentaire emprunté au blog « Jubilatedeo »

     * Saint André

    Évangile : Appel des quatre premiers disciples - « Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 4, 18-22)

    En ce temps-là, comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs.

    Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes ». Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

    De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint André

    Commentaire 3 :

    Le Royaume des Cieux est là. Les Juifs en ce temps-là ne prononçaient pas le nom de Dieu, et très souvent ils disaient à la place : « Les Cieux ». Le Royaume des Cieux est le Royaume de Dieu. Dieu vient régner parmi nous, c’est-à-dire que dès maintenant nous recevons le salut définitif.

    Convertissez-vous. Le verbe utilisé par la Bible signifie « prendre un autre chemin », mais cela peut se comprendre de bien des manières. Dans la bouche de Jean-Baptiste, il voulait dire : se détourner de ses péchés. Pour Jésus la « conversion » est le début d’une vie nouvelle à partir d’un changement intérieur : elle est l’œuvre de l’Esprit en nous. 

    Ceux qui croient pouvoir avec la seule force de la raison résoudre tous les problèmes et donner une réponse à toutes les questions, faisant acte de suprême intelligence, ceux-là même doivent s’incliner devant l’Esprit Suprême : le Logos, le Verbe de Dieu. Ils pénètrent alors dans la dimension spirituelle, celle de la lumière divine qui apporte sa richesse à l’esprit humain. Il n’est pas possible de connaître le Père, ni d’aller vers lui, si on ne passe pas par Jésus. Or, parmi les paroles du Christ, il en est une qui se trouve au cœur de son enseignement et qui nous donne la clé du salut, car c’est d’après elle que nous serons jugés : Ce que vous aurez fait au plus petit des miens, c’est à moi que vous l’avez fait (Matthieu 25.40).

    Il se cache sous les dépouilles de notre prochain qui devient ainsi – comme Jésus – voie pour aller vers le Père, pour connaître le Père.

    C’est si simple que c’en est presque incroyable : pour arriver à Dieu, il faut passer par l’homme avec toutes les implications que comporte la vie personnelle et sociale. C’est si simple que Jésus a voulu nous avertir. C’est une vérité, nous dit-il, que seuls, les simples, les petits comprennent. Et pourtant le chemin est ouvert à tous, même aux adultes, aux vieilles gens, aux savants, aux fourbes, s’ils savent se faire petits, en abandonnant un moment toute leur science, toute leur expérience, pour se mettre à l’écoute du Seigneur et vivre sa parole.

    Commentaire emprunté au blog « Jubilatedeo »

     * Saint André

    Homélie 1 :

    1. En fêtant saint André, le frère de Simon Pierre, nous sommes remis devant notre appel : Venez. Jésus commence sa prédication par un appel. Il prend l’initiative, c’est lui qui appelle ces deux hommes « à sa suite ». Le oui de ces hommes implique un changement de vie radical, ils deviendront ''pêcheur d’hommes'', dans un don de soi total. Aussitôt ! Ils répondent immédiatement à l’exigence radicale de Jésus, ils quittent tout. Nous assistons ainsi à une nouvelle naissance de l’Eglise. Alors que ces hommes étaient en plein travail, Jésus les appelle au cœur de leur vie quotidienne. C’est pour eux une révolution qui change la face de leur vie. Un chemin nouveau s’ouvre pour toujours devant eux. Deux pêcheurs qui faisaient leur travail de tous les jours sont appelés à construire le Royaume de Dieu. Nous acceptons, nous aussi, de vivre cette aventure avec le courage d’une réponse inconditionnelle. Nous remettons notre désir dans le désir de Dieu, habités par le désir de faire sa volonté. Le désir de Dieu est amour pour nos lieux de vie. Dans l’humilité, nous contemplons le chemin de Dieu en nous, en chaque communauté. C’est la reconnaissance de l’autre pour un plus grand amour, là, nous réalisons l’œuvre de Dieu. 

    2. André est avec Jean le Baptiste, dans l’Évangile de Jean, quand Jésus passe, il entend Jean le Baptiste dire qu’il est l’Agneau de Dieu. Il demande ou le Maître demeure, « Venez et voyez » dit Jésus. Sans hésiter, et avec beaucoup de simplicité, il se met à suivre Jésus. Jean, raconte comment André invite son frère, Simon, pour le rapprocher de Jésus, il lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » et il l’amène à lui. Il est le premier à confesser Jésus comme Messie. Sans attendre, il gagne son frère Simon pour Jésus. C’est Simon qui deviendra le premier Pape de l’histoire de l’Eglise. Nous sommes témoins de la hâte des apôtres. « Aussitôt, laissant leurs filets, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent ». Dès que nous avons entendu l’appel qui vient de Dieu, nous voulons l’accueillir. Notre fidélité donne du sens à tout ce que nous faisons. Nous achevons en Dieu le mystère de la création. Dans notre foi, nous recevons le monde en transformation, en marche vers Dieu. Là, nous trouvons la finalité et les raisons de notre nouveau travail. C’est ainsi que nous bâtissons la civilisation de l’amour.

    3. Nous avons entendu nous aussi la voix de Jésus, et nous voulons le suivre pour demeurer dans le désir de Dieu. Nous savons que travailler à l’unité de nos familles, de nos foyers, de nos communautés, nous oblige à chaque instant de « tout laisser » pour suivre Jésus. André est toujours nommé en relation avec son frère Pierre, il est le frère de Pierre. Nous voulons, dans cette fraternité nouvelle, prier pour demander la réalisation de l’unité des Églises « Orthodoxes » et « Catholique ». Que ces Églises-sœurs réalisent la volonté de Dieu qui est l’unité de l’Église. Ainsi l’Eglise du Christ vivra de ces « deux poumons ». C’est la victoire de l’amour dans toutes les dimensions de notre vie. André emmène à Jésus les Grecs qui veulent rencontrer le Messie. Comme lui, nous avons une mission à accomplir, nous sommes les premiers appelés à la nouvelle évangélisation. Toutes les occasions nous sont données pour faire connaître Jésus autour de nous. Les apôtres ont tout quitté pour suivre Jésus. Ils ont donné leur vie pour l’annonce de l’É

    Père Gilbert Adam

     * Saint André

    Homélie 2 :

    La liturgie de la fête de saint André nous donne l’occasion de réentendre l’appel des premiers disciples, dans l’Évangile de Matthieu.

    Par sa sobriété – qui n’exclut pas une pointe de solennité – le récit souligne comment Simon-Pierre et André son frère, puis Jacques et Jean, abandonnent leurs filets pour suivre Jésus dès le premier mot, sans avoir vu aucun miracle, ni entendu aucune promesse de récompense. Telle est la réponse de foi que Jésus attend de ses disciples : une réponse prompte, généreuse, qui ne se fonde pas sur des signes, mais sur la confiance absolue dans l’appel de celui que nous reconnaissons comme notre Seigneur et Maître.

    La liberté avec laquelle ces simples pêcheurs répondent à l’appel de Dieu devrait nous remplir de honte devant notre tiédeur, remarque saint Grégoire le Grand qui précise : « En suivant le Seigneur, ils ont abandonné tout ce qu’ils auraient pu désirer en ne le suivant pas. Il n’y a pas ici de prix fixé ; mais le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes. Il coûta ainsi à Zachée la moitié de ses biens, puisqu’il se réserva l’autre moitié pour rembourser au quadruple ce qu’il avait pris injustement » (cf. Lc 19, 8). « Il coûta à Pierre et à André l’abandon de leurs filets et de leur barque. Il coûta deux piécettes à la veuve » (cf. Lc 21, 2), « et un verre d’eau fraîche à tel autre » (cf. Mt 10, 42). « Oui, comme nous l’avons dit, le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes ».

    En son Fils, Dieu le Père nous a tout donné : et nous hésiterions à faire de même ? D’ailleurs : que pourrions-nous lui soustraire que nous n’aurons à rendre au dernier jour ? Alors plutôt que d’attendre que nous soyons obligés de la lui remettre, offrons-lui dès à présent notre vie comme une oblation d’amour, de reconnaissance : « Y a-t-il donc sacrifice plus précieux, demande encore Saint Grégoire, que celui dans lequel l’âme, présentant son offrande à Dieu sur l’autel de son cœur, s’immole elle-même ? ».

    Pierre et André laissent leurs filets : instrument de travail pour un pêcheur, instrument de combat pour un gladiateur, qui s’en servait pour immobiliser son adversaire. Quels sont les filets que nous avons à lâcher pour pouvoir suivre Jésus ? Filets d’une préoccupation trop grande pour mes activités professionnelles, qui me tiennent emprisonnées dans leurs mailles ? Filets de liens familiaux trop fusionnels – ils étaient avec leur père dans la barque dont Jésus les retire – ou de liens humains trop forts, qui m’empêchent de répondre à l’appel de Dieu sur moi ? Ou filets que je jette sur mon entourage pour le maîtriser : jugements, médisances, manipulation, violence, séduction ?

    Le filet dont Jésus veut me rendre expert à sa suite pour travailler avec lui à « rassembler les enfants de Dieu dispersés », est tout au contraire celui de la Bonne Nouvelle de la gratuité de l’amour du Père pour chacun de ses enfants ; car « entre Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent » (1ère lecture). Que le souvenir de cet amour inconditionnel de Dieu à notre égard nous stimule à répondre généreusement à son appel qui retentit chaque jour au cœur de notre vie, afin que quoi que nous disions et quoi que nous fassions, « ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus-Christ, en offrant par lui notre action de grâce à Dieu le Père » (Col 3, 17).

    Père Joseph-Marie

    Conclusion : Œcuménisme

     * Saint André

    Saint Pierre et saint André sont frères de sang. Outre leur parenté et leur gagne-pain (ils sont pêcheurs), les deux Galiléens de Capharnaüm ont en commun d'avoir subi le martyre et de mourir crucifiés, comme le Christ. Si Pierre est le « premier » (princeps) des apôtres, André est le « premier appelé » (protocletos). L’un est considéré comme fondateur de l’Église de Rome (Église occidentale), l’autre comme fondateur de l’Église de Constantinople (Église orientale).

    Lors de leur pélerinage et de leur rencontre historique à Jérusalem, le jour de l’Épiphanie 1964, le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras se sont embrassés, en signe de réconciliation. Athénagoras offrit une icône représentant Pierre et André s’embrassant. Ce baiser des apôtres Pierre et André est devenu le symbole de la marche vers l’unité des Églises-sœurs d’Orient et d’Occident.

     * Saint André

    Prière à Saint André proposée par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    Saint André, que rien ni personne n’a arrêté dans la prédication de la vraie foi,

    donne-moi la force pour éliminer de mon corps le mal qui me fait souffrir.

    Saint André, qui t’es dépouillé de tout pour suivre notre Seigneur jusqu’au pied de la croix,

    délivre-moi de mon mal, pour que je puisse donner un peu de bien en suivant ton exemple.

    Pour que la grâce se diffuse tout au long de mon corps,

    tu peux commander au mal de disparaître au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

    Amen.

     * Saint André

    Méditation : « Venez, suivez-moi » (Mt 4,12-23)

    « Venez, suivez-moi », dit Jésus.

    Il dit cela par deux fois, en marchant su bord de la mer de Galilée, et quatre hommes les suivent, quatre hommes qui vivaient de la pêche. Mais l'appel de Jésus nous concerne tous. Dans notre vie à tous et à toutes, Jé­sus est passé et il passe, en disant: « Viens, suis-moi ! ». Que nous soyons mère de famille ou religieuse, artisan, employé ou moine, l'évangile d'aujourd'hui fait retentir dans notre vie, et donc dans notre cœur, l'appel de Jésus.

    Essayons donc de comprendre, à partir de l'exemple des Apôtres, ce que le Maître attend de nous.

    Il est clair, tout d'abord, que c'est Jésus qui appelle.

    Les maîtres, les professeurs, les gourous, on les choisit soi-même, parfois entre cent. Mais avec Jésus, c'est différent : il prend l'initiative, il passe, il s'arrête, il invite : « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, dira Jésus lors du dernier repas ; mais c'est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez, vous, et que vous portiez du fruit » (Jn 15,26).

    Ce n'est pas nous qui avons fait un cadeau à Dieu, qui avons fait à Jésus l'honneur de le suivre, mais lui qui nous a fait suffisamment confiance pour nous prendre à son service.
    Quand Jésus appelle, il nous faut accepter certaines ruptures. C'est là un deuxième enseignement que nous suggère l'exemple des premiers apôtres.

    Ils ont quitté les filets, la barque, leur père dans la barque. Ils ont vécu là une rupture avec le métier, les habitudes, le gagne-pain et une certaine forme de sécurité. Ils ont dû accepter de lâcher l'avenir prévu, préparé, et les filets apprêtés pour la pêche selon des techniques longuement éprouvées, et cela pour suivre Jésus !

    Suivre Jésus, pour nous comme pour les apôtres, c'est marcher derrière lui, aller où il va, travailler là où il travaille, à son œuvre de rédemption, accueillir ceux qu'il accueille, et chercher ce qu'il cherche: des adorateurs pour le Père.

    Mais si Jésus amène dans nos vies certaines ruptures, il s'occupe, lui, de la continuité.
    Nous resterons des hommes de la pêche, mais nous pêcherons avec le Pêcheur d'hommes. Jésus nous demandera souvent une transposition de tout notre agir. Il fera servir nos capacités, mais à un autre niveau, celui du Règne de Dieu en marche. Rien ne sera perdu du passé, de l'amour de la mer, du savoir-faire acquis dans la barque de Zébédée, et pourtant il faudra tout réapprendre, à l'école du nouveau Maître.
    À travers les ruptures, c'est bien notre vie qui continue, notre réponse personnelle à Jésus; mais pour chacun/e d'entre nous l'appel de Jésus demeure un mystère.

    Parfois nous l'entendons de loin, comme une voix qui n'arrive pas à se faire entendre, couverte qu'elle est par la rumeur du désir. Parfois nous la percevons en nous comme un murmure, comme un ruisseau discret, mais inlassable, ou encore il nous parvient comme le souvenir vivant d'un grand oui déjà prononcé, comme le rappel paisible de la première rencontre.

    C'est le mystère des choix de Dieu, de Dieu qui est libre, divinement libre, et qui sait à la fois le bonheur qu'il nous offre et le grand raccourci qu'il nous propose.

    Tous nous sommes appelés; nous sommes conviés à travailler à plein temps dans le champ du Père, à moissonner, ou à glaner, dans la moisson de Jésus.

    Qui que nous soyons, nous pouvons rendre ce témoignage que les moments où nous sommes le plus fidèles à cet appel sont dans notre vie les instants ou les périodes de plus grande plénitude. Savons-nous, voulons-nous suffisamment offrir ce témoignage à ceux et celles que le Christ met sur notre route, spécialement les jeunes qui veulent donner un sens à leur vie ?

    Sans doute ont-ils besoin, plus que jamais, pour répondre à leur tour à l'invitation de Jésus : « Viens, suis-moi ! », de voir en nous des appelés heureux, des baptisés qui n'ont pas été déçus dans leur amitié avec le Christ, bref des passionnés de Jésus Seigneur.

    Méditation empruntée au blog « Jubilatedeo »

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    https://www.saintsguerisseurs.fr/le-nom-des-saints/saint-andr%C3%A9/

    https://nominis.cef.fr/contenus/saint/25/Saint-Andre.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_(ap%C3%B4tre)

    https://www.la-croix.com/Archives/2006-11-29/30-novembre-Saint-Andre-Apotre-fete-Matthieu-4-18-22-_NP_-2006-11-29-277824

    https://www.aelf.org/2018-11-30/romain/messe

    http://jubilatedeo.centerblog.net/6574920-Evangile-et-homelie-du-mardi-30-Novembre

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Saint-Andre.html

    http://www.homelies.fr/homelie,saint.andre,2987.html

    http://bibleetviemonastique.free.fr/matthieu/venite.htm


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  • Le 18 octobre...

    Fête de saint Luc, Évangéliste

     * Saint Luc, Évangéliste

    Introduction

    L’Eglise nous invite à célébrer aujourd’hui la fête de saint Luc. Comme pour beaucoup de fêtes de saints apôtres ou évangélistes, la liturgie nous invite à méditer sur l’identité du disciple et les exigences qui lui sont liées. A ce titre, le récit de l’Évangile du jour est particulièrement évocateur puisqu’il nous relate précisément l’envoi en mission des soixante-douze disciples choisis par Jésus.

    Soixante-douze, ce nombre n’est pas sans nous rappeler les soixante-douze nations de Genèse 11 qui peuplent l’ensemble de la terre. A travers lui, c’est à la fois l’universalité du salut mais aussi l’universalité de l’appel du Seigneur à porter ce salut qu’il nous faut lire. Saint Luc, compagnon de route de saint Paul, a contribué lui aussi à ce que ce salut puisse être entendu de beaucoup. Derrière la manière dont il nous relate l’essor de l’Eglise au lendemain de la Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres, nous sentons tout le souffle évangélique qui l’animait.

    L’annonce du salut passe chez saint Luc par l’exaltation de la bonté et de la miséricorde du Seigneur. Cet aspect semble l’avoir profondément impressionné. En effet, sans son Évangile, nous ne connaîtrions pas la parabole du bon samaritain, ni celle de la brebis perdue ; nous ne connaîtrions pas l’existence de Zachée, ni celle du bon larron. Nous aurait échappé le fait que Jésus était accompagné et soutenu par un groupe de disciples, et surtout nous n’aurions pas cette page merveilleuse et éclatante de l’Évangile, celle de ces deux fils célèbres, le premier qui revient après avoir claqué la porte de chez lui et le second, l’aîné, en colère contre l’attitude d’un Père qui nous révèle le véritable visage de Dieu.

     * Saint Luc, Évangéliste

    Dante Alighieri appelait saint Luc « Scriba mansuetudinis Christi », le scribe de la mansuétude du Christ. Habitué aux capricieuses divinités païennes, Luc a dû être foudroyé par la prédication de saint Paul et son cœur a sans doute été immédiatement rempli par ce sourire et ce regard de tendresse du Seigneur qu’il n’avait, tout comme nous, pas connu de son vivant.

    C’est ce sourire et cette tendresse de Dieu qu’il nous partage dans son Évangile. Et c’est en cela qu’il se révèle véritable disciple du Seigneur. Le disciple transmet ce qu’il a reçu au contact du maître et avec saint Luc nous nous rendons compte qu’il n’y a pas besoin d’avoir vécu avec le Seigneur pour en être son disciple.

    Qu’en ce jour saint Luc nous aide à redécouvrir le visage de compassion et de miséricorde de notre Dieu, ce Dieu qui vient à notre rencontre pour nous prendre sur ses épaules et nous ramener à lui, la source de vie. N’est-ce pas ce qu’à notre tour nous aurons de plus beau à faire connaître aux hommes de ce monde ? Nous faire les porteurs de cette Bonne Nouvelle, n’est-ce pas nous faire les porteurs du salut et devenir ainsi à notre tour de véritables disciples du Seigneur ?

    Frère Elie

     * Saint Luc, Évangéliste

    Quelques éléments de la biographie de Luc

    Saint Luc, peut-être juif d’origine, naquit, dit saint Eusèbe, à Antioche la capitale des rois de Syrie. Saint Paul nous dit qu’il y exerçait les fonctions de médecin.

    Compagnon de voyage de l’Apôtre des Nations, il fut aux côtés de saint Paul durant la plupart de ses missions et pendant sa double captivité à Rome.

    Grâce à ses relations avec ce maître et avec les autres Apôtres, il put écrire le troisième Évangile que saint Jérôme et saint Jean Chrysostome désignent sous le nom d’ « Évangile de saint Paul ». Comme le Docteur des Gentils, il s’adresse aux païens pour leur prouver que le salut est apporté par Jésus à tous les hommes sans exception qui croient en Lui.

    On le désigne sous le symbole du bœuf, l’un des quatre animaux de la vision d’Ézéchiel, parce qu’il commence son Évangile en parlant du sacerdoce de Zacharie, prêtre et sacrificateur, et que le bœuf était la victime la plus ordinaire des sacrifices de l’ancienne loi.

    La Messe de saint Luc présente, de même que celle de saint Marc, cette particularité qu’on y lit l’Évangile renfermant les instructions du Sauveur à Ses soixante-douze disciples, parce que ces deux Évangélistes ne furent pas Apôtres, mais seulement des Disciples de Notre-Seigneur.

    Saint Jérôme rapporte que saint Luc mourut en Achaïe, âgé de quatre-vingt-quatre ans.

     * Saint Luc, Évangéliste

    Analyse de la liturgie de ce jour

    Épître : « Luc est seul avec moi ».

    Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée (2 Tm 4, 10-17b)

    Bien-aimé, Démas m’a abandonné par amour de ce monde, et il est parti pour Thessalonique. Crescent est parti pour la Galatie, et Tite pour la Dalmatie.

    Luc est seul avec moi. Amène Marc avec toi, il m’est très utile pour le ministère.

    J’ai envoyé Tychique à Éphèse. En venant, rapporte-moi le manteau que j’ai laissé à Troas chez Carpos. Apporte-moi aussi mes livres, surtout les parchemins. Alexandre, le forgeron, m’a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres.

    Toi aussi, prends garde à cet individu, car il s’est violemment opposé à nos paroles.

    La première fois que j’ai présenté ma défense, personne ne m’a soutenu : tous m’ont abandonné. Que cela ne soit pas retenu contre eux.

    Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint Luc, Évangéliste

    Commentaire :

    La fin de cette épître contient des communications personnelles concernant Paul lui-même et quelques-uns de ses collaborateurs. Tout d’abord, il exprime le désir de revoir Timothée au plus tôt car, en hiver et avec les moyens techniques de cette époque, un tel voyage s’avérerait difficile, voire impossible (v. 21).

    Dans l’épître à Philémon, écrite lors de la première captivité à Rome, Démas est désigné expressément comme un « compagnon d’œuvre » (Phm. 24). Dans l’épître aux Colossiens, seul son nom est mentionné (4 : 14). A présent il doit constater que Démas l’a abandonné, « ayant aimé le présent siècle » (v. 10). Démas s’était probablement découragé et avait perdu de vue que ses bénédictions, son appel, et sa citoyenneté étaient célestes.

    De Crescens, qui s’était rendu en Galatie, et de Tite qui était allé en Dalmatie, il ne nous est rien dit de négatif, et nous pouvons admettre qu’ils étaient partis pour le service du Seigneur.

    Luc était maintenant le seul collaborateur de l’apôtre prisonnier à être près de lui à Rome. Il est l’auteur d’un Évangile et du livre des Actes des Apôtres. Il avait accompagné Paul dans son deuxième voyage missionnaire, de la Troade jusqu’à Philippes (Act. 16 : 10-40), lors du troisième voyage, de Philippes à Jérusalem (Act. 20 : 5 ; 21 : 17), et enfin dans le voyage conduisant Paul de Césarée à Rome (Act. 27 : 1-2). Selon le choix des pronoms « ils » ou « nous » dans la narration du livre des Actes, nous pouvons savoir qu’il accompagnait Paul.

    Paul demande à Timothée d’amener Marc, qui lui sera utile pour le service. Jean-Marc, neveu de Barnabas, avait accompagné Paul et Barnabas lors de leur premier voyage missionnaire, mais peu de temps après, il les avait laissés et était retourné à Jérusalem, sa ville natale (Act. 13 : 13). Alors qu’ils projetaient le deuxième voyage, Barnabas se proposait de le reprendre avec eux, ce qui amena de l’irritation entre lui et Paul. Paul partit donc en compagnie de Silas, et Barnabas retourna à Chypre, sa patrie, avec Marc (Act. 15 : 37-40). Ainsi, ce jeune homme avait été à l’origine d’un désaccord entre deux serviteurs approuvés du Seigneur. Mais le Seigneur s’occupait de Marc, de sorte que Paul pouvait écrire environ dix ans plus tard aux Colossiens, de recevoir Marc comme compagnon d’œuvre pour le royaume de Dieu (Col. 4 : 10). Dans notre passage il va même plus loin en lui rendant le témoignage, qu’il serait utile pour le service dans lequel il avait jadis failli (v. 11). Il était donc spirituellement entièrement restauré. Comme Luc, Marc a été employé par le Saint Esprit pour rédiger un des quatre évangiles, précisément celui qui nous présente le Seigneur comme le parfait serviteur.

    Tychique, « le bien-aimé frère et fidèle serviteur dans le Seigneur », était déjà allé à Ephèse, sur la demande de Paul (Eph. 6 : 21). Il l’y envoie à nouveau (v. 12).

    Le serviteur délaissé : v. 13

    Paul demande ensuite à Timothée de lui apporter le manteau qu’il avait laissé en Troade chez Carpus. L’hiver approchait et il en éprouvait un besoin urgent. Timothée devait également amener les livres, spécialement les parchemins, peut-être les livres de l’Ancien Testament. Nous ne savons pas de quels livres il s’agissait, mais le parchemin était alors le matériel pour écrire le plus coûteux.

    On entend dire parfois que de tels propos, si personnels et en apparence bien secondaires, sont la nette démonstration que la parole de Dieu n’est pas inspirée dans son entier. Mais on oublie que Dieu a soin de ses enfants aussi bien en ce qui concerne leur corps et leur âme que leur esprit. C’est pourquoi personne ne peut éliminer de sa vie de foi les menus détails du quotidien. Le Seigneur disait à ses disciples que les cheveux mêmes de leur tête étaient tous comptés (Luc 12 : 7). Ainsi Paul remettait sa vie entière entre les mains de son Dieu et Père et il est en cela un exemple pour nous. « Que vous mangiez, que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu », pouvait-il écrire aux chrétiens de Corinthe (1 Cor. 10 : 31).

    Le pouvoir de l’ennemi : v. 14-15

    Nous ne pouvons pas l’affirmer, mais il est possible que le verset 14 nous parle de la même personne que 1 Timothée 1 : 20. Paul doit constater qu’Alexandre a montré beaucoup de méchanceté envers lui. Mais Paul ne donne aucun détail, il le remet à celui qu’il appelle au verset 8 « le juste juge » : « Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres ». Timothée devait se garder de cet homme qui nuisait aux croyants (v. 15) et qu’il avait apparemment lui-même rencontré. L’utilisation du pluriel : « Il s’est violemment opposé à nos paroles », laisse penser qu’en dehors de Paul, d’autres frères l’avaient exhorté et lui avaient adressé des remontrances, mais sans succès. Et s’il ne s’était pas repenti, il restait donc un instrument entre les mains de Satan.

    Le pouvoir du Seigneur : v. 16-18

    Dans les trois versets suivants, l’apôtre prisonnier parle de ses propres circonstances. C'était la coutume chez les Romains, que des amis ou des parents assistent un accusé devant le tribunal. Combien Paul a dû être attristé en constatant que lors de son audience, personne ne l’avait assisté mais que tous l’avaient abandonné ! Tout comme jadis son Seigneur, il avait été seul devant ses accusateurs. Il lui ressemble aussi dans sa longanimité et son amour, lorsqu’il ajoute : « Que cela ne leur soit pas imputé ». Par ces paroles, il visait les frères qui l’avaient laissé seul au moment de sa plus grande détresse. Mais notre Seigneur, sur la croix, priait pour ses ennemis mêmes : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 : 34).

    Après son arrestation, à Jérusalem, le Seigneur avait fortifié Paul par ces paroles : « Aie bon courage ; de même que tu as rendu témoignage à Jérusalem de ce qui me concerne, il faut que tu rendes témoignage aussi à Rome » (Act. 23 : 11). A présent, dans cette situation, il éprouvait le soutien du Seigneur. Il avait déjà pu écrire dans l’épître aux Philippiens, qu’il avait l’occasion en tant que prisonnier de porter le message du salut jusque dans la proximité de l’empereur romain (1 : 13 ; 4 : 22). Il avait durant sa vie mouvementée rendu témoignage devant petits et grands (Act. 26 : 22). A présent, il se tenait devant l’autorité suprême de l’empire romain afin que la prédication soit pleinement accomplie, que le message de l’évangile soit pleinement présenté, et que toutes les nations l’entendent.

    D’après A. R – extrait de « Sondez les Ecritures » (vol. 11)

     * Saint Luc, Évangéliste

    Évangile : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ».

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 10, 1-9)

    En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore 72, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.
    Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
    Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
    Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin.
    Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘’Paix à cette maison’’. S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.
    Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : ‘’Le règne de Dieu s’est approché de vous’’ 
    ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

     * Saint Luc, Évangéliste

    Commentaire :

    1. Il les envoya deux par deux devant lui.

    Saint Luc a été le compagnon de saint Paul dans ses voyages apostoliques, comme nous pouvons le lire dans les « Actes des Apôtres ». Dans l’Évangile d’aujourd’hui, le Christ envoie ses disciples deux par deux pour prêcher le message du Royaume de Dieu. Nous, disciples du Christ, nous sommes aussi les messagers de la Bonne Nouvelle. Pour une telle mission Dieu a voulu choisir dans ce monde des personnes pour annoncer sa parole et, par leur exemple, donner un témoignage de la venue du Christ. Dans son message du mercredi 23 juin 2004, le pape Jean-Paul II l’a confirmé : « Tous les baptisés sont appelés à donner le Christ au monde ...Nous devons chacun selon ses forces et sa vocation, apporter le Christ au monde d’aujourd’hui. Soyez forts dans le Seigneur ». Quelles inspirations est-ce que j’ai reçues ? Est-ce que je suis prêt à les suivre, à n’importe quel prix ?

    2. Jésus nous invite.

    Cette invitation à suivre le Christ et à nous mettre à son service est aussi pressante aujourd’hui qu’elle l’était pour les soixante-douze disciples ! Nous annonçons la paix et le salut apportés par Dieu aux hommes il y a 2000 ans, mais nous devons renouveler ce message tous les jours de notre vie. Notre mission est de faire en sorte que toutes les personnes qui nous rencontrent sentent en elles-mêmes la rédemption apportée par le Christ pour eux. Ceci demande un travail de chaque instant, dans chaque aspect de notre vie. Il ne peut y avoir de parenthèses ou de moments de relâche dans notre effort pour annoncer la bonne nouvelle de l’amour du Christ aux hommes.

    3. N’ayez pas peur !

    Or, Dieu nous avertit que le monde où nous vivons est souvent fermé au message chrétien de vérité et d’amour. Jésus nous assure : « rien ne pourra vous faire du mal ». Alors, de quoi aurions-nous peur ? Le Père Maciel L.C. nous dit : « Celui qui n’a pas peur, celui qui lui ouvre les portes de son cœur, sait quel bonheur il reçoit en le suivant, même s’il sait aussi qu’il faut porter quotidiennement sa croix » (Ma Vie, c’est le Christ, n° 48). Jésus a promis d’être avec eux – et donc avec nous – jusqu’à la fin du monde. Par conséquent il nous encourage à être courageux même face à l’échec apparent, la critique ou les difficultés.

    4. Dialogue avec le Christ.

    Seigneur Jésus, tu appelles les ouvriers à ta moisson aujourd’hui comme pendant ta vie sur la terre. Que bon nombre d’entre nous suivent ton appel comme prêtres, hommes et femmes consacrés et apôtres de toute sorte. La moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux. Envoie plus de travailleurs, Seigneur. Envoie-moi ! Tu sais que je veux te servir, mais tu connais également ma faiblesse. Je fais confiance à ta grâce pour me soutenir. Avec toi toutes choses sont possibles !

    Extrait de « Catholic.org »

    Homélie :

     * Saint Luc, Évangéliste

    1. Nous fêtons saint Luc, l’Évangéliste de la douceur et de la bonté de Dieu. Jésus envoie ses « soixante-douze disciples » deux par deux. L’envoi de Jésus est un appel à toutes les bonnes volontés ! Nous « prions le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ». Dans le mystère de l’Annonciation à Marie, Jésus nous a donné les accents de son amour unique. Il nous dit encore aujourd’hui : prier et aller. Nous sommes envoyés vers les autres de la part de Dieu. Ainsi se développe en nous une grande liberté, nous ne cherchons pas à obtenir un résultat par nous-mêmes dans la mission. Nous attestons de l’action de Dieu dans notre action même. Chacun de nous est un envoyé, porteur de la Bonne Nouvelle, un artisan de paix : "Si votre paix est reçue, entrez et restez !". Dieu fait son œuvre et nous ne sommes pas inquiets si nous ne sommes pas reçus, « votre paix reviendra sur vous ». Nous annonçons la Parole de Dieu que nous avons reçu, la Bonne Nouvelle qui réconforte. Jésus n’est jamais loin, Il se manifeste en tous ceux qui annoncent le Royaume. Nous vivons en lui, dans la lutte pour le Royaume, dans le combat quotidien, Jésus est présent.

    2. Jésus ne nous cache pas les oppositions et les persécutions qui nous attendent. Il exige que nous entrions dans son combat les mains nues, que nous renoncions aux sécurités humaines et aux moyens extraordinaires. Pour la mission, il nous faut être libres de tout, sauf de l’amour qui a saisi notre cœur. L’amour qui nous brûle et que nous voulons communiquer est l’expression de la Croix de Jésus qui reste notre seul orgueil. Le véritable disciple participe toujours à la croix, il est configuré à la Croix de Jésus. Suivre Jésus résolument, c’est suivre l’Agneau envoyé parmi les hommes : Agneau muet devant celui qui le tond, Agneau docile qu’on mène à l’abattoir, Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, Agneau égorgé, Agneau de la Pâque, Agneau des noces éternelles qui nous invite à son festin. Jésus nous interpelle par une parole libre et libérante. Ainsi se tissent de nouvelles relations de liberté, des relations dans lesquelles peuvent s’ébaucher des collaborations fructueuses. Le Règne de Dieu est tout proche, l’Amour infini de Dieu est venu jusqu’à nous. Nous annonçons cet amour à ceux qui cherchent la lumière.

    3. Comme Jean-Baptiste, nous préparons sa venue dans le cœur des hommes en désignant Jésus : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Nous nous effaçons devant celui qui est le seul envoyé, l’envoyé du Père, dans l’Esprit Saint. Nous nous mettons en présence de Dieu et nous lui demandons son secours, car c’est lui le maître d’œuvre. Nous demeurons dans la disponibilité de celui qui a promis d’être avec nous tous les jours. Il nous est demandé d’être d’humbles serviteurs, disposés à faire tout ce que le Seigneur nous dira. Ainsi Dieu travaille en chacune de nos actions, il aime cette part de pauvreté en nous qui lui permet d’agir. Nous sommes transformés quand nous nous ouvrons à cet amour divin. Cet amour donné et reçu nous unifie, il nous tourne vers les autres. C’est l’Incarnation de Dieu, la venue de l’Esprit Saint dans la « pâte » humaine qui continue en nous l’enfantement d’un monde nouveau. Le travail de la Rédemption se poursuit dans le monde. Nous demeurons dans la paix, sous le regard de Dieu, dans la fraternité nouvelle que Jésus est venu nous apporter. L’Église porte le combat de Jésus pour la vie.

    Père Gilbert Adam

     * Saint Luc, Évangéliste

    Prière : Notre Père

    Avec l’Évangéliste Luc que nous fêtons ce 18 octobre, donnons la première place à la Parole et à la prière en reprenant la prière que Jésus a enseignée à ses disciples.

    Les disciples voient Jésus prier, et l'un d'eux lui demande alors de leur apprendre une prière comme Jean-Baptiste l’avait fait pour ses disciples (11,1), car le groupe des disciples de Jésus a besoin de s'identifier par une prière propre. Et c’est donc là que Jésus leur donne les paroles du « Notre Père ». À noter que, dans les évangiles, on ne voit jamais Jésus prier avec ses disciples.

    Mais, quel que soit le moment et l'occasion de cet enseignement, Jésus nous fait partager sa familiarité avec celui qu'il appelle « mon Père », et il nous appelle à entrer dans la vie de Dieu. Et il nous invite également à présenter avec confiance au Père notre vie et nos besoins :

    « Jésus priait un jour en un certain endroit. Quand il eut fini, l’un de ses disciples lui demanda : ‘’Seigneur, apprends nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples’’.

    Jésus lui dit : ‘’Quand vous priez, dites : Père ! Que ton nom soit sanctifié ! Que ton Règne vienne ! Donne-nous chaque jour le pain dont nous avons besoin. Pardonne-nous nos péchés, comme nous pardonnons nous-mêmes à tous ceux qui nous font du tort. Ne nous expose pas à la tentation’’. » (Lc 11, 1-4).

    Bible Service, le portail de référence en France de la lecture biblique + Père Gilbert Adam

    Lien : Analyse 1 du « Notre Père »

    Lien : Analyse 2 du « Notre Père »

    Lien : Analyse 3 du « Notre Père »

    Lien : Analyse 4 du « Notre Père »

    Lien : Analyse 5 du « Notre Père »

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

     * Saint Luc, Évangéliste

    Méditation proposée par la chorale belgo-burundaise CSFA :

    Ta bonne nouvelle Seigneur est notre joie.

    Ta bonne nouvelle Seigneur fait notre foi.

    Nous l’avons reçue de toi comme une semence, car tes disciples l’ont transmise jusqu’à nous à travers les générations en abondance, pour qu’en germant elle devienne épi, partout.

    Tu nous appelles à semer à notre tour, tu appelles à moissonner pour ton amour.

    Tu nous as rachetés en mourant sur la croix, qu’écoutant ta Parole nous suivions ta voie.

    Père Jaroslav de Lobkowicz, LC

    Résolution proposée par le Père Jaroslav de Lobkowicz, LC :

    Avec l’aide du Seigneur, je témoignerai de joie dans mes rencontres.

     * Saint Luc, Évangéliste

    Prières proposées par notre Frère Chapelain Jean-Paul VS :

    1. Seigneur Jésus, faites-nous la grâce, à l’exemple de saint Luc, de vous aimer de toute notre âme, de tout notre esprit et de toutes nos forces, faites-nous aussi la grâce de vous servir tous les jours de notre vie, afin de mériter d’être exaucés dans toutes les demandes que nous vous adressons par l’intermédiaire de saint Luc, et que, par l’efficacité de ses prières, nous obtenions une santé parfaite de l’âme et du corps. Par Notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

    2. Saint Luc, qui obtenez la santé du corps et de l’âme à ceux qui vous invoquent, priez pour nous.

    3. Ô mon Jésus qui, sur la croix, nous avez délivrés et tendrement aimés, pauvres pécheurs que nous sommes. Je veux aussi vous aimer de tout mon amour, à cause de votre justice, en dirigeant vers elle toutes mes actions, et en souffrant avec joie, par amour pour vous, toutes les afflictions et tous les troubles. Ainsi soit-il.

    4. Saint Luc, protégez-nous !

    Ô Dieu tout puissant,
    qui a choisi saint Luc
    pour répandre par la parole et l'écriture
    l'Évangile de Jésus-Christ,
    comme médecin et apôtre
    tu l'as guidé à approcher
    les frères souffrants
    pour les soigner dans leur infirmité
    physique et spirituelle,
    par son intercession
    donne-nous la force de savoir soutenir
    avec la mansuétude du Christ
    toutes les épreuves de la vie,
    aux médecins chrétiens
    l'engagement de venir à leur rencontre
    avec compétence et amour
    quand ils ont besoin de leur aide.

    Références :

    http://www.homelies.fr/homelie,saint.luc,689.html

    http://viechretienne.catholique.org/pape/homelie/5546-saint-luc-evangeliste

    http://www.artliste.com/guido-reni/saint-luc-135.html

    https://www.histoiredunefoi.fr/meditations-bibliques/1536-pour-la-fete-de-saint-luc-evangeliste

    https://martinique.catholique.fr/fete-de-saint-luc-evangeliste

    http://www.cassicia.com/FR/Vie-de-saint-Luc-le-troisieme-Evangeliste-compagnon-d-apostolat-de-St-Paul-Fete-le-18-octobre-No_514.htm

    http://www.pere-gilbert-adam.org/Saint-Luc.html

    http://www.jardinierdedieu.com/article-aller-en-toute-simplicite-97918903.html

    http://autopsie-du-monde.over-blog.com/article-la-pub-et-la-religion-du-nouvel-ordre-mondial-54330186.html

    http://mondieuetmontout.com/Fraternite-Emmanuel-Saint-Adresses-Franciscaines.htm

    http://www.michelledastier.org/index.php/2007/11/11/906-cage-par-le-pasteur-gilles-boucomont

    http://www.regnumchristi.fr

    https://www.bible-service.net/extranet/current/pages/200045.html


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  • Ce 25 juillet, c'est la fête de l'Apôtre saint Jacques ...

    A l'initiative de la Commanderie de St Léger, le Grand Prieuré de Belgique a décidé de rendre hommage à

    Saint Jacques-le-Majeur

     * Jacques-le-Majeur

    Introduction

    Le saint vénéré à Saint-Jacques de Compostelle, en Espagne, à l'extrémité de la Galice, est l'un des deux apôtres portant le nom de Jacques. Son qualificatif de Majeur est tardif et n'apparaît dans aucun texte biblique.

    Jacques et son frère Jean l'Évangéliste ont été appelés par Jésus alors qu'ils pêchaient avec leur père Zébédée. Ils étaient avec Pierre les disciples favoris de Jésus. Dans les Évangiles, les deux frères apparaissent dans plusieurs événements importants de sa vie.

    Ainsi, ils sont avec lui lors de la résurrection de la belle-mère de Pierre (Mc.1 29 sq) et celle de la fille de Jaïre (Lc.8, 51 Mc.5, 37). Avec Pierre, ils assistent aussi à la Transfiguration au mont Thabor (Mc.9, 1 Mt.17, 1), avant la Passion.

    Ils font partie du petit groupe (Pierre, André, Jacques, Jean) qui recueille un enseignement particulier, « à l'écart » (Mc.13, 3-4). Avec Pierre encore, ils sont invités à veiller pendant l'agonie de Jésus à Gethsémani sur le mont des Oliviers (Mc.14, 33 Mt.26, 37).

    Décapité sur l'ordre d'Hérode, saint Jacques le Majeur, fêté le 25 juillet, est le premier apôtre martyr (Ac. 12, 1-2).

    Hérodote.net – Toute l’histoire en un clic

    Ne manquez pas de découvrir notre dossier consacré à saint Jacques via ce LIEN

    Analyse de la liturgie de ce jour

     * Jacques-le-Majeur

    Épître : « Nous portons, dans notre corps, la mort de Jésus ».

    Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (2 Co 4, 7-15)

    Frères, nous portons un trésor comme dans des vases d’argile ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire appartient à Dieu et ne vient pas de nous.

    En toute circonstance, nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis.

    Toujours nous portons, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps.

    En effet, nous, les vivants, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre condition charnelle vouée à la mort. Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous. L’Écriture dit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé.

    Et nous aussi, qui avons le même esprit de foi, nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons. Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous.

    Et tout cela, c’est pour vous, afin que la grâce, plus largement répandue dans un plus grand nombre, fasse abonder l’action de grâce pour la gloire de Dieu.

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

    Commentaire 1 :

     * Jacques-le-Majeur

    Nous pouvons réunir ici quelques traits du portrait de l’apôtre ébauché par Paul :

    • Nous ne nous laissons pas abattre.
    • Nous ne cachons pas ce qui paraît humiliant, et nous ne détournons pas la parole de Dieu.
    • Nous ne sommes que des serviteurs.
    • Que les hommes découvrent en nous la Gloire de Dieu qui resplendit sur le visage du Christ.
    • Nous portons la mort de Jésus afin que sa vie se manifeste aussi en nous.
    • Nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons.
    • Nous portons ce trésor dans des vases d’argile.

    C’est vrai que Dieu se sert généralement d’instruments très limités pour accomplir son œuvre : les apôtres ont leurs faiblesses. Mais ici Paul entend signifier avant tout que ceux que Dieu choisit pour un apostolat vraiment fécond devront accepter une vie qui, humainement parlant, les détruit. Il ne faudra donc pas s’étonner si parmi les laïcs et les religieux de bonne volonté les apôtres capables de bâtir de nouvelles Églises ne courent pas les rues.

    • Nous sommes livrés à la mort.

    Cette mort de l’apôtre est nécessaire pour que son œuvre demeure : cette « mort » se manifestera sans doute de façon très diverse pour les uns ou les autres. Mais rien ne ressuscite sans passer d’abord par la mort.

    Commentaire de la Bible des Peuples

    Psaume : (Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)

     * Jacques-le-Majeur

    R/ Ceux qui sèment dans les larmes moissonnent en chantant. (Cf. Ps 125, 5)

    Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve !

    Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie.

    Alors on disait parmi les nations : « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »

    Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête !

    Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert.

    Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie : il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence ; il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

    Commentaire 2 :

     * Jacques-le-Majeur

    Visiblement, au moment où ce psaume a été écrit, le retour au pays est chose faite : « Quand le Seigneur ramena nos captifs à Sion »... Vous connaissez l'histoire : la grande puissance Babylone vaincue à son tour. Le nouveau maître des lieux, Cyrus, a une tout autre politique : quand il s'empare de Babylone, en 538, il renvoie dans leurs pays respectifs toutes les populations déplacées par Nabuchodonosor.

    Les habitants de Jérusalem en ont bénéficié comme les autres. Cela paraît tellement miraculeux que Cyrus sera considéré comme l'envoyé de Dieu, ni plus, ni moins !

    Ce psaume évoque donc la joie, l'émotion du retour : « Nous étions comme en rêve ». En exil, là-bas, on en avait tant de fois rêvé... Quand cela s'est réalisé, on osait à peine y croire. Cette libération est pour le peuple une véritable résurrection : en exil à Babylone, il était littéralement condamné à la disparition, en tant que peuple par l'oubli de ses racines et de ses traditions, par la contamination de l'idolâtrie ambiante.

     * Jacques-le-Majeur

    Pour évoquer cette résurrection, le psalmiste évoque deux images chères à ce peuple, celle de l'eau, celle de la moisson. L'eau pour commencer : « Ramène, Seigneur, nos captifs, comme torrents au désert ». Au sud de Jérusalem, le Néguev est un désert : mais au printemps, des torrents dévalent les pentes et tout à coup éclosent des myriades de fleurs. Deuxième image, quand le grain de blé est semé en terre, c'est pour y pourrir, apparemment y mourir... quand viennent les épis, c'est comme une naissance... « Il s'en va, il s'en va en pleurant, il jette la semence : il s'en vient, il s'en vient dans la joie, il rapporte les gerbes ». Il y a sûrement là l'évocation de la joie que suscite chaque nouvelle récolte : il suffit de penser que, dans toutes les civilisations, la moisson a toujours donné lieu à des réjouissances.

    Mais, plus profondément, il y a la joie de la reprise en main du pays et de ses cultures : quand les exilés reviennent au pays, le pays revit.

    Au dernier verset, la traduction littérale est « Il s'en va, il s'en va en pleurant, il jette la semence : il s'en vient, il s'en vient dans la joie, il rapporte ses gerbes ». En clair, l'esclavage, la captivité sont du passé : désormais le peuple cultive « ses » terres, il est propriétaire de « sa » récolte.

    « On rapporte les gerbes » : la fête des Tentes était primitivement une fête des récoltes.

     * Jacques-le-Majeur

    Dans la pratique d'Israël, il en reste des rites d'apport de gerbes, précisément. Chaque année, ce cantique était chanté au cours du pélerinage, tandis que l'on « montait » à Jérusalem, pour la fête des Tentes, à l'automne. Si vous consultez votre Bible, vous verrez que ce psaume fait partie de ce qu'on appelle « les cantiques des montées » (c'est-à-dire des pélerinages). En chantant ce psaume durant la montée à Jérusalem, on évoquait cette autre montée, celle du retour d'Exil.

    Mais en Israël, quand on évoque le passé, ce n'est jamais pour le plaisir de faire de l'histoire. On rend grâce à Dieu pour son œuvre dans le passé, on fait mémoire, comme on dit, mais c'est surtout pour puiser la force de croire à son œuvre définitive pour demain. Cette libération, ce retour à la vie, que l'on peut dater historiquement, devient une raison d'espérer d'autres résurrections, d'autres libérations. Comme, déjà, on avait chanté la libération d'Égypte, et elle est évidemment sous-jacente ici, (dans le mot « merveilles » par exemple qui fait partie du vocabulaire de la libération d'Égypte), comme, désormais, on chantait la libération et le retour de l'exil à Babylone, on priait Dieu de hâter le Jour de la libération définitive. C'est pour cela qu'à l'action de grâce se mêle la prière « Ramène, Seigneur, nos captifs... ».

    Ces « captifs », ce sont d'abord ceux qui sont restés au loin, dispersés parmi les peuples étrangers. Mais ce sont aussi tous les hommes : depuis l'Exil à Babylone, précisément, Israël sait qu'il a vocation à prier pour toute l'humanité. Ou pour le dire autrement, Israël sait que sa vocation, son « élection » est au service de l'humanité. C'est très net dans la deuxième strophe de ce psaume : « Alors on disait parmi les nations quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! » : ce n'est pas de la prétention. C'est la reconnaissance de la gratuité de ce choix que Dieu a fait d'un tout petit peuple, pas meilleur que les autres (comme dit le livre du Deutéronome). C'est aussi la joie missionnaire de voir les nations devenir sensibles à l'action de Dieu, premier pas vers leur conversion, et donc leur libération.

    La libération définitive de toute l'humanité, des « nations » comme dit le psaume, c'est la venue du Messie : on sait que la fête des Tentes comportait une dimension d'attente messianique très forte. C'est au cours de cette fête, par exemple, qu'on faisait cette immense procession avec les gerbes, dont parle ce psaume, en chantant des « Hosanna » (ce qui veut dire « sauve ton peuple »). On poussait également cette exclamation que nous connaissons bien « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » qui était une acclamation anticipée du Messie.

     * Jacques-le-Majeur

    Après tant et tant d'aventures, ce peuple, notre frère aîné, comme dit le Concile Vatican II, est bien placé pour nous donner une superbe leçon d'espérance et d'attente : faisons confiance au « Maître de la moisson ».

    Commentaires de Marie-Noëlle Thabut

    Évangile : « Ma coupe, vous la boirez ».

     * Jacques-le-Majeur

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 20, 20-28)

    En ce temps-là, la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande.

    Jésus lui dit : « Que veux-tu ? ». Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume ».

    Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : «Nous le pouvons».

    Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père ».

    Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères.

    Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

    Commentaire 3 :

     * Jacques-le-Majeur

    En étudiant la Bible nous pouvons définir une progression dans toute réception d’un appel. Il y a la première étape, celle de l’appel proprement dit, comme libre initiative de Dieu, avec les craintes humaines légitimes que cet appel suscite mais aussi l’aide et le support que prodigue Dieu... Puis, viennent, pour la personne, la séparation intérieure et l’engagement qui se manifeste à l’extérieur, qui sont à vivre, pour chacun, sur le chemin de la réponse à l’appel. Et enfin, comme des fruits du chemin parcouru, naissent l’ouverture plus large de soi et la configuration au Christ

    Quel éclairage renouvelé, recevons-nous, aujourd’hui, de ce dialogue entre Jésus, les fils de Zébédée et leur mère ?

    Remarquons que cette fois-ci, les personnes ne sont pas appelées mais que ce sont elles qui demandent des places, avec insistance. La mère se prosterne, elle s’impose à Jésus… Mais, au bout du compte, il y a bien un appel dans le «pouvez-vous» que Jésus adresse aux deux frères. Que nous enseigne donc cette scène ? Deux choses au moins… la réactivité et la démarche de Jésus pour que l’autre se transforme

    Il est bon de mesurer la réactivité du Seigneur. Dans cette situation qui part mal, le Seigneur ne rompt pas mais, au contraire, cherche le contact. Jésus demande à la mère « que veux-tu ? », la poussant à parler puis il interroge les fils en les mettant ainsi en avant… « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? ». Jésus n’a pas peur d’aller vers la clarification en s’adressant aux bonnes personnes, en leur posant les bonnes questions… La clarification, c’est ce que dit Jésus après la réponse large et généreuse des deux frères « Nous le pouvons ». Jésus dit : « Ma coupe, vous y boirez ». Il y aura ensuite la réaction des dix autres…

     * Jacques-le-Majeur

    Que veut donc dire Jésus lorsqu’il dit : « Ma coupe, vous y boirez » ? Comment sa réponse peut-elle éclairer notre propre chemin ?… Boire à la coupe du ChristUne évocation de la future coupe eucharistique. Une expression de la solidarité réciproque entre Jésus et ses disciples. Une manifestation du chemin pascal que devra suivre le disciple à la suite de son maître. Il y a tout cela… Mais à travers cela, surtout, le fait d’être porté dans sa propre existence par le Christ. Le « oui », généreux mais mal situé de Jacques et Jean, va devenir un vrai « amen »…

    « Amen », c’est lorsque le « oui » porte aussi le « non » à assumer. C’est lorsque ma faiblesse, ma fragilité ne sont pas gommées, mais révélées et assumées. C’est lorsque le travail n’est pas qu’extérieur, travail sur l’autre, mais devient aussi intérieur, travail sur soi. C’est lorsque j’y suis de tout moi-même, oui et non, extérieur et intérieur. C’est le chemin que Jésus propose, un chemin qui libère de la tentation du pouvoir, qui toujours tend à être muet, secret, instrumentalisant l’autre, le réduisant à néant… Ce qui sauve, en ce jour, les deux frères, c’est que tout soit dit, ouvert, révélé. Ils sont alors libres de devenir par rapport à eux-mêmes, par rapport à ce qu’ils sont en vérité… Les dix suivront le même chemin, eux aussi… C’est cela qui se joue aussi lorsque je me mets sous le regard et la parole du frère… Je deviens pauvre, je me reconnais démuni, sans défense mais libre et désirant, ne cherchant plus à obtenir des autres mais je cherche à me donner moi-même, à devenir, à aimer et non à obtenir ou à acquérir. Je suis porté par l’autre. Je prends le chemin de Jésus. Il n’a pas cherché à travailler de l’extérieur sur l’autre. Il a assumé la situation qui était la sienne, la situation humaine, se laissant transformer par elle, se donnant, se recevant du Père… Et par cela il a rendu possible la transformation de l’autre… en le portant, en lui donnant de boire à la même coupe pleinement…

    Commentaires du Père Jean-Luc Fabre

    Homélie :

     * Jacques-le-Majeur

    La mère des fils de Zébédée, et probablement ses deux fils aussi, Jacques et Jean, avaient une manière de comprendre la mission de Jésus qui ne correspondait pas vraiment à ce qu’elle était. Ils croyaient encore à ce moment-là que le Messie serait un messie glorieux qui rétablirait le Royaume d’Israël, qui chasserait les Romains et qui reprendrait le pouvoir de David. Chacun espérait pouvoir trouver une place à côté de ce futur chef de la nation Juive. La mère des fils de Zébédée, qui ne doutait de rien, pensait que ses deux fils auraient les deux meilleures places !

    Évidemment si les Évangiles nous ont rapporté cette demande et le dialogue qui suit, ce n’est pas simplement pour soulever nos bons sentiments contre la mère des fils de Zébédée. C’est aussi pour nous faire comprendre combien il nous est difficile d’imaginer le véritable chemin que Jésus est en train de prendre, c’est-à-dire non pas le chemin de quelqu’un qui va dominer les hommes mais de quelqu’un qui va se mettre au service de la Parole de Dieu et se faire le serviteur de tous.

     * Jacques-le-Majeur

    Cette place du serviteur de tous – l’Évangile nous dit même que celui qui veut être le premier tiendra la place de l’esclave – le conduira à prendre sur lui le mal qui afflige l’humanité jusqu’à laisser sa vie par amour pour les hommes et par amour pour Dieu.

    En ce jour où nous réfléchissons à ce que veut dire « être disciples du Christ », voilà quelque chose qui peut nous éclairer. Il ne s’agit pas d’entrer dans une carrière où l’on va trouver les bonnes places, mais plutôt d’entrer dans une mission de serviteurs. Jésus ne cachera jamais – dans les Évangiles nous le voyons souvent – à ses disciples que ceux qui le suivront connaîtront la même fin que Lui. C’est ce qu’il dit déjà ici : « est-ce que vous boirez la coupe que je vais boire ? » (Mt 20, 22) c’est-à-dire : est-ce que vous accepterez le sacrifice que je vais faire ? Nous voyons bien que les Évangiles nous ont montré comment les plus proches que Jésus avaient appelés auprès de lui vont être entraînés dans le même chemin que lui. Si bien qu’essayer de devenir disciples du Christ, ce n’est pas simplement essayer de trouver la bonne formule pour arriver à bon port, c’est surtout trouver en nous la source de force pour accepter de suivre un chemin de serviteurs, c’est-à-dire renoncer lucidement, clairement, à dominer le monde.

     * Jacques-le-Majeur

    La foi chrétienne n’est pas un chemin de domination du monde. Le disciple du Christ ne cherche pas à prendre le pouvoir, même pour soumettre le monde à Dieu : ça c’est la tentation que Jésus a connue au désert. Le chemin du serviteur, c’est celui qui essaye de trouver jour après jour comment mettre en pratique la parole de Dieu et précisément celle-ci : se mettre au service de ses frères.

    + André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris.

    Prière

    Demandons au Seigneur qu’il fasse grandir en nous la force pour que nous participions à sa mission de serviteur dans le service du Christ. Amen.

    Un peu de culture :

    La cérémonie du Botafumeiro

    Les moments forts des fêtes en l'honneur du patron d'Espagne et de Galice sont les « Feux de l'Apôtre », l'offrande au saint et l'émouvante cérémonie de l'encensoir ou « Botafumeiro » de la cathédrale.

    La légende raconte que l'apparition des restes de l'apôtre saint Jacques est à l'origine de la fondation de la capitale de Galice. Saint-Jacques-de-Compostelle devint alors une ville sainte, aux côtés de Jérusalem et Rome, et un centre de pèlerinages donnant naissance au chemin de Saint-Jacques (classé au patrimoine mondial).

    La Saint-Jacques est le 25 juillet, mais les festivités commencent environ dix jours avant, par un programme complet d'expositions, pièces de théâtre, spectacles de rue et concerts. À midi le 24, les cloches de la cathédrale annoncent les festivités qui auront lieu le soir même. La place de l'Obradoiro s'illumine de feux multicolores, pour offrir un spectacle transportant le visiteur dans un monde magique. Les impressionnantes projections réalisées sur la cathédrale semblent donner vie à l'édifice. Pour couronner le tout, un grand château pyrotechnique imite la façade de la cathédrale. Les danses régionales et le son des « gaitas » (cornemuses) ne manquent pas à la fête. Les concerts et bals populaires envahissent les rues de la ville pour célébrer le saint homme. Dans la cathédrale, où est déposée l'offrande à saint Jacques, se tient la cérémonie du Botafumeiro : un immense encensoir qui oscille à grande vitesse dans le transept du temple et le remplit d'odeur d'encens.

    Vous êtes à présent invité à découvrir cette vidéo relative à la cérémonie du « Botafumeiro », assez impressionnante !

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    https://www.herodote.net/almanach-ID-2504.php

    https://www.aelf.org/2018-07-25/romain/messe

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/28-10-2012.pdf

    http://www.jardinierdedieu.com/article-mt-20-20-28-boire-a-la-meme-coupe-108483719.html

    https://www.spain.info/fr/que-quieres/agenda/fiestas/coruna_a/fiesta_de_santiago_apostol.html

    https://www.youtube.com/watch?v=rOoHyEEXxoA


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  • Saint Benoît, père du monachisme

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    Introduction

    Benoît de Nursie (né vers 480 ou 490 à Nursie (en italien Norcia) en Ombrie, mort en 543 ou 547 dans le monastère du Mont-Cassin, saint Benoît, pour les catholiques et les orthodoxes, est le fondateur de l'ordre des Bénédictins et a largement inspiré le monachisme occidental ultérieur.

    Il est considéré par les catholiques et les orthodoxes comme le patriarche des moines d'Occident, grâce à sa règle qui a eu un impact majeur sur le monachisme occidental et même sur la civilisation européenne médiévale. Il est souvent représenté avec l'habit bénédictin (coule noire), une crosse d'abbé, ainsi qu'un livre.

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    La vie de saint Benoît (480 – 547) est généralement peu connue. Il a pourtant rédigé la règle qui régit l’un des ordres monastiques les plus importants.

    Saint Benoît, patron de l’Europe, des agriculteurs, des cavaliers, des conducteurs de machines, des réfugiés et des spéléologues est fêté le 11 juillet, date de la célébration de la translation de ses reliques à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire.

    Par ce parchemin, rendons-lui hommage, lui qui nous a donné un magnifique exemple d’humilité.

    Toute sa vie, saint Benoît a pris la route à la recherche des conditions propres à une vie monastique exigeante, dans le silence et la contemplation.

    Deux sources attestent de l’œuvre de saint Benoît : un texte législatif intitulée la « Règle des monastères » et une biographie du pape saint Grégoire, rédigée en 593 - 594.  Ce dernier présente Benoît de Nursie comme un homme simple qui a le sens du concret, plutôt que comme un spéculatif et un doctrinaire. Pour que sa règle soit accessible à tous, il a préféré s’appuyer sur des exemples concrets, plutôt que d’imposer des principes abstraits.

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    Vie de saint Benoît

    Né dans une famille italienne aisée, vers 480, à Nursie, Benoît part étudier les lettres et le droit à Rome, vers 495. La vie libertine étudiante dégoutte l’adolescent qui décide de tout quitter. Il gagne le sud et mène alors une vie simple, de contemplation et de lecture, à Enslide. Benoît a une sœur, sainte Scholastique, qui se consacra à Dieu dès sa plus tendre jeunesse, rêvant de suivre son frère. Moniale, elle se rapprocha de son frère, quand il se fut établi au Mont-Cassin.

    Dans sa quête de Dieu, Benoît sent le besoin de s’isoler davantage. Il descend vers le sud jusqu’à Subito, à 70 kilomètres de Rome. Il y débute une vie d’ermite, réfugié dans une caverne « inaccessible ». Romain, un moine, le ravitaille en lecture et en nourriture au moyen d’une corde. Benoît a environ 20 ans et sa sainteté est déjà réputée.

    Les vieux moines du monastère voisin de Vicovaro rendent visite à l’ermite et  lui demandent de devenir leur supérieur. Benoît accepte. Il tente de réformer la communauté, en proie au laisser-aller. Mais en vain car son action dérange à tel point que des religieux tentent de l’empoisonner en versant dans son verre de vin des plantes mortelles. Au moment où il la bénit la coupe d’un signe de croix, celle-ci se brise.

    Benoît reprend la route pour Subito. Il y construit douze monastères qui accueillent chacun douze moines – comme les apôtres. Son action et sa vertu le mettent de nouveau en danger. Ses exigences  agacent et on tente encore de l’assassiner. Mais Benoît s’aperçoit que sa nourriture contient du poison quand un corbeau recrache les miettes de pain qu’il s’apprêtait à manger.

    En 529, Benoît et quelques moines s’installent dans une ancienne forteresse qu’ils transforment en monastère, sur le mont Cassin, à 529 mètres d’altitude. C’est sur ce promontoire rocheux qu’il terminera sa vie vers 547.

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    La règle de saint Benoît

    Rédigée entre 530 et 556, à l’intention des moines du monastère du Mont-Cassin (Italie du sud), la Règle de saint Benoît de Nursie s’est imposée à tout l’Occident dès le 10ème siècle.

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    C’est une règle de vie, appelée ensuite la règle bénédictine, dont l'expansion sera immense et qui sera par la suite reprise et codifiée par saint Benoît d'Aniane. Inspirée de l'Écriture sainte, elle recommande aux moines, qui vivent en communautés dirigées par un abbé, de respecter quatre principes essentiels :

    • la modération qui est présente dans les usages quotidiens de la nourriture, de la boisson et du sommeil ;
    • la gravité qui a pour corollaire le silence ;
    • l'austérité qui implique l'éloignement du monde et le renoncement à la possession ;
    • la douceur faite de bonté, d'amour évangélique, d'hospitalité exercée envers les humbles.

    Astreints à la lecture et au travail manuel, les moines doivent se consacrer au service de Dieu qui culmine dans l'office divin. La vie monastique est répartie d’une façon rigoureuse, tout en laissant place à l’indulgence envers les limites individuelles. Elle comprend des temps de prière, de lecture et de travail manuel. L’organisation de la vie cénobitique est rythmée par l'alternance de tâches régulières et quotidiennes et de célébration des offices. Ainsi les trois pôles de la vie monastique, la prière, le travail, et la lecture, deviennent un moyen pour se consacrer au service de Dieu. D'où la célèbre devise bénédictine, qui n'apparaît pourtant pas dans la Règle : Ora et labora (Prie et travaille, en latin).

    Elle fait référence à nombre de ses prescriptions : « L’oisiveté est ennemie de l’âme, c’est pourquoi, à certaines heures, les frères doivent s’occuper au travail des mains et à certaines autres à la lectio divina ». « Ils sont vraiment moines lorsqu’ils vivent du travail de leurs mains comme nos pères les apôtres ».  Mais la prière prime : « Au premier signal de l’office, que chacun quitte son travail ». Cette règle aura régi la vie d’une multitude de moines.

    Elle constitue un monument de la tradition monastique chrétienne. Profondément nourrie de la Parole de Dieu, elle inspire encore aujourd’hui, non seulement les moines et moniales des familles bénédictines et cisterciennes, mais également de plus en plus de laïcs qui y trouvent une sagesse pour vivre ensemble. Elle doit son rayonnement et son exceptionnelle longévité à son sens de la mesure, à son profond respect de la personne humaine dans sa grandeur comme dans sa petitesse, et à sa grande capacité d’adaptation.

    La règle de saint Benoît régit encore la vie de milliers de moines aujourd’hui. Cette règle propose, en même temps qu'un cheminement vers Dieu, un idéal de vie en collectivité. Il s’agit d’une œuvre courte. Le rythme de la vie du moine y est détaillé, entre prière, travail, charité fraternelle, accueil et repos. Son quotidien s’y organise autour d’une vie de communauté dans laquelle l’abbé est père et les religieux sont frères. Au fil de la journée s’égrènent les offices de la liturgie des heures.

    Comme Abraham, saint Benoît est devenu le père de nombreux hommes qui, dans la solitude, la prière et le silence, ont cherché Dieu comme unique but de leur vie.

    Les reliques de saint Benoît ont été transférées en 703 jusqu’à Saint-Benoît-sur-Loire, près d'Orléans, dans le Loiret. Elles sont conservées dans la crypte de l'abbaye de Fleury. Elles y sont toujours vénérées.

    La Croix – Questions de vie – Questions de foi

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    Pour découvrir le texte intégral de la Règle de saint Benoît : cliquez sur ce lien

    Il est aussi possible de télécharger l’intégralité de la règle de saint Benoît sur le site de l’abbaye de Solesmes : lien

    L’Abbaye de Maredsous invite à s’inspirer de saint Benoît

    Le 11 juillet, saint Benoît est à l’honneur. L’abbaye de Maredsous organise, chaque année, un pélerinage en l’honneur du saint patron de l’Europe.

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    Saint Benoît, un modèle européen d’actualité

    Par sa vie entre 490 et 547, Benoît s’est révélé maître de la paix. Il a su déjouer quelques pièges et tentatives d’empoissonnement. Il a introduit la règle de vie qui s’appliquera ensuite pour de nombreux monastères jusqu’aux frontières de l’Europe. Au Mont-Cassin, le deuxième lieu que saint Benoît a fondé, il a accueilli des croyants et des pélerins d’origines diverses. Même le roi ostrogoth Totila lui a rendu visite. La force de ce saint a été de créer un climat de paix dans un contexte de violence. L’Europe d’aujourd’hui n’est-elle pas confrontée au même défi?

    A.-F. de Beaudrap

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    Quelques représentations de saint Benoît à l'Abbaye de Maredsous

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    Cette fête concerne avant tout les bénédictins et les bénédictines. Mais en quoi peut-elle rejoindre tout chrétien ?

    Saint Benoît nous adresse trois invitations. La première est celle de la confiance. Dans le Prologue de la Règle, le premier mot est « Écoute ». Par cet impératif, saint Benoît nous invite à ouvrir notre cœur, à accueillir, à recevoir… Il s’agit en effet de recueillir une parole, un enseignement, de s’engager dans une certaine orientation de vie, de suivre Jésus. A l’autre bout de la Règle, on peut découvrir le résultat de cette écoute : « tu parviendras ».

    Ensuite, une deuxième invitation est celle de l’espérance. Trop souvent, nous risquons de nous décourager, de nous désespérer de nos erreurs, de nos fautes, de nos péchés… Dans la vie monastique, on en commet aussi. Pour rassurer son moine, Benoît a eu une intuition fulgurante : il a prévu le vœu de « conversion de vie ». Ainsi, le moine ne peut jamais prétexter ses manquements pour abandonner, fuir, déserter… Il peut seulement écouter la parole d’un Père du désert qui définit ainsi le moine : « C’est celui qui tombe 7 fois et se relève 7 fois ». Saint Antoine, qui fut moine avant Benoît, ne parlait pas autrement : « Aujourd’hui, je commence ». Cette espérance nous offre cette chance de toujours pouvoir nous relever, portés par un dynamisme que Benoît prescrit dans toute sa Règle. Cette Espérance ne vaut pas que pour les moines et moniales : les épreuves, les souffrances, les échecs ne devraient jamais nous écraser ou nous anéantir. Le printemps peut toujours fleurir ! C’est l’heureuse nouvelle de la fête de Pâques, victoire de la Vie sur toute mort…

    Enfin, le secret d’apprendre à aimer l’autre tel qu’il est pourrait être la troisième invitation de Saint Benoît. La vie en commun, que ce soit dans les familles, les sociétés, les communautés, n’est jamais évidente avec tous. A plusieurs reprises dans sa Règle, Benoît invite à voir le Christ dans l’autre : la sœur, le frère, le malade, l’hôte,… Ainsi, il nous invite à découvrir en chacun les traits de Dieu, à percevoir combien chacun a été créé à son image et qu’il peut nous révéler Dieu…

    En ce beau jour de la fête de Benoît, revisitons ces mots : confiance, espérance, amour

    Sœur Marie-Jean, bénédictine d’Hurtebise

    Sanctifions notre quotidien

    La règle de saint Benoît, connue pour son exigence, se divise en 73 chapitres. Si elle s’adresse à l’origine aux moines bénédictins, elle contient quelques pépites pour aider chacun à sanctifier notre quotidien.

    Certains de ses articles méritent d’être mis en pratique par chacun, religieux ou non.

    Les instruments des bonnes œuvres (chapitre 4)

    « Par amour du Christ, prier pour ses ennemis ».

    « Ne rien préférer à l’amour du Christ ».

    L’obéissance (chapitre 5)

    « Le premier degré d’humilité est l’obéissance sans délai ».

    L’humilité (chapitre 7)

    « L’homme estimera que Dieu, du haut du ciel, le regarde à tout moment, qu’en tout lieu le regard de la divinité voit ses actes et que les anges les lui rapportent à tout moment ».

    La révérence dans la prière (chapitre 20)

    « Sachons bien que ce n’est pas l’abondance des paroles, mais la pureté du cœur et les larmes de la componction qui nous obtiendront d’être exaucés ».

    Les frères malades (chapitre 36)

    On prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout. On les servira comme s’ils étaient le Christ en personne, puisqu’il a dit : « J’ai été malade et vous m’avez visité » (Mt 25, 36).

    Le travail manuel de chaque jour (chapitre 48)

    « L’oisiveté est ennemie de l’âme. Les frères doivent donc consacrer certaines heures au travail des mains et d’autres à la lecture des choses divines ».

    La réception des hôtes (chapitre 53)

    « Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ, car lui-même doit dire un jour : « J’ai demandé l’hospitalité et vous m’avez reçu ». (Mt 25, 35) ».

    Les vêtements et les chaussures des frères (chapitre 55)

    « Lorsqu’on en recevra de neufs, on rendra toujours et immédiatement les vieux qui seront déposés au vestiaire pour les pauvres ».

    Le bon zèle que doivent avoir les moines (chapitre 72)

    « Ils supporteront avec une très grande patience les infirmités d’autrui, tant physiques que morales ».

    Ces dix petits conseils glanés dans la règle bénédictine ont prouvé leur efficacité pendant plus de 1 400 ans. Ils ont pour but de remettre Dieu au centre des cœurs et des vies. Une tâche longue et semée d’embûches certes, mais qui mène à coup sûr au don de soi et à la sainteté. Bonnes œuvres, obéissance, soin des malades et des voyageurs apprennent à reconnaître la main de Dieu dans le quotidien, et à savoir mieux la saisir pour se laisser guider à sa sainte volonté.

    Aleteia

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_de_Nursie

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Figures-spirituelles/Saint-Benoit/Saint-Benoit-pere-du-monachisme

    http://www.wavreumont.be/regle-de-saint-benoit/

    http://www.maredsous.com/index.php?id=1404

    http://www.cathobel.be/2015/06/23/maredsous-invite-a-sinspirer-de-st-benoit/

    http://www.vocations.be/ma-vocation/le-11-juillet-on-fete-saint-benoit/

    https://fr.aleteia.org/2017/07/11/10-points-de-la-regle-de-saint-benoit-a-appliquer-au-quotidien/


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  • Rubrique des saints et personnages

    200629 – Solennité saints Pierre et Paul

    La Solennité des saints Pierre et Paul, ou fête des saints Pierre et Paul, est une fête liturgique célébrée le 29 juin en l'honneur du martyre des saints Pierre et Paul.

     Solennité saints Pierre et Paul 

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Pierre et Paul, gravure sur une pierre tombale en marbre du 4ème siècle

    Au Musée du Vatican

    Le 29 juin, la Liturgie de l'Église nous invite à honorer à la fois saint Pierre et saint Paul. Ils sont les deux princes et piliers de l'Unique Église du Christ et jamais la Tradition ne les a fêtés l'un sans l'autre. Saint Pierre était galiléen et pécheur, installé à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Saint Paul était un juif de la Diaspora, de Tarse en Asie Mineure. Tous deux verront leur vie bouleversée par la rencontre personnelle avec le Christ et du jour au lendemain, ils quitteront tout pour Le suivre. Deux mille ans après, le Christ appelle encore des « pierres vivantes » pour édifier Son Église. évêques, prêtres, religieux, religieuses et laïcs doivent à leur tour annoncer la Bonne Nouvelle kérygmatique à la terre entière...

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Pierre et saint Paul, par El Greco

    16ème siècle, Musée de l'Ermitage, Russie

    Pierre et Paul, piliers de l'Église

    Saint Pierre et saint Paul sont fêtés ensemble le 29 juin parce qu'ils sont reconnus par la Tradition chrétienne comme les deux piliers de l'Église. L'Église romaine, c'est l'Église de Pierre et de Paul.

    La tradition ne les a jamais fêtés l’un sans l’autre, toujours le 29 juin.

     * Solennité des saints Pierre et Paul  * Solennité des saints Pierre et Paul

    Pierre, l'homme aux clés et Paul, l'homme à l'épée, si souvent associés, aussi bien dans l'histoire de la mission que dans la liturgie, et dans les représentations artistiques. Pierre était galiléen, un pêcheur installé à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade.

    Paul était un juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, pharisien et citoyen romain.

    Tous deux verront leur vie bouleversée par l'irruption d'un homme qui leur dit : « Suis-moi ». Pierre et Paul seront réunis dans leur confession de foi jusqu'au sang à Rome, puisqu'ils y ont été martyrisés pour leur foi en Jésus.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La conversion de saint Paul

    Trois ans après sa conversion (en 37), Paul a souhaité se rendre à Jérusalem pour voir Pierre (Galates 1,18-19). Ce sont deux géants de la foi qui se retrouvent. Pour Paul, soupçonné de faire bande à part, il est essentiel de faire comprendre aux Galates que, depuis le commencement, ce ne fut jamais le cas. C'est vrai qu'il a attendu trois ans, ce qui souligne sa liberté et sa vocation propre, née sur la route de Damas. Mais, pour contrer l'accusation d'être isolé et à part, il tient à faire savoir aux Galates qu'il a voulu rencontrer le chef de l'Église.

    Le premier concile

    La seconde rencontre entre Paul et Pierre se déroule beaucoup plus tard, après le second voyage de Paul, sans doute en 51. Paul a acquis de l'expérience, il a beaucoup reçu de la communauté d'Antioche où il a passé douze années. Il a appris à travailler avec Barnabé, puis seul, comme responsable d'Église, tout en étant secondé par des collaborateurs bien choisis.

    Dans sa longue période missionnaire, des conflits ont surgi entre les divers courants, qui portaient surtout sur l'ouverture vers le monde païen : faut-il imposer aux païens les institutions et les rites juifs (circoncision, fêtes, sabbat, règles alimentaires), comme le pense Jacques, frère du Seigneur ? Ou faut-il, selon la pratique de Paul, se dégager de ces rites pour offrir le message de Jésus dans sa radicalité et sa pureté, aux nations païennes ? Le conflit est sérieux. C'est pour tenter de faire un bon discernement qu'une rencontre officielle entre les grandes figures de l'Église est alors organisée à Jérusalem.

    Deux décisions sont prises

    Nous en avons deux versions, une dans les Actes (Actes 15,1-29), l'autre dans la lettre aux Galates (Galates 2,1-10). Avec des nuances, elles se rejoignent pour l'essentiel. Deux décisions sont prises : d'abord les missions respectives de Pierre vers les Juifs et de Paul vers les païens sont reconnues l'une et l'autre comme légitimes : « Jacques, Cephas et Jean, considérés comme des colonnes de l'Église, nous donnèrent la main à moi et à Barnabé en signe de communion afin que nous allions, nous vers les païens, eux vers les circoncis ». (Galates 2,9). C'est un pas important, qui devrait faire taire les opposants judaïsants à Paul, et lui accorder une plus grande liberté d'esprit pour poursuivre le travail auprès des païens.

    Ensuite une seconde décision, porte sur des rites alimentaires particuliers que les païens seraient invités à respecter (Actes 15,29). Mais il semble que Paul ne l'a jamais imposée à ses Églises.

    La place de Jacques

    On note que l'énumération des autorités par Paul suit un ordre particulier « Jacques, Céphas et Jean » (Galates 2,9). On peut en déduire que Jacques a pris la première place dans l'Église-mère de Jérusalem. Il est vraisemblable que la famille terrestre de Jésus, qui avait résisté à son enseignement de son vivant, a changé de comportement après la Résurrection. Elle a même revendiqué une place dominante dans l'Église-mère de Jérusalem après la Résurrection, se donnant comme mission de ne laisser personne gauchir le message originel de Jésus.

    Père Alain Marchadour bibliste - Prions en Église - Décembre 2008

    Article publié le 26 juin 2015 sur le site « La Croix – Questions de vie – Questions de foi »

    Ne manquez pas de consulter la rubrique consacrée à saint Jacques : Lien vers le dossier "Saint Jacques" 

    Saint Pierre

    Le personnage historique de Pierre est peu documenté par les sources.

    Les sources principales sont les suivantes : le Nouveau Testament (les évangiles, les Actes des Apôtres, les épîtres pauliniennes). La littérature apocryphisée (dont certains textes datant du 2ème siècle). Les textes des Pères de l'Église (en particulier Eusèbe de Césarée, auteur de l'Histoire ecclésiastique).

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Pierre avec les clefs du salut des âmes et du Paradis

    Œuvre de Pierre-Étienne Monnot

    Archibasilique Saint-Jean-de-Latran de Rome

    Pierre (saint Pierre pour les catholiques et les orthodoxes), de son vrai nom Simon ou Simon Barjona (« le révolutionnaire » en araméen) ou Bar-Jona (« fils de Jonas ») selon la tradition chrétienne, aussi appelé Kephas (« le roc » en araméen) ou Simon-Pierre, est un Juif de Galilée ou de Gaulanitide connu pour avoir été l'un des disciples de Jésus de Nazareth. Il est répertorié parmi les apôtres, au sein desquels il semble avoir tenu une position privilégiée du vivant même de Jésus avant de devenir, après la mort de ce dernier, l’un des dirigeants majeurs des premières communautés paléochrétiennes. Il est né vraisemblablement au tournant du 1er siècle av. J. - C. et serait mort selon la tradition chrétienne vers 64-70 à Rome. La plupart des historiens soulignent le caractère très incertain de la date et des circonstances de sa mort et doutent de la pertinence du lieu traditionnellement retenu pour son exécution.

    Pierre s'appelle initialement Symon ou Simon. Jésus lui a donné le nom de Simon Kephas. Ce surnom semble souligner un trait de caractère de ce disciple qui occupe une place prééminente dans le groupe des douze apôtres de Jésus, aux côtés de deux autres « colonnes », Jacques le Juste et Jean de Zébédée.

    Il renvoie dans la culture araméenne aux notions de rocher de fondation, et/ou de solidité, de dureté ou d'inflexibilité. Jésus a ainsi pu initialement donner à Simon ce sobriquet pour signifier qu'il passait pour un rustre ou un dur, l'Évangéliste procédant tardivement à une reconstruction théologique par l'usage de la paronomase « Tu es un roc (grec petros), et sur cette pierre (grec petra) je bâtirai mon assemblée (Eglise).

    D'après l'Évangile selon Jean, Simon Bar-Jonas est originaire, avec son frère André et l'apôtre Philippe, de Bethsaïde. Les autres Évangiles sont muets sur ses origines mais laissent penser à une activité à Bethsaïde voire à Capharnaüm : pêcheur sur le lac de Tibériade. Simon doit certainement parler l'araméen, sa langue maternelle, l'hébreu la langue liturgique et le grec, langue du commerce et des affaires dans cette région.

    Pierre est toujours cité en premier de la liste des « douze » (Mc 3,16 ; Ac 1,13) (appelés par la suite les douze apôtres). À plusieurs reprises, dans les récits, Jean et Paul reconnaissent son importance, toutefois l'auteur de l'Évangile attribué à Jean cite en premier son frère André. Simon-Pierre manifeste sa foi au nom de tous les disciples : « Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ? Pierre lui répond : Tu es le Christ » (Mc 8,29). Jésus lui déclare alors solennellement : « Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon assemblée. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux. Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt 16,18-19).

    Pierre a assisté et participé à plusieurs miracles ou événements majeurs de la vie de Jésus, comme la Marche sur les eaux (Mt 14,28-31), la Transfiguration, l'arrestation de Jésus, son procès, puis sa Passion.

    Décrit dans les Évangiles comme enthousiaste, emporté, mais parfois hésitant et faillible, il abandonne Jésus pendant la Passion malgré l'assurance qu'il avait manifestée auparavant : « Si tous viennent à tomber, moi je ne tomberai pas » (Mc 14,29). Il a regretté amèrement ce reniement : « Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait » (Mc 14,72).

    Selon l'historien Simon Mimouni, « des divergences semblent avoir eu lieu entre Jésus et Pierre », comme en témoignent l'épisode du reniement de Pierre, unanimement rapporté par les quatre Évangiles canoniques.

    Selon l'historien Géza Vermes, Pierre, totalement dévoué à la personne de Jésus, d'après le quatrième Évangile, est prêt à se servir du glaive pour le protéger [Jn, 18, 10]. Pourtant sa dévotion ne l'a pas empêché de se comporter comme un lâche quand l'heure du danger sonne pour lui. Interrogé par le grand prêtre sur le parvis du Temple, il prétend ne pas faire partie des disciples de Jésus, jure même qu'il n'a « jamais connu cet homme », avant de s'enfuir.

    Dans l'Évangile de Jean, Pierre, tout comme d'ailleurs son frère André, semble avoir été le disciple de Jean le Baptiste, avant de devenir disciple de Jésus (Jn 1, 35-42).

    Dans ce même Évangile, Pierre apparaît en concurrence avec le disciple bien-aimé, parfois identifié à Jean, fils de Zébédée.

    À l'annonce par Marie de Magdala que le tombeau de Jésus avait été trouvé vide, il fut le premier à y entrer, le « disciple bien-aimé » lui ayant laissé la préséance (Jn 20,5s ; Jn 21,7). Par la suite, il bénéficia avant les douze d'une apparition du Christ ressuscité (1Co 15,5).

    Lors de la dernière apparition du Christ à ses disciples, il est réhabilité par Jésus à la suite de sa négation et réinstauré dans sa mission de pasteur de l'Église. La tradition chrétienne en a fait le premier évêque de Rome et l'Église catholique revendique sa succession apostolique pour affirmer une primauté pontificale — que lui contestent les autres confessions au sein de la chrétienté — et dont l'actuel pape est le représentant.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Pierre, premier pape, par Rubens

    Pierre a suscité un grand nombre d'œuvres artistiques, en particulier dans l'Occident latin.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Pierre, par Giacomo Serpotta, Badia Nuova, Alcamo

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Pierre prêchant lors de la Pentecôte, Benjamin West, 18ème siècle

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Le Crucifiement de saint Pierre par le Caravage

    Les écrits attribués à Pierre

    Textes canoniques

    Dans le Nouveau Testament, deux textes sont attribués à Pierre : la Première et la Deuxième épître de Pierre. Leur auteur s'identifie nettement au premier apôtre : l'incipit de la première épître est « Pierre, apôtre de Jésus-Christ » (1P 1,1), renforcé dans le corps de la lettre par les mots « témoin des souffrances du Christ » (1P 5,1), et celui de la deuxième « Simon Pierre, esclave et apôtre de Jésus-Christ » (2P 1,1). Selon l'historien Géza Vermes, « la quasi-totalité des experts considèrent les deux épîtres qui portent son nom comme apocryphes : 1 Pierre date d'environ 100 apr. J.-C. et 2 Pierre, d'au moins 125 apr. J.-C., voire plus tardivement, autrement dit, ces textes sont postérieurs au décès de l'apôtre Simon Pierre ». Ce fait ne met pas en cause leur canonicité.

    Écrits apocryphes

    Un grand nombre d'apocryphes sont attribués à Pierre ou parlent de lui, mais ne sont pas reconnus comme canoniques par les Églises chrétiennes : les Actes de Pierre, dont la fin, dans une version remaniée, constitue la Passion de Pierre, l’Évangile de Pierre, l’Apocalypse de Pierre, une Lettre de Pierre à Philippe, les Actes de Pierre et André.

    Importance ou prééminence de Pierre

    Aucun exégète ne conteste l'importance de Pierre par rapport aux autres disciples de Jésus. Il en est de même au début des Actes des Apôtres, bien que ceux-ci, ensuite, s'attachent plutôt à suivre Paul qui fait ainsi figure de tête spirituelle de la naissante église pagano-chrétienne. L'importance de Pierre est reconnue par tous les chrétiens.

    Selon l'interprétation catholique, Jésus annonce à Pierre qu'il sera le fondement de son Église (ekklésia, « assemblée ») en usant d'une triple image :

    * la pierre : de même que Jésus est la pierre angulaire (1P 2,6-7), ainsi Pierre, en devenant son délégué sur cette terre, sera l’élément stabilisateur de son Église ;

    * les clés du royaume des cieux : de même que Jésus est la Porte (Jn 10,7), ainsi Pierre, en devenant son délégué sur cette terre, aura les « clés de la ville », c’est-à-dire exercera l’autorité sur la portion terrestre du Royaume des cieux (= l’Église) ;

    * le pouvoir de lier et de délier : de même que Jésus a le pouvoir de remettre les péchés (Mc 2,10), de même les Apôtres, ses délégués, pourront remettre les péchés en son nom (Jn 20,22).

    La tombe de saint Pierre à Rome

    La tradition localise le tombeau de saint Pierre sur l'emplacement d'une nécropole située au nord du Circus Vaticanus, dont elle était séparée par une route secondaire : la via Cornelia. Bien qu'aucun texte chrétien ne parle de la prédication de Pierre à Rome ou de sa mort dans cette ville avant la fin du 2ème siècle et que les premiers textes qui en parlent (Actes de Pierre, Itinéraire de Pierre) aient été écartés par la « Grande Église », comme des textes apocryphes écrits — probablement dans la province romaine d'Asie pour le premier et de celle de Syrie pour le second — par des auteurs que les Pères de l'Église appellent des ébionites, la mort de Pierre à Rome est en général acceptée par la critique. On s'interroge toutefois sur les raisons pour lesquelles les auteurs des Actes des Apôtres évitent soigneusement de relater toute prédication de Pierre en dehors de l'espace palestinien et en particulier à Rome.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La Basilique Saint-Pierre de Rome construite autour de l'emplacement du tombeau de saint Pierre

    Les attributs de saint Pierre

    Les attributs de saint Pierre sont le plus souvent : la clé (portier du paradis), mais aussi la barque (symbole de l’Eglise dont il a eu la charge), le coq (son reniement), les chaînes (son emprisonnement), la croix renversée (son martyr) ou la croix à triple croisillon (dignité papale).

    Symbole double, ouverture et fermeture, la clé a à la fois un rôle d'initiation et de discrimination. La clé ouvre la voie initiatique. Le pouvoir des clés est celui qui permet de lier et de délier, d'ouvrir ou de fermer le ciel. Selon la terminologie alchimique, c'est le pouvoir de coaguler et de dissoudre.

    Elle est donc aussi l'attribut de saint Pierre qui ouvrait et fermait l'accès au Royaume des Cieux. Selon la terminologie hermétique, la clé est reliée aux Grands Mystères et Petits Mystères. Dans les contes et légendes, les clés marquent les étapes de la purification et de l'initiation.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Les larmes de saint Pierre, par Juan Bautista Maino, (sans date, huile sur toile)

    On peut y observer le coq et la clé !

    Paul de Tarse

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Paul, par Vincenzo Gemito

    Gallerie di Piazza Scala de Milan, 1917

    Paul de Tarse ou saint Paul, portant aussi le nom juif de Saul qui se prononce « Shaoul » (né probablement à Tarse en Cilicie au début du 1er siècle et mort vers 67 – 68 à Rome), est un apôtre de Jésus-Christ, tout en ne faisant pas partie des « Douze ». Il est citoyen romain de naissance et juif pharisien. Le Nouveau Testament le présente comme un persécuteur des disciples de Jésus jusqu'à sa rencontre mystique avec le Christ, vers 32 – 36, mais la réalité de ces persécutions fait débat dans l'historiographie moderne, tout comme l'emploi du terme de « conversion » à son propos.

    Au cours des années 40, Paul fonde plusieurs Églises dans le territoire de la Turquie actuelle, et effectue un deuxième voyage missionnaire en Asie Mineure et en Grèce. Dans les années 50 et 60, tout en poursuivant sa mission itinérante, il adresse un certain nombre de lettres à ces nouvelles Églises.

    Ces lettres, dites « épîtres pauliniennes », sont les documents les plus anciens du christianisme. Toutes ont été écrites avant les Évangiles. Elles représentent l'un des fondements de la théologie chrétienne, en particulier dans le domaine de la christologie, mais aussi, d'un point de vue historique, une source majeure sur les origines du christianisme.

    La biographie de Paul repose uniquement sur deux types de sources : « ses treize lettres (dont sept sont admises comme authentiques par la presque totalité des commentateurs), et les Actes des Apôtres de Luc, dont la deuxième partie est presque tout entière un récit de la vie missionnaire de Paul jusqu'à son arrivée à Rome ».

    Selon les écrits de Paul lui-même, on peut savoir qu'il est issu d'une famille juive et qu'il peut tracer son ascendance généalogique à la tribu de Benjamin.

    Paul aurait été instruit à un jeune âge à Jérusalem pour y apprendre la loi.

    Paul fit preuve d'un zèle profond pour sa religion, le judaïsme enseigné selon la tradition des pharisiens, et fut un persécuteur des premiers disciples de Jésus-Christ. Selon les Actes des Apôtres, il participa à la lapidation de saint Étienne.

    Conversion

    La conversion de Paul a eu lieu entre 31 et 36. Selon les Actes des Apôtres, celle-ci s'est produite au cours d'un voyage pour se rendre à Damas lorsque celui-ci rencontra Jésus-Christ ressuscité. En effet, celles-ci rapportent que « [Paul] tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes ».

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La conversion de Saint Paul sur le chemin de Damas par Luca Giordano (vers 1690)

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La même scène dans la Collégiale Sainte-Gertrude à Nivelles

    Ne manquez pas de consulter la rubrique consacrée à la Visite de la Collégiale de Nivelles

    Paul sortit de cette rencontre profondément bouleversé et définitivement persuadé que celui qu'il persécutait était le seigneur donné par Dieu pour le salut de son peuple. Selon les Actes des Apôtres, suite à ce bouleversement, il perdit la vue pendant trois jours. À la suite de ces trois jours, il fut baptisé au nom du Christ par Ananie de Damas lorsque ce dernier « [...] imposa [ses] mains à Saul, en disant : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m'a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint Esprit » Immédiatement après cela, « [...] il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé ».

    Sa fonction d'apôtre est confirmée par les trois « colonnes » qui dirigent le mouvement (Jacques le juste, saint Pierre et saint Jean) (Galates 2, 7:9).

    Il fut l'apôtre qui favorisa activement, sans en être cependant l'initiateur, l'« ouverture vers les gentils » de l'Église naissante. À cette époque, l'enseignement du messie s'adressait principalement aux Juifs que l'on cherchait à convertir. Pour les premiers chrétiens, juifs d'origine, cet enseignement ne remettait pas en question la loi de Moïse. Ainsi, les incirconcis demeuraient des personnes peu fréquentables, auxquelles le message du Christ ne semblait pas destiné. Paul, à la suite de Barnabé, alla prêcher chez eux. Selon Luc, au Concile de Jérusalem, il réussit à convaincre les autres chefs des premières communautés chrétiennes que l'on pouvait être baptisé sans avoir été au préalable circoncis (Ac 21, 18), développant ainsi l'adresse universelle du message chrétien. Les tensions persistèrent avec le courant mené par Jacques (Ga 2, 11s). Paul, grand voyageur, a fondé et soutenu des Églises dans tout l'est du bassin méditerranéen, plus particulièrement en Asie Mineure. Quand il ne leur rendait pas visite personnellement, il communiquait avec eux par lettres (épîtres).

    Son engagement auprès des gentils et ses convictions religieuses lui attirèrent l'inimitié de certains juifs. Il fut arrêté à Jérusalem et manqua d'être lapidé. Arrêté par les Romains, il argua de sa citoyenneté romaine, affirmant « je suis citoyen romain » pour être jugé non par le Sanhédrin mais par le gouverneur, qui le fit emprisonner durant deux ans à Césarée. Puis, à sa propre demande, il fut conduit à Rome pour comparaître devant l'empereur. Une tempête le détourna vers Malte, où il resta quelques mois. Il s'installa ensuite à Rome, d'abord en liberté surveillée puis complètement libre. Il y mourut décapité (en tant que citoyen romain), probablement en 67, à la suite de l'incendie de Rome (64), et après un procès probable sous le règne de Néron. Traditionnellement, la mort de Paul est associée à la répression collective des chrétiens de Rome, accusés d'avoir incendié la ville en 64. Il n'existe cependant aucune source qui établisse un lien entre cette répression et la condamnation de Paul.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Décapitation de saint Paul, peinture d’Enrique Simonet, 1887 (plan rapproché)

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Statue de saint Paul

    devant la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs de Rome, construite sur le tombeau présumé de saint Paul

    L'expression « Chemin de Damas »

    Paul de Tarse, envoyé à Damas pour persécuter les premiers chrétiens, dit avoir eu une apparition du Christ. Selon les Écritures il eut la révélation de la foi sur le chemin de Damas. Les chrétiens le connaîtront surtout sous son nom romain de Paul, « apôtre des Nations ». L'épisode, rapporté dans les Actes des Apôtres, symbolise, depuis, tout lieu où un retournement subit de convictions permet l'accès à la religion. Il s'agit plus d'une rencontre intime avec le Christ. Le terme de conversion, Paul l'utilisera pour les païens qui se convertissent au christianisme.

    Les voyages de Paul de Tarse

    Après sa conversion, Paul séjourne quelque temps à Damas, puis en Arabie, ensuite à Jérusalem, Tarse, avant d'être invité par Barnabé à Antioche. C'est de cette ville qu'il partira pour ses voyages missionnaires. On peut raisonnablement dater ses voyages dans un intervalle de quelques années de 45 à 58 environ.

    Plusieurs aspects de la vie de Paul demeurent mal expliqués : sa double appartenance juive et romaine, sa conversion radicale, ses contacts avec les autorités romaines. Quant à sa citoyenneté romaine réelle ou supposée, elle embarrasse de nombreux historiens.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Saint Paul de Tarse

    Place Saint-Pierre du Vatican

    La théologie paulinienne

    Les différences entre le Jésus de Paul et celui des Évangiles ont parfois été jugées considérables. Selon certains, Paul mène une réflexion sur le rôle du Christ et ses implications dans la vie plus qu'il n'en répercute le message direct.

    Inversement, il est aussi mis en évidence la continuité entre l’enseignement de Jésus de Nazareth et celui de Paul concernant l'interprétation de l'histoire, l'amour de Dieu pour tous les hommes, la justification par la foi, l'éthique.

    Cet enseignement est centré sur le Christ, « mort pour nos péchés, selon les Écritures », « ressuscité le troisième jour, selon les Écritures » (1 Co 15, 3-4), désigné comme le « Seigneur » (1 Co 12, 3), le « Fils de Dieu » (Rm 1, 4, etc.) qui est l’« Esprit de vie » (Rm 8, 2), et en qui « habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2, 9). La rédemption s’adresse à tous, indépendamment de la race, de la condition sociale, du sexe, etc.

    Ainsi, l’Église ne représente plus seulement une communauté de croyants mais devient un corps mystique (Ep 1, 23 ; Col 1, 24).

    Saint Paul met l'accent sur la foi, l'espérance et donne une place fondamentale à l'amour, sans lequel toute recherche de vie intérieure, de spiritualité profonde ou de salut est vaine. L'« Apôtre des gentils » a structuré la doctrine chrétienne.

    Un courant minoritaire parmi les historiens soutient que Paul est le fondateur véritable du christianisme du fait de sa théologie et du rôle qu’il a joué dans la propagation du message chrétien aux païens.

    Sa doctrine de Dieu vient tout droit de l’Ancien Testament et du judaïsme. La christologie qui définit la personne du Christ remonte pour une large part à la primitive Église de Jérusalem.

    Sur l’importance de Paul dans la propagation du message christique en dehors du judaïsme, il ne faut pas oublier que Jésus et les premiers disciples étaient originaires de Galilée, une région où se côtoyaient Juifs et non-Juifs.

    Les attributs de saint Paul

    • L'épée, instrument de son supplice
    • La lettre (ou le livre) de ses écrits
    • La chute du cheval lors de sa conversion

    Saint Paul a également suscité un certain nombre d'œuvres artistiques.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La Conversion de saint Paul sur le chemin de Damas par Le Caravage

    Église Sainte-Marie-du-Peuple, Rome

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    La Conversion de saint Paul par Michel-Ange

    Chapelle Paolina, Vatican

    La Saint-Pierre est fêtée par l'Église, aussi bien catholique qu'orthodoxe, le 29 juin, date à laquelle la tradition situe le martyre de Pierre, crucifié la tête en bas dans le circus vaticanus.

     * Solennité des saints Pierre et Paul

    Le crucifiement de saint Pierre par Cimabue

    Église inférieure de la basilique Saint-François d'Assise

    C'est aussi la Saint-Paul. Paul serait mort le même jour (soit la même année, soit deux à trois ans plus tard, selon les sources), décapité sur la route d'Ostie. L'apôtre des juifs et l'apôtre des gentils sont ainsi unis dans leur mort et leur fête : l'Église y voit un symbole de l'union ecclésiale.

    Homélie du jour : Le sermon de saint Augustin

    Avec la grâce de Dieu, nous célébrons aujourd'hui le martyre de saint Pierre et de saint Paul. Le monde entier solennise aujourd'hui leur mémoire, les unissant dans les mêmes cantiques, comme ils ont été unis par une même foi et couronnés par un même triomphe. C'est la fête de Paul, et, tous le proclament. C'est aussi la fête de Pierre. Comment garder le silence sur Pierre, quand on se rappelle avec quelle fermeté il a refoulé la rage de Simon le Magicien, lui a enseigné la saine doctrine et a confondu son orgueil ? Par leur trépas glorieux, ces deux Apôtres ont prouvé combien la mort des saints est précieuse devant Dieu. Paul est un vase d'élection, Pierre tient les clefs de la maison du Seigneur. L'un était pêcheur, l'autre a été persécuteur. Paul a été frappé d'aveuglement, afin de mieux voir. Pierre a renié, afin de croire. Paul, embrassant la foi de Jésus-Christ après la résurrection de l'Eglise, s'est montré le disciple d'autant plus glorieux de la vérité, qu'il avait été plus obstiné dans son erreur. Pierre pêcheur n'a pas déposé ses filets, mais les a changés, parce qu'honoré le premier du sacerdoce, il préféra désormais les sources à la mer, et chercha les poissons, non pas pour les détruire, mais pour les purifier.

    Tous deux furent heureux dans l'administration de la doctrine, mais la mort les confirma dans un bonheur plus grand encore. Sur la terre, la gloire n'est qu'en désir. Au ciel, elle a toute sa réalité. Sur la terre, les tribulations se succèdent, la mort met les saints en possession de la véritable grandeur. La voix de ces Apôtres se fait entendre jusqu'aux confins de la terre. Partout s'élève en leur faveur un concert de louanges. Partout la voix des fidèles redit la magnificence de leur triomphe. Comment appeler morts des hommes dont la foi est un principe de vie et de résurrection pour le monde entier ? Pour arriver au glorieux séjour de l'éternelle lumière, que personne n'hésite à se confier en toute assurance à la direction de ces illustres docteurs. A leur suite, la conquête du ciel n'est plus impossible. Paul est là pour seconder nos efforts, et Pierre pour ouvrir les portes de l'éternel séjour.

    Du reste, il ne peut que nous être utile de rappeler le glorieux martyre de ces Apôtres. Paul fut décapité, Pierre fut crucifié la tête en bas. Ce genre de mort est plein de mystère. Il convenait que Paul eût la tête tranchée, parce qu'il est pour les Gentils le chef ou la tête de la foi. Pierre avait reconnu que Jésus-Christ est la tête de l'homme, et comme Jésus-Christ était alors assis dans sa gloire, Pierre lui présenta d'abord sa tête, que les pieds devaient suivre, afin que dans ce nouveau genre de martyre, pendant que les pieds et les mains étaient enchaînés, la tête pût prier et prendre le chemin du ciel. Je ne suis pas digne, disait Pierre, d'être crucifié comme mon Seigneur. Par ce langage il ne refusait pas le martyre, mais il craignait de s'approprier le genre de mort du Sauveur, et ne se trouvait digne que de honte et de châtiment. Bienheureux Pierre, quand nous vous voyons suspendu à la croix, combien vous l'emportez à nos yeux sur le Magicien aspirant à prendre son vol dans les airs ! Il ne s'élève que pour tomber plus profondément, tandis que vous n'inclinez votre tête vers la terre que pour posséder le ciel après votre mort, par la grâce de Jésus-Christ qui vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Sermon 58 de saint Augustin, sur le martyre de saint Pierre et saint Paul

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Saints-Pierre-et-Paul

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Saints-Pierre-et-Paul/Pierre-et-Paul-piliers-de-l-Eglise

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_(ap%C3%B4tre)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_de_Tarse

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Solennit%C3%A9_des_saints_Pierre_et_Paul

    http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-3145081.html


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  • Dieu qui a choisi saint Matthias pour compléter le collège des Apôtres, accorde-nous à sa prière, puisque ton amour nous appelle, d’être un jour au nombre des élus. Par Jésus-Christ, ton fils, notre sauveur.

    Transmis par notre Frère Chapelain

    Fête de saint Matthias

     * Saint Matthias

    Présentation générale : saint Matthias, Apôtre à la place de Judas

    On ne peut guère douter que saint Matthias n'ait été un des soixante-douze disciples de Jésus-Christ, du moins est-il certain qu'il s'attacha de bonne heure à la personne du Sauveur, et qu'il ne s'en sépara point depuis son baptême jusqu'à son ascension.

    Les fidèles étant assemblés pour attendre la descente du Saint-Esprit, saint Pierre leur dit que, pour accomplir l'Écriture, il fallait choisir un douzième apôtre à la place de Judas.

    « Dans l'Eglise de Jérusalem deux personnes furent proposées par la communauté et ensuite tirées au sort : Joseph Barsabbas, surnommé Justus, et Matthias » (Ac 1, 23). Ce dernier fut précisément élu et ainsi « associé aux onze Apôtres » (Ac 1, 26).

    Nous ne savons rien de lui, si ce n'est qu'il avait été lui aussi témoin de toute la vie terrestre de Jésus (cf. Ac 1, 21-22), lui demeurant fidèle jusqu'au bout. À la grandeur de sa fidélité s'ajouta ensuite l'appel divin à prendre la place de Judas, comme pour compenser sa trahison.

    Nous pouvons en tirer une dernière leçon : « Même si dans l'Église ne manquent pas les chrétiens indignes et traîtres, il revient à chacun de nous de contrebalancer le mal qu'ils ont accompli par notre témoignage limpide à Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur » (Cf. catéchèse de Benoît XVI du 18/10/2006).

    De saint Matthias on sait qu'après avoir reçu le Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, il alla prêcher l'Évangile de Jésus-Christ, et qu'il consacra le reste de sa vie aux travaux de l'apostolat.

    Clément d'Alexandrie rapporte que, dans ses instructions, il insistait principalement sur la nécessité de mortifier la chair en réprimant les désirs de la sensualité, leçon importante qu'il tenait de Jésus-Christ, et qu'il mettait lui-même en pratique.

    Les Grecs prétendent, d'après une ancienne tradition exprimée dans leurs ménologes, que saint Matthias prêcha la foi vers la Cappadoce et les côtes de la mer Caspienne. Ils ajoutent qu'il fut martyrisé dans la Colchide, à laquelle ils donnent le nom d'Éthiopie. Les Latins célèbrent sa fête le 24 février.

    On garde une partie de ses reliques à l'abbaye de Saint-Matthias de Trèves, et à Sainte-Marie-Majeure de Rome. Mais les Bollandistes disent que les reliques de Sainte-Marie-Majeure qui portent le nom de saint Matthias, pourraient ne point être de l'Apôtre, mais d'un autre saint Matthias, évêque de Jérusalem vers l'an 120.

     * Saint Matthias

    Matthias (Tobie de Bethléem)

    De son vrai nom Tobie, ce jeune berger de Bethléem présent au moment de la Nativité (1.49) prit le nom de son père Matthias, après la mort de celui-ci lors du massacre perpétré par Hérode le Grand, raconté ultérieurement à Jésus par des témoins traumatisés (2.39).    

    Matthias devint disciple de Jean-Baptiste comme deux autres bergers de la Nativité : Jean et Siméon.         

    Lors de la dernière rencontre du Baptiste avec Jésus dans une grotte d'Enon, le précurseur les recommanda : « En eux [les bergers] et spécialement en Matthias, la Sagesse est réellement présente » (3.8). Le Baptiste, capturé, fut enfermé dans la forteresse de Machéronte, près de la mer Morte. Grâce à Manaën, frère de lait d'Hérode Antipas et disciple du Baptiste, Matthias servit aux cuisines du château. Les circonstances de la décapitation du Baptiste lui furent rapportées par Selma, servante d'Hérodiade : elle avait été témoin de la scène rapportée par les Évangiles. Avec Siméon et Jean, Matthias recueillit le corps du prophète. Ils l'enterrèrent et vinrent prévenir Jésus qui les accueillit à sa suite (4.133).   

    Matthias exerça un ascendant sur les autres disciples : sa sagesse et sa justice lui conféraient une autorité naturelle (7.2). Il a été compté parmi les soixante-douze disciples avant d'être élu Apôtre en remplacement de Judas. Il fut présenté à ce poste (10.24) en même temps que Joseph le juste, fils d'un berger de la Nativité massacré par Hérode le Grand.      

    Conformément aux propos de Pierre dans les Actes des Apôtres, Matthias a bien fait partie « des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis son baptême par Jean jusqu'au jour où il nous a été enlevé ». Il a en effet été témoin de la Nativité (1.49), de la Crucifixion (9.28 et 9.29), de la Résurrection (10.12), de l'Ascension (10.23).

    Il était présent à la Pentecôte comme douzième Apôtre : le premier à être élu (10.25). Il jouit dès lors de la plénitude des prérogatives et de l'autorité apostoliques. De même les évêques, après lui, continuèrent l'autorité du Christ.

    Comment Matthias est-il devenu Apôtre ?

     * Saint Matthias

    Jésus-Christ était monté au ciel. Il avait recommandé aux Apôtres d'attendre à Jérusalem jusqu'à ce qu'ils fussent revêtus de la vertu d'en haut. En effet, après l'ascension du Sauveur dont ils venaient d'être les témoins, ils se réfugièrent dans le Cénacle. Pierre y prit la parole. Il proposa de combler le vide mystérieux des Douze fait par Judas.

    Les Apôtres, avec les frères de Jésus, avec Marie, avec les saintes femmes, priaient tous ensemble. Tout à coup, lorsque s'accomplirent les cinquante jours après la Pâque (« cum complerentur dies Pentecostes ») un vent violent se fit entendre. Dans la salle où tous étaient réunis, l'Esprit de Dieu se manifesta extérieurement par des langues de feu, qui vinrent se reposer sur la tête des disciples. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit.

    Le Pélerin, 1879, 31 mai, p. 342.

    Judas venait de se pendre. Il lui fallait un successeur pour compléter le nombre de 12 Apôtres choisis par le Maître pour marquer les 12 tribus d'Israël.

    Parmi les témoins de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus, le conseil présenta deux candidats possibles. Matthias fut choisi par Dieu lui-même, le maître du sort et de l'existence. Matthias, un des plus fidèles disciples de Jésus-Christ, fut donc désigné comme Apôtre pour remplacer Judas après l'Ascension.

     * Saint Matthias

    Tirage nomination de saint Matthias - Paroisse de la vallée de l'Aisne

    « On tira au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut dès lors associé aux onze Apôtres » (Actes des Apôtres, chap. 1).

    Matthias s’était attaché de bonne heure à la suite du Sauveur. Il suivait Jésus depuis le baptême du Jourdain. Il fut témoin de toutes ses œuvres jusqu’à l’Ascension. Il était du nombre des Disciples, mais le Christ ne l’avait point établi au rang de ses Apôtres. Cependant il était appelé à cette gloire car c’était lui que David avait en vue, lorsqu’il prophétisa qu’un autre recevrait l’Épiscopat laissé vacant par la prévarication du traître Judas. Dans l’intervalle qui s’écoula entre l’Ascension de Jésus et la descente de l’Esprit-Saint, le Collège Apostolique dut songer à se compléter, afin que le nombre duodénaire fixé par le Christ se trouvât rempli, au jour où l’Église enivrée de l’Esprit-Saint se déclarerait en face de la Synagogue. Le nouvel Apôtre eut part à toutes les tribulations de ses frères dans Jérusalem. Et, quand le moment de la dispersion des envoyés du Christ fut arrivé, il se dirigea vers les provinces qui lui avaient été données à évangéliser. D’anciennes traditions portent que la Cappadoce et les côtes de la mer Caspienne lui échurent en partage. On en a fait l'évangélisateur de l'Éthiopie, mais d'autres l’ont fait mourir martyr en Judée.

    Saint Matthias - Apôtre du 1er siècle

     * Saint Matthias

    Parti évangéliser les peuples germaniques, il aurait été martyrisé en Allemagne. Matthias, berger, disciple puis Apôtre, il est le premier à avoir été élu dans la succession apostolique.

    Il avait suivi le Seigneur Jésus depuis son baptême par Jean jusqu’au jour où le Christ fut enlevé au ciel. Aussi fut-il choisi par les Apôtres, après l’Ascension du Seigneur, pour prendre la place du traître Judas, être compté au nombre des Douze et devenir témoin de la Résurrection. Il reçut l'Esprit Saint avec les autres, le jour de la Pentecôte. Rien ne semble connu de son activité apostolique.

    Martyrologe romain

     * Saint Matthias

    Cet Apôtre est souvent désigné par d'autres noms :

    • la version syriaque d’Eusèbe de Césarée l’appelle « Tolmai » (ce qui pourrait indiquer qu'il est le père de Barthélemy, celui-ci étant souvent nommé bar Tolmai dans les sources en syriaque où « bar » signifie « fils »).
    • Pour Clément d'Alexandrie, Matthias est Zachée, qui signifie « le Juste » en araméen et pourrait donc être un pseudonyme.
    • Hilgenfeld pense qu'il s'agit de Nathanaël mentionné dans l’Évangile attribué à Jean, alors que dans la tradition chrétienne Nathanaël et Barthélemy sont la même personne, l'indication de « bar Tolmai» pouvant signifier que Matthias (aussi appelé Tolmai) est le père de Nathanaël bar Tolmai.

    Histoire

     * Saint Matthias

    Le choix de Matthias en tant qu'Apôtre est mentionné au premier chapitre des Actes des Apôtres. Pratiquement rien n'est connu de ses activités apostoliques et la tradition apocryphe le concernant est plus pauvre et plus tardive que celle des autres Apôtres (sans doute cela est-il dû à son statut un peu spécial parmi eux). Jacques de Voragine, dans sa Légende dorée, lui consacre un chapitre.

    Dans les Actes des Apôtres

    Au premier chapitre des Actes des Apôtres, il est rapporté qu'après l'Ascension de Jésus, l'Apôtre Pierre, au milieu d'une assemblée de frères de quelque 120 personnes, proposa que quelqu'un prenne la place de Judas pour devenir avec les autres « témoin de la Résurrection » du Christ (Ac.1:22). Il fallait que le nouvel Apôtre fût choisi parmi ceux qui les avaient «accompagné durant tout le temps où le Seigneur Jésus a marché à notre tête» (Ac.1:21). On proposa deux candidats, Joseph dit le Juste et Matthias, qui furent départagés par tirage au sort, et c'est Matthias qui fut ainsi désigné (cf. Ac 1. 21-26). Avec les autres il reçut l'Esprit-Saint le jour de la Pentecôte (Ac.2:4ss).

    Dans les traditions apocryphes

    D’après Nicéphore Calliste (Historia eccl. 2 40), Matthias prêcha la bonne parole en Judée, puis en Ethiopia (comprise comme un synonyme pour la Colchide) et fut crucifié en Colchide.

    Le Synopsis de Dorothée contient cette tradition :

    « Matthias prêcha la bonne parole aux barbares et aux anthropophages en Ethiopia, où se trouve le port de mer d’Hyssus, à l’embouchure de la rivière Phasis. Il mourut à Sebastopolis, et y fut incinéré, près du Temple du Soleil ».

    Les Actes d’André et de Matthias (apocryphe copte) situent également les activités de Matthias dans «la ville des cannibales», en Éthiopie.

    Une autre tradition continue à affirmer que Matthias fut lapidé à Jérusalem par les Juifs, et qu'il fut ensuite décapité (cf. Tillemont, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles, 1 406-7).

    On raconte qu’Hélène, mère de Constantin le Grand, apporta les reliques de saint Matthias à Rome, et qu’une partie de celles-ci était à Trèves. Les Bollandistes (Acta Sanctorum, Mai, III) doutent que les reliques soient celles de l'Apôtre, mais plutôt celle de saint Matthias qui fut évêque de Jérusalem vers l’an 120, et dont la biographie pourrait avoir été confondue avec celle de l’Apôtre.

    Dans la Légende dorée (13ème siècle)

    D'après la Légende dorée, Matthias, issu de la tribu de Juda, naquit à Bethléem. Il apprit rapidement « la science de la Loi et des prophètes », et menait une vie vertueuse. En Judée où il prêchait, il fit de nombreux miracles, en rendant notamment la vue aux aveugles, en chassant des démons et en ressuscitant les morts, et ainsi convertit beaucoup de personnes. Mais des Juifs jaloux le firent comparaître, et il fut lapidé.

    La Légende dorée rapporte aussi une autre légende. Alors qu'il prêchait en Macédoine, on lui fit boire une potion qui rendait aveugle. Mais lui, en la buvant au nom du Christ, n'en souffrit point et rendit la vue à toutes les personnes qui avaient perdu la vue à cause de ce breuvage. Mais le diable persuada le peuple de le tuer, lui qui ruinait leur culte. Matthias se cacha durant deux jours, mais le troisième il se livra à eux. Il fut alors jeté en prison, mais le Seigneur vint le libérer lui-même, et lui permit de prêcher de nouveau. Une partie du peuple se convertit alors, les autres furent engloutis par la terre.

    La Légende précise aussi que son corps aurait été enterré dans l'église Sainte-Marie-Majeure.

    L’Évangile de Matthias

    Cette œuvre est perdue, mais Clément d'Alexandrie (Stromates 3 4) rapporte une phrase que les Nicolaitains attribuent à Matthias : « nous devons résister à notre chair, ne lui attribuer aucune valeur, et ne rien lui concéder pour la flatter, mais plutôt renforcer l’élévation de notre âme au moyen de la foi et la connaissance ».

    L’Évangile de Matthias est cité :

    • par Origène (Homélie à Luc) ;
    • par Eusèbe de Césarée (Histoire ecclésiastique 3 25), qui l’attribue à des hérétiques ;
    • par Jérôme (Praef. in Matth.),
    • et dans le Decretum Gelesianum (VI, 8) qui le déclare apocryphe.
    • Il vient en fin de liste du Codex Barroccianus (206).

    L’Évangile perdu est probablement le document dont Clément d’Alexandrie cita plusieurs passages, disant qu’ils étaient empruntés aux Traditions de Matthias.

    Un apocryphe relate que Matthias alla parmi des peuples anthropophages et, ayant été jeté en prison, en fut délivré par André. Cette narration n'a aucune valeur historique. Dans les écrits apocryphes, Matthieu et Matthias ont parfois été confondus.

    Célébration

     * Saint Matthias

    Pour l'Église catholique romaine, saint Matthias a été fêté le 24 février jusqu'au 20ème siècle puis cette fête fut déplacée au 14 mai. Pour les Églises orthodoxes d'Orient, elle a lieu le 9 août.

    Conclusion

     * Saint Matthias

    Les actions de saint Matthias, ses travaux et ses épreuves sont demeurés inconnus : et c’est pour cette raison que la liturgie ne donne point, comme pour les autres Apôtres, l’abrégé historique de sa vie dans les offices divins.

    Quelques traits de la doctrine du saint Apôtre ont été conservés dans les écrits de Clément d’Alexandrie. On y trouve une sentence que nous nous ferons un devoir de citer ici, parce qu’elle est en rapport avec les sentiments que l’Église veut nous inspirer en ce saint temps. « Il faut, disait saint Matthias, combattre la chair et se servir d’elle sans la flatter par de coupables satisfactions ; quant à l’âme, nous devons la développer par la foi et par l’intelligence ». En effet, l’équilibre ayant été rompu dans l’homme par le péché, et l’homme extérieur ayant toutes ses tendances en bas, nous ne pouvons rétablir en nous l’image de Dieu qu’en contraignant le corps à subir violemment le joug de l’esprit. Blessé à sa manière par la faute originelle, l’esprit lui-même est entraîné par une pente malheureuse vers les ténèbres. La foi seule l’en fait sortir en l’humiliant, et l’intelligence est la récompense de la foi. C’est en résumé toute la doctrine que l’Église s’attache à nous faire comprendre et pratiquer dans ces jours.

    Glorifions le saint Apôtre qui vient nous éclairer et nous fortifier.

    Les mêmes traditions qui nous fournissent quelque lumière sur la carrière apostolique de saint Matthias nous apprennent que ses travaux furent couronnés de la palme du martyre.

    Synthèse

    Judas était allé se pendre après sa trahison. Son successeur sera Matthias. Les Apocryphes le font naître à Bethléem. Après son élection comme Apôtre, on lui attribue l’évangélisation de l’Ethiopie.

    Martyr en Palestine, il y aurait été lapidé comme renégat et achevé par un Romain. Son culte est vivace en Italie. Padoue et la basilique de Sainte-Marie-Majeure, à Rome, revendiquent ses reliques, mais aussi la ville de Trèves, en Allemagne, dont il est le patron, ainsi que de Hanovre.

    Il est le patron des bouchers, confiseurs, tailleurs, forgerons, maçons, ébénistes. Et, on ne sait pas pourquoi, celui des buveurs repentants ainsi que de ceux qui sont atteints de la petite vérole et de la coqueluche !!!

    Méditation

    Célébrons aujourd’hui son triomphe en empruntant quelques-unes des strophes par lesquelles l’Église grecque, dans les Menées, célèbre son Apostolat :

    • Bienheureux Matthias, Eden spirituel, tu as coulé de la fontaine divine, comme un fleuve inondant. Tu as arrosé la terre de tes mystiques ruisseaux, et tu l'as rendue féconde : prie donc le Seigneur d'accorder la paix à nos âmes et sa grande miséricorde.
    • Apôtre Matthias, tu as complété le divin collège après la chute de Judas. La splendeur céleste de tes sages discours a dissipé les ténèbres de l'idolâtrie, par la vertu de l'Esprit-Saint. Prie maintenant le Seigneur d'accorder la paix à nos âmes et sa grande miséricorde.
    • Celui qui est la vraie Vigne t'a soigné comme une branche féconde destinée à porter la grappe qui verse le vin du salut. Ceux que retenaient les liens de l'ignorance ont bu de ce vin, et ont rejeté l'ivresse de l'erreur.
    • Devenu le char du Verbe de Dieu, ô glorieux Matthias, tu as brisé à jamais les roues de l'erreur, les chars de l'iniquité. Par une vertu divine, tu as détruit de fond en comble les idolâtres, les colonnes et les temples. Mais tu as élevé à la Trinité des temples qui font entendre ce cri : Peuples, célébrez le Christ à jamais !
    • Vénérable Matthias, tu as paru comme un ciel spirituel qui raconte la gloire ineffable du Fils de Dieu. Célébrons avec joie d'une voix unanime cet Apôtre, éclair de l'Esprit-Saint, pêcheur des âmes égarées, reflet de la divine clarté, docteur des mystères.
    • Bienheureux Apôtre, le Sauveur t'a appelé son ami, parce que tu as obéi à ses préceptes ; tu es l'héritier de son royaume. Tu seras assis avec lui sur un trône au jour terrible du jugement futur, ô très sage Matthias, toi qui complètes le collège duodénaire des Apôtres.
    • Muni de la Croix comme d'une voile, ô bienheureux, tu as traversé la mer agitée de la vie, et tu es arrivé au port tranquille; maintenant, joyeux et mêlé au chœur des Apôtres, daigne te présenter au Juge sublime, et implorer pour nous du Seigneur la miséricorde.
    • Ta langue a paru comme une lampe éclatante de reflets d'or, où brûle la flamme du Saint-Esprit. Elle a consumé les dogmes étrangers, et elle a éteint le feu profane, ô sage Matthias, toi qui as lancé ta lumière sur ceux qui étaient assis dans les ténèbres de l'ignorance.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Bibliographie

    Les références à la Légende dorée, ainsi que quelques petites informations, proviennent de :

    Jacques de Voragine 

    La Légende dorée

    Publication sous la direction d'Alain Boureau

    Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004

    Sitographie

    Magnificat  du 03 mai 2018 page 64

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthias_(ap%C3%B4tre)

    http://www.assomption.org/fr/ephemerides/saint-matthias-apatre

    http://www.journaldesfemmes.com/prenoms/mathias/prenom-9678

    http://www.introibo.fr/24-ou-25-02-St-Mathias

    http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1154/Saint-Matthias.html

    http://www.cnewsmatin.fr/racines/2015-05-13/14-mai-saint-mathias-462677

    http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&id=15951&fd=0


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  • Deux des heureux témoins de la Résurrection de notre bien-aimé Sauveur se présentent à nous aujourd'hui.

    Les apôtres Philippe et Jacques le Mineur

     * Philippe et Jacques le Mineur

    Tu nous réjouis chaque année, Seigneur par la fête de tes Apôtres Philippe et Jacques. Accorde-nous, à leur prière, d’être associés à la Passion et à la Résurrection de ton Fils afin de parvenir à la contemplation de ta gloire. Par Jésus-Christ ton Fils notre Seigneur.

    Transmis par notre Frère Chapelain, JP VS

    Introduction

    Saint Philippe désigne plusieurs saints.

    Les Pères de l'Église considèrent que « le Diacre » Philippe mentionné dans les Actes des Apôtres et l'Apôtre Philippe mentionné dans les Évangiles sont le même personnage. C'est notamment le cas au 2ème siècle, de Papias d'Hiérapolis, de Polycrate d'Éphèse tous deux cités par Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique (4ème siècle) ainsi que de Clément d'Alexandrie (2ème – 3ème siècle).

    Philippe et Jacques viennent nous attester que leur Maître est véritablement ressuscité d'entre les morts, qu'ils l'ont vu, qu'ils l'ont touché, qu'ils se sont entretenus avec lui durant ces quarante jours. Et afin que nous ne doutions pas de la sincérité de leur témoignage, ils tiennent en main les instruments du martyre qu'ils ont subi pour attester que Jésus, après avoir souffert la mort, est sorti vivant du tombeau. Philippe s'appuie sur la croix où il a été attaché comme son Maître. Jacques nous montre la massue sous les coups de laquelle il expira.

    La prédication de Philippe s'exerça dans les deux Phrygies, et son martyre eut lieu à Hiérapolis. Il était dans les liens du mariage lorsqu'il fut appelé par le Christ, et nous apprenons des auteurs du second siècle qu'il avait eu trois filles qui s'élevèrent à une haute sainteté, et dont l'une jeta un grand éclat sur l'Eglise d'Ephèse à cette époque primitive.

    Plus connu que Philippe, Jacques a été appelé le Frère du Seigneur, parce qu'un lien étroit de parenté unissait sa mère à celle de Jésus. Mais dans ces jours de la Pâque, il se recommande d'une manière spéciale à notre admiration. Nous savons, par l'Apôtre saint Paul, que le Sauveur ressuscité daigna favoriser saint Jacques d'une apparition particulière. Une telle distinction répondait, sans aucun doute, à un dévouement particulier de ce disciple envers son Maître. Nous apprenons de saint Jérôme et de saint Épiphane que le Sauveur, en montant aux cieux, recommanda à Jacques l'Église de Jérusalem, et que ce fut pour répondre à la pensée du Maître que cet Apôtre fut établi premier Évêque de cette ville. Au 4ème siècle, les chrétiens de Jérusalem conservaient encore avec respect la chaire sur laquelle Jacques siégeait, quand il présidait l'assemblée des fidèles. Nous savons également par saint Épiphane qu'il portait au front une lame d'or, symbole de sa dignité. Son vêtement était une tunique de lin.

    La renommée de sa vertu fut si grande que, dans Jérusalem, tout le monde l'appelait le Juste. Et les Juifs assez aveugles pour ne pas comprendre que l'affreux désastre de leur ville était le châtiment du déicide, en cherchèrent la cause dans le meurtre de Jacques qui avait succombé sous leurs coups en priant pour eux. Nous sommes à même de pénétrer l'âme si sereine et si pure du saint Apôtre, en lisant l'admirable Épître où il nous parle encore. C'est là que, dans un langage tout céleste, il nous enseigne que les œuvres doivent accompagner la foi, si nous voulons être justes de cette justice qui nous rendra semblables à notre Chef ressuscité.

    Le corps de saint Jacques et celui de saint Philippe reposent à Rome dans la Basilique des Saints-Apôtres. Ils forment un des trésors les plus sacrés de la ville sainte, et l'on a lieu de croire que ce jour est l'anniversaire même de leur Translation. Sauf les fêtes de saint Jean l'Évangéliste et de saint André, frère de saint Pierre, l'Eglise de Rome fut longtemps sans célébrer les fêtes particulières des autres Apôtres. Elle les réunissait dans la solennité de saint Pierre et de saint Paul, et nous retrouverons encore un reste de cet antique usage dans l'Office du 29 juin. La réception des corps de saint Philippe et de saint Jacques, apportés d'Orient vers le 6ème siècle, donna lieu à l'institution de la fête d'aujourd'hui en leur honneur. Et cette dérogation amena insensiblement sur le Cycle l'insertion des autres Apôtres et des Évangélistes.

     * Philippe et Jacques le Mineur

    La basilique des Saints-Apôtres est une basilique de Rome datant du 6ème siècle, dédiée initialement aux apôtres Jacques le Mineur et Philippe et plus tard à tous les Apôtres.

     * Philippe et Jacques le Mineur

     * Philippe et Jacques le Mineur

    Tentons à présent de présenter chacun de ces deux personnages.

     * Philippe et Jacques le Mineur

    Saint Philippe

     * Philippe et Jacques le Mineur

    Originaire de Galilée, né à Bethsaïde sur les bords du lac de Tibériade, comme Pierre et André, Philippe fut l'un des douze Apôtres qui furent appelés les premiers par le Christ notre Seigneur. Ce fut par lui que Nathanaël apprit que le Messie promis dans la Loi était venu, et qu'il fut présenté au Seigneur.

    Si Bethsaïde est très près de la Galilée, elle se trouve de l'autre côté du Jourdain en Batanée. Il fut, comme André, un disciple de Jean-Baptiste avant de suivre Jésus. L'Évangile selon Jean rapporte comment il a été appelé par Jésus et comment il a présenté à celui-ci son ami Nathanaël (dont le nom apparaît seulement chez cet Évangéliste et que l'on identifie généralement avec Barthélemy (Nathanaël fils de Telmey).

    C'est à lui que Jésus s'adresse avant la première multiplication des pains (Jean, VI 5-7), c'est à lui que se présentent les païens avant d'approcher Jésus (Jean, XII 21-22), et lors de la Cène c'est lui qui demande à Jésus de leur montrer le Père (Jean, XIV 7-12).

    Après avoir reçu le Saint-Esprit à la Pentecôte, Philippe serait parti évangéliser des régions d'Asie Mineure et prêcha aux Scythes, région qui lui était échue en partage pour y prêcher l'Évangile. Il convertit cette nation presque tout entière à la foi chrétienne. Philippe (décédé au 1er siècle) fut aussi l’évangélisateur de la Lydie et de le Mysie, d'après les Évangiles et le livre des Actes des Apôtres. Enfin, étant venu à Hiérapolis en Phrygie, il fut attaché à la croix pour le nom du Christ, et accablé à coups de pierre, le jour des calendes de mai. Les Chrétiens ensevelirent son corps dans le lieu même où il avait souffert. D'où il a été ensuite transporté à Rome, et déposé avec celui de l'Apôtre saint Jacques dans la basilique des Douze-Apôtres.

    Il est fêté le 3 mai, (anciennement le 1er mai) en Occident, et le 14 novembre en Orient.

    Comment le reconnaître ?

    Son attribut est une croix à double ou triple traverse. Crucifié, comme Simon-Pierre, la tête en bas, Philippe a été achevé à coups de pierres. C’est néanmoins avec le principal instrument de son martyre, la croix à double ou triple traverse, qu’il est représenté.

    Il aurait été lapidé puis crucifié à Hiérapolis (actuellement Pamukkale) en Phrygie, sous Domitien ou sous Trajan. Cependant, il semblerait que parce qu'il portait un nom grec et était natif de Bethsaïde, il fut confondu avec André. D'autres historiens comme Eusèbe de Césarée, qui cite Polycrate, ou Clément d'Alexandrie disent qu'il serait mort très vieux, de mort naturelle, et aurait été enterré à Hiérapolis.

    Sa tombe aurait été retrouvée, fin juillet 2011, à Hiérapolis (actuelle Pamukkale, Turquie) sous les vestiges d'une ancienne église, près de son martyrium.

    Saint Philippe est fêté le 3 mai en Occident et le 14 novembre en Orient.

    L’Évangile selon Philippe

    Un Évangéliste Philippe (l’un des sept, et non pas l'un des douze apôtres) est mentionné dans les Actes des apôtres (21,8), ce qui pourrait être l'origine de l'attribution à ce personnage d'un évangile écrit. Pourtant cela ne signifie pas forcément qu'il ait écrit un récit des événements de la vie de Jésus, cette façon de l'appeler pouvant très bien renvoyer au chapitre 8 des Actes des apôtres, où le même Philippe « annonce le Christ » en Samarie ou à un eunuque éthiopien.

    L'Évangile selon Philippe est un évangile gnostique qui a été écrit probablement à la fin du 4ème siècle. Il a été trouvé dans la bibliothèque de Nag Hammadi en 1945.

     * Philippe et Jacques le Mineur

    L’Évangile selon Philippe est considéré par les chrétiens comme apocryphe. Comme pour la plupart des autres Évangiles, il est peu probable que Philippe soit l'auteur de cet Évangile.

    Il est écrit dans l'Évangile selon Philippe que Jésus aimait Marie Madeleine (ce qui étonnait ses disciples). L'histoire de Marie la Magdaléenne (Marie-Madeleine) y est racontée d'un point de vue gnostique.

    Avant la découverte du manuscrit complet dans la bibliothèque copte de Nag Hammadi, on ne connaissait de l'Évangile de Philippe qu'une courte citation, introduite sous ce nom, dans le Panarion (en grec Πανάριον, « boite à remèdes ») d'Épiphane de Salamine, qui est une réfutation des gnostiques.

    Or le fragment cité par l'hérésiologue n'apparaît pas dans le texte retrouvé à Nag Hammadi. Même si certains ont identifié les deux apocryphes l'un à l'autre, il semble plus raisonnable de maintenir l'existence de deux évangiles distincts, les cas d'homonymie n'étant pas rares pour des titres semblables. On retrouve ce premier texte dans les écrits apocryphes chrétiens sous le nom Évangile grec de Philippe.

    Saint Jacques le Mineur

     * Philippe et Jacques le Mineur

    Jacques d'Alphée ou Jacques, fils d'Alphée, est un Juif de Galilée qui fait partie des douze apôtres de Jésus. Dans la tradition du christianisme occidental, il est aussi appelé Jacques le Mineur, pour le distinguer de Jacques de Zébédée, dit Jacques le Majeur, frère de l'apôtre Jean.

    Il est présenté comme fils d'Alphée, nom traduit du grec Alphaios, de l'araméen Alpay, lui-même parfois assimilé à Clopas. Selon l'Évangile de Marc (Mc 2:14), l'apôtre Lévi-Matthieu est aussi fils d'un Alphée.

    Saint Jacques était de Cana en Galilée. Appelé le Mineur pour le distinguer de Jacques le Majeur, frère de saint Jean, était de la tribu de Juda et cousin de Notre-Seigneur selon la chair. La tradition affirme qu'il ressemblait au Sauveur, et que les fidèles aimaient à regarder en lui une vivante image de leur Maître remonté dans le Ciel. Cousin de Notre-Seigneur, Jacques eut un frère, Apôtre comme lui, nommé Jude. Ses deux autres frères, Joseph et Simon, furent disciples de Jésus. Jacques le Mineur fut nommé par saint Pierre Évêque de Jérusalem. C’est de lui que parle saint Paul quand il dit : « Je ne vis aucun Apôtre, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur ».

    Si l'on admet que « frère » signifie « cousin », Jacques d'Alphée peut être un cousin de Jésus : ainsi s'est développée à la suite de Clément d'Alexandrie la tradition de l'Église romaine, pour laquelle il n'existe que deux Jacques, le Majeur (le fils de Zébédée) et le Mineur (le fils d'Alphée, le Juste, le « frère du Seigneur »).

    L'un des « frères du Seigneur » (Matthieu, XXVII, 56), Jacques le Mineur est probablement l'un des douze apôtres. On l'appelle ainsi pour le distinguer de Jacques le Majeur, choisi avant lui. La plupart des exégètes protestants le distinguent cependant de l'apôtre Jacques, fils d'Alphée (Matthieu, X, 3), tandis que, généralement, les exégètes catholiques identifient les deux personnages.

    Selon les Actes des Apôtres, Jacques le Mineur fut le chef de file de l'Église judéo-chrétienne de Jérusalem (Galates, I, 19), lorsqu'en 44 Pierre fut contraint de quitter cette ville. On sait aussi qu'il joua un rôle de premier plan au fameux concile de Jérusalem (Actes, XV). On lui attribue habituellement la rédaction de l'Épître canonique de Jacques. Les Actes le nomment pour la dernière fois en XXI, 18.

    Flavius Josèphe nous a conservé le récit de sa mort (Antiquités judaïques, XX). Le grand prêtre Hanan II aurait profité de l'intervalle entre la mort du procurateur Festus et la nomination de son successeur pour le faire lapider, en 62. Selon Hégésippe, écho d'une tradition peu digne de foi, il aurait été précipité du haut du Temple.

    Jacques le Mineur est fêté le 3 mai dans l'Église catholique et le 9 octobre dans l'Église orthodoxe.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références :

    Magnificat  du 03 mai 2018 page 64

    http://www.jardinierdedieu.com/article-saints-philippe-et-jacques-49687296.html

    http://oblaturesm.ca/fetes/mai/3.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_(diacre)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_(ap%C3%B4tre)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89vangile_selon_Philippe

    https://www.universalis.fr/encyclopedie/jacques-le-mineur-saint/

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_d%27Alph%C3%A9e

    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/paques/paques02/saints/046.htm

    http://www.cassicia.com/FR/Saint-Philippe-Apotre-du-Christ-fete-avec-saint-Jacques-le-Mineur-le-11-mai-No_574.htm

    http://www.introibo.fr/11-05-Sts-Philippe-et-Jacques

    http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_philippe_et_saint_jacques_le_mineur.html


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  • Le 25 avril nous célébrons la mémoire du saint, Apôtre et Évangéliste Marc.

    Saint Marc, Évangéliste

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Marc est un Juif du 1er siècle, mentionné dans les Actes des apôtres et différentes épîtres dans lesquels il est désigné comme « Jean surnommé Marc » ou « Jean-Marc » et présenté comme proche des apôtres Pierre et Paul.

    La tradition chrétienne lui attribue la rédaction de l'Évangile synoptique qui porte son nom dans le Nouveau Testament et a ajouté plusieurs récits concernant sa vie. Marc va devenir le symbole de la ville de Venise après un vol de ses reliques par deux marchands vénitiens.

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    L'Évangéliste saint Marc est sans doute un compagnon des apôtres Pierre et Paul. Relativement « discret » on ne sait que peu de chose sur son histoire.

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Peut-on réellement savoir qui est Marc?

    Sommes-nous en mesure d’identifier l’auteur du deuxième évangile ? Bien que son nom apparaisse à quelques reprises dans le Nouveau Testament, est-ce que ce Marc a été un disciple de Jésus, et par le fait même un témoin oculaire ?

    Marc ne figure pas dans les listes d’apôtres. Un détail propre au récit de la passion selon Marc a conduit certains commentateurs à reconnaître l'Évangéliste dans le personnage du jeune homme anonyme qui, ayant suivi Jésus lors de son arrestation, s'enfuit tout nu lorsque des soldats l'agrippent par son manteau pour l'arrêter (14, 50-52).

    Comme le « disciple bien-aimé » dans l'Évangile selon saint Jean, ce personnage évoquerait peut-être le disciple qui suit son Maître jusqu'au bout. C’est le choix de la Traduction œcuménique de la Bible.

    Les Actes des apôtres mentionnent la présence d'un disciple du nom de Marc. C'était probablement dans la maison de sa mère que se rassemblaient les chrétiens de Jérusalem et c’est là que Pierre vint les retrouver après sa libération miraculeuse de prison : Et s'étant reconnu, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où une assemblée assez nombreuse s'était réunie et priait (Actes 12, 12).

    Ce Jean, surnommé Marc, accompagnera Paul et Barnabé lors de leur premier voyage missionnaire. Mais il les abandonnera en Pamphylie pour retourner à Jérusalem (Actes 13, 5-13). Ce départ déplut à Paul et lorsque celui-ci proposa à Barnabé de retourner visiter les communautés qu’ils avaient fondées, il n’obtempéra pas à la suggestion de Barnabé de reprendre Marc, car il n’avait pas travaillé avec eux. C’est ainsi qu’ils se séparèrent. Barnabé reprit Marc et Paul partit avec Silas (Actes 15, 36-40).

    Le nom de Marc apparaît à la fin de la Lettre aux Colossiens et dans la Première lettre de Pierre. Dans les deux cas, il fait partie de l’entourage des auteurs de ces lettres : Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabé, au sujet duquel vous avez reçu des instructions : s'il vient chez vous, faites-lui bon accueil (Colossiens 4, 10). Celle qui est à Babylone, élue comme vous, vous salue, ainsi que Marc, mon fils (1 Pierre 5, 13).

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    On peut difficilement affirmer que ce personnage de Marc soit hors de tout doute l’auteur de l’Évangile. Cependant, à partir du 2ème siècle, la tradition chrétienne est unanime pour attribuer le deuxième évangile à Marc. Saint Irénée et Clément d‘Alexandrie affirment que Marc est l’interprète ou le secrétaire de Pierre dont il aurait mis par écrit les mémoires. Justin, un philosophe chrétien qui a vécu à Rome au 2ème siècle, ne cite pas Marc dans ses œuvres, mais il parle des « Mémoires de Pierre ». Le lien le plus explicite sera fait par Papias (vers 110), évêque d’Hiérapolis en Phrygie, dont le témoignage est rapporté par Eusèbe de Césarée (263-339) au 4ème siècle :

    « C’est bien ce que le presbytre avait coutume de dire : Marc, ayant été l’interprète de Pierre, écrivit avec soin, quoique sans ordre, tout ce dont il se souvenait des dits et des faits du Seigneur. Car ce n’est pas le Seigneur qu’il avait lui-même entendu et suivi, mais Pierre, et cela bien plus tard seulement, comme je l’ai dit. Celui-ci donnait son enseignement selon les besoins, sans établir de suite ordonnée, dans les sentences du Seigneur. Ainsi, Marc ne commit-il pas d’erreur en écrivant d’après ses souvenirs. Il n’avait qu’une préoccupation : ne rien omettre de ce qu’il avait entendu et ne rien apporter de faux » (Histoire ecclésiastique, Livre III, 39, 15-16).

    Ces divers témoignages révèlent que la tradition chrétienne attribue assez tôt à Marc la composition d’un évangile, sans pourtant en faire un disciple de Jésus, mais en le rattachant à Pierre. Ce lien permet d’assurer l’authenticité de l’œuvre.

    Yves Guillemette, prêtre, bibliste, Montréal - Le Feuillet biblique, n° 2292

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Qui est l'Évangéliste saint Marc ?

    Le texte de l'Évangile selon saint Marc ne dit rien de son auteur. Ni apôtre, ni homme célèbre on ne sait rien de saint Marc. La tradition la plus ancienne, remontant à Irénée de Lyon mort en 202, affirme que Marc l'Évangéliste était un disciple et un interprète de l'Apôtre Pierre.

    Les Actes des Apôtres parlent d'un certain « Jean », surnommé « Marc » qui était en relation avec Pierre à Jérusalem (Ac 12, 12). Mais plus loin dans le livre des Actes on apprend que ce « Jean » - « Marc » devient un disciple de Paul. Il l'accompagne dans ses missions auprès des gentils – les païens – (Ac 13, 5 ; 15, 37). Saint Paul parle de lui dans sa lettre aux Colossiens (Col 4, 10), le disant proche de lui à Rome. De-même saint Pierre dans sa première lettre (1 P 5, 13) le reconnait comme étant son ami, présent avec lui dans la Capitale de l'Empire.

    C'est certain, Marc était proche des deux colonnes de l'Église, pourtant il demeure un personnage secondaire. Bien longtemps l'Évangile selon Saint Marc est resté dans l'ombre des trois autres : Mathieu, Luc et Jean. Plus court avec seulement 16 chapitres et donc plus concis, ce texte ne s'encombre pas de détails ou d'envolées spirituelles ou théologiques. Il a été écrit pour être appris par cœur et récité lors des assemblées liturgiques.

    Les exégètes sont d'accord aujourd'hui pour reconnaitre l'Évangile selon saint Marc comme étant le plus ancien des quatre textes de l’Évangile de Jésus-Christ.

    Croire - Sébastien Antoni - décembre 2012

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Historique

    L'auteur du deuxième Évangile ne se nomme donc pas, mais certains ont cru pouvoir l'identifier au jeune homme qui s'enfuit lors de l'arrestation du Seigneur : « Et un jeune homme le suivait, un drap jeté sur son corps nu. Et on l'arrête, mais lui, lâchant le drap s'enfuit tout nu » (Évangile selon saint Marc 14, 51-52).

    D'après Jean le Presbytre dont le témoignage rapporté par Papias (Évêque d'Hiérapolis en Phrygie vers le premier quart du 2ème siècle) est cité par Eusèbe de Césarée dans un passage de son Histoire ecclésiastique (Livre III, chapitre XXXIX, 15) :

    Voici ce que le presbytre disait : Marc, qui avait été l'interprète de Pierre, écrivit exactement tout ce dont il se souvint, mais non dans l'ordre de ce que le Seigneur avait dit ou fait, car il n'avait pas entendu le Seigneur et n'avait pas été son disciple, mais bien plus tard, comme je disais, celui de Pierre. Celui-ci donnait son enseignement selon les besoins, sans se proposer de mettre en ordre les discours du Seigneur. De sorte que Marc ne fut pas en faute, ayant écrit certaines choses selon qu'il se les rappelait. Il ne se souciait que d'une chose : ne rien omettre de ce qu'il avait entendu, et ne rien rapporter que de véritable.

    Saint Justin (vers 150) cite comme appartenant aux Mémoires de Pierre un trait qui ne se trouve que dans l'évangile selon saint Marc (Dialogue avec Tryphon, n° 106) : surnom de Boarnergès (fils du tonnerre) donné à Jacques et Jean, fils de Zébédée (Saint Marc 3, 16-17).

    Saint Irénée (vers 180) dit qu'après la mort de Pierre et de Paul, Marc, disciple et interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce qui avait été prêché par Pierre (Contra haereses, Livre III, chapitre 1, 1).

    Tertullien attribue à Pierre ce que Marc a écrit (Adversus Marcionem, Livre IV, chapitre 5).

    La tradition le désigne donc comme un disciple de Pierre et son interprète authentique (Saint Clément d'Alexandrie, Origène – selon ce que Pierre lui avait enseigné – et saint Jérôme – Marc, interprète de l'apôtre Pierre et premier évêque d'Alexandrie).

    Les anciens l'ont identifié avec le Marc ou le Jean-Marc des Actes des Apôtres et des épîtres pauliniennes : son nom hébreux aurait été Jean et son surnom romain aurait été Marc (Marcus qui a donné le grec Marcos), usage que l'on rencontre pour Joseph, surnommé Justus (Actes des Apôtres I), ou pour Simon, surnommé Niger (Actes des Apôtres XIII). Il serait le fils d'une Marie, probablement veuve, chez qui se réunissait la première communauté chrétienne de Jérusalem et chez qui saint Pierre se réfugia après sa délivrance de la prison (Actes des Apôtres XII). Celui-ci accompagna Paul et Barnabé, son propre cousin (Colossiens IV) dans un premier voyage (Actes des Apôtres XII), puis se sépara d’eux à Pergé en Pamphylie (Actes des Apôtres XIII) avant de repartir pour Chypre avec Barnabé (Actes des Apôtres XV). On le retrouve à Rome près de saint Paul prisonnier (Billet à Philémon) qui le charge d'une mission en Asie Mineure (Colossiens IV) et finalement l'appelle auprès de lui (II Timothée IV). La mention à Rome de Marc comme le fils très cher de l'apôtre Pierre (I Pierre V) fait penser que Marc a été baptisé par Pierre et qu'il se mit à son service après la mort de Paul.

    Eusèbe de Césarée rapporte que Marc aurait été le fondateur de l'Eglise d'Alexandrie : Pierre établit aussi les églises d'Egypte, avec celle d'Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s'occupait de l'Italie et des nations environnantes ; il envoya don Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l'Egypte (Histoire ecclésiastique Livre II, chapitre XVI), ce qu'un texte arménien fixe à la première année du règne de Claude et saint Jérôme la troisième. Eusèbe dit qu'il établit son successeur, Anien, la huitième année du règne de Néron.

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Éléments biographiques traditionnels

    Sur ces éléments ténus et parfois obscurs, différentes traditions chrétiennes ont tramés des biographies plus ou moins édifiantes du personnage.

    Selon la tradition copte orthodoxe, Marc serait né dans la province romaine de Cyrénaïque probablement dans la ville de Cyrène, dans la Libye actuelle, trois ans après la naissance de Jésus. Son nom juif est Jean, Marc n'étant que son nom ou surnom romain, aussi la tradition l'identifie au Jean-Marc des Actes des Apôtres dont la mère est appelée Marie de Jérusalem et au Marc de l'Épître aux Colossiens mais les chercheurs actuels jugent cette identification spéculative. Ses parents auraient immigré en Palestine peu de temps après sa naissance, en raison d'attaques berbères sur leur ville et sur leur propriété. Ils se seraient installés à Cana en Galilée où Jésus effectuera le miracle de la transformation de l'eau en vin, selon l'Évangile attribué à Jean, réputé être le premier « miracle » de Jésus. Marc aurait été un des intendants qui servaient au cours de cette fête. Quelques années après leur installation à Cana, le père de Marc meurt et Pierre qui était marié à une parente du père de Marc prend soin de lui, le considérant comme son fils. Lorsque Pierre s'évade de la prison où l'avait jeté Hérode (probablement un des deux rois Agrippa ou Hérode de Chalcis), il habite avec sa mère (membre éminent de l'Église de Jérusalem) à Jérusalem, leur riche maison servant de lieu de réunion pour les premiers adeptes de Jésus (Actes 12, 13).

    La première épître de Pierre raconte comment Marc accompagne Pierre à « Babylone ». La ville de Babylone mentionnée dans le passage de cette Première épître de Pierre est considérée par les spécialistes comme un cryptogramme pour désigner Rome, mesure de sécurité au cas où les espions impériaux de Néron intercepteraient la lettre, cette interprétation étant reprise par la tradition transmise par les Pères de l'Église comme Clément d'Alexandrie et Irénée de Lyon. Toutefois, certaines églises orientales estiment que Pierre et Marc étaient effectivement à Babylone dans l'Empire parthe (ville de l'Irak actuel).

    Sa parenté avec Barnabé, lévite, permet d'expliquer que dans la préface sur son Évangile dans les manuscrits de la Vulgate, Marc est présenté comme ayant été un prêtre juif. Ils appartiennent à une famille sacerdotale, tout comme Jean le Baptiste, Jésus, Jacques le Juste et leurs autres frères et parents directs. Jean-Marc suit Barnabé et Paul (cf. Actes 13, 5) lors du premier voyage missionnaire de Paul. Au départ, la mission semble conduite par Barnabé : c'est lui qui est nommé en premier lors du départ (cf. Actes 13, 4). Ils vont d'abord « enseigner », ou « annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Messie » (ce que l'on appellera plus tard « évangéliser ») sur l'île de Chypre. Barnabé est en effet d'origine chypriote. À Paphos, alors capitale de l'île, ils convertissent le proconsul romain Sergius Paulus. Saul-Paul paraît alors devenir le chef de la mission à la place de Barnabé : les Actes ne parlent plus de Barnabé mais de Paul et ses compagnons (cf. Actes 13, 13). Ils décident de quitter Chypre pour la ville de Pergé en Asie mineure. Ils s'embarquent à Paphos (cf. Actes 13, 13). À Pergé, Marc quitte le groupe et repart pour Jérusalem (cf. Actes 13, 13). Marc retrouve par la suite Paul et Barnabé à Antioche. A Barnabé qui voudrait reprendre part à la mission, Paul oppose un refus : cette fois Marc et Barnabé le quittent pour aller « instruire le peuple » à Chypre, tandis que Paul repart pour l'Asie Mineure avec Silas vers 49-50 (Actes 15, 37).

    Ce n'est qu'une dizaine d'années plus tard que Marc retrouve probablement Paul alors prisonnier à « Babylone ». Marc est devenu le disciple, le secrétaire et le compagnon inséparable de l'apôtre Pierre avec qui il a annoncé la Bonne Nouvelle auprès des Juifs de Judée (Actes 13, 5), sans qu'on sache précisément identifier sa fonction aux côtés de l'apôtre. Il dirige alors des communautés juives de Rome. Il compte ensuite parmi les « collaborateurs » de Paul qui l'appelle à ses côtés à Rome à la fin de sa vie.

    Selon la tradition chrétienne, il quitte l'Italie pour retourner « enseigner » dans la Pentapole de Libye, en Cyrénaïque, et en Égypte où il fonde l'Église d'Alexandrie. Étrangement Clément d'Alexandrie et Origène ne le mentionnent pas, la tradition faisant de Marc le fondateur de l'Église d'Égypte étant rapportée par Eusèbe de Césarée au ive siècle. Il en devient le premier évêque et, d'après Eusèbe, y demeure jusqu'en 62. Ses successeurs les plus célèbres sont saint Athanase l'apostolique ou saint Cyrille le Grand. Les différentes traditions appuyant la fondation de l'Église d'Alexandrie par Marc sont débattues par les spécialistes modernes.

    Martyr

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Toujours selon une tradition qui n'apparaît qu'au 4ème siècle, il est capturé et martyrisé par les idolâtres irrités de ses nombreuses conversions et serait mort en martyr de la chrétienté un 25 avril vers 68-75. Il est traîné le 24 avril sur ordre des autorités une corde au cou par les païens criant qu'il fallait « mener ce bœuf » dans les rues de Bucoles, port de pêche proche d'Alexandrie (le bœuf, symbole du sacrifice du martyr, est probablement un jeu de mot avec la localité de Bucoles, du latin bucolus, garde-bœuf ou lieu servant à faire paître les bœufs), et jeté le soir même en prison puis subit le lendemain le même supplice, ses membres étant finalement broyés contre des rochers. Une autre tradition rapporte que son corps est brûlé après sa mort mais un orage aurait éteint les flammes. Après avoir été embaumées, ses reliques auraient été conservées dans une chapelle du petit port de pêche de Bucoles proche d'Alexandrie où il a été exécuté. C'est dans ce lieu saint que les patriarches venaient se faire ordonner.

    « Marc » et « selon Marc »

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    L'attribution de l'Évangile à Marc n'est attestée que depuis Irénée de Lyon à la fin du 2ème siècle et la suscription « selon Marc » ne s'appuie sur aucun élément du texte dont l'auteur ne s'exprime jamais en termes de « je » pas plus qu'il n'exprime d'intention particulière. L'attribution traditionnelle de ce récit repose sur le témoignage de Papias, évêque de Hiérapolis dans la première moitié du 2ème siècle rapporté par Eusèbe de Césarée. Dans une visée apologétique qui tend à rattacher le texte directement à un apôtre du Christ, Papias fait de ce Marc un « interprète de Pierre » (érmeneutès) — sans qu'on sache s'il s'agit d'un traducteur, d'un commentateur,… — qui fait œuvre de mémoire des actes et paroles de Jésus de Nazareth — ce qui laisse penser que la tradition n'était plus directement accessible.

    La tradition ecclésiastique a associé l'auteur de l'évangile à « Jean surnommé Marc » dont on sait très peu de choses et dont le prénom — en grec Markos, en latin Marcus — n'est pas rare à l'époque, ce qui complique les identifications. Néanmoins, en combinant différents éléments néotestamentaires, il est possible d'en établir une image composite : fils d'une certaine Marie, disciple judéo-chrétien de Pierre, appartenant à la communauté hierosolymitaine, il apparaît dans les Actes des apôtres (12, 12). Il serait cousin de Barnabé accompagnant celui-ci et Paul de Tarse jusqu'à la rupture des deux hommes. Il est encore mentionné comme collaborateur de Paul dans les épîtres à Timothée et à Philémon. C'est la Première épître de Pierre qui voit Pierre, saluer Marc comme « son fils » depuis Rome, appelée métaphoriquement Babylone dans le texte, Rome étant considéré chez les Juifs messianistes comme une ville de perdition équivalente à la Babylone biblique. On n'en sait guère davantage.

    L'attribution de l'Évangile à Marc a régulièrement été contestée par l'exégèse au profit d'un auteur judéo-chrétien anonyme, notamment à cause de nombreuses imprécisions sur la géographie et la topographie galiléennes. Toutefois, suivant Camille Focant, « il n'existe pas de raison décisive de rejeter l'attribution traditionnelle à Jean-Marc de Jérusalem, dont il est question dans les Actes des Apôtres (12-13 et 15), même si elle ne peut être prouvée ».

    Quand a-t-il écrit l’Évangile ?

    L’Évangile selon Saint Marc est, de l’avis des experts, le premier en date. Il aurait été écrit vers 65. Claude Coulot soutient la théorie des deux sources « qui veut que Marc soit une des sources des Évangiles de Matthieu et de Luc écrites entre dix et quinze ans plus tard ». La tradition donne Rome comme lieu de composition de l’écriture. Marc y aurait séjourné auprès de Paul et de Pierre. « L’étude du texte qui mentionne des circonstances de la vie, traduction de paroles araméennes, emploi de mots latins, usage de monnaies romaines, explication de coutumes juives, permet de justifier une telle hypothèse », indique Claude Coulot.

    Comment se démarque-t-il des autres Évangiles ?

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    La place accordée aux disciples est l’une des particularités de l’Évangile selon saint Marc. « Marc est l’évangéliste qui présente le plus souvent dans ses récits les disciples aux côtés de Jésus, confirme Frère Claude Coulot. Il y a toute une réflexion sur la condition de disciple dans l’Évangile de Marc, le fait de s’engager à la suite de Jésus. » Mais il soulève un paradoxe : « Les disciples manifestent toutefois vis-à-vis du maître une profonde incompréhension. Ainsi Jésus s’étonne de ce qu’ils ne comprennent pas la parabole du semeur (Mc 4, 13). Il est surpris de leur manque de foi (Mc 4, 40). Ils ne reconnaissent pas Jésus qui marche sur les eaux et le prennent pour un fantôme (Mc 6, 45-52). Jésus leur reproche de nouveau leur incompréhension après la seconde multiplication des pains (Mc 8, 14-21). Les disciples sont des personnes qui ont du mal à comprendre ce que dit Jésus ! Il doit tout expliquer… Il est alors aisé de percevoir que derrière les figures des disciples se profilent celles des chrétiens. »

    Dans la première partie de l’Évangile, on voit Jésus avec la foule faire des miracles, puis enseigner ses paraboles dont l’explication est donnée uniquement aux disciples. Dans la seconde partie, les disciples n’arrivent pas à comprendre le chemin que Jésus doit prendre, et qu’ils devront prendre à sa suite. Pour Marc, tout n’est pas achevé avec la résurrection de Jésus, tout commence.

    Autre élément distinctif dans l’Évangile selon saint Marc, le thème de la Passion. Il occupe 50 % du texte de Marc et seulement 20 % du texte de Luc. Marc se concentre sur la narration : à la vie du Christ, à sa personne. Ce sont les deux autres synoptiques, Matthieu et Luc, qui nous transmettent la majeure partie des enseignements du Christ. Marc, lui, veut surtout montrer comment Jésus, le Ressuscité, a dû lors de son ministère faire face à une opposition grandissante des autorités juives qui l’ont fait arrêter et condamner à mort par les autorités romaines.

    En quoi est-il encore moderne aujourd’hui ?

    Marc a reçu davantage de crédit à partir du 20ème siècle. L’écriture est simple, les récits sont généralement brefs et en même temps imagés. De ce fait, il est sans doute plus accessible. L’écrivain roumain Petru Dumitriu, auteur du livre « Comment ne pas l’aimer ! Une lecture de l’Évangile selon saint Marc » (Cerf, 1997), le désigne comme étant le plus grand reporter depuis l’antiquité.

    Marc est l’Évangéliste de l’homme moderne : « À travers son texte, d’une brièveté, d’une simplicité extrême, mais génial d’expressivité, nous percevons le Christ, nous vivons auprès de lui. C’est pourquoi j’ose affirmer que, dans le monde moderne, désemparé, déchristianisé, irréligieux, Marc est la porte d’accès aux Évangiles. Il est le modeste introducteur à la personne et au message du Christ ». Et d’ajouter : « Marc n’est pas poète comme Jean, n’écrit pas en grec élégant comme Matthieu. Il commet des fautes de grec, des sémitismes et, curieusement, des latinismes (…). Il a le côté terre à terre, pourrait-on dire, qui est comme fait exprès pour faciliter à l’homme d’aujourd’hui l’accès à l’ensemble des Évangiles ».

    De son côté, le franciscain Claude Coulot souligne l’importance du travail théologique chez Marc : « Il ne fait pas une biographie systématique de Jésus, mais développe une thèse de théologie ». Marc essaye de faire comprendre à des chrétiens comment celui qui se disait le fils de Dieu a pu être crucifié. La croix étant le supplice le plus honteux qui existait dans l’Antiquité, prêcher cela n’était pas évident. « C’est en cela que je dis que Marc est un théologien, indique-t-il. Marc n’entend pas relater les événements de la vie de Jésus tels qu’ils se sont passés et dans l’ordre selon lesquels ils se seraient passés. En revanche, il reprend les faits et gestes de la vie de Jésus puis les regroupe en parabole afin de faire réfléchir les chrétiens sur l’identité de Jésus ».

    Hugues-Olivier Dumez 

    Le lion de saint Marc

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Traditionnellement, les quatre Évangélistes sont représentés sous formes allégoriques du Tétramorphe : l'ange pour saint Matthieu, l'aigle pour saint Jean, le taureau pour saint Luc et le lion pour saint Marc. Cette représentation est inspirée par une vision du prophète de l'Ancien Testament Ezéchiel (Ez 1, 1-14) et par la description des quatre Vivants de l'Apocalypse selon saint Jean.

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    L'attribut de saint Marc est le lion parce que son évangile commence par la prédication de saint Jean-Baptiste dans le désert et que le lion est l'animal du désert (Évangile selon saint Marc I 12-13). L'un des premiers versets de son évangile évoque en effet le désert d'où retentissent les rugissements du lion, l’un des quatre animaux symboliques de la vision d’Ézéchiel : « Une voix crie dans le désert ». Néanmoins, l'aigle semble avoir été également le symbole de Marc dans un premier temps des traditions chrétiennes, si on en croit Irénée de Lyon pour lequel Marc « montre ainsi une image ailée de l’Évangile ».

    Le lion symbolisant saint Marc est lui-même généralement ailé et parfois surmonté d'une auréole, ce qui le distingue du lion représentant saint Jérôme, les ailes symbolisant l'élévation spirituelle et le halo symbolisant la sainteté.

    Célébration

    Marc est vénéré comme saint et célébré par la plupart des églises chrétiennes le 25 avril et par l'Église orthodoxe de Grèce le 27 septembre.

    Suggestion de lecture

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Camille Focant

    L’Évangile selon Marc

    Éditions du Cerf, Collection Commentaire biblique, Nouveau testament (n° 2), 672 p.

    Présentation de cet ouvrage et de son auteur

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Camille Focant, professeur émérite de la Faculté de théologie de l’Université catholique de Louvain, est l’auteur d’un ouvrage de référence concernant l’Évangile selon Marc. Pour l’auteur, Marc symbolise « le point d’interrogation » quand Matthieu est davantage dans l’affirmation. « Marc interroge régulièrement son lecteur », souligne Camille Focant. Cela peut expliquer son succès dans notre époque moderne où les gens se posent beaucoup de questions. Entrer dans le monde nouveau ne peut se faire sans être bousculé ! » Jésus est déroutant pour les autorités religieuses qui s’opposent à lui, mais aussi pour ses disciples qui glissent de l’étonnement à l’opposition, tout en restant à sa suite.

    Cet Évangile recourt fréquemment aux paradoxes ou aux contradictions apparentes : par exemple, entre le Jésus de la transfiguration « Celui-ci est mon fils bien aimé, écoutez-le ! » et le Jésus de la Croix qui dit « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi tu m’as abandonné ? ». Les disciples sont séduits par le personnage de Jésus mais vont manifester sans cesse de l’incompréhension, notamment « lorsqu’il leur annonce que le fils de l’homme devra souffrir ». Pierre s’indigne en lui disant que cela ne peut pas lui arriver. « Pour Pierre, celui qui a reçu l’onction de Dieu ne peut être crucifié, indique Camille Focant. Quelqu’un qui vient de Dieu n’a pas un destin de ce type ! Jésus réagit en disant : « Arrière Satan, tes pensées ne sont pas celles de Dieu » ».

    Présentation de cet ouvrage par Camille Focant, lui-même !

    Marc : la puissance spirituelle du Messie

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Le monde dans lequel l’Évangile de Marc introduit son lecteur est un monde de  conflits et de suspense, d’énigmes et de secrets, de questions et de renversement  des évidences, d’ironie et de surprise. Son acteur principal, Jésus, est déroutant à l’extrême. Il l’est évidemment pour les autorités religieuses qui s’opposent à lui. Mais il l’est aussi pour ses disciples qui glissent de l’étonnement à l’opposition et à la fuite en passant par l’incompréhension. Il l’est enfin pour une foule ambivalente qui finira par réclamer sa mort. Les questions du sens, de la vie et de la mort, du bien et du mal y sont constamment abordées. Mais elles ne sont pas traitées comme une opposition simple du vice et de la vertu. Le lecteur les perçoit à travers la complexité d’un récit paradoxal et ironique qui ne cesse de le secouer en vue de le transformer. Ce récit est une subtile invitation à quitter ses évidences premières pour entrer dans un monde nouveau, celui du Règne de Dieu qui vient, là où les premiers sont derniers et où celui qui veut sauver sa vie la perd.

    Le créateur du genre littéraire « évangile »

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Après la mort et la résurrection de Jésus, les apôtres et leurs assistants sont allés par chemins et par vaux prêcher sa Bonne Nouvelle dans les peuples du pourtour de la Méditerranée. La pâque de Jésus constituait l’essentiel de cette proclamation, comme en attestent les discours du début des Actes des apôtres. Le rappel des actions et des paroles de Jésus y restait occasionnel, soit pour éclairer des points de la vie pratique dans les communautés, soit pour guider la prière de leurs membres.

    À Rome vers l’an 70, Marc est le premier à s’être lancé dans une narration de la vie de Jésus. Il s’agit d’une biographie originale, à savoir celle d’un homme que l’auteur croit vivant et agissant par-delà son exécution et sa mort. On pourrait parler d’une biographie théologique. Le projet est en effet de faire apparaître dans un récit l’identité entre le crucifié et le ressuscité, l’identité entre Jésus de Nazareth et le Christ vivant en Dieu et au sein des communautés chrétiennes primitives.

    Placé d’emblée sous la catégorie de la « bonne nouvelle » (1, 1), ce récit permet à l’Évangile de se dire en passant par la narration. L’Évangile de Marc est le fruit d’une articulation entre une heureuse annonce, dont l’origine échappe, et le récit qu’elle appelle. En découle une manière de raconter originale. Dans le récit évangélique, par exemple, les titres utilisés pour désigner Jésus ne peuvent être prononcés en vérité que s’ils sont dépouillés par le récit des significations erronées qui pourraient les affecter.

    L’intrigue du récit évangélique de Marc

    C’est dans le prologue de l’évangile que l’enjeu du récit concernant l’action future de Jésus est fixé. Comme le précise Jean Baptiste, celui qui vient après lui est plus fort que lui, et il baptisera dans l’Esprit Saint (1, 7-8). Or Jésus n’entreprendra aucune activité baptismale au sens strict dans la suite du récit. L’attention du lecteur est donc éveillée : que signifiera dans la vie de Jésus le fait de baptiser dans l’Esprit ? Quoi qu’il en soit, cet Esprit descend sur Jésus lors de l’épisode du baptême et l’envoie ensuite au désert pour entrer en combat avec Satan (1, 9-13). L’énigmatique v. 13 suggère sans doute discrètement sa victoire sur Satan. Le prologue induit donc le lecteur à chercher à repérer, dans ce qui sera ensuite raconté de Jésus, le combat entre l’Esprit Saint et l’esprit impur nommé Satan. Cette hypothèse de lecture se vérifie-t-elle ?

    Jésus libère des esprits impurs

    Un premier élément de confirmation est la place proportionnellement considérable prise dans cet évangile par les récits d’exorcisme. À peine Jésus a-t-il appelé ses premiers disciples qu’il est immédiatement confronté dans la synagogue de Capharnaüm à un « homme en esprit impur ». Confrontation dont Jésus sort victorieux en muselant l’esprit impur, alors même que celui-ci le traite pourtant de « Saint de Dieu » (1, 23-28). Dans le sommaire de 3, 7-12, il est précisé également que « les esprits impurs, quand ils le voyaient, se jetaient à ses pieds et criaient : « Tu es le Fils de Dieu » » (v. 11), ce qui leur vaut la réprobation de Jésus. À Gérasa, il est confronté à un autre « homme en esprit impur ». Voyant celui-ci réduit à une situation misérable dans les tombes, de nouveau Jésus met fin à ce mélange confusionnel et aliénant (5, 1-20). Un peu plus tard, c’est la petite fille d’une païenne, une Syrophénicienne, qui est délivrée du démon par Jésus, grâce à la parole de sa mère (7, 24-31). Enfin, en 9, 14-29, c’est un père qui implore pour la délivrance de son fils possédé par un esprit muet et qui l’obtient. Bien que leur situation après l’exorcisme ne soit pas décrite, tout laisse supposer que ces personnes souffrantes et aliénées ont retrouvé après leur guérison leur autonomie de sujet humain.

    Un conflit d’interprétations

    Ces nombreux exorcismes sont éclairés par un débat, un conflit d’interprétations en 3, 22-30. D’où vient à Jésus le pouvoir de chasser les esprits impurs ? De Béelzéboul, le prince des démons, selon des scribes venus de Jérusalem. Par recours à des images, Jésus montre d’abord l’absurdité de l’accusation. Ensuite, il laisse entendre que la menace de quelqu’un qui serait capable de maîtriser sa maison plane sur Satan malgré sa force. Satan, l’homme fort, est ligoté, et sa maison, c’est-à-dire la personne possédée, lui est ravie par la victoire d’un plus fort. Et celui-ci, le lecteur sait depuis le récit de la tentation dans le prologue que c’est Jésus poussé par l’Esprit (1, 12-13). C’est à cet Esprit que Jésus veut rendre les humains qu’il libère de l’emprise de Satan. Dès lors les allégations des scribes ne sont pas seulement fausses, elles constituent un blasphème contre l’Esprit Saint, qui donne à Jésus la force de s’opposer à Satan et de libérer des êtres humains de la puissance qui les aliène.

    Par sa Passion, Jésus baptise dans l’Esprit Saint

    Dans la seconde partie de l’Évangile, les exorcismes sont beaucoup moins présents.

    Satan n’est plus mentionné explicitement que pour réprimander Pierre lorsque l’apôtre s’oppose avec virulence au chemin de la Passion annoncé par Jésus. Celui-ci réplique : « Va-t’en derrière moi, Satan, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » (8, 33). S’opposer à la Passion comme voie messianique revient à s’inscrire dans une logique satanique. Certes l’annonce d’un Messie souffrant, rejeté, crucifié peut paraître une folie à vue humaine, trop humaine. Mais vouloir la repousser est rejeté de manière intraitable par Jésus qui ne cessera de répéter son annonce à ses disciples et d’en développer les conséquences pour leur vie.

    Si on repart de l’annonce du Baptiste selon qui Jésus baptisera dans l’Esprit Saint (1, 8), la suite du récit permet de saisir le moment où cela se réalise effectivement, à savoir dans la mort de Jésus en croix. En effet, aux fils de Zébédée qui demandent les meilleures places dans le Royaume annoncé par Jésus, celui-ci répond : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ou être baptisés du baptême dont je vais être baptisé ? » (10, 38). En fonction du contexte des trois annonces de la Passion, il apparaît certain que la coupe et le baptême renvoient métaphoriquement à la mort de Jésus. Ceci est d’ailleurs corroboré par un certain parallélisme entre le récit du baptême de Jésus et celui de sa mort en croix. En effet, lors du baptême, les cieux se déchirent et une voix céleste dit à Jésus : « Tu es mon Fils, le bien-aimé » (1, 11). Et à la mort de Jésus, c’est le voile du Temple qui se déchire, tandis que le centurion romain professe la filiation divine de Jésus (15, 38-39). Si le voile du Temple se déchire, c’est que le sanctuaire n’est plus le lieu de la présence de Dieu. Dorénavant, c’est le crucifié qui est le lieu de la rencontre avec Dieu. À l’heure de sa mort, Jésus n’utilise pas sa puissance salvifique à son propre profit même si ses adversaires le lui ont suggéré dans une ultime tentation. Dans sa mort, il se révèle Fils de Dieu.

    La stratégie de Jésus par rapport au mal heurte les autorités

    Le conflit fondamental entre les logiques de Satan et de l’Esprit Saint trouve une illustration dans un autre conflit qui joue un grand rôle : l’opposition entre Jésus et les autorités religieuses. Effectivement, dès le chapitre 2, les deux points de vue sont confrontés dans une série de controverses, et celles-ci culminent dans un conseil tenu par ses adversaires pour faire périr Jésus (3, 6). Les controverses se poursuivent en 7, 1-23 et en 12, 13-44. Et le dessein meurtrier se confirme après l’intervention violente de Jésus dans le Temple (11, 18).

    Il y a une différence significative entre Jésus et les pharisiens sur la stratégie à adopter dans le combat contre l’impureté. En effet, si Jésus s’oppose constamment aux esprits impurs, il n’entre pas pour autant dans la logique du système de pureté mis en valeur par les pharisiens. Ceux-ci le conçoivent comme un système de protection : il faut prévenir l’impureté en évitant le contact avec ce qui est source de souillure. Cela induit une stratégie passive ou défensive, précautionneuse, pour ne pas entrer en contact avec l’impur. En revanche, Jésus n’hésite pas entrer en contact avec de multiples sources d’impureté telles qu’un lépreux (1, 40-45), une femme atteinte d’un flux de sang (5, 25-34), une légion de démons en terre païenne (5, 1-20). Il déploie une stratégie offensive où il apparaît comme une source de sainteté, une force sanctifiante qui écarte l’impureté contagieuse et chasse les esprits impurs. Cette sainteté transmissible et combative de Jésus illustre la venue sur terre du règne de Dieu, thème fondamental de la prédication du maître.

    Ouverture évangélique

     * Fête de saint Marc, Évangéliste

    Dans le récit de l’onction à Béthanie, Jésus souligne la grande clairvoyance symbolique de la femme anonyme qui offre à son corps un hommage funèbre anticipé. Et il ajoute que « partout où sera proclamé l’Évangile dans le monde entier, on racontera aussi, en souvenir d’elle, ce qu’elle a fait » (14, 9). Qu’est-ce qui justifie cette articulation entre l’onction funèbre anticipée et l’Évangile ? C’est qu’en parfumant le corps de Jésus avec une gratuité surabondante, la femme annonce le destin encore à venir et surprenant de ce corps. Elle atteste la valeur unique qu’a pour elle la relation à Jésus en versant ce parfum, en le perdant. Son offrande est celle d’un parfum perdu pour un corps perdu. Du coup, cette onction faite à l’avance opère un dépassement symbolique de la mort. À la source de la mémoire évangélique s’inscrit une perte qui devient féconde. Perte heureuse, de bonne odeur, symbole de l’Heureuse Annonce, Bonne Nouvelle qui ne cessera de se répandre dans le monde entier comme parole de vie tirée de la mort.

    Camille Focant

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Références

    http://www.interbible.org/interBible/ecritures/exploration/2011/exp_111129.html

    http://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Saint-Marc/Qui-est-l-evangeliste-saint-Marc

    http://missel.free.fr/Sanctoral/04/25.php

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_(%C3%A9vang%C3%A9liste)

    https://www.la-croix.com/Religion/Spiritualite/Saint-Marc-l-evangeliste-reporter-_NP_-2012-04-20-797058

    http://www.feunouveau.eu/IMG/pdf/61_1_marc_la_puissance_spirituelle_du_messie.pdf


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  • Le présent parchemin a été préparé tout spécialement pour nos Frères et Sœurs de la Commanderie Saint-Georges car l'Église catholique romaine, selon le calendrier général romain, célèbre ce 23 avril :

    Saint-Georges, martyr

     * Saint Georges - 04 23

    Certains d’entre vous se poseront sans doute la question…

    Pourquoi évoquer saint Georges au sein de notre Ordre du Temple ?

    Introduction

    Saint Georges est vénéré par les Frères de l’Ordre du Temple dont il était un des saints protecteurs, un saint patron de la chevalerie de toute la chrétienté : de l’Ordre du Temple, de l’Ordre Teutonique, de l’Ordre de la Jarretière, de l’Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges ...

    Patron des militaires, saint Georges est, pour les chrétiens, un martyr du 4ème siècle. Il est principalement représenté en chevalier qui terrasse un dragon : il faut y voir une allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le Démon, c’est-à-dire du bien sur le mal.

    Son nom vient du grec ancien γεώργος / geôrgos. Georgos, ce qui signifie en grec « qui cultive la terre », donc « agriculteur ». Il est dit « tropéophore », c’est-à-dire porteur de victoire.

    Vénéré dans tout le monde chrétien, la date du 23 avril a été choisie par l’Église catholique romaine pour commémorer ce saint protecteur de notre Ordre.

    S’il est honoré le 23 avril, on pense aussi à lui le 3 novembre, date de la translation de ses reliques et de la dédicace de l'église de Lydda en terre d’Israël, au 4ème siècle, et aussi le 23 novembre en Géorgie.

    Saint Georges désigne en réalité plusieurs saints chrétiens.

    Mais celui auquel nous nous intéressons plus particulièrement ce jour, c’est le plus célèbre : c’est Georges de Lydda.

    Il est considéré par l’Église comme un grand-martyr.

    Il est décédé le 23 avril 303.

    Son tombeau à Lydda le rendit très populaire parmi les croisés occidentaux.

    Sa popularité s'accompagna de nombreuses traditions et légendes comme celle de saint Georges terrassant le dragon.

    Georges de Lydda

     * Saint Georges

    Georges de Lydda est né né en Cappadoce, dans une famille chrétienne, vers 275 / 280 à Lydda (aujourd'hui Lod dans la Palestine actuelle). Saint Georges pour les chrétiens, est un martyr du 4ème siècle, saint patron de la chevalerie de toute la chrétienté (ordre du Temple, ordre Teutonique, ordre de la Jarretière, ordre de Saint-Michel et Saint-Georges…), il est principalement représenté en chevalier qui terrasse un dragon : allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le démon (du bien sur le mal).

    Son éducation fut toute chrétienne. Il suivit la carrière des armes comme son père, et bientôt sa beauté, sa distinction, son courage, l’élevèrent à la dignité de tribun militaire dans la garde impériale.

    Au 13ème siècle, la légende de Georges de Lydda a été adaptée par l’archevêque dominicain Jacques de Voragine dans ce qui a été appelé « La Légende dorée ».

    D’après la « Légende dorée »

    Un jour, Georges a traversé la ville de Silène dans la province romaine de Libye, sur son cheval blanc. La cité était terrorisée par un redoutable dragon qui dévorait tous les animaux de la contrée et exigeait des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort.

    Georges arriva le jour où le sort était tombé sur la fille du roi, au moment où celle-ci allait être victime du monstre. Georges engagea avec le dragon un combat acharné.

    Avec l'aide du Christ, et après un signe de croix, il le transperça de sa lance.

    La princesse fut délivrée et le dragon la suivit comme un chien fidèle jusqu'à la cité.

    Les habitants de la ville ayant accepté de se convertir au christianisme et de recevoir le baptême, Georges tua le dragon d'un coup de cimeterre car il les effrayait toujours, puis le cadavre de la bête fut traîné hors des murs de la ville tiré par quatre bœufs.

    Après la publication des édits contre les chrétiens de Dioclétien, Georges a été emprisonné.

    Sa foi ne pouvant être ébranlée, il y subit un martyre effroyable : livré à de nombreux supplices, il survécut miraculeusement et finit par être décapité le 23 avril 303.

     * Saint Georges

    Georges de Lydda a inspiré différentes représentations folkloriques de par le monde, dont une se déroule au cours de la ducasse de Mons, en Belgique.

    Le combat – que l’on désigne familièrement par le mot « Lumeçon » – entre saint Georges et le dragon a lieu chaque année sur la Grand - Place de Mons, le dimanche de la Trinité. Il est précédé par une procession dont l'origine remonte au 14ème siècle.

    La ducasse de Mons est reconnue comme chef-d'œuvre du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO car elle s’intègre parmi les géants et les dragons processionnels de Belgique et de France.

     * Saint Georges - 04 23

    Saint Georges est traditionnellement représenté à cheval, souvent blanc, signe de pureté, ayant à ses pieds un dragon, c’est-à-dire une créature composite mi-crocodile, mi-lion.

    A cheval, mais aussi en armure, portant une lance souvent brisée à la main, ainsi qu’un écu et une bannière d’argent à la croix de gueules, c’est-à-dire blanche à croix rouge.

    Faut-il rappeler que ces couleurs furent celles des croisés et qu’elles ont ainsi fait de saint Georges, leur saint protecteur ?

      * Saint Georges - 04 23   * Saint Georges - 04 23

    Ces mêmes couleurs devinrent celles du drapeau national de l’Angleterre au 14ème siècle.

    Ainsi représenté, saint Georges est l’allégorie de la victoire de la Foi sur un Démon (à différencier de Satan) désigné dans l’Apocalypse sous le nom de dragon.

    Dans les romans médiévaux, la lance (ou dans certaines versions, une épée longue) avec laquelle saint Georges tua le dragon fut appelée « Ascalon », du nom de la ville d'Ashkelon en Terre sainte. Un forgeron de cette ville la lui aurait façonnée dans un acier spécial.

    Le combat de saint Georges et du dragon peut être vu comme une version chrétienne du mythe de Persée délivrant la princesse Andromède attachée à un rocher et tuant le monstre marin auquel elle était offerte en sacrifice pour qu'il cesse de ravager le pays.

    Néanmoins, le combat livré par Persée n'a pas la dimension spirituelle de celui de saint Georges, figurant l'idéal du vrai chevalier chrétien : un héros pur et intrépide défaisant le Mal.

    Pour les minorités descendantes des auxiliaires germains présentes dans les Balkans depuis l'expansion de l'Empire romain, le triomphe de Saint Georges sur le Dragon puis son martyre constituent la représentation métaphorique tardive du mythe de Siegfried.

    Le combat de Georges contre le dragon est un sujet très souvent représenté, surtout à partir du 13ème siècle.

     * Saint Georges - 04 23

    Georges terrasse le monstre, tandis que la princesse prie, au second plan. La scène se passe à l'abri des murs d'une ville, parfois au bord de la mer. Le martyre de saint Georges a également donné lieu à une iconographie importante. La scène la plus fréquemment représentée est le supplice de la roue hérissée de lames de fer.

    Il nous faut distinguer saint Georges de l'archange saint Michel, terrassant le dragon qui incarne le diable, car l'archange est ailé et n'est jamais à cheval !

      * Saint Georges - 04 23  * Saint Georges - 04 23

                                               Saint Georges, à cheval                              L'archange saint Michel

    Des dragons et des vouivres (Créatures fantastiques et mythologiques : dragons, serpents…) ont été domptés, soumis ou tués par des saints locaux dans les premiers siècles du christianisme.

    Ces personnages, dérivant souvent d'anciens mythes païens, ont pris le dénominatif grec de « sauroctones », terme qui peut se traduire littéralement par « tueur de lézard ». Et saint Georges est précisément un saint sauroctone.

    Bien qu'il s'agisse généralement de chevaliers valeureux qui atteignent par là leur but, l'hagiographie chrétienne (Textes racontant la vie des saints) rapporte des histoires où des religieux tels qu’ermites, moines ou saints, arrivent à dominer des dragons souvent par la seule force de leur prière et l'aide d'un simple objet tel une corde ou une écharpe.

    En dehors de l'aspect pédagogique présentant la victoire du Bien sur le Mal, cette action n'est possible que grâce à l'intégrité des saints, qui montrent ainsi par leur vie exemplaire qu'il est possible de combattre aussi bien les forces naturelles que surnaturelles.

    La tradition orale et les hagiographies ont ainsi transmis la mémoire ou la légende de nombre d'entre eux.

    Nous devrions retenir que saint Georges est habituellement considéré comme le modèle des chevaliers chrétiens. Nous devrions aussi nous souvenir du fait que, pendant une persécution, Georges s'est affirmé chrétien, qu’il a subi une série de tortures et qu’il est resté fidèle à sa foi.

    Souvenons-nous, mes Frères et Sœurs, que saint Ambroise a parlé de miracle et de constance à propos de saint Georges, qu’il considérait comme « l'admirable combattant de Dieu ».

     * Saint Georges - 04 23

    Saint Georges, soldat, martyr, patron des militaires

    Dioclétien ayant rallumé la persécution contre les chrétiens, l’indignation de Georges éclata en face même du tyran, devant lequel il exalta la grandeur du Dieu véritable et confondit l’impuissance des fausses divinités. Sa noble audace lui mérita le reproche d’ingratitude et des menaces de mort.

    Georges profita de ses derniers jours de liberté pour distribuer ses biens aux pauvres et affranchir ses esclaves. Ainsi préparé aux combats du Christ, le tribun aborde l’empereur lui-même et plaide devant lui la cause des chrétiens.

    • Jeune homme, lui répond Dioclétien, songe à ton avenir !
    • Je suis chrétien, dit Georges, je n’ambitionne ni ne regrette rien dans ce monde ; rien ne saurait ébranler ma foi.

    Il est alors battu de verges, puis il subit l’affreux supplice de la roue, après lequel un ange descend du Ciel pour guérir ses blessures.

    Quelques jours après, le martyr reparaît plein de vie en présence de l’empereur, qui le croyait mort ; il lui reproche de nouveau sa cruauté et l’engage à reconnaître le vrai Dieu. Trois jours il est abandonné sur un lit de chaux vive ; on lui met ensuite des chaussures de fer rougies au feu, on lui fait avaler un poison très violent.

    Georges, par la grâce de Dieu, subit toutes ces épreuves sans en ressentir aucun mal ; plusieurs païens même se convertissent à la vue de tant de merveilles. Reconduit de nouveau dans sa prison, l’athlète invincible de la foi vit en songe Jésus-Christ descendre vers lui :

    • Georges, lui dit-Il en lui présentant une couronne de pierres précieuses, voilà la récompense que Je te réserve au Ciel ; ne crains rien, Je combattrai avec toi demain, et tu remporteras sur le démon une victoire définitive.

    Le jour suivant, Dioclétien tâcha d’ébranler le martyr par des flatteries :

    • Conduisez-moi devant vos dieux, dit Georges.

    On l’y conduit, croyant qu’il va enfin sacrifier. Parvenu devant la statue d’Apollon, il fait le signe de la Croix et dit :

    • Veux-tu que je te fasse des sacrifices comme à Dieu ?

    La voix du démon répond :

    • Je ne suis pas Dieu ; il n’y a de Dieu que Celui que tu prêches.

    Et en même temps la statue tombe en poussière. Le peuple s’enfuit épouvanté, et l’empereur vaincu, humilié et furieux, fait trancher la tête au martyr.

    Analyse de la liturgie de ce jour

    1ère lecture : « Ainsi donc, même aux nations, Dieu a donné la conversion qui fait entrer dans la vie ! »

    Lecture du livre des Actes des Apôtres (Ac 11, 1-18)

    En ces jours-là, les Apôtres et les frères qui étaient en Judée avaient appris que les nations, elles aussi, avaient reçu la parole de Dieu.

    Lorsque Pierre fut de retour à Jérusalem, ceux qui étaient juifs d’origine le prirent à partie, en disant : « Tu es entré chez des hommes qui ne sont pas circoncis, et tu as mangé avec eux ! ».

    Alors Pierre reprit l’affaire depuis le commencement et leur exposa tout dans l’ordre, en disant :

    « J’étais dans la ville de Jaffa, en train de prier, et voici la vision que j’ai eue dans une extase : c’était un objet qui descendait. On aurait dit une grande toile tenue aux quatre coins ; venant du ciel, elle se posa près de moi. Fixant les yeux sur elle, je l’examinai et je vis les quadrupèdes de la terre, les bêtes sauvages, les reptiles et les oiseaux du ciel. J’entendis une voix qui me disait : “Debout, Pierre, offre-les en sacrifice, et mange !” Je répondis : “Certainement pas, Seigneur ! Jamais aucun aliment interdit ou impur n’est entré dans ma bouche.” Une deuxième fois, du haut du ciel la voix répondit : “Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne le déclare pas interdit.” Cela se produisit par trois fois, puis tout fut remonté au ciel. Et voici qu’à l’instant même, devant la maison où j’étais, survinrent trois hommes qui m’étaient envoyés de Césarée. L’Esprit me dit d’aller avec eux sans hésiter. Les six frères qui sont ici m’ont accompagné, et nous sommes entrés chez le centurion Corneille. Il nous raconta comment il avait vu l’ange se tenir dans sa maison et dire : “Envoie quelqu’un à Jaffa pour chercher Simon surnommé Pierre. Celui-ci t’adressera des paroles par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison.” Au moment où je prenais la parole, l’Esprit Saint descendit sur ceux qui étaient là, comme il était descendu sur nous au commencement. Alors je me suis rappelé la parole que le Seigneur avait dite : “Jean a baptisé avec l’eau, mais vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés”. Et si Dieu leur a fait le même don qu’à nous, parce qu’ils ont cru au Seigneur Jésus Christ, qui étais-je, moi, pour empêcher l’action de Dieu?»

    En entendant ces paroles, ils se calmèrent et ils rendirent gloire à Dieu, en disant : « Ainsi donc, même aux nations, Dieu a donné la conversion qui fait entrer dans la vie ! »

    – Parole du Seigneur –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

    Commentaire 1 :

    Ne jugeons jamais sur les apparences ni sur des circonstances que nous ne connaissons qu'imparfaitement. Un chrétien dont le comportement nous a surpris peut avoir agi par obéissance au Seigneur. Il en était ainsi de Pierre lorsqu'il était entré chez Corneille et avait mangé avec lui. Ces détails étaient tout ce qu'avaient voulu retenir « ceux de la circoncision » (v. 2). Alors qu'il s'était passé dans cette maison des événements extraordinaires que l'apôtre va raconter maintenant ! Le salut des nations était annoncé dans l'Ancien Testament (par ex. És. 49:6 es 49.3-6 et 65:1 es 65.1). Pierre lui-même y avait fait allusion dès son premier discours (ch. 2 v. 21, 39 ac 2.14-40). Cependant pour faire disparaître les préventions des frères de Jérusalem, il fallait des preuves formelles. Elles leur sont apportées par ce récit de Pierre, confirmé par les six témoins qui l'ont accompagné. En apprenant comment l'apôtre a été éclairé et conduit chez Corneille et surtout comment le Saint-Esprit est descendu sur ces Gentils, tous reconnaissent la volonté de Dieu et Lui donnent gloire. Réjouissons-nous de cette faveur qui s'est étendue jusqu'à nous et, si nous ne l'avons pas encore fait, hâtons-nous de recevoir nous aussi « la repentance pour la vie » (v. 18).

    La Bible en Ligne

    Psaume  (Ps 41 (42), 2, 3 ; 42 (43), 3, 4)

     * Saint Georges

    R/ Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant.

    Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu.

    Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant ; quand pourrai-je m’avancer, paraître face à Dieu ?

    Envoie ta lumière et ta vérité : qu’elles guident mes pas et me conduisent à ta montagne sainte, jusqu’en ta demeure.

    J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie ; je te rendrai grâce avec ma harpe, Dieu, mon Dieu.

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

    Méditation 1 :

    Descente au cœur

    Quand pourrai-je m’avancer, paraître face à Dieu ? Qui n’a pas au fond de lui-même ce désir secret d’être introduit en présence du Seigneur ? Il est trop familier ce soupir-là, ce soupir de l’âme se languissant de ce Dieu qui ne lui fait pas la grâce de sa présence. Quand donc, Seigneur, seras-Tu enfin la seule joie de mon cœur ? Es-Tu seulement là quand j’ai besoin de Toi ? Et j’en viens à douter… Ce n’est pas seulement la faute du vacarme autour de moi, ce bruit qui me fait tourner le regard ailleurs et me détourne de Toi Seigneur ; non, c’est jusqu’à cette petite voix intérieure qui me susurre « où est-Il, ton Dieu ?

    J’ai tant besoin de Toi, Seigneur, et Tu ne le vois pas ? Les grandes souffrances se passent de mots : seul un cri sort de mon cœur. Le souvenir des merveilles passées semble dérisoire face à ma détresse, et ton silence ajoute à ma torture. Le « es-tu là pour moi ? » se transforme en « où es-tu ? ».

    Mais pourquoi, au fond, pourquoi en suis-je là ? Qu’est-ce qui a changé, Seigneur ? N’étais-Tu pas proche, disponible, répondant à mes appels ? Est-ce que je me suis bercé d’illusions tout ce temps-là ? Oh, si Tu pouvais juste une fois…

    Pourtant, je le sais, que Tu es mon Sauveur. Je le sais, mais je ne le sens plus. Je le sais avec ma tête, mais pas avec mon cœur. Il faut que cela descende dans mon cœur. Et, en ruminant ainsi ma peine, je m’aperçois qu’insensiblement, ma parole s’est tournée vers Toi, mon Dieu. D’une plainte adressée à moi-même j’ai fait un cri jeté vers Toi, Seigneur. N’est-ce pas le début de la prière ?

    Frère Marie-Augustin du Couvent de Strasbourg

    Méditation 2 :

     * Saint Georges

    Soif

    Si seulement j’avais soif, une soif altérée, avivée par l’impérieuse nécessité de te chercher. Mais c’est toi qui as soif, mon Dieu, bien plus que moi.

    Et tu guettes jour et nuit nos pas, avec cette brûlure au cœur des pères inquiets qui tremblent pour leur enfant qui tarde.

    Tu as soif et rien ne te calme, sinon ce léger détour que nous faisons parfois pour venir te parler. Et tes entrailles se serrent alors, au son de nos balbutiements, de nos prières malhabiles, de nos secrets chuchotés à toi seul, et de nos peurs d’enfant.
    Tu as soif, de notre soif.

    Tu as soif mon Dieu, et tu sais que cette soif brûlante va durer encore longtemps, car tu ne seras apaisé qu’à l’heure où le dernier sera rentré à la maison, en ta maison où tout est prêt.

    Le vin des noces et le banquet, et une place, toute prête, marquée d’un caillou blanc, une place pour chacun.

    Sœur Anne Lécu

    Évangile : « Moi, je suis la porte des brebis ».

     * Saint Georges

    Évangile  (Jn 10, 1-10)

    En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers ».

    Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance ».

    – Acclamons la Parole de Dieu –

    Texte fourni par l’Association Épiscopale Liturgique pour les pays francophones

    Commentaire 2 :

    Dans ce passage de Saint Jean, le Christ nous dit comment se disposer intérieurement à la nouveauté qui vient à nous. La parole qu’il nous adresse se distingue des autres parce qu’elle ne nous violente pas. Elle donne d’aller et venir à notre gré, elle permet à la vie de bouillonner en nous. Il suffit de la recevoir et de la laisser s’unir à notre intime qu’elle se révèle capable d’épouser étroitement. Plusieurs images sont là, pour nous aider à entrer dans la disposition intérieure préalable à cet échange, à cette union : le pasteur, la porte…

     * Saint Georges

    Ces images posent les bases concrètes d’un discernement, pour suivre le bon pasteur et rejeter ce qui n’est pas Lui, dans l’invention de sa vie, dans sa vocation.

    « Celui qui entre par la porte, c'est lui le pasteur ». Cette rencontre se révèle authentique parce qu’il n’y a aucune effraction, effet surprenant. Le Seigneur me parle simplement, naturellement, il ne force rien en moi. Sa parole est patiente, légitime, simple, douce… toute autre parole sera de fait rejeter parce que ne respectant pas ma nature, me sortant de moi-même, me perdant.

     * Saint Georges

    « Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix ». Le chemin proposé est un chemin mené en commun, l’un à côté de l’autre, l’un avec l’autre, peinant ensemble, mus par un objectif commun, reconnaissant la singularité de chacun. Ce qui fait le principe de l’avancée commune, c’est la voix, la parole avec sa dimension corporelle, incarnée, qui est là, présente, unissant le corps de ceux qui suivent… une autre parole se révélerait étrangère et à rejeter parce que ne cheminant pas avec moi, ne m’appelant pas par mon nom.

     * Saint Georges

    « Moi, je suis la porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage ».  Dans cette reprise, le Seigneur indique combien la vie qui s’ouvre à nous en sa liberté est portée, autorisée par sa propre vie.  Une vie qu’il donne généreusement pour que la Vie véritable soit en nous.

    Commentaires du Père Jean-Luc Fabre

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B.

    Lien avec le parchemin : « Prières à saint Georges »

    Lien avec le parchemin : « Saint Georges et le dragon »

    Références :

    https://viechretienne.catholique.org/saints/1066-saint-georges

    https://www.aelf.org/2018-04-23/romain/messe

    https://www.paroissesaintmaxime.org/commentairesPourSite/28-10-2012.pdf

    https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-41-comme-un-cerf-altere

    https://marche.retraitedanslaville.org/comme-un-cerf-alteacutereacute-cherche-leau-vive

    https://www.biblestudytools.com/lsg/luc/passage/?q=luc+9:23-26

    http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/commentaire/ac/1324-actes-11-1-18.html

    http://www.jardinierdedieu.com/article-4eme-dimanche-de-paques-73784394.html


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