• Sur les traces de Notre-Dame et de Jean l'Évangéliste en Asie Mineure :

    A la découverte d'Éphèse

    Son Excellence, Excellences, noble Frère Commandeur,

    Frère Grand Chancelier prieural, mes Frères et Soeurs,

    après les différents et très intéressants exposés sur le rôle de l'apôtre Jean lors de notre dernier chapitre, j'ai cru utile de vous apporter, en complément, quelques précisions sur mon expérience personnelle au sujet du lieu où saint Jean a prêché et vécu plusieurs années.

     * A la découverte d'Ephèse

    En effet, j'ai visité Éphèse et ses environs en 2012. Voici quelques vues des ruines de cette cité :

     * A la découverte d'Ephèse 

    Photos empruntées à Internet

     * A la découverte d'Ephèse  * A la découverte d'Ephèse  * A la découverte d'Ephèse

    Les ruines de la cité grecque d'Ephèse en Asie Mineure

    N.d.l.r. :  Éphèse est l'une des plus anciennes et plus importantes cités grecques d'Asie Mineure, la première de l'Ionie.

    Bien que ses vestiges soient situés à près de sept kilomètres à l'intérieur des terres, près des villes de Selçuk et Kuşadası dans l'Ouest de l'actuelle Turquie, Éphèse était dans l'Antiquité, et encore à l'époque byzantine, l'un des ports les plus actifs de la mer Égée ; il est situé près de l'embouchure du grand fleuve anatolien Caystre.

    L’Artémision, le grand sanctuaire dédié à Artémis, la déesse tutélaire de la cité, qui comptait parmi les Sept Merveilles du monde et auquel Éphèse devait une grande part de sa renommée, était ainsi à l'origine situé sur le rivage.

     * A la découverte d'Ephèse  * A la découverte d'Ephèse

                                            Ruines du Temple d'Artémis                                                         Reconstitution du Temple d'Artémis

    Pourquoi saint Jean se serait-il arrêté en cet endroit ?

    De par sa position géographique, Éphèse connut une grande prospérité économique dès le début du 8ème siècle avant Jésus-Christ. Elle finança les entreprises politiques et commerciales de toute l'Asie Mineure, lui conférant une importance de premier plan. Déjà alors, son fameux temple dédié à Artémis, déesse de la lumière et de la fécondité, était considéré comme une des sept merveilles du monde.

    Éphèse conquise par Alexandre le Grand en 334 avant Jésus-Christ devint finalement après les conquêtes romaines la capitale de la province romaine d'Asie. C'est à ce titre, au carrefour de la Méditerranée, qu'elle devint la première cité touchée par le christianisme avec le séjour de saint Paul sur la route de Rome et celui de saint Jean. C'est à Éphèse christianisée que se tint le Concile en 431 reconnaissant le mystère de l'Incarnation et qui confirmait le séjour de Jean et de la Vierge à cet endroit. Dans les siècles qui suivirent, le port sur la mer Égée et la cité entière furent complètement ensablés.

     * A la découverte d'Ephèse

    Représentation du Concile d'Ephèse de 431 dans la Basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon.

    Au centre saint Cyrille montre l'enfant et Marie, proclamant la maternité divine de la Vierge.

    C'est en 1870 seulement, que des archéologues autrichiens entreprirent de la faire revivre, et c'est un véritable miracle !
    On y découvre actuellement une ville entière construite dans le plus pur style grec avec palais, Agora, théâtre, bibliothèque, bains, temple, système de canalisation, maisons qui demandent au minimum 3 heures de marche pour la visiter.

    Saint Jean s'y serait installé entre les années 37 et 42 avec la Vierge Marie que lui avait confiée Jésus. Pour la protéger, il la cacha dans une petite maison à 7 km de la ville au flanc de la montagne Aladag sur la localité de Selzuk. Lors des fouilles de 1870, on trouva des traces d'une ruine se basant sur des écrits décrivant cet endroit d'où étaient visibles, à la fois, Ephèse et la mer Egée.

    La Maison de la Vierge Marie

    C'est le 1er décembre 1892 qu'une délégation de prêtres reconnut officiellement l'endroit. Le pape Léon XIII confirma cette découverte, permit la restauration [de la maison] en deux petites pièces avec un oratoire. À 100 mètres, on construisit une maison pour des religieuses qui gèrent le site. A quelques pas on y trouva également une source. Étrangement les Turcs de la région, pourtant généralement musulmans, l'appellent la "Maison de Mère Marie".

     * A la découverte d'Ephèse

    La "Maison de Mère Marie" ou Église du Monastère des Trois Portes

    N.d.l.r. : La tradition prête à plusieurs proches du Christ leur ultime résidence dans la ville ou ses environs. Le premier est Jean qui serait revenu à Éphèse après la mort de l’Empereur Domitien (81-96) et y serait mort, vers 100/101, sous le règne de Trajan (98-117). L'Évangile de Jean aurait pu être écrit à Ephèse entre 90 et 100. Éphèse était l'une des sept villes d'Asie dans le Livre de l'Apocalypse (2:1-7), indiquant que l'église y était importante dès cette époque. Jean aurait été enterré sur la colline d’Ayasuluk, mais l’identité du mort qui s'y trouve fait débat depuis le 2ème siècle. 
      
    La tombe de l’apôtre Jean fut en tout cas objet de vénération très tôt et une église vint en monumentaliser l’emplacement dès le 4ème siècle. Deux décennies plus tard, l'église à Éphèse était encore assez importante pour que l'Évêque Ignace d'Antioche adresse une lettre écrite aux Éphésiens. Ce serait à Éphèse que la Vierge Marie aurait résidé et elle serait enterrée à la Meryemana.

     * A la découverte d'Ephèse  * A la découverte d'Ephèse  * A la découverte d'Ephèse

    La Maison de la Vierge Marie (en turc Meryemana Evi, la « maison de la mère-Marie » ou Panaya Kapı du grec Panagia Pylê, la « porte de la Toute-Sainte ») est un sanctuaire catholique et musulman sur la colline de Bülbül Dag (« mont Rossignol ») près d'Éphèse, à sept kilomètres de Selçuk (aujourd'hui en Turquie). Une tradition assyrienne jacobite raconte que Marie fut emmenée en ce lieu par Jean l'Évangéliste après la crucifixion du Christ, fuyant la persécution à Jérusalem, que Jean lui fit construire une petite maison où Marie demeura jusqu'à son Assomption, ou Dormition selon les orthodoxes.

     * A la découverte d'Ephèse  * A la découverte d'Ephèse  * A la découverte d'Ephèse

    L'intérieur de la Maison de la Vierge Marie

     * A la découverte d'Ephèse

    Fontaines de la maison de la Vierge Marie (Meryemana)

    On pense que ces fontaines ont des propriétés curatives.

    La confrontation des données de l'archéologie et de la tradition syriaque permettent d'établir que ce sanctuaire, en fait une église byzantine du 13ème siècle, tient de la légende, ce qui ne l'empêche pas d'être devenu un lieu de pélerinage et de tourisme important.

    Sur une colline à 7 km au Sud d’Éphèse, une petite église byzantine du 13ème siècle, connue sous le nom de "Maison de la Vierge Marie" (Meryemana Evi), y conserverait le souvenir de ce séjour. C'est un lieu de pélerinage, qui a été visité par les trois derniers Papes. L'église de Marie fut le cadre pour le troisième concile œcuménique en 431, qui aboutit à la condamnation de Nestorius. Des récits détaillent un séjour à Éphèse de Marie-Madeleine. Ils remontent à l’Antiquité tardive : Grégoire de Tours et le Patriarche de Jérusalem Modestus (630-634) relaient cette légende *.

    * Référence : dernier § de "Ephèse et le christianisme" sur le site http://antikforever.com/Asie_Mineure/ionie_carie/ephese.htm

    À quelques kilomètres au Sud-est d'Éphèse, sur un versant du mont Kolmissos, les pélerins chrétiens se recueillent sur les vestiges d'une maison de pierre dans une chapelle aujourd'hui restaurée. Selon la tradition, Marie aurait passé là les dernières années de sa vie, auprès de l'apôtre Jean à qui, d'après le Quatrième Évangile, Jésus mourant l'aurait confiée. Ce lieu de pélerinage a été reconnu par le Vatican et une cérémonie y est célébrée le 15 août, ainsi que des offices religieux réguliers.

    Les différents pape Paul VI le 26 juillet 67, Jean-Paul II le 30 novembre 1979 et Benoît XVI le 29 novembre 2006 ont prié dans ce sanctuaire où la Vierge serait morte à l'âge de 60 ans en l'an 45. Quant à saint Jean après une vie de prêche, il fut enterré dans la localité de Selzuk où il vivait. Sa tombe fut vandalisée au 4ème siècle et c'est l'Empereur Justinien qui fit construire sur la tombe une église à 6 dômes dont on visite aujourd'hui les ruines.

     * A la découverte d'Ephèse  * A la découverte d'Ephèse  * A la découverte d'Ephèse

    Sanctuaire de l’église Saint-Jean avec la plateforme au-dessus de l’emplacement réputé de la tombe de l’apôtre

     * A la découverte d'Ephèse

    C'est une église cruciforme avec une nef centrale et les transepts couverts par six grandes coupoles. Le mausolée de Saint-Jean se trouve sous la coupole principale mais on n'a aucune trace de son corps. Des archéologues anglais continuent actuellement les recherches. De tout ce site se dégage une grande impression de silence et d'éternité.

     * A la découverte d'Ephèse   * A la découverte d'Ephèse

    Lors de cette visite j'ai pu prendre une petite pierre près du mausolée. Cette pierre constitue pour moi une relique quelque peu sacrée. En voici une photo personnelle. Je vous propose d'en partager le rayonnement.

     * A la découverte d'Ephèse

    Récit : Soeur Josette M. - Officier
    Membre des Commanderies Majeure et St Georges
    Notes de la rédaction, illustrations et mise en page : Frère André B. Grand Chancelier Prieural

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  • Séminaires de formation - Novembre 2018

    Saint Jean l'Évangéliste

    Introduction

    En cette fin du mois de novembre, à quelques semaines de la célébration de la Saint-Jean, il nous avait semblé utile de tenir ce séminaire dans chacune de nos commanderies afin que nos Frères et Soeurs Novices et Écuyers se sentent – autant que possible – mieux préparés à cette belle fête.

    Selon les coutumes de notre Ordre, vers le 21 décembre, l’ordre du jour de nos Travaux prévoit la célébration de la fête de saint Jean l’Évangéliste, celui qui a rendu témoignage de la Vérité, le disciple du Maître qui a été choisi pour transmettre aux hommes l’Évangile de l’Amour. Initié parfait, il nous incite à méditer sur l’origine et le mystère des choses et à conduire notre esprit vers le Juste et le Vrai.

    Le rituel que notre Grand Prieur Magistral de Belgique a heureusement récupéré, et qu’il utilise à cette occasion, devrait nous faire prendre conscience des Ténèbres et nous inviter à construire notre vie pour suivre les pas de saint Jean l’Évangéliste. Au seuil de l’univers des ténèbres, ce rituel devrait inviter tous les Frères et toutes les Sœurs à regarder plus profondément en eux-mêmes, à écarter l’hypocrisie, la lâcheté et l’indifférence.

    Chercher sans relâche et sans trêve, tel est notre destin. Chacun a besoin de retrouver la Sagesse pour guider ses pas car l’intolérance, la vanité, l’intérêt, l’égoïsme et la lâcheté sont autant de pièges et de tentations fortes qui nous guettent dans la pénombre.

    Ce rituel de la Saint-Jean d’hiver devrait nous rappeler que les Lumières que nous aurons rallumées dans cette Salle capitulaire peuvent nous conduire, à travers les épreuves, dans le labyrinthe de notre monde intérieur.

    Frère André B.

    Sommaire

    Il suffit de "cliquer" sur le lien pour découvrir le contenu de chacun des parchemins suivants présentés en séminaire de formation, tant à la "Commanderie Majeure Notre-Dame du Temple" qu'à la "Commanderie de Saint-Léger".

    01 - « Les écrits de Jean l'Évangéliste » par le Frère Florian V. de la Commanderie de St Léger 

    02 - « Présentation des écrits de Jean l'Évangéliste » par le Frère Philippe H. de la Commanderie Majeure ND du Temple

    03 - « Commentaires à propos de l'Évangile de saint Jean » par le Frère André B. (G.C.P. de Belgique)

    04 - « Présentation de l'Apocalypse de saint Jean » par le Frère André B. (G.C.P. de Belgique)

    05 - « Saint Jean, un Évangéliste "à part" » par le Frère Freddy D. de la Commanderie de St Léger

    06 - « L'identité de Jean l'Évangéliste » par le Frère Kevin R. de la Commanderie Majeure ND du Temple

    07 - « Le Prologue de Jean et la Genèse » par le Frère Axel V.  de la Commanderie de St Léger

    08 - « Au pied de la Croix » par le Frère Bruno L. de la Commanderie de St Léger

    09 - « Au pied de la Croix » par le Frère André B. (G.C.P. de Belgique)

    10 - « Les attributs de Jean l'Évangéliste » par le Frère Vincent M.  de la Commanderie de St Léger

    11 - « Les attributs de saint Jean l'Évangéliste » par le Frère Joffroy B. de la Commanderie Majeure ND du Temple

    12 - « Le lavement des pieds » par le Frère André B. (G.C.P. de Belgique)

    13 - « La résurrection de Lazare » par le Frère André B. (G.C.P. de Belgique)

    14 - « Les Noces de Cana » par le Frère André B. (G.C.P. de Belgique)

    15 - « Le Prologue et la Genèse » par le Frère Axel V. de la Commanderie de St Léger

    16 - « Une approche du Prologue de l'Evangile de Jean » par le Frère André B. (G.C.P. de Belgique)

    17 - « A la découverte d'Éphèse » par la Soeur Josette M. (membre des Commanderies Majeure et St Georges)

    Conclusion

    Notre conclusion est à mettre en relation étroite avec l’Amour.

    Dans l'Évangile et au sein du collège apostolique, saint Jean occupe une place de choix. Représentant l'Amour, il marche à côté de Pierre, qui symbolise la doctrine.

    Jésus semble avoir réservé à cet apôtre les plus tendres effusions de son cœur. Plus que tout autre, en effet, Jean pouvait rendre amour pour amour à notre divin Maître.  C’est dans cet amour du Christ qu’il semble avoir puisé cette charité et cette science des choses de Dieu, qu'il répandit dans ses écrits et au sein des peuples auxquels il porta le flambeau de l'Évangile.

    Saint Jean l’Évangéliste fut, parmi les apôtres, le seul à être resté fidèle à Jésus dans ses souffrances. Il le suivit dans l'agonie du calvaire et accompagna la Mère de Jésus dans ces douloureux instants.

    Il était juste que saint Jean, ayant participé aux souffrances de la Passion, goûtât l'un des premiers les joies pures de la Résurrection. Le jour où le Sauveur apparut sur le rivage du lac de Génésareth, pendant que les disciples étaient à la pêche, saint Jean fut le seul à le reconnaître. « C'est le Seigneur », dit-il à saint Pierre. Jean était donc bien - tout l'Évangile le prouve - le disciple que Jésus aimait le plus. Jean l'Évangéliste était en effet le disciple préféré de Jésus. C'est lui qui posa sa tête sur le cœur du Maître. Il est logiquement symbolisé par un aigle, seul animal à pouvoir fixer le soleil dans tout son éclat.

    Je tiens à remercier Son Excellence de nous avoir soutenus, le Frère Commandeur J-M D. et moi-même, dans le projet d’animer un séminaire consacré à Jean l’Évangéliste. Ce fut un succès tant au sein de la Commanderie de St Léger que de la Commanderie Majeure. Les parchemins produits par nos Frères Novices et Écuyers ont été d’une très grande qualité et leur intérêt pour le thème prouve aussi leur réelle implication au sein de notre Ordre.

    Un tout grand MERCI à nos fidèles Écuyers et Novices pour leurs parchemins remarquables et leurs apports de grande qualité, témoignages du TRAVAIL réel effectué dans les commanderies de Wallonie (Région francophone de Belgique).

    Frère André B. - G.C.P. - chargé de l'animation des séminaires 


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  • Le Prologue de Jean et la Genèse

     * Le Prologue de Jean et la Genèse

    Noble Frère Commandeur, mes très chers frères et sœurs, je voudrais vous présenter un parchemin d’analyse et de réflexions sur le Chapitre premier de l’Évangile selon saint Jean, intitulé : « La Parole » (v. 1-5). Je tenterai une comparaison avec les informations émanant de la Genèse.

    Au commencement

     * Le Prologue de Jean et la Genèse

    « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu » (v. 1, 2). Jésus est appelé « la Parole », l’expression parfaite de la pensée de Dieu. Cette parole a pris une forme : elle « devint chair » (v. 14). Au lieu de parler de la naissance de Jésus, Jean nous dit ce qu’il était éternellement avant sa venue dans ce monde, avant ce qui eut un commencement. Lorsque ce qui fut créé a commencé, la Parole était. « Au commencement était la Parole ». Cette Parole « était auprès de Dieu », donc distincte de Dieu ; mais « elle était Dieu ».

    « Au commencement », non seulement dans l’éternité, « elle était auprès de Dieu ».

    Nous apprenons, par ces déclarations que, de toute éternité, la personne du Seigneur, le Fils de Dieu, existait. Il n’a jamais eu de commencement. Tout en étant Dieu, quant à sa nature, il était distinct de Dieu comme personne. Si nous pouvons parler d’un commencement quant à Jésus, cela ne concerne que son humanité. Il n’a été Homme que depuis sa naissance, alors qu’il devint chair.

    De tout temps, les incrédules se sont efforcés de nier l’inspiration de l’Évangile selon Jean, parce que la divinité de Jésus le caractérise.

    Le croyant, au contraire, est rempli d’admiration en considérant les gloires merveilleuses de celui qui vint dans ce monde pour le sauver.

    « Toutes choses furent faites par elle », nous dit le verset 3, « et sans elle pas une chose ne fut faite de ce qui a été fait ».

     * Le Prologue de Jean et la Genèse

    La Genèse

     * Le Prologue de Jean et la Genèse

    En Genèse 1, nous lisons : « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre ». Là, Dieu créa. Ici, la création est attribuée à la Parole, puisque la Parole était Dieu, tout en étant distincte de Dieu, ce que prouve aussi Genèse 1 :26, lorsque Dieu dit : «Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance».

    Au chapitre 11 :7, il est aussi dit : « Allons, descendons, et confondons là leur langage ». Dieu parle au pluriel, les deux personnes étant une et distinctes. L’Ancien Testament ne parle que de Dieu ou de Jéhovah en fait de divinité. Les personnes de la Trinité, bien qu’elles existassent, ne sont distinguées qu’à la venue de Jésus lorsqu’il fut scellé du Saint Esprit, au baptême de Jean. Une voix, venant du ciel, dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Jusqu’alors, tout ce qui est dit de Dieu peut être dit du Fils ; il est l’Éternel de l’Ancien Testament.

    Le verset 4 nous révèle un autre fait merveilleux : « En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes ». Les hommes, dans leur état de péché, sont privés de vie et de lumière. Ils se meuvent dans les ténèbres et sont morts moralement quant à Dieu. Mais, selon ses desseins éternels de grâce, Dieu leur destinait la vie qui était dans son Fils, vie-lumière par laquelle ils seraient en relation vitale avec lui et dans la lumière, capables d’apprécier toutes choses selon sa pensée.

    En elle, dans cette Parole, était la vie, et la vie était la lumière des hommes, ou la vie des hommes, à l’intention des hommes, non des anges.

     * Le Prologue de Jean et la Genèse

    Cette vie-lumière a brillé dans toute sa beauté en Christ, ici-bas : « Et la lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise » (v. 5). La présence de Jésus apportait la lumière de Dieu dans le chaos moral où se trouve l’homme naturel. Comme au chapitre 1 de la Genèse, la lumière a lui dans les ténèbres et a apporté la vie. Là où la lumière se trouve physiquement, il y a la vie ; la nature ne peut se développer dans les ténèbres.

    Il en va de même spirituellement. Mais contrairement à ce qui a lieu dans la nature, l’apparition de la lumière, dans la personne du Fils de Dieu, n’a pas fait disparaître les ténèbres morales dans lesquelles l’homme naturel se meut. Sa nature déchue trouve dans les ténèbres l’élément qui lui convient, puisqu’elle est ténèbres elle-même. La lumière demeure lumière, et les ténèbres, ténèbres. C’est une question de nature immuable. Non seulement l’homme ne peut changer, mais il ne veut pas changer. Il a vu la lumière, et il a préféré les ténèbres : « Les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (chapitre 3 :19).

    L’homme a rejeté Jésus, parce qu’il lui apportait la pensée de Dieu, la lumière, sur son état de péché. L’homme se croit bon. Dieu dit qu’il est mauvais. Il se croit capable de faire le bien. Dieu dit le contraire. Dieu l’appelle à se repentir, il ne le veut pas. Il appelle bien ce que Dieu appelle mal. Le Saint et le Juste sont venus dans la personne de Christ. L’homme l’a appelé un pécheur, un Samaritain, un fou. Nous voyons, au cours de cet Évangile, que celui qui recevait Jésus et croyait en lui, bénéficiait de tout ce qu’il apportait : vie, lumière, amour, puissance.

    Dans ce merveilleux chapitre, dont nous venons à peine d’effleurer les sujets insondables, le Seigneur nous est présenté avec tous les titres qui lui appartiennent, sauf ceux qui sont relatifs à l’Église. Nous L’y trouvons comme Parole, comme Dieu, Créateur, Vie, Lumière, Fils unique, Agneau de Dieu, Fils de Dieu, Roi d’Israël et Fils de l’homme. On comprend qu’un chapitre présentant un objet aussi glorieux soit inépuisable : il le prend dans l’infini du passé.

    Ce chapitre nous a aussi montré les divers témoignages rendus par Jean le baptiseur à Jésus : à sa nature, comme lumière (v. 7) ; à sa manifestation en chair (v. 12-15) ; à la gloire de sa personne (v. 19-28) ; à son œuvre (v. 29-33) ; à ce qu’il est, à savoir le Fils de Dieu (v. 34).

    En conclusion : Le premier chapitre nous présente la personne du Seigneur dans toutes ses phases positives, ce qu’il est en lui-même non dans ses caractères relatifs. Il n’est pas ici le Christ, ni chef de l’Église, ni souverain sacrificateur, mais c’est Christ, personnellement, qui nous est présenté, ainsi que son œuvre. Le chapitre commence par l’existence divine et éternelle de la personne de Jésus, le Fils de Dieu, par ce qu’il est dans le fond de sa nature, pour ainsi dire. La Genèse commence par la création, et l’Ancien Testament nous donne l’histoire de l’homme responsable sur la terre. Jean commence par ce qui a précédé la création.

    Il commence tout à neuf ici. Ce n’est pas : « Au commencement Dieu créa » ; mais : « Au commencement la Parole était ». Tout est fondé sur l’existence non créée de Celui qui a tout créé : quand tout commençait, Lui était là, sans commencement.

    « Au commencement était » est l’expression formelle que la Parole n’a pas eu de commencement. Mais il y a davantage dans ce remarquable passage : la Parole était personnellement distincte, elle « était auprès de Dieu » ; mais elle n’était pas distincte en nature, elle « était Dieu ».

    Nous avons ainsi l’existence éternelle, la distinction personnelle, l’identité de nature du Verbe ; et tout cela subsistait dans l’éternité. Voilà la grande et glorieuse base de la doctrine de l’Évangile et de notre joie éternelle, le fond de ce qu’est le Sauveur : sa nature et sa personne.

    Recherches effectuées par le Frère Axel V. 

    pour le séminaire du 16 novembre 2018 à la Commanderie de St Léger

     Lien vers un parchemin approfondissant le sujet : Le Prologue de l'Évangile de Jean 


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  • Une approche du Prologue de l'Evangile de Jean

    Mes bien-aimés Frères et très chères Sœurs,

    L’Évangile de saint Jean, souvent désigné aussi comme étant « le Quatrième Évangile », s'ouvre sur une sorte de préface habituellement appelée « Prologue »...

    Le Prologue ne décrit pas les différents événements de la vie de Jésus, laissant ce soin à l’Évangile. Ainsi, même s’il est question du non-accueil du « Logos » par le monde ou par les siens, la croix en tant que telle n’est pas mentionnée.

    Cependant, malgré son style différent et même si, dans l’histoire de la formation du Quatrième Évangile, cette hymne était peut-être indépendante, elle est bien unie à l’ensemble de l’écrit qu’elle introduit. La divinité du « Logos » incarné en Jésus, annoncée au début et à la fin du Prologue (Jn 1,1 et 1,18), forme une inclusion avec la fin de l’Évangile lorsque Thomas reconnaît le Ressuscité comme son « Seigneur et Dieu » (Jn 20,28).

    En outre, la plupart des termes et thèmes présents dans ces premiers versets se retrouvent dans l’Évangile. Ainsi en est-il : de la « vie », de la « lumière » et du dualisme « lumière / ténèbres », du « monde », de la « gloire », des verbes « croire », « connaître » et « naître ». Une même théologie parcourt donc l’Évangile johannique de la première phrase du Prologue à la dernière de l’Épilogue (Jn 21).

    Dans ce Prologue de l’Évangile de Jean, nous n’entrons pas directement dans le récit évangélique par l’enfance de Jésus (comme c’est le cas dans les Évangiles de Matthieu ou de Luc) ou par son entrée dans la vie publique une fois adulte (comme c’est le cas chez l’Évangéliste Marc). Non ! Ce Quatrième Évangile s’ouvre sur une sorte de préface non signée, beaucoup plus développée que les débuts des œuvres de Marc ou de Luc.

    Ce Prologue, écrit en style poétique, introduit certes à la lecture de tout l’Évangile, mais il en est aussi une relecture. Placé au début du récit, il le précède, mais, d’une certaine façon, il le suit car il est vraisemblablement issu d’une réflexion postérieure sur la théologie johannique. Il est « pro – logue », car il est situé avant tous les mots et paroles de l’Évangile, mais il est en même temps « pro – Logos », s’il l’on peut dire, car c’est une hymne entièrement en faveur (du grec « pro ») du « Logos », c’est-à-dire le Verbe ou la Parole.

    Le Prologue n’est ni un plan de l’Évangile, ni un résumé. Tout ce qu’il contient n’est pas repris dans l’ordre, ni tel quel, dans le Quatrième Évangile. En effet, certains mots, pourtant centraux, sont absents du corps du récit. Ainsi le « Logos » préexistant et créateur, le « plérôme » (que nous devons comprendre par « la plénitude ») et la « grâce » (observés dans les versets 14, 16 et 17) ne se retrouvent pas après le 18ème verset.

    Dès ses premiers mots, le Prologue nous situe avant la création du monde avec un solennel « Au commencement » (Jn 1,1) qui renvoie à la Genèse (Gn 1,1). Il se termine par l’affirmation de la possibilité de connaître Dieu grâce à la révélation ou au récit que fait de lui le Fils unique. C’est ainsi toute l’histoire du salut, depuis les origines jusqu’à l’Incarnation, en passant par le don de la Torah à Moïse au Sinaï, qui est décrite en quelques traits et nous aide à comprendre le Salut amené par Jésus.

    A ces propos d’ordre général relatifs au Prologue, j’ajouterais quelques détails qui m’ont paru importants à souligner.

    • Le « Logos » est le centre des premiers versets. Son identité est précisée : il était « au commencement ». Il est « tourné vers Dieu ». Il est Puis, on va apprendre que c’est par lui que tout a été créé et, finalement, qu’il « plante sa tente » parmi les hommes et s’incarne dans un être humain. Ce qui est dit du « Logos » rejoint la présentation de la Sagesse dont parle notamment le livre des Proverbes. La Sagesse, telle une personne, prend la parole pour dire qui elle est : première-née de toutes les créatures, elle était engendrée avant que les collines et les montagnes ne soient dessinées. Elle est sortie de la bouche du Très Haut. Elle est présente à la création quand Dieu établissait les cieux. Elle agit au cours de l’histoire de l’humanité et a dressé sa tente au milieu du peuple de Dieu. Comme le « Logos », la Sagesse est proche de Dieu. Elle est présente à ses côtés, mais, différemment de la Sagesse, le « Logos » n’est pas seulement proche de Dieu et en relation avec lui, il est Dieu lui-même.
    • Le « Logos » est vie et lumière. Le premier jour de la Genèse, la lumière est créée par Dieu qui sépare ensuite la lumière des ténèbres (Gn 1,3-4). C’est le premier des actes créateurs qui préparent les conditions de la vie pour l’être humain créé le sixième jour. Le Prologue identifie le « Logos » avec la vie et la lumière et précise que celle-ci brille dans les ténèbres. Quant à ces dernières, elles sont incapables de saisir la lumière. C’est déjà l’annonce de la victoire sur le mal.
    • Jean est présenté comme un homme « envoyé de la part de Dieu ». C’est un honneur qui est réservé à Jésus (Jn 3,17) et à l’Esprit (Jn 14,26) dans le Quatrième Évangile. Nommé deux fois dans le Prologue et présenté de cette façon, Jean le Baptiste pourrait être pris pour celui qu’il n’est pas. Voilà pourquoi le Prologue précise tout de suite que Jean est [tout simplement] témoin de la lumière et, plus explicitement, qu’il n’est pas la lumière. Puis, après la mention de l’Incarnation et de la gloire du Père que nous pouvons désormais voir en Jésus (v. 14), le témoignage et la proclamation de Jean sont donnés en style direct : « Lui qui vient derrière moi, il a pris place devant moi, car avant moi il était » (v. 15).
    • La non-acceptation du « Logos » semble être générale : Il n’est pas reconnu par le monde, c’est-à-dire l’humanité, dans laquelle il était présent. Il n’est pas reçu par « les siens », ce qui signifie « pas seulement son peuple, mais aussi toutes les nations », vers lesquelles la Lumière est venue. Cependant, une note d’espérance apparaît tout de suite après ces affirmations. Il est question en effet d’accueil du « Logos » et de possibilité de devenir enfants de Dieu. On passe donc d’un rejet qui semble général à un accueil qui commence par un « tous » (« tous ceux qui l’ont reçu »).
    • Saint Paul emploie souvent le terme « chair » pour qualifier ce qui, dans la personne, est le siège du péché et opposé à l’Esprit. Ce n’est pas le cas dans ce Quatrième Évangile, où il faut voir sous ce mot le substrat sémitique. Le terme « chair » n’a donc pas un sens négatif, mais désigne l’être humain mortel, corruptible, limité. Dès lors quand le Prologue dit « Le Logos est devenu chair », il signifie que le « « Logos » a assumé pleinement notre humanité. Il n’a pas pris l’apparence d’un homme. Il était homme de la naissance jusqu’à la mort à laquelle il n’a pas échappé.

    Vous l’aurez bien compris, mes très chers Frères et Sœurs, pour désigner Jésus, l'Évangéliste Jean utilise le terme grec « Logos », que l'on peut aussi bien traduire par « Parole » que par « Verbe ». Ce terme a un fondement biblique et renvoie à la Parole de Dieu, présente dans la sagesse comme chez les prophètes. Jésus est bien la Parole de Dieu venue parmi les hommes, la sagesse personnifiée qui présidait à la création, la Torah qui fait vivre l'homme.

    Voir aussi l'interprétation de notre Frère Écuyer Axel V.Le Prologue et la Genèse

    Le texte affirme que le Logos est Dieu. Dans un premier temps, le texte nous dit que le Logos est distinct de Dieu, puis il affirme qu'il lui est identique : il est Dieu ! Le Christ se distingue donc du Père, puisqu'ils sont deux personnes et cependant, ils ne font qu'un, ils sont un seul et même Etre. L’identité divine de Jésus sera cependant affirmée autrement au long de l’Évangile par l’utilisation de la formule « moi, je suis ». Mais ceci est un autre débat.

    Frère André B., Commandeur de Saint-Léger

    Sources :

    Escaffre Bernadette

    Cahier Évangile n° 145 

     « Évangile de J.-C. selon St Jean. 1 – Le Livre des signes (Jn 1-12) », pages 9-12.

    Éd. du Cerf, septembre 2008.

     

    https://www.bible-service.net/extranet/current/pages/821.html

    http://www.fratgsa.org/pdf/formations/etude-bible/2%20Le%20Prologue.pdf


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  • Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

     * Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

    L’Apocalypse fait appel à bien des allégories et des symboles qui mériteraient à eux seuls des séminaires de formation sans lesquels l’essentiel du message n’est pas accessible.

    C’est pourquoi je me suis permis de réaliser ce très modeste parchemin afin de vous aider, mes Frères, mes Sœurs, dans l’approche difficile de cette œuvre mystérieuse et pourtant porteuse d’enseignement pour nous tous.

    Le but de ces quelques pages est d’aider toutes celles et tous ceux qui souhaitent étudier sérieusement la Parole, à comprendre la structure de l’Apocalypse, car il est peu de livres qui composent la Bible où l’œuvre humaine de la division par chapitres soit plus défectueuse.

    Il n’est donc pas question ici de donner une explication de détail. Je ne m’en sens d’ailleurs pas capable et ce ne serait que répéter ce que d’autres ont fait abondamment.

    Je souhaiterais, autant que possible, me limiter à l’énumération des divers sujets qui composent ce livre, en y ajoutant ici et là quelques remarques peu connues qui me paraissent utiles. Ces pages ne sont donc qu’une présentation succincte de l’Apocalypse. Je reconnais que beaucoup de choses y sont le plus souvent affirmées sans preuves à l’appui. Il ne s’agit donc pas d’une étude scientifique ! Loin de là.

    Le but de ce parchemin dans le cadre de ce séminaire de formation, est donc de tenter de vous présenter l’Apocalypse de Jean.

     * Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

    L'Apocalypse, dernier livre de la Bible, jouit d'une réputation détestable : on veut généralement y trouver l'annonce prophétique des catastrophes qui annonceront la fin du monde.  C'est un total contresens. Il n'est besoin, pour s'en convaincre, que de lire les premiers mots du livre : « Apocalypse de Jésus-Christ » et, un peu plus loin : « Heureux celui qui lit (ces paroles)... ».

    Le livre est donc un écho de l'Évangile de Jésus-Christ et c'est un message de bonheur.

    Il faut pourtant reconnaître qu'on y trouve des descriptions étonnantes et des nombres bien mystérieux. Ce ne sont pas des indications codées invitant à des identifications passées, présentes ou à venir, ni à des calculs chronologiques. Il s'agit d'un langage symbolique emprunté aux prophètes de l'Ancien Testament et dont il faut saisir la signification.

    L’Apocalypse est un livre surréaliste, dirait-on aujourd’hui. Codé, en tout cas, par des nombres, des couleurs, des objets et des personnages symboliques.

     * Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

    Osons une tentative de définition !

    L’Apocalypse est le dernier livre de la Bible chrétienne. Cette œuvre est un texte dû à saint Jean l'Évangéliste qui vient ponctuer le Nouveau Testament. Il se distingue des Évangiles et des Actes des apôtres par un symbolisme beaucoup plus poussé. Saint Jean relate ici des révélations qui lui auraient été faites après la mort du Christ.

    Étymologiquement, Apocalypse est la transcription d’un terme grec (ἀποκάλυψις, apokalupsis) qui lui-même traduit l’hébreu nigla lequel signifie mise à nu, enlèvement du voile ou révélation.

    Le livre commence en effet par les mots « Révélation de Jésus-Christ » (Ap 1,1). C'est en ce sens que le texte présente la personne de Jésus-Christ à son retour sur terre et les événements l'entourant.

    Le livre prophétise aussi bien sur ce qui est arrivé, sur ce qui arrive, que sur ce qui doit arriver plus tard.

    La Parole de Dieu a une efficacité qui dépasse les limitations humaines. Elle ne vieillit pas et ce qu'elle accomplit demeure à jamais : Dieu est, selon l'Apocalypse, celui qui était, qui est et qui vient.

    Si l’Apocalypse de Jean est généralement la seule apocalypse reconnue dans le Nouveau Testament, l'apocalyptique fut un genre littéraire particulièrement développé dans l'Ancien Testament, dans le livre de Daniel notamment.

     * Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

    Tentons de mieux cerner l’auteur et la datation de sa rédaction !

    Dès le deuxième siècle, ou le début du troisième, une large communauté (saint Justin, saint Irénée, le Canon de Muratori, Clément d'Alexandrie, Tertullien) mais aussi la plupart des auteurs ecclésiastiques du monde antique (Tertullien, Hippolyte et Victorius) ont attribué ce livre à l'apôtre Jean.

    Ainsi, Irénée de Lyon et Justin de Naplouse, également connu sous le nom de Justin Martyr, ont affirmé que Jean est revenu à Éphèse après sa détention à Patmos et qu'il y a vécu jusqu'au début du règne de Trajan, soit en l'an 98. Certains pensent que le texte aurait été écrit en l'an 95, époque où l'empereur Domitien lança de nombreuses persécutions contre les chrétiens. Jean aurait été exilé à Patmos par mesure d'intimidation et aurait écrit ce livre sans aide. En comparaison des autres écrits de Jean pour lesquels il aurait été aidé (son Évangile et ses Épîtres, dont notre Frère Philippe nous a parlé) : la pauvreté du style de l'Apocalypse confirmerait cette version. Le style d'écriture reste tout de même proche entre le livre de l'Apocalypse et l'Évangile de Jean.

    Selon une autre hypothèse, certains commentateurs (comme Wetscoot, Lightfoot ou William Salmon) ont pensé que Néron était responsable de l'emprisonnement de Jean dans l'île de Patmos. Alors l'Apocalypse aurait été rédigée pendant son règne et avant la chute de Jérusalem, c’est-à-dire vers l'an 70, période que proposaient également Clément d'Alexandrie, Origène et Jérôme.

    Eusèbe (Né vers 270 – Décédé vers 340) et d'autres Pères de l’Église attribuaient ce livre à Jean l'Ancien, qui aurait été évêque d'Éphèse à la fin du 1er siècle. D'autres, comme saint Denis d'Alexandrie (milieu du 3ème siècle), contestaient que Jean en soit l'auteur pour des raisons stylistiques. Cette controverse est obscurcie par le fait que, dans ses épîtres, Jean l'apôtre se nomme seulement Jean l'Ancien ou Jean le Presbytre (cf. 2 Jn 1 et 3 Jn 1).

    La théologie orthodoxe a pris parti dans ce débat lorsque les moines orthodoxes de Patmos ont solennellement fêté le dix-neuvième centenaire de la rédaction de l'Apocalypse en 1995.

    Mais comment se présente l’Apocalypse ?

     * Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

    Présentation globale des chapitres de l’Apocalypse

    • Les chapitres 1à 3 contiennent l'introduction du livre et les lettres aux sept Églises d'Asie.
    • Les chapitres 4 à 5 sont le compte–rendu de visions reçues par l'auteur montrant la majesté et la puissance de la justice de Dieu et du Christ.
    • Aux chapitres 6 à 9 ainsi que dans le 11ème, Jean raconte avoir vu un livre scellé de sept sceaux, sceaux représentant mille années de l'histoire temporelle de la terre. Ces chapitres traitent avant tout des événements contenus dans le septième sceau.
    • Le chapitre 10 parle d'un livre avalé par Jean.
    • Le chapitre 12 rapporte la vision du mal qui commença dans le ciel lorsque Satan se rebella et fut chassé. La guerre qui commença là-bas continue à faire rage sur la terre.
    • Aux chapitres 13 puis 17 à 19, Jean décrit les royaumes terrestres pervers dominés par Satan et leur sort, ainsi que la destruction finale du mal.
    • Les chapitres 14 à 16 décrivent la justice des saints au milieu du mal, juste avant la seconde venue du Christ.
    • Les chapitres 20 à 22 décrivent le millénium, la création d'une deuxième terre et la nouvelle Jérusalem.

    Je vais à présent tenter de vous aider à comprendre le sens du mot « Apocalypse » !

     * Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

    Le sens du mot « Apocalypse »

    Aujourd’hui, le mot « apocalypse » a très mauvaise presse ! Pour nous, il est synonyme d’horreur… alors que c’est tout le contraire !

    Commençons donc par redonner au mot « apocalyptique » son vrai sens : on se rappelle que « apokalupô », en grec, signifie « lever le voile », c’est le même mot que « revelare » (en latin) – « révéler » en français ! Il faut donc traduire « texte apocalyptique » par « texte révélation ».

    Le grec littéraire que l’on appelle « apocalyptique » a au moins quatre caractéristiques tout à fait particulières :

    - Premièrement, les Apocalypses sont des livres pour temps de détresse, généralement de guerre et d’occupation étrangère doublée de persécution. C’est particulièrement vrai pour le livre de Daniel et pour l’Apocalypse de Jean. Dans ce cas, ils évoquent les persécuteurs sous les traits de monstres affreux. Et c’est pour cela que le mot « apocalypse » a pu devenir synonyme de personnages et d’événements terrifiants.

    - Deuxièmement, parce qu’ils sont écrits en temps de détresse, ce sont des livres de consolation pour conforter les croyants dans leur fidélité et leur donner, face au martyre, des motifs de courage et d’espérance. Et ils invitent les croyants justement à tenir bon.

    - Troisièmement, ils « dévoilent », c’est-à-dire » « ils lèvent le voile », « ils révèlent », la face cachée de l’histoire. Ils annoncent la victoire finale de Dieu : de ce fait, ils sont toujours tournés vers l’avenir. Malgré les apparences, ils ne parlent pas d’une « fin du monde », mais de la transformation du monde. Quand ils décrivent un chamboulement cosmique, ce n’est qu’une image symbolique du renversement complet de la situation. En un mot, leur message c’est : « Dieu aura le dernier mot ».

    - Quatrièmement, enfin, dans l’attente de ce renouvellement promis par Dieu, ces textes invitent les croyants à adopter une attitude non pas d’attente passive, mais de vigilance active : le quotidien doit être vécu à la lumière de cette espérance.

    J’en viens à présent au volet de l’interprétation.

     * Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

    Interprétations

    L'Apocalypse est certainement le livre le plus controversé des Écritures, ce qui est dû à la diversité des interprétations, et aux oppositions qu'elles soulèvent. Le langage hautement symbolique de ce livre a ouvert la voie à de très nombreuses interprétations, qui diffèrent selon les sensibilités et les époques. Cependant on retrouve en général cinq grands courants.

    1. La thèse idéaliste voit l'Apocalypse comme un combat entre les forces du bien et celles du mal. Tout est affaire de symbole. Parmi les adeptes de cette interprétation, on peut noter Clément d'Alexandrie et Origène (3ème siècle).

    2. La thèse prétériste (praeter : avant) considère l'Apocalypse comme un livre d'histoire y retrouvant des événements comparables à ceux survenus durant la guerre de Judée (1er siècle).

    3. La thèse présentiste ou historique fait le rapprochement de l'actualité et des événements décrits dans le texte. On note de nombreux personnages illustres ayant soutenu cette vision, comme Wycliffe, Luther, Joseph Mede ou encore Isaac Newton.

    4. La thèse futuriste voit dans ce livre une peinture des événements à venir, une prophétie. Cette dernière conception confère un aspect déroutant aux événements du présent.

    5. La thèse mystagogique, la plus permanente dans l'exégèse, qui voit dans ce livre une description de l'Église elle-même, dans sa liturgie, en tant que Jérusalem Céleste. À ce titre, ce qui y est dévoilé correspond aussi aux aspects de l'Église terrestre qui n'est que son reflet en perpétuel devenir (sa liturgie, ses sacrements, ses temps - y compris ses derniers temps !).

    Divers commentateurs chrétiens modernes considèrent que les thèses historique et futuriste sont toutes les deux valables. La supposition de départ est que, étant donné que l'Apocalypse traite du jugement du monde, elle ne peut pas être limitée à un regard actuel sur les événements entourant Jean vers le milieu du 1er siècle (au temps de Néron).

    En même temps, il serait exagéré de penser que Jean aurait écrit ce texte uniquement à destination de lecteurs du futur, fût-ce plusieurs siècles dans l'avenir, sans qu'il n'eût d'intérêt pour ses contemporains. Cette approche suppose donc que l'Apocalypse comportait un message à destination de ses contemporains, mais en même temps qu'elle revêtait un caractère prophétique, concernant les « temps de la fin ».

     * Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

    Commentaires à propos du sens général de l’Apocalypse

    Le texte de l'Apocalypse comprend deux parties. La première, assez brève, est une sorte d'introduction intitulée « Lettres aux Eglises d'Asie ». Cette partie n'est pas la plus intéressante et n'a pas été très exploitée sur le plan artistique. La seconde partie est intitulée « Visions prophétiques ». C'est elle qui devrait nous intéresser le plus.

    1. L’Apocalypse est un livre prophétique.

    Il semble à peine nécessaire de le dire, mais on est obligé de l’affirmer en présence des aberrations incroyables que l’explication de ce livre a fait naître.

    Toute prophétie de l’Écriture (2 Pierre 1:20) peut avoir dans le temps présent son accomplissement partiel, mais aucune ne s’y arrête. Toutes sont en vue du temps de la fin. L’Apocalypse elle-même traite, par exemple dans les sept églises, de la dispensation actuelle, mais la conduit jusqu’à la venue de Christ et au rejet définitif de l’église professante, ni l’une ni l’autre n’ayant encore eu lieu. Tout ce qui suit cette venue et ce rejet, c’est-à-dire la troisième grande division de l’Apocalypse, ne concerne pas les temps actuels, sinon par de faibles analogies. Comme livre prophétique, l’Apocalypse traite de la ruine finale de notre dispensation et de ce qui arrivera pour que cette dernière fasse place au règne glorieux de Christ.

    2. L’Apocalypse est un livre de jugements.

    Le Christ s’y révèle comme juge de l’Église responsable et du monde.

    À ce fait, s’en rattache un autre. L’Apocalypse est dans un sens le livre de la venue de Jésus-Christ. Il ne s’agit pas, sauf occasionnellement (3:11), et dans les derniers versets du livre qui ne font point partie de la prophétie, de la venue du Seigneur pour son Église, mais de sa venue en jugement, deuxième acte de sa venue dans le Nouveau Testament. Cette venue a pour but l’établissement du règne du Seigneur et le jugement est le moyen de l’introduire.

    3. L’Apocalypse est un livre symbolique.

    Le symbole enferme « une pensée infinie dans une forme limitée ». Il est donc nécessaire, pour nous faire saisir un ensemble immense de vérités, que nous ne pourrions en aucune manière embrasser sans lui. Le symbole nous présente tantôt un être vivant, ange, homme, animal, ou un groupe d’êtres vivants, ou un objet inanimé, ou un groupe d’objets destinés à nous présenter certaines qualités morales dont l’ensemble nous échapperait sans cela. Tout est symbole dans l’Apocalypse. Citons seulement l’Agneau, les anciens, la femme et le fils mâle, la prostituée, les deux témoins, les cent quarante-quatre mille, les quatre animaux, les deux bêtes, le trône, Babylone, la nouvelle Jérusalem, etc.

    4. A part l’introduction (1:1-8) et les derniers versets (22 : 16 -21), le livre de l’Apocalypse est divisé en trois parties de dimensions très inégales (1 : 19) :

    1°) Les choses vues par le prophète (chap. 1).

    2°) Les choses qui sont (2 et 3).

    3°) Les choses qui doivent arriver après celles-ci (4 à 22).

     * Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

    Pour conclure, du moins provisoirement

    L'Apocalypse de Jean est, dans la Bible, un livre bien étrange qui semble plein de secrets redoutables que l'on tente toujours à nouveau de percer. Or, depuis quelques années, on a découvert d'anciens écrits juifs qui projettent sur l'Apocalypse une lumière nouvelle : les malheurs des fidèles y sont considérés comme l'aspect visible et superficiel d'une histoire en réalité glorieuse ; l'intervention dernière de Dieu a commencé et l'histoire présente en révèle les signes à qui sait voir.

    L'Apocalypse est la transposition chrétienne de ce message : depuis la venue du Christ, le monde est entré dans l'ère finale, Satan est défait et la victoire de Dieu et des siens est certaine.

    C'est un message de dimension cosmique, mais le fantastique est mis au service d'un évangile à vivre présentement sur la terre. Les chrétiens d'Asie mineure du 1er siècle risquaient la persécution et la mort à refuser le culte de l'empereur. L'Apocalypse leur dit que le totalitarisme du pouvoir n'est le plus fort qu'en apparence. Le Christ est le vrai vainqueur et les chrétiens peuvent participer à cette victoire dès maintenant et pour l'éternité. Loin d'être un recueil de menaçantes prophéties sur la fin du monde, l'Apocalypse est un message de vie qui appelle à une constante vigilance pour mieux servir le Seigneur de l'univers.

    L'Apocalypse n'est pas un livre de terreur : il est un livre du désir. Pour les croyants, ce n'est pas la fin du monde qui est redoutée, mais la continuation sans clôture discernable de l'épreuve qu'ils ne cessent de subir.

    Je crois que le message de l’Apocalypse aux chrétiens persécutés est le suivant : tenez bon ; votre témoignage portera ses fruits. Dans votre épreuve se trouve le salut de tous les hommes.

    Si tel est votre désir, mes Frères, mes Sœurs, je vous souhaite une lecture plus aisée de l’Apocalypse en espérant vous en avoir facilité l’accès.

     * Présentation de l'Apocalypse de saint Jean

    Si ce parchemin vous a intéressé, ne manquez pas de prendre connaissance de celui-ci : Le symbolisme de l'Apocalypse

    Complément : Le découpage plus précis de l’Apocalypse

    1. AVANT-PROPOS.

    2. INTRODUCTION —  Chapitre 1 : 1 – 8.

    3. PREMIÈRE PARTIE — Les choses que Jean a vues.

    4. DEUXIÈME PARTIE — Les choses qui sont —  Chapitres 2 et 3.

    5. TROISIÈME PARTIE — Les choses qui doivent arriver après celles-ci —  Chapitre 4 à 22.

    6. PREMIÈRE DIVISION — Cours des événements prophétiques jusqu’à l’établissement du règne de Christ. — Chapitre 4 à chapitre 11 : 18.

    6.1 PREMIÈRE SOUS-DIVISION — La scène céleste: Le trône et l’Agneau. — Chapitres 4 à 5

    6.2 DEUXIÈME SOUS-DIVISION — Histoire prophétique générale des voies de Dieu envers le monde. — Chapitre 6 à chapitre 11 : 18.

    6.2.1 PREMIÈRE SECTION — Les six premiers sceaux. — Chapitre 6

    6.2.2 PARENTHÈSE — Les 144 000 scellés et la grande multitude. — Chapitre 7

    6.2.3 DEUXIÈME SECTION — Le septième sceau et les quatre premières trompettes. — Chapitre 8:1-12.

    6.2.4 TROISIÈME SECTION — Les cinquième et sixième trompettes. — Chapitres 8:13 à ch. 9

    6.2.5 PARENTHÈSE — Le petit livre — Chapitre 10 à chapitre 11 : 13

    6.2.6 TROISIÈME SECTION (suite) — La septième trompette. — Chapitre 11 : 14 – 18.

    7. DEUXIÈME DIVISION — Exposé détaillé des derniers jours sous leur aspect religieux. — Chapitre 11 : 19 à chapitre 22.

    7.1 PREMIER GROUPE — Acteurs principaux de la scène finale. — Chapitre 11 : 19 à chapitre 14 : 5.

    7.1.1 La femme, sa semence et le dragon. — Chapitre 11 : 19 à chapitre 12 : 17

    7.1.2 Les deux bêtes. — Chapitre 13.

    7.1.3 L’Agneau et les 144000. — Chapitre 14 : 1 – 5.

    7.2 DEUXIÈME GROUPE — Voies de Dieu pendant la crise finale. — Chapitre 14 : 6 - 20.

    7.3 TROISIÈME GROUPE — Les sept coupes. — Chapitres 15 et 16

    7.4 QUATRIÈME GROUPE — Babylone et la Bête. — Chapitres 17 et 18

    7.5 CINQUIÈME GROUPE — Ordre historique des événements depuis la chute de Babylone jusqu’à l’établissement de la nouvelle Jérusalem dans les temps éternels. — Chapitre 19 à chapitre 21 : 8.

    7.6 SIXIÈME GROUPE — La nouvelle Jérusalem pendant le millenium. — Chapitres 21 : 9 à chapitre 22 : 5

    7.7 APPENDICE — Chapitre 22 : 6 – 16.

    8. ÉPILOGUE — Chapitre 22 : 16 – 21.

    Synthèse de recherches mise en page par le Frère André B., G.C.P.


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  • Présentation des écrits de Jean l'Évangéliste

     * Présentation des écrits de Jean l'Evangéliste

    Je vais tenter de synthétiser les écrits de Jean l'Évangéliste.

    Ces écrits sont :

    • Le Prologue de l’Évangile de Jean
    • L’Évangile de Jean ou « selon saint Jean »
    • Ses trois Épitres ou « Lettres »

    et

    • L’Apocalypse de Jean.

    1°) Le Prologue de l’Évangile de Jean

     * Présentation des écrits de Jean l'Evangéliste

    Prologue vient du grec « pro logos », « pro » signifiant avant et « logos » discours, donc c’est un discours introductif ou préambule.

    Voici comment on peut entrevoir les 4 thèmes de ce Prologue :

    • Au commencement le Verbe : le Verbe, c’est la parole et la parole, c’est Dieu. Quand nous parlons, nous participons à l’Être même de Dieu. Nous sommes en Lui, nous sommes de Lui.
    • En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes: cette Parole qui est Vie et Lumière et donc Dieu irrigue notre Vie ; l’intelligence, le cœur et le corps.
    • Et le Verbe s’est fait chair : Et ce Verbe, cette Parole s’est fait chair dans la    singularité d’un visage : Dieu avec des yeux, nos yeux, Dieu avec des mains, nos mains.
    • Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaitre: Dieu ne se dit pas par des discours mais par une vie, des gestes, des attitudes, des prises de position, des paroles qui ont été celles de Jésus.

    Le Prologue de saint Jean l’Évangéliste nous permet de découvrir le Visage de Dieu et donc le nôtre.

    2°) L’Évangile de Jean ou « selon saint Jean »

     * Présentation des écrits de Jean l'Evangéliste

    Parmi les nombreux évangiles qui existèrent, celui de Jean diffère profondément de tous les autres. C’est celui qui a donné lieu au plus grand nombre de commentaires. Il constitue, en effet, l’évangile ésotérique du christianisme, c’est pourquoi son étude est du plus haut intérêt.

    L’Évangile « selon saint Jean » est le dernier des quatre Évangiles canoniques du Nouveau Testament, écrit à la fin du 1er siècle de notre ère, et qui est différent des trois autres. Rappelons que la Bible, ouverte au Prologue de l’Évangile de Jean, est toujours déposée sur la Table Prieurale lors de chacun de nos chapitres.

    La richesse du quatrième Évangile a suscité parmi les exégètes une grande variété de découpages ou de plans. Néanmoins, une majorité de ceux-ci s'accordent sur un découpage en deux temps, introduit par un prologue et terminé par un épilogue.

    • La première partie de l’Évangile, du chapitre 1 au chapitre 12, raconte le ministère public de Jésus depuis son baptême par Jean le Baptiste jusqu'à son arrivée à Jérusalem. Cette première partie insiste sur sept miracles (« signes ») de Jésus.
    • La deuxième partie présente les dialogues de Jésus avec ses principaux disciples, c’est du chapitre 13 au chapitre 17,  et décrit sa passion, sa crucifixion et ses apparitions aux disciples après sa résurrection et cela c’est du chapitre 18 au chapitre 20.

    C’est un évangile dont le texte est profondément symbolique, au sens fort, c'est-à-dire qu'il relie Dieu et l'humanité. C'est un évangile théologique et anthropologique, qui nous parle de Dieu et de l'être humain.

    3°) Les trois Épîtres ou lettres

     * Présentation des écrits de Jean l'Evangéliste

    Les épitres de Jean sont des textes anonymes rédigés à la fin du 1er siècle. Ils ont été attribués à l'apôtre Jean et font partie du Nouveau Testament.

    La recherche contemporaine tend, quant à elle, à y voir un travail de l'école johannique, plutôt que d'une personne particulière. Le lieu de production est vraisemblablement en Asie Mineure, du côté d'Éphèse.

    La première Épître comprend 5 chapitres :

    • Le chapitre 1 exhorte les saints à entrer en communion avec Dieu.
    • Le chapitre 2 souligne que les saints connaissent Dieu par l'obéissance et leur recommande de ne pas aimer le monde.
    • Le chapitre 3 appelle tous les hommes à devenir enfants de Dieu et à s'aimer les uns les autres.
    • Le chapitre 4 explique que Dieu est amour et demeure en ceux qui l'aiment.
    • Le chapitre 5 explique que les saints naissent de Dieu par la foi au Christ.

    La deuxième Épître

    Cette épitre est la seule lettre du Nouveau Testament qui est écrite à une femme : la « dame élue » : Elle est adressée à une sœur en Christ et à ses enfants, pour les exhorter à maintenir la vérité (nommée six fois dans cette courte lettre), notamment en face des séducteurs, qui s’attaquaient à la personne de Christ – le Fils du Père – à sa divinité et à sa parfaite humanité. Cette lettre recommandait de tenir ferme contre les fausses doctrines qui se propageaient dans la chrétienté.

    La troisième Épître

    Son destinataire est un frère, Gaïus, dont la conduite est citée en exemple. Comme lui, nous sommes invités à exercer le service de l’hospitalité envers les frères fidèles et les recevoir dignement, par opposition aux faux docteurs, qui usurpent l’autorité du Seigneur et à qui nous devons fermer la porte.  Nous coopérons ainsi avec la vérité, mentionnée à nouveau six fois dans cette lettre.

    4°) L’Apocalypse

     * Présentation des écrits de Jean l'Evangéliste

    L'apocalyptique ou apocalypse (D’un mot grec ancien signifiant « révélation ») est un genre d'écriture de caractère prophétique qui s'est développé dans la culture juive postexilique (succédant à un exil) et qui sera populaire également chez les premiers chrétiens. Le fond narratif est généralement une vision-révélation divine transmise à un homme qui propose l'annonce imminente d'un monde nouveau. L'œuvre la plus connue appartenant à ce genre, et qui lui a donné son nom, est l'Apocalypse, attribuée traditionnellement à saint Jean, et terminant le canon du Nouveau Testament.

    L'Apocalypse est un texte qui vient ponctuer le Nouveau Testament. Il se distingue des Evangiles et des Actes des apôtres par un symbolisme beaucoup plus poussé. Saint Jean relate ici des révélations qui lui auraient été faites après la mort du Christ. Le texte de l'Apocalypse comprend deux parties. La première, assez brève, est une sorte d'introduction intitulée « Lettres aux Églises d'Asie ». La seconde partie est intitulée : « Visions prophétiques » et comprend les thèmes suivants :

    • L'agneau reçoit le livre des destinées
    • L’ouverture des sept sceaux
    • La femme et le dragon
    • Le règne de la Bête
    • Les sept fléaux
    • Les combats eschatologiques
    • La nouvelle Jérusalem

    En conclusion de tous ces écrits, je soulignerais ce que saint Jean l’Évangéliste dit au chapitre 6, verset 35 :

    Jésus dit : je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.

    Recherches effectuées par le Frère Écuyer Philippe H. de la Commanderie Majeure ND du Temple

    Sitographie :

    http://www.ledifice.net/3228-4.html

    http://www.ndweb.org/recit/Prologue-st-Jean/Prologue-de-saint-jean.pdf

    https://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Evangile/En-quoi-l-evangile-de-Jean-est-il-different

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Première_épître_de_Jean

    http://mb-soft.com/believe/tfsm/johnepis.htm

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Apocalypse

    http://architecture.relig.free.fr/apocalypse2.htm

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Prologue_de_l%27évangile_selon_Jean


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  • Les écrits de saint Jean l'Évangéliste

     * Les écrits de Jean l'Evangéliste

    Jean l’Évangéliste est un personnage connu par les Évangiles canoniques, les Actes des Apôtres et la première tradition patristique (Irénée). L'apôtre Jean, fils de Zébédée et de Salomé, né à Bethsaïde, était le frère de saint Jacques le Majeur et exerçait le métier de pêcheur.

    Avec plus ou moins de nuances et de réserves, on attribue à l'apôtre Jean divers ouvrages : des textes canoniques (le quatrième Évangile, les trois Épîtres de Jean et l'Apocalypse), mais aussi les Actes apocryphes de Jean, datant du 2ème siècle, et trois Apocalypses apocryphes.

     * Les écrits de Jean l'Evangéliste

    Évangile de l'Amour 

       * Les écrits de Jean l'Evangéliste   * Les écrits de Jean l'Evangéliste  * Les écrits de Jean l'Evangéliste 

    Les trois "Lettres" ou "Epitres" de Jean

    La 1ère lettre de saint Jean (fin du 1er siècle)

    La 1ère lettre de saint Jean est un condensé de la foi chrétienne. Elle encourage les communautés chrétiennes en difficulté. Elle les éclaire sur les points essentiels de la foi en Jésus Christ : Dieu est vie, lumière et amour. La foi est indissociable de l’amour. Elle est bien plus qu’une connaissance intellectuelle sur Dieu. Elle est vie avec Dieu

    La 2ème lettre de Jean

    La 2ème lettre de Jean est très courte. Elle vise au cœur de la foi : l’amour fraternel et la reconnaissance de Jésus, Fils de Dieu et homme véritable.

    Jean s’adresse à une communauté appelée « kyria ». Ce terme est le féminin de « Kyrios » qui signifie « Seigneur ». C’est le nom codé que Jean donne à l’Eglise et à ses enfants.

    Cette lettre est une réponse aux nouvelles doctrines qui minimisent l’action du Christ sauveur des hommes. Jean invite les croyants à ne pas se laisser abuser par ceux qui nient l’incarnation. Il leur recommande d’éviter tout contact avec eux.

    La 3ème lettre de Jean

    Cette lettre est un billet adressé par Jean à son ami Gaïus. Elle nous plonge dans le concret de la vie d’une communauté. C’est une réponse à Diotrèphe qui refuse l’hospitalité et joue au petit chef. Sa soif de pouvoir et son égocentrisme l’ont conduit à un fanatisme dangereux. L’apôtre vient rappeler que l’Église est une grande famille.

    L'Apocalypse de Jean est le dernier des livres du Nouveau Testament.

      * Les écrits de Jean l'Evangéliste  

    L'Apocalypse

    On qualifie généralement d’apocryphe (du grec apókryphos, « caché ») un écrit « dont l'authenticité n'est pas établie » (Littré). Cependant dans le domaine biblique l'expression désigne, à partir de la construction des canons, un écrit considéré par les autorités religieuses comme non authentique.

     * Les écrits de Jean l'Evangéliste 

    Parmi cet ensemble d'ouvrages considérés comme « canoniques » par l'Église chrétienne, elle apparaît cependant comme un bloc erratique [1].

    [1] Morceau détaché d'une roche, d'une taille conséquente, ayant subi un déplacement sur plusieurs kilomètres grâce à un glacier qui, une fois fondu, le laisse sur place.

    Le contraste est d'abord dans la forme. A côté des Évangiles, des Actes des Apôtres et des Épîtres, elle représente un genre littéraire absolument différent. Le caractère étrange des visions qu'elle contient, le symbolisme poussé, parfois même incohérent, qui les exprime, l'allure dramatique des scènes grandioses qui sont évoquées, contribuent à faire de cet ouvrage une véritable énigme.

    Cet aspect mystérieux est encore renforcé par le contraste doctrinal qui se manifeste entre le contenu de l'Apocalypse et le reste du Nouveau Testament.

    L'Apocalypse de Jean a proposé à l'inspiration des artistes une extraordinaire richesse de thèmes religieux, dont le symbolisme, déjà merveilleusement évoqué, ouvre à l'imagination des perspectives sans bornes.

     * Les écrits de Jean l'Evangéliste  * Les écrits de Jean l'Evangéliste  * Les écrits de Jean l'Evangéliste  * Les écrits de Jean l'Evangéliste

    Alain Marchadour, prêtre né en 1937, Docteur en théologie avec une thèse sur Lazare après des études à Rome, est spécialisé en exégèse [2] à Rome puis à Jérusalem. Assomptionniste et bibliste spécialiste de saint Jean, il explique le style d'écriture de l'Évangéliste saint Jean dans son ouvrage « L'Évangile de Jean », Commentaires, Bayard, 1992.

      [2] Exégèse = Interprétation philologique et doctrinale d'un texte dont le sens, la portée sont obscurs.

     * Les écrits de Jean l'Evangéliste

    Alain Marchadour nous dit : « Pour lire Jean, il est bon de noter quelques figures qui lui sont familières » :

    1. L'inclusion (C’est ce qui est inclus)

    Il s'agit d'un procédé stylistique qui consiste à souligner l'unité d'un récit à l'aide de mêmes mots ou expressions placés au commencement et à la fin du récit: ainsi le lecteur, qui n'a pas d'autres accès au texte que l'écoute, en entendant en final les mêmes termes qu'au début, comprend que l'auteur lui propose un ensemble unifié.

    2. La double signification

    Jean utilise fréquemment des mots ou des expressions volontairement ambivalents : « naître anothen » Jn 3,3 signifie en même temps naître d'en haut et de nouveau. En 7, 8 le refus de « monter » à Jérusalem est exprimé avec le même verbe que celui qui est utilisé pour signifier la « montée » vers le Père en 13,1. Cela permet de comprendre le refus de Jésus de « monter à Jérusalem » comme une référence à l'Heure de sa mort qui ne saurait dépendre de ses frères.

    3. L'ironie

    Le narrateur attribue parfois aux adversaires de Jésus des paroles ou des actions injurieuses pour Jésus au premier degré. Pourtant, par une ironie accessible aux lecteurs croyants, ces adversaires disent sur Jésus une vérité profonde qui leur échappe. Ainsi, la royauté accentuée par Pilate, l'écriteau sur la croix, la parole de Pilate « Voici l'Homme », disent la vérité sur Jésus. Seuls les lecteurs, pour qui Jean écrit, le perçoivent.

    4. L'inintelligence

    Les mots, les images de Jésus sont souvent compris dans leur signification première par ses interlocuteurs. Jésus parle de « renaitre » et Nicodème entend qu'il faut retourner dans le sein de sa mère. La destruction du Temple évoquée en Jn 2,19 est prise à la lettre par ses adversaires. Mais elle est expliquée par le narrateur comme une référence à son corps. La parole de Jésus sur le pain du ciel est accueillie comme une faveur purement matérielle : « Donne-nous toujours de ce pain », demandent alors les juifs (6,34). Le malentendu lui permet d'entrer plus avant dans la révélation. Cette inintelligence marque d'ailleurs les limites de l'homme « selon la chair » incapable par lui-même de suivre Jésus sans sa révélation.

    5. L’explication

    Jean a placé, tout au long de son évangile, des notes explicatives, des commentaires qui interrompent le récit et aident le lecteur à bien comprendre le récit. On en a recensé 59 dans tout l'évangile. Ces commentaires du narrateur expliquent des noms 1, 38.42) des expressions symboliques (2,21 ; 12, 33) ; ils préviennent les risques des mauvaises interprétations (4, 2 ; 6,6) ; ils rappellent la chronologie (3, 24 ; 11, 2) soulignent les traits de certains personnages (7, 51 ; 19, 39 ; 21,20).

    Ces notes ne doivent pas être considérées comme des parenthèses inutiles. Elles sont des indices de sens, des clins d’œil faits par le narrateur à ses lecteurs. Elles jouent le rôle des cailloux blancs que le Petit Poucet jetait sur son chemin : elles empêchent le lecteur de s'égarer dans la forêt des textes.

    Plus que les autres, Jean met Jésus au centre de son récit. Des personnages surviennent puis disparaissent, quand la rencontre avec Jésus a pris fin. Chaque rencontre est l'objet d'une présentation soignée, avec un mélange étonnant d'éléments anecdotiques et de discours théologiques. Le lecteur devra être attentif à ce phénomène, par lequel Jésus est raconté en même temps qu'une théologie profonde se met en place.

      * Les écrits de Jean l'Evangéliste   * Les écrits de Jean l'Evangéliste   * Les écrits de Jean l'Evangéliste

     

    L'Évangile de Jean

    L'Évangile de Jean ou "selon saint Jean"

    Cet évangile n’est pas un récit quelconque. C’est la déposition d’un témoin privilégié, à vrai dire du témoin principal, dans le procès de Jésus, son Maître, son Ami intime, procès intenté contre Lui en un premier temps par les autorités juives de Jérusalem, mais poursuivi à travers tous les temps par les Juifs mais aussi par les Gentils, procès devenu le procès le plus considérable de l’Histoire des hommes, que le Monde jusqu’à la fin des siècles ne cessera de rouvrir et de conduire à la même sentence de condamnation de Jésus-Christ et des siens confondus justement avec Lui.

    Saint Jean dépose en témoin des faits, mais aussi, volontairement, en témoin du Mystère.

    Finalement, il paraît prudent de s’en tenir à ce que les livres eux-mêmes nous déclarent de leur propre origine :

    1. le lien du Quatrième Évangile au disciple que Jésus aimait, quels que soient par ailleurs son identité et son statut (est-ce Jean de Zébédée, l’un des Douze ?) ;
    2. la désignation du Presbytre comme locuteur d’au moins deux des épîtres (Jean le Presbytre est un personnage mentionné par Papias et Eusèbe de Césarée, à l'origine de la communauté johannique d'Éphèse. Eusèbe, se faisant l’écho de traditions anciennes, distingue deux « Jean » : Jean l'apôtre et fils de Zébédée, et Jean le Presbytre (l' « Ancien »), mentionné dans les épîtres. Certains exégètes ont fait de Jean le Presbytre l'auteur de l'évangile selon Jean, mais cette hypothèse est contestée. Il aurait vécu entre l'an 50 et l'an 100 de notre ère et ne serait donc pas un apôtre, témoin de la Crucifixion du Christ, vers l'an 33 de notre ère) ;
    3. la figure du prophète Jean de Patmos, au cœur du processus visionnaire présenté comme la source d’inspiration du livre de l’Apocalypse.

    L'Évangile de Jean présente plusieurs différences par rapport aux autres Évangiles :

      * Les écrits de Jean l'Evangéliste             * Les écrits de Jean l'Evangéliste

    • Il n'y a pas de récit de la nativité ni de généalogie du Christ.
    • Il n'y a pas de récit de la tentation de Jésus ni de son baptême.
    • Saint Jean s'est attaché à nous montrer Jésus en relation constante avec Dieu son Père dont il vient et auquel il retourne. Le but de Jean est clairement la foi en Jésus Messie, Fils de Dieu.
    • Le récit semble être construit autour de sept paroles importantes (les sept « Je suis ») et sept miracles, et moins d'éléments du ministère du Christ nous sont rapportés.

    Par contre, Jean semble beaucoup plus intéressé à montrer l'identité de Jésus et en particulier le fait qu'il est le Fils de Dieu. Pour certains, le fait que les questions de l'identité et de la divinité de Jésus soient centrales au texte traduit une rédaction plus tardive et montre la préoccupation qu'avaient les chrétiens de la fin du premier siècle.

    Recherches effectuées par le Frère Écuyer Florian V. 

    pour le séminaire du 16 novembre 2018 à la Commanderie de St Léger

    Lien vers un autre parchemin approfondissant ce même sujet : l'Évangile de Jean 

    Lien vers un autre parchemin approfondissant ce même sujet : L'Apocalypse de Jean

    Sitographie :

    https://www.universalis.fr/encyclopedie/jean-l-evangeliste/

    https://croire.la-croix.com/print/article/1700867162

    https://www.universdelabible.net/la-bible/une-bibliotheque/pourquoi-quatre-evangiles


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  • Les attributs de Jean l'Évangéliste (2)

    D’après mes recherches dans les différentes pistes que m’avait suggérées notre Frère Grand Chancelier Prieural, j’ai découvert avec grand intérêt que saint Jean l’Évangéliste a en effet plusieurs attributs. En d’autres termes, il existe plusieurs indices qui nous permettent de le reconnaître dans le domaine artistique.

    Dans de nombreuses églises, les représentations de Jean l’Évangéliste sont rares. Peut-être faut-il y voir une des raisons pour lesquelles Jean est un Évangéliste « à part », lui qui n’a quasi rien écrit à propos de la vie de Jésus-Christ. Mais son Évangile est l’Évangile de l’Amour. Il frappe non seulement les esprits, mais il attire surtout les cœurs. Il nous présente une personne divine descendue ici-bas, Dieu manifesté sur la terre. L’Évangile de Jean s’occupe de la vie éternelle. Ce quatrième Évangile est un texte profondément symbolique, au sens fort, c'est-à-dire qu'il relie Dieu et l'humanité. C'est un évangile théologique et anthropologique, qui nous parle de Dieu et de l'être humain. C'est un Évangile poétique.

    Mais revenons à l’intérieur des églises : il n’est par contre pas rare d’y découvrir une sculpture représentant l’Évangéliste Jean en compagnie des trois autres Évangélistes (Luc, Marc et Matthieu), généralement sur les anciennes chaires de vérité.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Et là, nous constatons que Jean semble toujours le plus jeune des quatre personnages bibliques, muni d’un livre et souvent représenté avec un aigle à ses pieds. L'aigle, en référence à un verset de l'Apocalypse, désigne en effet saint Jean. 

      * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)   * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)   * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Le symbole de l'aigle convient d'une manière particulièrement juste à Jean puisqu'il s'est élevé très haut dans la contemplation de la nature divine du Verbe de Dieu. De plus, l'aigle est souvent interprété comme le symbole de la Résurrection, et Jean est un témoin privilégié du grand événement pascal.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    L'aigle est le symbole du disciple bien-aimé, mais c'est aussi le symbole du Christ. On le disait capable de s'élever jusqu'où on ne le voit plus. On disait aussi qu’il avait la capacité de fixer le soleil en plein midi. On voit le rapprochement avec le Christ-Dieu qui voit le Père face à face.

    Quant au livre, il symbolise l'Évangile dont Jean est l'auteur, mais ce pourrait sans doute aussi être le livre de l’Apocalypse.

    Après que Jésus soit décédé sur la Croix, Jean accueillit chez lui et prit soin de la mère du Christ, la Vierge Marie.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Selon une tradition, Jean vécut ensuite à Ephèse avec Marie. C'est là qu'il écrivit le 4ème Évangile.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    L’Évangile de Jean est un message d’amour universel et de connaissance complète du Logos. Seule la pensée johannique utilise le terme grec de Logos en reprenant la Genèse « Au commencement était le Logos (Verbe) et le Logos était tourné vers Dieu et le Logos était Dieu ». Le Logos, selon Jean, est l’artisan de la création, la vraie lumière.

    En parcourant le chemin de croix dans toutes les églises, on trouve encore une représentation de Jean au pied de la Croix, en compagnie de Marie, la mère du Christ.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Jean l’Évangéliste décrit cette scène au chapitre 19, versets 235 à 27 de son Évangile : « Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. ». Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. » (Jn 19, 25-27).

    Ainsi, au pied de la Croix, se tiennent la mère de Jésus et le disciple qu’il aimait. Etonnant anonymat dans lequel se trouvent Marie et Jean, qui ne sont jamais cités dans le texte. Si des quatre Évangiles seul celui de saint Jean avait été conservé, jamais nous n’aurions su que « le disciple que Jésus aimait » était Jean, et la « Mère de Jésus », Marie ! Alors que juste après il nomme les autres femmes présentes : Marie, femme de Cléophas, et Marie de Magdala. Marie et Jean sont donc les deux seuls personnages de ce texte à n’être désignés que par leur seule référence à Jésus : l’un comme disciple, l’autre comme Mère.

    Cette scène, au pied de la Croix sur le Mont Golgotha, a été représentée par de nombreux peintres, notamment par Pérugin intitulé « Crucifixion », El Greco, Jérôme Bosch, Roger van der Weyden, pour ne citer que les principaux.

    J’aimerais à présent évoquer brièvement une œuvre particulièrement bien connue, c’est celle de Léonard de Vinci, intitulée « La Cène ».

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    À la droite du Christ, on reconnaît saint Jean, le disciple préféré, plein de confiance et de douceur. C’est presque un double de Jésus. Daniel Arasse y voit le symbole « de la différence entre la double nature, nature humaine et divine du Christ, et celle, seulement humaine de son disciple favori ».

    Pour terminer cette liste des attributs de Jean l’Evangéliste, il me faut encore évoquer deux situations qu’il a vécues plus tard dans sa vie.

    Selon la tradition, saint Jean aurait été amené d'Éphèse à Rome, chargé de fers, sous l'empereur Domitien. Il fut condamné par le sénat à être jeté dans l'huile bouillante. Cette condamnation fut exécutée devant l'actuelle Porte Latine. Il en sortit plus frais et plus jeune qu'il n'y était entré. Le fait n'est pas prouvé, mais il fallait bien que saint Jean soit venu à Rome, comme Pierre et Paul.

    Cette cuve d’huile bouillante, c'est le lien avec le miracle où saint Jean fut jeté dans cette cuve.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)                  * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Je retiens donc que lorsqu’on a l’occasion de voir un tableau dans lequel un personnage semble baigner non pas dans un bain d’eau chaude mais dans une cuve remplie d’huile bouillante, il s’agit de saint Jean l’Évangéliste !

    Enfin, toute œuvre, peinte ou sculptée, représentant un saint tenant en main un calice duquel sort un serpent ou un dragon, est pour sûre une image de saint Jean, une représentation en lien avec le miracle où la coupe de poison ne l'empoisonne pas.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    L’Évangéliste saint Jean est représenté tenant un calice qui fait allusion à sa mise à l'épreuve par le grand prêtre du temple de Diane à Éphèse. Celui-ci lui aurait dit : « Si tu veux que je croie en ton dieu, je te donnerai du poison à boire et s'il ne te fait aucun mal, c'est que ton dieu sera le vrai Dieu ». Saint Jean aurait neutralisé d’un geste de bénédiction le venin qui s'échappait du calice sous la forme d'un petit dragon bicéphale. La légende raconte que saint Jean put ensuite boire le breuvage. Ce récit, popularisé par « la Légende dorée » de Jacques de Voragine, s'inspire de phrases des Évangiles. Dans celui de saint Matthieu, Jésus dit à saint Jean et à son frère : « Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire ». Et dans celui de saint Marc, Jésus ressuscité envoie les apôtres en mission et leur promet entre autres l'immunité contre le poison : « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : quand ils auront bu quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ».

    Je ne pense pas que cette liste d’attributs soit exhaustive.

    Certaines œuvres picturales nous montrent aussi saint Jean l’Evangéliste muni de son « livre », son Évangile, mais c’est vers la position des doigts de sa main droite qu’il faut focaliser notre attention : le geste qu’il accomplit est très probablement celui d’un initié parfait.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Recherches effectuées par le Frère Joffroy B. 

    pour le séminaire du 28 décembre 2018 à la Commanderie Majeure ND du Temple 

    Lien vers un autre parchemin sur le même sujet : Les attributs de Jean l'Evangéliste


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  • Les attributs de Jean l'Évangéliste (1)

    Ce n’est pas par hasard que l’on choisit de tracer un parchemin concernant saint Jean l’Évangéliste.

    Manifestement pour cet apôtre « à part » des autres, on pourrait écrire des milliers de pages à son sujet, sur tous les thèmes, du plus pragmatique ou plus mystique.

    Dans ce contexte, saint Jean apparait évidemment sur de multitudes d’images pieuses, de tableaux, de sculptures…

    Il sera intéressant de remarquer ses attributs qui apparaissent de façon souvent répétitive sur beaucoup de représentations mystiques et artistiques le concernant.

    Je vais m’atteler à prêter attention aux plus célèbres représentations le concernant.

    La Cène

    La Cène est le nom donné dans la religion chrétienne au dernier repas que Jésus-Christ prit avec les douze apôtres le soir du Jeudi saint, avant la Pâque juive, peu de temps avant son arrestation, la veille de sa crucifixion, et trois jours avant sa Résurrection.

    Un des tableaux les plus connus est celui de la Cène du Christ avec ses apôtres et surtout celui peint par un des disciples de Léonard de Vinci, et la copie 10 ans après de Marco d’Oggiono.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Ce tableau a prêté beaucoup d’intérêts et parfois quelques polémiques quant à la représentation de Marie Madeleine, et dans lesquelles je n’entrerai pas !

    Dans ce tableau, Jean se trouve à côté du Christ. Jean n’était-il pas celui que Jésus « aimait » ?

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    On remarque un visage paisible, plein de douceur et de confiance, ces yeux sont fermés comme pour écouter attentivement les paroles du seigneur, il semble représenter la jeunesse, son visage n’est pas buriné. Le caractère androgyne de son visage pourrait pourquoi pas aussi symboliser l’homme et la femme (d’où la confusion avec le visage de Marie-Madeleine ?) Quant à Jésus, il se montre inspiré, mystique.

    Les autres personnages semblent être des acteurs véhéments, même figés dans des gestes théâtraux, leurs regards sont intenses, en décalage avec le calme du Christ et la sérénité de Jean.

    On remarque ses doigts croisés, ses mains posées devant lui en position d’oscillation qui semble analyser la situation. Dans une étude d’interprétation astrologique de l’œuvre de Vinci, on lui attribue le signe zodiacal de la balance.

    On voit peut-être un des moments où il est en train de puiser cette charité et cette science des choses de Dieu, qu’il a répandu dans ses écrits !

    Au pied de la croix

    Dans mes recherches, j’ai été frappé par le tableau intitulé « La crucifixion » de Duccio di Buoninsegnia. Il s’agit d’une partie de la Maestà (1308-1311). Cette peinture représente le moment où Jésus meurt sur la croix.

    N.B. : La Maestà est une peinture religieuse de Duccio di Buoninsegna, réalisée au début du 14ème siècle et conservée au Museo dell'Opera Metropolitana del Duomo à Sienne.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    On une voit une certaine similitude avec la cène décrite ci-dessus avec d’une part beaucoup d’agitation et de gestuelle et d’autre part le Christ et saint Jean hors de ce temps-là.

    Dans ce tableau-ci, le côté droit est plutôt chaotique avec des hommes entremêlés aux moult visages pleins d’angoisses, de cris, d’étourdissements, de pleurs. Du côté gauche, les femmes plutôt tristes et passivement effarées, la douleur ressentie s’y manifeste de façon uniforme, contrairement à saint Jean et Marie, qui, ici semblent également hors de ce contexte.

    De chaque côté ressortent d’une part, Marie avec les femmes, et saint Jean devant les hommes, à l’avant-plan du tableau. Ils sont tous les deux nimbés.

    La robe de Marie est la seule à être bleu très foncé. Elle s’effondre à la vue de son Fils mourant. Elle est soutenue par une autre femme, mais seul son cramponnement aux mains de saint Jean semble la retenir.

    Quant à saint Jean, il se tient droit ; ses pieds sont fermement plantés au sol. Il est le seul personnage immobile dans ce tourbillon de gens qui l’entourent. Il est le seul personnage pieds nus. Ceci doit renforcer son lien à la terre, à la stabilité. Son visage exprime de la douleur mais on remarquera qu’il ne regarde pas Jésus, il regarde sa mère.

    On ne pourrait se souvenir des paroles de Jésus citées par Jean (Jn 19,26-27) : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : ‘’femme, voici ton fils’’. Puis, il dit au disciple : ‘’Voici ta mère’’ », le peintre représentant ainsi le lien qui unit très fort la Vierge à saint Jean.

    Mais, le fait que saint Jean tourne le dos à la croix, est peut-être justement le fait que Jean, en acceptant la douleur, est déjà tourné vers l’avenir !

    L’amour de la divinité de ne doit pas effacer l’exigence de la charité fraternelle, l’amour pour ceux que Jésus a mis auprès de nous !

    Lien vers deux autres parchemins traitant de ce sujet   :   Au pied de la Croix (1)   et    Au pied de la Croix du Christ (2)

    Jean et son aigle

    On ne peut parler des attributs de saint Jean sans parler de l’aigle.

    Un des tableaux les plus connus est celui de Le Dominicain.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    On y voit le beau visage de saint Jean, sans défaut qui lève les yeux vers l’aigle qui arrive derrière lui.

    Il tient une plume au bec. Est-ce la plume qui lui permettra d’écrire, d’être le messager, le dispensateur de la volonté divine ?

    Etant au-dessus de lui, il pourrait avoir un rôle protecteur. Il a représenté l’éternelle jeunesse de part la croyance au perpétuel renouvellement de son plumage.

    On peut y voir le symbole de contemplation, dans le regard vers le haut vers l’aigle se trouvant derrière lui.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    On ne peut évoquer les attributs de saint Jean sans oublier le tetramorphe.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Le tétramorphe

    Jean y est représenté par l’aigle pour deux raisons essentiellement :

    Premièrement parce que son évangile décrit l’incarnation du Logos divin (le verbe) et que l’aigle est un symbole de ce qui vient d’en haut. Deuxièmement parce que, tel l’aigle, saint Jean est parvenu dans sa révélation à voir au-delà de ce qui est directement présent. Ceci est une des raisons qui explique sûrement le caractère à part de saint Jean.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Le tableau le plus célèbre est celui d’Eugène Burnand : « Le matin de la résurrection ».

    On est frappé par le paysage. Celui-ci est capté dans sa lumière matinale, l’auteur s’est peut-être inspiré de saint Marc qui disait « de grand matin, premier jour de la semaine, comme le soleil se lève » (Marc 16.3)…

    On peut penser qu’après le soir, la nuit, les ténèbres, la mort… voilà enfin un vrai nouveau jour. Celui-ci sonne comme un nouveau commencement, tout illuminé d’espoir.

    Ce que les deux disciples voient est hors cadre mais ceci se lit dans leurs physionomies, l'une jeune et l'autre, vieille. On pourrait dire comme le reflet du miracle de cet aube nouvelle.

    L’espoir se voit en Jean : il joint les mains, il a les yeux humides, mais pleins d’espoirs. A-t-il pleuré regrettant de n’avoir pu rien faire ? Quant à Pierre, le doute est sur le visage. On y voit la fatigue. Il retient ses vêtements de la main gauche. Ceux-ci ont été mal mis, en hâte. Pierre a toujours émis des réserves sur le message de Jésus. Pour lui ce n’est pas possible ; il a les yeux agars.

    La coupe empoisonnée

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Sur ce tableau, nous pouvons voir saint Jean et une coupe empoisonnée. Il subit l’épreuve de la coupe empoisonnée. Sur la plupart des tableaux ou des sculptures semblables, Jean tient le plus souvent cette coupe dans sa main droite,

    Ceci évoque le défi qu’on lui a imposé : boire le poison pour prouver à Aristomène et aux Éphésiens la supériorité du christianisme sur le culte des idoles.

    Jean aurait bu la coupe d’un trait sans être incommodé, les deux gouteurs désignés pour tester le poison se serait effondrés, foudroyés en quelques secondes. Saint Jean les aurait ensuite ressuscités !

    On y voit un serpent sortir de la coupe et crachant son venin. Parfois c’est sous la forme d’un petit diable que la présence de poison est évoquée.

    Ce serpent n’a rien à voir avec le tentateur du jardin d’Eden !

    Il se rattache à la symbolique du serpent d’airain que Moise présenta à la vue des hébreux mordus dans le désert par les serpents brulants. Ne comprenant rien à la valeur initiatique de cette marche dans le désert et ses épreuves, ils avaient maudit Dieu et Moise. Mais, c’est par le serpent d’airain qu’ils furent guéris après avoir reconnu leurs erreurs.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Jean rappelle cet épisode dans son Évangile par cette phrase de Jésus à Nicodème :

    « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle » – (3.14-15).

    On peut dire que dans ce contexte, le serpent retrouve la signification qu’il a dans les mythes anciens, et redevient, comme entre les mains de saint Jean, le symbole de la connaissance et de la guérison et de la vie qui lui sont attachées.

    Le chaudron d’huile brûlante

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Voici une des quelques représentations de la condamnation de saint Jean à être plongé dans un chaudron d’huile bouillante à l’époque de l’empereur Domitien. Ce martyre lui avait été annoncé par le Christ lui-même. Domitien était un chef d’état frustré. Il s’était attribué le titre de « Dieu ». Il avait instauré le culte de l’empereur. Il obligeait ses sujets à le vénérer en tant que divinité. Les disciples du Christ avait refusé cela, malgré les menaces d’exil ou d’exécution. Domitien a voulu frapper un grand coup en arrêtant Jean, très respecté disciple du Christ. Il fut amené, enchainé, à Rome. Conduit devant l’empereur Jean refusa de l’adorer.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Plongé dans ce chaudron d’huile bouillante, il en ressortit non seulement sain et sauf mais régénéré. Il fut ensuite envoyé sur l’ile de Patmos. Il y a vécu solitaire dans une grotte et y écrivit son Apocalypse.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Sur cette représentation, on est frappé par le calme et la sérénité de saint Jean en pleine dévotion pour le Christ.

    Il faut noter que cela s’est passé 50 ans après la mort du Christ.

    Autres représentations de saint Jean

    J’ai choisi deux tableaux qui montrent clairement que l’apôtre Jean peut être identifié par la présence d’un livre, qui peut être soit son Évangile, soit son Apocalypse.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

    Dans le premier on voit Jean jeune, fougueux avec des jeux de lumière autour du Christ et de l’aigle. Couleurs fortes adoucies par l’auréole de Jean et du Christ.

     * Les attributs de Jean l'Evangéliste (2)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans la seconde, on voit Jean âgé. On remarque énormément de sagesse sur son visage. Celui-ci est resté doux, ne portant pas de marques de souffrance. L’aigle est toujours là, mais celui-ci semble l’inspirer.

    Recherches effectuées par le Frère Vincent M.

    pour le séminaire du 16 novembre à la Commanderie de St Léger

    Lien vers un autre parchemin sur le même sujet : Les attributs de Jean l'Évangéliste 2

    Sitographie :

    • www.troisanges.com
    • www.1oeuvre-1histoire.com
    • www.upload.wikipédia.org
    • www.imagesbible.com
    • www.geographis.ch
    • www.biblique.blogspirit.com
    • www.narthex.fr/reflexions/le-sens-des-images
    • www.notre-dame-de-france.com
    • www.portsnicolas.org
    • www.fr.aleteia.org
    • www.an-uhelgoad.franceserv.com
    • www.books.openedition.org
    • www.fr.wikipedia.org
    • www.louvre.fr
    • www.phim-sculpture.com
    • www.publicroire.com

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  • Au pied de la croix du Christ (2)

    Voici quelques réflexions à propos de cette fameuse scène de l'Évangile selon Jean : Jésus sur la Croix, s'adressant à sa mère et au disciple bien-aimé.

    Quelle signification donner à ce récit, si chargé d'émotions ?

    La familia dei (Jean 19,25-27)

    Dans un renversement de perspectives auquel cet Évangile nous a habitués, en Jean 19,25-27 Jésus trône sur une croix où il est inscrit en Hébreu, en latin et en grec : « Jésus le Nazoréen, le roi des Juifs ». En effet, aussi étrange que cela puisse sembler, dans le Quatrième Évangile, la croix n’est pas le lieu de l’abaissement et de l’humiliation, mais celui de l’élévation et de la glorification du Fils (cf. 3,14-15 ; 12,27-34). La croix n’est donc pas l’échec de la mission de Jésus, mais, ironiquement, le lieu de la proclamation de sa royauté. Alors qu’il semble dépouillé de tout, le roi divin règne sur l’ensemble du monde civilisé. Et de son trône, il garde l’initiative, le contrôle de la situation : il s’adresse aux siens et livre sa dernière volonté.

    Ici, les siens sont représentés par quatre femmes et le disciple bien-aimé. Dans notre Évangile comme dans les Synoptiques, des femmes sont présentes autour de Jésus en croix, même si leur liste diffère d’un Évangile à l’autre – Marie Madeleine étant la seule commune à toutes ces traditions. La particularité johannique est qu’elles apparaissent avant la mort de Jésus, et aux pieds de la croix, alors que les Synoptiques font mention d’elles après la mort de Jésus et à distance de la croix. Dans le Quatrième Évangile, ce sont ces différences qui vont permettre à Jésus de s’adresser souverainement aux siens, aux croyants, avant de rendre l’esprit.

     * Au pied de la Croix du Christ (2)

     

    Marie et Jean - Statues exposées au Musée des Beaux-Arts à Lille (Photo Odile Ghesquiere)

    De ce groupe de croyants, l’auteur se focalise sur deux figures importantes du récit : la mère de Jésus et le disciple bien-aimé. Ces appellations mettent bien sûr en évidence leur anonymat. En omettant de les nommer, c’est le lien de proximité les unissant à Jésus qui est ainsi mis en exergue : « mère », « bien-aimé ». C’est donc bien à ses proches, à ses intimes, que Jésus adresse son testament. Lui qui part vers son Père, lui qui sera désormais absent, ne les laisse pas dans le désarroi. Il prend soin d’eux jusqu’au bout, comme il l’a fait tout au long de son long discours d’adieu (chap. 13-17).

     * Au pied de la Croix du Christ (2)

    Jésus s’adresse à sa mère en ces termes : « Femme, voici ton fils ». Puis au disciple : « Voici ta mère » (v. 27). Jésus les confie donc l’un à l’autre. Mais quel est le sens de cette double déclaration ? Nous pourrions certainement comprendre cette scène, au premier degré, comme une marque d’affection et d’attention portée par Jésus sur sa mère, la plaçant sous la protection matérielle du disciple bien-aimé et pourvoyant ainsi à ses besoins de femme âgée (cf. Ex. 20,12). Mais s’arrêter là limiterait grandement l’intérêt et l’intention didactiques de cette scène. Car clairement, la relation mère/fils ainsi instaurée par Jésus ne se limite pas au droit de succession et à l’affection filiale. Bien davantage, nous proposons que l’annonce de Jésus fonde une nouvelle famille fictive, la familia dei, l’Église, dans laquelle le disciple bien-aimé est établi comme successeur de Jésus. Il devient ainsi le remplaçant humain du Fils, recevant métaphoriquement la responsabilité du Fils envers sa mère.

    Dans cette famille nouvellement constituée et qui perdurera après le départ du Fils, le disciple a donc un rôle spécifique à jouer. En lien avec le portrait qui en est fait tout au long de l’Évangile, c’est probablement celui de témoin exemplaire qui est ici souligné. Lui qui est présenté dans le récit comme l’intime de Jésus (reposant contre le sein de Jésus en 13,23) et comme le témoin oculaire privilégié des moments clefs de la passion (l’annonce de la trahison, l’interrogatoire chez Anne, la crucifixion, le tombeau vide…), est à même d’assurer la juste interprétation de la révélation que le Christ a proclamée et incarnée tout au long de son ministère terrestre. C’est à lui que Jésus confie cette mission, c’est sur lui que repose la communication de son œuvre.

    Pour appuyer cette thèse, remarquons que ce texte ne présente pas de réciprocité dans les rôles impartis. Non, le disciple est le seul investi d’une mission. À la fin de la scène, reconnaissant le rôle que Jésus lui a souverainement confié, il obtempère : « Dès cette heure-là, il la prit chez lui » (v. 27). Cette remarque est importante car elle remet en cause l’interprétation mariologique, si répandue, selon laquelle la mère de Jésus serait appelée à agir en tant que « mère de tous les croyants », représentés dans notre texte par le disciple bien-aimé. Mais ici, seul le disciple agit envers la mère, seul celui-ci accueille et prend soin.

    La mère de Jésus est donc simple réceptrice du soin. Mais dans le cadre symbolique ainsi exposé, il est impossible de la considérer comme unique destinataire du témoignage fidèle du disciple bien-aimé. C’est que, au-delà de sa propre personne, elle représente tous ceux qui sont réceptifs au salut, ceux qui croient, les intimes de Jésus. Ceux sont eux, membres de la famille nouvellement constituée, qui sont confiés à la direction de ce disciple, le témoin par excellence et digne de confiance.

    Bible et culture

    Par le don ultime de sa Mère au disciple qu’il aimait, Jésus inaugure un nouveau mode de relation entre Marie et ses disciples. De même que la Sainte Vierge a porté le Seigneur dans son sein, l’a mis au monde, nourrit et éduqué de telle manière qu’il advienne à sa vie d’homme et réalise pleinement sa vocation de fils d’Israël, de même, le Seigneur institue sur la Croix Marie Mère de tous ses disciples, avec pour mission de les faire advenir à la vie nouvelle dans le Christ, et à l’accomplissement plénier de leur vocation de fils de Dieu ; fils dans le Fils, et membres de son Corps qui est l’Église.

    Sur la Croix s’opère donc un mystérieux passage pour la Sainte Vierge, une véritable « Pâque ». De Mère de Jésus qu’elle était sur le plan charnel et humain, elle devient Mère de l’Eglise sur le plan spirituel et mystique, par la grâce opérante de la Parole de Jésus.

    La maternité de la Vierge Marie envers tous les membres de l’Église est une réalité si importante, si essentielle, qu’elle est devenue dans l’Église Catholique un article de foi, solennellement réaffirmé par le Concile Vatican II.

    Le rôle de la Vierge Marie ne s’est donc pas terminé à la fin de sa vie terrestre. Il continue aujourd’hui, du Ciel. Car notre Dieu « n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (cf. Mt 22. 32) ! C’est aujourd’hui que la Vierge Marie nous enfante à la Vie nouvelle dans le Christ. C’est aujourd’hui que Jésus nous confie sa Mère comme notre Mère. C’est aujourd’hui que sa Parole «Voici ton fils… voici ta Mère» s’accomplit.

    La clef de notre croissance spirituelle en Jésus réside donc dans la consécration de notre âme, de notre cœur, de tout notre être et de toute notre vie, à la Vierge Marie. On ne commet nulle infidélité au Seigneur Jésus en vivant dans la présence de Marie. Bien au contraire : en recevant Marie comme notre Mère, nous agissons en fidèles disciples du Christ, répondant à son invitation expresse sur la Croix à accueillir et honorer Marie comme notre propre Mère.

    En devenant dévot de Marie, nous grandissons dans la fidélité à la Parole de Dieu, en faisant ce qu’il nous commande. La piété envers Marie est donc inséparable de la fidélité au Seigneur Jésus. Bien plus, en vénérant Marie, la mère de Jésus, comme notre propre mère, nous grandissons dans notre communion avec le Christ notre frère. Car si nous avons, par grâce, le même Père qui est aux cieux, nous avons aussi, depuis l’Heure du Golgotha, et en vertu de cette même grâce, la même Mère en la personne de Marie.

    L’union spirituelle à la Mère de Dieu des disciples du Christ nous greffe à Lui et permet à son Esprit Saint de répandre ses dons et charismes dans tout le Corps de l’Eglise : il y a en effet une secrète et puissante affinité entre la maternité spirituelle de Marie pour engendrer les frères de Jésus et la fécondité de l’Esprit Saint qui nous fait « naître d’en haut ».

    Autrement dit, unis à Marie, nous grandirons dans l’amour et la confiance en notre Père des Cieux ; nous ressemblerons à Jésus qui l’a aimée et honorée comme sa propre mère ; et ainsi greffés sur son Cœur Sacré, nous permettrons à l’Esprit Saint de répandre ses grâces en chacune de nos âmes et dans toute l’Eglise – comme à l’Annonciation et à la Pentecôte. Pour la gloire de Dieu et le Salut du monde.

    C’est le don de Marie comme Mère au disciple bien-aimé qui met le sceau à toute l’activité messianique de Jésus. Il ne lui suffisait pas de donner sa vie pour nous, il fallait encore qu’il nous donnât celle qui lui avait donné la vie ! C’est par cet acte seulement que son dépouillement serait total.

    Le Seigneur est conscient d’avoir accompli toutes les Écritures quand il a donné sa propre Mère au disciple qu’il aimait.

    « Les derniers mots du Christ au disciple et à sa Mère donnent son ultime Testament, achèvement de toutes les Écritures » (P. de Menthière).

    Totus Tuus

    L’anonymat de sa mère et du disciple nous montre que saint Jean leur donne une valeur collective, ils sont représentants de tout un groupe. Cela est vrai du disciple que Jésus aimait qui, dépassant sa seule individualité, prend une valeur universelle. Il figure tous les disciples et même tous ceux qui sont appelés à devenir disciples, c’est-à-dire, en définitive, l’humanité toute entière (P. de Menthière). Et c’est à l’humanité toute entière représentée au pied de la Croix que Jésus proclame « descendance » de Marie. Marie donne naissance à l’Église. Le curé d’Ars aimait à dire « la Sainte Vierge nous a engendrés deux fois, dans l’Incarnation et au pied de la Croix : elle est donc deux fois notre Mère ».

     * Au pied de la Croix du Christ (2)

    Voyant sa mère

    Nous avons l’habitude de rencontrer ce verbe dans les Évangiles. Lorsque Jésus voit, tout de suite après, il pose un acte, il dit une Parole. A chaque fois, il y a corrélation entre voir et dire.

    Ici, ce que voit Jésus, ce n’est pas seulement « sa mère » ou « le disciple », mais précisément l’une ET l’autre, l’une PRÈS de l’autre.

    Il y a de la réciprocité. Jésus aurait pu se contenter d’adresser quelques mots à sa mère en la regardant. Mais son regard se pose sur les deux.

    On sait donc que ce qu’il va dire est lourd de sens. Au summum de la Passion, à bout de forces… (Cf. le psaume 22 verset 16) :    « chaque mot lui pesait car son palais était sec comme un tesson et sa langue collée à la mâchoire ».

    Il n’en peut plus mais il va s’adresser avec tendresse à sa mère et à ce disciple. On sent bien que le message est plus qu’important.

    Femme

    Il s’adresse à sa Mère en disant « Femme ». Bien sûr on ne s’attend pas à cela, nous autres occidentaux du 21ème siècle : c’est une étrange manière, pour un fils, de s’adresser à sa mère ! On aurait attendu maman ou mère !

    Il faut savoir que dans la bouche de Jésus, c’était un terme de courtoisie, qu’il employait volontiers quand il conversait avec une femme, que ce soit la Samaritaine, la Cananéenne, la femme toute courbée dans la synagogue (Lc 13,12) ou encore la femme adultère ou Marie de Magdala.

    C’est aussi le terme qui sera employé lors des apparitions à Marie Madeleine (Jn 20,13-15).

    Cette expression manifeste une certaine distance : celle qui convient à la réalisation d’un événement important.

    Les termes de maman ou de mère auraient eu un côté possessif qui n’est pas de mise. Marie n’est pas ou plus, en cet instant, la mère de Jésus, mais plus simplement, plus largement, une femme, une mère, près de son fils souffrant.

    Dans l’Évangile de Jean, le terme « femme » pour désigner Marie est employé au début du ministère de Jésus, à Cana et au pied de la croix, à la fin de son ministère sur terre.

    C’est volontairement que Jésus, sur la croix, donne à sa mère, en public, non pas un nom de relation familiale, le nom tendre qu’il employait sans doute à Nazareth, mais le nom de sa fonction dans le plan de Dieu. Rappelons-nous le récit du péché des origines au livre de la Genèse (Gn3) et ce que Dieu disait au Tentateur : « J’établirai une inimitié entre toi et la femme, entre ta race et sa race : celle-ci t’écrasera la tête ». Cette femme annoncée, qui par sa descendance doit être victorieuse du Prince de ce monde, cette mère, active pour le salut des hommes, c’est celle du messie-sauveur : et c’est bien ainsi que Jésus comprend le rôle de sa propre mère.

    Le message

    Le regard de Jésus va de Marie au disciple. Il y a une réciprocité et c’est dans cette réciprocité que Jésus va délivrer son message, comme sa dernière volonté : « femme voici ton fils ».

    Mais il ne faut pas rester à cette lecture affective de ce passage. Le Christ n’a pas voulu seulement toucher notre affectivité : jamais il ne reste à ce niveau.

    Si c’est cela qu’il avait voulu, il aurait d’abord dit au disciple : « voici ta mère », sous-entendu, « prends en soin ». Il a d’abord parlé à sa mère en disant « femme voici ton fils ».

    Jésus révèle un lien de mère à enfant. En ces deux versets, tout porte donc à donner à la double expression « voici ton fils, voici ta mère » le maximum de force effective et réaliste (Bible chrétienne).

    Et cette révélation ne concerne pas le seul Jean qui est ici anonyme et désigné par sa seule qualité de disciple. Manière de signifier que dans la figure du « disciple », Jean doit représenter tous les disciples qui sont aimés de Jésus et du Père (A. Feuillet). En dehors de la personne du disciple, c’est donc chacun des disciples du Seigneur qui se voit confié à Marie.

    C’est bien une révélation de la plus haute importance… « Sur le Calvaire, c’est un enfantement dans la douleur qui s’accomplit. Combien plus que l’Apôtre, la Mère de Dieu peut-elle dire à chacun de nous : « mes petits enfants, que dans la douleur j’enfante à nouveau » (Ga 4,19). « Marie qui avait enfanté virginalement le fils de Dieu enfante maintenant spirituellement l’humanité dans une douleur qui l’unit à celle de Jésus crucifié » (Guillaume de la Menthière).

    Jean-Paul II dans « Redemptoris Mater » n° 40  dit : « les paroles si essentielles du Christ en Croix « voici ton fils » sont d’une sobriété telle qu’elles font penser à une formule quasi sacramentelle. Marie est dès lors constituée, on dirait presque consacrée, comme Mère de l’Eglise du haut de la Croix ».

     * Au pied de la Croix du Christ (2)

    Jésus commence par donner Jean pour fils à Marie. Au moment de mourir, Jésus va au bout du don. Son détachement va jusqu’au bout du don. Non seulement, il donne sa vie, il donne aussi sa mère et il s’en sépare.

    Et Jésus confie sa mère « Voici ta mère » mais pas à n’importe qui : il la confie au disciple qu’il aimait, à ce moment dramatique près de la croix où il va mourir après une longue agonie.

    Conclusion

    Le disciple que Jésus aimait a accueilli la mère de Jésus. Ainsi il s'est conformé d'une manière inconditionnelle à la parole de Jésus. La mort de Jésus est un événement souverainement efficace. Dans l'Évangile de Luc, la conversion du bon larron en est la preuve. Dans l'Évangile de Jean, la perspective est plus mystérieuse et comme plus prometteuse. La petite communauté faite de la mère de Jésus et du disciple bien-aimé est une annonciatrice de la communauté chrétienne. Le moment dramatique de la mort de Jésus est le point de départ d'une Église reconnaissable à l'amour que l'on y exerce les uns pour les autres. Des traductions plus subtiles portent au lieu de « Dès cette heure-là », « à cause de cette heure-là ». Voilà une variante dans la traduction du mot grec « apo ». Cela signifie que la mort de Jésus n'est pas que le point de départ dans le temps de la première communauté, mais sa cause ou sa source.

    Le disciple bien aimé accueille la Mère de Jésus parmi les siens, parmi sa propre communauté, dans ce qu’il possède de plus précieux puisqu’il fut capable de reconnaître la grande dignité de cette femme dans la communauté des croyants et dans l’histoire du salut. Il ne l’a pas seulement accueillie comme sa Mère, il fut aussi, par elle, accueilli comme un fils. Ce disciple bien aimé devint donc un véritable frère pour celui qui est suspendu à la croix.

     * Au pied de la Croix du Christ (2)

    Ce petit groupe rassemblé autour de la Croix doit toujours être compris dans le cadre de l’immense peuple messianique. Ainsi, Marie est toujours avec nous.

     Synthèse de recherches et mise en page par le Frère André B., G.C.P.

    Références :

    http://www.totus-tuus.fr/article-31536427.html

    http://www.interbible.org/interBible/ecritures/symboles/2004/sym_040127.htm

    https://www.portstnicolas.org/phare/le-texte-biblique/marie-dans-l-evangile/femme-voici-ton-fils-voici-ta-mere.html


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